Le Saint Concile de Trente

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Message  Louis Mar 03 Déc 2013, 5:36 am


Extraits de ce chef-d’œuvre,
où est réfutée avec ensemble toute la prétendue réforme.

(suite)
« 7e D. Que faut-il penser de ceux qui rejettent les traditions de l'Église et les tiennent pour néant ?

« R. Ils sont réfutés et condamnés par la parole de Dieu, puisqu'elle ordonne d'observer les traditions, d'écouter l'Église, de garder les ordonnances des apôtres et des anciens. C'est la parole de Dieu qui nous soumet aux magistrats, soit politiques, soit ecclésiastiques, modérés ou méchants, et cela par principe de conscience; elle veut qu'on ait pour leurs lois beaucoup de respect et d'obéissance. « Obéissez à vos préposés, dit-elle, et soyez-leur soumis; tout ce qu'ils vous disent, gardez-le et le mettez en pratique, mais ne faites pas suivant leurs œuvres. » Enfin telle est l'ordonnance divine, qui ne saurait être abolie par aucune autorité humaine, que l'Église soit gouvernée, les dogmes conservés, la religion, vengée, la concorde entretenue et la discipline retenue par certaines lois, les unes écrites, les autres non écrites, que nous recommande la tradition apostolique.

« 8e D. Qu'est-ce que les Pères ont pensé sur cet article ?      
                                   
« R. Origène, auteur célèbre et très-ancien, a écrit ces paroles : « Nous devons regarder comme hérétique quiconque, professant croire au Christ, croit de la vérité chrétienne autre chose que ne porte la définition de la tradition ecclésiastique ; » et encore: « Il ne faut croire de vérité que celle qui ne s'écarte en rien de la tradition ecclésiastique. »

C'est une parole de saint Jérôme : « Je crois devoir vous avertir en peu de mots qu'il faut observer les traditions ecclésiastiques, surtout en ce qui ne nuit pas à la foi, comme elles ont été transmises par les anciens. »

Saint-Augustin enseigne de la sorte : « Si l'autorité de la divine Écriture prescrit quelque chose, il n'y a pas de doute qu'il faut le faire comme nous lisons; il en est de même de ce que l'Église observe par tout l'univers; disputer s'il faut faire cela est de la folie la plus insensée. » Et encore : « Dans les choses sur lesquelles l'Écriture divine n'a rien statué de certain, il faut regarder comme loi la coutume du peuple de Dieu ou les institutions des ancêtres ; et comme il faut réprimer les prévaricateurs des lois divines, ainsi faut-il réprimer les contempteurs des coutumes ecclésiastiques. »

Enfin Tertullien, écrivain très-docte et très-ancien de l'Église, dispute dans tout un livre contre ceux qui n'admettent que ce qui est exprimé dans les saintes lettres, et il soutient fortement qu'il y a certaines traditions et observances non écrites de l'Église qui ne peuvent être rejetées que par des hérétiques. Que si quelqu'un paraît aimer la contention, pour parler avec saint Paul, nous n'ayons pas cette coutume, non plus que l'Église de Dieu.

«  9e D. Mais qu'est-ce que l'Église?...

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Message  Louis Mar 03 Déc 2013, 11:44 am


Extraits de ce chef-d’œuvre,
où est réfutée avec ensemble toute la prétendue réforme.

(suite)
«  9e D. Mais qu'est-ce que l'Église?

« R. L'Église est l'universalité de tous ceux qui professent la foi et la doctrine du Christ, universalité que le Christ, prince des pasteurs, a commise à paître et à gouverner à l'apôtre Pierre et à ses successeurs. Ils ne méritent donc pas le nom d'Eglise, mais se l'arrogent faussement, les hérétiques et les schismatiques sans exception qui, encore qu'ils paraissent professer la foi et la doctrine du Christ, refusent néanmoins d'être les brebis du souverain pasteur et Pontife que le Christ a préposé au bercail de son Église à sa place et conservé par une perpétuelle succession dans l'Église romaine.

Ceux qui nient et attaquent cette chaire de Pierre, cette primauté de l'Église, ceux-là d'abord ne comprennent pas les magnifiques promesses du Christ à saint Pierre, ni les clefs mystiques du royaume céleste confiées à lui seul, ni beaucoup d'autres choses écrites sur Pierre, le prince, la bouche et le chef des apôtres.

Ensuite ils troublent manifestement l'ordre et la paix certaine de l'Église, laquelle, sans un suprême Pontife et son autorité suréminente, ne pourrait ni être convenablement gouvernée, ni être contenue longtemps dans l'unité et dans la solidité nécessaires contre les portes de l'enfer.

Enfin ils insultent impudemment aux Pères, à leurs conciles et à leurs écrits, qui sont d'accord sur cette note illustre de l'Église, ou plutôt ils insultent à la voix unanime de tout l'univers chrétien. Jérôme a reconnu cette Église et sa dignité, lui dont on connaît ces paroles : « Quiconque est uni à la chaire de Pierre, il est des miens. »  Optat d'Afrique l'a reconnue, lui qui proclame la chaire de Pierre comme la première entre les vraies notes ou marques de l'Église. Elle a été reconnue d'Augustin, qui écrit ouvertement que la principauté de la chaire apostolique a toujours subsisté en vigueur dans l'Église romaine.  Elle a été reconnue de Cyprien, qui établit que la cause de toutes les hérésies et de tous les schismes vient de ce qu'on n'obéit pas à l'unique et souverain Pontife et juge à la place du Christ. Elle a été reconnue par Ambroise, qui proteste vouloir suivre en tout l'Église romaine. Plus ancien que tous ceux-ci, voisin du temps des apôtres et homme vraiment apostolique, Irénée donne à l'Église romaine cet éloge : « Avec cette Église, à cause de sa puissante principauté, il est nécessaire que s'accorde toute l'Église, c'est-à-dire tous les fidèles de l'univers; c'est en elle que les fidèles de tous les lieux ont conservé la tradition qui vient des apôtres. »    

« 10e D. Quelles sont la dignité et l'autorité de l'Église?...

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Message  Louis Mer 04 Déc 2013, 5:33 am


Extraits de ce chef-d’œuvre,
où est réfutée avec ensemble toute la prétendue réforme.

(suite)
« 10e D. Quelles sont la dignité et l'autorité de l'Église?

« R. Dieu, qui n'a rien de plus cher en ce monde, illustre son Église de nombreux et merveilleux avantages, promesses et bienfaits. Toujours il l'orne, la conserve, la défend, la venge. Il l'a établie sa maison, dans laquelle tous les enfants de Dieu sont entretenus, enseignés et exercés. Il a voulu qu'elle fût la colonne et le firmament de la vérité, afin que nous ne doutions pas de sa doctrine, puisque, comme maîtresse, gardienne et interprète de la vérité, elle a reçu une autorité fidèle et inviolable.

De plus il a décrété qu'elle fût fondée sur la pierre ferme, afin que nous fussions certains qu'elle demeure immobile et inébranlable, et qu'elle prévaut, inexpugnable, même contre les portes de l'enfer, c'est-à-dire contre les plus fortes attaques des adversaires.

Enfin il veut qu'elle soit une très-sainte cité, placée sur la montagne, visible à tout le monde et d'un accès facile, afin que personne, la laissant de côté, n'aille chercher les pestilentielles cavernes et cachettes des hérétiques, et, frappé peut-être par leurs fausses paroles : « Le Christ est ici, il est là, » ne s'éloigne d'elle ou ne s'en laisse détacher. C'est là, telle que l'Écriture nous la propose et la recommande, cette amie, cette sœur, cette épouse unique du Christ, pour laquelle racheter, purifier, sanctifier, rassembler et s'unir intimement, le Fils de Dieu a tout fait et tout souffert, en sorte qu'il n'a pas hésité de livrer son corps et son sang adorables pour l'amour d'elle. C'est pour elle qu'il a prié et obtenu que sa foi, son unité et sa fermeté ne défaillissent jamais. C'est à elle qu'il a promis et fidèlement transmis et laissé pour docteur, président et recteur l'Esprit-Saint. « C'est lui, dit-il, qui vous enseignera tout et qui vous suggérera tout ce que je vous aurai dit; il demeurera avec vous éternellement ; il vous enseignera toute la vérité. »

«11e D. Par qui enfin l'Esprit nous enseigne-t-il la vérité dans l'Église ?..

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Message  Louis Mer 04 Déc 2013, 12:07 pm


Extraits de ce chef-d’œuvre,
où est réfutée avec ensemble toute la prétendue réforme.

(suite)
 «11e D. Par qui enfin l'Esprit nous enseigne-t-il la vérité dans l'Église ?

« R. Par ceux-là certainement que l'Apôtre atteste avoir été constitués par l'Esprit-Saint pour gouverner l'Église, qu'il appelle évêques, préposés, pasteurs et docteurs, et, depuis les apôtres, ceux-là ont toujours été et sont encore les principaux ministres de Dieu et de l'Église, et les souverains dispensateurs des mystères de Dieu. Leur autorité se voit surtout dans les conciles, où ils peuvent non-seulement définir certaines choses touchant la foi et la religion, mais encore, en vertu de leur droit et de leur autorité apostolique, assurer et dire : Il a semblé bon au Saint-Esprit et à nous, comme cela conste par les actes du premier concile célébré à Jérusalem.

Autrefois c'était un crime, puni du dernier supplice, de ne pas obtempérer au jugement du grand-prêtre qui occupait la chaire de Moïse. Or l'Église n'a pas une autorité moindre que n'avait la synagogue pour gouverner, juger, décider. L'obligation est la même chez les chrétiens qu'elle fut chez les Juifs de recevoir, d'approuver et d'observer les jugements des premiers Pontifes dans ce qui regardait la religion.

Ceux-là donc se rendent coupables d'un crime qui respectent si peu l'autorité des magistrats ecclésiastiques qu'ils osent ébranler et attaquer tantôt les saints décrets des souverains Pontifes qui ont toujours eu la puissance suprême de définir les choses saintes, tantôt les vénérables constitutions des conciles généraux, dont l'autorité, dit saint Augustin, est très-salutaire dans l'Église; enfin les sentences certaines des Pères touchant la foi, eux dont le sentiment commun et le consentement est un ferme témoignage de la vérité chrétienne. Les pieux empereurs ont dit avec raison : « Celui-là fait injure au jugement du concile, qui prétend remettre en question et en dispute publique ce qui a été jugé une fois et bien disposé. »

« 12e D. Quel est le but de cette ordonnance divine pour la conservation des pasteurs et des docteurs dans l'Église ?...

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Message  Louis Jeu 05 Déc 2013, 5:27 am


Extraits de ce chef-d’œuvre,
où est réfutée avec ensemble toute la prétendue réforme.

(suite)

« 12e D. Quel est le but de cette ordonnance divine pour la conservation des pasteurs et des docteurs dans l'Église ?

« R. Elle ne nous est pas peu utile et salutaire, cette ordonnance divine par laquelle la puissance et la hiérarchie ecclésiastiques l'emportent de beaucoup sur tous les magistrats politiques ; car c'est par cette puissance spirituelle que le peuple chrétien est surtout promu à obtenir les biens spirituels et éternels.

Elle est utile d'abord, pour parler avec saint Paul, à la consommation des saints c'est-à-dire pour que ceux qui sont revêtus de cette puissance rendent tout homme parfait en Jésus-Christ, comme dit ailleurs le même Paul, et que par leur zèle ils amènent les fidèles à la perfection de la sainteté à laquelle ils sont appelés.

Elle est utile aussi pour l'œuvre du ministère , afin que ceux qui sont et s'appellent les principaux (en grec les prêtres 1) de l'Église aient de quoi veiller et soigner sans cesse, à raison de la souveraine charge qui leur a été confiée.

Elle est utile de plus pour l’édification du corps du Christ, afin que ces spirituels et sages architectes sachent bien qu'ils doivent s'occuper continuellement du corps mystique du Christ, dont l'édification exige une application singulière, afin que tantôt ils jettent et affermissent les fondements de la vraie foi, et que tantôt ils bâtissent par-dessus ce qui est nécessaire aux fidèles pour la justice parfaite.

Elle est utile enfin pour que nous ne soyons pas comme des enfants, flottants, portés çà et là à tout vent de doctrine, dans la malice des hommes ; c'est-à-dire, à cause des faibles, qui sont toujours en grand nombre dans l'Église, l'autorité des supérieurs ecclésiastiques est nécessaire, surtout lorsque les vents des hérésies et les orages des persécutions assaillent la maison de l'Église. Car c'est alors qu'il est besoin du secours présent de ceux qui, par leur autorité, veuillent et puissent écarter les loups, défendre les brebis, extirper l'ivraie, et confirmer les saines doctrines, de peur que les simples ne soient égarés de la grande route de la vérité par les paroles, les écrits et les exemples d'hommes fallacieux et perdus; que tous, au contraire, non-seulement connaissant la vérité, mais la mettant en pratique, grandissent et profitent dans leur chef, qui est Jésus-Christ, comme ajoute le même Paul.

« 16e D. En quoi l'autorité de l'Église nous est-elle nécessaire?...

______________________________________________________

1 Act. 20, 17.

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Message  Louis Jeu 05 Déc 2013, 11:29 am


Extraits de ce chef-d’œuvre,
où est réfutée avec ensemble toute la prétendue réforme.

(suite)

« 16e D. En quoi l'autorité de l'Église nous est-elle nécessaire?

« R. 1° Pour discerner avec certitude les Écritures canoniques et vraies d'avec celles qui sont fausses ou falsifiées. Aussi saint Jérôme dit-il : « Nous recevons l'Ancien et le Nouveau Testament au nombre des livres que nous transmet l'autorité de l'Église catholique ; » et saint Augustin : « Je ne croirais même pas l'Écriture si l'autorité de l'Église catholique ne me le persuadait. »

2° Afin que l'on soit sûr dû sens et de la vraie interprétation de l'Écriture, de peur que nous ne soyons sans cesse à douter et à disputer du sens des paroles, « Car, comme dit le même Augustin, tous les hérétiques s'efforcent de soutenir par les Écritures leurs fausses et fallacieuses opinions. » Or, suivant saint Jérôme, les Écritures ne consistent pas dans la lecture, mais dans l'intelligence.

3° Afin que, dans les questions et les controverses graves sur la foi qui peuvent se présenter, il y ait un juge et qu'il s'interpose une légitime autorité. Car, comme ce que saint Épiphane enseigne contre les hérésies est vrai, qu'on ne peut tout recevoir de l'Écriture, de même saint Augustin a bien raison de dire : « Il est évident que, dans une chose douteuse, l'autorité de l'Eglise catholique a la plus grande force pour la foi et la certitude ; car l'Esprit-Saint ne peut manquer à l'Église pour la conduire dans toute vérité, comme le Christ lui-même l'a promis. »

4° Afin qu'à raison des personnes, des lieux et des temps, on établisse des canons, on conserve la discipline entière, et on rende la justice ; car Dieu a donné cette puissance à l'Église pour l'édification et non pour la destruction.

5° Afin que la puissance de réprimer et d'excommunier, que le Christ a instituée et dont a usé saint Paul, se fasse sentir aux opiniâtres, qu'elle les réprime et les corrige.

« Dans tout cela, sans parler du reste, il est constant que l'autorité de l'Église n'est pas seulement utile, mais nécessaire, sans quoi la république chrétienne serait la confusion de Babylone. C'est pourquoi, comme nous croyons et accordons une très-grande autorité à l'Écriture, à cause du témoignage de l'Esprit divin qui parle en elle, de même nous devons à l'Église créance, respect, obéissance, parce que le Christ, son chef et son époux, l'a dotée du même Esprit, afin qu'elle soit vraiment ce que Paul l'appelle, la colonne et l'affermissement de la vérité. »

Dans le quatrième chapitre, des Sacrements, nous remarquons les réponses suivantes sur la confession…
Note de Louis : J'ai « aéré » le premier paragraphe pour faciliter la lecture.

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Message  Louis Ven 06 Déc 2013, 5:58 am


Extraits de ce chef-d’œuvre,
où est réfutée avec ensemble toute la prétendue réforme.

(suite)
Dans le quatrième chapitre, des Sacrements, nous remarquons les réponses suivantes sur la confession.

«  5eD. La confession est-elle nécessaire ?

« R. Sans aucun doute; non-seulement, comme quelques-uns se l'imaginent faussement, cette confession qu'il faut faire chaque jour devant Dieu, à l'exemple de David : J'ai dit : Je confesserai contre moi mon injustice au Seigneur, mais encore cette confession extérieure qui se fait au prêtre de tous les crimes que l'homme se rappelle, après avoir examiné soigneusement sa conscience. C'est ainsi qu'il est écrit des hommes de la primitive Église : Beaucoup d'entre les croyants venaient, confessant et publiant ce qu'ils avaient fait.

Que cette manière de se confesser soit nécessaire, non-seulement le droit canonique de l'Église et les écrits des Pères le confirment, mais les paroles du Christ le concluent et le déclarent quand il dit : « Les péchés sont remis à ceux à qui vous les remettrez et retenus à ceux à qui vous les retiendrez. » Or, comme remettre ou retenir les péchés est un office de juge, aucun prêtre ne peut les remettre ou les retenir si auparavant il ne connaît bien la cause du pécheur qu'il doit juger. Or il ne peut avoir cette connaissance que quand celui qui se présente à lui, comme à son juge et à son médecin, lui découvre en détail, par une confession volontaire, les plaies de son âme, afin que le prêtre puisse voir distinctement quand il faut lier ou délier les péchés.

6ee D. Comment les Pères parlent-ils de la confession ?

« R. Non-seulement ils nous recommandent et nous prouvent, d'un commun accord, l'utilité et l'usage de la confession, qui a toujours été dans l'Église, mais encore le droit et la nécessité de cette pratique.

Pour ne citer d'un si grand nombre que quelques témoins des plus autorisés, le grand saint Basile s'exprime ainsi : « On voit qu'il est nécessaire de confesser ses péchés à ceux à qui a été confiée la dispensation des mystères de Dieu ; car on trouve qu'anciennement les pénitents confessaient ainsi leurs péchés aux saints. »

« Mes frères, dit saint Cyprien, que chacun de vous confesse sa faute pendant que celui qui l'a commise est encore en ce monde, que sa confession peut être reçue, que la satisfaction de chacun et la rémission faite par le prêtre est agréable à Dieu. »

Joignez-y cet enseignement de saint Augustin : « Faites pénitence comme on le fait dans l'Église, afin que l'Église prie pour vous. Que personne ne dise à soi-même : Je fais pénitence en secret auprès de Dieu; Dieu, qui me pardonne, sait que je fais pénitence dans mon cœur. C'est donc en vain qu'il a été dit : Tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel? C'est donc en vain que les clefs ont été données à l'Église de Dieu ? Nous frustrons l'Évangile de Dieu? Nous frustrons les paroles du Christ? Nous vous promettons ce que le Christ dénie? N'est-ce pas vous tromper? »

« 9e D. Y a-t-il encore lieu à satisfaction après la mort ?...

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Message  Louis Ven 06 Déc 2013, 4:02 pm


Extraits de ce chef-d’œuvre,
où est réfutée avec ensemble toute la prétendue réforme.

(suite)



« 9e D. Y a-t-il encore lieu à satisfaction après la mort ?

« R. Pour expliquer ceci il faut distinguer les diverses conditions des morts. Les uns conservent jusqu'à la fin la grâce de Dieu et l'innocence de la vie ; à ceux-là s'applique ce que dit Manassès dans sa prière : « La pénitence n'est point faite pour les justes et pour ceux qui n'ont point péché, comme Abraham, Isaac et Jacob, » D'autres ont péché et sont déchus de la grâce de Dieu, mais ont expié leurs crimes par de dignes fruits de pénitence en cette vie, comme David, Ézéchias, Pierre, Madeleine. Ces deux genres de défunts n'ont pas besoin de satisfaction, mais en sont tout à fait exempts. Mais le bien plus grand nombre de ceux qui meurent sont d'un certain milieu, pas très-méchants, comme le remarque saint Augustin, qui n'ont pas fait une pénitence complète de leurs péchés ; c'est pourquoi ils seront sauvés par le feu, afin que ce qui manque à leur satisfaction en cette vie soit payé à la justice divine dans l'autre ; car rien de souillé n'entrera dans la cité sainte.

« Donc, pour répondre à la question, les défunts de cette sorte auront à subir après la mort une certaine satisfaction, qui, sans aucun doute, est très-grave. Dieu cependant, dans son infinie clémence, a coutume de la diminuer sur la pieuse intercession des vivants, en sorte que les défunts, aidés par les suffrages de leurs frères et membres dans l'Église, sont soulagés de leurs péchés et des peines de ces péchés. Et c'est à quoi revient ce que nous apprend l'autorité de la sainte Ecriture : C’est une sainte et salutaire pensée de prier pour les défunts, afin qu'ils soient déliés de leurs péchés. Voilà pourquoi Judas Machabée est loué pour avoir eu le soin et la piété de faire offrir pour les péchés des morts non-seulement des prières, mais encore un sacrifice. A ce sentiment s'accordent les saints conciles et les Pères, qui ont enseigné la vraie doctrine de l'Église. Un seul, mais témoin très-digne de foi, saint Augustin, tiendra lieu de là multitude.

« Nous lisons dans les livres des Machabées qu'on offrit un sacrifice pour les morts ; mais, quand nous ne le lirions nulle part dans les anciennes Écritures, l'autorité de l'Église universelle, dont la coutume en ceci se voit manifestement, n'est pas médiocre, puisque, dans les prières que les prêtres adressent à Dieu à l'autel, la recommandation des morts trouve sa place. »

Et encore ailleurs : « II ne faut pas croire qu'il y aura aucunes peines purgatoires, si ce n'est avant le dernier et terrible jugement. »

Et qu'y a-t-il de plus clair que les paroles suivantes?

« Par les prières de la sainte Église, par le Sacrifice salutaire et par les aumônes qu'on fait pour les esprits des défunts, il ne faut pas avoir de doute que les morts ne soient soulagés, en sorte que le Seigneur agisse plus miséricordieusement avec eux que n'ont mérité leurs péchés ; car ceci a été transmis par les Pères et toute l'Église l'observe. » Voilà comment parlait saint Augustin, il y a plus de douze cents ans, pour ne rien dire maintenant de plus anciens encore, Cyprien, Origène, Denys, Clément, d'accord avec lui en cette doctrine.

« Aussi saint Chrysostome nous exhorte-t-il ouvertement à aider les morts tant que nous pouvons et à avertir les autres de prier pour eux. «. Car ce n'est pas témérairement qu'il a été ordonné par les apôtres de faire mémoire des défunts dans le redoutable mystère. Ils savent, en effet, qu'il leur en provient un grand profit, une grande utilité. » Ainsi parle saint Chrysostome,

« Enfin, voilà ce que l'Église, fidèle interprète de l'Écriture, a toujours enseigné contre les Aériens : qu'il y a un certain feu purgatoire, ou émendatoire, comme l'appelle saint Augustin, et que les fidèles décédés dans le Christ y doivent subir et expier les peines des péchés que la pénitence n'a pas parfaitement expiés ici, si ce n'est, comme dit Augustin, qu'ils soient soulagés par ceux d'entre les leurs qui vivent encore. »

Sur le sacrement de l'Ordre Canisius se fait cette demande : « Est-ce que tous les chrétiens ne sont pas également prêtres ?...

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Message  Louis Sam 07 Déc 2013, 5:49 am


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(suite)

Sur le sacrement de l'Ordre Canisius se fait cette demande : « Est-ce que tous les chrétiens ne sont pas également prêtres ?

« R. On le peut dire en ce sens que, comme les prêtres ont coutume d'offrir certains sacrifices extérieurs et d'exercer des ministères sacrés, ainsi tous ceux qui sont régénérés en Jésus-Christ peuvent et doivent chaque jour offrir et pratiquer avec ardeur certains sacrifices spirituels, savoir : des oraisons, des louanges, des actions de grâces, la mortification de la chair, et autres choses de ce genre, en sorte que, sous ce rapport, ils sont dits, dans l'Écriture, prêtres spirituels devant Dieu et lui offrant des hosties spirituelles.

« Mais, si nous prenons ce nom de prêtrise dans son sens propre, tous ne sont pas indistinctement prêtres, mais ceux-là seulement à qui l'autorité de l'Église a donné charge d'être les ministres propres des sacrements, et à qui elle a conféré le droit de consacrer, d'offrir, de dispenser la sainte Eucharistie, de remettre et de retenir les péchés. De ces prêtres de la nouvelle loi saint Paul dit : « Les prêtres qui président bien sont dignes d'un double honneur, principalement ceux qui travaillent à la parole et à la doctrine; » ce qui certainement ne peut s'appliquer aux femmes, à qui le même apôtre défend d'enseigner dans l'Église et commande de se taire.

Cela ne convient pas non plus aux gens du peuple, dont le propre est d'être conduits dans les pâturages comme des brebis, non pas d'y conduire; d'être régis, non pas de régir ; non pas de se préférer aux préposés, mais de leur être soumis, et d'écouter, d'observer et de faire tout ce que diront ceux qui sont assis sur la chaire, qu'ils soient bons ou mauvais, comme nous le voyons ordonné dans la parole de Dieu.

C'est pourquoi, comme dans l'Église triomphante il y a des anges différents d'ordre et de puissance, qui remplissent et exécutent fidèlement, en observant une certaine disposition harmonique, les offices qui leur sont enjoints, de même l'Église militante, qui est la maison de Dieu et rangée comme une armée en bataille, a des ministres spéciaux, distincts des autres chrétiens, et disposés entre eux dans un bel ordre, pour remplir sur la terre les ministères publics et communs de l'Église, à savoir, pour que, dans ce qui regarde Dieu et le salut des âmes, ils prêtent au peuple chrétien leur intervention par état et suivant leur charge. »

« 3e D. En quel lieu l'Écriture rend-elle témoignage à ce sacrement ? …

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Message  Louis Sam 07 Déc 2013, 11:59 am


Extraits de ce chef-d’œuvre,
où est réfutée avec ensemble toute la prétendue réforme.

(suite)

« 3e D. En quel lieu l'Écriture rend-elle témoignage à ce sacrement ?  

« R. Là où elle dit des apôtres que, dans l'élection, l'institution et l'ordination des ministres, ils se sont servis de l'imposition des mains; car ce sacrement nous est recommandé par cela comme par un symbole certain et efficace de la grâce présente, qui est conférée et reçue dans la collation des Ordres. C'est pourquoi saint Paul, écrivant à Timothée, qu'il avait créé évêque, et lui rappelant la grâce reçue dans ce sacrement : Ne veuillez pas, dit-il, négliger la grâce qui est en vous, qui vous a été donnée par prophétie, avec l'imposition des mains du sacerdoce. Mais, parce qu'il importe extrêmement que les hommes qui sont préposés aux différentes charges dans l'Eglise et qui reçoivent la puissance ecclésiastique par ce sacrement soient dignes de cet honneur, il est dit à tout évêque : N'imposez promptement les mains à personne et ne communiquez point aux péchés d' autrui. »

« 5eD. Comment les Pères parlent-ils de ce sacrement dans leurs écrits ?

« R. Saint Augustin, docteur vraiment catholique, expose ainsi clairement sa doctrine et celle de l'Église : « Quand le Seigneur, peu de jours après sa résurrection, a soufflé sur ses disciples et leur a dit : « Recevez le Saint-Esprit, » on entend qu'il conféra la puissance ecclésiastique. Comme dans la tradition du Seigneur tout se fait par l'Es-prit-Saint, c'est pourquoi, en leur donnant la règle et la forme de cette discipline, il leur dit : « Recevez le Saint-Esprit. » Et comme ceci appartient au droit ecclésiastique, aussitôt il ajoute : « Ceux dont vous retiendrez les péchés ils leur seront retenus, et ceux dont vous les remettrez ils leur seront remis. » Cette inspiration par le souffle est une certaine grâce qui est infuse aux ordinands par la tradition, et par laquelle ils sont plus autorisés. D'où l'Apôtre dit à Timothée : « Ne veuillez pas négliger la grâce qui est en vous, qui vous a été donnée par l'imposition des mains du sacerdoce. »

Canisius cite ensuite les canons des apôtres, le Pape Caïus, saint Cyprien, saint Denys, saint Ignace. Parmi la foule innombrable d'autorités qu'il produit, il en est quelques-unes qui, quoique très-anciennes et par là même probantes, ne sont pas toujours des auteurs dont elles portaient les noms.

La question septième, sur cette matière, est la suivante : « Que faut-il penser des mauvais prêtres ?

« R. C'est une ordonnance divine, qui ne peut être abolie, que non-seulement les bons prêtres, mais encore les mauvais doivent être honorés dans l'Église ; car il veut être reconnu, reçu, écouté, respecté dans ses ministres. Celui qui a dit : Les scribes et les pharisiens sont assis sur la chaire de Moïse; observez donc et faites tout ce qu'ils vous disent; mais ne faites pas selon leurs œuvres, car ils disent et ne font pas. Au reste, il faut distinguer entre les mauvais, afin de comprendre que, quant à la charge et à l'autorité d'enseigner, nous devons foi et obéissance à ceux-là seulement qui, ordonnés et envoyés légitimement par les évêques, professent la saine doctrine de l'Église, et que nous devons nous garder soigneusement des autres comme d'ennemis et de pestes. »

Sur le mariage Canisius demande dans la quatrième question : « Le mariage est-il permis à tout le monde?...

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Message  Louis Dim 08 Déc 2013, 5:38 am


Extraits de ce chef-d’œuvre,
où est réfutée avec ensemble toute la prétendue réforme.

(suite)

Sur le mariage Canisius demande dans la quatrième question : « Le mariage est-il permis à tout le monde? — Nullement, répond-il; car les saints apôtres ont enseigné, comme le dit Épiphane, que c'est un péché, après le vœu de virginité, de convoler à des noces, et, suivant saint Jérôme, c'est un péché si énorme qu'il dit que les vierges qui se marient après leur consécration ne sont pas tant adultères qu'incestueuses.

Augustin dit de son côté : « La simple vierge, qui, si elle se mariait, ne pécherait pas, une fois consacrée à Dieu, si elle se marie, elle est réputée adultère au Christ; car elle a regardé en arrière du lieu où elle s'est approchée. » C'est pourquoi cette parole de l'Apôtre : Il  vaut mieux se marier que brûler, ainsi que l'explique formellement saint Ambroise; regarde celle qui ne s'est pas encore engagée, qui n'est pas encore voilée. « Quant à celle qui s'est engagée à Dieu et qui a reçu le saint voile, elle est déjà mariée, elle est unie à l'Époux immortel, et, si elle veut se marier suivant la loi commune du mariage, elle commet un adultère, elle devient servante de la mort. »

Ainsi parle saint Ambroise. Aussi a-t-on toujours loué ce rescrit de l'empereur Jovinien, inséré dans le Code : « Si quelqu'un ose, je ne dis pas ravir, mais seulement tenter de joindre des vierges sacrées pour le mariage, il sera puni de la peine capitale. » « Quant aux moines et aux clercs initiés dans les Ordres, c'est absolument la même raison et le même jugement ; car ils ont leur condamnation dès que, lâchant la bride à la passion, ils trompent, ou, comme dit l'Apôtre, ils rompent la première foi qu'ils ont donnée à Dieu et à l'Église. Ils ont renoncé volontairement au mariage lorsqu'ils ont promis et juré, au moins tacitement, en recevant les ordres sacrés, de garder perpétuellement le célibat. Qu'ils écoutent donc la parole de Dieu : Si vous avez voué à Dieu quelque chose, ne différez pas de l'accomplir. Tout ce que vous avez voué, exécutez-le. Faites des vœux et rendez-les au Seigneur votre Dieu . Le Christ lui-même enseigne : Quiconque après avoir mis la main à la charrue, regarde derrière soi n'est pas propre au royaume de Dieu. »

La question suivante, ou la cinquième, ne mérite pas moins d'attention…

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Message  Louis Dim 08 Déc 2013, 11:51 am


Extraits de ce chef-d’œuvre,
où est réfutée avec ensemble toute la prétendue réforme.

(suite)

La question suivante, ou la cinquième, ne mérite pas moins d'attention,  

« L'Église force-t-elle donc quelques-uns au célibat?

— R. Cette pieuse et prévoyante mère n'y force pas, puisqu'elle n'impose la loi du célibat à personne; mais elle exige de ceux qui ont reçu volontairement cette loi de ne pas violer et rompre le pacte qu'ils ont saintement contracté avec le Christ et son Église. On les presse donc avec raison de tenir leurs promesses et d'observer le conseil évangélique qu'ils ont une fois embrassé librement. Paul dit là-dessus : Celui qui marie sa fille vierge fait bien (quand elle n'est pas astreinte au célibat par un vœu), et celui qui ne la marie pas fait mieux; et encore : Il est avantageux à l'homme de ne pas toucher à une femme. Aussi Jésus-Christ et son Église donnent-ils de grandes louanges à ceux qui se font volontairement et spirituellement eunuques, pour être saints de corps et d'esprit, et pour servir Dieu dans la chair comme s'ils n'avaient point de chair.

« En quoi il faut soigneusement éviter deux erreurs : l'une, de ceux qui, avec Jovinien, exaltent tellement le mariage qu'ils l'égalent ou même le préfèrent au célibat et à la virginité, quoique saint Paul et tous les Pères proclament le contraire; l'autre erreur est de ceux qui feignent que les chrétiens peuvent à peine garder la continence et le célibat, et pour cela prétendent que nul ne doit facilement s'y engager ni le promettre saintement. Ceux-là ne comprennent pas l'abondance de la grâce évangélique que depuis tant de siècles le Christ donne avec tant de libéralité à ceux qui croient, qui demandent, qui cherchent, qui frappent à la porte, qui trouvent le joug du Seigneur plein de douceur et la voie de la continence non moins commode que salutaire; entre lesquels était saint Paul, qui affirme tout haut : Dieu est fidèle, qui ne souffrira pas que vous soyez tentés au-dessus de ce que vous pouvez, mais vous fera profiter même avec la tentation.

C'est pourquoi saint Augustin, expliquant ces paroles du psaume : « Faites des vœux et rendez-les au Seigneur votre Dieu, s'exprime en ces termes : « Ne soyez point paresseux à faire des vœux ; car ce n'est point par vos forces que vous les accomplirez. Vous y manquerez si vous présumez de vous-mêmes ; mais, si vous comptez sur Celui à qui vous faites des vœux; faites-en; vous  les accomplirez sûrement. » Et le même ailleurs : « Heureuse nécessité qui nous pousse à ce qui est meilleur! »

Une dernière question que nous émettrons de Canisius, c'est la cinquième, sur le jeûne…

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Message  Louis Lun 09 Déc 2013, 5:43 am


Extraits de ce chef-d’œuvre,
où est réfutée avec ensemble toute la prétendue réforme.

(suite)

Une dernière question que nous émettrons de Canisius, c'est la cinquième, sur le jeûne.

« D. Que répondre à ceux qui attaquent et méprisent la loi du jeûne ecclésiastique ?

« R. Il faut d'abord les avertir de ne pas attribuer aux catholiques ce que l'Apôtre déteste et ce que l'Église a toujours condamné dans les Juifs, les Manichéens et les Priscillianistes, savoir : que c'est ou par obéissance à la loi de Moïse, ou par superstition, qu'ils s'abstiennent de certaines viandes ; car, ainsi que saint Augustin répond au Manichéen Fauste, « si les catholiques s'abstiennent de manger de la chair, ils le font pour dompter le corps et pour affranchir l'âme davantage des mouvements irraisonnables, et non pas qu'ils croient la chair immonde. Ils s'abstiennent non-seulement de la chair, mais encore de certains fruits, soit toujours, comme le font un petit nombre, soit dans certains jours ou pendant certains temps, comme presque tous pendant le carême. » Ainsi parle saint Augustin.

Avant lui saint Epiphane enseigne la même chose quand il réfute l'hérésie d'Aérius, qui prétend que chacun est libre d'observer ou non les jeûnes fixés par l'Église et que personne n'y est obligé. Que si, dans les jeûnes publics, comme dans les prières et les fêtes, on observe des époques de temps, cela confirme, rehausse et favorise l'ordre et la concorde publique dans l'Église. Enfin il n'y en a guère qui s'imposeraient des jeûnes, empêchés qu'ils en sont par l'amour naturel de la chair. Or, qu'il soit d'une grande importance et d'un mérite certain d'embrasser avec respect les jeûnes de cette sorte et de les observer fidèlement, saint Jérôme le démontre si clairement contre Jovinien qu'il ne peut y avoir aucun doute. A quoi l'on peut ajouter ce que nous avons dit touchant l'observation des préceptes ecclésiastiques, et cela pour éviter le scandale et maintenir la discipline publique, non-seulement par crainte du châtiment, mais encore par conscience, comme dit l'Apôtre.

« Or il est certain, comme le prouvent les écrivains de tous les âges, que c'est et a toujours été, depuis l'origine, la discipline, la coutume, la tradition et l'ordonnance constantes de l'Église qu'on observât ce jeûne ecclésiastique en certains jours, principalement durant le carême. Ainsi l'enseignent les canons des apôtres et les saints conciles; Celui de Gangres frappe d'anathème ceux qui méprisent les communs jeûnes de toute l'Église, et celui de Tolède prive de la communion ceux qui, sans une inévitable nécessité et une maladie évidente, mangent de la chair en carême. Les Pères ont une ardeur spéciale à recommander, à presser, à exiger le jeûne, particulièrement celui du carême, qu'ils veulent avoir été institué par les apôtres.

Bien étrangers à cet esprit des Pères sont ceux qui relâchent la loi du jeûne pour eux et pour les autres, et qui se font les patrons de la licence de la chair et non de la liberté évangélique. Ceux-là ne veulent pas crucifier la chair avec ses vices et ses convoitises, et conséquemment ils ne goûtent pas les choses de l'esprit; ils éteignent plutôt l'esprit, contrairement à la doctrine de l'Apôtre ; puis ils résistent ouvertement à l'Église, leur mère, ou plutôt à Jésus-Christ même, qui parle et commande par son Église. De là ils s'attirent une condamnation certaine lorsqu'ils abrogent ou rejettent la sainte et salutaire institution du jeûne, que l'Église nous a toujours recommandée. »

On peut voir par ces extraits avec quelle érudition, quelle solidité et en même temps quelle sagesse l'apôtre de l'Allemagne…

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Message  Louis Lun 09 Déc 2013, 12:12 pm


Extraits de ce chef-d’œuvre,
où est réfutée avec ensemble toute la prétendue réforme.

(suite)

On peut voir par ces extraits avec quelle érudition, quelle solidité et en même temps quelle sagesse l'apôtre de l'Allemagne oppose aux erreurs incohérentes de Luther la doctrine chrétienne de tous les lieux et de tous les temps. Le style est fort bon, d'une latinité remarquable et vraiment digne d'un Père de l'Église. Entre tous les hommes c'est à Pierre Canisius et à ses frères que l'Allemagne doit d'avoir conservé la foi catholique, et avec elle le bon sens et les beaux-arts. Elle sut bien le reconnaître alors ; partout elle appelait les Jésuites à son secours. Le vayvode de Transylvanie en réclamait pour ses États ; l'archevêque de Strigonie les appelait en Hongrie ; l'évêque de Breslau sollicitait de pareils ouvriers pour la Silésie; l'historien polonais Crommer, ministre du roi Sigismond à Vienne, priait Canisius d'écouter favorablement les vœux de la Pologne et les siens propres. Le Père était le docteur de l'Allemagne ; l'Allemagne catholique venait donc aux Jésuites comme des naufragés à des nautoniers sauveurs.

Cette lumière que Canisius projetait, il fallait la répandre ; les forces d'un seul homme n'y suffisaient pas pour continuer son œuvre, il pensa qu'il n'existait pas de moyens plus efficaces que de créer des collèges. Celui de Vienne prospérait; en 1555 il en établit un autre à Prague.

Il avait sur les bords de la Moldau un grand nombre de Juifs et de Hussites. Ces différentes sectes, jointes aux Luthériens, formaient une masse toujours compacte contre l'Église catholique, toujours prête à l'attaquer avec les armes que la passion lui fournissait. Canisius avait voulu que le collège de Prague fût ouvert aux enfants catholiques et aux ennemis de la foi. Cette facilité qu'on accordait à leurs fils de suivre les cours exaspéra quelques hommes. Les menaces sont adressées aux Jésuites; on les poursuit dans leurs personnes, on les poursuit dans leurs élèves. L'orage s'apaise enfin, et Canisius triomphe dans sa patiente énergie 1. Il contribua à la fondation des collèges de Trêves et de Mayence.

Le cardinal d'Augsbourg avait pour lui la plus profonde vénération….

________________________________________________________

1 Crétineau-Joly, t. 1.

A suivre  : Succès de Canisius à Augsbourg.

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Message  Louis Mar 10 Déc 2013, 5:50 am


Succès de Canisius à Augsbourg.
Le cardinal d'Augsbourg avait pour lui la plus profonde vénération. Un jour que Canisius revenait de ses courses apostoliques, le pieux cardinal se prosterne à ses pieds et lui proteste qu'il ne se relèvera point qu'il ne les lui ait lavés. L'on ne saurait dire quelle

fut la confusion de l'humble serviteur de Dieu en voyant le cardinal à ses pieds, en disposition de les lui laver, ni ce qu'il dit et ce qu'il fît pour le détourner de cette action ; mais tout fut inutile.

« Vous le voulez, Monseigneur, dit-il enfin, et je ne puis, à l'exemple de saint Pierre, mon patron, que me soumettre aux ordres de celui qui me représente la personne de Jésus-Christ ; mais je vous supplie de croire que, si en ce point vous emportez devant Dieu et devant les hommes la gloire d'être plus humble que moi, j'aurai du moins l'avantage d'être plus humilié que vous1. »

La foi de l'humble cardinal eut sa récompense. Malgré tous ses efforts et son zèle, la ville d'Augsbourg était dans un état déplorable ; l'hérésie y avait fait de si grands progrès qu'à peine y avait-il la dixième partie des catholiques qui ne fût infectée de sa contagion lorsque le prélat nomma Canisius pour prêcher dans sa cathédrale. C'était le seul prédicateur qui soutînt les intérêts de la religion véritable pendant que douze ministres protestants y débitaient impunément leurs erreurs dans la chaire de pestilence. Par un effet de l'ascendant que le parti des hérétiques avait pris sur celui des catholiques, les pratiques de l'Eglise y étaient terriblement décriées, la plupart des anciennes cérémonies abolies, le service des autels négligé; et, comme les mœurs se corrompent à mesure que la foi se perd, le libertinage s'était répandu dans toutes les conditions, sans que la piété pût presque trouver un asile dans le cloître, tant était grande l'horreur que l'esprit de l'hérésie inspirait pour la perfection chrétienne et les conseils évangéliques. C'était le champ que cet ouvrier apostolique avait à défricher et où il devait jeter la semence de la parole. Voici comment il s'y prit….

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1 Dorigny, Vie de Canisius.

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Message  Louis Mar 10 Déc 2013, 10:03 am


Succès de Canisius à Augsbourg.


(suite)
… Voici comment il s’y prit.

Il avait affaire aux hérétiques et aux catholiques. Il fallait ramener les premiers à l'ancienne créance de l'Église, y retenir les seconds, et retirer les uns et les autres des désordres que l'erreur, le mauvais exemple et le malheur des temps avaient causés. Il fit pour cela des sermons de controverse et de morale. Il commença par la controverse. L'idée qu'on avait de sa capacité y attira un monde extraordinaire. Le propre des hérétiques est de faire sonner fort haut la parole de Dieu, qu'ils s'imaginent leur avoir été confiée préférablement aux autres. Canisius les attaqua par cet endroit; il leur exposa d'une manière claire et solide les marques auxquelles on doit reconnaître cette divine parole, de sorte que plusieurs, ne trouvant point ces marques dans ce que leurs ministres leur débitaient, conçurent une mauvaise opinion de la nouvelle secte et y renoncèrent tout à fait.

Quelques-uns, attirés par le bruit de sa réputation, vinrent du milieu de la Saxe à Augsbourg pour l'entendre et conférer avec lui. L'homme de Dieu dissipa leurs préventions, leur fit connaître la vérité; ils l'embrassèrent avec joie et retournèrent dans leur pays, glorifiant Dieu de la grâce qu'il leur avait faite par le ministère de son serviteur.

Ces premiers succès relevèrent le courage des catholiques, déconcertèrent les hérétiques, et tous avouèrent que Canisius était le plus grand obstacle aux progrès du nouvel évangile dans Augsbourg. « Il n'y a pas moyen de résister à la vérité que cet homme nous annonce, » s'écria un jour un protestant en l'entendant prêcher, tant la vérité a quelquefois de force sur les esprits les plus prévenus !

Si les sermons de controverse firent ouvrir les yeux, les sermons de morale remuèrent fortement les cœurs. Canisius crut devoir les commencer par quelque chose de propre à pénétrer l'âme de cette crainte salutaire qui dispose à la justification ; il fit pour cela plusieurs discours sur le jugement dernier.

« L'on ne peut, disait-il, revenir assez sur ces sortes de matières. Quand le cœur serait aussi dur que le fer, à force de le frapper, s'il est une fois pénétré de la frayeur qu'inspirent ces grandes vérités, il s'amollit et devient malade ; on en fait ce qu'on veut. »

C'est ce qu'il eut le bonheur d'éprouver. Le feu du Saint-Esprit animant ses paroles, elles firent de grandes impressions sur les cœurs ; l'on ne se souvenait point d'avoir rien vu de pareil dans Augsbourg. Il se fit un changement sensible dans les mœurs des catholiques ; il passa jusqu'aux hérétiques. L'on en vit surtout un exemple admirable en la personne de deux dames de la première qualité.

La première fut…

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Message  Louis Mer 11 Déc 2013, 5:35 am


Succès de Canisius à Augsbourg.


(suite)
La première fut Ursule, de l'illustre maison de Lichtenstein, femme du comte Georges Fugger, convertie par Canisius. Par les soins qu'il prit de la former aux exercices de la plus haute vertu, elle devint un modèle de sainteté qu'on put proposer à toutes les dames chrétiennes.

Mais la conversion de sa belle-sœur, Sibylle d'Éberstein, qui avait épousé le comte Marc Fugger, frère du comte Georges, a quelque chose encore de plus singulier.

Cette dame, élevée dans l'hérésie, ne pouvait souffrir ni la vue, ni l'entretien des Jésuites, tant la peinture qu'on lui avait faite de ces religieux était affreuse. Ce fut cependant d'un Jésuite que Notre-Seigneur voulut se servir pour la remettre dans le bon chemin, et ce Jésuite fut le Père Canisius. Voici comment la chose se passa.

Une nuit qu'elle dormait, il lui sembla le voir en songe, qui l'exhortait sérieusement à penser à son salut et à rentrer dans la religion de ses pères, l'unique voie qui pût l'y conduire. Le changement qui se fit dans son cœur à son réveil lui fut une preuve bien forte que ce songe n'était point un effet de l'imagination, et que le Ciel, qui, comme on le voit dans l'Écriture, s'explique quelquefois dans les songes, n'avait point permis celui-ci sans dessein.
Prévenue de cette pensée, elle donne ordre dès le lendemain qu'on lui fasse venir Canisius. On l'avertit, il vient aussitôt. Son compagnon, par hasard, avait paru devant cette dame pendant que Canisius, arrêté par le comte, son mari, s'avançait plus lentement. « Ce n'est pas celui-ci que j'ai vu, dit-elle; c'est le Père Canisius que je demande. » Il n'était pas loin, il entre.

Elle ne l'eut pas plus tôt aperçu que, le reconnaissant distinctement : «Voilà, dit-elle, celui que j'ai vu pendant mon sommeil.» Puis, lui adressant la parole : « C'est vous que Notre-Seigneur m'ordonne d'écouter; c'est à vous, mon Père, de m'instruire. II ne fut pas difficile de le faire. Le voile de la prévention dans laquelle elle avait été jusque-là étant levé, elle découvrit aisément les lumières de la vérité, que la grâce lui présentait par le ministère de Canisius.

Que ne firent pas les protestants pour empêcher ce coup…

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Message  Louis Mer 11 Déc 2013, 2:07 pm


Succès de Canisius à Augsbourg.

(suite)

Que ne firent pas les protestants pour empêcher ce coup, qu'ils prévoyaient devoir être si fatal au parti dont cette dame avait fait jusque-là tout l'honneur ! Le consistoire s'assembla ; on y ordonna des prières publiques pour elle, on lui députa les plus habiles d'entre les ministres pour la détourner d'une résolution qui allait causer un si grand scandale. Prières, promesses, menaces, tout fut employé, mais inutilement ; elle fit son abjuration avec d'autant plus de joie qu'aucune considération humaine n'y avait eu part.  

«Je loue Dieu, disait-elle, de ce que, insensible jusqu'à présent aux prières de mon beau-frère et de mon époux, qui me pressaient d'embrasser la religion romaine, l'on ne pourra pas dire que l'éclat de l'or et des pierreries m'ait éblouie, et que la chair et le sang m'aient fait trahir ma foi pour un lâche intérêt. Par la grâce du Seigneur, je me sens bien à l'épreuve des remords de ma conscience de ce côté-là. »

Sa conduite subséquente justifia bien cette première démarche. Après s'être instruite de tous les devoirs de la religion, elle résolut, à l'exemple de sa belle-sœur, de s'avancer dans les voies les plus élevées de la perfection; elle fit, comme elle, les exercices spirituels de saint Ignace, sous la conduite de Canisius.

Le premier effet de sa retraite fut de purger sa maison du vieux levain de l'erreur, renvoyant tous les domestiques qui en étaient infectés, puis de communiquer à certaines personnes le trésor qu'elle avait eu le bonheur de trouver. Ensuite, pour réparer autant qu'elle pouvait l'outrage qu'elle avait fait à Jésus-Christ dans la sainte Eucharistie, elle consacra ses plus précieux habits au service et à la décoration des autels. Dans le désir de procurer de bons ministres à la religion elle fournissait à l'entretien de plusieurs pauvres écoliers, qu'elle faisait étudier dans cette vue.

L'on ne peut dire avec quelle ferveur elle se porta à la pratique de toutes sortes de vertus. C'était un modèle de régularité dans son domestique, de charité à l'égard des pauvres, de modestie et de dévotion dans les églises ; elle y faisait de longues prières, et régulièrement tous les huit jours elle y participait aux saints mystères. Enfin, pour rendre les effets de son zèle et de sa piété plus durables, elle ne contribua pas peu à porter le comte, son mari, à fonder un collège de Jésuites dans Augsbourg 1.

Pour compléter et couronner cette régénération de l'Allemagne saint Ignace…

______________________________________________________________

1 Dorigny, Vie de Canisius., l. 3

A suivre : Fondation du Collège germanique à Rome par saint Ignace.

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Message  Louis Jeu 12 Déc 2013, 5:40 am


Fondation du Collège germanique à Rome par saint Ignace.

Pour compléter et couronner cette régénération de l'Allemagne saint Ignace fonde à Rome le Collège germanique. Il savait par expérience qu'il est plus aisé de former cent jeunes gens que de façonner un homme mûr ou un vieillard à des études ou à des mœurs nouvelles. Il lui venait bien des auxiliaires d'Italie, d'Espagne, de France et même d'outre-Rhin; mais ces auxiliaires, déjà prêtres pour la plupart, ne se pliaient que difficilement au joug. Ignace aspirait à mieux; il lui fallait des prêtres qui, pleins de vie et d'ardeur, pussent reporter dans leur patrie le zèle dont il les aurait animés. A ces prêtres indigènes, que l'excellence de leurs vertus ferait missionnaires, que la perfection de leurs études rendrait théologiens et prédicateurs, il attacha le salut de l'Allemagne.

En effet ces prêtres, étant du pays, sans être d'aucun ordre religieux, donnaient moins de prétextes aux calomnies des hérétiques et aux préventions de certains catholiques mêmes. Cette grande idée de saint Ignace est applicable à tous les pays du monde. Pour établir solidement le Christianisme chez une nation quelconque, ou l'y régénérer, il importe de former à cette nation, le plus tôt possible, un bon clergé indigène. Ainsi, au reste, ont fait les apôtres.

Le cardinal Moroni ou Moron avait vu de près les misères de l'Église catholique en Allemagne ; Ignace s'adresse à lui et lui fait part de ses plans ; Moroni les approuve ; le cardinal Marcel Cervini s'y intéresse. Tous deux parlent au souverain Pontife, Jules III, de l'importance de ce projet. « Mais qui soutiendra ces dépenses ? s'écria le Pape effrayé de la grandeur du dessein. La guerre de Parme a épuisé le trésor public ; nous sommes obérés. J'offre à l'instant même une partie de mes revenus annuels; mais cet argent ne suffira pas pour faire sortir de terre le collège. — Ce qui manquera, très-saint Père, répond Moroni, sera fourni par les cardinaux ; Votre Béatitude donne l'exemple. Des hommes de ce caractère ne voudront pas rester en arrière. Votre Sainteté s'impose des sacrifices pour venir au secours de l'Allemagne ; il est du devoir des princes de l'Eglise de marcher sur les traces de leur chef. » Cervini tint le même langage. Jules III les charge de consulter leurs collègues; tous se montrent favorables à l'entreprise d'Ignace, tous s'empressent de s'y associer.

Dans un consistoire tenu à ce sujet Moroni en développe la pensée fondamentale ; il fait sentir les avantages et la nécessité d'un collège fondé à Rome, dans lequel on élèverait sous les yeux du souverain Pontife des prêtres allemands, destinés à entretenir la religion au cœur de d'Allemagne par leur piété et par leur doctrine. Le cardinal Cervini soutient la proposition.

Les trente-trois cardinaux qui assistaient au consistoire déclarèrent à l'unanimité que l'établissement du collège conçu par Ignace était la seule chose praticable, la seule utile. Jules III descend de son trône et il écrit : « Pour une œuvre si pieuse, si sainte et si louable, nous donnerons tous les ans cinq cents écus d'or. »

Les cardinaux s'empressent d'apposer leurs signatures à la suite de celle du Pape. Dans l'espace de quelques minutes la somme des souscriptions annuelles s'éleva à trois mille soixante-cinq écus d'or. Dans le nombre des cardinaux il y en a quatre français : le cardinal d'Armagnac, pour soixante écus; le cardinal de Tournon, pour quatre-vingts ; Jean du Bellay, cardinal de Paris, pour cent cinquante; le cardinal de Lorraine pour deux cent quarante, la plus forte cotisation après celle du Pape.

La veille des calendes de septembre, 31 août 1552, Jules III publie la bulle d'érection du Collège germanique…


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Message  Louis Jeu 12 Déc 2013, 11:36 am


Fondation du Collège germanique à Rome par saint Ignace.

(suite)

La veille des calendes de septembre, 31 août 1552, Jules III publie la bulle d'érection du Collège germanique; cette bulle lui accorde de nombreux privilèges; elle confère au recteur le droit de créer docteurs ceux des élèves qui, par leur science, seront jugés dignes de cet honneur. Saint Ignace est chargé par le Pape de la direction à donner aux études. À peine a-t-il une somme assurée pour les premiers besoins qu'il se hâte d'écrire à Vienne et à Cologne ; il faut qu'on lui envoie des jeunes gens tels qu'il les demande. Il établit des règles que plus tard Grégoire XIII adoptera ; il choisit pour premier recteur le Père Frusis, qu'il regarde comme le plus propre à diriger cette maison naissante. Avec le latin, le grec et l'hébreu, on y enseigne la philosophie, la théologie, l'Écriture sainte, afin que les jeunes gens aient sous la main tous les éléments d'une forte éducation.

Au mois d'octobre 1552 Ignace y réunissait dix-huit élèves ; l'année suivante il en comptait cinquante-quatre. Dès les premiers jours de leur entrée on les examinait avec soin, pour voir s'ils étaient aptes au travail dont ils allaient être chargés ; après l'examen on les revêtait d'une robe rouge avec une ceinture noire, et ils signaient un formulaire de foi. Au bout de quelque temps d'épreuves ils s'engageaient sous serment à se conformer aux intentions du souverain Pontife, aussi bien pendant leur séjour dans le collège qu'à leur sortie.

En apprenant que cet établissement est non-seulement en voie de fondation, mais que déjà il menace de prospérer, les hérétiques ne purent retenir leur colère. Kemnitius, l'un de leurs chefs, s'écria : « II ne manquait plus que cela ! Ignace n'a donc pas assez avec sa compagnie? Il ne se contente pas de nous faire attaquer par des étrangers, le voilà qui nous jette sur les bras nos compatriotes eux-mêmes ! » Ces plaintes étaient motivées, et elles prouvent qu'Ignace avait saisi l'hérésie au vif. L'initiative était prise; il ne restait plus aux catholiques qu'à s'y associer.

Le duc de Bavière envoie à Rome son secrétaire pour ériger une maison semblable en faveur de ses sujets. Le roi des Romains choisit à Prague, à Ingolstadt et dans ses autres universités, les jeunes gens qui font concevoir les plus brillantes espérances et il les dirige sur Rome à ses frais. Ce séminaire était organisé et administré avec un ordre si parfait que, sur la proposition du cardinal Moroni, légat du Pape à Trente, le concile adopta la plus grande partie de son règlement pour rédiger le décret relatif aux séminaires épiscopaux.

Jules III et Marcel II étant morts, Paul IV refusa toute espèce de secours au collège…


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Message  Louis Ven 13 Déc 2013, 5:44 am


Fondation du Collège germanique à Rome par saint Ignace.

(suite)

Jules III et Marcel II étant morts, Paul IV refusa toute espèce de secours au collège. Le mauvais vouloir du pontife ne découragea point Ignace. Les sectaires profitent de cette occasion pour répandre dans les provinces rhénanes le bruit que les élèves meurent de faim à Rome, et que les Jésuites, pour qui ils sont devenus un surcroît d'embarras, les traitent avec des rigueurs inouïes. Ignace apprend ces rumeurs; il charge Canisius de les démentir; mais ce n'était pas assez. La guerre suscitée entre Paul IV et Philippe II laissait à peu près sans ressource le Collège germanique.

Le général, privé des dons annuels qui soutenaient son établissement, en dissémine les écoliers dans les différentes maisons de sa Compagnie. Son ami, Otton de Truchsès, cardinal d'Augsbourg, lui conseille de renoncer à l'entreprise; plusieurs autres personnes lui font entendre le même langage. Ignace ne se laisse point ébranler.

« Si l'on abandonne cette œuvre, disait-il, je m'en chargerai tout seul; si je ne puis réussir par les moyens ordinaires, je me vendrai, plutôt que de renvoyer mes Allemands. »

Sa confiance était si entière que les difficultés mêmes semblaient la ranimer.

« Il viendra un Pontife, répétait-il souvent, qui établira ce collège avec une munificence digne du chef de l'Église et qui en assurera la perpétuité. »

Quelques années s'écoulèrent dans ces alternatives, et, ce que le Jésuite n'avait fait qu'espérer avec une foi toute prophétique, Grégoire XIII se plut à le réaliser.

Ignace mourut, et sur l'autel qui lui est consacré dans l'église de l'Apollinaire on lit encore : « À saint Ignace, fondateur de la Compagnie de Jésus et du Collège germanique, le Collège germanique a élevé ce monument. » Et chaque année, au réfectoire de cette maison, lorsque, la veille de la fête d’Ignace, son nom est prononcé dans le martyrologe, tous se lèvent et découvrent leur tête en signe de reconnaissante, vénération.

La mort de Frusis suivit  de près celle d'Ignace ; mais Laynez, nouveau général…

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Message  Louis Ven 13 Déc 2013, 12:41 pm


Fondation du Collège germanique à Rome par saint Ignace.

(suite)
La mort de Frusis suivit  de près celle d'Ignace ; mais Laynez, nouveau général, avait hérité de tous les sentiments de son prédécesseur pour le Collège germanique. Usmar succède à Frusis; il essaye d'intéresser le Pape Paul IV à ce séminaire, il parle, il fait parler; Paul IV reste sourd. Usmar s'adresse au sacré collège. Le sacré collège se réunit sous la présidence de Jean du Bellay, cardinal de Paris, son doyen; il s'engage à fournir autant d'écus d'or chaque mois qu'il y a dans ce moment de cardinaux à Rome. Cette cotisation produisit un revenu annuel de quatre cents écus. Jean du Bellay fit mieux ; à sa mort il légua, pour l'entretien des Germaniques, un fonds de terre que, plus tard, les travaux entrepris par Sixte-Quint dans les Marais Pontins couvrirent d'eau et rendirent improductif.

Ces secours permirent aux étudiants de retourner à Rome ; ils y revinrent, et avec eux un grand nombre d'autres, sollicitant la faveur d'y être reçus. Pie IV, qui prenait le contre-pied de son prédécesseur, se montra le protecteur du collège. A la mort de Pie IV, en 1572, vingt ans s'étaient écoulés depuis sa fondation, et plus de cent soixante élèves étaient sortis de cet établissement; la plupart se signalaient déjà par leur zèle.

L'Allemagne fournissait des jeunes gens au Collège germanique; elle en retirait des prêtres instruits, vertueux, et dont rien ne faisait chanceler la foi. A leur retour dans la patrie ils communiquaient à leurs familles, à leurs amis, le fruit des leçons reçues. Les novateurs ne cessaient de reprocher au clergé ses mœurs déréglées. En présence de la chasteté de ces ecclésiastiques le reproche n'était plus possible. Le célibat des prêtres avait toujours été pour les sectaires un formidable argument dont ils exagéraient la portée aux oreilles de la foule ; la pudeur des élèves du Collège germanique, leur attitude aussi modeste que réservée rendaient impossible la calomnie.

On accusait, et non sans motifs, le clergé séculier et régulier de célébrer les offices avec une indifférence qui allait jusqu’au mépris ou à l'incrédulité ; les élèves du Collège germanique se montraient si pieux à l'autel que leur vue seule vengeait les saints mystères du discrédit dans lequel les avait fait tomber l'irrévérence des prêtres.

On disait, on prouvait que le clergé était avide, qu'avant tout et par-dessus tout il n'aspirait qu'à s'enrichir pour vivre dans l'abondance ; la sobriété et le désintéressement des élèves du Collège germanique s'élevaient enfin contre l'intolérable situation que le clergé s'était faite et qu'il se résignait à accepter.

Les prêtres étaient soupçonnés d'ignorance.

En Allemagne il se rencontrait des hérétiques qui, en torturant les textes de la Bible ou des saints Pères, se préparaient un triomphe facile; ils argumentaient contre la religion, et publiquement ils défiaient les prêtres d'y répondre. Les prêtres se taisaient, et la foule les abandonnait pour courir aux Luthériens, dont la parole avait un vernis d'érudition. Les premiers élèves du Collège germanique dissipèrent ces bruits; on les avait nourris du lait de la science ; le peuple les entendait confondre la dialectique des sectaires; il savait qu'ils venaient de Rome, la source de toute doctrine; il les adopta comme savants.

Les Allemands se prirent d'affection pour ces jeunes gens, qui, afin de les conduire dans les sentiers du devoir…

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Message  Louis Sam 14 Déc 2013, 5:51 am


Fondation du Collège germanique à Rome par saint Ignace.

(suite)
Les Allemands se prirent d'affection pour ces jeunes gens, qui, afin de les conduire dans les sentiers du devoir, s'éloignaient de leur patrie et allaient sous d'autres cieux demander des leçons et des exemples qu'ils ne trouvaient pas dans le sein de la famille allemande. Leur âge même excitait l'intérêt.

Ignace avait conçu l'idée de l'établissement ; les Papes avaient tous les moyens nécessaires pour développer cette idée; ils le firent, et, aujourd'hui encore, il est impossible d'apprécier les services de tout genre que la religion catholique a retirés de leur ministère. Les plus grandes maisons de l'empire y ont eu des représentants à chaque année scolaire.

Sur les listes des élèves qui passèrent dans cette maison on lit les noms les plus illustres de l'Allemagne, de l'Italie et de diverses autres contrées. On y voit figurer des Ferdinand de Bavière, des comtes de Harach, des Diétrichstein, des Furstenberg, des Chimay, des Sotern, des Collowrat, des Metternich, des Esterhazy, des Firmian, des Frankenberg, des Waldstein, des Reinach, des margraves de Bade, des Holstein, des Orsini, des Conti, des Aldobrandini, des Justiniani, des Ximénès.

A la fin du dix-huitième siècle on comptait déjà vingt-quatre cardinaux et le Pape Grégoire XV, six électeurs du saint-empire, dix-neuf princes, vingt et un archevêques et prélats, cent vingt et un évêques titulaires, cent évêques in partibus infidelium, quarante-six abbés ou généraux d'ordres, onze martyrs pour la foi, treize martyrs de la charité, qui s'étaient assis sur les bancs du collège et qui avaient été formés dans cette école dont saint Ignace avait laissé le germe 1.

Non content de fonder à Rome le Collège germanique, Ignace y fonda un collège de l'univers entier sous le nom de Collège romain; en voici l'histoire…

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1 Crétineau- Joly, t. 1,  c. 6.

A suivre : Fondation par saint Ignace du Collège romain pour l’univers entier.


Dernière édition par Louis le Sam 14 Déc 2013, 2:09 pm, édité 1 fois (Raison : orthographe)

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Message  Louis Sam 14 Déc 2013, 11:57 am


Fondation par saint Ignace du Collège romain pour l’univers entier.

Non content de fonder à Rome le Collège germanique, Ignace y fonda un collège de l'univers entier sous le nom de Collège romain ; en voici l'histoire…

Le 16 février 1550 treize scolastiques ou écoliers jésuites, conduits par le Père Pelletier, se transportaient de la maison professe à une petite demeure que le saint venait de prendre à bail au pied du Capitole. L'habitation était étroite. Ces treize scolastiques y vivaient d'une somme d'argent qu'avait donnée François de Borgia, duc de Gandie. A peine les classes furent-elles ouvertes dans ce collège improvisé, dont, selon le vœu du général, l'accès était libre à tout venant désireux de s'instruire gratuitement, que l'on se vit forcé de chercher une demeure plus commode. Près de la Minerve il s'en offrit une qui avait appartenu à la famille Frangipani. Il la prit, et, afin de la disposer selon ses vues, il commença par y dépenser l'argent que le duc de Gandie avait affecté pour le futur Collège romain. La maison était vaste. Ignace, comptant sur la Providence, aurait encore voulu l'agrandir pour y faire entrer tous ceux qui se présentaient. Elle était pauvre; mais, à cette croix d'indigence, une autre, plus difficile à porter, s'ajoutait en ce temps-là. .

Les professeurs étaient Jésuites; ils ne prélevaient aucun impôt sur l'éducation qu'ils dispensaient; ils ne consentaient même pas à recevoir de leurs élèves le pain qui, parfois, manquait à leurs besoins. Ce désintéressement, offrant tant d'avantages aux familles, ne devait pas plaire aux autres docteurs, qui, par la comparaison seule, comprenaient aisément que leurs cours seraient bientôt déserts. C'était tout à la fois pour eux une affaire de spéculation et d'amour-propre. La guerre entre les nouveaux religieux et les universitaires de Rome commença donc avec le Collège romain.

On calomnia les Pères de la Société, on tourna en ridicule leur maintien, on les insulta, on les couvrit de toutes sortes d'injures. Les accusations de mauvaise foi et d'hérésie précédèrent même celle d'ignorance. II était impossible de persuader à la foule que les membres de l'institut étaient des sectaires ; on se plaça sur un meilleur terrain : ils ne furent plus que des professeurs incapables. Ignace apprit ces accusations et il se contenta de répondre : « Nous ne prétendons pas être des savants ; mais, le peu que nous avons appris, nous le communiquons volontiers à tous pour l'amour de Dieu. »

Aux querelles suscitées par la jalousie des universitaires, les hérétiques, qui avaient toujours l'œil sur Rome et sur la Compagnie de Jésus, dont ils ressentaient si cruellement les efforts, vinrent, dès l'année 1552, ajouter leurs propres machinations. Philippe Mélanchthon envoya un des siens dans le camp ennemi. Homme déjà fait, habile dans l'art de la parole et surtout dans la connaissance des saintes Écritures, il se glissa au cœur de la Société pour y faire germer ses doctrines. Il fut découvert et livré à l'Inquisition. D'autres tentatives furent faites ; la vigilance les rendit inutiles.

En 1553 le Collège romain commence à enseigner la théologie scolastique; Martin Olave occupe le premier cette chaire. Carlat tient celle de théologie morale ; Frusis explique l'Écriture sainte; Ruggiéri, Boilet et Turrian sont chargés des autres cours. Ignace avait apprécié l'excellence de la méthode dont l'université de Paris se servait ; il l'adopta, et, pour mieux la faire comprendre aux Italiens, il eut soin que tous les chefs de son collège fussent tirés de cette université. C'est un hommage dont elle n'a pas osé savoir gré au général des Jésuites.

Avec de pareils maîtres la science devenait facile aux élèves; mais…

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Message  Louis Dim 15 Déc 2013, 6:05 am


Fondation par saint Ignace du Collège romain pour l’univers entier.

(suite)

Avec de pareils maîtres la science devenait facile aux élèves; mais cette facilité même était un embarras pécuniaire de plus. A toutes les représentations que l'on faisait à Ignace sur le nombre toujours croissant des élèves et sur la pénurie proportionnée qui en était la conséquence il répondait : « Allez, allez ! le Ciel pourvoira à tous les besoins. » Et, dans la disette des choses les plus nécessaires à la vie, les professeurs livraient leurs disciples à toute l'ardeur des discussions scientifiques. Ce n'était pas seulement un séminaire pour la Compagnie qu'Ignace avait créée, c'était une maison où tout enfant, où tout homme acquérait le droit de recevoir l'instruction et de suivre le cours.

Le Pape Jules III, témoin du bien réalisé, avait promis à Ignace une dotation annuelle de deux mille écus d'or ; mais il mourut avant de pouvoir donner à sa volonté une forme légale. Paul IV connaissait cette volonté de son prédécesseur; il annonça aux Jésuites qu'il était disposé même à aller au delà.

En 1555 les cent premiers élèves se disséminèrent dans les différents États de l'Europe, deux cents autres vinrent prendre leur place. Ils ne possédaient rien; mais Ignace avait foi en la Providence, et il achetait près des Thermes de l'empereur Antonin une villa où les convalescents devaient aller respirer un air pur.

En 1556 Paul IV accorde à cette maison tous les privilèges dont jouissaient les universités.

En 1557  les écoliers du Collège romain représentèrent un drame. On avait jugé utiles ces jeux de la scène pour former le corps et développer l'intelligence. Le recteur du collège était alors Natal ; Emmanuel Sa, Polanque et Ladesma figuraient parmi les docteurs. On comptait parmi les écoliers des Italiens, des Portugais, des Espagnols, des Français, des Grecs, des Illyriens, des Belges, des Écossais et des Hongrois. Ces écoliers ou scolastiques, venus de tant de points différents, suivaient tous la même règle. Ils parlaient tantôt dans la langue de leur patrie, tantôt en latin, quelquefois en grec et en hébreu. Les dimanches et les jours de fête ils consacraient les heures de la récréation à la visite des hôpitaux, des prisons et des malades. Ils se faisaient prédicateurs sur les places publiques; ils demandaient l'aumône pour la maison professe; puis, aux vacances de Pâques et d'automne, leur zèle s'étendait sur un plus vaste théâtre ; ils se livraient à des excursions dans la Sabine et dans l'ancien Latium ; mais ces excursions, que l'étude pouvait rendre agréables, avaient un but plus chrétien; ils évangélisaient, ils confessaient, ils catéchisaient. Tout dans leur vie, le plaisir le plus innocent lui-même, était rapporté à Dieu.

Ces succès n'étaient encore que des éventualités…

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