Grand schisme d'Occident...
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Re: Grand schisme d'Occident...
« La session, qui fut la quatrième, se tint effectivement trois jours après. Les cardinaux et les ambassadeurs de France, qu'on n'avait pas daigné informer, comme on le devait, des matières qu'on y voulait traiter, avaient résolu de ne point s'y trouver, malgré les instances du roi des Romains, qui avait beaucoup pressé les cardinaux d'y assister. Enfin, les prélats des nations, en mitre et en chape, ayant déjà pris séance au concile, le roi ou empereur Sigismond s'aboucha avec les cardinaux et leur proposa un tempérament touchant ce qui serait expédié dans cette session, moyennant quoi les cardinaux consentirent à y assister et portèrent les ambassadeurs français, avec lesquels ils étaient unis, à y assister aussi. Or ce tempérament fut que, dans le premier décret qui devait être publié dans cette session, on ne ferait point mention de la réformation de l'Église dans son chef et dans ses membres, et qu'on supprimerait absolument le second décret qui attribuait aux conciles l'autorité de mettre en pénitence les Papes qui refuseraient d'obéir à leurs règlements touchant les affaires dont il était alors question. La chose s'exécuta de cette manière, comme il est rapporté dans les actes qu'on a en manuscrit au Vatican, où l'on ne trouve point qu'il soit rien dit, dans la quatrième session, ni de la réformation de l'Église dans son chef et dans ses membres, ni de l'autorité coactive des conciles à l'égard des souverains Pontifes. M. de Schelstrate prouve que ce furent les Pères du concile de Bâle, ennemis du Pape Eugène IV, qui insérèrent ces termes de réformation de l'Église, etc., dans l'édition du concile de Constance qu'ils firent publier, d'où ils ont passé dans les éditions communes.
Quelle autorité peuvent-ils avoir dans l’Église.
(suite)
« Pendant la tenue de cette même session, les cardinaux, craignant quelque décret précipité sur les matières que les prélats des nations avaient en vue, les avertirent encore d'en suspendre la décision jusqu'à ce qu'on eût employé un temps suffisant à les examiner, d'autant qu'elles renfermaient de grandes difficultés et qu'elles demandaient qu'on en délibérât avec grande maturité.
« Mais ces prélats, plus occupés du discours emporté de Gerson que des sages remontrances du sacré collège, ne voulurent point s'arrêter dans un pas si glissant. Après avoir formé le dessein de publier dans la session prochaine ce que les cardinaux avaient fait omettre et supprimer dans la précédente, sans autre préparation ni discussion de ces points délicats, ils indiquèrent la cinquième session pour le 6 avril, la tinrent, et y firent solennellement annoncer les décrets que nous avons vus précédemment.
« 4° On a vu les oppositions qui furent faites à ces décrets par les cardinaux et les ambassadeurs de France. Nous ajouterons…
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Louis- Admin
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Re: Grand schisme d'Occident...
Quelle autorité peuvent-ils avoir dans l’Église.« 4° On a vu les oppositions qui furent faites à ces décrets par les cardinaux et les ambassadeurs de France. Nous ajouterons ici, sur l'autorité du Pape Eugène IV, qu'il y eut même des prélats des plus considérables d'entre ceux des nations qui réclamèrent en plein concile contre les mêmes décrets, mais dont la voix fut étouffée par les clameurs de la multitude. Le cardinal Turrécrémata et Rodrigue, évêque de Cagliari, assurent pareillement que plusieurs docteurs et plusieurs prélats très-savants de l'assemblée réclamèrent contre les décrets de la cinquième session et ne voulurent point y consentir.
(suite)
« 5° Un défaut essentiel, qu'on trouve encore dans les décrets dont il est ici question et qui les empêche d'être revêtus de l'autorité d'un concile universel, c'est qu'ils ont été faits par les prélats de la seule obédience de Jean XXIII.
« On sait que, des trois prétendants au souverain pontificat, Jean XXIII fut le seul qui fît la convocation du concile ; qu'au temps des quatrième et cinquième sessions, et de plusieurs ensuite, les Églises des obédiences d'Ange Corrario, dit Grégoire XII, et de Pierre de Lune, dit Benoît XIII, ne le reconnaissaient en rien ; que le nombre de ces Églises était pourtant considérable ; car Grégoire XII avait dans son parti toutes les villes de la Romagne, avec plusieurs autres d'Italie ; celles de Raguse et du voisinage ; celles de Trèves, de Worms, de Spire, de Verden et autres d'Allemagne ; celle de Strigonie, et d'autres en Hongrie ; les patriarches de Constantinople, d'Alexandrie et d'Antioche 1. Pierre de Lune avait dans le sien toutes celles des royaumes de Castille, d'Aragon, de Navarre, d'Ecosse, des îles de Majorque, de Corse et de Sardaigne.
Or voici le raisonnement que le Pape Eugène IV fait sur ce principe. « L'obédience de Grégoire ni celle de Benoît, qui ne faisait pas une petite partie de la chrétienté, n'ont point traité le concile de Constance de concile plénier avant le temps de leur union, et jusqu'alors elles n'ont pas reçu ses décrets comme revêtus de l'autorité d'un concile œcuménique. Pour cela il fallut qu'après leur union il se fit une nouvelle convocation du concile, premièrement par l'obédience de Grégoire, ensuite par celle de Benoît, et de cette sorte, par le concours de l'Église universelle, cette assemblée eut le nom et la réalité de concile plénier. Par conséquent tout ce que les Pères qui l'ont composé y ont fait avant ce temps ne doit point être attribué à l'Église universelle, mais à ceux-là seulement qui y siégeaient et dont le synode n'était que d'une seule obédience 2. »
Voilà comment le savant archevêque de Césarée juge les quatrième et cinquième sessions du concile de Constance.
La sixième se tint le 17 avril ; on y publia…
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1 Von der Hardt, t. 1, p. 156 et 157. — 2 Sommier, Hist. dogmatique du Saint-Siège, t. 6.
A suivre : De la sixième à la douzième session, les prélats de Constance procèdent contre Jean XXIII, finissent par le déposer, et il y acquiesce.
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Louis- Admin
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Re: Grand schisme d'Occident...
De la sixième à la douzième session,
les prélats de Constance procèdent contre Jean XXIII,
finissent par le déposer, et il y acquiesce.
La sixième se tint le 17 avril ; on y publia un acte de renonciation au souverain pontificat que Jean XXIII serait obligé de souscrire. Cet acte portait que ce Pontife nommait de son plein gré certains procureurs, qui lui étaient désignés par le concile, pour faire la cession qu'il avait promise et jurée ; que deux de ces procureurs pourraient l'exécuter, nonobstant l'opposition des autres et la sienne propre ; qu'il jurait de ne jamais révoquer ces procureurs, pour quelque raison que ce pût être ; qu'il ne changerait rien à cet acte, ni pour le fonds ni pour la forme, déclarant nulles dès à présent toutes les exceptions qu'il pourrait y mettre dans la suite, aussi bien que toutes les censures qu'il pourrait infliger à cette occasion ; que, par cette procuration, il ne se tenait pas dégagé du serment qu'il avait fait de céder, en tous les cas énoncés dans sa promesse, qui le lierait toujours jusqu'à la consommation de l'union ; que la cession faite en son nom par les dits procureurs aurait la même force que s'il l'avait faite lui-même en personne, et que, de sa pleine puissance, il suppléait à tous les défauts qui pourraient se trouver dans cet acte ; que, quelque opposition qu'il fît, même par le conseil des cardinaux, il renonçait actuellement au pontificat, et dégageait de leur serment les cardinaux, tous les prélats de l'Église, tous les officiers de la cour romaine et généralement toute la chrétienté 1 .
Le concile envoya cet acte à Jean XXIII par deux cardinaux et des députés de chaque nation, qui le trouvèrent d'abord à Brisach. Dans l'audience qu'ils y eurent le Pontife les remit au lendemain pour la réponse qu'il aurait à leur faire ; mais, pour les éviter, il se retira d'abord à Neubourg, et de là à Fribourg. Les envoyés du concile, qui s'en retournaient, le trouvèrent par hasard dans cette dernière ville, et lui déclarèrent que, s'il ne donnait sa procuration, le concile allait procéder contre lui. Il ne la leur donna pourtant point ; mais il l'envoya par le comte Berthold des Ursins, préposé à la garde du concile. II y promettait et jurait qu'il était prêt à céder purement et simplement, dès qu'on aurait pourvu à sa liberté et à son état, en la manière et en la forme qu'il avait proposées aux envoyés du concile. La réponse fut rejetée et la procédure résolue.
Dans la septième session…
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1 Spond., ann. 1415, n. 24. Von der Hardt, t. IV, 113 et 114.
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Louis- Admin
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Dans la septième session, qui se tint le 2 mai, le concile, à la réquisition de ses promoteurs, ordonna que Jean XXIII serait cité à comparaître en personne, avec ses adhérents, neuf jours après la publication de la citation, au bout desquels on procéderait contre lui selon la justice.
De la sixième à la douzième session,
les prélats de Constance procèdent contre Jean XXIII,
finissent par le déposer, et il y acquiesce.
(suite)
Après la huitième session, qui se tint le 4 mai, sur une autre affaire, Jean XXIII, étant abandonné de tout secours humain, fut enlevé à Fribourg par les troupes du roi ou empereur Sigismond, et conduit à Radolfzell, forteresse à deux milles de Constance. On changea tous ses domestiques, à la réserve de son cuisinier.
Dans la neuvième session, qui se tint le 13 mai, le promoteur du concile requit que Jean XXIII, ayant été cité à comparaître ce jour-là même et ne comparaissant point, ni personne de sa part, fût déclaré suspens de toutes les fonctions du pontificat. On parla d'une procuration qu'il avait envoyée de Fribourg, dans laquelle il nommait trois cardinaux pour prendre sa défense dans le concile ; mais les cardinaux ne voulurent pas accepter la commission, et d'ailleurs le concile rejeta la procuration, sur ce que, la cause étant criminelle, Jean XXIII devait comparaître en personne.
On remit néanmoins au lendemain, jour marqué pour la dixième session, à prononcer le jugement contre lui. Ce jugement fut : « Étant constant par des preuves légitimes que le seigneur Pape Jean XXIII, depuis le temps qu'il avait été élevé au souverain pontificat jusqu'alors, s'était comporté avec scandale dans l'administration de sa dignité et du gouvernement de l'Église ; qu'il avait donné de mauvais exemples aux peuples par sa vie damnable et ses mauvaises mœurs ; que, de plus, il avait exercé publiquement la simonie en conférant pour de l'argent les évêchés, les abbayes, les prieurés et les autres bénéfices ecclésiastiques ; qu'ayant été charitablement averti de se corriger il avait refusé de le faire et avait continué et continuait encore à scandaliser l'Eglise par la même conduite ; à ces causes, le concile, par la présente sentence, prononçait, jugeait et déclarait ledit seigneur Pape Jean devoir être et être effectivement suspens et privé de toute fonction pontificale, dont l'administration spirituelle et temporelle lui est interdite, et qu'en conséquence de ces délits notoires on procéderait dans les formes de droit pour le déposer de la papauté. »
Dans la onzième session...
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Louis- Admin
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Dans la onzième session, tenue le 25 mai, le concile ordonna d'envoyer à Jean XXIII, détenu à Radolfzell dès le 17 du même mois, les informations faites contre lui. Le Pontife reçut cette notification avec une patience et une résignation inattendues. Les députés ayant voulu lui lire les articles de la procédure, il les arrêta, et leur dit que cela n'était point nécessaire puisqu'il voulait obéir entièrement et sans restriction aux décisions du concile. Seulement il remontra les services qu'il avait rendus à l'Eglise avant et pendant son pontificat, et supplia le concile, par les entrailles de la miséricorde divine, d'avoir compassion de sa personne et de ménager son honneur. Il écrivit à l'empereur Sigismond sur le même sujet. A tout cela on ne daigna pas même répondre.
De la sixième à la douzième session,
les prélats de Constance procèdent contre Jean XXIII,
finissent par le déposer, et il y acquiesce.
(suite)
Dans la douzième session, célébrée le 29 mai en présence de l'empereur Sigismond, Jean XXIII fut déposé du souverain pontificat par sentence définitive du concile, qui dégageait toute la chrétienté de son obédience, avec défense de l'appeler Pape et de lui adhérer désormais en cette qualité, recommandant à l'empereur de le faire garder en lieu sûr tout le temps que le concile le trouverait à propos pour le bien de l'Église, et se réservant la liberté de le condamner dans la suite à d'autres peines pour les crimes dont il était coupable.
Restait à lui signifier la sentence…
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Louis- Admin
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Restait à lui signifier la sentence. Le 31 mai l'évêque de Lavaur, accompagné de quelques officiers du concile, alla lui en faire la lecture. Dans un moment si critique on ne vit en lui aucun signe d'impatience ni d'indignation; il demanda seulement deux heures pour préparer sa réponse. Après quoi, ayant fait appeler l'évêque, il acquiesça humblement à tout ce qui était contenu dans la sentence. Il fit serment de ne jamais y contrevenir ; il déclara que, dès ce moment, il renonçait à tous les droits qu'il pouvait prétendre au pontificat, et, comme il avait déjà fait ôter de sa chambre la croix pontificale, il ajouta que, s'il avait d'autres habits que ceux qui le couvraient actuellement, il les prendrait, pour ôter aussi de sa personne tout ce qui pouvait marquer la dignité dont il avait été revêtu. Il dit ensuite que jamais il ne consentirait à être élu Pape, quand même on voudrait lui faire cet honneur ; que, néanmoins, après la démarche qu'il faisait, si quelqu'un voulait encore procéder contre lui et le soumettre à de nouvelles peines, il était résolu de se défendre, implorant même pour cela la protection du concile, qu'il reconnaissait pour son juge. Enfin il se recommanda aux bontés de l'empereur et des Pères, et il demanda acte de sa déclaration.
De la sixième à la douzième session,
les prélats de Constance procèdent contre Jean XXIII,
finissent par le déposer, et il y acquiesce.
(suite)
Malgré tout ceci, la sentence si extraordinaire de la part d'une assemblée de prélats catholiques contre celui qu'ils avaient vénéré comme leur chef et leur père fut exécutée avec la dernière rigueur par Sigismond, qui était redevable de l'empire à l'infortuné Jean XXIII. Ce prince, autrefois son ami, le fit mettre dans la forteresse de Gotleben, près de Constance. De là il fut transféré à Heidelberg, où il fut traité quelque temps avec assez de douceur ; mais enfin, confiné à Manheim, il y passa trois années dans une captivité fort dure, n'ayant même personne pour converser, parce que tous ceux qui l'approchaient étaient des Allemands, dont il ne savait pas la langue et qui ne savaient pas la sienne.
Pour apprécier la conduite de l'empereur Sigismond et des prélats réunis à Constance au commencement du quinzième siècle…
A suivre : Parallèle entre la conduite de l’empereur Sigismond et des prélats de Constance, au quinzième siècle, et la conduite du roi arien Théodoric et des évêques d’Italie et de France, au commencement du sixième.
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Louis- Admin
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Parallèle entre la conduite de l’empereur Sigismond et des prélats de Constance,
au quinzième siècle,
et la conduite du roi arien Théodoric et des évêques d’Italie et de France,
au commencement du sixième.
Pour apprécier la conduite de l'empereur Sigismond et des prélats réunis à Constance au commencement du quinzième siècle il est bon de se rappeler la conduite que tinrent, au commencement du sixième siècle, dans une circonstance analogue, le roi ostrogoth et arien Théodoric et les évêques d'Italie, mais surtout les évêques de France.
Par les intrigues des Grecs un schisme avait éclaté dans l'Église romaine entre le Pape saint Symmaque et l'antipape Laurent. Symmaque fut accusé d'adultères et d'autres crimes par les schismatiques, qui devenaient de jour en jour plus redoutables par leur insolence. Les catholiques, pour se délivrer de l'oppression, eurent recours au roi Théodoric, et lui suggérèrent de faire décider cette contestation par un nombreux concile des évêques de son royaume. Ils ne firent pas cette démarche sans le consentement de Symmaque ; au contraire, lui-même écrivit au prince, en le priant d'écrire aux évêques qu'ils vinssent sans délai à Rome. Les évêques ayant reçu ces ordres, ceux de l'Émilie, de la Ligurie et de la Vénétie, qui, pour aller à Rome, devaient passer par Ravenne, demandèrent au roi le sujet de cette assemblée ; il répondit que c'était pour examiner les crimes dont Symmaque était accusé par ses ennemis. Les évêques dirent que c'était au Pape lui-même à convoquer ce concile ; que le Saint-Siège avait ce droit, d'abord par le mérite et la principauté de saint Pierre, ensuite par l'autorité des conciles, et que l'on ne trouvait aucun exemple qu'il eût été soumis au jugement de ses inférieurs. Le roi dit que le Pape lui-même avait manifesté par ses lettres sa volonté pour la convocation du concile. Les évêques demandèrent à lire ces lettres, et le roi les leur fit donner, ainsi que toutes les pièces du procès.
Le concile s'assembla dans la basilique de Jules, au mois de juillet 501. Il y avait cent quinze évêques. Ceux qui avaient passé par Ravenne firent le récit de ce qu'ils avaient dit au roi ; malgré cela il restait une inquiétude générale sur la légitimité du concile. Ensuite, comme ils parlaient de l'affaire principale, le Pape Symmaque entra dans l'église, témoigna sa reconnaissance envers le roi pour la convocation du concile, déclara qu'il l'avait désiré lui-même, et, en présence de tous les évêques, il leur donna l'autorité de juger cette cause.
Ce sont les termes du concile, qui, après plusieurs incidents, prononça la sentence en ces termes : « Nous déclarons le Pape Symmaque, évêque du Siège apostolique, déchargé, quant aux hommes, des accusations formées contre lui, laissant le tout au jugement de Dieu. »
Dans un autre concile de 503 saint Ennodius en donna cette raison…
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Louis- Admin
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Dans un autre concile de 503 saint Ennodius en donna cette raison, avec l'approbation de tous les Pères : « Dieu a voulu peut-être terminer par des hommes les causes des autres hommes, mais il a réservé à son jugement l'évêque de ce siège. Il a voulu que les successeurs du bienheureux Pierre n'eussent à prouver leur innocence qu'au ciel, devant Celui qui peut en connaître parfaitement, et si vous dites que toutes les âmes sont pareillement sujettes à ce jugement, je répondrai qu'il n'a été dit qu'à un seul : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans le ciel. »
Parallèle entre la conduite de l’empereur Sigismond et des prélats de Constance,
au quinzième siècle,
et la conduite du roi arien Théodoric et des évêques d’Italie et de France,
au commencement du sixième.
(suite)
Par tout ceci l'on voit ce que les catholiques du sixième siècle pensaient de l'autorité et des prérogatives du Pontife romain ; ce qui ne le montre pas moins, c'est la sensation que cette affaire produisit dans les Gaules. Quand on y apprit qu'un concile d'Italie avait entrepris de juger le Pape, tous les évêques en furent alarmés et chargèrent saint Avit, évêque de Vienne, d'en écrire au nom de tous. Il adressa sa lettre aux deux premiers du sénat. Il les prie de ne pas regarder sa lettre comme la lettre particulière d'un évêque, puisqu'il n'écrit que par ordre de tous ses frères, les évêques des Gaules, qui lui en ont donné commission par leurs lettres.
Après cet exorde il entre ainsi en matière : …
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Louis- Admin
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Re: Grand schisme d'Occident...
A suivre : La rigueur dont on use envers Jean XXIII est désapprouvée en France.Après cet exorde il entre ainsi en matière :
Parallèle entre la conduite de l’empereur Sigismond et des prélats de Constance,
au quinzième siècle,
et la conduite du roi arien Théodoric et des évêques d’Italie et de France,
au commencement du sixième.
(suite)
« Nous étions dans de grandes alarmes et de cruelles inquiétudes touchant l'affaire de l'Église romaine, sentant bien que notre état même, l'épiscopat, est chancelant quand le chef est attaqué, et que la même accusation, si elle avait renversé l'état du prince, nous aurait frappés tous ; nous étions dans ces anxiétés lorsque nous avons reçu d'Italie le décret porté par les évêques italiens assemblés à Rome au sujet du Pape Symmaque. Quoiqu'un nombreux concile rende ce décret respectable, nous comprenons cependant que le saint Pape Symmaque, s'il a été accusé d'abord devant le siècle, aurait dû trouver dans ses collègues des consolateurs plutôt que des juges ; car, si l'arbitre du Ciel nous ordonne d'être soumis aux puissances de la terre, en nous prédisant que nous paraîtrons devant les rois et les princes en toute sorte d'accusation, il n'est pas aisé de concevoir par quelle raison ou en vertu de quelle loi le supérieur est jugé par les inférieurs. En effet, l'Apôtre nous ayant fait un précepte de ne pas recevoir d'accusation contre un simple prêtre, de quel droit a-t-on pu en recevoir contre la principauté de l'Eglise universelle? Le concile lui-même l'a bien entrevu dans son louable décret, lorsqu'il a réservé au jugement de Dieu une cause que (cela soit dit sans l'offenser) il avait consenti presque témérairement à examiner, et lorsqu’il a rendu cependant témoignage, en peu de mots, comme il a pu, que ni lui ni le roi Théodoric n'avaient trouvé aucune preuve des crimes dont le Pape était accusé.
« C'est pourquoi, en qualité de sénateur romain et d'évêque chrétien, je vous conjure de n'avoir pas moins à cœur la gloire de l'Église que celle de la république, d'employer pour nous le pouvoir que Dieu vous a donné, et de n'aimer pas moins dans l'Église romaine la chaire de saint Pierre que vous n'aimez dans Rome la capitale de l'univers. Si vous y pensez avec la profondeur qui vous est propre, vous n'y verrez pas uniquement l'affaire actuelle de Rome. Dans les autres Pontifes, si quelque chose vient à branler, on peut le réformer ; mais, si le Pape de Rome est mis en doute, ce n'est plus un évêque, c'est l'épiscopat même qu'on verra vaciller. Vous n'ignorez point parmi quelles tempêtes des hérésies nous conduisons le vaisseau de la foi; si vous craignez avec nous ces dangers il faut que vous travailliez avec nous à défendre votre pilote. Quand les nautoniers se révoltent contre celui qui tient le gouvernail, serait-il de la prudence de cédera à leur fureur en les exposant eux-mêmes au danger pour les punir ? Celui qui est à la tête du troupeau du Seigneur rendra compte de la manière dont il le conduit ; mais ce n'est pas au troupeau à demander ce compte à son pasteur, c'est au juge 1. »
Voilà comment pensait, parlait et agissait, au commencement du sixième siècle…
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1 Labbe, t. 4, col. 1362. — Livre 43 de la présente Histoire.
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Louis- Admin
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Re: Grand schisme d'Occident...
La rigueur dont on use envers Jean XXIII est désapprouvée en France.
Voilà comment pensait, parlait et agissait, au commencement du sixième siècle, le clergé d'Italie, mais surtout le clergé de France. À la fin du huitième et au commencement du neuvième l'un et l'autre pensaient, parlaient et agissaient encore de même. L'an 800 le Pape saint Léon III fut accusé par une faction. On convoqua dans la basilique de Saint-Pierre une assemblée des archevêques, des évêques et des seigneurs laïques, francs et romains. Le roi et le Pape, s'étant assis, firent asseoir les archevêques, les évêques et les abbés; les prêtres et les seigneurs laïques demeurèrent debout. Le roi, c'était Charlemagne, ayant ouvert l'assemblée par un discours sur le sujet de son voyage, en proposa d'examiner les accusations intentées contre le Pape ; mais tous les archevêques, les évêques et les abbés s'écrièrent d'une voix unanime : « Nous n'osons juger le Siège apostolique, qui est le chef de toutes les Églises de Dieu ; car nous sommes tous jugés par ce Siège et par son vicaire ; mais ce Siège n'est jugé par personne ; c'est là l'ancienne coutume ; mais comme le souverain Pontife jugera lui-même, nous obéirons canoniquement (1). »
Cette déclaration unanime et solennelle du clergé de France et du clergé d'Italie est infiniment remarquable ; il est fâcheux que ni l'un ni l'autre ne s'en souvînt au concile de Constance. Ils auraient pu facilement, pour l'extinction du schisme, se contenter de l'abdication de Jean XXIII, sans recourir à la rigueur inutile, et d'ailleurs peu canonique, de la déposition.
Cette rigueur fut loin d'être approuvée alors de tout le monde ; elle fut sévèrement blâmée à la cour de France. Les députés de l'Université y ayant paru, le Dauphin, qui était encore Louis, duc de Guienne, les reçut fort mal et leur dit en colère : « Il y a longtemps que vous vous en faites un peu trop accroire en vous donnant la liberté d'entreprendre des choses qui sont bien au-dessus de votre condition, ce qui a causé bien du désordre dans l'État. Mais qui vous a faits si hardis que d'avoir osé attaquer le Pape et de lui enlever la tiare, en le dépouillant de sa dignité, comme vous avez fait à Constance ? Il ne vous reste plus, après cela, que d'entreprendre encore de disposer de la couronne du roi, mon seigneur, et de l'état des princes de son sang; mais nous saurons bien vous en empêcher 1. » Nous verrons plus loin que les inductions du Dauphin n'étaient pas mal fondées.
Dans la quatorzième session du concile de Constance…
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(1) Anast., in Leon III.
(1) Monach. Dionys., traduit par le Laboureur, 1. 35, c. 18.
A suivre : Grégoire autorise le concile de Constance et y abdique par son ambassadeur.
Dernière édition par Louis le Dim 01 Sep 2013, 6:46 am, édité 1 fois (Raison : Présentation.)
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Re: Grand schisme d'Occident...
Grégoire autorise le concile de Constance et y abdique par son ambassadeur.
Dans la quatorzième session du concile de Constance, célébrée le 4 juillet, on vit quelque chose de plus édifiant. Charles de Malatesta, seigneur de Rimini, envoyé de Grégoire XII, était arrivé à Constance dès le 15 juin, avec un plein pouvoir de renoncer à la papauté au nom du Pontife. L'abdication ne devait néanmoins se faire qu'à condition que l'envoyé de Grégoire ne s'adresserait d'abord qu'à l'empereur, et non pas au concile, dont il ne reconnaissait pas l'autorité ; que, dans cette assemblée, dite concile œcuménique de Constance, ni Balthasar Cossa, dit Jean XXIII, ni personne de sa part n'aurait la présidence, et que, pour avoir le nom et la réalité de concile général, elle serait derechef convoquée et approuvée par l'autorité de Grégoire. Toutes ces conditions furent observées.
L'empereur présida le commencement de la session, pendant que l'on fit lecture de deux bulles de Grégoire. Dans la première il nommait le cardinal de Raguse et le patriarche de Constantinople ses légats, avec l'archevêque de Trèves, le comte palatin du Rhin, et Charles de Malatesta, pour faire sa renonciation aux conditions susdites. Dans l'autre il donnait un pouvoir particulier et plus ample à Malatesta de mettre à ce sujet ses ordres à exécution, ou par lui-même ou par d'autres. Celui-ci ayant transmis son autorité au cardinal de Raguse pour convoquer et approuver le concile, ce cardinal, qui était le bienheureux Jean-Dominique, des Frères prêcheurs, le fit en ces termes : …
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Re: Grand schisme d'Occident...
Grégoire autorise le concile de Constance… Celui-ci ayant transmis son autorité au cardinal de Raguse pour convoquer et approuver le concile, ce cardinal, qui était le bienheureux Jean-Dominique, des Frères prêcheurs, le fit en ces termes :
et y abdique par son ambassadeur.
(suite)
« Notre très-saint Père le Pape Grégoire XII, étant bien informé sur le sujet de l’assemblée célèbre qui se trouve à Constance pour y former un concile général, dans l'ardent désir qu'il a de mettre l'union et la réformation dans l'Église et d'extirper les hérésies, a donné à cet effet ses ordres de la manière exprimée dans les lettres qui viennent d'être lues. C'est pourquoi moi, Jean, cardinal-prêtre du titre de Saint-Sixte, appelé vulgairement cardinal de Raguse, assisté de mes collègues en cette partie ici présents, au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, par l'autorité de mondit seigneur Pape, autant que la chose le regarde, afin qu'on travaille efficacement à l'extirpation des hérésies, à la réformation des abus, et à réunir dans le sein de notre mère la sainte Église les fidèles qui sont en division sous différents pasteurs, je convoque ce sacré concile général, je l'autorise et le confirme, selon la forme et la manière exprimées plus au long dans les lettres de mondit seigneur qu'on vient de lire. »
Après cette déclaration l'empereur quitta la présidence, et le cardinal de Viviers, doyen du sacré collège, qui l'avait de droit, l'ayant reprise, Malatesta, au nom de Grégoire XII, lut la renonciation suivante :
« Moi, Charles de Malatesta, procureur général de l'Église romaine et du Pape Grégoire XII, ayant un pouvoir spécial, plein et irrévocable, comme il conste par la bulle qui vient d'être lue, n'étant ni contraint ni prévenu, mais pour donner une preuve effective du désir sincère de notredit seigneur Pape de procurer la paix à l'Église, même par la voie de la renonciation, je cède et renonce en son nom, purement, librement, réellement et de fait, au droit, titre et possession de la papauté, dont je fais démission dans ce saint concile général, qui représente la sainte Église romaine et universelle. »
Grégoire XII, redevenu Ange Corrario, confirma cette démission aussitôt qu'il en eut la nouvelle.
Dans la seizième session, tenue le 11 juillet, l'empereur Sigismond se chargea d'aller en Espagne…
A suivre : Voyage de l’empereur Sigismond en Espagne pour procurer la réunion. Le concile procède contre Pierre de Lune, dit Benoît XIII, et le dépose.
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Re: Grand schisme d'Occident...
Voyage de l’empereur Sigismond en Espagne pour procurer la réunion.
Le concile procède contre Pierre de Lune, dit Benoît XIII, et le dépose.
Dans la seizième session, tenue le 11 juillet, l'empereur Sigismond se chargea d'aller en Espagne s'aboucher avec Pierre de Lune et le roi d'Aragon, afin de trouver les moyens de finir le schisme. Le concile nomma douze prélats pour l'accompagner, et dans la dix-septième session, tenue quatre jours après, l'empereur prit congé du concile, qui ordonna des prières publiques pour obtenir du Ciel que son voyage fût heureux.
Après les trois sessions suivantes, où l'on s'occupa d'autres affaires, on fut plus de six mois sans tenir aucune session. Dans l'intervalle l'empereur Sigismond s'étant rendu sur les frontières d'Espagne, et ayant reconnu, après plusieurs allées et venues, et par un congrès tenu à Perpignan, que Pierre de Lune n'avait nulle intention de renoncer au pontificat, il se retira à Narbonne. Là, par un accord fait entre lui et les députés du concile, d'une part, et les envoyés des rois d'Aragon, de Castille et de Navarre, des comtes de Foix et d'Armagnac, tous de l'obédience de Benoît ou Pierre de Lune, d'autre part, l'on convint de douze articles, dont les principaux furent : « Les Pères du concile de Constance en feront une nouvelle convocation par rapport aux princes et aux prélats de Benoît; les lettres de cette convocation seront envoyées par le concile aux princes susdits, pour être par eux distribuées aux prélats de leurs États ; ces prélats s'y rendront dans trois mois, et, à leur arrivée, ils seront unis et incorporés au concile, qui ensuite procédera contre Benoît s'il refuse de prendre la voie de cession. Les cardinaux de la création de Benoît qui iront au concile auront voix avec les autres à l'élection d'un nouveau Pape ; que si Benoît vient à mourir avant son abdication, il n'y aura point d'autre Pape que celui qui serait élu par le concile. »
Ce traité causa dans Constance et par toute la chrétienté une joie qui passe tout ce qu'on en peut dire. Quant à Benoît, il s'était précipitamment retiré à Péniscole, forteresse dans une presqu'île du royaume de Valence, toujours bien résolu à ne jamais abdiquer la dignité pontificale.
Les envoyés du concile en Espagne étant de retour, on confirma, dans une congrégation générale du 4 février 1416, les articles dont nous venons de parler, et en exécution du premier, touchant une nouvelle convocation du concile, on en expédia les lettres. On en adressa vingt exemplaires au roi d'Aragon, vingt au roi de Castille, dix au roi de Navarre, cinq au comte de Foix et cinq à celui d'Armagnac. Le roi d'Aragon fut le premier à soustraire son royaume de l'obédience de Benoît, et les autres princes firent la même chose dans la suite.
Dans la vingt-deuxième session, le 13 octobre, on régla par provision…
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Re: Grand schisme d'Occident...
Voyage de l’empereur Sigismond en Espagne pour procurer la réunion.Dans la vingt-deuxième session, le 13 octobre, on régla par provision les rangs que les ambassadeurs des rois auraient au concile, sans préjudice aux droits particuliers de leurs maîtres. Jusqu'alors les décisions s'étaient faites par les voix ou suffrages de quatre nations; on y en ajouta une cinquième, qui fut celle d'Espagne.
Le concile procède contre Pierre de Lune, dit Benoît XIII, et le dépose.
(suite)
Le 5 novembre, dans la vingt-troisième session, on commença à procéder juridiquement contre Pierre de Lune, en nommant douze commissaires pour régler la manière dont on travaillerait à la procédure jusqu'à sentence définitive. Dans presque toutes les sessions suivantes, jusqu'à la trente-sixième inclusivement, on donna les décrets d'informations, de citations, et d'autres actes nécessaires à l'instruction du procès contre Pierre de Lune. Le 27 janvier 1417, l'empereur, de retour de son voyage d'Espagne, fut reçu à Constance avec une joie et une magnificence extraordinaires.
Enfin le 26 juillet, dans la trente-septième session, le concile prononça une sentence de déposition contre Pierre de Lune, dit Benoît XIII dans son obédience, «comme étant un parjure, scandalisant l'Église universelle, fomentant et entretenant un schisme invétéré, troublant la paix et l'union des fidèles, étant schismatique et hérétique, prévaricateur obstiné de l'article de foi qui enseigne que l'Église est une, sainte et catholique, notoirement et évidemment incorrigible, indigne de tout honneur, rejeté de Dieu, privé de tout droit au pontificat, et retranché de l'Église comme un membre pourri, avec défense à tout chrétien de lui obéir, nonobstant tout engagement et tout serment fait à cet égard. »
Le 30 octobre, dans la quarantième session, on régla que le conclave pour l'élection du futur Pape…
A suivre : Règlements du concile pour la tenue du conclave.
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A suivre : Élection de Martin V, qui réunit toute la chrétienté.Règlements du concile pour la tenue du conclave.
Le 30 octobre, dans la quarantième session, on régla que le conclave pour l'élection du futur Pape serait composé de tous les cardinaux, au nombre de vingt-trois, et de trente députés, six de chaque nation, ce qui faisait cinquante-trois personnes en tout. On convint que, pour rendre l'élection valide, il faudrait les deux tiers de toutes ces voix; que les électeurs occuperaient l'hôtel de ville de Constance, qu'ils y entreraient dans l'espace de dix jours, et que, du reste, ils observeraient toutes les lois portées pour l'élection des Papes.
La quarante et unième session, célébrée le 8 novembre, touche encore de plus près les opérations du conclave. On lut la constitution de Clément VI qui détermine la manière de vivre et le logement des électeurs; on fît prêter les serments ordinaires, tant aux cardinaux et aux députés des nations qu'aux prélats et seigneurs qui étaient chargés de veiller à la sûreté du conclave ; l'empereur lui-même, comme premier protecteur du concile, fit le serment en touchant l'Évangile et la croix. On défendit, sous de très-rigoureuses peines, de piller la maison et les biens de celui qui serait élu : c'était, comme on l'a vu quelquefois dans cette histoire, la mauvaise habitude de ce temps-là. Le petit peuple disait qu'un cardinal devenu Pape était assez grand seigneur pour n'avoir plus besoin de tout ce qu'il possédait auparavant, et, sous ce prétexte, on dépouillait le nouveau Pontife de tous ses meubles ; quelquefois même on étendait le pillage à tous les cardinaux du conclave, ce qui ne pouvait causer que de très-grands scandales et un désordre punissable par les lois. Enfin, dans l'attente d'un événement qui devait rendre la tranquillité à tout l'univers chrétien, on ordonna des prières publiques et une suspension totale des affaires pendantes aux tribunaux établis par le concile.
Les cinquante-trois personnes destinées à faire l'élection du Pape…
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Election de Martin V, qui réunit toute la chrétienté.
Les cinquante-trois personnes destinées à faire l'élection du Pape étaient entrées au conclave le 8 novembre, et le 11, fête de Saint-Martin, avant midi, toutes les voix se trouvèrent réunies en faveur d'Otton Colonne, cardinal-diacre du titre de Saint-Georges au voile d’or , qui prit le nom de Martin V en mémoire du jour auquel il avait été élu. Il fut le cinquième du nom, en comptant deux Papes qu'on a quelquefois appelés Marin au lieu de Martin. Dès qu'on l'eut annoncé au peuple, plus de quatre-vingt mille personnes accoururent aux portes du conclave, témoignant leur joie et rendant des actions de grâces à Dieu d'avoir donné un si digne pasteur à l'Église. L'empereur, pénétré des mêmes sentiments, alla au lieu de l'élection et se prosterna aux pieds du nouveau Pape. Sur le soir il y eut une procession solennelle qui partit du conclave et se rendit à l'église cathédrale pour y introniser le Pontife. Ce dut être, en fait de cérémonies ecclésiastiques, un des plus magnifiques spectacles qui aient jamais attiré l'attention d'un grand peuple. Tout le clergé de Constance et tous les Pères du concile, docteurs, abbés, évêques, archevêques, patriarches, précédaient en bon ordre. On voyait ensuite le Pape monté sur un cheval blanc caparaçonné d'écarlate; il était revêtu des habits pontificaux, avec la mitre en tête, quoiqu'il ne fût encore ni prêtre ni évêque ; autour de lui marchaient les cinquante-trois électeurs, savoir, les vingt-trois cardinaux et les trente députés des nations. Après ce cortège d'ecclésiastiques paraissait l'empereur, à la tête des princes, des comtes, des barons, des ambassadeurs étrangers et des magistrats de la ville. Sigismond, ayant suivi quelque temps le Pape, vint se mettre à sa droite et prit les rênes de son cheval, tandis qu'à la gauche l'électeur de Brandebourg lui rendait un pareil honneur. Le Pape tendit la main à l'un et à l'autre, leur donna sa bénédiction, et parut à l'égard de tout le monde extrêmement affable et populaire.
Martin V, dont la maison était alliée à celle de Brandebourg, avait en effet toutes les qualités dignes de sa haute naissance : la politesse, les manières, l'esprit de conciliation, l'art de traiter les grandes affaires en maître. Il y joignait les vertus d'un bon Pape : la science, l'amour de la justice, le désintéressement, la modestie. Il avait alors environ cinquante ans ; les seigneurs de sa maison se trouvant attachés pendant le schisme à l'obédience de Rome, il avait été fait cardinal par Innocent VII. Avant le concile de Pise il abandonna Grégoire XII et suivit le parti de Jean XXIII, qui le fit légat en Toscane. Au concile de Constance il sut tellement se ménager parmi les différents intérêts qui partageaient les esprits qu'il gagna l'estime et l'affection de tout le monde ; aussi n'y eut-il personne qui n'applaudît très-sincèrement à son élévation.
Quand on l'eut intronisé dans la cathédrale de cette ville il alla…
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Re: Grand schisme d'Occident...
Election de Martin V, qui réunit toute la chrétienté.Quand on l'eut intronisé dans la cathédrale de cette ville il alla occuper au palais de l'évêque l'appartement de Jean XXIII. Le lendemain il fut ordonné diacre, le jour suivant prêtre, et le troisième jour évêque. Tous ces Ordres lui furent conférés par le cardinal Jean de Brognier, évêque d'Ostie, et le dimanche 21 novembre il fut couronné avec beaucoup d'appareil et de magnificence.
(suite)
C'est ainsi que l'Église de Dieu, après quarante ans d'incertitude parmi ses enfants sur la personne de son chef visible, le présentait à l'assemblée des nations avec une joie d'autant plus grande que l'incertitude avait été plus longue et plus pénible. C'était un effet de cette prière du Sauveur : « Père saint ! conservez en votre nom ceux que vous m'avez donnés, afin qu'ils soient un comme nous 1. Je ne prie pas seulement pour eux, mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole, afin que tous ils soient un. Comme vous, ô Père, êtes en moi et moi en vous, que de même eux soient un en nous, afin que le monde croie que vous m'avez envoyé. Et je leur ai donné la gloire que vous m'avez donnée, afin qu'ils soient un, comme nous sommes un nous-mêmes ; moi en eux, et vous en moi, afin qu'ils soient consommés en un, et que le monde connaisse que c'est vous qui m'avez envoyé, et que vous les avez aimés comme vous m'avez aimé moi-même 2.»
Tel est le mystère de l'unité. L'Église doit être une, comme Dieu lui-même est un. Dieu est tellement un que lui seul est ; seul il est par lui-même. Tout ce qui n'est pas lui n'est pas, à proprement parler ; les païens mêmes n'ont nu s'empêcher de le reconnaître 3.
Mais Dieu, souverainement un, est tout ensemble Père, Fils et Saint-Esprit ; un seul Dieu en trois personnes, trois personnes en un seul Dieu; société de trois personnes dans la même substance.
Du Père procède le Fils, du Père et du Fils procède le Saint-Esprit, par une hiérarchie, une communion, une tradition éternelle, ineffable.
Dieu, souverainement un en lui-même, a voulu encore s'unir sa propre créature. Le Fils de Dieu, qui procède du Père, et de qui, ainsi que du Père, procède le Saint-Esprit, s'est fait homme, s'est uni la nature humaine ; nature tout ensemble spirituelle et matérielle; en sorte que, dans le Fils de Dieu fait homme, et la création spirituelle et la création matérielle se trouvent unies à la Divinité dans l'unité d'une même personne.
Comme c'est la nature humaine que le Fils de Dieu a prise et s'est unie directement, c'est directement par la nature humaine qu'il glorifie Dieu, son Père, dans toutes les créatures, et toutes les créatures en Dieu, son Père.
Le Fils de Dieu s'unissant ainsi la nature humaine, voilà son Église, son épouse, son corps mystique.
« En l'unité de l'Église paraît la Trinité en unité : le Père, comme le principe auquel on se réunit ; le Fils, comme le milieu dans lequel on se réunit; le Saint-Esprit…
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1 Jean, 17, 11. — 2 Ibid., 20-23. — 3 Voir dans le premier livre de cette Histoire.
A suivre : Mystère de l’unité de l’Église catholique, d’après Bossuet.
Dernière édition par Louis le Mer 04 Sep 2013, 11:40 am, édité 1 fois (Raison : orthographe)
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Re: Grand schisme d'Occident...
« En l'unité de l'Église paraît la Trinité en unité : le Père, comme le principe auquel on se réunit ; le Fils, comme le milieu dans lequel on se réunit; le Saint-Esprit, comme le nœud par lequel on se réunit ; et tout est un. Amen à Dieu, ainsi soit-il.
Mystère de l’unité de l’Église catholique, d’après Bossuet.
« Dans l'unité de l'Église toutes les créatures se réunissent. Toutes les créatures visibles et invisibles sont quelque chose à l'Église. Les anges sont ministres de son salut, et par l'Église se fait la recrue de leurs légions désolées par la désertion de Satan et de ses complices; mais, dans cette recrue, ce n'est pas tant nous qui sommes incorporés aux anges que les anges qui viennent à notre unité, à cause de Jésus, notre commun chef, et plus le nôtre que le leur.
« Même les créatures rebelles et dévoyées, comme Satan et ses anges, par leur propre égarement et leur propre malice, dont Dieu se sert malgré eux, sont appliqués aux services, aux utilités et à la sanctification de l'Église, Dieu voulant que tout concoure à l'unité, et même le schisme, la rupture et la révolte. Louange à Dieu pour l'efficace de sa puissance, et tremblement de cœur pour ses jugements !
« Les créatures inanimées parlent à l'Église des merveilles de Dieu, et, ne pouvant le louer par elles-mêmes, elles le louent en l'Église comme étant le temple universel où se rend à Dieu le sacrifice d'un juste hommage pour tout l'être créé, qui est délivré par l'Église du malheur de servir au péché, étant employé à de saints usages.
« Pour les hommes, ils sont tous quelque chose de très-intime à l'Église, tous lui étant incorporés ou appelés au banquet où tout est un.
« Les infidèles sont quelque chose à l'Église, qui voit en eux l'abîme d'ignorance et de répugnance aux voies de Dieu dont elle a été tirée par grâce. Ils exercent son espérance, dans l'attente des promesses qui la doivent rappeler à l'unité de la bénédiction en Jésus-Christ, et ils font le sujet de la dilatation de son cœur dans le désir de les attirer.
« Les hérétiques sont quelque chose à l'unité de l'Église; ils sortent et ils emportent avec eux, même en se divisant, le sceau de son unité, qui est le baptême, conviction visible de leur désertion; en déchirant ses entrailles ils redoublent son amour maternel pour ses enfants qui persévèrent ; en s'écartant ils donnent l'exemple d'un juste jugement de Dieu à ceux qui demeurent.
« Contempteurs et profanateurs du sacerdoce de l'Église, ils pressent par une sainte émulation les véritables lévites à purifier l'autel de Dieu ; ils font éclater la foi de l'Église et l'autorité de sa chaire pour affermir la foi des infirmes et des forts ; leur clairvoyance, qui les aveugle, montre aux forts et aux infirmes de l'Église que l'on ne voit clair qu'en son unité, et que c'est du centre de cette unité que sort la lumière, la doctrine de vérité. Amen à Dieu.
« Les élus et les réprouvés sont dans le corps de l'Église…
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Re: Grand schisme d'Occident...
« Les élus et les réprouvés sont dans le corps de l'Église, les élus comme la partie haute et spirituelle, les réprouvés comme la partie inférieure et sensuelle, comme la chair qui convoite contre l'esprit, comme l'homme animal qui n'entend pas les voies de Dieu et qui les combat. Comme dans l'homme particulier la force est épurée par ce combat de faiblesse, ainsi, dans cet homme universel, qui est l'Église, la partie spirituelle est épurée par l'exercice que lui donnent les réprouvés. L'Église souffre dans les réprouvés une incroyable violence, plus grande que les douleurs de l'enfantement, parce que, les sentant dans l'unité de son corps, elle se tourmente pour les attirer à l'unité de son esprit, et nulle persécution ne lui est plus dure que leur résistance opiniâtre.
Mystère de l’unité de l’Église catholique, d’après Bossuet.
(suite)
« Elle gémit donc sans cesse dans les justes, qui sont la partie céleste; pour les pécheurs, qui sont la partie terrestre et animale, et la conversion des pécheurs est le fruit de ce gémissement intérieur et perpétuel. Dieu ne se laisse fléchir que par le gémissement de cette colombe ; je veux dire que par les prières mêlées de soupirs que fait l'Église dans les justes pour les pécheurs ; mais Dieu exauce l'Église parce qu'il écoute en elle la voix de son Fils. Tout ce qui se fait par l'Église, c'est Jésus-Christ qui le fait ; tout ce que fait Jésus-Christ dans les fidèles il le fait par sa sainte Église. Amen à Dieu, cela est vrai.
« L'Église soupire dans ces mêmes justes pour toutes les âmes souffrantes et exercées, ou plutôt elle soupire dans toutes les âmes souffrantes et exercées, pour toutes les âmes souffrantes et exercées; leurs souffrances, leur accablement porte grâce, soutien et consolation les unes pour les autres.
« Jésus-Christ est en son Église faisant tout par son Église; l'Église est en Jésus-Christ faisant tout avec Jésus-Christ. Cela est vrai et très-vrai; celui qui l'a vu en a rendu témoignage ; gloire au témoin fidèle, qui est Jésus-Christ, Fils du Père.
« Telle est donc la composition de l'Église…
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Re: Grand schisme d'Occident...
« Telle est donc la composition de l'Église, mélangée de forts et d'infirmes, de bons et de méchants, de pécheurs hypocrites et de pécheurs scandaleux : l'unité de l'Église enferme tout et profite de tout. Les fidèles voient dans les uns tout ce qu'il faut imiter, et dans tous les autres ce qu'il faut surpasser avec courage, reprendre avec vigueur, supporter avec patience, aider avec charité, écouter avec condescendance, regarder avec tremblement. Et ceux qui demeurent, et ceux qui tombent servent également à l'Église. Ses fidèles voyant dans ceux-ci l'exemple de leur lâcheté en voyant dans les autres la conviction, tout les étonne, tout les édifie, tout les confond, tout les encourage, autant les coups de grâce que les coups de rigueur et de justice. Adoration à Dieu sur ses voies impénétrables. Tout concourt au salut de ceux qui aiment, et même les froideurs, et même les défauts, et même les lâchetés de l'amour. Qui le peut entendre l'entende; qui a des oreilles pour ouïr qu'il écoute : Dieu les ouvre à qui il lui plaît ; mais il lui faut être fidèle; malheur à qui ne l'est pas !
Mystère de l’unité de l’Église catholique, d’après Bossuet.
(suite)
« Cette Église ainsi composée, dans un si horrible mélange, se démêle néanmoins peu à peu et se défait de la paille. Le jour lui est marqué où il ne lui restera plus que son bon grain ; toute la paille sera mise au feu. Une partie de cette séparation se fait visiblement dans le siècle par le schisme et les hérésies; l'autre se fait dans le cœur et se confirme le jour de la mort, chacun allant en son lieu. La grande, universelle et publique séparation se fera à la fin des siècles par la sentence du Juge. Toute l'Église soupire après cette séparation où il ne restera plus à Jésus-Christ que des membres vivants, les autres étant retranchés par ce terrible Discedite 1 que Notre-Seigneur Jésus-Christ, pour consommer toutes choses aussi bien qu'il les a commencées par son Église, prononcera en elle, et avec elle, et par elle, les apôtres tenant leur séance avec tous les élus de Dieu, et condamnant au feu éternel tous les anges rebelles et tous ceux qui auront pris leur parti et imité leur orgueil. Alors l'Eglise ira au lieu de son règne, n'ayant plus avec elle que ses membres spirituels, démêlés et séparés pour jamais de tout ce qu'il y a d'impur; cité vraiment sainte, vraiment triomphante, royaume de Jésus-Christ et régnant avec Jésus-Christ 2. » Ainsi parle Bossuet dans une lettre à une personne de piété.
« Vous me demandez ce que c'est que l'Église :
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1 Matth., 25,41. — 2 Lettre de Bossuet à une personne de piété, t. 38, p. 378 et seqq., édition de Versailles.
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Re: Grand schisme d'Occident...
« Vous me demandez ce que c'est que l'Église : l'Église, c'est Jésus-Christ répandu et communiqué, c'est Jésus-Christ tout entier, c'est Jésus-Christ homme parfait, Jésus-Christ dans sa plénitude.
Mystère de l’unité de l’Église catholique, d’après Bossuet.
(suite)
« Comment l'Eglise est-elle son corps et en même temps son épouse ? Il faut adorer l'économie sacrée avec laquelle le Saint-Esprit nous montre l'unité simple de la vérité par la diversité des expressions et des figures.
« C'est l'ordre de la créature de ne pouvoir représenter que par la pluralité ramassée l'unité immense dont elle est sortie; ainsi, dans les ressemblances sacrées que le Saint-Esprit nous donne, il faut remarquer en chacune le trait particulier qu'elle porte, pour contempler dans le tout réuni le visage entier de la vérité révélée ; après il faut passer toutes les figures pour connaître qu'il y a dans la vérité quelque chose de plus intime que les figures, ni unies ni séparées, ne nous montrent pas, et c'est là qu'il se faut perdre dans la profondeur du secret de Dieu, où l'on ne voit plus rien, si ce n'est qu'on ne voit pas les choses comme elles sont. Telle est notre connaissance tandis que nous sommes conduits par la foi. Entendez par cette règle générale les vérités particulières que nous méditons devant Dieu. Seigneur, donnez-nous l'entrée puisque vous nous avez mis la clef à main.
« L'Église est l'épouse, l'Eglise est le corps ; tout cela dit quelque chose de particulier, et néanmoins ne dit au fond que la même chose. C'est l'Unité de l'Église avec Jésus-Christ, proposée par une manière et dans des vues différentes. La porte s'ouvre, entrons et voyons, et adorons avec foi, et publions avec joie la sainte vérité de Dieu.
« L'homme se choisit son épouse…
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Re: Grand schisme d'Occident...
« L'homme se choisit son épouse; mais il est formé avec ses membres ; Jésus, homme particulier, a choisi l'Église; Jésus-Christ, homme parfait, a été formé et achève de se former tous les jours en l'Église et avec l'Église. L'Église, comme épouse, est à Jésus-Christ par son choix ; l'Église, comme corps, est à Jésus-Christ par une opération très-intime du Saint-Esprit de Dieu. Le mystère de l'élection par l'engagement des promesses paraît dans le nom d'épouse, et le mystère de l'unité, consommée par infusion de l'Esprit, se voit dans le nom de corps. Le nom de corps nous fait voir combien l'Église est à Jésus-Christ ; le titre d'épouse nous fait voir qu'elle lui a été étrangère et que c'est volontairement qu'il l'a recherchée. Ainsi le nom d'épouse nous fait voir unité par amour et par volonté, et le nom de corps nous porte à entendre unité comme naturelle ; de sorte que dans l'unité du corps il paraît quelque chose de plus intime, et dans l'unité de l'épouse quelque chose de plus sensible et de plus tendre. Au fond ce n'est que la même chose ; Jésus-Christ a aimé l'Église et il l’a faite son épouse; Jésus-Christ a accompli son mariage avec l'Église et il l'a faite son corps. Voilà la vérité : Deux dans une chair , os de mes os et chair de ma chair 1. C'est ce qui a été dit d'Adam et d'Eve, et c’est , dit l'Apôtre, un grand sacrement en Jésus-Christ et en son Église 2. Ainsi l'unité du corps est le dernier sceau qui confirme le titre d'épouse. Louange à Dieu pour l'enchaînement de ces vérités toujours adorables !
Mystère de l’unité de l’Église catholique, d’après Bossuet.
(suite)
« II était de la sagesse de Dieu que l'Église nous parût tantôt comme distinguée de Jésus-Christ, lui rendant ses devoirs et ses hommages, tantôt comme n'étant qu'une avec Jésus-Christ, vivant de son Esprit et de sa grâce.
« Le nom d'épouse distingue pour réunir ; le nom de corps unit sans confondre, et découvre, au contraire, la diversité des ministères : unité dans la pluralité, image de la Trinité, c'est l'Église.
« Outre cela je vois dans le nom d'épouse la marque de la dignité de l'Église. L'Église, comme corps, est subordonnée à son chef; l'Église, comme épouse, participe à sa majesté, exerce son autorité, honore sa fécondité. Ainsi le titre d'épouse était nécessaire pour faire regarder l'Église comme la compagne fidèle de Jésus-Christ, la dispensatrice de ses grâces, la directrice de sa famille, la mère toujours féconde et la nourrice toujours charitable de tous ses enfants.
« Mais comment est-elle mère de tous les fidèles si elle n'est que l'union de tous les fidèles ? Nous l'avons déjà dit : tout se fait par l'Église, c'est-à-dire tout se fait par l'unité. L'Église, dans son unité et par son esprit d'unité catholique, est la mère de tous les particuliers qui composent le corps de l'Église; elle les engendre à Jésus-Christ, non en la façon des autres mères, en les produisant de ses entrailles, mais en les tirant de dehors pour les recevoir dans ses entrailles, en se les incorporant à elle-même, et en elle au Saint-Esprit, qui l'anime, et par le Saint-Esprit au Fils, qui nous l'a donné par son souffle, et par le Fils au Père, qui l'a envoyé, afin que notre société soit en Dieu et avec Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit 3, qui vit et règne aux siècles des siècles en unité parfaite et indivisible. Amen. De là vous pouvez entendre comment les évêques et comment le Pape sont les époux féconds de l'Église, chacun selon sa mesure.
« L'Église, ainsi que nous l'avons dit, est féconde par son unité. Le mystère de l'unité de l'Église est dans les évêques comme chefs du peuple fidèle, et par conséquent l'ordre épiscopal enferme en soi avec plénitude l'esprit de fécondité de l'Église. L'épiscopat est un, comme toute l'Église est une ; les évêques n'ont ensemble qu'un même troupeau, dont chacun conduit une partie inséparable du tout, de sorte qu'en vérité ils sont au tout, et Dieu ne les a partagés que pour la facilité de l'application. Mais, pour consommer ce tout en unité, il a donné un pasteur qui est pour le tout, c'est-à-dire l'apôtre saint Pierre, et en lui tous ses successeurs.
« Ainsi Notre-Seigneur Jésus-Christ, voulant former le mystère de l'unité…
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1 Genèse, 2, 23. — 2 Éphés. , 5, 32. — 3 Jean, 1, 3.
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
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Re: Grand schisme d'Occident...
Mystère de l’unité de l’Église catholique, d’après Bossuet.« Ainsi Notre-Seigneur Jésus-Christ, voulant former le mystère de l'unité, choisit les apôtres parmi tout le nombre de ses disciples, et, voulant consommer le mystère de l'unité, il a choisi l'apôtre saint Pierre pour le préposer seul non-seulement à tout le troupeau, mais encore à tous les pasteurs, afin que l'Église, qui est une dans son état invisible avec son Chef invisible, fût une, dans l'ordre visible de sa dispensation et de sa conduite, avec son chef visible, qui est saint Pierre, et celui qui, dans la suite des temps, doit remplir sa place.
(suite)
Ainsi le mystère de l'unité universelle de l'Église est dans l'Église romaine et dans le siège de saint Pierre, et, comme il faut juger de la fécondité par l'unité, il se voit avec quelle prérogative d'honneur et de charité le saint Pontife est le père commun de tous les enfants de l'Église.
C'est donc pour consommer le mystère de cette unité que saint Pierre a fondé, par son sang et par sa prédication, l'Église romaine, comme toute l'antiquité l'a reconnu. Il établit premièrement l'Eglise de Jérusalem pour les Juifs, à qui le royaume de Dieu devait être premièrement annoncé, pour honorer la foi de leurs pères, auxquels Dieu avait fait les promesses ; le même saint Pierre l'ayant établie quitte Jérusalem pour aller à Rome, afin d'honorer la prédestination de Dieu, qui préférait les gentils aux Juifs dans la grâce de son Évangile, et il établit à Rome, qui était chef de la gentilité, le chef de l'Église chrétienne, qui devait être principalement ramassée de la gentilité dispersée, afin que cette même ville, sous l'empire de laquelle étaient réunis tant de peuples et tant de monarchies différentes, fût le siège de l'empire spirituel qui devait unir tous les peuples, depuis le levant jusqu'au couchant, sous l'obéissance de Jésus-Christ, dont à cette ville maîtresse du monde a été portée par saint Pierre la vérité évangélique, afin qu'elle fût servante de Jésus-Christ et mère de tous ses enfants par sa fidèle servitude ; car, avec la vérité de l'Évangile, saint Pierre a porté à cette Église la prérogative de son apostolat, c'est-à-dire la proclamation de la foi et l'autorité de la discipline.
« Pierre, confessant hautement la foi, entend de Jésus-Christ cet oracle : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église 1 . Saint Pierre, déclarant son amour à son Maître, reçoit de lui ce commandement : Pais mes brebis, pais mes agneaux 2 ; pais les mères, pais les petits ; pais les forts, pais les infirmes ; pais tout le troupeau. Pais, c'est-à-dire conduis. Toi donc, qui es Pierre, publie la foi et pose le fondement; toi, qui m'aimes, pais le troupeau et gouverne la discipline 3 . »
Ainsi parle Bossuet de l'unité de l'Église.
Les Pères de l’Église ont signalé quelque chose de plus intime encore dans cette unité de sa hiérarchie…
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1 Matth., 16, 18. — 2 Jean, 21, 15. — 3 Bossuet, ut supra.
Note de Louis : J’ai volontairement espacé le 1er paragraphe pour aérer le texte. Bien à vous.
A suivre : Les Pères de l’Église ont signalé quelque chose de plus intime encore dans l’unité de sa hiérarchie.
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Re: Grand schisme d'Occident...
Les Pères de l’Église ont signalé quelque chose
de plus intime encore dans l’unité de sa hiérarchie.
Les Pères de l’Église ont signalé quelque chose de plus intime encore dans cette unité de sa hiérarchie. « Souvenez-vous, dit Tertullien, que le Seigneur a donné les clefs à Pierre et par lui à l'Église 4 . » « Pour le bien de l'unité, dit saint Optât de Milève, le bienheureux Pierre a mérité d'être préféré à tous les apôtres et a reçu seul les clefs du royaume des cieux, pour les communiquer aux autres 5 . » « Notre-Seigneur, ajoute saint Cyprien, en établissant l'honneur de l'épiscopat, dit à saint Pierre dans l'Evangile : Tu es Pierre, etc., et je te donnerai les clefs du royaume des cieux, etc. C'est de là que, par la suite des temps et des successions, découle l'ordination des évêques et la forme de l'Église, afin qu'elle soit établie sur les évêques 6. » « Le (S)eigneur nous a confié ses brebis, dit saint Augustin, parce qu'il les a confiées à Pierre. 1 « Saint Grégoire de Nysse confesse la même doctrine en Orient. « Jésus-Christ, dit-il, a donné par Pierre aux évêques les clefs du royaume céleste 2.» Et il ne fait en cela que professer la foi du Saint-Siège, qui, par la bouche de saint Léon, prononce que « tout ce que Jésus-Christ a donné aux autres évêques, il le leur a donné par Pierre 3 . » Et encore : « Le Seigneur a voulu que le ministère (de la prédication) appartînt à tous les apôtres ; mais il l'a néanmoins principalement confié à saint Pierre, le prince de tous, afin que de lui, comme du chef, ses dons se répandissent dans tout le corps 4. »
C'est avec cette Église, si essentiellement une, que Jésus-Christ assure qu'il est lui-même tous les jours jusqu'à…
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4 Scorpiac. , n. 10. — 5 L. 7, n. 3. — 6 S. Cypr., epist. 33, alias 27. — 1 Sermo 296, n. 11, t.. 5, col. 1202. — 2 T. 3, p. 314, édit. Paris. — 3 Sermo. 4, in ann. Assumpt., c. 2, t. 2, col. 16, édit. Ballerini.— 4 Epist. 10, ad. Episc. prov. Vien. c. 1, ibid. , col. 633.
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Re: Grand schisme d'Occident...
Les Pères de l’Église ont signalé quelque choseC'est avec cette Église, si essentiellement une, que Jésus-Christ assure qu'il est lui-même tous les jours jusqu'à la consommation des siècles 5. C'est aux premiers pasteurs de cette Église, unis à Pierre, que Jésus-Christ a dit la veille de sa mort : « Et je prierai le Père, et il vous donnera un autre Paraclet, afin qu'il demeure avec vous éternellement, l'Esprit de la vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit pas ni ne le connaît ; mais vous le connaîtrez, parce qu'il demeurera chez vous et sera en vous 6. Le Paraclet, l'Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, c'est lui qui vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que je vous ai dit 7. J'ai encore beaucoup de choses à vous dire; mais vous ne pouvez les porter maintenant. Or, quand il sera venu, cet Esprit de la vérité, il vous introduira dans toute la vérité 8; car il ne parlera point de lui-même ; mais tout ce qu'il entendra il le dira, et il vous annoncera les choses à venir. Il me glorifiera, parce qu'il recevra du mien, et vous l'annoncera. Tout ce qu'a le Père est à moi ; c'est pourquoi j'ai dit qu'il recevra du mien et vous l'annoncera 9. »
de plus intime encore dans l’unité de sa hiérarchie.
(suite)
Ainsi, avec l'Église du Dieu vivant, avec cette Église bâtie sur ce même Pierre à qui le Père céleste révèle la nature de son Fils, avec cette Église contre laquelle les portes de l'enfer ne prévaudront point, avec cette Église le Fils de Dieu est tous les jours jusqu’à la consommation des siècles ; avec cette Eglise et en cette Église demeure éternellement l'Esprit-Saint, l'Esprit de vérité ou plutôt de la vérité, pour lui enseigner toute vérité, l'introduire dans la vérité tout entière.
Remarquez encore ces paroles : « L'Esprit-Saint, l'Esprit de la vérité, ne parlera point de lui-même ; il dira ce qu'il aura entendu ; il recevra, il prendra de ce qui est au Fils, et il vous l'annoncera. » Le Fils dit de son côté : « Ma doctrine n'est pas de moi, mais de Celui qui m'a envoyé 1. Je n'ai point parlé de moi-même ; mais le Père, qui m'a envoyé, m'a donné un commandement sur ce que je dois dire, sur ce dont je dois parler. Or je sais que son commandement est la vie éternelle. Ce que je dis donc, je le dis comme le Père me l'a dit 2. Les paroles que je vous adresse, je ne les dis pas de moi-même; mais le Père, qui demeure en moi, c'est lui qui fait les œuvres 3. »
Ainsi le Fils de Dieu, la Sagesse éternelle, ne parle point de lui-même; il ne dit à son Église que ce que le Père lui a commandé de dire ; sa doctrine n'est pas de lui, mais du Père, qui l'a envoyé. Pareillement le Saint-Esprit, l'Esprit de vérité, ne dit rien à l'Église de lui-même, mais il prend de ce qui est au Fils pour nous l'annoncer ; et tout ce qui est au Fils est au Père.
Le Fils, de son côté, lui qui ne parle pas de lui-même, dit à l'Église, aux premiers pasteurs unis à Pierre : « Il m'a été donné toute puissance au ciel et sur la terre; allez donc, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, leur apprenant à observer tout ce que je vous ai commandé; et voici, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la consommation des siècles 4. Et l'Esprit-Saint que le Père enverra en mon nom vous rappellera tout ce que je vous ai dit 5. »
Et depuis dix-neuf siècles l'Église avec qui le Saint-Esprit demeure éternellement, l'Église ne cesse d'enseigner à toutes les nations tout ce que le Fils de Dieu lui a commandé, tout ce que le Saint-Esprit lui rappelle.
Voilà l'Église, dans le sein de laquelle le catholique naît, vit et meurt avec une confiance filiale en Elle et en Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit.
Et maintenant qu'est-ce qu'un hérétique ?...
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5 Matth., 28, 20. — 6 Jean, 14, 16 et 17. — 7 Ibid., 14, 16 et 17, 26, — 8 Suivant le texte grec. — 9 Jean, 16, 12-15. — 1 ibid., 7, 16. — 2 ibid. ,12, 49 et 50.— 3 ibid. , 14,10. — 4 — Matth., 28, 18-20. — 5 Jean, 14, 26.
A suivre : Qu’est-ce qu’un hérétique ?
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