... ELLE ! ...
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Re: ... ELLE ! ...
La Vierge-Prêtre.
« Siméon avait reçu de l'Es-« prit-Saint la révélation qu'il « ne mourrait pas avant d'a-« voir vu le Seigneur. »
S. Luc, IIl, 26.
Quarante jours s'étaient écoulés depuis la naissance de Jésus. Or, pour obéir à la Loi, toute femme juive qui avait donné naissance à un fils devait, quarante jours après, se présenter au Temple pour se purifier, et — si ce fils était son premier-né — l'offrir au Seigneur et le racheter ensuite par un Sacrifice.
Marie, la Toute-Belle, la Toute-Pure, n'avait pas à se purifier ; mais elle était tenue d'obéir à la Loi. C'est pourquoi elle s'y soumit comme toutes les mères ; donnant ainsi un parfait exemple d'obéissance et d'humilité. Les Pères de l'Église assurent que Marie est plus grande par son obéissance, acte personnel de dépendance envers l'Autorité souveraine, que par sa maternité divine, faveur gratuite du ciel.
Comme Dieu, Jésus aussi pouvait s'exempter de la loi dont il était l'auteur. Il ne s'en exempta pas ; il ne s'en exemptera jamais. « Je ne suis pas venu, dira-t-il, pour abolir la Loi, mais pour l'accomplir et la perfectionner. Je vous le dis en vérité, de la loi il ne sera effacé aucune ligne, aucun iota, jusqu'à, ce que ma mission soit accomplie. »
Diane + R.I.P- Nombre de messages : 5488
Date d'inscription : 28/01/2009
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La Vierge-Prêtre.
Donc, portant dans ses bras son premier- et son dernier-né, Jésus, son unique enfant, Marie, accompagnée de Joseph, franchit les deux lieues qui séparent .Bethléem de la Ville Sainte et se dirigea vers le Temple. Ensemble, ils s'arrêtèrent au marché des colombes, en prirent deux pour le sacrifice ; puis calmes, modestes, recueillis, traversèrent la cour des Gentils et gravirent les quinze marches qui conduisaient au parvis des femmes.
Mais voilà qu'au dernier degré un noble vieillard les arrête. C'était un homme juste, appelé Siméon, auquel l'Esprit-Saint avait révélé qu'il ne mourrait pas avant d'avoir vu le Messie. Ce matin-là, il était venu au Temple, poussé par une force mystérieuse ; en présence de Marie, que rien ne distinguait des autres mères, une lumière intérieure lui avait soudain révélé ce qu'était son enfant.
Transporté d'un saint enthousiasme, Siméon le prit dans ses bras, l'éleva vers le ciel et, dans un souffle prophétique, improvisa son cantique, son Niinc dimit-tis, comme Marie avait improvisé son Magnificat et Zacharie son Benedictus2.
« Maintenant, Seigneur, dit Siméon, laissez votre serviteur s'en aller en paix, puisque ses yeux ont vu le Sauveur qui vient de vous. »
Pour mourir, le saint vieillard attendait Celui après lequel l'humanité soupirait pour renaître et pour vivre.
Tout à coup le ton change. Sous les yeux du vieillard s'étale une vision lugubre. « Cet enfant, dit-il, sera un signe de contradiction. » Il sera le salut des uns et la perte des autres ; parce que les uns le reconnaîtront et les autres refuseront de le reconnaître. Et vous, dit-il, s'adressant à Marie, « un glaive de douleur transpercera votre âme ».
Diane + R.I.P- Nombre de messages : 5488
Date d'inscription : 28/01/2009
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Siméon ne dit rien à Joseph; c'est Marie, Marie seule, qui portera le glaive dans son cœur et qui le sentira se tourner et se retourner dans la plaie qu'une telle prédiction vient d'ouvrir, plaie qui ira s'élargissant jusqu'au jour où, sous ses yeux, Marie verra expirer, victime de la haine, Celui qui est venu nous enseigner l'amour.
Compatissons, mais en silence ; car Marie ne dit rien ; elle tait son angoisse : paroles, prédictions, souffrances, elle enferme tout dans son cœur, où elle viendra méditer et où nous ne pourrons la suivre. Qu'elle sache du moins que nous savons compatir et que de toute notre âme nous l'aimons, elle et l'Enfant divin qui va lui coûter si cher.
A ce moment survient la fille de Phanuel, la prophétesse Anne, qui elle aussi loue le Seigneur d'avoir enfin donné cet Enfant à la terre. On dirait que le ciel l'envoie pour chasser les appréhensions et mettre un baume sur la plaie.
Anne connaissait-elle Marie ? C'est probable, « Engagée dans le mariage dès sa jeunesse, elle y avait vécu sept ans ; puis elle était restée veuve et n'avait plus quitté le Temple, servant Dieu nuit et jour,» 1 Elle avait maintenant quatre-vingt-quatre ans.
1. 5. Luc, 11, 37.
Diane + R.I.P- Nombre de messages : 5488
Date d'inscription : 28/01/2009
Re: ... ELLE ! ...
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Occupée à l'entretien et à la confection du linge et des ornements sacrés, il est plus que probable que, durant les dix années d'éducation de la Vierge, Anne avait dû la voir au milieu de ses compagnes, et peut-être la voir de près. Pour l'une et pour l'autre, la rencontre ne put qu'être agréable.
En tout cas, le prêtre, qui vint après elle, offrir à Jéhovah le premier-né et les colombes, ne se douta pas que le premier- et le dernier-né de Marie est aussi le premier- et le dernier-né du Père. Il ne se douta pas que l'Incarnation du Verbe, c'est la Rédemption commencée, et que la jeune mère qui lui présente le Verbe fait chair a commencé à coopérer à la Rédemption par le consentement donné au message céleste. Il ne se douta pas qu'à l'instant où elle devint mère, Marie eut quelque chose du prêtre et de l'autel ; quelque chose aussi du Médiateur suprême. Non, le prêtre ne se douta pas ; il ne connaissait pas Marie.
Comment l'aurait-il connue ? Les prêtres étaient trop nombreux pour habiter Jérusalem. Divisés par David en vingt-quatre classes, ils venaient, à tour de rôle, passer une semaine dans le Temple, pour y remplir le ministère sacerdotal. Chaque jour, au milieu de multiples cérémonies accompagnées de chants et de nombreux instruments de musique, ils offraient les sacrifices solennels du matin et du soir, puis, dans la journée, les sacrifices des particuliers, comme celui qui nous occupe. Leur semaine de service terminée, chacun retournait dans la ville qui lui servait de résidence et y exerçait sa profession, manuelle pour la plupart. Seuls les vingt-quatre chefs de classe, qui formaient le Collège' des Princes des Prêtres, étaient tenus d'habiter la Ville Sainte et d'assister le Grand-Prêtre.
N'ayant été favorisé d'aucune révélation, le sacri¬ficateur des deux petites colombes ne se douta donc pas que Celle qui venait de les lui remettre pour le rachat de son premier-né, conduisait à l'autel, en même temps que les colombes, la Victime sainte, la Victime unique qui venait remplacer toutes les autres victimes. Il ne se douta pas que la Vierge-Prêtre2 offrait elle-même, en ce moment, — sur ses deux mains devenues un autel — le vrai sacrifice du matin, en attendant d'offrir sur le Calvaire, en coopération avec son Fils, le vrai sacrifice du soir, la seule Victime capable de désarmer Jéhovah, le seul Rédempteur, le seul Médiateur nécessaire, indispensable, parce qu'il réunit, « dans l'unité de sa personne, deux natures séparées par un intervalle infini : la nature divine et la nature humaine, et qu'il nous unit, par lui-même, à notre Dieu et Père »3. Jésus, « un avec Dieu dans sa divinité, un avec nous dans son huma¬nité, a rapproché l'une de l'autre ces deux natures .si longtemps désunies, pour faire régner entre elles la concorde et la paix ».
De tout cela, non, le prêtre d'Israël ne se doutait pas ! Que de choses sublimes dont, nous non plus, nous ne nous doutons pas !
Diane + R.I.P- Nombre de messages : 5488
Date d'inscription : 28/01/2009
Re: ... ELLE ! ...
La Vierge-Prêtre.
Il en est cependant qui, plus avant que d'autres, pénètrent en la profondeur des mystères ; témoin celle qui, sur le soir de sa vie, écrivait les lignes suivantes :
« Née au pied de la crèche (le 30 décembre 1882, dans le département de l'Isère ) j'ai vécu sur la croix ma vie entière, pour mourir hostie.
Séraphie-Adèle, humble fille des champs, n'avait de noble que l'âme ; c'est assez pour mériter d'occuper une place parmi la noblesse authentique.
Douée d'une nature ardente, elle était toute à tout ce qu'elle faisait et se tenait unie à Dieu au milieu des plus vulgaires occupations. Se croyant appelée à la vie religieuse, elle entra dans une Congrégation et y fit son noviciat. Le mal de Pott l'obligea à . retourner dans sa famille. Sa peine fut immense ; Dieu seul connut son chagrin et ses souffrances, tant morales que physiques.
En 1905, étendue sur un matelas, elle partait pour Lourdes, avec le désir, non de ne plus souffrir, mais de recouvrer assez de forces pour se rendre utile et reprendre sa vie religieuse.
La Sainte Vierge parut d'abord l'exaucer : arrivée mourante à Lourdes, elle se sentit mieux dès qu'on l'eut plongée dans la piscine. Elle acquit ainsi la conviction que sa prière avait été entendue.
Mais ce n'est pas la porte de son Couvent que la Vierge de Lourdes voulait lui ouvrir, c'est l'œil de sa foi. Des grâces surnaturelles révélèrent à la pauvre malade que le bon Dieu avait sur elle d'autres vues. « L'essentiel pour une âme ce n'est pas d'être ceci ou cela, en tel lieu ou en tel autre ; c'est de vouloir être ce que le bon Dieu veut. »
Jusque-là, elle s'était obstinée à vouloir retourner dans sa Communauté ; à partir du jour où elle comprit, Séraphie s'abandonna et la paix rentra dans son âme. Clouée sur son lit de douleurs, elle disait : « Je ne souffrais pas autrefois comme je souffre aujourd'hui; je ne comprenais pas les choses de la même manière. Je souffrais avec résignation, mais avec tristesse ; aujourd'hui, je souffre avec joie. Ma souffrance, je l'aime comme elle est ; au lieu de la contempler, je l'oublie, pour songer à ce qui ne peut subir ni changement, ni mort ! Là, à certains moments, je bois une vie divine, alors que mon corps ne respire que péniblement. Ma vie n'est pas triste ; elle est joyeuse, aimable, aimée. Sur mon Calvaire, je suis toujours avec Jésus. » Comme à la Carmélite de Tours, Notre-Seigneur avait dû lui dire : « Tu boiras mon calice ; mais console-toi, je le tiendrai pendant que tu boiras ! »
Séraphie fut victime, non en rêve, mais en réalité. Elle souffrit, dans une humble et pauvre chaumière, des douleurs aiguës, brisantes, lancinantes ; toutes les parties osseuses furent atteintes et elle fit de « sa petite misère » une Vierge sacerdotale. Avec Marie, la Vierge-Prêtre, elle offrait Jésus ; avec lui elle s'offrait, elle s'immolait ; son ambition était d'être « une hostie comme Lui, avec Lui, en Lui ». Ses cinq dernières années «furent des années divines et son état... un état divin. Le 27 juin 1915 elle descendit de la croix », pour passer, des bras de Marie, sur le cœur de son Fils qu'elle avait tant aimé1.
I. D'après Une Ame Victime et Hostie, P. Fleury-Divès.
Diane + R.I.P- Nombre de messages : 5488
Date d'inscription : 28/01/2009
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1. A cette époque, le monde entier attendait l'Envoyé de Dieu ; mais dans la pensée de la plupart, ce devait être un grand guerrier, un illustre conquérant qui chasserait tous les étrangers de la Terre Sainte et rétablirait le royaume terrestre de David. C'est peut-être pour
La Vierge-Prêtre.
O Marie, lis de la vallée, lis splendide qui ravit les vierges et qui ravit l'Époux des vierges, permettez-moi d'offrir avec vous, au Seigneur trois fois saint, Jésus la Victime sans tache, Jésus l'Agneau plein de douceur, « l'Agneau immolé, l'Agneau mangé, l'Agneau toujours vivant, l'Agneau Sauveur du monde » Permettez-moi de l'offrir et offrez-moi avec Lui, avec Vous, pour le rachat des âmes.La fuite en Egypte.
« O Vierge très prudente, où allez-vous comme l'aurore toute brillante de lumière ? »
Cant., VI, 9.
Cependant, à Jérusalem, Hérode attendait les Mages qui lui avaient promis de revenir quand ils auraient trouvé le Roi des Juifs.
Le Roi des Juifs!... Ils avaient dit : le Roi des Juifs! Rien qu'à cette pensée, Hérode frémissait. Le Roi des Juifs, mais c'est lui !...
L'antique prophétie de cette étoile qui annoncerait. la naissance d'un grand roi, il la connaissait ; depuis des siècles, elle circulait à travers l'Orient. Ce roi, d'après l'oracle, étendrait son règne sur tout Israël,1 mais alors, lui, Hérode, que serait-il ?...
Les soixante-dix semaines prédites par Daniel étaient écoulées ; le monde vivait dans l'attente de ce grand monarque ; il le savait aussi ; et il savait de plus que le trône de Judée ne lui appartenait pas, qu'il l'avait usurpé ; mais enfin il l'occupait et prétendait bien le garder.
Diane + R.I.P- Nombre de messages : 5488
Date d'inscription : 28/01/2009
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