Aperçus de philosophie thomiste. (COMPLET)
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Re: Aperçus de philosophie thomiste. (COMPLET)
PHYSIQUE ET MÉTAPHYSIQUEIV. LE TEMPS ET L’ESPACEDans notre étude de l'ordre des choses, à la lumière de la raison philosophique, nous avons déjà vu que les êtres du inonde des corps, qui sont immédiatement à notre portée et dont la réalité est perçue par nos sens, ne peuvent s'expliquer que par un double principe essentiel qui constitue leur nature. Tout corps est, essentiellement, un composé de matière première et de forme substantielle.
C'était la première conclusion, d'ordre proprement philosophique, s'imposant à nous.
Une seconde conclusion portait sur l'explication philosophique des changements que nos sens perçoivent dans le monde des corps : changements de place, d'état, de nature.
Pour expliquer ces changements, il fallait, de toute nécessité un sujet demeurant identique sous l'une et l'autre place, sous l'un et l'autre état, sous l'une et l'autre nature. Mais il y avait, tout de suite, cette différence, entre le sujet du changement de place ou de lieu, et le sujet du changement d'état et de nature, que, pour le premier, le changement était tout extérieur au sujet, tandis que, pour les deux autres, le sujet était atteint en lui-même. Toutefois, même quand le sujet était ainsi atteint en lui-même, une différence nouvelle s'accusait, d'une portée en quelque sorte infinie. Dans le changement d'état, le sujet individu demeurait, comme il demeurait dans le changement de place ou de lieu. Et s'il était atteint en lui-même, il ne perdait pas son être substantiel ou essentiel; il n'était modifié qu'en ce qui a trait à ses propriétés ou modalités accidentelles.
Il devenait autre; mais il restait lui-même. Dans le changement de nature, il ne reste plus de sujet-individu, existant comme tel, ou avec son être à part, dans le monde des corps. Le sujet, d'ordre réel, assurément, puisqu’il entre comme partie essentielle dans tout être corporel, n'est qu'un principe d'être, qui ne saurait exister par lui-même et en lui-même. Il n'existe que conjointement à l'autre principe essentiel qui est la forme substantielle. Il existe donc toujours uni à une forme substantielle. Mais, de soi, il n'est déterminément rivé à aucune des formes substantielles que nous révèlent, dans leur diversité si variée, les êtres corporels du monde de la nature.
Lors donc…
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
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Re: Aperçus de philosophie thomiste. (COMPLET)
PHYSIQUE ET MÉTAPHYSIQUEIV. LE TEMPS ET L’ESPACE (suite)
Lors donc que se produit, dans le monde de la nature ou des corps, un changement de nature et non plus seulement de lieu ou même d'état, ce changement va jusqu'à la matière première de l'être qui le subit. Par le fait même du changement, quand il se produit, l'être qui le subit cesse d'exister; et un être nouveau lui succède.
Dans ce passage, de l'être préexistant, à un être nouveau, la matière première perd la forme substantielle qui constituait dans l'être le premier être disparu, et acquiert une forme substantielle nouvelle, celle-là même qui fait être l'être nouveau.
Tous ces changements, de quelque nature qu'ils soient, exigent, de toute nécessité, en plus du sujet lui-même qui change, à le considérer sous l'aspect et selon la partie de lui-même par où il est soumis au changement, l'action d'un principe extérieur à lui, qui cause son mouvement ou son changement. Ce principe est appelé du nom de moteur ou de cause efficiente. Et il ne peut s'expliquer lui-même, dans le fait de son action, pour autant que cette action est ordonnée ou régulière et non l'effet d'un pur hasard, que par un autre principe qui causera son action, et qu'on appelle du nom de cause finale.
Dès là qu'un effet ou un mouvement, un changement quelconque se produit dans le monde des corps, toutes ces causes, matérielle, formelle, efficiente et finale sont en jeu. En reconnaissant leur nécessité et en les situant chacune où il convient, on se rend maître de l'ordre des choses selon qu'il est possible à l'être humain de le saisir.
Une donnée nous reste encore à préciser…
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Louis- Admin
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PHYSIQUE ET MÉTAPHYSIQUEIV. LE TEMPS ET L’ESPACE (suite)
Une donnée nous reste encore à préciser, avant que nous abordions directement cet ordre des choses pour en saisir l'harmonie, à la lumière de la raison philosophique. C'est la question du temps et de l'espace. Comme la question de la nature des corps, comme la question du mouvement ou des changements dans ce monde des corps, comme la question du moteur ou des causes du mouvement, la question du temps et de l'espace est, elle aussi, d'ordre général. Elle s'applique ou peut s'appliquer à tout ce qui appartient au monde des corps, ou, plus formellement, ici, au monde de l'être mobile, de l'être susceptible de mouvement.
C'est qu'à vrai dire, et nous allons montrer tout de suite, la question du temps et de l'espace n'est pas autre que la question de la mesure même de l'être mobile et de son mouvement.
Elle est, au surplus, une des questions qui s'imposent à nous, dès que nous voulons faire acte de réflexion sur ce qui se passe dans ce monde des corps auquel nous appartenons nous-mêmes. Et quelle place n'occupe-t-elle pas dans toute l'économie de notre vie ! On peut dire, à la lettre, et presque sans métaphore, que le temps et l'espace forment le cadre dans lequel, où que nous soyons et à chaque instant, notre vie se déroule.
Où que nous soyons et à chaque instant, mais les voilà en acte ou en exercice ces questions du temps et de l'espace ; puisque aussi bien dire où nous sommes, c'est résoudre pratiquement une question de lieu ; et fixer l'instant où nous sommes, qu'est-ce autre chose que résoudre pratiquement une question de temps?
Il est donc bien vrai que cette question ou ces questions du temps et de l'espace enveloppent toute notre vie et la commandent.
Mais qu'est-ce bien que ce temps et cet espace, qui occupent une telle place dans l'économie de tout ce qui touche au monde des corps?
Une première manière de se les représenter, qu'on trouve d'ailleurs appuyée de noms illustres, est plutôt imaginative…
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Re: Aperçus de philosophie thomiste. (COMPLET)
PHYSIQUE ET MÉTAPHYSIQUEIV. LE TEMPS ET L’ESPACE (suite)Une première manière de se les représenter, qu'on trouve d'ailleurs appuyée de noms illustres, est plutôt imaginative.
C'est ainsi que Newton a pu écrire : « Le temps absolu, vrai et mathématique, pris en soi et sans relation à aucun objet extérieur, coule uniformément par sa propre nature. L'espace absolu, d'autre part, indépendant, par sa propre nature, de toute relation à des objets extérieurs, demeure toujours immuable et immobile ».
Déjà de son temps, Aristote signalait l'hypothèse, chère aux Pythagoriciens, de comput absolu et en soi ou encore de dimensions séparées, existant en soi, indépendamment de tout corps réel ou de substance corporelle distincte de ses dimensions.
Les formes a priori de la conception kantienne du temps et de l'espace, existant comme des cadres ou des moules plutôt subjectifs, dans notre sensibilité, semblent bien comme une réplique, dans l'ordre subjectif, de cet espace et de ce temps absolus conçus d'abord comme existant en soi indépendamment de tout objet qui s'y trouve compris ou de tout sujet qui le perçoit.
Dans l'un et l'autre cas, le temps et l'espace ne sont point perçus en fonction de dépendance avec les réalités du monde des corps.
On sait la tentative hardie faite de nos jours pour rendre au temps et à l'espace leur réalisme concret, M. Bergson en est venu à paraître identifier le temps avec toutes choses. Ou plutôt il a paru substituer à l'antique substance des choses corporelles et mobiles, le caractère même de succession et de mouvement ou de changement incessant que le nom même de temps évoque. Il n'y aurait que du mouvement, pas de substances mues. C'est le temps qui constituerait le fond même de toutes choses. Pour garder le mot favori de ce philosophe : il en serait « l'étoffe ».
Einstein…
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PHYSIQUE ET MÉTAPHYSIQUEIV. LE TEMPS ET L’ESPACE (suite)
Einstein s'est attaqué directement à la conception newtonienne du temps et de l'espace absolus. A la conception ou théorie de l'absolu, il a opposé la théorie de la relativité.
Il semble malaisé de se faire une conception bien nette de cette théorie. Mais autant qu'il est possible d'en saisir la pensée, on a l'impression d'une confusion entre l'espace et le temps, selon qu'ils peuvent exister en eux-mêmes ou plutôt dans les choses, et la perception que peut en avoir tel ou tel sujet qui se trouve en telles ou telles conditions de repos ou de mouvement.
Et aussi bien, sans nous perdre à discuter sur la pensée exacte de ces divers auteurs et sur le bien ou le mal fondé de cette pensée, il sera de beaucoup préférable de nous mettre nous-même en présence du problème à résoudre et de voir la solution que lui a donnée déjà, ici comme toujours en pleine conformité avec l'observation sensible à la portée de chacun de nous, le génie si positif et si sûr d'Aristote, interprété, pour nous, par le génie de Thomas d'Aquin.
Pour Aristote et pour saint Thomas, le temps et l'espace sont inséparables de la notion même de l'être mobile, qui est le propre, nous l'avons vu, de tout corps ou de tout être à dimensions. La notion d'espace sera inséparable de la notion de dimension ; et la notion de temps sera inséparable de la notion de mouvement. Ou, plus exactement encore et pour éviter toute apparence de subjectivisme ou d'idéalisme newtonien ou kantien, le temps et l'espace sont des réalités inhérentes aux réalités du monde des corps. Le temps se rattache au mouvement; et l'espace ou le lieu, à l'être quantitatif qu'est tout être corporel. S'il n'y avait pas de mouvement, il n'y aurait pas de temps ; s'il n'y avait pas d'être réel quantitatif ou de substance à dimensions, il n'y aurait pas d'espace ou de lieu.
Le temps, disons-nous...
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Louis- Admin
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Le temps, disons-nous, se rattache au mouvement. Il s'y rattache comme sa mesure. Le temps est la mesure du mouvement. Il en est le compte, si l'on peut ainsi dire, ou, pour garder le mot d'Aristote, le nombre.
Non pas, toutefois, le nombre en soi ou le nombre abstrait, le nombre non appliqué, comme semblent l'avoir compris les idéalistes ou les mathématiciens. Ce nombre en soi, abstrait, non appliqué, n'est qu'une idée, une abstraction de notre esprit, ou une représentation de notre imagination. Encore est-il que, pour notre imagination, le nombre se trouve plus ou moins rattaché à quelque chose de concret, ne serait-ce que des chiffres sur le tableau noir, ou des boules qui servent à compter, quand nous voulons préciser un nombre quelconque. Le nombre du mouvement qu'est le temps est un nombre concret, appliqué, si l'on peut ainsi dire, comme quand nous comptons deux livres, trois livres, quatre livres.
Ce nombre sera donc, non pas deux, trois, quatre, dix, cent, en général ou dans l'abstrait ; mais deux quelque chose, trois quelque chose, quatre quelque chose. Ce nombre quelque chose, que sera-t-il déterminément ou dans le concret, quand nous parlons du nombre qu'est le temps?
Il s'agit, ne l'oublions pas, de mouvement à mesurer, ou à nombrer; car le temps est la mesure du mouvement.
D'autre part, toute mesure doit être homogène avec la chose qu'elle a pour objet de mesurer. C'est une couleur qu'on prendra comme norme ou mesure à l'effet d'apprécier les couleurs; un son, pour les sons; une ligne, pour les lignes; une surface, pour les surfaces; un corps, pour les corps.
Puis donc que le temps…
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Puis donc que le temps est la mesure du mouvement, il faut, de toute nécessité, qu'il appartienne lui-même au mouvement. Pour pouvoir être la mesure du mouvement, le temps devra être lui-même du mouvement.
Mais si le temps, mesure du mouvement, doit être lui-même du mouvement, ce n'est pourtant pas n'importe quel mouvement qui pourra être ainsi la mesure du mouvement; pas plus que ce ne sera n'importe quelle couleur qui sera la mesure ou la norme des couleurs, n'importe quel son, qui sera la mesure des sons. Toute mesure doit avoir, dans son ordre, une raison de primauté ou de perfection qui en fasse la norme de ce qui devra être mesuré par elle.
Il faudra donc que ce mouvement, mesure du mouvement, que nous appellerons le temps, soit un mouvement spécial, un mouvement-type, si l'on peut ainsi s'exprimer, un mouvement-principe, qui commande tous les autres mouvements et auquel tous les autres mouvements doivent nécessairement se référer : au point que dès qu'il sera et tout autant qu'il sera, les autres seront ou pourront être; tandis qu'au contraire, s'il venait à cesser d'être, aucun autre ne serait ni ne pourrait être.
Voilà ce qu'est le temps…
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Voilà ce qu'est le temps, ce qu'il doit être, ce qu'il ne peut pas ne pas être, ce qui le constitue, ce qui est sa définition même : définition lumineuse, que nous devons au génie d'Aristote, et que le génie de Thomas d'Aquin a fait sienne avec une si absolue maîtrise.
Le temps est la mesure du mouvement, de tout mouvement dans le monde du mouvement, dans le monde de l'être mobile ou des corps. Étant ainsi la mesure du mouvement, de tout mouvement dans le monde du mouvement, il faut qu'il soit lui-même du mouvement, un mouvement, le mouvement-type, le mouvement premier, le mouvement qui commandera tout et à qui tout se référera, comme à sa norme, comme à sa mesure, comme à son principe, dans ce monde du mouvement.
Nous sommes loin, on le voit, du temps « absolu, vrai et mathématique, pris en soi et sans relation à aucun objet extérieur », conçu comme un quelque chose « qui coule uniformément par sa propre nature ». Et, cependant, comme si la vérité, plus forte que tout, s'imposait même aux conceptions qui s'en éloignent, ces derniers mots de la formule newtonienne reviennent en quelque sorte à la notion que nous venons de préciser avec Aristote et saint Thomas. Parler d'un quelque chose « qui coule uniformément par sa propre nature », n'est-ce pas encore avouer qu'il est un mouvement-type, qui est ce qu'il est indépendamment de tout autre mouvement et de qui, au contraire, dépendra tout autre mouvement.
Mais où trouver ce mouvement dont le caractère type, dans l'ordre du mouvement, sera la norme de tout et dont le nombre sera la mesure de tout ce qui est dans le monde du mouvement?
Ici, la question ne se pose plus…
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Louis- Admin
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Re: Aperçus de philosophie thomiste. (COMPLET)
PHYSIQUE ET MÉTAPHYSIQUEIV. LE TEMPS ET L’ESPACE (suite)Ici, la question ne se pose plus comme elle se posait du temps d'Aristote ou même de saint Thomas. La conception du monde du mouvement, dans son ensemble, et de l'ordre qui règne dans cet ensemble, n'est plus la même. Celle d'Aristote et de saint Thomas supposait la terre immobile au centre au monde ; et les corps célestes, mus de mouvements multiples et divers, dans l'ordre du seul mouvement local. La diversité de ces mouvements était rendue sensible à nos yeux par les astres qui étaient supposés se mouvoir au-dessus de nos têtes ou autour de notre terre; et qui, par la diversité même de leurs mouvements, expliquaient toutes les transformations constatées dans ce qu'on appelait le monde sublunaire, ou la sphère des éléments. Les mouvements d'altération et de transformation substantielle n'avaient lieu que dans ce monde sublunaire, comprenant notre terre et son atmosphère avec ce qui la continuait jusqu'à l'orbe de la lune. A partir de cet orbe de la lune et par tous les orbes superposés jusqu'à ce qu'on appelait l'orbe ou le ciel des étoiles fixes, ne se trouvait plus que le mouvement local.
Et c'était ce mouvement local des diverses sphères célestes qui causait, nous venons de le dire, toutes les variations ou transformations existant dans notre monde sublunaire. Chaque sphère avait son rôle à remplir dans cette diversité. Et, en raison de cela, chacune avait son mouvement propre, distinct du mouvement des autres sphères. Mais toutes ensemble se mouvaient d'un mouvement général qui présidait à tout et commandait à tout. Ce mouvement général était imprimé par l'action du premier ciel dont ce mouvement était le mouvement propre. Il était lui aussi, lui surtout, rendu sensible pour nous, du fait que par son cours il distinguait nos espaces de temps appelés jours. Et, en raison même de cela, on l'appelait le mouvement diurne, du mot latin dies, qui signifie jour.
Aussi bien était-ce le mouvement de ce premier ciel, de ce premier mobile, dont le mouvement ne dépendait plus de rien dans le monde de l'être mobile, et de qui au contraire dépendait tout autre mouvement dans l'ordre du mouvement local clos autres corps célestes, et par eux tous ensemble, dans l'ordre du mouvement d'altération et de transformation substantielle sur notre terre, qui était la raison et le sujet propre du temps, mesure du mouvement. Le temps n'était pas autre chose que le nombre de ce mouvement du premier ciel. Chaque retour ou renouvellement de ce mouvement constituait l'unité de mouvement par laquelle et selon laquelle on nombrait et on comptait tout dans l'ordre du mouvement.
Or…
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Louis- Admin
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Or, bien que la conception dans l'ordre du mouvement dans l'ensemble du monde des corps ait aujourd'hui changé du tout au tout et qu'elle soit exactement le contraire de la conception aristotélicienne, en ce sens que c'est la terre elle-même avec son atmosphère qui est conçue aujourd'hui comme en mouvement, et que, par rapport à ce mouvement de rotation de la terre sur elle-même, tout le reste de l'ensemble des corps est immobile — comme en témoigne la fixité absolue des points du ciel, où, selon les diverses périodes de l'année, les astres se retrouvent au même instant du jour ou de la nuit, — quelle que soit la diversité de ces deux conceptions, il n'en demeure pas moins que pour nous, comme pour Aristote, l'unité de temps est encore le jour, c'est-à-dire le cours d'un mouvement diurne.
La seule différence est que ce mouvement diurne était conçu autrefois comme le mouvement du premier ciel entraînant dans son mouvement tous les corps célestes autour de la terre immobile, tandis que aujourd'hui ce mouvement est tenu pour le mouvement de la terre tournant sur elle-même et se présentant ainsi à l'action successive et alternante des astres ou des corps stellaires qui influent sur elle.
Ainsi donc, les deux conceptions, en ce qui est de la détermination du temps, se rejoignent et s'identifient pour autant que dans l'une et dans l'autre l'unité de temps est la même, savoir le mouvement diurne. Que si la nature ou la cause et le sujet de ce mouvement diurne sont tout autres dans les deux conceptions, on peut dire, cependant, que, par rapport à nous, et en ce qui est des changements à expliquer dans notre monde à nous ou sur notre terre et dans notre atmosphère, les effets sont absolument les mêmes. Que ce soit tout le ciel qui tourne autour de nous et qui, par la diversité de ses mouvements harmonisés dans l'unité du mouvement diurne, cause la diversité des jours, des mois, des saisons, et tous les changements qui en résultent parmi nous; ou bien que ce soit la terre qui, tournant sur elle-même d'abord et constamment ou uniformément — ce qui encore ici unifiera et harmonisera toutes les variations, causées ensuite par le mouvement de translation autour du soleil, mouvement qui soumettra la terre à l'action variée du soleil et des autres corps stellaires agissant diversement sur nous, selon que nous sommes à telle ou telle place ou à telle ou telle distance par rapport à eux, dans la diversité des jours de l'année, — l'effet sera absolument le même, puisque le rapport entre les deux termes ne change pas.
L'unité de temps demeure donc la même; et c'est…
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Louis- Admin
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PHYSIQUE ET MÉTAPHYSIQUEIV. LE TEMPS ET L’ESPACE (suite)
L'unité de temps demeure donc la même; et c'est le mouvement diurne. C'est par ce mouvement diurne que nous comptons tout ce qui a trait à notre monde à nous sous sa raison de monde de l'être mobile. Les jours ajoutés aux jours donnent les semaines, les mois, les années, les siècles. Et le jour, divisé en fractions, nous donne ces partitions du temps que nous appelons les heures, les minutes, les secondes, fondées, elles aussi, sur l'unité de temps que constitue le mouvement diurne.
Au surplus, cette unité de temps, pour nous, que constitue le mouvement diurne répond excellemment à la fonction de mesure du mouvement qui est, nous l'avons vu, la raison, même ou la définition du temps.
Il faut, en effet, que la mesure considérée dans son unité soit tout ce qu'il y a de plus simple, de plus accessible ou à à la portée de ceux qui doivent en user sous sa raison de mesure, de plus invariable aussi et que jamais rien n'altère. Or, il en est ainsi dans l'ordre du mouvement à mesurer, de cette unité de mesure que nous appelons le mouvement diurne. De tous les mouvements de la nature, c'est, pour nous, le plus simple, le plus à notre portée comme observation, le plus uniforme aussi et le plus invariable. Depuis que les hommes ont pu observer ce mouvement, il n'a pas varié d'un millionième de seconde. On a pu l'appeler l'étalon du temps. C'est un mouvement circulaire dont il est aisé, pour le contrôle, de marquer le commencement et la fin, en prenant un point de comparaison avec l'un quelconque des corps stellaires paraissant â notre horizon. Et bien qu'à ce titre il commence et il finisse, d'autre part, étant un mouvement circulaire dont le sujet ne s'arrête pas dans son mouvement, il a quelque chose d'infini, ou d'indéfini. Se renouvelant sans cesse, il constitue, par son renouvellement même, le nombre de mouvement de tout ce qui est dans sa dépendance sous la raison d'être mobile. Et ce nombre lui-même, le nombre de son renouvellement, servant à compter ou à fixer le nombre de tous les changements dans notre monde à nous, ou même dans tout l'univers matériel, sans en excepter les corps célestes, par rapport à nous, c'est cela même que nous appelons le temps.
Dans la conception aristotélicienne du monde matériel…
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Louis- Admin
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Re: Aperçus de philosophie thomiste. (COMPLET)
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IV. LE TEMPS ET L’ESPACE (suite)Dans la conception aristotélicienne du monde matériel, il n'y avait, pour tout ce monde matériel, qu'un seul temps, savoir le nombre du mouvement du premier ciel qui avait tout sous sa dépendance. Avec la conception moderne du monde matériel, nous ne pouvons plus parler d'unité de temps. Il se peut assurément qu'il n'y ait qu'un seul temps pour l'univers matériel, même dans la conception moderne. Et il semble même qu'il faut dire qu'il n'y a qu'un seul temps. Mais ce temps, identique pour tout l'univers matériel et commandant tout cet univers, est inconnu de nous. Pour le connaître, il nous faudrait savoir quel est, dans tout l'univers matériel, le mouvement corporel initial qui commande tous les mouvements de cet univers. Dans l'état actuel de nos connaissances, nous l'ignorons. Chaque nouvelle découverte dans le monde de l'astronomie ne fait que multiplier ou rendre plus sensible l'impression d'infini, à tout le moins d'indéfini qui déconcerte notre imagination elle-même, quand elle veut essayer de se représenter l'ensemble de l'univers.
Mais cette impuissance où nous sommes, dans l'état actuel de nos connaissances, d'embrasser l'ensemble des mouvements du monde des corps et de fixer, par conséquent, l'économie de ces mouvements, ne nous empêche pas de constater, d'une façon très sûre, et à la portée de tous, l'harmonie des mouvements du monde matériel dans leur rapport de convenance avec nous, fondé sur ce que nous avons dit du mouvement diurne. Et cela suffit pour que nous puissions parler du temps, selon qu'il nous convient à nous.
Quel est le temps, mesure ou nombre des mouvements de tout l'univers considéré en lui-même et non sous l'aspect de son rapport avec nous, — l'état actuel de nos connaissances ne nous permet de donner aucune réponse plausible. — Mais nous savons quel est et ce qu'est le temps qui est la mesure de nos mouvements à nous et des mouvements de l'univers considéré dans le rapport que l'univers a avec nous.
Ce temps, nous l'avons dit, c'est le nombre des renouvellements du mouvement diurne.
A la question du temps se rattache…
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PHYSIQUE ET MÉTAPHYSIQUEIV. LE TEMPS ET L’ESPACE (suite)A la question du temps se rattache celle de l'espace ou du lieu. Si le mouvement de l'être mobile a sa mesure qui est le temps, l'être mobile lui-même, sous sa raison de sujet du mouvement, ou d'être à dimensions, doit avoir aussi sa mesure. Et cette mesure, c'est ce que nous appelons le lieu ou l'espace.
Il est aisé de voir, tout de suite, que l'espace ou le lieu se rattachera aux dimensions, comme le temps se rattachait au mouvement. De même, en effet, que la mesure ou le nombre du mouvement devait être un mouvement, un mouvement répété, renouvelé, se succédant d'une manière simple, uniforme, rythmée, ainsi la mesure de l'être à dimensions qu'est le corps, considéré sous cette raison d'être à dimensions, devra consister dans un être à dimensions, ayant, dans cet ordre, les conditions qui doivent toujours convenir à ce qui a la raison de mesure.
Mais ici, à la différence du temps, où la raison de mesure devait se trouver, comme nous venons de le rappeler, en un mouvement qui serait le plus court ou le plus bref, dans l'ordre des mouvements de la nature, le plus simple et le plus accessible ou le plus à notre portée, c'est, au contraire, en ce qui sera le plus vaste, le plus compréhensif, le plus étendu que nous devrons chercher la dernière raison nous permettant de parler de mesure en ce qui est de l'être ou des dimensions du corps.
Il est très vrai qu'il y aura, pour tout corps, une mesure immédiate ou prochaine, qui aura, par rapport à lui, la raison d'espace ou de lieu ; et dont nous dirons, en effet, que c'est, proprement, son lieu. Cette mesure ou ce lieu sera constitué par les dimensions du corps près duquel ou dans lequel se trouvera placé le corps que nous disons localisé. Mais ce lieu ou ce corps dont les dimensions localisent et mesurent tel autre corps, est lui-même, à son tour, mesuré et localisé par un autre. Car rien n'est isolé, dans le monde des corps. Et c'est parce que rien n'est isolé, mais que tous les êtres corporels sont dans un même tout, dans lequel ils communiquent tous, qu'ils peuvent agir les uns sur les autres et produire par leur action ou réaction tous les phénomènes ou tous les changements que nous constatons dans le monde des corps.
Aussi voyons-nous par là que les questions d'espace et de temps sont étroitement liées entre elles…
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Louis- Admin
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Re: Aperçus de philosophie thomiste. (COMPLET)
Louis a écrit:.IV. LE TEMPS ET L’ESPACE (suite)(...)Dans l'état actuel de nos connaissances, nous l'ignorons. Chaque nouvelle découverte dans le monde de l'astronomie ne fait que multiplier ou rendre plus sensible l'impression d'infini, à tout le moins d'indéfini qui déconcerte notre imagination elle-même, quand elle veut essayer de se représenter l'ensemble de l'univers.
Ce qui me fait penser à ceci :
Galaxie d’Andromède (qui ressemble beaucoup à la Voie Lactée en passant), et qui est à ≈ 2.5 millions d’années-lumière de la Terre, distance qui est mesurée par ≈ 9.5 X 1012 km et ceci multiplié par 2.5 X 106 . La galaxie d’Andromède est donc située à quelque 23.75 X 1018 km de la Terre, ou, pour mieux se comprendre, 4 millions de milliards la distance la plus large de la Confédération canadienne.
également à ceci :
Nébuleuse de la Tarentule à 160,000 années-lumière de la Terre et qui est située dans le grand Nuage de Magellan :
Voilà pour l’infiniment grand. Pour ceux que l’étude de l’infiniment petit intéresse, voir le le boson de Higgs . Qu’on parle infiniment grand ou infiniment petit, il y a là un beau sujet de méditation sur la Grandeur Infinie de Dieu.
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
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Re: Aperçus de philosophie thomiste. (COMPLET)
PHYSIQUE ET MÉTAPHYSIQUEIV. LE TEMPS ET L’ESPACE (suite)
Aussi voyons-nous par là que les questions d'espace et de temps sont étroitement liées entre elles ; car c'est en raison de leur place dans un même ensemble que les divers êtres composant cet ensemble peuvent avoir les uns par rapport aux autres la raison de moteur et la raison de mobile.
Il faut donc que la place ou le lieu qui sera dit être immédiatement le lieu ou la place de tel corps se dise en fonction de l'ensemble ou du tout, qui lui-même contiendra tout sans être contenu par rien.
Car voilà bien encore un autre aspect de l'espace véritable ou réel, qu'il faut se garder de confondre avec ce que Newton appelait l'espace absolu ou qu'on appelle souvent l'espace imaginaire. L'espace imaginaire ou absolu, au sens newtonien, n'est pas quelque chose de réel, qui existe dans la nature. Ce n'est qu'un vain jeu de notre esprit ou plutôt de notre imagination. Il n'y a d'espace réel que l'ensemble des corps qui existent, formant un tout et ayant les uns pour les autres, à les considérer sous la raison de parties existant dans ce tout, le rapport de contenant à contenu ou de contenu à contenant. Le lieu est ce qui contient le corps localisé; et le corps localisé est contenu dans le lieu.
Or, ce lieu qui contient le corps localisé, considéré sous la raison de lieu immédiat, n'est pas autre chose que la surface ambiante du corps aux dimensions duquel se plient les dimensions du corps localisé. Mais ce corps dont les dimensions localisent tel autre corps est lui-même localisé par un autre aux dimensions duquel se plient ses propres dimensions. Et ainsi toujours jusqu'à ce que l'on arrive à des dimensions qui n'ont plus d'autres dimensions auxquelles nous puissions dire qu'elles se plient. Ces dimensions dernières qui n'ont plus d'autres dimensions auxquelles nous puissions dire qu'elles se plient et qui par suite excluent toute raison de lieu pour le corps auquel elles appartiennent ne sont pas autres que les dimensions du corps qui enveloppe tous les autres corps. Et ce sera ce corps qui devra être dit, proprement, le lieu de tous les autres, sans que lui-même puisse être dit se trouver dans un lieu.
Ainsi donc le lieu, au sens pur et simple,…
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Re: Aperçus de philosophie thomiste. (COMPLET)
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Ainsi donc le lieu, au sens pur et simple, celui qui a par excellence la raison de mesure pour les êtres à dimensions que sont les corps, c'est le corps dont la zone dernière est à l'extrémité du monde des corps. Tous les autres lieux se disent par rapport à lui.
Hâtons-nous d'ajouter, du reste, que pour parler des lieux immédiats ou plus ou moins prochains de chacun des corps dont nous pouvons avoir à nous occuper, il n'est nullement nécessaire que nous puissions le comparer actuellement à ce lieu dernier qui est celui de tout dans le monde des corps. Nullement. Il nous suffît de savoir que ce lieu existe, qu'il doit exister, qu'il ne peut pas ne pas exister. Et nous le supposerons toujours quand nous parlerons de tel ou tel lieu particulier. D'autre part, cette nécessité de son existence est impliquée dans le fait même des espaces ou lieux particuliers qui mesurent les corps en rapport avec nous. Car s'il nous était donné de les parcourir tous, il faudrait nécessairement atteindre la limite. Et c'est cette limite qui est l'espace ou le lieu général où se trouvent compris tous les autres espaces et tous les autres lieux.
Tout se ramène donc ici à une question de dimensions, de dimensions juxtaposées dont les unes sont incluses dans les autres. Avec ceci pourtant que nous ne parlerons de lieu, à proprement parler, que lorsqu'il s'agira de dimensions actuellement distinctes ou coupées les unes d'avec les autres. C'est, en effet, la coupure de ces dimensions, si l'on peut ainsi s'exprimer, qui constitue la distinction ou la pluralité des divers êtres dans le monde des corps. Si l'unité est constituée par l'indivisibilité ou l'indivision de ces dimensions, leur division, au contraire, constitue, par le fait même, la multiplicité des êtres corporels. Il suit de là que nous ne pouvons parler d'un corps localisé dans un autre, qu'en raison de la diversité de leurs dimensions.
Aussi bien…
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Re: Aperçus de philosophie thomiste. (COMPLET)
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Aussi bien, si nous supposons un corps ou un être à dimensions, dont l'être, dans ses dimensions, est tel, que ses dimensions demeurent rigides et ne cèdent pas devant les dimensions d'un autre corps, la place ou le lieu qu'occupera ce corps ne pourra jamais être la place ou le lieu d'un autre corps. Le fait de deux êtres corporels ou de deux êtres à dimensions occupant les mêmes dimensions ou ayant le même lieu, et restant deux êtres corporels ou deux êtres à dimensions distincts, indivis en eux-mêmes, chacun, et divisés l'un de l'autre, est en dehors de toutes les lois de la nature. Seule l'intervention de l'Auteur de ces lois, agissant en dehors et au-dessus d'elles, pourrait l'expliquer.
Nous retrouvons, ici, on le voit, dans cette question du lieu ou de l'espace, la question du continu et du contigu dans le monde matériel. Le continu et le contigu se rattachent essentiellement aux dimensions du monde des corps. Ou plutôt, il n'y a de dimensions, à vrai dire, que dans le continu. Le contigu est constitué par une addition d'êtres a dimensions. Mais l'être à dimensions, comme tel, n'est pas autre que le continu. Seul, le continu est un ; et, par conséquent, comme nous l'avions déjà fait remarquer, seul il est, à parler d'une façon pure et simple. Le contigu suppose plusieurs êtres à dimensions ; et il est constitué par le rapprochement de ces divers êtres. Lui-même, ou plutôt l'ensemble des êtres ainsi rapprochés ne forme qu'un tout accidentel. D'êtres substantiels, dans le monde des corps, il ne saurait y en avoir aucun en dehors du continu.
Mais le continu lui-même…
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Mais le continu lui-même peut se concevoir et exister selon des conditions très diverses, qui dépendront de la nature même des divers corps. Il est des corps dont la nature sera telle que leurs parties quantitatives seront très adhérentes au point de ne pouvoir être divisées que très difficilement. D'autres corps auront une nature qui comportera la plus grande facilité de division dans leurs parties quantitatives. Ainsi en est-il des liquides ou des gaz. L'eau, par exemple, et, plus encore, l'air, ont une nature telle que leurs parties cèdent au moindre effort d'un corps plus résistant. Aussi bien voyons-nous les poissons se mouvoir dans l'eau, et les oiseaux dans l'air avec une aisance parfaite. Bien plus, tout porte à croire qu'il existe, dans toute l'étendue du monde matériel, un corps dont la nature est beaucoup plus subtile que celle de notre atmosphère, et que c'est dans ce milieu, en quelque sorte impondérable, que baignent tous les corps existant dans le monde. De ce corps, nous dirons qu'il est le lieu universel. Et c'est en raison du rapport que les êtres corporels auront entre eux dans ce milieu, que nous parlerons de lieu et d'espace à leur sujet.
Toujours est-il que, considéré sous sa raison immédiate, le lieu, pour un être corporel quelconque, ne doit et ne peut se dire qu'en raison des dimensions du corps environnant auxquelles s'adaptent adéquatement ses propres dimensions.
S'il n'existait, dans le monde, …
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Re: Aperçus de philosophie thomiste. (COMPLET)
A suivre : V. LES ÉLÉMENTSPHYSIQUE ET MÉTAPHYSIQUEIV. LE TEMPS ET L’ESPACE (suite)
S'il n'existait, dans le monde, qu'un seul corps aux parties continues et surtout homogènes, il n'y aurait pas à parler de lieu ou de localisation. Ce corps aurait ses dimensions à lui ; mais sans rapport aucun avec d'autres dimensions. Les par-lies de ce corps seraient en lui-même; mais n'étant pas divisées les unes des autres, elles n'auraient point d'être à part, el il n'y aurait pas à parler de Heu proprement dit à leur sujet. Au contraire, dès là que dans le monde des corps se trouvent des êtres distincts, constitués tels par des dimensions à eux, leur appartenant en propre, ces dimensions mises en rapport avec les dimensions des autres corps, amènent de toute nécessité, pour tous les corps ainsi en rapport entre eux, la raison de lieu et de localisation.
Si nous voulions, d'un mot, préciser ces deux grandes notions de temps et de lieu ou d'espace que nous nous sommes appliqué à dégager dans leur vérité la plus pure, nous dirions qu'être dans le temps, pour tout être corporel, c'est être dans la dépendance d'un mouvement que par son nombre, ou son renouvellement pouvant être compté, mesure la durée ou le mouvement et l’être de ce qui en dépend. Quant à l'espace, au sens réel ou local, il n'est pas autre que le rapport des dimensions de tout être corporel avec la surface du milieu ambiant où il se trouve plongé, en rapport lui-même avec la surface dernière ou la ligne extrême des dimensions qui marque le terme de l’ensemble du monde des corps.
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Re: Aperçus de philosophie thomiste. (COMPLET)
PHYSIQUE ET MÉTAPHYSIQUEV. LES ÉLÉMENTS
S'il était possible à un être humain d'avoir dans sa perfection absolue la science expérimentale et philosophique de tout le monde de la nature ou des corps, nous devrions maintenant, après ce que nous avons dit des corps en général, et de leurs mouvements, et des causes de ces mouvements, et du temps et de l'espace qui les mesurent, nous appliquer à connaître jusque dans le plus menu détail tout ce qui se rattache à ce monde des corps et à ses mouvements, dans toute l'étendue de l'espace que ce monde occupe, et en remontant le cours des siècles jusqu'à l'origine des temps, à supposer, ce que la raison toute seule ne saurait démontrer, qu'en fait le monde des corps aurait commencé dans le temps.
Mais ce n'est pas seulement à un être humain pris individuellement qu'une telle science est impossible. Elle l'est aussi à tous les êtres humains pris dans leur ensemble et uniraient-ils, à l'effet d'y parvenir, tous leurs travaux, tous leurs efforts.
Dans le champ de l'espace, l'être humain n'a pas pu encore faire le tour complet du globe terrestre qu'il habile. Certains sommets des plus hautes montagnes, et les deux pôles du globe demeurent inexplorés. Quant à notre atmosphère, si les derniers progrès de la science ont permis à l'homme de s'élever à une certaine hauteur jusqu'alors non atteinte, il n'est aucun homme de science qui nourrisse l'espoir de franchir jamais notre atmosphère dont l'étendue est d'ailleurs si limitée comparée aux champs indéfinis de l'espace où se meuvent les corps célestes. Et il est vrai que ces corps célestes, malgré les distances qui les séparent de nous, sont à la portée de notre œil que frappe l'éclat de leur lumière. Nous avons même, pour accroître la portée de notre regard, ces merveilleux instruments d'optique, découverts et utilisés par le génie de l'homme. Il n'est pas jusqu'aux ressources de l'art se servant de la lumière elle-même gravée sur des plaques plus sensibles que notre œil, que la science de l'homme n'ait à son service pour mieux connaître ce qui se trouve dans l'immensité des espaces où se meuvent les astres.
Toutefois…
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Re: Aperçus de philosophie thomiste. (COMPLET)
PHYSIQUE ET MÉTAPHYSIQUEV. LES ÉLÉMENTS (suite)
Toutefois, malgré toutes ces ressources et ces merveilleuses industries, nous sommes contraints de nous avouer que les réalités de ce monde céleste ou astral nous dépassent sans proportion aucune. Nous ignorons, et, livrés à nous-mêmes selon les conditions de notre vie présente, nous ignorerions toujours l'étendue de l'espace où se meuvent ces corps célestes, et la nature de cet espace ou du corps qui le constitue, et le nombre des astres qui s'y trouvent, et leur vraie nature ou aussi la raison d'être de chacun d'eux ou même des groupes qu'ils semblent former entre eux, et les véritables lois qui président à l'ensemble de leurs mouvements. La science de l'astronomie, malgré tant de progrès et de découvertes, demeure une science dont l'objet, dans son dernier fond, est absolument impénétrable pour nous, laissés à nos seules forces, à nos seules ressources humaines.
Le fond de la réalité du monde des corps n'est pas moins impénétrable, s'il s'agit de remonter le cours des siècles et de faire l'histoire de ce qui a été depuis le commencement dans ce monde des corps, ou même, nous l'avons déjà dit, de déterminer et de savoir si ce monde des corps a eu un commencement. Dans le temps, comme dans l'espace, le monde des corps échappe aux prises de nos sens; et notre raison expérimentale n'a d'autre ressource que la pure hypothèse. Il est vrai que notre raison philosophique peut fixer deux points de la plus haute importance et qui donneront à notre intelligence le bienfait d'une certitude essentielle.
Nous savons que…
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PHYSIQUE ET MÉTAPHYSIQUEV. LES ÉLÉMENTS (suite)Nous savons que, dans l'espace, le monde des corps est fini : et que, dans son mouvement comme dans son être, quelle qu'aurait pu être sa durée, il a nécessairement un principe, un principe extérieur à lui, qui, seul, peut expliquer, aux yeux de la raison, l'être et le mouvement qui sont les siens.
Que le monde des corps, dans son mouvement et dans son être, ait un principe extérieur à lui, nous l'avons vu quand il s'est agi des causes. Les mouvements d'altération ou de transformation substantielle, s'ils sont dus à l'action des corps, présupposent toujours un mouvement local; et le mouvement local ne peut s'expliquer que par l'action d'un moteur étranger au sujet mû en tant que tel : ce qui exige nécessairement, au point initial de tout mouvement, dans la ligne ou la série des moteurs qui concourent actuellement à le produire, un moteur extérieur et étranger à cette série, qui, actuellement, actionne la série tout entière. Il suffira donc que nous constations autour de nous un mouvement quelconque, pour que notre raison philosophique soit amenée à conclure inéluctablement que ce mouvement, au moment même où il se produit et où nous le constatons, remonte de branle en branle jusqu'à un principe qui, hors de la série, met en branle toute la série des moteurs corporels qui actuellement, par leur action, produisent ou causent ce mouvement.
De même, pour l'être de tout être corporel…
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PHYSIQUE ET MÉTAPHYSIQUEV. LES ÉLÉMENTS (suite)
De même, pour l'être de tout être corporel. Nous avons vu qu'il est essentiellement constitué par deux principes : l'un, qui a raison de puissance, la matière première; l'autre, qui a raison d'acte, la forme substantielle. Ces deux principes ne peuvent se trouver unis et constituer l'être corporel qu'ils constituent, que parce qu'un principe extérieur à eux les a unis, soit immédiatement par son action seule, soit médiate ment par l'action d'agents intermédiaires subordonnés à son action. Et c'est lui encore, par son action et par l'action des agents intermédiaires dont il lui aura plu de se servir, qui maintiendra unis ces deux principes tout autant qu'ils resteront unis et que par leur union ils constitueront l'être corporel.
Si la présence d'un corps quelconque et d'un mouvement quelconque dans le monde des corps établit de toute nécessité, aux yeux de la raison philosophique, l'existence d'un principe extérieur au monde des corps et à ses mouvements, qui, seul, par son action première et souveraine, explique tout corps et tout mouvement, la fixation d'un point quelconque de l'espace dans ce même monde des corps nous permet de conclure qu'à partir de ce point, dans quelque sens ou direction que l'imagination et la raison se portent, au-delà de tout ce que nos sens perçoivent comme espace existant ou pouvant exister autour de ce point, une limite dernière s'impose. L'infini pur et simple, dans l'ordre d'un corps existant, répugne, s'agirait-il même d'un corps mathématique ou des seules dimensions, sans prendre garde à la nature physique du corps selon qu'il est un composé substantiel de matière et de forme. A ce dernier titre, il faut évidemment qu'à telle forme telle matière soit proportionnée avec des dimensions qui correspondent à cette nature déterminée. Et, même à ne considérer que les dimensions, elles ne sauraient exister sans qu'elles puissent tomber sous les sens ou sous l'imagination. Et, par suite, elles auraient une configuration : ce qui ne peut être que par une limitation de ces dimensions.
Ainsi donc…
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Ainsi donc, quelque impuissante que soit notre raison expérimentale à avoir une connaissance parfaite ou complète du monde des corps considéré dans son ensemble ou dans sa totalité, soit dans l'ordre de l'étendue ou de l'espace, soit dans l'ordre du temps ou de la durée, il est deux points essentiels fixés en pleine lumière par la raison philosophique qui nous permettent d'enclore cet indéfini pour nos sens dans le concept rationnel de notre intelligence. C'est, d'une part, que ce monde est fini ; et, d'autre part, qu'il a, extérieur à lui et l'expliquant tout entier, un principe de sa durée et de son être.
S'il s'agit de l'universalité du monde des corps, nous ne pouvons, sur cette terre ou dans les conditions de notre vie présente, à ne considérer que nos facultés naturelles de connaître, aspirer à d'autre certitude que celle que nous venons de préciser.
Mais, dans cet immense univers qui nous déborde à l'infini pour ainsi dire, soit dans la durée, soit dans l'espace, il est un point du temps et un point de l'espace qui nous touche de plus près et qui, par suite, ne laissera pas que de tomber un peu plus sous nos prises, qu'il s'agisse des prises de nos sens et de notre raison expérimentale, ou qu'il s'agisse de notre raison philosophique, amenée à asseoir, sur ces constatations, de nouvelles conclusions du plus haut prix dans l'ordre de la hiérarchie des êtres, qui est son domaine propre.
Ce point du monde des corps, c'est notre terre selon qu'elle existe présentement avec tout ce qui est en elle et que nous pouvons saisir par nos sens.
Là, nous travaillerons sur un terrain très sûr. Non pas, sans doute, que nous puissions nous flatter de tout connaître à la perfection, même dans ce domaine restreint. Nous avons déjà fait remarquer qu'il est des points de notre globe terrestre qu'aucun explorateur n'a pu encore aborder. Et s'il s'agit des parties du globe explorées ou même habitées, c'est là encore, et dans tous les domaines, une sorte d'infini qui s'ouvre devant nous, dans nos travaux d'enquête. Même pour ce qui est apparent et à la surface du globe dans les parties explorées ou habitées par l'homme, qui donc pourrait se flatter de connaître à la perfection tout ce qui a trait au monde minéral, au monde végétal, au monde animal, au monde humain ? Chacun de ces mondes ou de ces règnes, pour garder le terme scientifique, est une sorte d'infini, non pas seulement dans le détail du particulier et de l'individu, qui, au fond, importerait peu, sauf dans le monde humain, mais jusque dans les traits constitutifs des diverses catégories ou espèces valant d'être connues.
Toutefois…
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PHYSIQUE ET MÉTAPHYSIQUEV. LES ÉLÉMENTS (suite)
Toutefois, si nous ne pouvons pas, même là, songer à tout connaître; si, dans l'ordre des diverses catégories ou des diverses espèces d'êtres, il y a matière à découvertes toujours nouvelles pour les équipes de travailleurs dans l'ordre de la recherche expérimentale, ces équipes seraient-elles chaque jour plus nombreuses, mieux outillées et plus riches en hommes de talent ou même de génie : il demeure que dans leurs lignes essentielles les principales catégories d'êtres qui sont à notre portée, sur la surface de notre terre, peuvent être saisies par notre raison philosophique. Et, sans doute, nous l'avons maintes fois souligné, il serait à souhaiter que le même individu humain pût connaître aussi excellemment que possible et ce qui a trait au détail de ces divers êtres ou de ces diverses catégories selon que s'appliquent à les connaître les multiples équipes des travailleurs de science expérimentale, et ce qui a trait aux lignes essentielles par où se marquent, pour la raison philosophique, les principales catégories de ces divers êtres, celles qui en constituent les règnes : règne minéral, règne végétal, règne animal, règne humain.
L'expérience de chaque jour nous montre que c'est là un rêve d'autant plus impossible, que le champ des recherches est plus vaste, plus complexe, plus riche en objets d'observation de toute sorte, même dans un seul embranchement de tel ou tel règne, et que les équipes de travailleurs ou même les travailleurs individuels font tous les jours de nouvelles découvertes, de nouveaux progrès, chacun dans son domaine propre. Et ceci est tellement vrai, nous l'avons déjà fait remarquer, que bon nombre de ces travailleurs spécialistes s'absorbent dans l'objet particulier de leurs recherches, au point de se désintéresser presque entièrement de ce qui n'est pas cet objet lui-même.
Nous avons dit aussi…
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