ANARCHIE DANS L'ART.
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L'ART MODERNE (suite)
Rodin a émis des idées fausses qui sont encore la cause de bien des confusions. Sa négation de la beauté en art est devenue une tendance hélas trop généralisée. C'est encore lui qui disait : « La nature est toujours belle ». On ne voit pas alors l'utilité dans le dictionnaire du mot « laid ». Rodin a fait des choses indignes d'un artiste. Il tenait des expositions de ses dessins pornographiques, il faisait imprimer des cartes de ces horreurs qu'on vendait ensuite à la porte des boutiques les plus infectes. Il se trouvait des critiques pour louanger ce charlatanisme éhonté. M. Ruckstull, qui a très bien connu Rodin et qui mangeait à la même table au Café « Chez Binet », raconte des faits authentiques, non sur sa vie privée mais sur sa carrière d'artiste. On les trouvera dans ses ouvrages que j'ai largement commenté ( ici ).
Les artistes qui sont venus après Rodin sont tous solidaires les uns des autres par les idées. En 1921, R. Canudo donnait dans « La Revue de l'Époque » ses « Cent versets d'initiation au Lyrisme nouveau dans tous les arts. » C'est une sorte de codification de la sensibilité esthétique moderne. C'est édifiant. En voici quelques échantillons :
« Le lyrisme représente la réaction spontanée d'un être devant les paysages et les évènements (lesquels ne sont que brusques changements des choses, bref ou continus). Notre lyrisme s'est dégagé de la tyrannie d'un parti-pris - pensée ou sentiment - à développer comme un thème. Les pensées et les sentiments (ces derniers ne sont que pensées émues dans la chair) sont les réflexes de toute réaction, c'est-à-dire de toutes sensation. Sensation : portes et fenêtres ouvertes sur l'infini mouvant. N'importe quel moyen est digne d'un homme capable par sa représentation artistique, de transmettre l'émotion. J'entends : la réaction sensorielle que la vie a pu susciter en lui. L'œuvre d'art existe comme un paysage, riche de sensations pour celui qui s'y aventure. Pourquoi la limiter, en lui demandant de parler à l'esprit ou, comme disent les communs, au cœur ? Une seule loi, d'une superbe clarté, régit la matière même de ces expressions : c'est « l'incohérence » dans l'enchaînement des sons et des accords, des mots et des images, des strophes, des plans. Incohérence, naturellement, pour ceux dont l'ouïe et le regard ne sont pas encore familiers de ces modes, et en reçoivent un choc. On ne « chante » plus en musique ; on ne « raconte » plus en poésie ; on ne « représente » plus en plastique. Toute matière est acceptée, car elle a son droit héroïque à la vie. Tout est noble. Nous avons tout ennobli, ne voulant plus comme forme et normes exclusives à notre art, ce développement scolaire d'un thème, d'une thèse, d'une idée, d'un aspect, moules dans une, matière imposée. L'essor de l'âme artiste moderne nous a jetés pantelants, orgueilleusement inquiets, puissamment joyeux, rageusement rapides, sous les arcades du temple universel consacré à la déesse Sensation. L'antique hellénique déesse des îles et des presqu'îles : Forme, a disparu dans l'écume des mers qui la virent naître. Il est hors de doute que la complexité même de notre sensation artistique nous rapproche incroyablement par son intensité multiple de la grande simplicité de l'Art le plus primitif. Nous sommes forcés de renier à présent - par grand besoin et non par goût ni attitude - tout dogmatisme de métier, c'est-à-dire la reproduction servile des procédés expressifs, et cela afin de trouver nos moyens d'expression, de retrouver notre mâle primitivité. De là haine nécessaire vouée aux écoles greffées sur le passé. Et le mépris des « représentations d'art » jolies et ressemblantes, rétrécissement intolérable de l'art, amoindrissement à la tyrannique mesure de l'individu. L'artiste est dégagé de cette servilité. Il l'a été par la photographie et le cinéma, créés pour fixer ces aspects visibles des choses auxquels des milliers de générations, de nobles talents consacrèrent leur vie et leur génie ».
Et cela se continue ainsi. Ce sont ces théories qui ont donné naissance à toutes les écoles qui ont fleuri en si peu de temps. En moins de quatre-vingts ans, on est parti de l'impressionnisme pour arriver au surnaturalisme, qui est, selon l'explication qu'en donne Salvator Dali, « l'illustration du freudisme ». Dali est le portraitiste de la névrose, le peintre de la psychose, le peintre-pathologique. Quelques années auparavant, le cubisme imposa aux artistes et artisans ses lignes rigides, leur inculqua son mépris de l'harmonie souple. Et plus que jamais furent bafoués, rejetés les vieux maîtres du passé.
Les artistes qui sont venus après Rodin sont tous solidaires les uns des autres par les idées. En 1921, R. Canudo donnait dans « La Revue de l'Époque » ses « Cent versets d'initiation au Lyrisme nouveau dans tous les arts. » C'est une sorte de codification de la sensibilité esthétique moderne. C'est édifiant. En voici quelques échantillons :
« Le lyrisme représente la réaction spontanée d'un être devant les paysages et les évènements (lesquels ne sont que brusques changements des choses, bref ou continus). Notre lyrisme s'est dégagé de la tyrannie d'un parti-pris - pensée ou sentiment - à développer comme un thème. Les pensées et les sentiments (ces derniers ne sont que pensées émues dans la chair) sont les réflexes de toute réaction, c'est-à-dire de toutes sensation. Sensation : portes et fenêtres ouvertes sur l'infini mouvant. N'importe quel moyen est digne d'un homme capable par sa représentation artistique, de transmettre l'émotion. J'entends : la réaction sensorielle que la vie a pu susciter en lui. L'œuvre d'art existe comme un paysage, riche de sensations pour celui qui s'y aventure. Pourquoi la limiter, en lui demandant de parler à l'esprit ou, comme disent les communs, au cœur ? Une seule loi, d'une superbe clarté, régit la matière même de ces expressions : c'est « l'incohérence » dans l'enchaînement des sons et des accords, des mots et des images, des strophes, des plans. Incohérence, naturellement, pour ceux dont l'ouïe et le regard ne sont pas encore familiers de ces modes, et en reçoivent un choc. On ne « chante » plus en musique ; on ne « raconte » plus en poésie ; on ne « représente » plus en plastique. Toute matière est acceptée, car elle a son droit héroïque à la vie. Tout est noble. Nous avons tout ennobli, ne voulant plus comme forme et normes exclusives à notre art, ce développement scolaire d'un thème, d'une thèse, d'une idée, d'un aspect, moules dans une, matière imposée. L'essor de l'âme artiste moderne nous a jetés pantelants, orgueilleusement inquiets, puissamment joyeux, rageusement rapides, sous les arcades du temple universel consacré à la déesse Sensation. L'antique hellénique déesse des îles et des presqu'îles : Forme, a disparu dans l'écume des mers qui la virent naître. Il est hors de doute que la complexité même de notre sensation artistique nous rapproche incroyablement par son intensité multiple de la grande simplicité de l'Art le plus primitif. Nous sommes forcés de renier à présent - par grand besoin et non par goût ni attitude - tout dogmatisme de métier, c'est-à-dire la reproduction servile des procédés expressifs, et cela afin de trouver nos moyens d'expression, de retrouver notre mâle primitivité. De là haine nécessaire vouée aux écoles greffées sur le passé. Et le mépris des « représentations d'art » jolies et ressemblantes, rétrécissement intolérable de l'art, amoindrissement à la tyrannique mesure de l'individu. L'artiste est dégagé de cette servilité. Il l'a été par la photographie et le cinéma, créés pour fixer ces aspects visibles des choses auxquels des milliers de générations, de nobles talents consacrèrent leur vie et leur génie ».
Et cela se continue ainsi. Ce sont ces théories qui ont donné naissance à toutes les écoles qui ont fleuri en si peu de temps. En moins de quatre-vingts ans, on est parti de l'impressionnisme pour arriver au surnaturalisme, qui est, selon l'explication qu'en donne Salvator Dali, « l'illustration du freudisme ». Dali est le portraitiste de la névrose, le peintre de la psychose, le peintre-pathologique. Quelques années auparavant, le cubisme imposa aux artistes et artisans ses lignes rigides, leur inculqua son mépris de l'harmonie souple. Et plus que jamais furent bafoués, rejetés les vieux maîtres du passé.
Dernière édition par Roger Boivin le Sam 08 Avr 2023, 10:08 am, édité 1 fois
Roger Boivin- Nombre de messages : 13215
Date d'inscription : 15/02/2009
L'ART MODERNE (fin).
Il y a pas très longtemps, arrivait sur nos rives un savant qui se mit en frais, dans ses heures de loisir, de nous initier à l'art nouveau en nous parlant des différentes écoles modernes de peinture. Il terminait sa causerie par cette étonnante conclusion : « En ce domaine de l'effort esthétique, comme en toute action humaine, le débat reste, au fond, entre ceux qui croient en Dieu, et l'adorent dans ses œuvres présumées, et ceux qui restent les disciples de Prométhée. Libre aux premiers d'aller docilement reproduire quelque jeu de la nature ; c'est pourtant devant les seconds que s'ouvre, illimitée, la voie d'avenir de la poétique et de la création humaines ». Et nos esthéticiens modernes, qui étaient présents, n'ont pas protesté.
Il faudrait tout un volume pour réfuter la somme incroyable de sophismes proférés par les artistes et esthéticiens modernes. Mais il faut conclure cette étude déjà trop longue. Disons-nous que le passé est bien fait pour nous persuader que la véritable originalité réside non dans les particularités d'une forme extérieure toujours périssable, mais dans le fond même de la pensée créatrice de beauté. Ce n'est pas aux siècles passés que le « dadaïsme » et tous les « ismes », négation de tout art, auraient trouvé des sympathisants. Comme l'écrivait récemment Clément Vautel : « Cela se passe au XX° siècle. L'école dada n'eut qu'une règle : ne rien chercher, ne se soumettre à aucune règle, s'abandonner à l'inconscient, à l'instinct. Telle devait être la fleur de notre civilisation ».
Il faudrait tout un volume pour réfuter la somme incroyable de sophismes proférés par les artistes et esthéticiens modernes. Mais il faut conclure cette étude déjà trop longue. Disons-nous que le passé est bien fait pour nous persuader que la véritable originalité réside non dans les particularités d'une forme extérieure toujours périssable, mais dans le fond même de la pensée créatrice de beauté. Ce n'est pas aux siècles passés que le « dadaïsme » et tous les « ismes », négation de tout art, auraient trouvé des sympathisants. Comme l'écrivait récemment Clément Vautel : « Cela se passe au XX° siècle. L'école dada n'eut qu'une règle : ne rien chercher, ne se soumettre à aucune règle, s'abandonner à l'inconscient, à l'instinct. Telle devait être la fleur de notre civilisation ».
Dernière édition par Roger Boivin le Sam 08 Avr 2023, 10:09 am, édité 1 fois
Roger Boivin- Nombre de messages : 13215
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: ANARCHIE DANS L'ART.
CONCLUSION
Nous traversons une époque de convulsion. Celle-ci s'observe dans toutes les formes de l'Art ; elle existe notamment à l'état aigu dans la peinture, dans la sculpture, dans la musique et jusque dans l'écriture où des gens suppriment majuscules, accents, virgules, points, à la manière de l'enfance. Les artistes « nouveaux » invoqueront le progrès.
Tout homme sensé répudie la routine, la stagnation et admet une évolution nécessaire. Mais le pire ennemi du progrès est l'anarchie, qui produit la laideur et la folie. L'anarchiste, sous prétexte de liberté affranchissante, se fait l'apologiste de la licence. La beauté seule est belle et la laideur ne peut être que laide. Aucun artiste moderne ne peut changer cette loi dont nous dépendons tous. Il faut être de son temps. Le XXe siècle est l'ère de la machine. Soit, mais n'oublions pas que la machine n'est qu'un instrument. La simple et pauvre bêche du Jardin Botanique est déjà une machine. Le miracle des fleurs, qu'elle contribue à produire, est à la pauvre et simple bêche ce que peut être à la fontaine lumineuse du Parc Lafontaine la dynamo ou la turbine. Écoutons Pascal parlant des médiocres. Il les qualifie de machines, c'est-à-dire d'engins essentiellement sans âme, aptes à produire le beau, le bien, le juste, aussi bêtement que le laid, le mauvais et l'injuste. Sans conducteur, la machine n'est rien. « C'est dans l'homme, comme le disait Maximilien Gauthier, que l'éveil d'un dieu demeure possible ».
Les arts doivent donc se développer non pas dans l'anarchie mais selon une évolution lente et saine. Notre époque est celle du babélisme. Les artistes modernes prétendent faire un art avec tout ce que les vieux maîtres, durant des siècles, s'interdisaient. Aujourd'hui, les questions techniques prédominent dans l'esprit des artistes. Autrefois, on apprenait son métier, on le mettait au service de la beauté dans des œuvres qui font l'admiration du temps, puis on employait ses loisirs à expérimenter. Mais tous ces essais demeuraient cachés. Aujourd'hui, chacun veut conserver sa personnalité et s'imposer à la généralité ; chacun veut être un « as » ; autrefois, ni Michel-Ange, ni le Vinci, ni Raphaël, ni Bach, ni Mozart, ni Beethoven ne cherchaient à être des « as » ; ils cherchaient à créer de belles œuvres et rien de plus.
Nous vivons à une époque de déséquilibre. Paul Dukas disait un jour qu'il y a un manque d'appropriation des moyens - plus nombreux qu'autrefois - au but, et il ne parlait pas seulement de la musique. Il ajoutait : « Désireux de se faire connaître à tout prix et vite, les artistes ne savent plus que dire ni que faire ; l'étrange et l'absurde leur paraissent les meilleurs moyens d'attirer sur eux l'attention ». Mais Paul Dukas, comme Jacques Heugel, ne croit pas à la durée de ce désordre. Les artistes réclameront eux-mêmes le retour à la discipline. Il ne croit pas non plus à la mort du sentiment, qui reprendra un jour sa domination sur l'instinct.
Tout homme sensé répudie la routine, la stagnation et admet une évolution nécessaire. Mais le pire ennemi du progrès est l'anarchie, qui produit la laideur et la folie. L'anarchiste, sous prétexte de liberté affranchissante, se fait l'apologiste de la licence. La beauté seule est belle et la laideur ne peut être que laide. Aucun artiste moderne ne peut changer cette loi dont nous dépendons tous. Il faut être de son temps. Le XXe siècle est l'ère de la machine. Soit, mais n'oublions pas que la machine n'est qu'un instrument. La simple et pauvre bêche du Jardin Botanique est déjà une machine. Le miracle des fleurs, qu'elle contribue à produire, est à la pauvre et simple bêche ce que peut être à la fontaine lumineuse du Parc Lafontaine la dynamo ou la turbine. Écoutons Pascal parlant des médiocres. Il les qualifie de machines, c'est-à-dire d'engins essentiellement sans âme, aptes à produire le beau, le bien, le juste, aussi bêtement que le laid, le mauvais et l'injuste. Sans conducteur, la machine n'est rien. « C'est dans l'homme, comme le disait Maximilien Gauthier, que l'éveil d'un dieu demeure possible ».
Les arts doivent donc se développer non pas dans l'anarchie mais selon une évolution lente et saine. Notre époque est celle du babélisme. Les artistes modernes prétendent faire un art avec tout ce que les vieux maîtres, durant des siècles, s'interdisaient. Aujourd'hui, les questions techniques prédominent dans l'esprit des artistes. Autrefois, on apprenait son métier, on le mettait au service de la beauté dans des œuvres qui font l'admiration du temps, puis on employait ses loisirs à expérimenter. Mais tous ces essais demeuraient cachés. Aujourd'hui, chacun veut conserver sa personnalité et s'imposer à la généralité ; chacun veut être un « as » ; autrefois, ni Michel-Ange, ni le Vinci, ni Raphaël, ni Bach, ni Mozart, ni Beethoven ne cherchaient à être des « as » ; ils cherchaient à créer de belles œuvres et rien de plus.
Nous vivons à une époque de déséquilibre. Paul Dukas disait un jour qu'il y a un manque d'appropriation des moyens - plus nombreux qu'autrefois - au but, et il ne parlait pas seulement de la musique. Il ajoutait : « Désireux de se faire connaître à tout prix et vite, les artistes ne savent plus que dire ni que faire ; l'étrange et l'absurde leur paraissent les meilleurs moyens d'attirer sur eux l'attention ». Mais Paul Dukas, comme Jacques Heugel, ne croit pas à la durée de ce désordre. Les artistes réclameront eux-mêmes le retour à la discipline. Il ne croit pas non plus à la mort du sentiment, qui reprendra un jour sa domination sur l'instinct.
Dernière édition par Roger Boivin le Sam 08 Avr 2023, 10:11 am, édité 1 fois
Roger Boivin- Nombre de messages : 13215
Date d'inscription : 15/02/2009
CONCLUSION (fin).
Nous avons rappelé, au cours de cette étude sommaire, les principes qui ont guidé les grands artistes du passé. Cela a pu sembler être puéril. Il était pourtant utile de reprendre toutes ces notions. On a oublié le Beau, qui est la loi suprême de l'Art. « L'artiste de notre époque, dit Gaborit, n'a pas au cœur des convictions assez sincères, il n'a pas une assez haute idée de sa mission, il ne tient pas son regard fixé sur un idéal assez élevé. Il faut que l'artiste se mettre au service de la vérité, qu'il cherche son idéal au-dessus des réalités grossières - et nous pourrions ajouter : des rêves insensés du subconscient, - qu'il s'efforce de nous exprimer la véritable beauté qui nous apparait sous différentes formes, mais dont les grandes lois ne varient pas : elles sont indépendantes des temps et des lieux. Les arts, en n'essayant jamais de nous montrer, comme beau, ce qui est en dehors du vrai et du bien, mais en faisant toujours briller en même temps à nos yeux ces trois rayons qui émanent d'un même foyer : le vrai, le bien et le beau, reconnaîtront leur divine origine. Ils produiront des œuvres dignes de captiver les âges les plus reculés, et, en nous procurant les plus grandes émotions, ils contribueront à régénérer la société ».
FIN
( Aux intéressés : Je vais tâcher de rajouter, aux endroits précis, hormis les quelques nus, l'illustration de chacune des œuvres citées au cours de ce livre ; travail qui prendra je ne sais pas combien de temps. roger. )
Dernière édition par Roger Boivin le Sam 08 Avr 2023, 10:13 am, édité 1 fois
Roger Boivin- Nombre de messages : 13215
Date d'inscription : 15/02/2009
VIVE LE CHRIST-ROI !
O Christ, nous vous proclamons le Prince des siècles, le Roi des nations, le seul maître des esprits et des cœurs!
Une foule criminelle crie: nous ne voulons pas que le Christ règne, nous, nous vous acclamons comme le Roi suprême de tous.
O Christ, Prince artisan de la Paix, soumettez-vous les esprits récalcitrants, et par votre amour, réunissez en un seul bercail ceux qui ont quitté la bonne voie.
Pour cela, vous pendez les bras ouverts sur la Croix sanglante, et vous présentez au regard votre cœur percé par la cruelle lance, et brûlant de flammes d'amour.
Pour cela vous êtes caché sur les autels sous les espèces du pain et du vin, faisant jaillir de votre sein transpercé le salut pour vos fils.
Puissent les chefs des nations vous honorer par un culte public; puissent les maîtres et les juges vous vénérer; puissent les lois et les arts être l'expression de votre Royauté.
Puissent les insignes de la royauté terrestre briller par le fait de vous être soumis et dédié; soumettez aussi à votre doux sceptre la patrie et les demeures des citoyens.
A vous soit gloire, ô jésus, qui gouvernez les règnes du monde, ainsi qu'au Père et à l'Esprit-Saint, dans les siècles éternels.
Ainsi soit-il.
« Jésus était le plus beau des enfants des hommes ».
La seule description du Christ est celle de Lentulus, gouverneur de la Judée, ami de Ponce-Pilate. Dans une lettre adressée au Sénat Romain, publiée par Fabricius, il disait :
« Jésus-Christ a un aspect majestueux et une figure rayonnante pleine de suavité ; tous ceux qui le voient sont pénétrés à la fois d'amour et de crainte. On dit que son visage rose, à la barbe divisée par le milieu, est d'une beauté incomparable et que personne ne peut le regarder féxément sans en être ébloui. Par ses traits, il ressemble à sa mère qui est la plus belle et la plus douce figure que l'on ait jamais vue dans ces contrées. Son langage précis, net, grave, inattaquable est l'expression la plus pure de la vertu, d'une science qui surpasse de beaucoup celle des plus grands génies.
Dans ses reproches et dans ses réprimandes il est formidable; dans son enseignement et ses exhortations il est doux, aimable, attrayant, irrésistible. Il va nu-pieds et tête-nue; le voir de loin, on rit, mais en sa présence on tremble et l'on est déconcerté. On ne l'a jamais vu rire, mais on l'a vu pleurer. Tous ceux qui l'ont approché disent qu'ils en ont reçu santé et bienfaits; néanmoins je suis harcelé par des méchants qui disent qu'il nuit grandement à Ta Majesté , parce qu'il affirme publiquement que les rois et leurs sujets sont égaux devant DIEU. Commande-moi donc, Tu seras promptement obéi.
»
Dernière édition par Roger Boivin le Sam 08 Avr 2023, 10:14 am, édité 2 fois
Roger Boivin- Nombre de messages : 13215
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: ANARCHIE DANS L'ART.
Merci Roger pour ce travail sur l'art. Très intéressant !
Très bonne idée pour le rajout des illustrations
Très bonne idée pour le rajout des illustrations
Sandrine- Nombre de messages : 4297
Date d'inscription : 17/02/2009
Re: ANARCHIE DANS L'ART.
Sandrine a écrit:Merci Roger pour ce travail sur l'art. Très intéressant !
Très bonne idée pour le rajout des illustrations
À part quelques ouvres que je n'ai pu retrouver, c'est fait.
Roger Boivin- Nombre de messages : 13215
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: ANARCHIE DANS L'ART.
Sandrine a écrit:Merci Roger pour ce travail sur l'art. Très intéressant !
Très bonne idée pour le rajout des illustrations
René a écrit:Beau travail Roger
Ces belles appréciations de votre dossier, cher Roger, me rappellent
qu'il me faudra poursuivre la lecture déjà entreprise de ce dossier..
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ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: ANARCHIE DANS L'ART.
Pour la question de la représentation du nu en Art, voir cet excellent travail du Père Sertillanges, L'ART ET LA MORAL :roger a écrit: ( Aux intéressés : Je vais tâcher de rajouter, aux endroits précis, hormis les quelques nus, l'illustration de chacune des œuvres citées au cours de ce livre ; travail qui prendra je ne sais pas combien de temps. roger. )
https://messe.forumactif.org/t3667p15-l-art-et-la-moral#72929
Dernière édition par Roger Boivin le Sam 08 Avr 2023, 10:15 am, édité 1 fois
Roger Boivin- Nombre de messages : 13215
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: ANARCHIE DANS L'ART.
Je consulte ce dossier demain.... orage en vue ce soir ...
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ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: ANARCHIE DANS L'ART.
Je viens d'aller voir votre dossier Roger: c'est encore plus lette que je pensais !ROBERT. a écrit:Je consulte ce dossier demain.... orage en vue ce soir ...
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Avez-vous remarqué que les mêmes noms reviennent toujours: Beaudelaire, Rousseau, Zola, Dali...
Rodin, en passant a recu son "éducation" chez les anarchistes...
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ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: ANARCHIE DANS L'ART.
"Un tableau était une somme d'additions. Chez moi, un tableau est une somme de destructions."
(Pablo Picasso, Cahiers d'Art, 1935)
gabrielle- Nombre de messages : 19787
Date d'inscription : 25/01/2009
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