NOTRE-DAME DANS MA VIE
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NOTRE-DAME NOUS MÈNE À LA PERFECTION
3. — Notre-Dame nous unit aux mystères du Christ
Si l'on veut comprendre la vie de Notre-Dame, il faut la voir, comme celle de Jésus, à la lumière de la croix. Éclairée, dès l'Incarnation, sur le sens profond des prophéties, et plus tard avertie par le vieillard Siméon, elle vécut dans la pensée du grand sacrifice futur. Après le discours du saint vieillard, elle savait que c'était avec une victime qu'elle allait vivre, pour la préparer au sacrifice.
Désormais, elle voyait toujours la Passion. Tout tournait à en rappeler le présage. Elle-même le dit à sainte Brigitte : « Chaque fois que je voyais mon Fils, chaque fois que je l'enveloppais de langes, chaque fois que je considérais ses mains et ses pieds, autant de fois mon âme était percée comme d'un nouveau glaive : il me semblait le voir déjà crucifié » (1).
Notre-Seigneur le révéla à sainte Thérèse : « Quand tu vois ma mère me tenant entre ses bras, ne t'imagine pas que ces joies fussent exemptes d'un cruel tourment : dès qu'elle eut entendu les paroles de Siméon, mon Père, par une vive lumière, l'éclaira sur ce que j'aurais à souffrir » (2). — « Quel long martyre vous avez enduré, dit Rupert, vous avez toujours prévu comment mourrait votre fils» (3). Il fait dire à Marie : « Gardez-vous de limiter votre compassion pour moi à cette heure où j'ai vu mourir mon Fils. Le glaive de Siméon m'a déchiré toute ma vie. Quand mon fils était sur mes bras, quand je l'allaitais, déjà je voyais sa mort. Quel long supplice j'ai enduré !» (1) — « Non, ô ma douce Souveraine, dit saint Anselme, je ne crois pas que vous ayez pu vivre un seul instant dans l'étreinte d'une telle douleur si l'Esprit de vie ne vous eût soutenue» (2).
Quand le jour du suprême sacrifice approcha, Notre-Dame arriva à la ville sainte. Elle aussi aurait pu dire : « Je dois être baptisée d'un baptême, et Quelle angoisse en moi jusqu'à ce qu'il se soit accompli ! » Elle sait que le sacrifice de son Fils va instaurer le royaume de Dieu, que son sang fera naître des fils de Dieu. Elle sait que son fils est « ce grain de blé tombé dans la terre (de ses entrailles) et que s'il ne meurt pas, il demeure seul, mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruits ». Elle voit tous les prédestinés qui naîtront du sacrifice du Calvaire, la multitude des enfants que la douleur va enfanter à Dieu. Son amour la presse. Le jour arrivé, elle est au Calvaire.
Un immense amour l'a entraînée. Elle est debout au pied de la croix ; debout devant là douleur parce qu'elle la domine. D'esprit et de cœur, elle participe à tous les supplices de son Fils. Elle lui est toute unie, et comme identifiée, tant elle voulait avec lui la même volonté de Dieu, tant elle la poursuivait d'un dévouement absolu. Elle sacrifie son fils pour nous. C'est là surtout qu'elle donne Jésus. Comme Dieu le Père, elle nous a tant aimés qu'elle nous donne son Fils unique.
(1) Révélations, liv. VI, ch. LVII.
(2) Edition des Carmélites de Paris, t. II, p. 247.
(3) Rupert, In Cant., lib. III.
(1) Ibid.
(2) S. Anselme, De excellent. Vir., c. V.
M.V.Bernardot, O.P. 1939.
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4. — Notre union au sacrifice dans la vie quotidienne
Cette union de pensée, de cœur et de prières au sacrifice du Christ par la liturgie doit se compléter par l'union des actes dans notre vie quotidienne. Saint Paul écrivait aux Romains (VI, 3) : « Ne savez-vous pas que nous tous qui avons été baptisés dans le Christ, c'est en sa mort que nous avons été baptisés ? Par le baptême nous avons été ensevelis avec lui dans la mort... » « Notre vieil homme fut crucifié avec lui » (II Cor., V, 15). Il disait aux Galates (II, 19) : « J'ai été crucifié avec le Christ ».
Ces paroles sont d'une gravité exceptionnelle. Elles doivent diriger notre vie. La grâce du baptême nous a configurés à notre Sauveur, elle nous a rendus participants de sa mort. Grâce qui n'est pas isolée, mais semence qui doit germer et produire des fruits. Chaque chrétien doit reproduire la Passion, et, comme saint Paul, être cloué à la croix. « Vous aussi, puisque vous êtes baptisés, regardez-vous comme morts au péché, et comme vivants pour Dieu, par Jésus-Christ» (Rom., VI, 3).
Le Christ lui-même nous avait avertis : « Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il se renonce lui-même et qu'il porte sa croix chaque jour ».
Aimons donc la croix sous ses diverses formes : épreuves, travail, maladie, humiliations, que sais-je ? tout ce que la Providence nous envoie pour hâter la ressemblance au Christ. Il faudra joindre tout le travail volontaire de la mortification et de la pénitence, engagement du baptême qui ne souffre point de dispense.
Lorsque viendra pour nous l'heure de l'union au sacrifice du Christ, rien ne sera plus bienfaisant que de penser à Celle qui a tant souffert pour nous. Elle a souffert toute sa vie. La loi du sacrifice l'enveloppa. Sa douleur même ne fit que croître, car la douleur et l'amour vont de pair chez les prédestinés. Elle a souffert dans son corps, mais surtout dans son cœur et dans son âme. Son martyre fut surtout intérieur.
Viendront des jours où la souffrance corporelle nous saisira durement. Ce sera le moment de se souvenir que nous sommes les membres du Christ et qu'il est de notre vocation de continuer sa Passion. Avant nous, Notre-Dame a parcouru cette voie royale de la croix. Souvenons-nous de son exil, de sa pauvreté, de son abandon. Quel que soit notre état, fût-il extrême et sans remède, regardons devant nous : nous verrons toujours Notre-Seigneur et Notre-Dame portant la même croix, et d'autres plus lourdes encore.
M.V.Bernardot, O.P. 1939.
Monique- Nombre de messages : 13764
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4. — Notre union au sacrifice dans la vie quotidienne
1. Révélations, liv. VII, chap. XXXV.La douleur du cœur est plus terrible, mais aussi plus bienfaisante. A quelle profondeur ne descendent pas les séparations, déchirements et ces tristesses jusqu'à l'agonie. C'est surtout alors qu'il faut regarder Marie. Dans son cœur, elle souffrait bien plus que dans son corps. La profondeur de son union avec son Fils augmenta sa douleur de façon inouïe. Elle eût moins souffert si elle eût moins aimé. Elle souffrit seule. Celui qui eût pu la consoler, le seul qui comprenait sa douleur, Jésus, était justement la cause principale de son agonie. Elle dut souffrir sans sympathie, et c'est affreux.
Elle nous apprend à souffrir pour Jésus. « Je suis cloué à la croix avec le Christ », disait saint Paul. Combien c'était plus vrai de Marie ! Associée à l'œuvre de la rédemption, sa qualité de mère lui valut d'y entrer plus avant que tous. C'est ne rien dire que d'affirmer qu'elle ressentit par sympathie les douleurs de son Fils : elle entra dans cette douleur, elle la fit sienne, elle se l'identifia. A vrai dire, il n'y eut qu'une Passion subie à la fois par le Fils et la Mère. Notre-Dame le disait à sainte Brigitte : « Dans sa Passion, sa douleur était ma douleur, parce que son cœur était mon cœur » (1).
Comme à l'Incarnation elle avait livré son corps à Dieu pour que le Verbe prît dans son sein notre nature, au Calvaire elle livre sans mesure son corps, son cœur, son âme pour subir avec son Fils le martyre qui nous rachète. Elle souffrait pour établir le royaume de Dieu sur la terre. C'est à nous qu'elle pensait. C'est la mère qui souffrait : la mère de Jésus, mais aussi la mère des frères de Jésus, la mère de miséricorde, l'avocate des pécheurs. Aussi ne peut-on découvrir la moindre indignation. Son Fils se livre à la justice de Dieu, mais appelle le pardon sur ceux qui le crucifient. C'est ce qu'a fait sa mère : les bourreaux de son Fils sont aussi ses enfants. Comprenez-vous l'atroce douleur ? L'enfant de sa chair virginale, Jésus, mis à mort par ceux que, dans une tendresse ineffable, elle enfantait dans son cœur !
« N'oubliez pas les gémissements de votre mère », nous dit l'Ecriture (2). Notre-Dame veut nous unir à la Passion de son Fils. Nous avons été une partie de cette Passion. Dans l'immolation du Christ, nous n'étions pas des spectateurs, mais des agents, et, à vrai dire, des bourreaux. C'est par nos péchés que le Christ est mort et que Marie a supporté cet affreux martyre.
2. Eccli., VII, 29.
M.V.Bernardot, O.P. 1939.
Monique- Nombre de messages : 13764
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Re: NOTRE-DAME DANS MA VIE
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4. — Notre union au sacrifice dans la vie quotidienne
Notre-Dame veut qu'aujourd'hui encore nous prenions part à la Passion, mais par amour maintenant et, comme dit saint Paul, « pour achever dans notre chair ce qui manque encore aux épreuves du Christ ». Nous aussi, nous devons avoir notre compassion aux douleurs du Rédempteur, compassion par l'union de la foi et l'amour, par l'action de la pénitence et de la douleur. C'est la condition de notre salut : « Nous sommes héritiers, héritiers de Dieu, cohéritiers du Christ, à condition que nous souffrions avec lui » (Rom., VIII, 17).
La souffrance des chrétiens est nécessaire au salut du monde : elle est source de vie ; elle expie, elle rachète, elle sanctifie.
Quand Dieu nous fait l'honneur de nous appeler à la souffrance, réjouissons-nous. Jésus se livre à nous dans tous ses mystères, mais nulle part comme au mystère de la croix. Il y a des échanges d'amour qui ne se font que dans la douleur : c'est au Calvaire que Jésus a donné sa mère à Jean. « C'est une grâce que Dieu vous a faite, par égard pour le Christ, non seulement de croire en lui, mais de souffrir pour lui » (Phil., I, 29).
Notre-Dame nous enseigne à souffrir en silence, dans le secret. Le silence est l'atmosphère de la douleur. On se taisait au Calvaire. On perd ce qu'il y a de plus sanctifiant dans la douleur en se plaignant, en racontant ses chagrins, en cherchant des consolations. Ne dissipez pas cette grâce précieuse.
Comprenez-vous l'union de cette âme à Dieu? Celui qui vit dans l'esprit de sacrifice fait plus que suivre Jésus, il pénètre au cœur de son mystère. Il peut dire comme saint Paul : « Ce n'est plus moi qui vis, c'est Jésus qui vit en moi ». Jésus disait à la bienheureuse Angèle de Foligno : « Ceux qui aiment et suivent la voie que j'ai suivie, la voie des douleurs, ceux-là sont mes fils légitimes. Ceux dont l'œil intérieur est fixé sur ma passion et sur ma mort, sur ma mort vie et salut du monde, sur ma mort et non pas ailleurs, ceux-là sont mes enfants légitimes. Et les autres ne le sont pas » (1).
Demandons à Notre-Dame de nous donner cet esprit de sacrifice, d'être immolés avec son Fils : « Mère, les plaies du Crucifié, enfoncée-les dans mon cœur, fortement » (2).
(1) Vie et révélations, ch. XXXIII.
(2) Stabat.
M.V.Bernardot, O.P. 1939.
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Re: NOTRE-DAME DANS MA VIE
A LA GLOIRE DE LA SAINTE TRINITÉ
L'essence de la vie intérieure est la dévotion à la Sainte Trinité. Il est de toute nécessité pour la piété de nourrir des sentiments spéciaux pour chacune des Trois Personnes : amour filial pour le Père qui nous a donné son Fils unique ; confiance absolue au Verbe notre rédempteur et médiateur universel ; abandon au Saint-Esprit, l'hôte de notre âme, notre guide, notre maître, notre pourvoyeur dans la vie spirituelle.
La sainteté est l'union inexprimable de Dieu avec lui-même dans la trinité des personnes. Cette adhérence infinie du Père et du Fils dans l'unité du Saint-Esprit, ce mouvement d'amour consommant leur unité et mettant le comble à leur béatitude et qui fait que Dieu trouve en lui toute sa félicité, dans sa nature et dans l'union des Trois Personnes : c'est la sainteté divine.
Dieu est saint parce que la perfection de sa nature le sépare infiniment de ce qui n'est pas lui et qu'il est infiniment heureux dans l'étreinte vivante que les Trois Personnes se donnent à elles-mêmes.
De même, Notre-Dame est sainte. Son nom incommunicable est la Sainte Vierge. Elle est sainte parce qu'elle est vierge. La virginité, c'est l'intégrité, l'absence de division. Elle est sainte parce que, établie en Dieu à sa création, elle n'a jamais cherché aucune adhérence en dehors de Dieu, elle a vécu en Dieu, toute tournée vers Dieu.
Pour nous, la sainteté ne peut être que l'imitation de cette sainteté de Dieu : adhérer à Dieu par l'intelligence, la volonté et les actes extérieurs de façon à n'être avec lui, comme dit saint Paul, « qu'un seul et même esprit ». C'est réduire tout à l'unité, n'avoir besoin que de Dieu.
Qui nous fera gravir ce sommet de notre vie ? Encore Notre-Dame.
Par sa virginité, elle est la fille très uniquement aimée du Père : elle nous introduira dans l'adoption divine, par elle nous deviendrons des fils.
Par sa maternité divine, elle est la mère du Fils unique de Dieu : elle fera de nous des frères de son premier-né.
Par sa maternité humaine, elle est l'épouse de l'Esprit-Saint : par elle, nous entrerons dans le Corps mystique, les grâces de la Rédemption découleront d'elle à nous.
M.V.Bernardot, O.P. 1939.
Monique- Nombre de messages : 13764
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Re: NOTRE-DAME DANS MA VIE
A LA GLOIRE DE LA SAINTE TRINITÉ
1. — Notre-Dame nous unit au Père
Marie est la fille souverainement privilégiée du Père. Toute la beauté que Dieu a pu réunir en une créature, il en a doté Marie. Il a voulu que la plénitude de la nature et de la grâce se condensent en une créature qui n'est que créature, qui manifeste l'idée première de Dieu dans la création : c'est la mère de son Fils. Elle a reçu plus de dons que tous les anges et hommes ensemble. Tout ce que le Père avait rassemblé de splendeur dans la création angélique, tout ce qu'il avait mis de vie et de vertu dans la création des hommes, il le rassemble et le dépasse dans la formation de la mère de son Fils. Seule, elle est « pleine de grâce ». Cela dit tout. En elle vous pouvez lire, plus que dans toutes les créatures, la puissance et l'amour de Dieu. Elle est le miroir de l'Invisible, autant qu'une créature peut l'être.
La liturgie nous dit que l'Incarnation avait pour but de nous faire parvenir à l'amour du Père invisible par la connaissance du Fils devenu visible dans la chair. Dieu ne doit pas rester dans une lumière inaccessible : Celui qui est notre vie, notre lumière, doit être à la portée humaine. Il s'est donc manifesté dans le Verbe incarné d'abord, et puis dans Marie : en Jésus, Dieu au milieu de nous ; en Marie, forme idéale de la créature unie à Dieu. Ainsi pouvons-nous savoir, en Jésus, ce que Dieu est pour nous ; en Marie, ce qu'il désire que nous soyons pour lui.
Cette création de la Vierge dans la gloire de la virginité et de la grâce la rendaient déjà l'objet unique des complaisances du Père. Mais leur intimité s'est approfondie à un degré inouï lorsque Notre-Dame a enfanté le Verbe. Ici la parole est impuissante. « Pour établir avec vous, dit Bossuet, une société éternelle, il a voulu que vous fussiez mère de son Fils unique, et être le Père du vôtre. O prodige ! ô abîme de charité ! Quel esprit ne se perdrait pas dans la considération de ces complaisances incompréhensibles qu'il a eues pour vous, depuis que vous lui touchez de si près par ce commun Fils, le nœud invisible de votre sainte alliance, le gage de vos affections mutuelles que vous vous êtes donné amoureusement l'un à l'autre ». — « Notre commun Fils ! » Dieu le Père et Marie se rencontrent dans un centre d'amour commun, Jésus, leur Fils unique ; ils se disent dans une ineffable union : « Ce qui est à moi est à toi ». Seule l'union des Trois divines Personnes dépasse l'union du Père et de la Vierge. « Ces deux personnes sacrées, le Père qui est au ciel et la mère qui est en la terre, sont maintenant liées, et ont aussi pour lien de leur union sainte une Personne divine, un même Fils, unique, procédant d'eux et qui est entre eux le lien indissoluble auquel ils sont conjoints pour une éternité » (Bérulle).
M.V.Bernardot, O.P. 1939.
Monique- Nombre de messages : 13764
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Re: NOTRE-DAME DANS MA VIE
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1. — Notre-Dame nous unit au Père
Cette union se poursuivra plus loin encore : la maternité de Notre-Dame ira aussi loin que la paternité de Dieu ; mère du Fils par nature, elle devient mère des fils d'adoption. Dieu a des enfants, mais par elle : si la grâce donne des enfants au Père, ne les doit-il pas à Notre-Dame ? Pour former le Corps mystique du Christ, il fallait d'abord l'Incarnation et le fiât de Marie.
On devine la conséquence : c'est par Notre-Dame, notre mère dans la grâce, que nous apprendrons à agir comme fils de Dieu.
Toute notre vie surnaturelle repose sur la filiation éternelle du Verbe. Notre filiation adoptive, nous dit saint Thomas, est l'assimilation à la filiation du Verbe éternel et nous fait participer à l'unité du Verbe avec son Père. C'est le fond de notre état surnaturel. Mais il faut que nos actes découlent de cet état : vivre, prier, travailler, souffrir comme enfant de Dieu. « Imitez Dieu comme des fils bien-aimés » (Eph., V, 1). «.Marchez comme des fils de lumière... » « Quand vous Prierez, vous direz : Notre Père ».
Le Père étreint dans un même amour son Fils unique et ses fils d'adoption : « Celui Qui m'aime sera aimé de mon Père... Le Père vous aime parce que vous m'avez aimé et que vous avez cru que je suis sorti de lui » (Jean, XIV, 21 ; XVI, 28). L'amour éternel du Père pour son Fils descend en même temps sur les fils adoptifs, Jésus nous l'assure : « Père, pour moi je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, afin qu'ils soient un comme nous sommes un, moi en eux et toi en moi, afin qu'ils soient consommés dans l'unité de façon que le monde sache que tu les as aimés comme tu m'as aimé ».
Le devoir essentiel du chrétien est donc d'être en tout fils de Dieu. Faisons appel à la maternité de Marie. Sa mission souveraine, c'est de former les enfants de Dieu. Le plus grand bonheur que nous puissions lui donner, c'est de lui permettre de nous enfanter dans la grâce. Qu'elle nous donne le sens filial pour aimer le Père et pour lui parler en enfants.
M.V.Bernardot, O.P. 1939.
Monique- Nombre de messages : 13764
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Re: NOTRE-DAME DANS MA VIE
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2.— Notre-Dame nous unit au Verbe
Qui pourrait jamais dire l'union de Marie avec Jésus ? Dieu seul peut la comprendre. Au moment de l'Incarnation, Marie donne le plus pur de son sang par la formation du corps du Verbe. Quel amour accompagna ce don ! Le Fils de Dieu répond par un plus grand amour encore : il lui donne une grâce immense, sa vie divine : il est tout à elle.
Avec une prédilection unique, la Trinité avait fait le cœur de la Vierge afin qu'elle fût la mère du Verbe incarné et qu'elle pût aimer, comme il le fallait, l'Homme-Dieu. Cette union n'a fait que croître durant la vie été refusé des dons de Dieu.
La Trinité a créé une âme capable de recevoir tous ses dons, en laquelle elle trouverait une joie unique et un grand objet de gloire. L'Esprit-Saint s'était, pour ainsi dire, saisi de Marie dès sa création et l'avait inondée de la vie divine pour la préparer à recevoir le Verbe. C'est lui qui féconde Marie.
Il forme en elle le corps du Verbe : « L'Esprit-Saint surviendra en vous, et c'est pourquoi le saint qui naîtra de vous sera nommé le Fils de Dieu ».
Depuis, il en est toujours ainsi. L'Esprit-Saint continue à former le Corps mystique du Christ : il le fait par Marie. La formation des saints est leur oeuvre commune.
M.V.Bernardot, O.P. 1939.
Monique- Nombre de messages : 13764
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Re: NOTRE-DAME DANS MA VIE
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2.— Notre-Dame nous unit au Verbe
Cela nous dit l'union de Notre-Dame au Saint-Esprit. Le Saint-Esprit lui fait connaître la vocation de chacun des membres du Christ, le degré de gloire qu'il doit obtenir, ses dangers actuels, les grâces dont il a besoin. Tout le plan de la prédestination lui est connu : elle le réalise. Puisque aucune grâce n'est donnée à aucune âme sans la médiation de Marie, c'est le signe que le Saint-Esprit lui révèle l'état du Corps mystique et la charge de le faire progresser. Quelle union dans cette collaboration toujours actuelle de l'Esprit-Saint et Notre-Dame dans la formation du Christ ! Ils font Jésus dans l'Eglise. Ils le font en moi. Partout où naît Jésus, c'est comme la première fois : il naît de l'Esprit-Saint et de Marie.
Notre-Dame attire en nous le Saint-Esprit : « Quand le Saint-Esprit a trouvé Marie dans une âme, dit le bienheureux de Montfort, il y vole, il y entre pleinement ; il se communique abondamment à cette âme, autant qu'elle donne place à cette épouse ; et une des grandes raisons pour lesquelles le Saint-Esprit ne fait pas maintenant des merveilles éclatantes dans les âmes, c'est qu'il n'y trouve pas une assez grande union avec sa fidèle et indissoluble épouse ».
Par cette présence active du Saint-Esprit, nous achevons d'entrer dans la famille divine. Il nous révèle Jésus comme Jésus nous l'avait annoncé. Il nous donne le sens filial : « Vous avez reçu un esprit d'adoption en qui nous crions vers Dieu: Père, Père!» (Rom., VIII, 15). C'est l'Esprit de Jésus : « Parce que vous êtes ses enfants, Dieu a envoyé dans vos cœurs l'Esprit de son Fils » (Gai., IV, 6). Cet Esprit agit en nous, il dirige notre activité, comme il a dirigé l'activité humaine de Jésus et comme il dirige l'Eglise. « Ceux qu'il conduit sont fils de Dieu », dit saint Paul (Rom., VIII, 14). Nous savons alors prier comme des enfants : « L'Esprit vient en aide à nos faiblesses, car nous ne savons pas ce que nous devons demander dans nos prières, mais l'Esprit lui-même prie pour nous par des gémissements inénarrables » (Rom., VIII, 26).
M.V.Bernardot, O.P. 1939.
Monique- Nombre de messages : 13764
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Re: NOTRE-DAME DANS MA VIE
L'ABANDON À NOTRE-DAME
De ces réflexions, concluons qu'il faut s'abandonner à Marie. Nous savons son amour pour nous. Nous savons sa puissance. Elle a la lumière pour nous guider, la bonté, la grâce. Confions-nous à elle, espérons en elle, laissons-nous faire par son amour maternel.
S'abandonner, c'est d'abord se donner. Mais c'est plus encore : c'est se quitter, s'oublier, se livrer sans aucune réserve. Il est vrai que c'est à Dieu qu'on s'abandonne en définitive, car seule sa volonté paternelle gouverne le monde, et spécialement le monde spirituel. Mais nous atteignons la perfection de l'abandon à Dieu par l'abandon à Notre-Dame. N'est-elle pas associée étroitement au gouvernement de ce monde spirituel ?
Sa royauté maternelle est une royauté réelle et active. Elle forme les saints. Dieu a conçu l'idée de ma vie spirituelle, de ma vie dans le Christ. Il en confie la réalisation à Notre-Dame : elle tient le fil de tous les événements dont la Providence se sert pour faire de moi un membre du Christ, un élu.
Pour moi, il n'y a donc qu'à « croire, comme dit saint Jean, à l'amour », à espérer, à laisser faire.
Abandonnons à Marie tout ce qui est à nous, notre corps et notre âme, notre sensibilité, notre imagination, notre intelligence, notre libre volonté, nos mérites. Que tout cela soit en sa puissance. Qu'elle dirige nos pensées et nos vouloirs, qu'elle gouverne notre activité. Soyons vraiment à elle pour être totalement à Dieu.
Les écrivains spirituels ont coutume de dire que, pour pratiquer cet abandon à Notre-Dame, le plus simple est de vivre avec elle, par elle et en elle.
Vivre avec Marie est facile quand on l'aime. Par les intuitions de la foi, nous entrons en communication avec notre mère et notre modèle. Prier, travailler, souffrir avec elle, cela change la vie. C'est l'association avec la Toute Pure, la coopération continue. Cette perfection qu'il faut atteindre, elle l'a atteinte avant nous. Où que nous allions, quelque ardue que soit notre voie, quelque croix que nous portions, regardons devant nous : nous y verrons Notre-Dame.
Vous qui avez le bonheur de servir Dieu depuis longtemps, regardez-la : elle est, elle aussi, la splendeur de Dieu, la révélation de la beauté de Dieu. Cette noblesse que le Seigneur veut faire éclater dans les membres du Christ, cette humilité, cette pureté, cette foi, cette charité, elles vivent dans la Vierge si humble et si grande, si tendre et si forte.
M.V.Bernardot, O.P. 1939.
Monique- Nombre de messages : 13764
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Re: NOTRE-DAME DANS MA VIE
L'ABANDON À NOTRE-DAME
Et vous, pécheurs, faibles dans la foi, impurs et orgueilleux, vous aussi, vivez avec elle : elle est si humainement compatissante, si sensible à la douleur ! Quelque misérables que vous soyez, et fait oublier les vues de Dieu, qui empêche de voir clair dans les desseins de la Providence. Renoncer à cet esprit propre pour s'adapter aux vues de Notre-Dame, c'est entrer dans l'accomplissement des desseins divins. Il y faut le silence intérieur qui rend attentif, l'humilité d'esprit qui rend docile et souple aux conduites de Dieu. On ne saurait dire combien marchent rapidement ces âmes que cet oubli de soi rend dociles aux impulsions de Notre-Dame, ni la paix intérieure dont elles jouissent. L'abandon à Notre-Dame les a délivrées du jugement propre pour la direction de leur vie, et donc des illusions de la sensibilité et de l'orgueil. Maintenant Notre-Dame dirige doucement et puissamment leurs efforts, leurs prières, leurs pensées. Elle est vraiment la « Reine » qui règne avec une majesté maternelle, mais puissante. L'âme entre profondément dans l'intimité de Dieu.
Vivre en Marie, sous son influence constante, dans sa dépendance et comme en adhérence avec elle, ayant « même cœur et même esprit » ; faire nôtres ses intentions ; prier comme elle, dans le même esprit d'humilité et d'adoration, s'unir à sa religion, à son amour ; devenir, comme dit le Bx Grignion de Montfort, « des copies vivantes de Marie » : c'est un grand don de la grâce d'arriver à cette intimité avec la Mère de Dieu. Le moyen le plus direct de vivre dans le Christ.
C'est en Notre-Dame que nous trouverons la vie du Christ pour nous être communiquée. « Je vous en conjure, disait Monsieur Olier, de vous retirer souvent dans ce divin intérieur de Marie que Dieu a établie médiatrice du don sacré de son Fils à son Eglise. C'est dans ce sanctuaire que vous trouverez des adorations, des louanges et des amours de Dieu mille fois plus augustes que ce que la créature lui en rendra jamais... C'est pour cela que je vous conjure toujours d'aller à ce divin sanctuaire, parce que, en union avec la Sainte Vierge, vous avancerez plus, et pour Dieu, et pour vous-même, que par toutes les autres pratiques dont vous pourriez vous servir ».
M.V.Bernardot, O.P. 1939.
Monique- Nombre de messages : 13764
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Re: NOTRE-DAME DANS MA VIE
L'ABANDON À NOTRE-DAME
O Vierge Sainte, Mère de Dieu, Reine des hommes et des Anges, merveille du ciel et de la terre, je vous révère en toutes les manières que je le puis selon Dieu, que je le dois selon vos grandeurs, et que le Fils unique Jésus-Christ, Notre-Seigneur, veut que vous soyez révérée sur la terre et au ciel.
Je vous offre mon âme et ma vie, et veux vous appartenir pour jamais, et vous rendre quelque particulier hommage et dépendance en temps et éternité. Mère de grâce et de miséricorde, je vous choisis pour mère de mon âme, en l'honneur de ce qu'il a plu à Dieu même de vous choisir pour sa Mère. Reine des hommes et des Anges, je vous accepte et reconnais pour ma Souveraine en l'honneur de la dépendance que le Fils de Dieu, mon Sauveur et mon Dieu, a voulu avoir de vous comme de sa mère, et, en cette qualité, je vous donne sur mon âme et sur ma vie tout le pouvoir que je puis vous donner selon Dieu. O Vierge Sainte, regardez-moi comme chose vôtre, et par votre bonté traitez-moi comme le sujet de votre puissance et comme l'objet de vos miséricordes.
O Source de vie et de grâce, refuge des pécheurs, j'ai recours à vous pour être délivré du péché, pour être préservé de la mort éternelle : que je sois sous votre tutelle, que j'aie part à vos privilèges et que j'obtienne, par vos grandeurs et privilèges et par ce droit de votre appartenance, ce que je ne mérite pas d'obtenir par mes offenses ; et que l'heure dernière de ma vie, décisive de mon éternité, soit entre vos mains, en l'honneur de ce moment heureux de l'Incarnation auquel Dieu s'est fait homme et vous a faite Mère de Dieu.
O Vierge et Mère tout ensemble ! O Temple sacré de la Divinité ! O merveille du ciel et de la terre ! O Mère de mon Dieu ! je suis à vous par le titre général de vos grandeurs, mais je veux être encore à vous par le titre particulier de mon élection et de ma franche volonté. Je me donne donc à vous et à votre Fils unique, Jésus-Christ, Notre-Seigneur, et veux ne passer aucun jour sans Lui rendre, et à vous, quelque hommage particulier et quelques témoignages de ma dépendance et servitude, en laquelle je désire mourir et vivre pour jamais .
(Prière de Bérulle)
M.V.Bernardot, O.P. 1939.
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