Les Mémoires d'un Anti-Apôtre
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ROBERT.
Monique
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Les Mémoires d'un Anti-Apôtre
Les Mémoires d'un Anti-Apôtre
Comment commencer un livre quand on n'est pas écrivain, ou plutôt comment expliquer qu'on croit de son devoir de faire éditer des Mémoires... des Mémoires assez terribles (et justement parce qu'ils sont... si affreusement inquiétants...) ?
Mais, Seigneur, vous savez bien que je crois fermement que Vous êtes le plus fort. Est-il nécessaire de le préciser ?... Oui... en ce jour d'hui... oui... je crois que c'est indispensable, car les gens mettent leur confiance maintenant en la puissance de l'homme... une puissance qui lance des fusées, mais qui laisse aussi mourir de faim... une puissance qui fait travailler la machine, mais qui en est aussi l'esclave écrabouillé... une puissance qui prétend n'avoir plus besoin de Dieu, mais qui sait aussi tricher en discutant de la création du monde.
Je ne suis qu'une infirmière et j'ai vu, dans un pays que je ne nommerai pas, dans un hôpital qui doit rester anonyme, j'ai vu mourir, des suites d'un accident d'automobile, un homme sans nom, sans nationalité, je veux dire : sans papiers.
Cependant, il avait, dans son cartable, des documents que je fus bien obligée d'examiner. L'un d'eux commençait par ces mots :
« Je suis l'homme sans nom, l'homme sans famille, sans patrie et sans héritage »...
Je lui donnais un nom. Je l'appelais Michaël, car cet archange-là m'a souvent aidée et ce mot latin me console de devoir entendre, dans nos nouvelles cérémonies religieuses, aussi bruyantes que nos rues, nos stades et nos radios, tous ces nouveaux mots auxquels on a donné l'adjectif de vernaculaire pour nous impressionner et nous faire taire. Car tout cela est de la comédie, tous ces discours où l'on nous invite à participer comme des adultes (alors que le Christ, appelait, Lui, les petits enfants) n'est qu'une dérision qui essaye de camoufler un autoritarisme ironique et cruel, mais susceptible de se retourner contre lui - même.
Donc, je priais pour cet homme, en le nommant Michaël, et sans savoir qu'il était un de nos pires ennemis. L'eussé-je su que mon devoir de chrétien eût toujours été de prier pour lui, et faire prier pour lui, avec une ardeur sans pareille.
La Très Sainte Vertu d'Obéissance est aujourd'hui l'arme extrêmement "puissante dont nos ennemis, qui se prétendent nos amis, se servent contre ce que nous fûmes et pour établir ce qu'ils ont décidé de nous faire devenir.
En un mot, ce « devenir » peut se décrire, car il est connu, il a déjà quatre siècles d'existence et se nomme : protestantisme.
Voilà, nous sommes invités, petit morceau par petit morceau, petite obéissance par petite obéissance, de fausse humilité en faux remords, de charité mensongère en ambigùité trompeuse, de paroles déguisées en épées à double tranchant dont le oui est non et dont le non est oui, nous sommes invités à faire semblant de rester bons catholiques tout en étant de parfaits protestants. C'est génial, encore fallait-il y penser.
Oui, telle est aujourd'hui la Chrétienté qu'on prétend nous faire aimer.
Mais l'Histoire nous apprend qui est le plus Patient, qui est le plus fort, qui est le plus Fidèle.
Et que Michaël me pardonne si je dévoile son rôle, car c'est pour son bien et le nôtre... « Ad majorem Dei Gloriam ».
Auteur: Marie Carré, ES 1025
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Monique- Nombre de messages : 13758
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les Mémoires d'un Anti-Apôtre
car les gens mettent leur confiance maintenant en la puissance de l'homme... une puissance qui lance des fusées, mais qui laisse aussi mourir de faim... une puissance qui fait travailler la machine, mais qui en est aussi l'esclave écrabouillé... une puissance qui prétend n'avoir plus besoin de Dieu, mais qui sait aussi tricher en discutant de la création du monde.(…)
(…)ce qu'ils ont décidé de nous faire devenir. En un mot, ce « devenir » peut se décrire, car il est connu, il a déjà quatre siècles d'existence et se nomme : protestantisme. (…)
(…)Mais l'Histoire nous apprend qui est le plus Patient, qui est le plus fort, qui est le plus Fidèle. (…)
Merci chère Monique d’avoir mis en ligne cet excellent livre de MARIE CARRÉ…
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Les Mémoires d'un Anti-Apôtre
Cette lecture ou relecture de Es sera très profitable.
Ce livre démonte pièce par pièce comment les communistes ont inflitrés les séminaires avec le résultat que nous avons de nos jours.
Merci Monique.
Ce livre démonte pièce par pièce comment les communistes ont inflitrés les séminaires avec le résultat que nous avons de nos jours.
Merci Monique.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Les Mémoires d'un Anti-Apôtre
Les Mémoires d'un Anti-Apôtre
Où l'homme sans nom veut bien nous dévoiler le plus grand mystère de sa vie.
Je suis l'homme sans nom, l'homme sans famille, sans patrie et sans héritage. Je suis de ceux que les bourgeois et les bureaucrates méprisent. A cause de tout cela et de ceux qui m'ont voulu du bien, j'ai souffert stupidement. Si j'avais su quel bonheur en sortirait ! Mais j'étais trop jeune pour deviner que du malheur peuvent jaillir des fusées et des soleils.
Je fus d'abord le tout petit garçon sans nom. Je paraissais avoir trois ans et me traînais en sanglotant sur une route polonaise. C'était en 1920. Il m'est donc permis de dire que je naquis en 1917, mais où ? et de qui ?...
Même aujourd'hui, cinquante ans après, une onde de colère, bien que très affaiblie, traverse mon cœur chaque fois que j'évoque le docteur et madame X... Ils étaient bons, ils étaient généreux, ils étaient magnanimes. Ils n'avaient pas d'enfant et m'adoptèrent. Ils m'aimaient plus, je crois, qu'un enfant qui aurait été à eux. Ils m'aimaient pour les avoir tirés du désespoir où les avait plongés la stérilité. Je crois qu'ils me considéraient comme un présent du ciel. Car ils étaient d'une piété si forte que tout chez eux se rapportait à Dieu. Et bien entendu, ils m'apprirent, comme un jeu, à en faire autant.
Ils étaient mon papa et ma maman, et je disais ces possessifs avec une ardeur toute juvénile. Ma mère surtout me manifestait un amour tellement exagéré que j'aurais dû en devenir insupportable. Je ne sais pas pourquoi il n'en fut rien. J'étais naturellement calme et studieux. Je ne leur donnais aucun mal. Non pas que je fusse efféminé. Je me battais très convenablement. Pour se battre, il n'est pas nécessaire d'être un violent ou d'avoir mauvais caractère. Mes parents, ma mère surtout, pensaient que j'avais bon caractère, mais ils ne voyaient pas que, par un hasard heureux, ma volonté cadrait avec la leur. J'étais très ambitieux et ils m'approuvaient. Un garçon n'en demande pas plus.
A quatorze ans, un soir que mes paupières me refusaient toute obéissance, je m'imaginai que mon père pouvait avoir un médicament pour éloigner le sommeil. Je me faufilai au salon. Ils étaient dans la pièce à côté, ils parlaient de moi. Et ils s'inquiétaient au sujet de mon passeport, disant que je n'étais pas leur fils.
La foudre, vous savez ?... Du moins c'est ce que disent les romanciers en pareille circonstance. Mais moi, je dis que c'est bien pire et que le langage humain n'a tout simplement pas de mot pour parler d'une abomination pareille. Et la douleur qui débute à ce moment a pour particularité d'être à la fois incommensurable et toute petite comme un bébé qui vient de naître. Comme un bébé, elle va grandir et s'affirme, mais celui qui en est la victime l'ignore.
...J'aurais même voulu partir tout nu, ne rien laisser à ces gens-là. Car bien sûr, ils étaient et sont toujours : « ces gens-là ». La haine que je leur porte est à la mesure de l'amour qu'ils m'ont témoigné. Car ils m'ont toujours menti, même s'ils m'aimaient vraiment. Cela, je ne le pardonne pas, je ne pardonne rien, par principe. Si j'étais logique, je leur serais reconnaissant. C'est grâce à eux si je suis aujourd'hui un des agents secrets les plus redoutables. Je suis devenu l'ennemi personnel de Dieu, celui qui est décidé à faire enseigner et proclamer dans le monde entier la mort d'un Dieu qui, en fait, n'a jamais existé."!
Marie Carré
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Monique- Nombre de messages : 13758
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les Mémoires d'un Anti-Apôtre
Les Mémoires d'un Anti-Apôtre
Où l'homme sans nom veut bien nous dévoiler le plus grand mystère de sa vie.
Ma douleur me dit donc de courir jusqu'à Vladivostock. Et je partis. Mais après quelques milliers de minutes et bien que je fusse un solide gaillard, je dus m'appuyer contre un mur afin de retrouver mon souffle. Le mur se transforma en nuage, je glissai tout en recevant la gifle d'une voix très lointaine qui s'écriait :
« Mais, c'est un pauvre gosse ! »
« Vous vous êtes échappé. Vous êtes « un tel ».
Je ne répondis rien, attendant la suite. Elle ajouta : « Je peux vous aider à passer en Russie ».
« Comment savez-vous que je veux aller en Russie ? ».
...« C'est dans le journal. Vos parents vous supplient de rentrer. Ils promettent de ne pas vous gronder. » — « Je n'ai pas de parents. »
Elle dut comprendre que j'étais décidé, car elle me dit :
« J'ai de la famille en Russie. Je peux vous aider, vous aider à passer la frontière ».
Ce fut un trait de lumière pour moi. Je lui demandai si elle accepterait de porter une lettre à un camarade qui rentrerait de classe à midi. Elle parut enchantée de pouvoir faire quelque chose pour moi. Je préparai un petit mot en code. Heureusement, nous avions pris cette habitude pour nous amuser et personne n'en sut jamais rien. En cette circonstance dramatique, je pouvais donc utiliser ce qui ne nous avait jamais paru qu'un jeu.
Je me souvins même qu'il avait un oncle haut fonctionnaire à Leningrad, je crois. Je lui demandai l'adresse de cet oncle et un mot de recommandation. Au moment où la femme allait partir, j'ajoutai vite un post-scriptum disant :
« Je veux entrer dans le Parti et devenir quelqu'un de grand dans le Parti ». C'était ma vengeance.
...L'oncle me dit que je devrais étudier avant tout la doctrine du Parti et les langues. Tout dépendrait de la qualité de mes études. Je lui répondis qu'en tout, je serais toujours le premier et que j'en saurais vite plus que mes professeurs. Il est agréable d'avoir quelqu'un avec qui se montrer vrai. Celui-là était le seul. Je le lui dis. Il en fut flatté, bien qu'il me répondit par un petit sourire ironique. En cet instant, je fus plus fort que lui, en toute certitude. Et je sentis une grande vague de joie m'envahir, la première depuis ma fuite. Du reste, cela ne dura pas, mais me parut de bon augure quand même.
J'étudiai avec férocité pendant six ans. Mes deux seules joies étaient ma visite trimestrielle à l'oncle et ma haine de Dieu, avec la certitude d'arriver à être le Chef incontesté de l'athéisme universel.
Marie Carré
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Monique- Nombre de messages : 13758
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les Mémoires d'un Anti-Apôtre
C'est grâce à eux si je suis aujourd'hui un des agents secrets les plus redoutables. Je suis devenu l'ennemi personnel de Dieu, celui qui est décidé à faire enseigner et proclamer dans le monde entier la mort d'un Dieu qui, en fait, n'a jamais existé
On placerait le nom de Montini et cie au bout de cette phrase et la signature serait parfaite.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Les Mémoires d'un Anti-Apôtre
(...) ma haine de Dieu, avec la certitude d'arriver à être le Chef incontesté de l'athéisme universel.
Cette définition s'applique comme un gant à Montini et encore mieux à Ratz... Montini serait-il ES... ?
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Les Mémoires d'un Anti-Apôtre
Les Mémoires d'un Anti-Apôtre
Où nous voyons comment le malheur travaille à fortifier les humains
...Mon intelligence nettement supérieure ne retenait que les valeurs et savait même critiquer en secret et avec un indéniable amusement les plus grands professeurs. Mon amour pour les doctrines athéismes, qui sont la base et le fondement du Parti, exaltait mon zèle, qui n'était pas petit.
Au bout de six ans d'études acharnées, l'oncle me convoqua, un soir, à son bureau. Jusque- là, il me recevait chez lui. Ce jour - là, je pus constater qu'il était bien un haut fonctionnaire de la police, comme je l'avais toujours supposé.
Il me fit une proposition brutale, propre, devait- il penser, à me bouleverser. Il me dit :
« Je vais vous envoyer maintenant pratiquer un athéisme militant et international. Vous devrez lutter contre toutes les religions, mais principalement contre la catholique, qui est la mieux structurée. Pour ce faire, vous allez entrer au séminaire et devenir prêtre catholique romain. »
Un silence, pendant lequel je laissai la joie me gagner tout en gardant une apparence de totale indifférence, fut ma seule réponse. L'oncle était content et ne le cachait pas. Avec le même calme, il continua :
« Pour pouvoir entrer au séminaire, vous allez retourner en Pologne, vous réconcilier avec votre famille adoptive et vous présenter à l'évêque. »
J'eus un bref mouvement de révolte. Depuis mes relations avec l'oncle, c'était la première fois que je ne me maîtrisais pas. Il en parut satisfait et même amusé.
« Ainsi, me dit - il, vous n'êtes pas tout-à-fait de marbre. »
Cette réflexion me rendit furieux et je répondis sèchement :
« Je le suis et le resterai quoi qu'il arrive. »
L'oncle paraissait détendu et même amusé, comme si ma carrière, ma vocation, mon avenir (et donc celui du Parti) ne dépendaient pas des décisions prises en ce jour.
Marie Carré
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Monique- Nombre de messages : 13758
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les Mémoires d'un Anti-Apôtre
Les Mémoires d'un Anti-Apôtre
Où nous voyons comment le malheur travaille à fortifier les humains
...Et l'oncle ajouta : « Un agent secret n'a pas de sang dans les veines, n'a pas de cœur, n'aime personne, même pas lui - même. Il est la chose du Parti qui peut le dévorer tout vivant et sans avertissement. Mettez-vous bien dans la tête que n'importe où vous serez, nous vous surveillerons et nous débarrasserons de vous à la première imprudence. Et bien entendu, si vous êtes en danger et même si il n'y a pas de votre faute, ne comptez par sur nous. Vous seriez désavoué «.
« La haine, me répondit-il, sauf la haine de Dieu, à l'exemple de Lénine, n'entre pas non plus dans nos services. J'ai besoin que vous soyez accepté par un véritable évêque de votre pays d'origine, la Pologne. Mais nous n'avons pas l'intention de vous faire faire vos études religieuses en ce pays. Non, vous serez envoyé de l'autre côté de l'Atlantique, mais ceci est confidentiel et vous jouerez l'étonnement quand vous recevrez cet ordre.
Je répondis : « Je sais tout cela, mais je me permets de demander pourquoi je dois manifester de l'affection à ma fausse famille. Je ne vous ai jamais caché la haine que j'éprouve pour eux. »
...Donc, il nous paraît plus prudent de vous faire étudier quelque part du côté du Canada, par exemple. Un autre motif nous anime, c'est que les séminaires européens sont beaucoup plus sévères que ceux d'Amérique. »
L'oncle poursuivit : « Je sais que vous pourriez supporter six ans de séminaire très sévère sans jamais sortir, là n'est pas la question. Nous avons besoin que vous connaissiez le monde et comme il peut être intelligent de lui parler pour lui faire perdre la foi, et, bien entendu, avec la certitude de n'être jamais soupçonné. Il ne nous servirait à rien d'envoyer des jeunes gens dans des séminaires s'ils devaient se faire prendre. Non, vous resterez prêtre jusqu'à la mort et vous conduirez en prêtre fidèle et chaste. Du reste, je vous connais, vous êtes un cérébral. »
Marie Carré
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Monique- Nombre de messages : 13758
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les Mémoires d'un Anti-Apôtre
ROBERT. a écrit:(...) ma haine de Dieu, avec la certitude d'arriver à être le Chef incontesté de l'athéisme universel.
Cette définition s'applique comme un gant à Montini et encore mieux à Ratz... Montini serait-il ES... ?
Je pense que nous pouvons enlever le ?
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Les Mémoires d'un Anti-Apôtre
.
Montini ES 1 = Montini, Espoin Soviétique No. 1
Montini ES 1 = Montini, Espoin Soviétique No. 1
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Les Mémoires d'un Anti-Apôtre
Les Mémoires d'un Anti-Apôtre
Où nous voyons comment le malheur travaille à fortifier les humains
Dès mon entrée au séminaire, je devais m'employer à découvrir comment détruire tout ce qu'on m'enseignait. Mais, pour ce faire, je devais étudier attentivement et intelligemment, c'est-à-dire sans passion, l'Histoire de l'Eglise. Je devais particulièrement ne jamais perdre de vue que la persécution ne sert à rien qu'à faire des martyrs dont les catholiques ont pu dire avec raison qu'ils sont une semence de chrétiens. Donc, pas de martyrs. Ne jamais oublier que toutes les religions sont basées sur la peur, la peur ancestrale, toutes sont nées de cette peur. Donc, supprimez la peur, vous supprimez les religions. Mais ce n'est pas suffisant.
Il ajouta : « Vous m'écrirez toutes les semaines, en style bref, pour m'indiquer tous les slogans que vous voudriez voir répandre dans le monde avec une courte explication des raisons qui vous auront guidé. Au bout d'un temps plus ou moins long, vous serez mis en action directe avec le réseau. C'est-à-dire que vous aurez dix personnes sous vos ordres qui en auront elles-mêmes chacune dix autres. Les dix personnes qui seront directement sous vos ordres ne vous connaîtront pas. Pour vous atteindre, il faudra qu'elles passent pas moi. Ainsi, vous ne serez jamais dénoncé. Nous avons déjà de nombreux prêtres dans tous les pays où sévit le catholicisme, mais vous ne vous connaîtrez jamais entre vous. L'un est évêque, peut-être entrerez-vous en rapport avec lui, cela dépendra du grade que vous atteindrez. Nous avons des observateurs partout et particulièrement des anciens qui dépouillent la presse du monde entier. Un résumé vous sera envoyé régulièrement. Nous saurons donc facilement quand vos propres idées auront fait leur chemin dans les esprits. Voyez-vous, une idée est bonne quand elle est reprise par un imbécile d'écrivain quelconque qui la présente comme sienne. Car rien n'est plus vaniteux qu'un écrivain. Nous comptons beaucoup sur eux et n'avons même pas besoin de les former. Ils travaillent pour nous sans le savoir, ou plutôt sans le vouloir. »
Je lui demandai comment je pourrais rester en relations avec lui si la guerre éclatait. Il avait tout prévu. Je recevrais en temps utile une lettre postée en pays libre et bien à l'abri des hostilités. Je reconnaîtrais cette lettre comme valable au fait qu'on me donnerait mon appellation secrète, soit : E.S. 1.025. E. S. voulait dire élève séminariste. Je fus donc amené à penser que le chiffre 1.025 était un numéro d'ordre. A mon grand étonnement j'avais vu juste.
« Ainsi donc, m'écriai-je, 1.024 prêtres ou séminaristes sont entrés dans cette carrière avant moi !» — « C'est bien cela », me répondit-il froidement.
Je n'avais rien à répondre. Pouvais-je dire que le Parti n'aboutirait à rien dans le domaine de l'athéisme tant que je ne serais pas à la tête de ce service-là ? J'en étais tellement persuadé que je remisai les 1.024 prédécesseurs dans la case des abonnés absents.
Marie Carré
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Monique- Nombre de messages : 13758
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les Mémoires d'un Anti-Apôtre
Monique a écrit:Il ajouta : « vous aurez dix personnes sous vos ordres qui en auront elles-mêmes chacune dix autres. Les dix personnes qui seront directement sous vos ordres ne vous connaîtront pas. Pour vous atteindre, il faudra qu'elles passent par moi. Ainsi, vous ne serez jamais dénoncé. Nous avons déjà de nombreux prêtres dans tous les pays où sévit le catholicisme, mais vous ne vous connaîtrez jamais entre vous. L'un est évêque, peut-être entrerez-vous en rapport avec lui, cela dépendra du grade que vous atteindrez. Nous avons des observateurs partout… Voyez-vous, une idée est bonne quand elle est reprise par un imbécile d'écrivain quelconque qui la présente comme sienne. Car rien n'est plus vaniteux qu'un écrivain. Nous comptons beaucoup sur eux et n'avons même pas besoin de les former. Ils travaillent pour nous sans le savoir, ou plutôt sans le vouloir.» .
Leur manière d’infiltration maçonnique, en mélangeant carotte et bâton, c’est-à-dire, orgueil et vanité, puissance et observation,
s’inspire directement d’un livre que j’ai lu il y a bien longtemps Tactique du diable. Ratz n'a plus à utiliser cette manière très secrète d'infiltration, occupant la tête de cet hydre monstrueux
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Les Mémoires d'un Anti-Apôtre
Les Mémoires d'un Anti-Apôtre
Où l'orgueil est exalté comme une qualité dominante et superbe
L'oncle m'invita à prendre connaissance de quelques dossiers secrets et vraiment passionnants. Bien que ces mémoires ne doivent jamais être publiés, je veux rester prudent et je ne parlerai donc pas de ces dossiers. J'en connais qui donneraient, encore aujourd'hui, une fortune pour pouvoir les photographier. J'en ris, car il suffirait d'inventer une machine capable de lire dans ma mémoire.
Toutes ces précautions sentaient la guerre derrière la porte. Je piaffais du désir de quitter l'Europe, car le bien de l'humanité eût été trop compromis par ma mort ou même seulement par l'abrutissement que procure le service militaire un peu prolongé.
L'oncle me fit revenir dans son bureau pour discuter politique internationale, mais je ne m'intéressais que médiocrement à cette science-là. L'oncle m'en fit le reproche en précisant que l'athéisme n'est qu'une branche de la politique. A part moi, je pensais que c'était la plus importante. Et l'oncle, qui paraissait entendre mes pensées ajouta :
« Vous avez raison de considérer l'athéisme comme primordial, comme fondamental, mais vous avez encore beaucoup à apprendre dans ce domaine. »
J'en convins avec la plus parfaite mauvaise foi. Et, tout en gardant mon impassibilité, j'ajoutai :
« Cependant j'ai une petite idée sur la direction générale qu'il faudrait donner à la lutte que nous entreprenons. »
« Au lieu de combattre le sentiment religieux, il faut l'exalter vers une direction utopique ». Un silence, il digérait. « Bon, dit - il, un exemple. »
« Il faut mettre dans la tête des hommes, et particulièrement des hommes d'église, de rechercher à n'importe quel prix une religion universelle où toutes les églises viendraient se fondre. Pour que cette idée prenne corps et vie, il faut inculquer aux gens pieux, et particulièrement aux catholiques romains, un sentiment de culpabilité concernant l'unique vérité dans laquelle ils prétendent vivre. »
« N'êtes - vous pas vous - même un peu utopique dans la deuxième partie de votre proposition ?» — « Non, non, du tout, répondis - je vivement. J'ai été catholique et très catholique, je veux dire très pieux et très zélé jusqu'à ma quatorzième année, et je crois qu'il est relativement facile de montrer aux catholiques qu'il y a de saintes gens chez les protestants, chez les musulmans, chez les juifs, etc.. etc.. » — « Admettons, me répondit - il, mais alors, quel sentiment auront les autres religions ?» — « Ce sera variable, dis-je, et je dois encore étudier cet aspect du problème, mais, pour moi, l'essentiel est d'atteindre profondément et définitivement l'église catholique. C'est elle la plus dangereuse. » — « Et comment verriez-vous cette église universelle vers laquelle vous voudriez les voir tous courir ?» — « Je la vois très simple, dis-je, elle ne pourra jamais être autrement que simple. Pour que tous puissent entrer, elle ne pourra retenir qu'une vague idée d'un Dieu plus ou moins créateur, plus ou moins bon, selon les jours. Et du reste, ce Dieu ne sera utile que dans les périodes de calamités. Alors, la peur ancestrale ! remplira ces temples-à, mais autrement ils seront plutôt vides.»
Marie Carré
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Monique- Nombre de messages : 13758
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les Mémoires d'un Anti-Apôtre
« Il faut mettre dans la tête des hommes, et particulièrement des hommes d'église, de rechercher à n'importe quel prix une religion universelle où toutes les églises viendraient se fondre. Pour que cette idée prenne corps et vie, il faut inculquer aux gens pieux, et particulièrement aux catholiques romains, un sentiment de culpabilité concernant l'unique vérité dans laquelle ils prétendent vivre. »
Stratégie employée par Montini, et continué par Ratzinger.
Que de demande de pardon envers les ennemis de Dieu ils ont fait... et cette religion universelle, ils en sont les meilleurs promoteurs
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Les Mémoires d'un Anti-Apôtre
.
Un Dieu "drabe" à géométrie variable (plus ou moins bon; plus ou moins créateur, dont on se sert pour les calamités), pour une religion à
géométrie variable avec un ramassis de "saintes gens" protestantes, musulmanes, juives, etc, etc. N’est-ce pas ce que sont devenus les
temples montiniens qui servent à la fois aux modernistes et musulmans. Quant à servir aux juifs, je pense que ce sera un peu plus long, à
moins que quelqu’un ne découvre sur le net un exemple patent. Peut-être notre vidéaste expert ?
Un Dieu "drabe" à géométrie variable (plus ou moins bon; plus ou moins créateur, dont on se sert pour les calamités), pour une religion à
géométrie variable avec un ramassis de "saintes gens" protestantes, musulmanes, juives, etc, etc. N’est-ce pas ce que sont devenus les
temples montiniens qui servent à la fois aux modernistes et musulmans. Quant à servir aux juifs, je pense que ce sera un peu plus long, à
moins que quelqu’un ne découvre sur le net un exemple patent. Peut-être notre vidéaste expert ?
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Les Mémoires d'un Anti-Apôtre
Les Mémoires d'un Anti-Apôtre
Où l'orgueil est exalté comme une qualité dominante et superbe
L'oncle réfléchit un bon moment, puis me dit : « Je crains que le clergé catholique ne voie rapidement le danger et ne soit hostile à votre projet. » Je répondis vivement : « C'est bien ce qui s'est produit jusqu'à présent. Mon idée a déjà été lancée dans les airs par des non catholiques et cette église a toujours fermé sa porte à pareil programme. C'est justement pourquoi j'ai voulu étudier la façon de lui faire changer d'avis. Je sais que ce ne sera pas facile, qu'il faudra y travailler pendant vingt ou même cinquante ans, mais que nous devons y arriver. » — « Par quels moyens ? »
— « Des moyens nombreux et subtils. Je vois l'église catholique comme une sphère. Pour la détruire, il faut donc l'attaquer en de nombreux petits points jusqu'à ce qu'elle ne ressemble plus à rien. Il faudra savoir être très patients. J'ai des tas d'idées qui peuvent paraître, au premier abord, mesquines et puériles, mais je soutiens que l'ensemble de ces mesquines puérilités deviendra une arme invisible d'une grande efficacité. »
Quand vint le moment de me présenter à nouveau au bureau de l'oncle, mon cœur battait un peu plus vite, mais ce n'était pas désagréable. L'important est que personne ne pût s'en apercevoir.
L'oncle me regarda longuement, puis me dit avec un petit sourire que son chef voulait me connaître. Comme il était certain qu'un si haut personnage ne se dérangerait pas pour me notifier son mécontentement, je ne fus pas du tout impressionné par cette convocation.
Mais, par contre, je fus horrifié par l'aspect extérieur de ce fameux « chef ». Horrifié est bien le mot qui convient et, trente ans après, il me suffit de fermer les yeux pour le revoir et le sentir. Il avait une telle « présence » que les autres n'étaient plus que des marionnettes. Déjà, je déteste cette sensation-là, mais il faut ajouter que cette « présence » était celle d'un monstre. Comment peut-on accumuler la brutalité, la grossièreté, la ruse, le sadisme, la vulgarité ?.. Cet homme devait certainement être de ceux qui vont dans les prisons se délecter des tortures. Or, i j'ai un profond dégoût pour la cruauté qui est, j'en suis sûr, signe de faiblesse. Et comme je méprise toutes les faiblesses, comment pourrais-je jamais accepter que l'oncle se montrât si servile devant la brute qui nous recevait ?
Marie Carré
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Monique- Nombre de messages : 13758
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les Mémoires d'un Anti-Apôtre
(...)je fus horrifié par l'aspect extérieur de ce fameux « chef ».
Un démon à face humaine ?
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Les Mémoires d'un Anti-Apôtre
Les Mémoires d'un Anti-Apôtre
Où l'orgueil est exalté comme une qualité dominante et superbe
La brute n'était pas un idiot. Il entendrait parler de mon travail, cela j'en étais certain. Je connaissais trop bien la vulnérabilité des chrétiens pour douter de mon succès futur. Je crois que cette vulnérabilité peut s'intituler : « charité ». Au nom de cette sacro - sainte charité, on peut leur inoculer n'importe quel remords. Et le remords est toujours un état de moindre résistance. C'est à la fois médical et mathématique, ce qui pourtant ne va pas ensemble, mais moi, je mariais ces deux données.
Où l'art de jouer la comédie de la modestie rencontre un obstacle parfaitement humble
A vingt et un ans, après avoir vécu six ans solitaire, en étudiant pauvre et ambitieux, il fallait que je redevienne un jeune homme affectueux, prévenant, obéissant et pieux... plus que pieux : brûlant d'entrer au séminaire.
Une jolie comédie pour mes débuts. Je pensais que j'arriverais à tromper ma soi-disant mère, mais le docteur ?
Je craignais réellement son diagnostic. Cet homme était peut-être le seul dont j'aie jamais eu peur dans ma vie. Pourtant il fallait à tout prix, à n'importe quel prix, le mettre dans ma poche. Non pas que je n'eusse pu entrer au séminaire sans son appui, mais, pour me prouver ma force, je ne devais jamais être soupçonné. Le docteur était pour moi comme un test de ma propre valeur.
Je sonnai « chez moi » vers six heures, de façon à passer une petit heure avec elle, avant son retour à lui.
Ce fut elle qui m'ouvrit. Elle avait beaucoup vieilli et n'était même pas fardée. Elle paraissait malade. Elle se mit à trembler, puis à pleurer. Les femmes ne sont vraiment à leur place que dans des harems où les hommes vont les voir seulement en cas de nécessité absolue.
Je demandai pardon pour mon long silence, espérant que la question du repentir serait ainsi rapidement réglée, puis oubliée, avant que le docteur ne rentrât. Aucune envie de manifester un repentir mâle, devant un vrai mâle.
Avec elle, je savais qu'on arriverait rapidement à la joie des retrouvailles et des projets d'avenir. Comme elle ne pouvait pas avoir de plus grand désir que celui de me voir prêtre catholique, je lui fis part tout de suite de mon irrésistible vocation.
La pauvre sotte était tellement heureuse que je lui aurais fait avaler n'importe quoi.
Comme nous nagions dans la piété la plus sirupeuse, le docteur rentra chez lui. J'étais soulagé de voir arriver un être raisonnable.
Mais je sus tout de suite qu'il ne me croyait pas. Ainsi la partie serait plus difficile à jouer et donc plus amusante.
Je me devais de convaincre mon faux père. Je devais tout au moins l'acculer à faire semblant.
Mais cette première soirée fut plutôt pénible. Le docteur est un des rares hommes vraiment intelligents qui se soient trouvés sur mon chemin. Le jeu n'en était que plus voluptueux.
Marie Carré
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Monique- Nombre de messages : 13758
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Re: Les Mémoires d'un Anti-Apôtre
Les Mémoires d'un Anti-Apôtre
Où l'art de jouer la comédie de la modestie rencontre un obstacle parfaitement humble
Le lendemain, je demandai une audience à l'évêque. Ma fausse mère le connaissait depuis son enfance. Il me reçut gentiment, mais sans enthousiasme.
Cependant, il me pria de me présenter au curé de ma paroisse ainsi qu'à un religieux réputé pour avoir reçu le don du discernement des esprits. Ce charabia veut simplement dire que ce bonhomme pense être capable de détecter toutes les fausses vocations, depuis les simplement imaginaires jusqu'aux franchement perverses.
Je me rendis d'abord chez mon curé, un brave homme tout simple. Il avait envie de voir fleurir une vocation sur sa paroisse et m'aurait donné tout ce qu'il possédait, c'est-à-dire presque rien, pour fêter cette heureuse nouvelle.
...Je priai ma fausse mère d'inviter l'ecclésiastique à dîner. Ce fut délicieux, car l'homme avait une âme d'enfant et, devant ce phénomène rare, mais très apprécié dans les procès de canonisation, le docteur se sentait malade. Comment un honnête chrétien peut-il résister aux saints ?
J'étais donc fort réconforté quand je me rendis chez le religieux dont on vantait la perspicacité.
Notre entrevue fut très longue, mais je finis par y prendre goût. Je parlais avec facilité et m'écoutais avec satisfaction. Bien entendu, je manifestais la plus exquise modestie. C'est du reste une soi-disant vertu très facile à imiter. C'est même un jeu des plus amusants. Et j'étais un as de la modestie, ainsi que de beaucoup d'autres comédies.
Je me gardai de parler d'une soi-disante apparition de Saint - Antoine de Padoue. Ainsi, au cas où ma mère lui aurait
dévoilé ce fait, il serait édifié de me voir le taire.
Cependant, je fus quand même fier de lui raconter que je n'avais jamais connu de femme et me désintéressais tout à fait de ce sexe tout juste utile à procréer. Je pense que ce pouvait être une marque certaine de vocation. Car je pouvais employer ce mot de vocation pour le métier que j'avais choisi dans le cadre du Parti et mon indifférence pour les femmes y devenait aussi une sorte de prédestination. Apôtre ou anti-apôtre ne doit épouser que son apostolat. Je fus donc très simplement éloquent chaque fois que le mot d'apostolat revenait dans la conversation. Il devait paraître évident que je serais un prêtre très zélé.
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Monique- Nombre de messages : 13758
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Re: Les Mémoires d'un Anti-Apôtre
Les Mémoires d'un Anti-Apôtre
Où l'art de jouer la comédie de la modestie rencontre un obstacle parfaitement humble
Ce religieux me tendit plusieurs pièges, notamment il essaya de me faire mentir. Enfantin ! Un homme intelligent sait que le mensonge ne doit être employé que le plus rarement possible.
Et même quand je me sens obligé de dire des mensonges, j'ai trop de mémoire pour me couper en dévoilant la vérité. Non, un bon mensonge doit simplement devenir vérité pour celui qui l'a créé et donc aussi pour tous ses interlocuteurs.
Je crois qu'il est bon de paraître parfois comme un homme faible et vulnérable. Les gens en place sont alors tout heureux de vous protéger. J'insistai même en disant que ce serait le remords de toute ma vie, tout en laissant entendre que ma mère se sentait récompensée par ma vocation sacerdotale.
Plus le temps passait, plus notre conversation devenait cordiale. J'étais très satisfait et nous nous quittâmes bons amis.
Plusieurs jours passèrent dans le silence, comme si l'Eglise n'était pas pressée d'avoir un séminariste de plus.
Pour ma part, je travaillais avec ardeur aux prochaines directives qui devaient atteindre le monde entier, via la Russie.
Quand, enfin, je fus convoqué à l'évêché. Et là, la terre s'ouvrit devant moi, car l'évêque me dit tout tranquillement que le religieux pensait que je n'avais pas la vocation.
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Monique- Nombre de messages : 13758
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Re: Les Mémoires d'un Anti-Apôtre
Les intrus à Rome ne s’y prennent pas autrement pour faire avaler leurs couleuvres gigantesques…Monique a écrit: (...)un bon mensonge doit simplement devenir vérité pour celui qui l'a créé et donc aussi pour tous ses interlocuteurs.(Es 1025]
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
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Re: Les Mémoires d'un Anti-Apôtre
Le mensonge à force d'être répété, devient dans les esprits une vérité...
C'est le coup de maitre de satan
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gabrielle- Nombre de messages : 19796
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Re: Les Mémoires d'un Anti-Apôtre
Les Mémoires d'un Anti-Apôtre
Où un ambitieux programme anti-chrétien conduit d'abord à l'assassinat
Ma mère tomba malade et il fallut la mettre en observation à l'hôpital.
Mon père, par un bizarre réflexe de pitié, je suppose, joua de la gamme « gentillesse » avec moi. Je lui donnai la réplique avec beaucoup de dignité. Il me demanda ce que je comptais faire. Je lui répondis que je n'abandonnerais pas, mais que je choisirais de faire ma médecine si vraiment l'Eglise ne voulait pas de moi.
Bien sûr, j'avais envoyé un télégramme urgent à l'oncle. Par l'intermédiaire du prêtre qui me servait de boîte aux lettres, la réponse vint rapidement. Elle était brève et ne me surprit qu'à moitié. Elle disait : « Supprimez l'obstacle.
En l'occurrence, je discutai longuement avec moi-même pour savoir si je devais simuler un accident ou plutôt un arrêt du cœur. En bref, devais-je semer l'inquiétude, ou simplement prouver ma docilité ?
Je pensai qu'il valait mieux procéder à cette liquidation en dehors du couvent. Je priai mon correspondant d'inviter le religieux chez lui, sous n'importe quel prétexte. Heureusement, ces deux hommes se connaissaient.
En attendant cette seconde entrevue, je fignolais mon vrai travail. J'y disais ceci :
Il est très important que les chrétiens prennent conscience du scandale que représente la division de l'Eglise. Car il y a trois sortes de chrétientés : la catholique, plusieurs orthodoxes et quelques trois cents sectes protestantes.
Faire état de la dernière prière de Jésus de Nazareth, prière jamais exaucée : « Soyez UN comme mon Père et moi sommes UN ».
Cultiver un lancinant remords à cet égard, particulièrement chez les catholiques.
Faire ressortir que tout est la faute des catholiques qui font eux-mêmes, par leur intransigeance, les schismes et les hérésies.
Arriver au point que le catholique se sente tellement coupable qu'il veuille réparer à n'importe quel prix. Lui suggérer qu'il doit rechercher lui-même tout ce qui peut rapprocher des protestants (et des autres aussi) sans nuire au Credo. Ne garder que le Credo.
Et encore... attention. Le Credo doit subir une infime modification. Les catholiques disent : « Je crois à l'Eglise catholique », les protestants disent : « Je crois à l'Eglise universelle ». C'est la même chose. Le mot catholique veut dire : universel. Du moins, il voulait le dire à l'origine. Mais, au cours des âges, le mot « catholique » a pris une signification plus profonde. C'est presque un mot magique. Et je dis que ce mot, il faut le supprimer du Credo, pour un plus grand bien, c'est - à - dire l'union avec les protestants.
En plus, il faudra que chaque catholique fasse l'effort de rechercher ce qui pourrait faire plaisir aux protestants, étant bien entendu que la Foi et le Credo ne sont pas en cause, ne le seront jamais. Toujours diriger les esprits vers une plus grande charité, une plus grande fraternité.
Ne jamais parler de Dieu, mais de la grandeur de l'homme. Transformer petit à petit le langage et les mentalités. L'homme doit passer en premier. Cultiver la confiance en l'homme qui prouvera sa propre grandeur en fondant l'Eglise universelle où viendront se fondre toutes les bonnes volontés. Faire ressortir que la bonne volonté de l'homme, sa sincérité, sa dignité ont beaucoup plus de valeur qu'un Dieu toujours invisible.
Montrer que le cadre de luxe et d'art qui enveloppe les églises catholiques et orthodoxes est en horreur aux protestants, aux juifs et aux musulmans. Suggérer que ce cadre inutile vaut la peine d'être supprimé pour un plus grand bien.
Exciter un zèle iconoclaste. Les jeunes doivent démolir tout ce fatras : statues, images, reliquaires, ornements sacerdotaux, orgues, cierges et lampes, vitraux et cathédrales, etc.. etc..
Il sera bon également qu'une prophétie soit lancée dans le monde entier qui dise : « Vous verrez les prêtres mariés et la messe en langue vulgaire ».
Je me souviens avec joie d'avoir été le premier à dire ces choses en 1938.
La même année, je poussai les femmes à demander le sacerdoce. Et je préconisai une messe, non pas paroissiale, mais familiale, dite à la maison, par les père et mère, avant chaque repas.
Marie Carré
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Monique- Nombre de messages : 13758
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Re: Les Mémoires d'un Anti-Apôtre
Les Mémoires d'un Anti-Apôtre
Où un ambitieux programme anti-chrétien conduit d'abord à l'assassinat
Comme je finissais de transcrire en code tout ce programme, mon ami m'informa que le religieux lui rendrait visite le lendemain.
Je ne me décourageai pas, mais attaquai avec douceur cet homme certainement intègre. Je lui fis remarquer qu'il commettait presque un assassinat en me refusant la prêtrise. Et j'insistai pour savoir les motifs de cette attitude. Mais il me répondit qu'il n'avait pas de motifs, que simplement le Seigneur lui donnait des lumières sur les âmes, et que la mienne n'était pas propre à entrer dans le sacerdoce.
J'avoue que je m'énervai. Cette réponse n'en était pas une. Mais je finis par croire qu'il ne mentait pas. En vérité, il n'avait aucun motif précis pour me rejeter dans le néant, excepté une espèce de flair tout ce qu'il y a de peu scientifique. Le plus énorme, c'est qu'il ne paraissait pas du tout conscient de la gratuité de son action. Il semblait nager en pleine magie.
Je l'informai que j'étais décidé à me présenter ailleurs. Il me répondit, avec son sourire angélique, que j'avais tort de m'obstiner. Je lui dis que je serais capable de lui ôter la vie si ce geste pouvait me faire entrer au séminaire. Il me répondit qu'il le savait. Là, je fus vraiment stupéfait. Et nous restâmes un long moment à nous regarder. Puis, il reprit la parole pour dire :
« Vous ne savez pas ce que vous faites ».
J'avoue qu'à cet instant, j'aurais voulu fuir à l'autre bout du monde. Cet homme avait un pouvoir que je ne m'expliquais pas.
Alors je me levai et provoquai la mort sans blessures. Les hommes de ma valeur avaient tous eu la chance de subir un entraînement spécial dont les précieux secrets nous venaient du Japon. Ayant donc provoqué en deux gestes rapides (mais nécessitant un long entraînement) la mort sans blessure de celui qui avait eu l'audace presque comique de se dresser face au marxisme-léninisme (en d'autres termes face à l'avenir) je rentrai paisiblement chez moi. Le décès serait normalement signalé. Cause : arrêt du cœur.
Le lendemain, mon corps était couvert de petits boutons. J'étais furieux, car c'était un signe de faiblesse, signe que mon foie n'avait pas supporté cette tension. Stupide.
Puis, je me félicitai, car, mon père crut que je souffrais vraiment de ne pas entrer au séminaire et prit la peine d'aller plaider ma cause auprès de l'évêque. Avec succès.
Marie Carré
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