Les Gloires de Marie (complet)
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Re: Les Gloires de Marie (complet)
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CHAPITRE IIVita, dulcedo.
Notre vie, notre douceur.MARIE, NOTRE VIE, NOTRE DOUCEURIMarie est notre vie, parce qu'elle nous obtient le pardon de nos péchés.
(suite)
...C'est avec raison, enfin, comme le remarque Innocent III, que Marie est comparée à l'aurore dans ce passage du Cantique : Quelle est celle-ci qui s'avance comme une aurore naissante ? Car la naissance de Marie mit fin au règne des vices, comme l'aurore met fin aux ombres de la nuit. Ainsi parle ce pontife. Or, le changement opéré autrefois dans le monde par cette bienheureuse naissance, se reproduit dans toute âme où naît la dévotion à Marie : elle en bannit les ténèbres du péché et guide ses pas dans la voie des vertus. De là l'exclamation de saint Germain : " O Mère de Dieu, votre protection nous donne l'immortalité ; votre intercession, c'est la vie. " Le même saint assure que le nom de Marie, dans la bouche de celui qui le prononce avec affection, est le signe de la vie, ou du moins le présage d'un prompt retour à la vie.
Sur les paroles du Cantique de Marie : Voici qu'à parti de ce moment toutes les nations m'appelleront bienheureuse, saint Bernard s'écrie : Oui, ô ma Souveraine, vous serez proclamée bienheureuse par tous les hommes, parce que votre intercession assure à tous vos serviteurs la vie de la grâce et la gloire céleste. En vous les pécheurs trouvent le pardon, les justes la persévérance, et ensuite la vie éternelle. - Ne perds donc pas confiance, ô pécheur, dit le pieux Bernardin de Bustis ; ne te décourage point, quand même tu te serais souillé de toutes les iniquités, mais recours avec assurance à cette glorieuse Reine ; tu la trouveras toujours les mains pleine de miséricorde, et plus désireuse de te combler de ses dons, que toi-même de les recevoir.
Un titre encore qui convient à Marie, selon saint André de Crète…
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
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Re: Les Gloires de Marie (complet)
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A suivre : EXEMPLE.
CHAPITRE IIVita, dulcedo.
Notre vie, notre douceur.MARIE, NOTRE VIE, NOTRE DOUCEURIMarie est notre vie, parce qu'elle nous obtient le pardon de nos péchés.
(suite)
…Un titre encore qui convient à Marie, selon saint André de Crète, c'est celui de Caution ou de Gage de notre réconciliation avec Dieu. Et, en effet, quand les pécheurs s'adressent à Marie, pour être réconciliés avec Dieu, non content de leur promettre leur pardon, Dieu leur en donne même un gage ; et ce gage n'est autre que Marie elle-même qu'il nous a donnée pour Avocate : tout pécheur qui se réfugie auprès d'elle, obtient par son entremise le pardon de ses fautes en vertu des mérites de Jésus-Christ.
D'après la révélation faite par un ange à sainte Brigitte, les prophètes étaient ravis de joie dans la prévision que, fléchi par l'humilité et la pureté de Marie, Dieu allait faire grâce aux pécheurs, et recevoir dans son amitié ceux qui auraient provoqué sa colère.
Aucun pécheur ne doit jamais craindre d'être repoussé par Marie, quand il implore sa pitié ; non, car elle est une Mère de miséricorde, et, à ce titre, elle désire sauver les plus misérables.
Marie est pour nous une Arche du salut, dit saint Bernard ; quiconque s'y réfugie, échappera au naufrage de la damnation éternelle. Dans l'arche de Noé les brutes même furent à couvert des eaux du déluge ; sous le manteau de Marie, les pécheurs même trouvent le salut.
Sainte Gertrude vit un jour cette clémente Reine qui tenait son manteau ouvert : une multitude de lions, d'ours, de tigres et d'autres bêtes féroces, s'y étaient réfugiés ; et, bien loin de les chasser, Marie les retenait autour d'elle et les caressait doucement.
Cet emblême apprit à la sainte que Marie ne repousse pas les pécheurs, si enfoncés soient-ils dans la fange du vice, mais qu'elle les accueille avec tendresse et les met à l'abri de la mort éternelle. Entrons donc dans cette Arche, courons nous réfugier sous le manteau de Marie ; elle se gardera bien de nous rejeter, elle nous sauvera infailliblement.
A suivre : EXEMPLE.
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Louis- Admin
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Re: Les Gloires de Marie (complet)
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A suivre : PRIERE.
CHAPITRE IIVita, dulcedo.
Notre vie, notre douceur.MARIE, NOTRE VIE, NOTRE DOUCEURIMarie est notre vie, parce qu'elle nous obtient le pardon de nos péchés.
(suite)
EXEMPLE
Le père Bovio raconte l'admirable conversion d'une femme de mauvaise vie nommée Hélène. Étant entrée un jour sans intention dans une église, et y ayant entendu un sermon sur la dévotion du Rosaire, elle avait fait l'emplette d'un chapelet en retournant chez elle ; mais le tenait caché par respect humain. Elle se mit néanmoins à le réciter ; et, quoique ce fût d'abord sans dévotion, la très sainte Vierge lui fit goûter tant de consolations et de douceurs dans cet exercice, qu'elle ne pouvait plus s'en détacher. Elle conçut en même temps une vive horreur de ses désordres, au point d'un perdre le repos, et elle se vit ainsi comme forcée d'aller se confesser ; ce qu'elle fit avec tant de contrition, que le confesseur en était étonné. Après sa confession, elle alla se prosterner au pied d'un autel de Marie, pour remercier son Avocate ; elle y récita le Rosaire, et la Mère de Dieu, faisant parler la statue, lui dit : " Hélène, tu assez offensé Dieu et moi ; désormais change de conduite et tu auras une bonne part dans mes faveurs ". La pauvre pécheresse toute confuse, répondit : " Ah ! Vierge sainte, il est vrai que jusqu'ici j'ai été une scélérate, mais vous qui pouvez tout, aidez-moi ; je me donne à vous, et je veux employer le reste de ma vie à faire pénitence de mes péchés."
Avec le secours de Marie, Hélène distribua aux pauvres tout ce qu'elle possédait, et se livra à une pénitence rigoureuse. Elle éprouva de terribles tentations, mais, sans faire autre chose que de se recommander à la Mère de Dieu, elle remportait toujours la victoire. Elle alla jusqu'à recevoir beaucoup de grâces surnaturelles, telles que visions, révélations, don de prophétie. Enfin, à sa mort, qui lui fut annoncée par Marie plusieurs jours d'avance, la bienheureuse Vierge vint la visiter elle-même avec son divin Fils ; et, lorsque cette pécheresse expira, on vit son âme, sous la forme d'une belle colombe, s'envoler aux cieux.
A suivre : PRIERE.
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Louis- Admin
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Re: Les Gloires de Marie (complet)
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A suivre : II : Marie est encore notre vie, parce qu'elle nous obtient la persévérance.
CHAPITRE IIVita, dulcedo.
Notre vie, notre douceur.MARIE, NOTRE VIE, NOTRE DOUCEURIMarie est notre vie, parce qu'elle nous obtient le pardon de nos péchés.
(suite)
PRIÈRE
Voici, ô Mère de mon Dieu, mon unique espérance, Marie ! voici à vos pieds un malheureux pécheur qui implore votre pitié. Toute l'Église et tous les fidèles vous proclament le Refuge des pécheurs ; vous êtes donc mon refuge, c'est à vous de me sauver. Vous savez, vous dirai-je avec Guillaume de Paris, combien votre divin Fils désire notre salut. Vous savez ce que Jésus-Christ a souffert pour me sauver ; ô ma Mère, je vous présente les souffrances de Jésus : le froid qu'il endura dans l'étable de Bethléem, les pas qu'il fit dans le voyage d'Égypte, ses fatigues, ses sueurs, le sang qu'il répandit, la douleur qui le fit expirer à vos yeux sur la croix. Montrez, en me secourant, que vous aimez ce Fils adorable, puisque c'est au nom de votre amour pour lui que je vous prie de me secourir. Tendez la main à un malheureux qui est tombé, et qui vous supplie d'avoir pitié de lui.
Si j'étais un saint, je ne vous demanderais pas miséricorde ; mais parce que je suis un pécheur, j'ai recours à vous, qui êtes la Mère des miséricordes. Je sais que votre coeur compatissant trouve sa consolation à aider les misérables, quand leur obstination ne vous empêche pas de les aider ; consolez donc votre coeur compatissant et consolez-moi, aujourd'hui que vous avez occasion de sauver un malheureux condamné à l'enfer, aujourd'hui que vous pouvez m'aider, puisque je ne veux pas être obstiné. Je me remets entre vos mains : dites-moi ce que j'ai à faire, et obtenez-moi la force de l'exécuter ; je suis résolu de faire tout ce qui est en mon pouvoir, pour rentrer dans l'amitié de Dieu.
Je me réfugie sous votre manteau ; Jésus veut que j'aie recours à vous ; il veut que, pour votre gloire et pour la sienne, puisque vous êtes ma Mère, je sois redevable de mon salut, non seulement à son sang, mais encore à vos prières. C'est lui qui m'envoie auprès de vous, pour que vous me secouriez. O Marie, me voici, je recours à vous, et je mets en vous ma confiance ; vous qui priez pour tant d'autres, priez aussi, dites au moins une parole pour moi ; dites à Dieu que vous voulez mon salut, et Dieu me sauvera certainement ; dites-lui que je suis à vous, je ne vous demande pas autres chose.
A suivre : II : Marie est encore notre vie, parce qu'elle nous obtient la persévérance.
Dernière édition par Louis le Mer 02 Déc 2009, 2:48 pm, édité 1 fois (Raison : correction du « à suivre »)
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Louis- Admin
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Re: Les Gloires de Marie (complet)
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CHAPITRE IIVita, dulcedo.
Notre vie, notre douceur.MARIE, NOTRE VIE, NOTRE DOUCEURIIMarie est encore notre vie, parce qu'elle nous obtient la persévérance.
La persévérance finale est un don de Dieu, don si excellent, que, comme l'a déclaré le Concile de Trente, il est purement gratuit, nous ne saurions le mériter ; néanmoins, selon l'enseignement de saint Augustin, Dieu l'accorde à tous ceux qui le lui demandent ; et suivant le père Suarez, on l'obtient infailliblement, si l'on a soin de le solliciter jusqu'à la fin de la vie ; car, dit Bellarmin, la persévérance doit être demandée tous les jours, pour être obtenue tous les jours. Or, s'il est vrai, et je le tiens pour certain, et c'est le sentiment aujourd'hui commun ; s'il est vrai, dis-je, que toutes les grâces qui nous viennent de Dieu, passent par les mains de Marie, il sera également vrai que nous ne pouvons espérer et obtenir la grâce suprême de la persévérance, si ce n'est par l'entremise de Marie. Et nous l'obtiendrons indubitablement, si nous la lui demandons toujours avec confiance; c'est la récompense qu'¬elle promet à tous ceux qui la servent fidèlement en cette vie : Ceux qui me glorifient auront la vie éternelle. Ces paroles lui sont appliquées par la sainte Eglise.
Pour conserver la vie de la grâce, il faut que nous ayons la force de résister à tous les ennemis de notre salut ; or, cette force ne s'obtient que par le moyen de Marie ; Le don de force est entre mes mains, dit Marie ; Dieu me l'a remis afin que je le dispense à mes serviteurs. Par moi règnent les rois ; soutenus par moi, mes dévots règnent sur la terre en commandant à tous leurs sens et à toutes leurs passions, et ils se rendent ainsi dignes de régner éternellement dans le ciel. Oh ! de quelle force victorieuse sont revêtus les sujets de cette grande Reine pour leurs luttes avec l'enfer ! A Marie convient ce passage des cantiques : Votre cou est comme la tour de David, munie de travaux avancés, et où l'on voit suspendus mille boucliers et toute l'armure des vaillants. Pour ceux qui l'aiment et qui l'invoquent dans le combat, elle est en effet pareille à une tour environnée de puissants moyens de défense ; ils trouvent en elle tous les boucliers et toutes les armes dont ils ont besoin pour repousser les attaques de Satan.
Pour la même raison, la très sainte Vierge se dit semblable au platane qui s'élève le long de la route, au bord d'un courant d'eau. Le platane est un nouvel emblème de la protection dont Marie favorise ceux qui se réfugient auprès d'elle ; car, selon la remarque du cardinal Hugues, cet arbre a des feuilles en forme de boucliers. Le bienheureux Amédée donne une autre explication : comme le feuillage du platane met les voyageurs à couvert du soleil et de la pluie, ainsi, dit-il, Marie nous offre sous son manteau royal un abri contre l'ardeur des passions et la violence des tentations.
Malheur aux âmes qui se privent…
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Louis- Admin
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Notre vie, notre douceur.MARIE, NOTRE VIE, NOTRE DOUCEURI IMarie est encore notre vie, parce qu'elle nous obtient la persévérance.
(suite)
…Malheur aux âmes qui se privent de cet abri salutaire, en négligeant d'honorer Marie et de l'invoquer dans les occasions dangereuses ! Si le soleil cessait de paraître, dit saint Bernard, que deviendrait le monde, sinon un chaos de ténèbres et un lieu plein d'horreur? Qu'une âme perde la dévotion à Marie aussitôt elle sera remplie de ténèbres, et de ces ténèbres dont l'Esprit-Saint dit qu'elles permettent aux bêtes sauvages de rôder en toute liberté. Dès qu'une âme n'est plus éclairée de la divine lumière, la nuit s'y fait et elle devient le repaire de tous les péchés et des démons. De là ce cri de saint Anselme : "Malheur à ceux qui méprisent la lumière du Soleil," c'est-à-dire la dévotion envers Marie !
Saint François de Borgia craignait avec raison pour la persévérance de ceux en qui il ne trouvait pas une dévotion particulière envers la bienheureuse Vierge. S'entretenant un jour avec des novices, il voulût savoir d'eux à quel saint chacun était surtout dévot, et s'apercevant que quelques-uns manquaient de cette dévotion spéciale à Marie, il avertit le maître des novices de surveiller plus attentivement ces pauvres jeunes gens ; or, qu'arriva-t-il ? tous perdirent malheureusement leur vocation et quittèrent l'institut.
Ce n'est donc pas à tort que saint Germain proclame Marie la Respiration des chrétiens ; en effet, comme le corps ne peut vivre sans respirer, de même l'âme ne peut vivre sans recourir et se recommander à cette divine Mère, par le moyen de qui nous nais- sons à la vie de la grâce et nous la conservons sûrement. Voici les propres termes du saint : "De même que la respiration n'est pas seulement le signe, mais encore la cause de la vie corporelle ; ainsi le nom de Marie, que les serviteurs de Dieu ont sans cesse sur les lèvres, est tout à la fois une preuve qu'ils ont la vie spirituelle, et un moyen qui produit et conserve en eux cette vie, et leur attire toute sorte de biens."
Alain de la Roche pensa un jour se perdre, faute de s'être recommandé à Marie dans une violente tentation ; mais la sainte Vierge lui apparut, et, afin qu'une autre fois il se tint mieux sur ses gardes, elle lui donna un soufflet, en lui disant : "Si tu m'avais invoquée, tu ne te serais pas trouvé dans ce péril."
D'autre part, la Reine du ciel…
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Louis- Admin
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(suite)
…D'autre part, la Reine du ciel nous adresse ces paroles : Heureux celui qui écoute ma voix, et qui a soin de venir sans cesse frapper à la porte de ma miséricorde, et réclamer de moi lumière et secours !— Marie s'emploie de grand cœur à procurer à ceux qui l'invoquent ainsi tous les secours nécessaires pour sortir du vice et marcher dans la voie de la vertu. De là les beaux titres de Lune, d'Aurore et de Soleil que lui donne Innocent III : Lune pour le malheureux plongé dans la nuit du péché, elle lui fait voir l'état de damnation où il se trouve ; Aurore, c'est-à-dire, avant-courrière du soleil, pour l'âme qui se reconnaît déjà, elle l'aide à sortir du péché et à entrer dans l'amitié de Dieu ; Soleil, enfin, pour l'âme en état de grâce, elle l'empêche de tomber de nouveau dans quelque précipice.
Les docteurs appliquent à Marie les paroles de l'Ecclésiastique : Ses liens sont des liens salutaires.— La sainte Vierge lie ses serviteurs par ses exemples et ses secours, dit Richard de Saint-Laurent, de peur qu'ils n'aillent s'égarer dans les voies du vice. Saint Bonaventure explique dans le même sens cet autre texte, qu'on lit dans l'office de Marie : Je me tiens au milieu des saints. La divine Mère, dit-il, ne se tient pas seulement au milieu des saints, mais elle maintient les saints afin qu'ils ne retournent pas en arrière; elle soutient leurs vertus, afin qu'ils ne viennent pas à défaillir ; et elle contient les démons, afin qu'ils n'en reçoivent aucun dommage.
Il est dit des serviteurs de Marie, qu'ils sont couverts d'un double vêtement. Selon Cornelius, cela signifie que Marie orne ses fidèles serviteurs des vertus de son divin Fils et des siennes propres ; et protégés par ce double vêtement, ils conservent la sainte persévérance.
Aussi saint Philippe…
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Louis- Admin
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(suite)
…Aussi saint Philippe de Neri ne se lassait pas de répéter à ses pénitents : "Mes enfants, si vous désirez la persévérance, soyez dévots à la sainte Vierge," Le saint frère Jean Berchmans, de la Compagnie de Jésus, disait pareillement : "Celui qui aime Marie, aura la persévérance." Ici vient à propos la belle réflexion de Rupert sur la parabole de l'Enfant prodigue : Si ce jeune étourdi eût eu encore sa mère, dit-il, ou bien il n'aurait jamais quitté la maison paternelle, ou bien il y serait revenu beaucoup plus tôt. La pensée du pieux abbé est qu'un enfant de Marie ne s'éloigne jamais de Dieu, ou du moins ne tarde pas à être ramené par elle, si par malheur il vient à s'en éloigner.
Ah ! si tous les hommes aimaient cette Reine pleine de clémence et de tendresse, et si dans les tentations ils avaient toujours et aussitôt recours à elle, en verrait-on jamais faire une chute ? en verrait-on un seul se perdre? Celui-là tombe et se perd, qui ne recourt point à Marie. On lit au livre de l'Ecclésiastique : J'ai marché sur les flots de la mer ; ces mots, Richard de Saint-Laurent les applique à la Vierge et les commente ainsi : Je marche avec mes serviteurs au milieu des tempêtes qui viennent les assaillir ; je les environne de ma protection et les empêche d'être engouffrés dans l'abîme du péché.
Voici un trait raconté…
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A suivre : EXEMPLE
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(suite)
…Voici un trait raconté par le père Bernardin de Bustis. Un oiseau avait été dressé à dire : Ave Maria; se voyant poursuivi par un épervier, il cria : Ave Maria ! et l'épervier tomba mort.—Le seigneur a voulu nous montrer par cet exemple, que si un pauvre animal a pu être sauvé en prononçant le nom de Marie, à plus forte raison tout homme échappera-t-il aux mains du démon qui l'attaque, s'il a soin d'invoquer ce nom béni. Ainsi, dit saint Thomas de Villeneuve, lorsque les démons viennent nous tenter, nous n'avons qu'à imiter les poussins effrayés à la vue du milan : de même qu'ils courent aussitôt se réfugier sous l'aile maternelle, allons sans retard, et sans raisonner avec la tentation, nous mettre en sûreté sous le manteau de Marie. Car c'est à vous, ô notre Reine et notre Mère, continue le même, c'est à vous de nous défendre; car, après Dieu, nous n'avons pas d'autre refuge que vous ; vous êtes notre unique espérance, la seule protectrice en qui nous mettions notre confiance.
Concluons par ces paroles de saint Bernard: O vous, qui comprenez que dans le tourbillon de ce siècle, vous naviguez sur une mer agitée par la tempête, plutôt que vous ne marchez sur la terre ferme; voulez-vous ne pas être submergé par les vents contraires? gardez-vous de détourner les yeux de cette brillante Etoile. Etes-vous en danger de tomber dans le péché, pressé par de fâcheuses tentations, ou bien dans vos doutes, ne savez-vous que résoudre ? regardez l'Etoile, pensez que Marie est assez puissante pour vous secourir, invoquez-la sans retard. Que son Nom puissant soit toujours dans votre cœur par la confiance, et sur vos lèvres par la fidélité à l'invoquer. En suivant Marie, vous ne sauriez vous écarter de la voie du salut; pourvu que vous ayez soin de vous recommander à elle, vous ne tomberez point ; si elle vous protège, vous n'avez pas à craindre de vous perdre ; si elle vous guide, vous vous sauverez sans peine. En un mot, si Marie vous prend sous sa défense, vous arriverez certainement au royaume des Bienheureux. Faites ainsi et vous vivrez.
A suivre : EXEMPLE
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(suite)
A suivre : PRIÈRE.EXEMPLE
C'est une histoire célèbre que celle de sainte Marie d'Egypte, rapportée dans les Vies des Pères. A l'âge de douze ans, elle s'enfuit de la maison paternelle et se rendit à Alexandrie, où sa conduite devint le scandale de toute la ville. Après seize années de désordres, elle alla, courant le monde, jusqu'à Jérusalem, où l'on célébrait alors la fête de la Sainte-Croix, et voulut elle aussi, entrer dans l'église, plus par curiosité que par dévotion ; mais, en arrivant à la porte, elle se sentit repousser en arrière par une force invisible ; elle essaya une seconde fois d'entrer et fut encore repoussée ; une troisième et une quatrième tentative qu'elle fit, n'eurent pas plus de succès. S'étant alors retirée dans un coin du parvis, la malheureuse comprit à l'aide d'une lumière céleste qu'en punition de sa mauvaise vie, Dieu la rejetait, et de sa présence et même de son temple.
Elle en était là quand, levant les yeux, elle aperçut pour son bonheur une peinture représentant la sainte Vierge ; elle s'adressa à cette Reine du ciel et lui dit d'une voix entrecoupée de sanglots : "0 Mère de Dieu, prenez pitié d'une pauvre pécheresse. Mes crimes me rendent indigne du moindre de vos regards, je le reconnais ; mais vous êtes le refuge des pécheurs ; pour l'amour de Jésus, votre Fils, assistez-moi ; faites que je puisse entrer dans l'église, car je suis résolue de changer de vie et d aller faire pénitence en tel lieu qu'il vous plaira de m'indiquer." Une voix qu'elle prit pour celle de la bienheureuse Vierge, lui répondit au fond du cœur : "Eh bien ! puisque tu as recours à moi, et que tu veux changer de vie, entre dans l'église, la porte n'en sera plus fermée pour toi." La pécheresse entre, et adore la Croix avec les sentiments de la plus vive componction. Elle retourne ensuite devant l'image de Marie : "Ma Reine, dit-elle, me voici prête à vous obéir ; où voulez-vous que je me retire pour faire pénitence ? — Va, lui répondit la sainte Vierge, passe le Jourdain, et tu trouveras le lieu de ton repos." Elle se confessa, communia, passa le fleuve, arriva au désert, et compris que c'était là le lieu de sa pénitence.
Pendant les dix-sept premières années que la sainte vécut dans la solitude, quels assauts ne lui livrèrent pas les démons pour la faire retomber ! Et que faisait-elle alors? pas autre chose que de se recommander à Marie ; et Marie lui obtint la force de résister durant ces dix-sept années ; après quoi, ses combats cessèrent. Enfin, après avoir passé quarante-sept ans dans le désert, et se trouvant parvenue à la soixante-dix-septième année de son âge, elle fut découverte par l'abbé Zozime, que la Providence conduisit en ce lieu. Elle lui raconta toute sa vie, et le pria de revenir l'année suivante et de lui apporter la sainte communion. L'abbé revint selon son désir, et la communia. Ensuite, la sainte lui renouvela sa prière, de venir la visiter encore une fois. Zozime le fît, et il la trouva morte. Son corps était environné de lumière, et près de la tête était tracés ces mots : ensevelissez ici le corps d'une misérable pécheresse que je suis, et priez Dieu pour moi." Le saint abbé la descendit dans une fosse qu'un lion vint creuser ; et de retour au monastère, il raconta les merveilles de la divine miséricorde envers cette heureuse pénitente.
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A suivre : III. Marie est notre douceur : elle rend la mort douce à ses serviteurs.
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PRIERE.
O Vierge sainte, Mère de miséricorde ! voici à vos pieds le perfide qui, payant d'ingratitude les grâces qu'il a reçues de Dieu par votre intercession, a trahi Dieu et vous. Mais sachez-le, ô douce Reine ! loin de diminuer ma confiance en vous, ma misère ne fait que l'augmenter ; car je vois qu'elle redouble votre compassion envers moi. Faites connaître, ô Marie, que pour moi comme pour tous ceux qui vous invoquent, vous êtes pleine de bonté et de miséricorde. Je ne réclame de vous qu'un regard de compassion : si votre cœur a compassion de moi, il ne saura refuser de me protéger ; et si vous me protégez, qu'ai-je à craindre ? Non, je ne craindrai rien : je ne craindrai pas mes péchés, puisque vous pouvez réparer le mal que j'ai fait ; je ne craindrai pas les démons, puisque vous êtes plus puissante que l'enfer ; je ne craindrai même pas la trop juste indignation de votre divin Fils, puisqu'une seule de vos paroles suffit pour l'apaiser.
Je me trompe, il me reste une crainte : je pourrais, au moment de la tentation, faire la faute de ne pas recourir à vous, et ce serait ma perte. Mais je suis résolu de ne jamais cesser de me recommander à vous, je vous en fais aujourd'hui la promesse, aidez-moi à la tenir. Voyez quelle belle occasion pour vous de contenter votre cœur en faisant le bonheur d'un misérable tel que je suis. O Mère de Dieu, j'ai une grande confiance en vous. J'attends de vous la grâce de pleurer mes péchés comme je le dois, et la force de n'y plus retomber : si je suis malade, vous pouvez me guérir ; si mes fautes m'ont rendu faible, votre secours me rendra fort. J'espère tout de vous, ô Marie, parce que vous pouvez tout auprès de Dieu. Amen.
A suivre : III. Marie est notre douceur : elle rend la mort douce à ses serviteurs.
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Notre vie, notre douceur.MARIE, NOTRE VIE, NOTRE DOUCEURIIIMarie est notre vie : elle rend la mort douce à ses serviteurs.
L'ami sincère aime en tout temps ; et le frère se connaît dans l'affliction. Les vrais amis et les vrais parents ne sont pas bien connus dans les temps de prospérité, mais seulement dans la détresse et la misère. Les partisans du monde restent attachés à un ami tant que la fortune lui sourit ; mais qu'il vienne à essuyer quelque disgrâce, que surtout la mort approche et aussitôt les amis de s'éloigner. Marie n'agit pas ainsi envers ceux qui lui sont dévoués: bonne Maîtresse et bonne Mère, elle ne saurait abandonner ses fidèles serviteurs dans leurs tribulations, surtout dans les angoisses de la mort, qui sont les plus terribles qu'on puisse éprouver ici-bas ; et après avoir été notre Vie durant tout le temps de cet exil, elle devient notre Douceur au terme de notre carrière, en nous ménageant une mort douce et heureuse.
En effet, depuis le jour mémorable où elle eut à la fois le bonheur et la douleur d'être présente à la mort de Jésus-Christ, son Fils, qui est le Chef des prédestinés, Marie est en possession du privilège d'assister tous les prédestinés à l'article de la mort. C'est pourquoi l'Eglise nous fait prier cette bienheureuse Vierge de venir à notre secours principalement à nos derniers moments : Priez pour nous, pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort.
Bien cruelles sont les angoisses des pauvres mourants ! remords des péchés commis, horreur du jugement qui est proche, incertitude du salut, tout est pour les tourmenter. En ce moment où l'âme va passer à l'éternité, l'enfer fait appel plus que jamais à toutes ses armes ; il met en jeu toutes ses forces pour s'en rendre maître ; il sait qu'il lui reste peu de temps pour la gagner, et que, s'il la perd alors, c'est pour toujours : Le diable descend vers vous plein d'une grande fureur, sachant qu'il n'a plus qu'un peu de temps. Alors, le démon qui la tentait ordinairement pendant sa vie, ne vient pas seul l'attaquer, mais il en appelle d'autres à son aide, et la maison se remplit d'esprits infernaux qui unissent leurs efforts pour la perdre : Leur demeure se remplira de dragons.
On raconte de saint André d'Avellin…
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
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Re: Les Gloires de Marie (complet)
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CHAPITRE IIVita, dulcedo.
Notre vie, notre douceur.MARIE, NOTRE VIE, NOTRE DOUCEURI IMarie est notre vie : elle rend la mort douce à ses serviteurs.
(suite)
…On raconte de saint André d'Avellin, qu'au temps de sa mort, dix mille démons vinrent le tenter ; ils lui livrèrent surtout de rudes assauts quand il fut à l'agonie ; tous les religieux présents étaient épouvantés du spectacle qui s'offrait à leurs regards. Le visage du saint se gonflait jusqu'à paraître tout noir par l'effet de son agitation intérieure ; il tremblait de tous ses membres et se débattait étrangement ; de ses yeux sortaient deux torrents de larmes, sa tête était en proie à des secousses violentes : autant d'indices de l'horrible combat qu'il soutenait contre l'enfer. Tous les assistants, émus jusqu'aux larmes, redoublaient de prières et tremblaient de crainte en voyant un saint mourir de la sorte. On se consolait toutefois, en le voyant tourner souvent les yeux vers une pieuse image de Marie, comme pour réclamer son secours ; et on se souvenait de lui avoir entendu dire bien des fois dans le courant de sa vie, que la sainte Vierge serait son refuge à l'heure de sa mort.
Il plut enfin au Seigneur de mettre fin à ce combat par une glorieuse victoire : les convulsions cessèrent, le visage désenflé reprit sa première couleur, et on vit le saint, tenant les yeux tranquillement fixés sur l'image, faire une dévote inclination comme pour remercier Marie, laquelle, pense-t-on, se faisait voir à lui ; après cela il remit paisiblement son âme bénie entre les mains de la divine Mère, et ses traits prirent une expression de paix céleste. En ce moment-là même, une religieuse capucine à l'agonie, se tourna vers les sœurs qui l'assistaient, et leur dit : "Récitez l'Ave Maria ; car un saint vient de mourir."
A l'aspect de la Reine, les rebelles…
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Re: Les Gloires de Marie (complet)
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Notre vie, notre douceur.MARIE, NOTRE VIE, NOTRE DOUCEURIIIMarie est notre vie : elle rend la mort douce à ses serviteurs.
(suite)
A l'aspect de la Reine, les rebelles… prennent la fuite. Si à l'heure de la mort nous avons Marie de notre côté, que pourrons-nous craindre de la part de tous nos ennemis infernaux? Dans les craintes que lui inspirait la pensée de cette lutte suprême, David reprenait courage en s'appuyant sur le sacrifice du Rédempteur futur et sur l'intercession de la Vierge. Marie : Alors même, disait-il que je marcherais au sein des ombres de la mort, je ne craindrais rien .... votre verge et votre bâton me rassurent. Par le mot bâton, le cardinal Hugues entend ici la croix du Sauveur : et par le mot verge, notre Médiatrice Marie, qui fut prédite en ces termes par Isaïe : Il sortira une verge de la racine de Jessé, et une fleur s'élèvera de sa racine. Verge puissante, dit saint Pierre Damien, par elles sont réprimées toutes les violences des esprits infernaux. Courage donc, s'écrie saint Antonin ; car, "si Marie est avec nous, qui osera nous attaquer?"
Quand le père Manuel Padial, jésuite, était près de mourir, Marie lui apparut, et lui adressa ces consolantes paroles : "Voici enfin le moment où les anges vont te féliciter, et te dire : O heureux travaux ! ô mortifications bien récompensées !" On vit ensuite une troupe de démons qui fuyaient, en criant avec désespoir : "Hélas ! nous ne pouvons rien ; celle qui est sans tache, le protège !" Le Père Gaspard Hayewood fut assailli par les démons à ses derniers moments et violemment tenté contre la foi ; il se recommanda aussitôt à la sainte Vierge, et on l'entendit ensuite s'écrier : "Je vous rends grâces, ô Marie, d'être venue à mon secours !"
Selon saint Bonaventure …
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CHAPITRE IIVita, dulcedo.
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(suite)
… Selon saint Bonaventure, quand un serviteur de Marie est sur le point de mourir, elle lui envoie saint Michel et tous les anges dont il est le chef, afin qu'ils le défendent contre les attaques des démons ; elle les charge de recevoir les âmes de tous ceux qui ont eu l'heureuse habitude d'implorer avec ferveur sa maternelle protection.
Lorsqu'une âme va sortir de ce monde, l'enfer s'émeut, dit Isaïe, et il envoie les plus terribles d'entre les démons la tenter avant qu'elle quitte son corps, et l'accuser au tribunal de Jésus-Christ, quand elle s'y présentera : L'enfer s'est mis en mouvement à ton arrivée ; il suscitera contre toi des géants. Mais si cette âme est défendue par Marie, les démons n'oseront entreprendre de l'accuser, assure Richard : ils savent trop bien que le divin Juge n'a jamais condamné et ne condamnera jamais une âme protégée par son auguste Mère.
Dans son épitre à sainte Eustochie, saint Jérôme enseigne que, non contente de secourir ses chers serviteurs au moment de leur mort, Marie vient encore à leur rencontre quand ils passent à l'autre vie, les encourage par sa douce présence, et les accompagne au tribunal suprême : "Quel jour que celui où Marie, Mère du Seigneur, viendra au devant de vous, suivie des chœurs des vierges ! " et cela est conforme à ce que la bienheureuse Vierge a dit elle-même à sainte Brigitte touchant ses serviteurs à leurs derniers moments : "Moi, leur Maîtresse bien-aimée et leur Mère, j'irai à leur rencontre quand ils seront pour mourir, afin que dans la mort même, ils trouvent consolation et soulagement."
Saint Vincent Ferrier…
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…Saint Vincent Ferrier ajoute qu'elle reçoit leurs âmes. Oui, cette Reine pleine de tendresse les reçoit en quelque sorte dans les plis de son manteau, et les présente elle-même à leur Juge, qui est son Fils ; et ainsi elle leur obtient infailliblement la grâce du salut. Tel fut, par exemple, le bonheur de Charles, fils de sainte Brigitte : comme il était mort dans le périlleux métier des armes et loin de sa mère, la sainte craignait pour son salut, mais la bienheureuse Vierge lui révéla que Charles était sauvé, grâce à son amour pour elle. Elle-même, ajouta-t-elle, l'avait assisté dans ses derniers moments, et lui avait suggéré les actes que tout chrétien doit faire en cette circonstance. Sainte Brigitte vit en même temps Jésus-Christ sur un trône, et le démon qui portait deux accusations contre la divine Mère. En premier lieu, disait-il, elle m'a empêché de tenter Charles au moment de sa mort; en second lieu elle a présenté elle-même au jugement l'âme de ce soldat, et l'a ainsi sauvée, sans même me permettre d'exposer les droits que je prétends avoir sur cette âme. La sainte vit ensuite le démon repoussé par le divin Juge, et l'âme de Charles portée au ciel.
Oh ! quel bonheur pour vous, mon cher frère, si, à, la mort, vous vous trouvez attaché à la Mère de Dieu par les douces chaînes de l'amour ! Ses chaînes sont des chaînes de salut, c'est-à-dire qu'elles vous assurent le salut éternel. Elles vous feront goûter à la mort une heureuse paix, qui sera pour vous le commencement d'un repos et d'un bonheur sans fin. — Le père Binet rapporte qu'un pieux serviteur de Marie disait en mourant : "Si vous saviez quel contentement on sent en son âme, au moment de la mort, d'avoir essayé de bien servir la très sainte Mère de Dieu durant le cours de sa vie, vous en seriez étonné et consolé ; je ne saurais dire la joie que je ressens en mon cœur à l'heure où vous me voyez."— Ainsi mourut également le père Suarez, si dévot envers la sainte Vierge, qu'il aurait donné toute sa science, disait-il, pour le mérite d'un seul Ave María ; il déclara au moment d'expirer, qu'avant d'en avoir fait l'expérience, il ne se serait jamais imaginé que la mort pût être si douce.
Tel sera sans doute aussi votre contentement…
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Tel sera sans doute aussi votre contentement, pieux lecteur, telle sera votre joie au moment de la mort, si vous pouvez vous rendre alors le témoignage d'avoir aimé cette bonne Mère, toujours fidèle à récompenser ceux de ses enfants qui ont été fidèles à la servir et à l'honorer par des visites, par la récitation du rosaire, par des jeûnes, et surtout à la remercier, à la louer, et à implorer souvent sa puissante protection. Vous ne serez même pas privé de cette consolation pour avoir vécu un temps dans le péché, si désormais vous tâchez de vous bien conduire et de servir fidèlement cette Reine si clémente et si généreuse ; dans les angoisses de votre dernière heure, et dans les tentations par où le démon cherchera à vous jeter dans le désespoir, elle vous fortifiera et portera la bonté jusqu'à venir elle-même vous assister au moment de votre mort.
Saint Pierre Damien raconte qu'un jour son frère Martin, ayant eu le malheur d'offenser Dieu, se rendit devant un autel de Marie pour se consacrer à elle en qualité d'esclave ; en signe de quoi il se passa sa ceinture autour du cou, et parla ainsi : "0 ma Souveraine, Miroir de pureté ! je suis un pauvre pécheur, j'ai offensé mon Dieu et vous en blessant la chasteté ; je ne puis mieux réparer ma faute qu'en m'offrant à vous pour esclave ; me voici donc à vos pieds recevez-moi, tout rebelle que je suis, ne me rejetez-pas." Ensuite, il déposa sur le marchepied de l'autel une certaine somme d'argent, qu'il promit de payer chaque année comme esclave tributaire de Marie. Quand il fut près de mourir, on l'entendit un matin qui s'écriait : "Levez-vous ; saluez ma Souveraine !" Puis il ajouta : "0 Reine du ciel ! quelle est votre bonté de daigner visiter ce pauvre serviteur! De grâce, bénissez-moi, ma Souveraine, et ne permettez pas que je me perde, après que vous m'avez honoré de votre présence." Pierre étant alors arrivé, Martin lui raconta comment la sainte Vierge l'avait visité et béni, se plaignant de ce que les assistants ne s'étaient pas levés en présence de la Mère de Dieu. Peu après, il passa doucement dans le sein du Seigneur.
Oui, mon cher lecteur…
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(suite)
Oui, mon cher lecteur, telle aussi sera votre mort, si vous êtes fidèle à Marie ; eussiez-vous d'ailleurs offensé Dieu dans le passé, elle ne laissera pas de faire que votre fin soit douce et heureuse. Et si alors, une crainte excessive au souvenir de vos péchés d'autrefois, ébranle votre confiance, elle viendra elle-même soutenir votre courage. Ainsi fit-elle pour Adolphe comte d'Alsace, dont l'histoire se lit aux chroniques des Frères mineurs. Ce prince avait renoncé au monde pour entrer dans l'ordre de Saint-François, et s'y était distingué par sa dévotion à la Mère de Dieu. Sur la fin de ses jours, il se remit devant les yeux la vie qu'il avait menée dans le siècle et la rigueur des divins jugements ; ces pensées lui inspirèrent des doutes touchant son salut et une vive crainte de la mort. Mais quand les pieux serviteurs de Marie sont dans la peine, elle ne dort pas. Escortée d'une multitude de saints, elle se présenta tout à coup au mourant, et le rassura par ces tendres paroles : Mon cher Adolphe, tu m'appartiens, tu t'es donné à moi, et tu redoutes la mort? — A ces mots, le serviteur de Marie se sentit entièrement consolé, toutes ses craintes s'évanouirent, et il mourut au sein d'une paix profonde et d'un doux contentement.
Ayons bon courage, nous aussi, …
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(suite)
Ayons bon courage, nous aussi, bien que pécheurs ; et si pendant le reste de notre pèlerinage ici-bas nous servons Marie avec amour, espérons qu'elle viendra nous secourir dans les angoisses de notre mort, et nous consoler pas sa présence. Notre bonne Reine en fit la promesse formelle, un jour qu'elle s'entretenait avec sainte Mechtilde : "Tous ceux, lui dit-elle, qui me servent pieusement, peuvent compter qu'à leur heure dernière, je me ferai un devoir de me tenir à leurs côtés, comme la plus tendre des mères, pour les consoler et les défendre." O Dieu ! à ce moment où nous attendrons la décision de notre éternel sort, quelle joie pour nous, de voir auprès de nous la Reine du ciel qui nous assistera et relèvera notre confiance en nous assurant de sa protection !
C'est là une faveur dont on voit dans les livres une multitude innombrable d'exemples, outre ceux que nous avons déjà cités. Elle fut accordée à sainte Claire, à saint Félix de Cantalice, à sainte Claire de Montefalco, à sainte Thérèse, à saint Pierre d'Alcantara. Mais pour notre commune consolation, nous en relaterons quelques autres encore. Au rapport du père Crasset, sainte Marie d'Oignies vit un jour la bienheureuse Vierge au chevet d'une pieuse veuve de Willembroc ; elle se tenait tout à côté de la malade ; et comme celle-ci était en proie aux brûlantes ardeurs de la fièvre, elle la consolait et la rafraîchissait à l'aide d'un éventail. Saint Jean de Dieu allait mourir et attendait la visite de Marie, à laquelle il était très dévot ; mais ne la voyant point paraître, il en était tout triste, et peut-être même s'en plaignait. Tout à coup, le moment suprême arrivé, la divine Mère lui apparut, et comme pour lui reprocher son peu de confiance, elle lui adressa ces tendres paroles, qui doivent remplir de courage tous ses serviteurs : "Cette heure est celle où jamais je ne délaisse mes serviteurs dévoués." C'est comme si elle eût dit : Mon cher Jean, que pensais-tu? que je t'avais abandonné? Ne sais-tu donc pas que je ne saurais abandonner mes serviteurs à l'heure de la mort ? Je ne suis pas accourue plus tôt, parce que le temps n'était pas encore venu ; maintenant qu'il est arrivé, me voici prête à te prendre avec moi ; allons en paradis. — Peu après, le saint expira, et son âme s'envola vers les cieux pour y remercier à jamais sa très aimante Reine.
Terminons cet entretien par l'exemple suivant, qui montre jusqu'où va la tendresse de cette bonne Mère envers ses enfants, lorsqu'ils se trouvent au lit de la mort.
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(suite)
EXEMPLE.
Un curé avait été appelé auprès d'un homme riche qui allait mourir. Il le trouva dans une maison bien meublée, entouré des soins de ses domestiques, de ses parents et de ses amis ; mais il vit en même temps les démons sous forme de chiens, qui attendaient sa mort pour s'emparer de son âme ; et ils l'eurent en effet, car ce malheureux mourut dans le péché. Or, pendant que le curé était là occupé, on vint le demander de la part d'une pauvre femme, proche, elle aussi, de sa fin, et qui désirait recevoir les Sacrements. Le curé ne pouvait abandonner ce riche dans un moment si critique ; il envoya à sa place un autre prêtre, qui prit le saint ciboire et partit. Arrivé au logis de cette bonne femme, le prêtre ne vit ni domestique, ni compagnie, ni meubles précieux, parce que la malade était pauvre et n'avait guère pour lit qu'un peu de paille ; mais que voit-il ? dans la chambre, une grande lumière, et près du lit de la mourante, la Mère de Dieu, qui la consolait, et essuyait avec un linge son front couvert des sueurs de l'agonie. Λ la vue de la sainte Vierge, le prêtre n'osait approcher ; mais sur un signe qu'elle lui fit, il entra, et Marie, lui indiquant un escabeau, l'invita à s'asseoir pour entendre la confession de sa servante. Celle-ci se confessa, et, après avoir communié avec beaucoup de dévotion, elle expira heureusement entre les bras de Marie.
A suivre: PRIÈRE
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A suivre : Chapitre III : Marie, notre Espérance.
CHAPITRE IIVita, dulcedo.
Notre vie, notre douceur.MARIE, NOTRE VIE, NOTRE DOUCEURIIIMarie est notre vie : elle rend la mort douce à ses serviteurs.
(suite)
0 ma très douce Mère, quelle sera la mort d'un pauvre pécheur tel que moi ? Dès à présent, quand je pense au moment redoutable où je devrai quitter cette vie et comparaître au tribunal de Dieu, et qu'en même temps je me rappelle avoir tant de fois écrit moi-même, par des actes pervers, la sentence de ma condamnation, je tremble, je demeure confondu, et je crains beaucoup pour mon salut éternel O Marie, c'est dans le sang de Jésus et dans votre intercession que sont mes espérances. Vous êtes la Reine du ciel, la Maîtresse de l'univers ; vous êtes, c'est tout dire, la Mère de Dieu ! Vous êtes donc bien grande ! mais votre grandeur ne vous éloigne pas de nous, au contraire, elle vous dispose à une plus vive compassion pour nos misères.
Les amis d'ici-bas ne se voient pas plus tôt revêtus de quelque dignité, qu'ils se tiennent sur la réserve ; ils ne daignent même plus accorder un regard à un ancien ami victime des revers de la fortune. Votre noble et tendre cœur n'est pas ainsi fait : où vous voyez plus de misère c'est là surtout que vous portez votre assistance ; à peine invoquée, vous volez aussitôt à notre secours ; vos faveurs préviennent même nos prières ; vous nous consolez dans nos afflictions, vous dissipez les tempêtes, vous terrassez nos ennemis ; en un mot, vous ne laissez échapper aucune occasion de nous faire du bien. Béni soit à jamais la divine Bonté, qui a réuni en vous tant de majesté et tant de tendresse, tant d'élévation et tant de charité ! J'en remercie sans cesse le Seigneur, et je m'en félicite moi-même, parce que je mets tout mon bonheur dans le vôtre.
O consolatrice des affligés, consolez un affligé qui se recommande à vous : je me sens tourmenté par les remords d'une conscience chargée d'innombrables péchés ; j'ignore si je les ai pleurés comme je le devais ; je vois toutes mes œuvres pleines d'imperfections et de souillures ; l'enfer attend ma mort pour m’accuser ; la divine justice outragée veut être satisfaite. Ma Mère, qu'en sera-t-il de moi? si vous ne venez à mon aide, je suis perdu. Dites-moi : voulez-vous me secourir ? O Vierge compatissante, consolez-moi : obtenez-moi une vraie douleur de mes péchés ; obtenez-moi la force de me corriger et d'être fidèle à Dieu le reste de mes jours. Et quand je me trouverai dans les extrêmes angoisses de la mort, ô Marie, mon espérance, ne m'abandonnez pas assistez-moi plus que jamais à cette heure, et soutenez-moi, afin que je ne tombe pas dans le désespoir à la vue de mes fautes, que le démon me remettra sous les yeux. Ma Reine, pardonnez ma témérité ; venez vous-même alors me consoler par votre présence. Cette grâce, vous l'avez faite à tant d'autres ; je la réclame aussi pour moi. Si ma témérité est grande, plus grande encore est votre bonté, qui va chercher les plus misérables pour les consoler ; c'est là ce qui fait ma confiance. Que votre gloire éternelle soit d'avoir sauvé de l'enfer un malheureux damné, et de l'avoir conduit dans votre royaume, où j'espère avoir un jour le bonheur de me tenir à vos pieds, pour vous rendre grâces, vous bénir et vous aimer, sans cesse et sans fin. O Marie ! je vous attends, ne me privez pas de cette consolation ! Fiat, fiat ! Amen, amen !
A suivre : Chapitre III : Marie, notre Espérance.
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Re: Les Gloires de Marie (complet)
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CHAPITRE IIISpes nostra ! salve.
O notre espérance, nous vous saluons.MARIE, NOTRE ESPERANCE.IMarie est l’espérance de tous les hommes.
Les hérétiques modernes sont révoltés de nous entendre saluer et invoquer Marie comme notre Espérance. Spes nostra, salve ! Dieu seul, disent-ils, est notre espérance, et il maudit quiconque met son espérance dans la créature, car il est écrit : Malédiction à l'homme qui se confie en un homme. Comment donc Marie peut-elle être notre espérance, puisqu'elle est une simple créature ? Ainsi disent les hérétiques ; mais, nonobstant leurs clameurs, la sainte Église veut que, chaque jour, tous les ecclésiastiques et tous les religieux élèvent la voix vers Marie, et qu'au nom de tous les fidèles, ils l'invoquent et la saluent du nom si doux de notre Espérance, Espérance de tous les hommes : Spes nostra! salve, " ô notre Espérance, nous vous saluons ! "
Selon saint Thomas, il est deux manières de placer son espérance en une personne, selon qu'on la considère comme cause principale, ou comme cause intermédiaire. Ceux qui attendent du roi quelque faveur, l'attendent de lui comme souverain, et de son ministre ou favori comme intercesseur. Si la grâce est accordée, elle viendra principalement du roi, mais par l'intercession de son favori ; ainsi, celui qui la sollicite, a bien raison d'appeler l'intercesseur son espérance. Le Roi du ciel, en raison de sa bonté infinie, désire extrêmement nous enrichir de ses grâces ; mais pour cela la confiance est nécessaire de notre part ; voulant donc augmenter en nous cette confiance, il nous a donné pour Mère et pour Avocate sa propre Mère, et l'a investie de tout pouvoir pour nous appuyer ; il veut en conséquence que nous mettions en elle l'espoir de notre salut et de tous les biens. Ceux qui placent leur espérance dans les créatures, et d'une manière indépendante de Dieu, comme font les pécheurs, qui ne reculent pas devant l'offense de Dieu, pour gagner l'amitié ou la faveur d'un homme, ceux-là sans aucun doute sont maudits de Dieu, ainsi que le déclare le prophète. Mais ceux qui espère en Marie comme Mère de Dieu, ayant le pouvoir de leur obtenir la grâce et la gloire, sont bénis du Seigneur ; ils font ce qui est agréable à son coeur, car Dieu se plaît à voir honorer cette sublime créature, qui l'a aimé et glorifié en ce monde plus que tous les hommes et tous les anges.
C'est donc à juste titre…
Dernière édition par Louis le Dim 27 Déc 2009, 6:20 pm, édité 1 fois (Raison : enlever le mot suite, car le chapitre commence !)
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Re: Les Gloires de Marie (complet)
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CHAPITRE IIISpes nostra ! salve.
O notre espérance, nous vous saluons.MARIE, NOTRE ESPERANCE.IMarie est l’espérance de tous les hommes.
(suite)
…C'est donc à juste titre que nous proclamons la bienheureuse Vierge notre Espérance, puisque, selon le cardinal Bellarmin, nous espérons obtenir par son intercession ce que n'obtiendraient pas nos prières seules - Nous la prions, dit Suarez, afin que la dignité d'une telle Médiatrice supplée à notre bassesse. Or, ajoute-t-il, prier Marie avec une telle espérance, ce n'est pas témoigner que nous nous défions de la miséricorde divine, mais que nous tremblons à la pensée de notre indignité.
Ainsi, l'Église a raison d'appeler Marie, par un mot emprunté à l'Ecclésiastique, la Mère de la sainte espérance, c'est-à-dire, celle qui fait naître en nous, non la vaine espérance des biens misérables et passagers de cette vie, mais la sainte espérance des biens immenses et éternels de la vie future.
Saint Ephrem, s'adressant à la divine Mère, s'écrie : " Recevez mes hommages, ô Marie, ô l'espérance de mon âme, le salut assuré des chrétiens, le refuge des pécheurs, le rempart des fidèles et le salut du monde entier " ! - Saint Bonaventure nous avertit qu'après Dieu, nous n'avons pas d'autre espérance que Marie. Et saint Ephrem, considérant l'ordre présent de la Providence, selon lequel Dieu a décrété, comme l'affirme saint Bernard, que tous ceux qui se sauvent, soient redevables de leur salut à l'intercession de Marie, saint Ephrem, disons-nous la prie en ces termes : O grande Reine ! ne cessez point de veiller sur nous et de nous couvrir du manteau de votre protection, car après Dieu, vous être notre seul espoir. Saint Thomas de Villeneuve proclame également Marie notre unique refuge, notre unique ressource, notre unique asile.
Tous ces beaux titres décernés…
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Re: Les Gloires de Marie (complet)
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CHAPITRE IIISpes nostra ! salve.
O notre espérance, nous vous saluons.MARIE, NOTRE ESPERANCE.IMarie est l’espérance de tous les hommes.
(suite)
…Tous ces beaux titres décernés à la divine Mère, saint Bernard semble vouloir les justifier quand il écrit : " Considère, ô homme, le dessein de Dieu, en vue de nous dispenser ses miséricordes avec plus d'abondance : ayant décrété le rachat du genre humain, il a remis entre les mains de Marie tout le prix de la rédemption afin qu'elle le leur distribue à son gré ".
Quand Dieu commanda à Moïse de faire le propitiatoire : Tu le feras, dit-il, d'un or très pur ; c'est de là que je te parlerai et te donnerai mes ordres. Selon la remarque d'un auteur, Marie est le vrai propitiatoire d'où le Seigneur parle aux hommes, et leur accorde le pardon de leurs fautes, ses grâces, et tous ses bienfaits : " Vous êtes pour l'univers entier le propitiatoire d'où le Seigneur nous parle au coeur, rend des oracles pleins de douceur et de clémence, nous distribue ses faveurs, et répand, en un mot, tous les biens sur nous ". Avant de s'incarner dans le sein de Marie, le Verbe divin lui fit demander son consentement par un archange. Pourquoi cela ? Il voulait, répond saint Irénée, que de Marie nous vinssent tous les biens, notamment l'Incarnation, qui les renferme tous. Ainsi, conclut le savant Idiot, tout ce que les hommes ont reçu ou recevront jamais de biens, de secours, de grâces, c'est par l'intercession et par les mains de Marie que Dieu le leur a toujours accordé, et le leur accordera toujours.
O Marie, s'écrier avec raison le pieux Louis de Blois, quel sera l'insensé, le malheureux qui refusera de vous aimer, vous, si aimable et si généreuse envers ceux qui vous aiment ! Vous éclairez l'esprit de ceux qui s'adressent à vous dans leurs doutes et leurs perplexités ; vous consolez dans leurs afflictions ceux qui se confient en vous ; vous secourez ceux qui vous invoquent dans le péril. Après votre divin Fils, vous êtes le salut assuré de vos serviteurs fidèles. Je vous salue donc, ô espérance des désespérés et secours des abandonnés ! O Marie, vous êtes toute-puissante, puisque votre Fils vous honore au point d'accomplir sans nul retard vos désirs.
A son tour, saint Germain…
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
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Re: Les Gloires de Marie (complet)
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CHAPITRE IIISpes nostra ! salve.
O notre espérance, nous vous saluons.MARIE, NOTRE ESPERANCE.IMarie est l’espérance de tous les hommes.
(suite)
…A son tour, saint Germain voyait en Marie la source de tous les biens et en attendait la délivrance de tous les maux. " O ma Souveraine, lui disait-il, par la volonté de Dieu, vous êtes ma consolation, le guide de mon pèlerinage, la force de ma faiblesse, la richesse de mon indigence, le remède de mes blessures, le soulagement de mes douleurs ; vous seule pouvez briser mes chaînes, sur vous je fonde l'espoir de mon salut ; exaucez mes prières, soyez touchée de mes soupirs, ô vous, ma Maîtresse, mon refuge, ma vie, mon secours, ma force et mon espérance " !
Elle est donc pleine de justesse, l'application que fait saint Antonin à Marie, de ces mots de la Sagesse : Tous les biens me sont venus conjointement avec elle. Et, en effet, comme l'affirme ce saint, Marie étant la Mère et la Dispensatrice de tous les biens, le genre humains, et spécialement quiconque qui est attaché au service de cette grande Reine, peut se féliciter d'avoir obtenu tous les biens par le moyen de Marie et de la dévotion envers elle. De là cette affirmation absolue de l'abbé De Celles : " Qui trouve Marie, trouve tous les biens ". Il trouve toutes les grâces, toutes les vertus, car, par sa puissante intercession, elle lui obtient tout ce dont il a besoin, et l'enrichit de tous les dons célestes. Elle-même nous fait savoir par la bouche du Sage, qu'elle tient entre ses mains toutes les richesses de Dieu, c'est-à-dire, les divines miséricordes, pour les distribuer à ceux dont elle est aimée. Nous devons donc, selon l'avertissement de saint Bonaventure, tenir sans cesse les yeux fixés sur les mains de cette tendre Mère, afin de recevoir par son moyen les biens que nous souhaitons.
Oh ! combien d'orgueilleux ont trouvé l'humilité dans la dévotion à Marie ! …
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Louis- Admin
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