Les Gloires de Marie (complet)

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Message  Louis Mar 16 Mar 2010, 6:51 pm

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CHAPITRE VI

Eia ergo advocata nostra !
Montrez donc que vous êtes notre Avocate.
MARIE, NOTRE AVOCATE.
II

Marie est une Avocate compatissante, qui ne refuse pas de défendre la cause des plus misérables.
(suite)

... " Les autres saints, ajoute le pieux Idiot, peuvent plus en faveur de leurs clients particuliers qu'en faveur des autres ; mais Marie est l'Avocate et la Protectrice de tous, aussi bien qu'elle est la Reine de tous ; et elle prend à cœur le salut de tous ".

Elle s'intéresse à tous les fidèles, sans en excepter les pécheurs ; c'est même de ceux-ci surtout qu'elle se glorifie d'être appelée l'Avocate, comme elle l'a déclaré à la vénérable sœur Marie Villani : " Après le titre de Mère de Dieu, lui dit-elle, je me fais surtout gloire d'être nommée l'Avocate des pécheurs ".

Le bienheureux Amédée assure que notre Reine se tient sans cesse en la présence de la divine Majesté et lui offre continuellement en notre faveur ses toutes-puissantes prières. " Du haut des cieux, ajoute-t-il, elle connaît parfaitement nos misères et nos besoins, son cœur vraiment maternel, son cœur tout plein de bonté et de tendresse ne songe qu'à nous secourir et à nous sauver. "

C'est pourquoi Richard de Saint-Laurent engage chacun de nous, si misérable soit-il, à recourir avec confiance à cette douce Avocate, en tenant pour certain qu'il la trouvera toujours prête à l'assister. Car, selon l'abbé Geoffroi, Marie est toujours toute disposée à prier pour tout le monde.

Oh ! avec quel amour et avec quel succès cette douce Avocate traite nos intérêts éternels ! Parlant de l'Assomption de Marie : " Du milieu des exilés, dit saint Bernard, s'est élevée vers la patrie une Avocate que son double titre de Mère du Juge et de Mère de miséricorde rend plus zélée et plus apte à plaider l'affaire de notre salut. " Saint Augustin célèbre également l'affectueux empressement de Marie à prier pour nous, à supplier la divine Majesté de nous accorder la remise de nos péchés, le secours de sa grâce, l'éloignement des dangers, le remède des maux ; et il s'écrie : " O Marie, nous savons qu'entre tous les saints, vous êtes la seule Protectrice de la sainte Église ". Et il dit bien ; car, ô notre Reine, bien que tous les saints désirent notre salut et prient pour nous, néanmoins, à la vue de cette charité, de cette tendresse que vous nous témoignez du haut des cieux, d'où votre prière fait descendre sur nous les flots des divines miséricordes, nous sommes bien obligés de confesser que vous êtes au ciel notre unique Avocate, la seule qui s'emploie avec amour et zèle à procurer notre bonheur.

Qui, en effet, pourrait comprendre…

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Message  Louis Mer 17 Mar 2010, 6:15 pm

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CHAPITRE VI

Eia ergo advocata nostra !
Montrez donc que vous êtes notre Avocate.
MARIE, NOTRE AVOCATE.
II

Marie est une Avocate compatissante, qui ne refuse pas de défendre la cause des plus misérables.
(suite)

... Qui, en effet, pourrait comprendre la sollicitude avec laquelle Marie intercède continuellement pour nous auprès de Dieu ? " Son ardeur à nous défendre est insatiable ". Cette belle expression est de saint Germain. Oui, pressée par sa tendresse et par compassion pour nos misères, Marie prie toujours, et recommence toujours à prier, et ne se rassasie jamais de prier afin de nous préserver des maux qui nous menacent, et de nous obtenir les grâces dont nous avons besoin : son ardeur à nous protéger est vraiment insatiable.

Que nous serions à plaindre, nous, pauvres pécheurs si nous n'avions pas cette grande Avocate ! Elle est si puissante, si miséricordieuse, et en même temps si prudente et si sage, dit Richard de Saint-Laurent, que le divin Juge, son Fils, ne peut condamner les coupables dont elle prend la défense. De là cette exclamation de Jean le Géomètre : " Salut, ô vous qui mettez fin à tous les différends ". Toutes les causes soutenues par cette très sage Avocate sont, en effet, autant de causes gagnées.

Voilà pourquoi saint Bonaventure désigne Marie sous le nom de la sage Abigaïl. Selon le récit de l'Écriture, cette femme fit si bien par ses éloquentes prières, qu'elle apaisa la colère de David contre Nabal ; et ce prince la bénit et la remercia de l'avoir, par ses gracieux procédés, empêcher de venger lui-même ses injures : Soyez bénie, vous qui m'avez retenu, lorsque j'allais me venger de ma propre main. Ce qu'Abigaïl fit pour Nabal, Marie le fait chaque jour au ciel, en faveur d'un nombre infini de pécheurs. Par ses sages et tendres prières, elle sait si bien apaiser la justice divine, que Dieu lui-même la bénit et la remercie, en quelque sorte, de ce qu'elle l'empêche ainsi de rejeter les coupables et de les punir comme ils le méritent.

C'est parce qu'il veut user envers nous de toute la miséricorde possible que, non content de nous avoir donné Jésus comme principal Avocat, chargé de nous défendre auprès de lui, le Père éternel nous a encore donné Marie pour Avocate auprès de Jésus lui-même. Ainsi parle saint Bernard. Sans doute, ajoute-t-il, Jésus-Christ est l'unique médiateur de justice entre Dieu et les hommes ; lui seul peut, en vertu de ses mérites, et il veut conformément à ses promesses, nous obtenir le pardon de nos fautes et la grâce divine. Mais en Jésus-Christ nous redoutons encore la majesté divine qui réside toujours en lui, puisqu'il est tout à la fois homme et Dieu ; c'est pourquoi il a été nécessaire de nous assigner un autre avocat, auquel nous puissions recourir avec moins de crainte et plus de confiance. Eh bien ! le choix du Seigneur est tombé sur Marie, l'Avocate la plus puissante auprès de sa divine majesté, la plus miséricordieuse envers nous que nous puissions trouver.

Le même saint continue : …

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Message  Louis Jeu 18 Mar 2010, 5:46 pm

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CHAPITRE VI

Eia ergo advocata nostra !
Montrez donc que vous êtes notre Avocate.
MARIE, NOTRE AVOCATE.
II

Marie est une Avocate compatissante, qui ne refuse pas de défendre la cause des plus misérables.
(suite)

... Le même saint continue : Celui-là ferait injure à la bonté de Marie, qui appréhenderait encore d'aller se jeter aux pieds de cette douce Avocate, qui n'a rien de sévère, rien de terrible, qui n'est que prévenance, amabilité et tendresse. Lisez et relisez tant que vous voudrez, toute l'histoire évangélique ; et si vous y trouvez un seul acte de sévérité de la part de Marie, craignez alors de vous approcher d'elle. Mais vous n'en trouverez aucun ; ayez donc recours à elle avec une joyeuse confiance, et elle vous sauvera par son intercession.

Voici le discours touchant que Guillaume de Paris met dans la bouche du pécheur recourant à Marie : " O Mère de mon Dieu, dans l'état misérable où je me vois réduit par mes péchés, j'ai recours à vous avec une pleine confiance ; et si vous me rejetez, je vous représenterai que vous êtes d'une certaine manière tenue de m'assister, puisque toute l'Église vous appelle et vous proclame Mère de miséricorde. O Marie, vous êtes bien celle que Dieu chérit au point de l'exaucer toujours ; votre grande miséricorde n'a jamais manqué à personne ; votre douce affabilité n'a jamais dédaigné aucun pécheur, si coupable fût-il, dès qu'il s'est recommandé à vous.

Eh quoi ! serait-ce à tort ou en vain que toute l'Église vous nomme son Avocate et le Refuge des malheureux ? Non, ô ma Mère, jamais il n'arrivera que mes fautes puissent m'empêcher de remplir l'auguste ministère de bonté dont vous êtes chargée, et en vertu duquel vous êtes à la fois l'Avocate et la Médiatrice de paix entre Dieu et les hommes, et, après votre divin Fils, l'unique Espérance et le Refuge assuré des misérables. Tout ce que vous avez de grâce et de gloire, et la dignité même de Mère de Dieu, vous en êtes redevable, s'il est permis de le dire, aux pécheurs ; car c'est à cause d'eux que le Verbe divin s'est fait votre Fils. Ah ! loin de cette divine Mère, qui a donné au monde la source de la miséricorde, loin d'elle la pensée de refuser sa miséricorde à aucun misérable qui l'appelle à son aide ! Ainsi, ô Marie, puisque c'est votre office de réconcilier les hommes avec Dieu, n'écoutez, pour venir à mon aide, que votre douce miséricorde, qui est bien plus grande que tous mes péchés."

Consolez-vous donc, ô âmes pusillanimes, dirai-je enfin avec saint Thomas de Villeneuve ; respirez et prenez courage, ô pauvres pécheurs ; cette auguste Vierge, Mère de votre Juge et de votre Dieu, est l'Avocate du genre humain : Avocate puissante, qui peut tout ce qu'elle veut auprès du Seigneur ; Avocate pleine de sagesse, qui connaît tous les moyens de l'apaiser ; Avocate universelle, qui accueille tout le monde et ne refuse à personne de le défendre.

A suivre : EXEMPLE.

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Message  Louis Sam 20 Mar 2010, 12:20 pm

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CHAPITRE VI

Eia ergo advocata nostra !
Montrez donc que vous êtes notre Avocate.
MARIE, NOTRE AVOCATE.
II

Marie est une Avocate compatissante, qui ne refuse pas de défendre la cause des plus misérables.
(suite)

EXEMPLE

Cette miséricorde à l'égard des pauvres pécheurs, notre céleste Avocate la manifesta d'une manière bien éclatante par ce qu'elle fit, selon Césaire et le Père Rho, en faveur d'une religieuse de Fontevreault, nommé Béatrix. Cette malheureuse s'était éprise d'une folle passion pour un jeune homme ; de concert avec lui, elle avait formé le complot de s'enfuir pour le suivre ; et un jour, en effet, elle s'en alla auprès d'une statue de Marie, déposa à ses pieds les clefs du couvent, dont elle était portière et partit sans pudeur. S'étant rendue dans une contrée éloignée, elle s'oublia jusqu'à faire le métier de courtisane, et vécut quinze années dans cette dégradation. Au bout de ce temps, elle rencontra dans la ville qu'elle habitait le pourvoyeur de son couvent ; et, persuadée qu'il ne pouvait la reconnaître, elle lui demanda s'il connaissait la sœur Béatrix. " Parfaitement, répondit-il, c'est une sainte religieuse, et elle est à présent maîtresse des novices. " Stupéfaite et tout interdite à cette réponse, la pécheresse ne savait que penser. Afin de savoir le mot de l'énigme, elle se travestit, et se transporta au couvent. Là, elle demanda la sœur Béatrix ; et voilà que se présente devant elle la sainte Vierge, sous les traits de cette statue même aux pieds de laquelle elle avait déposé ses clefs et ses vêtements. " Béatrix, lui dit la divine Mère, sachez que, pour sauver votre honneur, j'ai pris vos traits, et rempli votre charge pendant ces quinze années que vous avez vécu loin du couvent. Revenez à Dieu, ma fille ; mon Fils est encore prêt à vous recevoir ; faites donc pénitence, et tâchez de conserver, par une vie édifiante, la bonne réputation que je vous ai acquise ici. " Elle dit, et disparut. Béatrix, touchée de reconnaissance pour cette extrême miséricorde de Marie envers elle, reprit l'habit religieux, et y vécut saintement le reste de ses jours. A sa mort, elle découvrit le tout pour la gloire de la Reine du ciel.

A suivre : PRIÈRE.

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Message  Louis Sam 20 Mar 2010, 5:33 pm

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CHAPITRE VI

Eia ergo advocata nostra !
Montrez donc que vous êtes notre Avocate.
MARIE, NOTRE AVOCATE.
II

Marie est une Avocate compatissante, qui ne refuse pas de défendre la cause des plus misérables.
(suite)




PRIÈRE
Glorieuse Mère du Sauveur, je le confesse, l'ingratitude dont j'ai si longtemps usé envers Dieu et vous, mériterait que, par un juste retour, vous me retirassiez tous vos soins ; car l'ingrat n'est plus digne des bienfaits. Mais, ma douce Souveraine, j'ai une haute idée de votre bonté ; je suis convaincu qu'elle surpasse de beaucoup mon ingratitude. Continuez donc, ô Refuge des pécheurs, et ne cessez jamais de secourir un pauvre pécheur qui se confie en vous. O Mère de miséricorde, daignez tendre la main à un malheureux qui est tombé, et qui implore votre pitié, Défendez-moi, ô Marie, ou bien dites-moi à qui je dois m'adresser qui puisse me défendre mieux que vous. Mais où irai-je chercher une Avocate plus compatissante et plus puissante auprès de Dieu que vous qui êtes sa Mère ? En devenant la Mère du Sauveur, vous fûtes investie de l'office de sauver les pécheurs, et vous m'avez été donnée pour me guider au port du salut ; ô Marie, sauvez celui qui a recours à vous.

Je ne mérite point votre amour ; mais le désir que vous avez de sauver ceux qui sont perdus m'inspire la confiance que vous m'aimez ; et si vous m'aimez, comment pourrai-je périr à jamais ? Ma chère Mère, si je me sauve par votre secours, comme je l'espère, je ne vous serai pas ingrat : par des louanges éternelles, je réparerai mon ingratitude passée ; et ce sera en vous consacrant toutes les affections de mon âme que je reconnaîtrai l'amour dont vous m'avez donné tant de preuves. Au ciel, où vous régnez et règnerez éternellement, je chanterai avec joie et sans fin vos miséricordes, et je baiserai cette main charitable qui m'a délivré de l'enfer autant de fois que je l'ai mérité par mes péchés. O Marie, ô ma libératrice ! ô mon espérance ! ô ma Reine ! ô mon Avocate ! ô ma Mère ! je vous aime, je vous aime, et je veux vous aimer à jamais.
Amen, amen. Ainsi, j'espère, ainsi soit-il.

A suivre : III. – Marie réconcilie les pécheurs avec Dieu.

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Message  Louis Dim 21 Mar 2010, 8:26 pm

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CHAPITRE VI

Eia ergo advocata nostra !
Montrez donc que vous êtes notre Avocate.
MARIE, NOTRE AVOCATE.
III

Marie réconcilie les pécheurs avec Dieu.

La grâce de Dieu est pour toute âme un trésor extrêmement désirable. " C'est un trésor infini, dit l'Esprit-Saint, car elle élève ceux qui la possèdent à la dignité d'amis de Dieu ". Aussi, Jésus, notre Rédempteur et notre Dieu, n'a pas dédaigné de donner ce titre à ceux qui sont en état de grâce et de leur dire : Vous êtes mes amis. Ah ! maudit soit le péché qui rompt les liens de cette belle amitiés ! Ce sont vos iniquités, dit Isaïe, qui ont mis la division entre vous et votre Dieu ; maudit soit le péché, qui, entrant dans une âme, la rend odieuse à Dieu, et, d'amie qu'elle était de son Seigneur, la rend son ennemie, selon cette parole du Sage : Dieu hait l'impie et son impiété.

Que doit donc faire celui qui a le malheur de se trouver dans l'inimitié de Dieu ? - Il faut qu'il cherche un médiateur, qui lui obtienne son pardon et lui fasse recouvrer la divine amitié qu'il a perdue. " Console-toi, pauvre pécheur qui a perdu la grâce de Dieu, dit saint Bernard ; ce Dieu lui-même t'a donné un Médiateur dans la personne de son propre Fils Jésus, lequel peut t'obtenir tout ce que tu désires. "

Mais, grand Dieu ! s'écrie ici le Saint, d'où vient que les hommes se figurent sévère ce miséricordieux Sauveur qui les a rachetés au prix de sa vie ? comment peut leur paraître terrible celui qui est tout aimable ? Que craignez-vous, pécheurs, pourquoi manquez-vous de confiance ? Si ce sont vos péchés qui vous effraient, sachez que Jésus lui-même les a attachés à la croix avec ses mains déchirées, qu'il en a payé la peine à la justice divine et en a purgé vos âmes. Mais peut-être vous n'osez encore vous adresser directement à Jésus-Christ, peut-être sa majesté divine vous épouvante ; en se faisant homme, dites-vous, il n'a pas cessé d'être Dieu ; voulez-vous donc un autre avocat auprès de ce divin Médiateur ? Eh bien ! recourez à Marie ; elle intercédera pour vous auprès de son Fils, qui l'exaucera certainement ; et Jésus intercédera auprès de son Père, qui ne peut rien refuser à un tel Fils. Saint Bernard termine ainsi cette exhortation : " Cette divine Mère, ô mes enfants, est l'échelle des pécheurs ; c'est par elle qu'ils remontent à la hauteur de la grâce ; elle est ma confiance la plus assurée, elle est tout le fondement de mon espérance. "

Voici comment…

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Message  Louis Lun 22 Mar 2010, 6:56 pm

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CHAPITRE VI

Eia ergo advocata nostra !
Montrez donc que vous êtes notre Avocate.
MARIE, NOTRE AVOCATE.
III

III. – Marie réconcilie les pécheurs avec Dieu.
(suite)

… Voici comment l'Esprit-Saint fait parler la bienheureuse Vierge dans les Cantiques : " Je suis la défense de ceux qui recourent à moi, et ma miséricorde est pour eux comme une tour de refuge ; c'est pourquoi le Seigneur m'a établie Médiatrice de paix entre lui et les pécheurs. " – Marie, dit le cardinal Hugues sur ce texte, Marie est la Pacificatrice universelle : elle réconcilie Dieu avec ses ennemis, elle procure le salut à ceux qui sont perdus, le pardon aux pécheurs, la miséricorde aux désespérés. C'est pourquoi le divin Époux la trouve belle comme les pavillons de Salomon. Sous les pavillons ou les tentes de David, on ne traitait que de guerre ; mais sous ceux de Salomon, on traitait uniquement de choses pacifiques. Par cette comparaison donc, l'Esprit-Saint nous donne à entendre que cette Mère de miséricorde ne traite jamais de guerre et de vengeance contre les pécheurs, mais seulement de paix et de pardon.

Une autre figure de Marie sous ce rapport, ce fut la colombe qui, sortie de l'arche de Noé, y revint avec un rameau d'olivier, emblème de la paix que Dieu accordait au genre humain. C'est l'interprétation de saint Bonaventure : " O Marie, dit-il, vous êtes la fidèle Colombe qui, par son entremise auprès de Dieu, a ménagé au monde, après sa ruine, la paix et le salut ". Céleste Colombe, elle apporta au monde submergé dans les eaux du péché, le rameau pacifique, le gage du pardon, quand elle donna le jour à Jésus-Christ, source de toute miséricorde ; et c'est elle qui, depuis lors, nous a obtenu, en vertu des mérites du Sauveur, toutes les grâces que Dieu nous a faites. Et de même que la paix du ciel a été donnée au monde par Marie, comme le lui dit saint Épiphane, c'est par le moyen de Marie que, chaque jour encore, les pécheurs sont réconciliés avec Dieu. De là ces paroles que le bienheureux Albert le Grand lui met sur les lèvres : " Je suis la Colombe de Noé ; c'est moi qui apporte à l'Église la paix universelle. "

" Nous avons encore une figure expresse de Marie dans l'arc-en-ciel, dit le cardinal Vitale, c'est Marie, toujours présente au tribunal de Dieu pour adoucir les sentences et les châtiments suspendus sur la têtes des pécheurs. " D'après saint Bernardin de Sienne, c'était de cet arc-en-ciel que parlait le Seigneur quand il disait à Noé : Je placerai mon arc dans les nuages, en signe de l'alliance entre moi et la terre... ; en le voyant, je me souviendrai de la paix perpétuelle que je fais avec les hommes. La bienheureuse Vierge est bien cet arc de paix éternelle, dit le saint, car, de même qu'à la vue de l'arc-en-ciel Dieu se souvient de la paix promise à la terre, ainsi, à la prière de Marie, il remet aux pécheurs les offenses qu'ils lui ont faites, et conclut la paix avec eux.

En outre, toujours pour la même raison, Marie est comparée à la lune. Cet astre, remarque saint Bonaventure, est entre le ciel et la terre, et Marie s'interpose continuellement entre Dieu et les hommes, elle apaise le Seigneur irrité contre les coupables, et éclaire ceux-ci pour les ramener à lui.

Et tel fut le principal…

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Message  Louis Mar 23 Mar 2010, 7:00 pm

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Eia ergo advocata nostra !
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III

III. – Marie réconcilie les pécheurs avec Dieu.
(suite)

… Et tel fut le principal office dont Dieu chargea Marie quand il la donna à la terre, à savoir, de relever les âmes déchues de la grâce, et de les réconcilier avec lui. – Paissez vos chevreaux, lui dit le Seigneur en la créant. Les chevreaux, on le sait, représentent les pécheurs qui, dans la vallée du Jugement, devront rester à la gauche, tandis que les élus, figurés par les brebis seront placés à la droite. Or, dit l'abbé Guillaume en s'adressant à Marie, ces chevreaux vous seront confiés, ô puissante Reine, afin que vous les changiez en brebis, et que ceux qui, par leurs fautes, ont mérité d'être jetés à la gauche, soient admis à la droite par votre intercession. Ce commentaire s'accorde avec une révélation faite à sainte Catherine de Sienne. Le Seigneur lui déclara qu'il avait créé Marie, sa Fille bien-aimée, comme un doux appât pour prendre et attirer à lui les hommes, et particulièrement les pécheurs. Mais il faut noter ici la belle réflexion de Guillaume sur le texte sacré que nous venons de citer : " Dieu, dit-il, recommande à Marie les chevreaux qui sont à elle : Paissez vos chevreaux ; parce que la Vierge ne sauve pas tous les pécheurs, mais seulement ceux qui la servent et l'honorent, quelques souillés qu'ils soient d'ailleurs. Quant à ceux qui vivent dans le péché, ajoute-t-il, sans honorer Marie par quelque hommage spécial, et sans se recommander à elle pour sortir de leur triste état, ils ne sont point ses chevreaux ; au jour du jugement, ils seront misérablement placés à gauche pour être damnés ".

Un gentilhomme désespérait de son salut à cause de l'énormité de ses fautes ; un religieux lui conseilla de se rendre dans une certaine église où l'on vénérait une image de Marie, et d'implorer le secours de cette bonne Mère. Il se transporte à l'église et, à l'aspect de la pieuse image, il se sent comme invité par la Vierge à se jeter à ses pieds et à prendre confiance. Il approche, se prosterne, et se dispose à baiser les pieds de la statue ; mais elle s'anime à l'instant, et lui présente à baiser sa main bénie sur laquelle il lit ces mots : Ego eripiam te de affligentibus te ; c'est-à-dire : " Mon fils, ne t'abandonne pas au désespoir ; je te délivrerai de tes péchés, et de toutes les craintes qui t'affligent ". – On rapporte qu'en lisant ces douces paroles, le pécheur conçut une si grande douleur de ses fautes, et fut pénétré d'un si ardent amour envers Dieu et sa tendre Mère, qu'il mourut là même aux pieds de Marie.

Oh ! combien de pécheurs obstinés sont attirés tous les jours à Dieu par cet Aimant des cœurs ! C'est ainsi qu'elle s'est appelée elle-même, en disant à sainte Brigitte : " Comme l'aimant attire le fer, ainsi j'attire les cœurs les plus endurcis pour les réconcilier avec Dieu ". Et ce prodige se renouvelle, non pas rarement, mais chaque jour. Je pourrais en citer, pour ma part, un grand nombre de cas arrivés dans nos seules missions : souvent des pécheurs restés plus insensibles que le fer à tous les autres sermons, sont touchés de repentir et reviennent à Dieu, dès qu'ils entendent prêcher la miséricorde de Marie. Saint Grégoire dit que la licorne est une bête si féroce qu'aucun chasseur ne peut réussir à la prendre, mais qu'à la voix d'une vierge elle devient docile, s'approche et se laisse lier par elle sans résistance. Oh ! combien de pécheurs qui, plus intraitables que les bêtes féroces fuyaient loin de Dieu, accourent auprès de la Reine des Vierges aussitôt qu'ils entendent sa voix, et se laissent doucement enchaîner par elle au joug du Seigneur !

D'après saint Jean Chrysostome…

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Message  Louis Mer 24 Mar 2010, 6:31 pm

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CHAPITRE VI

Eia ergo advocata nostra !
Montrez donc que vous êtes notre Avocate.
MARIE, NOTRE AVOCATE.
III

III. – Marie réconcilie les pécheurs avec Dieu.
(suite)

… D'après saint Jean Chrysostome, Marie a encore été élevée à la dignité de Mère de Dieu, afin que sa douce miséricorde et sa puissante intercession sauvent les misérables que leur mauvaise vie obligerait la justice divine à réprouver. " Il en est bien ainsi, assure saint Anselme, car c'est pour les pécheurs plus que pour les justes qu'elle est devenue Mère de Dieu ; Jésus-Christ n'a-t-il pas déclaré qu'il était venu appeler, non les justes, mais les pécheurs " ? Aussi la sainte Église n'hésite pas à chanter :

Peccatores non exhorres,
Sine quibus nunquam fores
Tali digna Filio :

" Vous n'avez pas horreur des pécheurs, sans lesquels vous n'eussiez jamais été Mère d'un tel Fils ". – Et Guillaume de Paris va jusqu'à lui tenir ce langage encore plus pressant : O Marie, vous êtes obligée à secourir les pécheurs, puisque tout ce que vous avez reçu de dons, de grâces et de grandeurs, en un mot, tout ce que renferme votre sublime dignité de Mère de Dieu, vous en êtes, s'il est permis de le dire, redevable aux pécheurs ; car c'est à cause d'eux que vous avez été rendue digne d'avoir un Dieu pour Fils. S'il en est ainsi, conclut saint Anselme, comment puis-je désespérer d'obtenir le pardon de mes fautes, quelle qu'en soit l'énormité ?

Dans la messe de la vigile de l'Assomption, l'Église nous apprend que la Mère de Dieu a été transportée de la terre au ciel, afin d'intercéder pour nous auprès du Seigneur avec une entière assurance d'être exaucée. De son côté, saint Justin donne à Marie un nom qui signifie l'arbitre d'un différend, la personne à qui deux parties en procès remettent tous leurs titres. Par là, le saint veut faire entendre que, comme Jésus est notre Médiateur auprès du Père éternel, ainsi Marie est notre Médiatrice auprès de Jésus, notre Juge, qui remet à son pacifique arbitrage tous ses griefs contre nous.

Pour saint André de Crète, Marie est " la caution, la garantie, ou le gage de notre réconciliation avec Dieu ". Et voici quelle est sa pensée : tout le désir de Dieu est de se réconcilier avec les pécheurs en leur remettant leurs fautes ; or, afin qu'ils ne doutent aucunement de sa disposition à leur pardonner, il leur en donne comme un gage dans la personne de Marie. De là, cette exclamation du même saint : " Je vous salue, ô vous qui êtes la paix entre Dieu et les hommes ! " Saint Bonaventure s'appuie sur cette pensée pour encourager le pécheur : " Tu crains peut-être, lui dit-il, que dans son courroux le Seigneur ne veuille tirer vengeance de tes fautes ; eh bien ! suis mon conseil, recours à l'Espérance des pécheurs, adresse-toi à Marie ; et si tu doutes aussi qu'elle consente à plaider ta cause, sache qu'elle ne peut s'y refuser : Dieu lui-même l'a chargée de secourir d'office les plus misérables. "

Mais quoi ! s'écrie l'abbé Adam, un pécheur doit-il jamais craindre de périr, quand la Mère même de son Juge s'offre à lui servir de mère et d'avocate ? Et vous, ô Marie, ajoute-t-il ; vous, la Mère de miséricorde, dédaignerez-vous de prier votre divin Fils, qui est notre Juge, pour un autre fils, qui est le pécheur ? refuserez-vous d'intercéder en faveur d'une âme rachetée, auprès de son Rédempteur, qui est mort sur la croix pour sauver les pécheurs ? Oh ! non, vous ne le refuserez point ; vous vous emploierez avec toute l'ardeur de votre zèle à prier pour tous ceux qui ont recours à vous ; car vous savez que le Seigneur, qui a établi votre Fils Médiateur de paix entre Dieu et l'homme, vous a établie en même temps Médiatrice entre le Juge et le coupable.

Concluons avec saint Bernard : Pécheur, quel que tu sois, fusses-tu tout couvert de la fange de tes fautes, eusses-tu vieilli dans l'iniquité, garde-toi de te livrer au désespoir. Rends grâces à ton Seigneur qui, dans son désir de te faire miséricorde, ne s'est pas contenté de donner son Fils pour avocat, mais a voulu t'inspirer plus de courage encore et plus de confiance, en te remettant aux mains d'une Médiatrice qui obtient par ses prières tout ce qui lui plaît. Va donc, recours à Marie et tu seras sauvé.

A suivre : EXEMPLE.

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Message  Louis Jeu 25 Mar 2010, 8:47 pm

.
CHAPITRE VI

Eia ergo advocata nostra !
Montrez donc que vous êtes notre Avocate.
MARIE, NOTRE AVOCATE.
III

III. – Marie réconcilie les pécheurs avec Dieu.
(suite)


EXEMPLE

L'histoire qu'on va lire est rapportée par Alain de la Roche et Bonifacius. Il y avait à Florence une jeune fille nommée Benoîte (Bénie), mais qui méritait bien plutôt le nom de maudite par la vie scandaleuse qu'elle menait. Par bonheur pour elle, saint Dominique vint prêcher dans cette ville. Elle alla un jour l'entendre par pure curiosité ; mais Dieu lui toucha le coeur par le moyen de ce sermon, tellement que, fondant en larmes, elle alla se confesser au Saint. Celui-ci l'entendit, lui donna l'absolution, et lui imposa pour pénitence la récitation du rosaire.

Mais bientôt, entrainée par la force de l'habitude, la malheureuse retomba dans ses désordres. Saint Dominique l'apprit, il alla trouver, et obtint qu'elle se confessât de nouveau. De son côté, afin de l'affermir dans le bien, Dieu lui fit voir un jour l'enfer, lui montra ceux qui, à cause d'elle, s'étaient déjà damnés, et la força ensuite de lire, dans un livre ouvert devant ses yeux, l'épouvantable série de ses péchés. A cette vue, la pénitente fut saisie d'horreur ; mais, pleine de confiance en la sainte Vierge, elle invoqua son secours, et comprit que cette miséricordieuse Mère lui obtenait du Seigneur le temps nécessaire pour pleurer ses énormes excès.

La vision finit là, et Benoîte se mit dès lors à vivre d'une manière exemplaire ; mais, ayant sans cesse devant les yeux l'affreux dossier qui lui avait été montré, elle adressa un jour cette prière à sa douce Consolatrice : " Ma mère, je le confesse, en punition de mes crimes, je devrais être maintenant au fond de l'enfer ; mais, puisque vous m'avez obtenu le temps de faire pénitence, ô Reine compatissante, je vous demande encore une grâce : je ne veux jamais cesser de pleurer mes péchés ; mais faites qu'ils soient effacés de ce livre ". Marie entendit sa prière, lui apparut et lui dit que, pour obtenir ce qu'elle désirait, elle ne devait jamais perdre de vue le souvenir de ses péchés et de la miséricorde avec laquelle Dieu l'avait traitée ; elle devait penser sans cesse à la passion soufferte par Jésus pour l'amour d'elle, et considérer combien de malheureux étaient damnés pour des fautes moins nombreuses que les siennes ; elle lui révéla en même temps que, ce jour-là, un enfant de huit ans devait être précipité en enfer pour un seul péché. – Benoîte ayant obéi fidèlement à la très sainte Vierge, Notre-Seigneur daigna un jour lui apparaître lui-même, et lui montrant le livre tant redouté, il lui dit : " Voici que tes péchés sont effacés, le livre est blanc ; écris-y maintenant des actes d'amour et de vertu ". C'est ce que fît Benoîte, et elle mena depuis une vie sainte, qui fut couronnée par une sainte mort.

A suivre : PRIÈRE.

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Message  Louis Ven 26 Mar 2010, 3:46 pm

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CHAPITRE VI

Eia ergo advocata nostra !
Montrez donc que vous êtes notre Avocate.
MARIE, NOTRE AVOCATE.
III

III. – Marie réconcilie les pécheurs avec Dieu.
(suite)


PRIÈRE
Si donc, ô ma très douce Souveraine, si votre office est, comme vous le dit Guillaume de Paris, de vous porter Médiatrice entre Dieu et les pécheurs, je vous adresserai la prière de saint Thomas de Villeneuve, et vous dirai : Montrez que vous êtes notre Avocate et, en ma faveur aussi, acquittez-vous de votre office. Ne me dites pas que ma cause est trop difficile à gagner, car je le sais, et tout le monde me l'assure : jamais cause défendue par vous, si désespérée fût-elle, n'a été perdue, et la mienne le serait ? Non, je ne le crains pas.

A la vérité, si je ne voyais que mes innombrables péchés, j'aurais lieu de douter de votre disposition à me défendre, mais quand je pense à votre immense miséricorde, et à l'extrême désir qui anime votre bon coeur, de secourir les pécheurs les plus désespérés, je ne saurais non plus m'arrêter à cette crainte-là. Et qui jamais s'est perdu, après avoir eu recours à vous ? Je vous appelle donc à mon secours, ô Marie, ma puissante Avocate, mon refuge, mon espérance et ma Mère ; je remets entre vos mains la cause de mon salut éternel ; je vous confie mon âme : elle était perdue, mais c'est à vous de la sauver. Je rends de continuelles actions de grâces au Seigneur qui me donne une si grande confiance en vous ; car je le sens : nonobstant mon indignité, cette confiance m'assure de mon salut.

Une seule crainte me reste et m'afflige, ô ma bien-aimée Reine, c'est que je vienne à perdre un jour, par ma négligence, cette confiance en vous. Je vous en supplie donc, ô Marie, par tout l'amour que vous portez à votre Jésus, conservez et augmentez sans cesse en moi l'heureuse confiance en vos prières par lesquelles j'espère avec certitude récupérer l'amitié divine. Cette amitié, je l'ai fortement méprisée et perdue par le passé ; mais, une fois recouvrée, j'espère la conserver par votre secours ; et ainsi, je l'espère encore, un jour enfin j'irai en paradis vous remercier et chanter les miséricordes de Dieu et les vôtres pendant toute l'éternité.
Amen. Tel est mon espoir. Puisse-t-il être rempli ! Il le sera.

A suivre : CHAPITRE VII — MARIE , NOTRE GARDIENNE.

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Message  Louis Sam 27 Mar 2010, 6:53 pm

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CHAPITRE VII

Illos tuos misericordes oculos ad nos converte.
Tournez vers nous vos yeux pleins de miséricorde.
MARIE, NOTRE GARDIENNE.
III

Marie est tout yeux pour compatir à nos misères et les soulager.
(suite)

Saint Épiphane appelle la Mère de Dieu Multocula, c'est-à-dire, Celle qui est tout yeux pour soulager nos misères ici-bas. Un jour, en exorcisant un possédé, on demanda au démon ce que faisait Marie : " Elle descend et elle monte ", telle fut la réponse de l'esprit malin. Par là, il voulait dire que cette bonne Reine ne fait autre chose que descendre sur la terre pour apporter des grâces aux hommes, et monter au ciel pour présenter nos suppliques au Seigneur et les lui faire agréer. Saint André d'Avellin avait donc raison d'appeler la bienheureuse Vierge la Femme d'affaires du paradis, celle que sa miséricorde tient toujours en action, et qui ménage des grâces à tous, justes et pécheurs. Le Seigneur, dit David, a les yeux ouverts sur les justes; mais les yeux de Notre-Dame, observe Richard de Saint-Laurent, sont également fixés sur les justes et sur les pécheurs. C'est, ajoute-t-il, que les yeux de Marie sont des yeux de Mère, et qu'une mère regarde sans cesse son enfant, non seulement pour l'empêcher de tomber, mais encore pour le relever, s'il tombe.

Jésus-Christ lui-même a daigné manifester cette vérité à sainte Brigitte ; elle l'entendit un jour parler ainsi à sa glorieuse Mère ; " Ma Mère, demandez-moi tout ce que vous désirez ". – Tel est le langage que Jésus tient sans cesse à Marie dans le ciel ; car il aime à contenter cette Mère chérie en tout ce qu'elle lui demande. — Mais que lui demande Marie ? Sainte Brigitte l'entendit qui répondait à son divin Fils : Je demande miséricorde pour les misérables ; comme si elle eût dit : Mon Fils, vous avez voulu que je sois la Mère de miséricorde, le Refuge des pécheurs et l'Avocate des malheureux ; et vous me dites de vous demander ce que je veux ; mais, que puis-je vouloir, sinon que vous usiez de miséricorde envers les misérables ? c'est là que je vous demande : Misericordiam peto miseris.

" Ainsi, ô Marie, s'écrie avec attendrissement saint Bonaventure ; vous êtes si pleine de miséricorde, si attentive à secourir les malheureux, que vous semblez n'avoir aucun autre désir, aucune autre sollicitude, que de les assister." Et, comme, entre tous les malheureux, les pécheurs sont les plus à plaindre, le vénérable Bède assure que Marie est continuellement occupée à prier son divin Fils pour les pécheurs.

Dès le temps même que Marie vivait sur la terre dit saint Jérôme, elle avait le coeur si compatissant et si tendre envers les hommes, que personne n'a jamais souffert de ses propres peines autant que cette bonne Mère souffrait celle des autres. Elle donna une belle preuve de cette commisération dont elle était pénétrée pour les peines d'autrui, dans le trait déjà cité des noces de Cana : le vin y étant venu à manquer, Marie n'attendit pas qu'on recourût à elle, remarque saint Bernardin, mais ce fut spontanément qu'elle se chargea du charitable office de consoler les affligés ; et, par pure compassion pour la peine des jeunes époux, elle intercéda auprès de son Fils, et en obtint le miracle du changement de l'eau en vin.

Mais …

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Message  Louis Dim 28 Mar 2010, 7:10 pm

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CHAPITRE VII

Illos tuos misericordes oculos ad nos converte.
Tournez vers nous vos yeux pleins de miséricorde.
MARIE, NOTRE, notre GARDIENNE.
III

Marie est tout yeux pour compatir à nos misères et les soulager.
(suite)

… Mais, ô bienheureuse Vierge, s'écrie ici saint Pierre Damien, depuis que vous êtes élevée à la dignité de Reine du ciel, auriez-vous peut-être oublié vos pauvres serviteurs ? A Dieu ne plaise qu'on ait jamais une telle pensée ! reprend-il aussitôt ; une miséricorde telle que celle qui règne dans le coeur de Marie, ne saurait oublier une misère comme la nôtre. A Marie ne s'applique pas le proverbe si connu, que les honneurs changent les mœurs. Cela est vrai quant aux mondains, qui ne peuvent parvenir à quelque dignité sans s'enorgueillir et oublier leurs anciens amis restés pauvres ; il n'en est pas ainsi de Marie ; si elle se réjouit de son élévation, c'est qu'elle y trouve un moyen de secourir plus efficacement les malheureux.

C'est précisément pour ce motif que saint Bonaventure lui applique les paroles dites à Ruth : Vos dernières bontés ont surpassé les premières. Le saint entend par là, comme il l'explique ensuite, que la compassion envers les malheureux, déjà si grande en Marie, alors qu'elle était encore ici-bas, est encore bien plus grande aujourd'hui qu'elle règne dans les cieux. Et il en donne la raison : " Si cette divine Mère, dit-il, nous témoigne maintenant, par les innombrables grâces qu'elle nous obtient, une plus grande miséricorde, c'est qu'elle connaît mieux nos misères". " Oui, ajoute-t-il, autant l'éclat du soleil surpasse celui de la lune, autant la compassion de Marie pour nous, maintenant qu'elle est dans la gloire, surpasse celle qu'elle nous portait ici-bas." Le saint conclut en ces termes : "Est-il au monde un homme qui ne jouisse de la lumière du soleil ? de même, il n'est personne sur qui ne tombent les rayons de la miséricorde de Marie". Voilà pourquoi elle est comparée au soleil ; et le docteur séraphique lui applique ce qui est dit de cet astre : Il n'est personne qui échappe à sa chaleur.

Cet enseignement est confirmé par une révélation de sainte Agnès à sainte Brigitte ; on y lit : Maintenant que notre Reine est étroitement unie avec son Fils dans le ciel, elle ne s'est pas dépouillée de la bonté qui lui est naturelle ; aussi fait-elle sentir les effets de sa tendresse à tous les hommes, sans en excepter les pécheurs les plus impies. Et comme le soleil éclaire tous les corps, les terrestres aussi bien que les célestes ; ainsi, grâce à la douceur de Marie et par son entremise, il n'est personne au monde qui n'ait part aux divines miséricordes, pourvu qu'il les implore.

Au royaume de Valence…

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Message  Louis Lun 29 Mar 2010, 7:28 pm

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CHAPITRE VII

Illos tuos misericordes oculos ad nos converte.
Tournez vers nous vos yeux pleins de miséricorde.
MARIE, NOTRE, notre GARDIENNE.
III

Marie est tout yeux pour compatir à nos misères et les soulager.
(suite)


… Au royaume de Valence,
un grand criminel avait résolu de passer chez les Turcs et d'y prendre le turban ; il désespérait d'échapper autrement aux coups de la justice. Déjà même il se rendait au port pour s'embarquer lorsque, passant devant une église, il y entra et assista au sermon qu'y prêchait en ce moment le Père Jérôme Lopez de la Compagnie de Jésus. A ce sermon, qui roulait sur la miséricorde divine, le pécheur se convertit et se confessa au prédicateur lui-même. Celui-ci lui demandant s'il avait conservé quelque pratique pieuse en retour de laquelle Dieu lui aurait fait cette grâce insigne. " La seule dévotion que j'aie pratiquée, répondit-il, a été de prier chaque jour la sainte Vierge de ne pas m'abandonner".

Le même religieux rencontra un jour à l'hôpital un autre pécheur qui ne s'était pas confessé depuis cinquante ans ; toute sa religion pendant cet intervalle s'était réduite à ceci : quand il voyait une image de Marie, il la saluait et priait la divine Mère de ne pas le laisser mourir dans le péché mortel. Or, il raconta que, dans une rixe avec un de ses ennemis, son épée s'était rompue; et alors, se tournant vers le bienheureuse Vierge, il s'était écrié; "Hélas ! me voilà mort et damné. Mère des pécheurs ! secourez-moi." Et, en disant ses mots, il s'était trouvé, sans savoir comment, en lieu sûr. Cet homme fit une confession générale et mourut plein de confiance.

Selon saint Bernard, Marie se fait tout à tous ; elle ouvre à tous les hommes le sein de sa miséricorde, afin que tous reçoivent de sa plénitude : l'esclave, la liberté, le malade, la santé, l'affligé des consolations, le pécheur, la remise de ses fautes ; il n'est pas jusqu'à Dieu qui n'en reçoive une grande augmentation de gloire ; en un mot, il n'est personne qui ne ressente la chaleur de ce bienfaisant Soleil.

Et qui dans le monde pourrait ne pas aimer cette Reine tout aimable, s'écrie saint Bonaventure ? elle est plus belle que l'astre du jour, plus douce que le miel ; vrai trésor de bonté, elle est tendre et affable envers tout le monde. Je vous salue donc, ô ma Souveraine et ma Mère, je dirai même mon Coeur, mon Ame ! Pardonnez-moi, ô Marie, si j'ose dire que je vous aime ; car, si je ne suis pas digne de vous aimer, vous êtes assurément bien digne d'être aimée de moi.

Selon une révélation faite à sainte Gertrude, lorsqu'on adresse avec dévotion à Marie ces paroles du Salve Regina : Eia ergo, Advocata nostra ! illos tuos misericordes oculos ad nos converte : "De grâce, ô notre Avocate, tournez vers nous vos yeux miséricordieux " ; — cette bonne Mère ne peut s'empêcher de se rendre au désir de qui la prie ainsi.

Oui, dit saint Bernard, l'immense miséricorde de Marie remplit tout l'univers. Et, selon saint Bonaventure, cette Mère pleine de tendresse, a un tel désir de faire du bien à tout le monde, qu'elle se tient pour offensée, non seulement par ceux qui l'outragent positivement ; — car il est des hommes, spécialement les joueurs, qui, dans la colère, poussent la perversité jusqu'à blasphémer et insulter cette douce Reine ; — mais Marie se croit offensée aussi par ceux qui ne lui demandent jamais aucune grâce. Ainsi, ô Marie ! ajoute saint Hildebert, vous nous enseignez à espérer des grâces au-dessus de nos mérites, puisque vous ne cessez de nous en distribuer qui dépassent de beaucoup ce que nous méritons.

Le prophète Isaïe…

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Message  Louis Mar 30 Mar 2010, 7:44 pm

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CHAPITRE VII

Illos tuos misericordes oculos ad nos converte.
Tournez vers nous vos yeux pleins de miséricorde.
MARIE, NOTRE, notre GARDIENNE.
III

Marie est tout yeux pour compatir à nos misères et les soulager.
(suite)

… Le prophète Isaïe avait prédit que la grande oeuvre de notre rédemption, aurait pour effet de préparer un trône où la divine miséricorde donnerait audience à notre misère. Quel est ce trône? " C'est Marie, répond saint Bonaventure, car en elle, justes et pécheurs, tous les hommes trouvent les consolations de la miséricorde". Ensuite, il ajoute : " De même que Notre-Seigneur, Notre-Dame est pleine de miséricorde ; et la Mère, non plus que le Fils, ne sait refuser sa commisération à ceux qui l'implorent " : Dans le même sens, l'abbé Guéric fait parler ainsi Jésus à sa Mère : Ma Mère, je placerai en vous le siège de mon empire ; car c'est par vous que j'accorderai les grâces qui me seront demandées : vous m'avez donné ce que j'ai d'humain ; je vous donnerai ce que j'ai de divin, c'est-à-dire, la toute-puissance, en vertu de laquelle vous pourrez aider à se sauver ceux que vous voudrez.

Un jour que sainte Gertrude adressait avec ferveur à la Mère de Dieu les paroles citées plus haut : " Tournez vers nous vos yeux miséricordieux", elle vit tout à coup la bienheureuse Vierge, qui lui dit en montrant les yeux de son Fils qu'elle tenait dans ses bras : " Voici les yeux pleins de miséricorde qui se tournent à mon gré pour sauver ceux qui m'invoquent."

Comme un pécheur fondait en larmes devant une image de Marie, la priant de lui obtenir de Dieu son pardon, il entendit cette auguste Mère dire au Sauver enfant, qu'elle portait entre ses bras : " Mon Fils, ces larmes seront-elles versées en pure perte" ? Et il comprit que Jésus-Christ lui pardonnait.

Comment, en effet, pourrait-il périr, celui qui se recommande à cette clémente Reine, vu que le Sauveur lui-même, parlant avec la suprême autorité d'un Dieu, a promis à sa Mère d'user pour l'amour d'elle de toute la miséricorde qu'elle voudra envers ceux qui la prendront pour avocate ? Ceci fut révélé à sainte Brigitte : elle entendit Jésus-Christ qui adressait ces paroles à Marie : " En vertu de ma toute-puissance, je vous ai accordé, à vous mon auguste Mère, le pouvoir de faire grâce à tous les pécheurs qui invoqueront pieusement le secours de votre maternelle bonté, et de le faire de telle manière qu'il vous plaira."

Plein de confiance…

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Message  Louis Mer 31 Mar 2010, 7:00 pm

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CHAPITRE VII

Illos tuos misericordes oculos ad nos converte.
Tournez vers nous vos yeux pleins de miséricorde.
MARIE, NOTRE, notre GARDIENNE.
III

Marie est tout yeux pour compatir à nos misères et les soulager.
(suite)

… Plein de confiance en considérant ce haut crédit de Marie auprès de Dieu, et son ineffable tendresse à notre égard, l'abbé Adam de Perseigne lui parlait ainsi : O Mère de miséricorde, votre bonté égale votre puissance, et vous n'êtes pas moins indulgente envers les pécheurs que votre intercession est efficace. Quand pourra-t-il se faire que vous refusiez votre compassion aux malheureux, vous qui êtes la Mère de la toute-puissance ? Jamais, car il vous est aussi facile d'obtenir une grâce quelconque, que de connaître nos misères.

Rassasiez-vous donc, ô grande Reine, s'écrie l'abbé Guéric, rassasiez-vous de la gloire de votre divin Fils, et, sinon pour nos mérites, du moins par compassion, laissez tomber ici-bas, pour nous, vos pauvres serviteurs et enfants, les miettes de votre table.

Si nos péchés nous inspirent de la défiance, disons avec Guillaume de Paris : Ma douce Souveraine, n'alléguez pas mes péchés contre moi, car, contre mes péchés, j'allègue votre miséricorde. Ah ! qu'il ne soit pas dit que mes péchés ont pu tenir en échec votre miséricorde ; elle peut bien plus pour me faire absoudre, que toutes mes fautes pour me condamner.

A suivre : Exemple.

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Message  Louis Dim 04 Avr 2010, 9:45 pm

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CHAPITRE VII

Illos tuos misericordes oculos ad nos converte.
Tournez vers nous vos yeux pleins de miséricorde.
MARIE, NOTRE, notre GARDIENNE.
III

Marie est tout yeux pour compatir à nos misères et les soulager.
(suite)


EXEMPLE

On lit dans les Annales des Capucins, qu'il y avait à Venise un célèbre avocat qui s'était enrichi par des moyens frauduleux et injustes ; de sorte qu'il vivait dans l'état de péché. Peut-être n'avait-il autre chose de bon que la coutume de réciter chaque jour certaine prière à la sainte Vierge ; et cependant, grâce à la miséricorde de Marie, cette pauvre dévotion lui valut d'échapper à la mort éternelle. Voici comment. Il avait eu le bonheur de se lier d'amitié avec le Père Matthieu de Basso ; et il lui faisait si souvent des insistances pour l'avoir à dîner, qu'enfin le bon religieux lui donna sa parole. En le voyant arriver, l'avocat lui dit :

"Maintenant, mon Père, je vais vous faire une chose que vous n'avez jamais vue. J'ai un singe admirable qui me sert comme un valet : il lave les verres, met la table, ouvre la porte...

Prenez garde, répondit le père, que ce ne soit pas le singe, mais quelque chose de plus ; veuillez le faire venir ici".

On appelle le singe, on l'appelle encore, on le cherche partout, et le singe ne paraît point. On le trouva enfin, caché sous un lit au rez-de-chaussée, mais l'on ne put le faire sortir de là.

" Eh bien ! dit alors le religieux, allons nous-mêmes le trouver ".

Arrivé avec l'avocat à la retraite du singe :

" Bête infernale, lui dit-il, sors à l'instant, et je t'ordonne, au nom de Dieu, de déclarer qui tu es ".

Le prétendu singe répondit aussitôt qu'il était le démon.

" J'attendais, ajouta-t-il, que ce pécheur laissât passer un jour sans réciter sa prière accoutumée en l'honneur de la divine Mère ; car Dieu m'avait donné la permission de l'étrangler la première fois qu'il négligerait cette pratique, et de l'emporter en enfer."

Là-dessus, le pauvre avocat se jette à genoux et réclame l'assistance du serviteur de Dieu. Celui-ci le rassure, et commande à l'esprit malin de quitter cette maison, sans aucun dommage.

"Je te permets seulement, ajouta-t-il, de percer le mur en signe de ton départ ".

Il l'avait à peine dit, qu'on entendit un grand bruit, et l'on vit une ouverture faite au mur. A plusieurs reprises, mais toujours en vain, on essaya de la combler avec de la chaux et des pierres ; Dieu voulut qu'elle subsistât longtemps ; et l'on ne parvint à la fermer qu'en y plaçant, d'après le conseil du serviteur de Dieu, une plaque de marbre où était fixée une figure d'ange. Quant à notre avocat, il se convertit, et nous avons lieu de croire qu'il persévéra jusqu'à la mort dans ce changement de conduite.

A suivre : Prière.

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Message  Louis Lun 05 Avr 2010, 6:00 pm

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CHAPITRE VII

Illos tuos misericordes oculos ad nos converte.
Tournez vers nous vos yeux pleins de miséricorde.
MARIE, NOTRE, notre GARDIENNE.
III

Marie est tout yeux pour compatir à nos misères et les soulager.
(suite)


PRIÈRE


O la plus grande et la plus sublime de toutes les créatures, Vierge très sainte, du fond de mon exil je vous salue, moi misérable qui, tant de fois, me suis révolté contre Dieu, moi qui mérite des châtiments et non des grâces, des rigueurs et non des miséricordes. Ma Souveraine, ce n'est pas la défiance, qui m'inspire ce langage, votre bonté m'est connue : je sais que, plus vous êtes grande, plus vous vous glorifiez d'être douce et bienfaisante ; je sais que vos immenses richesses ont du prix à vos yeux, précisément parce qu'elles vous permettent de venir en aide à notre indigence ; je sais que la pauvreté même de ceux qui vous invoquent, est un titre chez vous pour redoubler de zèle à les protéger, à les sauver.

C'est vous, ô ma Mère, qui pleurâtes un Fils mort pour l'amour de moi : vos larmes, offrez-les à Dieu, je vous en supplie, afin de m'obtenir une vraie douleur de mes péchés. Oh !quelle douleur vous causèrent en ce jour les pécheurs ; dans quelle amertume, moi aussi, je vous plongeai par mes crimes ! O Marie, obtenez-moi la grâce de ne plus vous affliger du moins à l'avenir, vous et votre Fils, en renouvelant mes ingratitudes à votre égard. De quelle utilité me seraient vos larmes si je continuais de me montrer ingrat envers vous ? Ah ! ma Reine, ne le souffrez pas. Vous avez suppléé à toute mon indignité ; vous obtenez de Dieu tout ce que vous voulez ; vous exaucez tous ceux qui vous prient ; eh bien ! voici deux grâces que je vous demande ; je les attends de vous avec assurance, je les veux : obtenez-moi d'être fidèle à Dieu, de ne l'offenser jamais plus, et de l'aimer le reste de ma vie autant que je l'ai offensé.


A suivre : CHAPITRE VIII — MARIE, NOTRE SALUT.

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Message  Louis Mar 06 Avr 2010, 7:03 pm

.

CHAPITRE VIII

Et Jesum benedictum Fructum ventris tui, nobis post hoc exilium ostende.
Et après cet exil, montrez-nous Jésus, le fruit béni de vos entrailles.

MARIE,  NOTRE SALUT.  

I


Marie préserve de l'enfer ceux qui l'honorent.
Il est impossible qu'un serviteur de Marie se damne, pourvu qu'il la serve fidèlement et qu'il se recommande à elle. – A première vue, cette proposition paraîtra peut-être à quelques-uns bien hasardée ; mais je le prierai de ne pas la condamner, avant d'avoir lu les éclaircissements que je vais y donner.

Quand nous disons qu'il est impossible qu'un serviteur de la sainte Vierge se damne, cela ne s'étend point de ceux qui se prévalent de leur dévotion pour pécher avec plus de sécurité. C'est donc bien à tort, ce nous semble, que l'on nous blâme de tant exalter la miséricorde de Marie envers les pécheurs, sous prétexte que ces malheureux s'en autorisent pour pécher plus librement ; car nous disons que de tels présomptueux, par leur téméraire confiance, se rendent dignes de châtiment, et non de miséricorde. Ainsi, les pécheurs, dont il est ici question, sont ceux qui, au désir de s'amender, joignent la fidélité à servir et à invoquer la Mère de Dieu. Pour ceux-ci, je le soutiens, il est moralement impossible qu'ils se perdent ; et je trouve que ce sentiment est aussi celui du Père Crasset, et, avant lui, de Vega, de Mendoza, ainsi que d'autres théologiens. Mais, pour nous assurer qu'ils n'ont point parlé au hasard, voyons quel est sur ce point l'enseignement des docteurs et des saints. Que l'on ne s'étonne pas, si plusieurs de mes citations sont uniformes ; j'ai voulu les enregistrer toutes, afin de démontrer combien les auteurs sont d'accord sur cette question.

Selon saint Anselme, autant il est impossible que celui-là se sauve, qui, faute de dévotion envers Marie, n'est pas protégé par elle ; autant il est impossible que celui-là se damne, qui se recommande à la Vierge, et sur qui elle abaisse ses regards avec amour. Saint Antonin exprime la même chose presque dans les mêmes termes, et va jusqu'à dire que les dévots serviteurs de Marie se sauvent nécessairement. " Comme il est impossible, écrit-il, que ceux dont Marie détourne les yeux de sa miséricorde, parviennent au bonheur céleste ; ainsi ceux vers qui elle tourne ses regards et dont elle plaide la cause, seront nécessairement justifiés et glorifiés."

On remarquera d'abord la première partie de cette proposition, et ceux-là trembleront, qui font peu de cas de la dévotion à la Mère de Dieu, ou qui l'abandonnent par négligence. Les deux saints nous assurent qu'il est impossible de se sauver, quand on n'est point protégé par Marie. – Et ils ne sont pas les seuls à l'affirmer ; écoutons le bienheureux Albert le Grand : " Ceux qui ne sont pas vos serviteurs, ô Marie, périront tous". Écoutons saint Bonaventure : " Celui qui néglige le service de Marie, mourra dans son péché. Non, celui qui ne recourt point à vous en cette vie, ô Vierge sainte, n'entrera point en paradis ". – Et dans un autre endroit, le séraphique docteur va plus loin : Non seulement, dit-il, ceux-là ne se sauveront point dont Marie détourne sa face, " mais il ne leur restera même aucun espoir de salut ". Et, longtemps avant lui, saint Ignace le  Martyr affirmait pareillement qu'aucun pécheur ne peut se sauver, si ce n'est par le secours de cette glorieuse Vierge, dont la miséricordieuse intercession en sauve un grand nombre qui, selon les lois de la justice divine, seraient damnés. Quelques-uns font difficulté d'admettre que cette pensée soit de saint Ignace ; mais au moins, dit le père Crasset, saint Jean Chrysostome se l'est appropriée. Elle se trouve aussi répétée par l'abbé de Celles. Et l'Église applique dans le même sens à Marie ces paroles des Proverbes : Tous ceux qui ne m'aiment point, aiment la mort éternelle ;  – car, comme l'observe Richard sur un autre passage où Marie est comparée à un vaisseau, " la mer de ce monde engloutira tous ceux qui se trouveront hors de ce navire sacré ". – Enfin, l'hérétique Écolampade lui-même regardait comme un signe certain de réprobation le peu de dévotion envers la Mère de Dieu ; aussi protestait-il que jamais il ne se rendrait coupable d'une marque de mépris envers elle.

D'un autre côté…


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Message  Louis Mer 07 Avr 2010, 7:28 pm

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CHAPITRE VIII

Et Jesum benedictum Fructum ventris tui, nobis post hoc exilium ostende.
Et après cet exil, montrez-nous Jésus, le fruit béni de vos entrailles.

MARIE,  NOTRE SALUT.  

I


Marie préserve de l'enfer ceux qui l'honorent.
(suite)
… D'un autre côté, la bienheureuse Vierge nous parle en ces termes : Celui qui m'écoute ne sera point confondu ; celui qui a recours à moi et qui suit mes conseils, ne se perdra point. Celui donc, s'écrie saint Bonaventure, qui s'attachera à votre service, celui-là, ô grande Reine, sera bien loin de se damner ! Non, ajoute saint Hilaire, un serviteur de Marie ne périra pas, eût-il été dans le passé le plus grand des pécheurs.

Voilà pourquoi le démon fait tant d'efforts auprès des pécheurs, afin qu'après avoir perdu la grâce de Dieu, ils perdent encore la dévotion à Marie. Ayant remarqué qu'Ismaël, en jouant avec Isaac, lui faisait contracter de mauvaises habitudes, Sara voulut qu'Abraham le congédiât, et avec lui sa mère Agar : Chassez, lui dit-elle, cette servante et son fils. Ce n'était point assez pour elle que le fils fût éloigné, si la mère n'était point renvoyée en même temps ; elle pensait bien qu'autrement, le fils continuerait de fréquenter la maison, ne fût-ce qu'en venant voir sa mère. De même, c'est peu pour le démon que Jésus soit expulsé d'une âme : pour le contenter, il faut qu'elle bannisse aussi la Mère de Jésus : Chasse, dit-il lui aussi, cette servante avec son fils. Car il craint que la Mère ne ramène le Fils par son intercession. Or, sa crainte est fondée ; car, selon le docte Père Paciucchelli, " un pécheur fidèle à honorer la Mère de Dieu ne peut guère tarder à rentrer, grâce à elle, en possession de Dieu même ".

C'est donc à bon droit que saint Ephrem appelait la dévotion à Marie " un sauf-conduit " pour éviter l'enfer ; et qu'il proclamait Marie elle-même " la protectrice des réprouvés ". En effet, on ne saurait révoquer en doute le mot de saint Bernard, que " ni la puissance ni la volonté de nous sauver ne peuvent faire défaut à cette divine Mère ". La puissance ne lui fait pas défaut, puisque, au témoignage de saint Antonin, il est impossible que ses prières soient rejetées. Saint Bernard affirme la même chose : " Ses prières, dit-il, ne peuvent jamais rester sans effet ", elle obtient tout ce qu'elle demande. Serait-ce la volonté de nous sauver qui manquerait à Marie ? Pas davantage ; elle est notre Mère, et désire notre salut plus ardemment que nous-mêmes. Si donc tout cela est vrai, comment un serviteur de Maire pourrait-il se perdre ? C'est un pécheur, dira-t-on ; mais si, avec fidélité et désir de s'amender, il se recommande à cette bonne Mère, elle se chargera de lui procurer les lumières nécessaires pour sortir de son mauvais état, le repentir de ses fautes, la persévérance dans le bien, et enfin une bonne mort. Est-il une mère qui, pouvant arracher son fils à la mort en toute facilité, et en demandant seulement sa grâce au juge, ne le ferait pas ? De toutes les mères, Marie est la plus tendre à l'égard de ses serviteurs dévoués ; et elle ne délivrerait pas un de ses enfants de la mort éternelle, alors qu'elle le peut sans aucune difficulté ? pourrions-nous le penser ?

Ah ! pieux lecteur…


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Message  Louis Jeu 08 Avr 2010, 7:02 pm

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CHAPITRE VIII

Et Jesum benedictum Fructum ventris tui, nobis post hoc exilium ostende.
Et après cet exil, montrez-nous Jésus, le fruit béni de vos entrailles.

MARIE,  NOTRE SALUT.  

I


Marie préserve de l'enfer ceux qui l'honorent.
(suite)

… Ah ! pieux lecteur,si nous trouvons en nous l'affection et la confiance à l'égard de la Reine du ciel, remercions-en le Seigneur qui nous as fait cette grâce, car, selon saint Jean de Damas, il ne l'accorde qu'à ceux qu'il veut voir sauvés. Voici les belles paroles par lesquelles ce grand saint ranime son espérance et la nôtre : " O Mère de Dieu, si je mets ma confiance en vous, je serai sauvé ; si vous daignez me protéger, je n'ai rien à craindre, car quiconque vous est dévoué, est par là même muni d'une armure qui lui assure la victoire, et que Dieu accorde à ceux-là seuls dont il veut le salut ". De là, cette belle exclamation du savant Erasme : " Salut, ô vous la terreur de l'enfer et l'espérance des chrétiens ! autant vous êtes grande et puissante, autant est assurée notre confiance en vous ".

Oh ! combien il déplaît au démon de voir une âme persévérer dans la dévotion à la Mère de Dieu ! On lit dans la vie du Père Alphonse Alvarez, grand serviteur de Marie, que, comme il était un jour en oraison et se sentait tourmenté par des tentations impures, le démon lui dit : " Laisse là ta dévotion à Marie, et je cesserai de te tenter ".

Le Seigneur a révélé à sainte Catherine de Sienne, comme le rapporte Louis de Blois, que, dans sa miséricorde et pour l'amour de son Fils unique dont Marie est la Mère, il a promis à la bienheureuse Vierge qu'aucun pécheur ne deviendra la proie de l'enfer, s'il se recommande à elle avec ferveur.

Le prophète David lui-même priait Dieu de le préserver de l'enfer en considération de son zèle pour l'honneur de Marie : Seigneur, j'ai aimé la gloire de votre maison ... ; ne souffrez pas mon Dieu, que mon âme soit perdue et reléguée parmi les impies. Il appelle Marie la maison du Seigneur, parce qu'elle est bien véritablement la demeure qu'il s'est bâtie lui-même pour y venir habiter et y prendre son repos lors de son Incarnation, selon ce qui se lit au livre des Proverbes : La sagesse s'est bâti une maison.

" Assurément non, disait le saint Martyr Ignace, celui-là ne périra point, qui s'appliquera à honorer la Vierge mère ". Et cette pensée est encore appuyée par saint Bonaventure, qui s'exprime ainsi : " Elle est grande, ô ma Souveraine, la paix dont jouissent en cette vie ceux qui vous aiment ; et, dans l'autre vie, ils ne connaîtront pas la mort éternelle ". – Il n'est jamais arrivé, nous assure le pieux Louis de Blois, qu'un humble et zélé serviteur de Marie se soit perdu ; cela n'arrivera jamais.

Ah ! combien de pécheurs eussent été condamnés à jamais, ou seraient restés dans l'obstination, si Marie n'était intervenue auprès de son divin Fils, pour leur obtenir miséricorde ! Ainsi parle Thomas a Kempis. Il y a plus. Au sentiment de beaucoup de théologiens, et notamment de saint Thomas, la Mère de Dieu a obtenu à bien des personnes mortes en péché mortel, que leur sentence fût suspendue, et qu'elles revinssent à la vie pour faire pénitence.

Entre autres exemples…


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Message  Louis Ven 09 Avr 2010, 7:17 pm

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CHAPITRE VIII

Et Jesum benedictum Fructum ventris tui, nobis post hoc exilium ostende.
Et après cet exil, montrez-nous Jésus, le fruit béni de vos entrailles.
MARIE, NOTRE SALUT.
I

Marie préserve de l'enfer ceux qui l'honorent.
(suite)

… Entre autres exemples, cités par de graves auteurs, Flodoard, qui écrivait au Xe siècle, raconte celui d'un diacre de Verdun nommé Adelmar, que déjà on croyait mort et qu'on allait ensevelir, quand il se ranima et déclara avoir vu en enfer le cachot qui lui était destiné ; mais, ajouta-t-il, grâce aux prières de la bienheureuse Vierge, Dieu l'avait renvoyé dans le monde pour y faire pénitence. Au rapport de Surius, un romain du nom d'André, était mort dans l'impénitence, et Marie lui obtint également la faveur de revivre pour pouvoir mériter le pardon de ses péchés.

Personne ne doit avoir la témérité de s'autoriser de ces exemples ou d'autres semblables pour vivre dans le péché sous prétexte que, quand même il viendrait à mourir en mauvais état, Marie le préserverait de l'enfer. Car, s'il y aurait folie à se jeter dans un puits, avec l'espoir d'échapper à la mort par les soins de Marie, comme il est arrivé à quelques-uns en pareil cas, ce serait une folie bien plus grande encore de s'exposer au danger de mourir dans le péché, en comptant sur le secours de Marie pour échapper à l'enfer. Mais ces exemples doivent servir à ranimer notre confiance, par la pensée que, si l'intercession de cette divine Mère a pu même exempter de la damnation des personnes mortes en état de péché, à plus forte raison pourra-t-elle garantir de ce malheur ceux qui, pendant leur vie, recourent à elle avec l'intention de s'amender, et la servent fidèlement.

O Marie, notre Mère, nous vous le demandons avec saint Germain, qu'en sera-t-il de nous, qui sommes pécheurs, mais qui voulons nous amender et recourons à vous, ô Vie des chrétiens ? Saint Anselme nous assure, auguste Souveraine, que celui-là ne sera point condamné à l'enfer, pour qui vous aurez offert à Dieu, ne fût-ce qu'une fois, vos saintes prières. Ah ! priez donc pour nous, et nous serons sauvés. – Nous entendons pareillement Richard de Saint-Victor s'écrier : Qui jamais osera me dire qu'au divin tribunal, je ne trouverai point mon Juge favorable, si j'ai pour défendre ma cause, la Mère de miséricorde ? – Le bienheureux Henri Suso déclarait qu'il vous avait remis son âme : "Si donc, ajoutait-il, le Juge veut condamner son serviteur, je demande que la sentence passe par vos mains ". Il espérait que, cette sentence une fois entre vos mains miséricordieuses, vous en empêcheriez certainement l'exécution. Je dis et j'espère la même chose pour moi, ô ma très sainte Reine. C'est pourquoi je veux vous répéter sans cesse, avec saint Bonaventure : Ma Souveraine, j'ai mis en vous tout mon espoir ; et j'ai la ferme confiance de n'être pas perdu à jamais, mais de me voir un jour sauvé et tout occupé dans le ciel à vous louer et aimer sans fin.

A suivre : EXEMPLE.

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Message  Louis Sam 10 Avr 2010, 7:03 pm

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CHAPITRE VII

Et Jesum benedictum Fructum ventris tui, nobis post hoc exilium ostende.
Et après cet exil, montrez-nous Jésus, le fruit béni de vos entrailles.
MARIE, NOTRE SALUT.
I

Marie préserve de l'enfer ceux qui l'honorent.
(suite)


EXEMPLE
En 1604, dans une ville de Belgique, se trouvaient deux jeunes étudiants qui, au lieu de s'appliquer à l'étude, ne pensaient qu'à vivre dans les plaisirs et la débauche. Une nuit entre autres, ils se rendirent chez une femme de mauvaise vie ; mais l'un se retira au bout de quelque temps ; l'autre resta. Arrivé dans sa demeure, le premier se déshabillait pour se mettre au lit, quand il se ressouvint de n'avoir pas récité ce jour-là les quelques Ave Maria qu'il avait coutume de dire en l'honneur de la sainte Vierge. Comme il était accablé de sommeil, cet acte religieux lui coûtait ; néanmoins, il fit un effort sur lui-même et s'en acquitta, quoique sans dévotion et presque en dormant ; ensuite, il se coucha.

Dans son premier sommeil, il entend tout à coup frapper rudement à la porte et, immédiatement après, la porte restant fermée, il voit devant lui son compagnon tout défiguré et tout hideux.

— "Qui es-tu ?" lui dit-il.

— "Eh quoi ! ne me reconnais-tu pas ?" répond le fantôme.

— " Mais, comment se fait-il que tu sois si changé ? tu ressembles à un démon !

— Ah ! plains-moi, je suis damné !

— Comment cela ?

— Sache qu'au sortir de cette maison infâme, un démon s'est jeté sur moi et m'a étranglé. Mon corps est demeuré au milieu de la rue, et mon âme est en enfer. Sache en outre que le même châtiment t'attendait ; mais la bienheureuse Vierge t'en a préservé, grâce au faible hommage que tu lui rends, en récitant des Ave Maria. Heureux, si tu sais profiter de cet avis que te fait donner par moi la Mère de Dieu " !

Cela dit, le réprouvé entr'ouvrit son vêtement, laissa voir les flammes et les serpents qui le tourmentaient, et disparut.

Alors le jeune homme, fondant en larmes, se jeta la face contre terre pour remercier Marie, sa libératrice ; et, pendant qu'il réfléchissait à la manière dont il devait dorénavant régler sa vie, il entendit sonner matines au couvent des Franciscains. A l'instant même, il s'écria : " C'est là que Dieu m'appelle à faire pénitence ". Il partit sur l'heure pour aller au couvent prier les pères de le recevoir. Ceux-ci connaissant sa mauvaise vie, faisaient difficulté ; mais il leur raconta, en versant un torrent de larmes tout ce qui s'était passé ; et deux des religieux, s'étant rendus dans la rue indiquée, y trouvèrent en effet le cadavre de son malheureux compagnon, noir comme un charbon. Après cela, le protégé de Marie fut reçu et passa le reste de sa vie dans l'exercice de la pénitence.

La mort funeste du jeune libertin fut encore utile à un autre jeune homme nommé Richard, qui en avait été témoin oculaire. Il en fut si vivement frappé, bien que sa conduite fût déjà exemplaire, qu'il se décida, lui aussi, à entrer chez les Récollets. Il alla dans la suite prêcher la foi aux Indes, et passa enfin au Japon, où il eut le bonheur de mourir martyr de Jésus-Christ. Il fut brûlé vif.

A suivre : PRIÈRE.

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Message  Louis Dim 11 Avr 2010, 7:18 pm

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CHAPITRE VIII

Et Jesum benedictum Fructum ventris tui, nobis post hoc exilium ostende.
Et après cet exil, montrez-nous Jésus, le fruit béni de vos entrailles.
MARIE, NOTRE SALUT.
I

Marie préserve de l'enfer ceux qui l'honorent.
(suite)



PRIÈRE
O Marie, ô ma Mère bien-aimée, dans quel abîme de maux ne me trouverais-je pas plongé, si votre main miséricordieuse ne m'en avait tant de fois préservé ! Depuis combien d'années ne serais-je pas même en enfer, si vos prières toutes-puissantes ne m'avaient délivré ! Mes péchés graves m'y poussaient, la justice divine m'y avaient déjà condamné, les démons frémissants, brûlaient d'exécuter la sentence ; vous êtes accourue à mon secours, ô Mère, sans que je vous eusse même priée, sans que je vous eusse invoquée et vous m'avez sauvé.

O ma chère libératrice, que pourrai-je jamais vous rendre pour un si grand bienfait, pour une si grande charité ? Après cela, vous avez vaincu la dureté de mon coeur, vous m'avez amené à vous aimer et à prendre confiance en vous. Et dans quels précipices ne serais-je pas encore tombé depuis, si votre main miséricordieuse ne m'avait tant de fois soutenu dans les périls imminents que j'ai courus !

Continuez, ô mon espérance, continuez de me préserver de l'enfer, et avant tout, des péchés dans lesquels je pourrais retomber ; ne permettez pas que j'aille vous maudire en enfer. Ma bien-aimée Souveraine, je vous aime ; comment votre bonté pourrait-elle souffrir de voir au nombre des réprouvés un serviteur qui vous aime ? Ah ! obtenez-moi de n'être plus ingrat envers vous et envers mon Dieu, qui, par amour pour vous, m'a comblé de tant de grâces. O Marie, que me dites-vous ? serai-je damné ? Je me damnerais, si je vous abandonnais ; mais pourrai-je encore vous abandonner ? pourrai-je encore oublier l'affection que vous m'avez témoignée ? Après Dieu, vous êtes l'amour de mon âme, je ne saurais plus vivre sans vous aimer. Je vous aime, oui, je vous aime, et j'espère vous aimer toujours, dans le temps et dans l'éternité, ô Créature la plus belle, la plus sainte, la plus douce, la plus aimable, qui soit au monde !
Amen.

A suivre : II. — Marie secourt ses serviteurs dans le purgatoire.

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Message  Louis Lun 12 Avr 2010, 8:31 pm

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CHAPITRE VIII

Et Jesum benedictum Fructum ventris tui, nobis post hoc exilium ostende.
Et après cet exil, montrez-nous Jésus, le fruit béni de vos entrailles.
MARIE, NOTRE SALUT.
II

Marie secourt ses serviteurs dans le purgatoire.

Heureuses les âmes qui se dévouent au service de cette Reine compatissante ! elle ne se borne pas à les secourir en cette vie, sa protection les suit dans le purgatoire, où elle les assiste encore et les console. Ou plutôt, comme elles éprouvent là un plus grand secours, vu leurs souffrances et l'impuissance où elles sont de se soulager elles-mêmes, cette Mère de miséricorde redouble de zèle à leur venir en aide. Selon saint Bernardin de Sienne, dans cette prison où gémissent des âmes épouses de Jésus-Christ, Marie est comme souveraine maîtresse, elle y jouit du plein pouvoir soit d'adoucir leurs peines, soit même de les en délivrer entièrement.

D'abord, elle adoucit leurs peines. Expliquant les paroles de l'Écriture : J'ai marché sur les flots de la mer, le même Saint les applique à Marie et lui fait ajouter : " Si je marche sur les flots, c'est afin de visiter mes serviteurs et de leur porter secours dans leurs besoins et leurs tourments, parce que je suis leur mère ". Les flots dont il est ici question, dit-il, sont les peines du purgatoire, ainsi appelées parce qu'elles sont passagères, à la différence de celles de l'enfer, qui ne passent jamais ; de plus elles sont comparées aux flots de la mer en raison de leur grande amertume. Or, pendant qu'ils sont au sein de ces peines, les serviteurs de Marie reçoivent souvent sa visite et ses consolations. On voit donc, observe Novarin, combien il importe d'honorer sur la terre cette excellente Reine, puisqu'elle ne sait oublier ses serviteurs dans les flammes expiatrices ; il est vrai qu'elle secoure toutes les âmes qui y sont plongées ; cependant, ses dévots serviteurs sont traités avec plus d'indulgence et sont de sa part l'objet de ses soins plus empressés.

Voici en quels termes la divine Mère s'exprimait dans une révélation à sainte Brigitte : Je suis la Mère de toutes les âmes captives en purgatoire ; car à toute heure mes prières adoucissent de quelque manière les châtiments dus aux fautes qu'elles ont commises pendant leur vie mortelle.

Cette Mère compatissante…

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