Les Gloires de Marie (complet)
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Les Gloires de Marie (complet)
TABLE DES MATIERES
* Avertissement.
* À Jésus et à Marie.
* Introduction qu'il est nécessaire de lire.CHAPITRE I.MARIE, NOTRE REINE, NOTRE MÈRE
I. Combien doit être grande notre confiance en Marie parce qu'elle est Reine de miséricorde.
II. Combien notre confiance en Marie doit être plus grande encore, parce qu'elle est notre Mère.
III. Combien est grand l'amour que nous porte Marie, notre Mère.
IV. Marie est aussi la Mère des pécheurs repentants.CHAPITRE II.MARIE, NOTRE VIE, NOTRE DOUCEUR
I. Marie est notre vie, parce qu'elle nous obtient le pardon de nos péchés.
II. Marie est encore notre vie, parce qu'elle nous obtient la persévérance.
III. Marie est notre douceur: elle rend la mort douce à ses serviteurs.CHAPITRE III.MARIE, NOTRE ESPÉRANCE
I. Marie est l'espérance de tous les hommes.
II. Marie est l'espérance des pécheurs.CHAPITRE IV.MARIE, NOTRE SECOURS
I. Combien Marie est prompte à secourir ceux qui l'invoquent.
II. Combien Marie est puissante à défendre ceux qui l'invoquent contre les attaques du démon.CHAPITRE V.MARIE, NOTRE MÉDIATRICE
I. Que l'intercession de Marie nous est nécessaire pour nous sauver.
II. Suite du même sujet.CHAPITRE VI.MARIE, NOTRE AVOCATE
I. Marie est une Avocate assez puissante pour nous sauver tous.
II. Marie est une Avocate compatissante, qui ne refuse pas de défendre la cause des plus misérables.
III. Marie réconcilie les pécheurs avec Dieu.CHAPITRE VII.MARIE, NOTRE GARDIENNE
* Marie est tout yeux pour compatir à nos misères et les soulager.CHAPITRE VIIIMARIE, NOTRE SALUT
I. Marie préserve de l'enfer ceux qui l'honorent.
II. Marie secourt ses serviteurs dans le purgatoire.
III. Marie conduit ses serviteurs en paradis.CHAPITRE IX.CLÉMENCE ET BONTÉ DE MARIE
* Combien sont grandes la clémence et la bonté de Marie.CHAPITRE X.DOUCEUR DU NOM DE MARIE
* Combien le nom de Marie est doux pendant la vie et à la mort.NOTRE-DAME DU PERPÉTUEL-SECOURS
* Histoire de l'image miraculeuse.
* Invocations à Notre-Dame du Perpétuel-Secours. Prière à Notre-Dame du Perpétuel-Secours.
* Exemple de la protection merveilleuse de Notre-Dame du Perpétuel-Secours.
* Cantique à Notre-Dame du Perpétuel-Secours.
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LES GLOIRES DE MARIE
par Saint Alphonse de Liguori
[ EXTRAITS ]
AVERTISSEMENT
Cette édition populaire des "Gloires de Marie" par Saint Alphonse de Liguori renferme:
1. Le commentaire du Salve Regina.
2. Une notice historique sur la célèbre image de Notre Dame du Perpétuel Secours, suivie d'un certain nombre d'exemples, souvent miraculeux, de la protection que la Très Sainte Vierge accordée à ceux qui l'invoquent avec confiance sous ce beau titre de NOTRE DAME DU PERPETUEL SECOURS.
3. Nous ajouterons quelques pratiques de dévotion envers la Très Sainte Vierge: les plus recommandées par saint Alphonse lui-même.
POURQUOI CE LIVRE ?
1. Pour faire connaître davantage et aimer notre Mère miséricordieuse, et par ce moyen soustraire à la tyrannie du démon le plus grand nombre d'âmes possible.
2. Afin que " les personnes pieuses puissent avoir à peu de frais un livre d'un usage facile et propre à leur inspirer un ardent amour envers Marie.
"0 Marie, ajoute le saint Auteur, faites que chacun de ceux entre les mains de qui parviendra ce livre, s'embrase d'amour pour vous."
" Le livre des GLOIRES DE MARIE, écrit le Père Dujardin, est un choíx de perles fines, habilement enchâssées dans un cadre qui en rehausse encore l'éclat et la valeur ; c'est une mosaïque de pierres précieuses dont l'aspect attire et charme le regard, l'élève et le purifie, sans le fatiguer jamais ; c'est une nuée qui éclaire et protège, une eau qui rafraîchit et guérit, une manne céleste qui soutient notre vie dans ce désert aride et périlleux, et nous fait parvenir sûrement à la Terre promise, en nous donnant un avant-goût des biens dont elle abonde.
"Lisez une page des GLOIRES DE MARIE, n'importe laquelle, et vous sentirez ces heureux effets."
SUPPLIQUE DE L'AUTEUR
À JÉSUS ET MARIE
Mon très Aimant Rédempteur et Seigneur Jésus-Christ, moi votre misérable serviteur, sachant combien réjouissent votre coeur ceux qui s'efforcent de glorifier votre très sainte Mère, que vous aimez tant, et que vous désirez si vivement de voir aimée et honorée de tout le monde, j'ai formé le dessein de publier ce livre qui traite de ses gloires. Or, je ne sais à qui je pourrais mieux recommander qu'à vous-même, puisque vous avez tant à coeur la gloire de cette auguste Mère. C'est donc à vous que je le dédie et le recommande. Daignez agréer ce faible hommage de mon amour pour vous et pour votre Mère chérie ; protégez-le ; remplissez ceux qui le liront d'une pleine confiance et d'un amour ardent envers cette Vierge Immaculée, en qui vous avez placé l'espérance et le refuge de toutes les âmes rachetées par vous. Et, pour récompense de mon humble travail, je vous prie de m'accorder autant d'amour envers Marie que j'ai voulu en allumer par cet ouvrage dans le coeur de tous mes lecteurs.
Je m'adresse aussi à vous, ô ma douce Souveraine et ma tendre Mère, Marie. Après Jésus, vous le savez, c'est en vous que j'ai mis toute l'espérance de mon salut éternel ; car, tout mon bien, ma conversion, ma vocation à quitter le monde, et toutes les autres grâces que j'ai reçues de Dieu, je m'en reconnais redevable à votre intercession. Vous savez aussi que, pressé de vous voir aimée de tous les hommes comme vous le méritez, et de vous donner quelque marque de ma gratitude pour les bienfaits que vous m'avez prodigués, j'ai cherché sans cesse, en public et en particulier, à vous faire connaître en tous lieux et à inspirer à tous le goût des douces et salutaires pratiques de votre culte. J'espère continuer ainsi jusqu'à mon dernier souffle ; mais mon âge déjà avancé et ma santé affaiblie m'avertissent que j'entrerai bientôt dans l'éternité ; c'est pourquoi j'ai voulu, avant de mourir, laisser au monde ce livre, afin qu'après moi il continue à vous louer et à porter aussi les autres à publier vos gloires et votre grande bonté envers vos dévots serviteurs. Ma bien-aimée Reine ! j'ai la confiance que ce pauvre don, quoique si inférieur à votre mérite, ne laissera pas d'être agréable à votre coeur généreux, car c'est un don tout d'amour. Étendez donc cette main si douce qui m'a délivrée du monde et de l'enfer, acceptez mon livre et protégez-le comme une chose qui vous appartient. Mais sachez que j'attends de vous, pour cette légère offrande, une récompense : faites que désormais je vous aime plus ardemment, et que chacun de ceux entre les mains de qui parviendra cet ouvrage, s'embrase d'amour pour vous ; qu'il sente aussitôt croître en lui le désir de vous aimer et de vous voir aimer aussi des autres, et qu'en conséquence il s'emploie de tout coeur à publier vos louanges et à augmenter autant qu'il le pourra chez les autres la confiance en votre puissante intercession. Ainsi j'espère, ainsi soit-il.
Votre très aimant; quoique très indigne serviteur,
ALPHONSE DE LIGUORI,
du Très Saint Rédempteur.
Source : in Les Gloires de Marie « Annales » de Ste-Anne-de Beaupré, Qué., Canada (année illisible)
A suivre :
Introduction et Prière pour obtenir une bonne mort.
Dernière édition par Louis le Dim 01 Déc 2019, 7:36 pm, édité 7 fois (Raison : pour incrire : (Complet) et [ EXTRAITS ] et mettre la Table des Matiëres.)
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17614
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les Gloires de Marie (complet)
Merci Louis, pour la mise en ligne de ce livre magnifique.
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Les Gloires de Marie (complet)
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Mon cher Lecteur, et mon frère en Marie, puisque la dévotion qui m'a porté à écrire et qui vous porte maintenant à lire ce livre, nous rend tous deux heureux enfants de cette bonne Mère, si vous entendez dire que je pouvais m'épargner ce travail, vu qu'il existe déjà tant d'ouvrages savants et renommés sur le même sujet, répondez, je vous prie, par les paroles de l'abbé Francon, dans la Bibliothèque des Pères : « La louange de Marie est une source tellement abondante, que, plus on la dilate, plus elle se remplit, et, plus on la remplit, plus elle se dilate. » En d'autres termes, cette bienheureuse Vierge est si grande et si sublime, que, plus on célèbre ses louanges, plus on trouve de nouveaux sujets de la louer. Et, selon la pensée de saint Augustin, quand même tous les membres des hommes se changeraient en autant de langues, ces langues, si nombreuses fussent-elles, ne sauraient la louer autant qu'elle le mérite.
J'ai vu, il est vrai, une quantité innombrable de livres, grands et petits, qui traitent des gloires de Marie ; mais, considérant qu'ils sont ou fort rares ou trop volumineux ou peu conformes à mon dessein, j'ai pris à tâche d'extraire de tous les auteurs que j'ai pu avoir en main, et d'exposer brièvement, comme on le verra dans cet ouvrage, ce qu'il y a de plus exquis et de plus substantiel dans les sentiments des Pères et des théologiens. Mon désir a été que les personnes pieuses puissent avoir à peu de frais un livre d'un usage facile et propre à leur inspirer un ardent amour envers Marie ; et les prêtres, des matériaux pour des prédications tendant à favoriser le progrès du culte de cette divine Mère.
On est naturellement porté à parler souvent et à faire l'éloge des personnes qu'on aime, afin de voir l'objet de ses affections estimé et loué aussi des autres ; il faut donc supposer bien faible l'amour de ceux qui, tout en se glorifiant d'aimer Marie, pensent peu à parler d'elle et à la faire aimer des autres. Bien différente est la conduite de ceux qui aiment véritablement cette très aimable Dame : ils voudraient publier ses louanges en tout lieu et la voir aimée de tout le monde ; aussi, chaque fois qu'ils le peuvent, soit en public, soit en particulier, ils tâchent de communiquer à tous les cœurs les heureuses flammes dont ils se sentent embrasés envers leur bien-aimée Reine.
Pour se persuader du bien qu'on se fait à soi-même, et qu'on procure aux peuples, en propageant la dévotion envers Marie, il est bon d'entendre ce qu'en disent les docteurs. Selon saint Bonaventure, ceux qui s'emploient à publier les gloires de Marie, sont assurés du paradis ; ce que confirme Richard de Saint-Laurent, en disant qu'honorer la Reine des Anges est la même chose que faire l'acquisition de la vie éternelle ; car, ajoute-t-il, cette Dame pleine de gratitude ne manquera pas d'honorer dans l'autre monde ceux qui ont soin de l'honorer dans celle-ci. Et qui d'ailleurs ignore cette promesse de Marie elle-même à ceux qui s'attachent à la faire connaître et aimer sur la terre : Ceux qui me font connaître auront la vie éternelle. Ces paroles, la sainte Église les applique à Marie, dans l'office de son Immaculée Conception. – Réjouis-toi donc, mon âme, s'écriait saint Bonaventure, qui a déployé tant de zèle à publier les grandeurs de Marie ; tressaille de joie en elle ; car des biens sans nombre sont réservés à ceux qui la glorifient. Et, puisque les saintes Écritures, ajoute un autre auteur, sont remplies des louanges de Marie, ne cessons pas de célébrer de coeur et de bouche cette divine Mère, afin qu'un jour elle nous conduise au royaume des Bienheureux.
Le bienheureux Héming, évêque, avait coutume de commencer ses sermons par les louanges de Marie. La sainte Vierge apparut un jour à sainte Brigitte, et lui parla ainsi : « Dites à ce prélat qui a coutume de commencer ses sermons par mes louanges, que je veux lui servir de mère, que je présenterai son âme à Dieu, et qu'il fera une bonne mort ». En effet, il mourut saintement, en priant, et dans une paix céleste. — On rapporte ainsi d'un religieux dominicain, qui terminait ses sermons en parlant de Marie, qu'elle lui apparut au moment de sa mort, le défendit contre les démons, le fortifia, et conduisit elle-même dans le ciel son âme bienheureuse. — Le dévot Thomas a Kempis présente Marie recommandant à son divin Fils ceux qui publient ses louanges, et la fait ainsi parler : O mon Fils, ayez pitié d'une âme qui m'a aimée et glorifiée.
Pour ce qui concerne l'utilité que retire le peuple de la prédication des gloires de la divine Mère, saint Anselme affirme que, l'auguste sein de Marie étant la voie par laquelle le Fils de Dieu est venu ici-bas sauver les pécheurs, il ne peut se faire que la prédication des louanges de Marie n'amène pas les pécheurs à se convertir et à se sauver. Et s'il est vrai, comme je le pense, s'il est même indubitable, comme je le prouverai au Chapitre Ve de cet ouvrage, que toutes les grâces nous sont disposées uniquement par les mains de Marie, et que tous ceux qui se sauvent, ne sont sauvés que par l'entremise de cette divine Mère, on peut dire, par une conséquence nécessaire, que le salut de tous les hommes est attaché à la prédication des grandeurs de Marie, et de la confiance en son intercession. Et c'est par ce moyen, on le sait, que saint Bernardin de Sienne sanctifia l'Italie, et que saint Dominique convertit tant de provinces. Saint Louis Bertrand ne prêchait jamais sans exhorter la dévotion envers Marie ; il en est de même pour beaucoup d'autres.
Le Père Paul Segneri le Jeune, célèbre missionnaire, faisait dans toutes ses missions un sermon sur la dévotion à Marie, et il l'appelait son sermon favori. Et nous qui, dans nos missions, avons pour règle invariable de ne jamais omettre le sermon sur la sainte Vierge, nous pouvons attester en toute vérité qu'aucun discours, pour l'ordinaire, n'excite autant la componction, et ne produit autant de fruit que le sermon sur la miséricorde de Marie. Je dis : " Sur la MISÉRICORDE de Marie " ; car, selon saint Bernard, nous louons, il est vrai, son humilité, nous admirons sa virginité ; mais, parce que nous sommes de pauvres pécheurs, ce qui nous touche et nous attire davantage, c'est d'entendre parler de sa miséricorde ; et certes, c'est sa miséricorde que nous embrassons le plus affectueusement, que nous nous rappelons le plus souvent, et que nous invoquons le plus fréquemment.
Voilà pourquoi, dans cet ouvrage, laissant à d'autres le soin de décrire les autres prérogatives de Marie, je me suis principalement attaché à parler de sa grande miséricorde et de sa puissante intercession. Dans ce dessein, j'ai recueilli, autant qu'il m'a été possible par un travail de plusieurs années, tout ce que les saints Pères et les auteurs le plus célèbres ont dit de la miséricorde et de la puissance de Marie ; et comme cette miséricorde et cette puissance de la bienheureuse Vierge se trouvent merveilleusement caractérisées dans la magnifique antienne Salve Regina, que l'Église a elle-même approuvée et donnée à réciter pendant la majeure partie de l'année à tout le clergé, régulier et séculier, j'ai entrepris d'expliquer cette dévote prière.
Pieux Lecteur, si vous agréez mon travail, comme je l'espère, je vous prie de me recommander à la sainte Vierge, afin qu'elle me donne une grande confiance en sa protection ; et si vous me faites la charité de demander pour moi cette grâce, qui que vous soyez, je vous promets de la demander aussi pour vous. Oh ! heureux celui qui s'attache fortement, par l'amour et la confiance, à ces deux ancres de salut, Jésus et Marie ! Certainement, il ne périra point ! Disons donc, mon cher Lecteur, et répétons l'un et l'autre du fond de notre coeur, avec le dévot Alphonse Rodriguez : Jésus et Marie, doux objets de mes amours ! que je souffre pour vous, que je meure pour vous, que je soit tout à vous, et plus aucunement à moi-même. Aimons Jésus et Marie, et tâchons de nous sanctifier ; c'est la plus grande fortune à laquelle nous puissions aspirer. Adieu ! au revoir dans le paradis, aux pieds de cette tendre Mère et de Fils si aimant, pour les louer, les remercier, et les aimer ensemble, en jouissant de leur douce présence pendant toute l'éternité ! Amen.
O Marie, doux refuge des malheureux pécheurs, quand mon âme devra sortir de ce monde, je vous en supplie, ma très douce Mère, par la douleur que vous ressentîtes en voyant votre Fils qui se mourrait sur la Croix, assistez-moi alors de votre miséricorde, Éloignez de moi les ennemis infernaux, et venez vous-même recueillir mon âme, pour la présenter au juge éternel. Ma souveraine, ne m'abandonnez pas. Vous devez être, après Jésus, mon appui dans ce moment redoutable. Priez votre Fils de m'accorder dans sa bonté la faveur de mourir en embrassant vos pieds, et d'exhaler mon âme dans ses saintes plaies, en disant : Jésus et Marie, je vous donne mon coeur et mon âme !
A suivre : Chapitre I :
Marie, notre Reine, notre Mère.
INTRODUCTION
qu'il est nécessaire de lire
Mon cher Lecteur, et mon frère en Marie, puisque la dévotion qui m'a porté à écrire et qui vous porte maintenant à lire ce livre, nous rend tous deux heureux enfants de cette bonne Mère, si vous entendez dire que je pouvais m'épargner ce travail, vu qu'il existe déjà tant d'ouvrages savants et renommés sur le même sujet, répondez, je vous prie, par les paroles de l'abbé Francon, dans la Bibliothèque des Pères : « La louange de Marie est une source tellement abondante, que, plus on la dilate, plus elle se remplit, et, plus on la remplit, plus elle se dilate. » En d'autres termes, cette bienheureuse Vierge est si grande et si sublime, que, plus on célèbre ses louanges, plus on trouve de nouveaux sujets de la louer. Et, selon la pensée de saint Augustin, quand même tous les membres des hommes se changeraient en autant de langues, ces langues, si nombreuses fussent-elles, ne sauraient la louer autant qu'elle le mérite.
J'ai vu, il est vrai, une quantité innombrable de livres, grands et petits, qui traitent des gloires de Marie ; mais, considérant qu'ils sont ou fort rares ou trop volumineux ou peu conformes à mon dessein, j'ai pris à tâche d'extraire de tous les auteurs que j'ai pu avoir en main, et d'exposer brièvement, comme on le verra dans cet ouvrage, ce qu'il y a de plus exquis et de plus substantiel dans les sentiments des Pères et des théologiens. Mon désir a été que les personnes pieuses puissent avoir à peu de frais un livre d'un usage facile et propre à leur inspirer un ardent amour envers Marie ; et les prêtres, des matériaux pour des prédications tendant à favoriser le progrès du culte de cette divine Mère.
On est naturellement porté à parler souvent et à faire l'éloge des personnes qu'on aime, afin de voir l'objet de ses affections estimé et loué aussi des autres ; il faut donc supposer bien faible l'amour de ceux qui, tout en se glorifiant d'aimer Marie, pensent peu à parler d'elle et à la faire aimer des autres. Bien différente est la conduite de ceux qui aiment véritablement cette très aimable Dame : ils voudraient publier ses louanges en tout lieu et la voir aimée de tout le monde ; aussi, chaque fois qu'ils le peuvent, soit en public, soit en particulier, ils tâchent de communiquer à tous les cœurs les heureuses flammes dont ils se sentent embrasés envers leur bien-aimée Reine.
Pour se persuader du bien qu'on se fait à soi-même, et qu'on procure aux peuples, en propageant la dévotion envers Marie, il est bon d'entendre ce qu'en disent les docteurs. Selon saint Bonaventure, ceux qui s'emploient à publier les gloires de Marie, sont assurés du paradis ; ce que confirme Richard de Saint-Laurent, en disant qu'honorer la Reine des Anges est la même chose que faire l'acquisition de la vie éternelle ; car, ajoute-t-il, cette Dame pleine de gratitude ne manquera pas d'honorer dans l'autre monde ceux qui ont soin de l'honorer dans celle-ci. Et qui d'ailleurs ignore cette promesse de Marie elle-même à ceux qui s'attachent à la faire connaître et aimer sur la terre : Ceux qui me font connaître auront la vie éternelle. Ces paroles, la sainte Église les applique à Marie, dans l'office de son Immaculée Conception. – Réjouis-toi donc, mon âme, s'écriait saint Bonaventure, qui a déployé tant de zèle à publier les grandeurs de Marie ; tressaille de joie en elle ; car des biens sans nombre sont réservés à ceux qui la glorifient. Et, puisque les saintes Écritures, ajoute un autre auteur, sont remplies des louanges de Marie, ne cessons pas de célébrer de coeur et de bouche cette divine Mère, afin qu'un jour elle nous conduise au royaume des Bienheureux.
Le bienheureux Héming, évêque, avait coutume de commencer ses sermons par les louanges de Marie. La sainte Vierge apparut un jour à sainte Brigitte, et lui parla ainsi : « Dites à ce prélat qui a coutume de commencer ses sermons par mes louanges, que je veux lui servir de mère, que je présenterai son âme à Dieu, et qu'il fera une bonne mort ». En effet, il mourut saintement, en priant, et dans une paix céleste. — On rapporte ainsi d'un religieux dominicain, qui terminait ses sermons en parlant de Marie, qu'elle lui apparut au moment de sa mort, le défendit contre les démons, le fortifia, et conduisit elle-même dans le ciel son âme bienheureuse. — Le dévot Thomas a Kempis présente Marie recommandant à son divin Fils ceux qui publient ses louanges, et la fait ainsi parler : O mon Fils, ayez pitié d'une âme qui m'a aimée et glorifiée.
Pour ce qui concerne l'utilité que retire le peuple de la prédication des gloires de la divine Mère, saint Anselme affirme que, l'auguste sein de Marie étant la voie par laquelle le Fils de Dieu est venu ici-bas sauver les pécheurs, il ne peut se faire que la prédication des louanges de Marie n'amène pas les pécheurs à se convertir et à se sauver. Et s'il est vrai, comme je le pense, s'il est même indubitable, comme je le prouverai au Chapitre Ve de cet ouvrage, que toutes les grâces nous sont disposées uniquement par les mains de Marie, et que tous ceux qui se sauvent, ne sont sauvés que par l'entremise de cette divine Mère, on peut dire, par une conséquence nécessaire, que le salut de tous les hommes est attaché à la prédication des grandeurs de Marie, et de la confiance en son intercession. Et c'est par ce moyen, on le sait, que saint Bernardin de Sienne sanctifia l'Italie, et que saint Dominique convertit tant de provinces. Saint Louis Bertrand ne prêchait jamais sans exhorter la dévotion envers Marie ; il en est de même pour beaucoup d'autres.
Le Père Paul Segneri le Jeune, célèbre missionnaire, faisait dans toutes ses missions un sermon sur la dévotion à Marie, et il l'appelait son sermon favori. Et nous qui, dans nos missions, avons pour règle invariable de ne jamais omettre le sermon sur la sainte Vierge, nous pouvons attester en toute vérité qu'aucun discours, pour l'ordinaire, n'excite autant la componction, et ne produit autant de fruit que le sermon sur la miséricorde de Marie. Je dis : " Sur la MISÉRICORDE de Marie " ; car, selon saint Bernard, nous louons, il est vrai, son humilité, nous admirons sa virginité ; mais, parce que nous sommes de pauvres pécheurs, ce qui nous touche et nous attire davantage, c'est d'entendre parler de sa miséricorde ; et certes, c'est sa miséricorde que nous embrassons le plus affectueusement, que nous nous rappelons le plus souvent, et que nous invoquons le plus fréquemment.
Voilà pourquoi, dans cet ouvrage, laissant à d'autres le soin de décrire les autres prérogatives de Marie, je me suis principalement attaché à parler de sa grande miséricorde et de sa puissante intercession. Dans ce dessein, j'ai recueilli, autant qu'il m'a été possible par un travail de plusieurs années, tout ce que les saints Pères et les auteurs le plus célèbres ont dit de la miséricorde et de la puissance de Marie ; et comme cette miséricorde et cette puissance de la bienheureuse Vierge se trouvent merveilleusement caractérisées dans la magnifique antienne Salve Regina, que l'Église a elle-même approuvée et donnée à réciter pendant la majeure partie de l'année à tout le clergé, régulier et séculier, j'ai entrepris d'expliquer cette dévote prière.
Pieux Lecteur, si vous agréez mon travail, comme je l'espère, je vous prie de me recommander à la sainte Vierge, afin qu'elle me donne une grande confiance en sa protection ; et si vous me faites la charité de demander pour moi cette grâce, qui que vous soyez, je vous promets de la demander aussi pour vous. Oh ! heureux celui qui s'attache fortement, par l'amour et la confiance, à ces deux ancres de salut, Jésus et Marie ! Certainement, il ne périra point ! Disons donc, mon cher Lecteur, et répétons l'un et l'autre du fond de notre coeur, avec le dévot Alphonse Rodriguez : Jésus et Marie, doux objets de mes amours ! que je souffre pour vous, que je meure pour vous, que je soit tout à vous, et plus aucunement à moi-même. Aimons Jésus et Marie, et tâchons de nous sanctifier ; c'est la plus grande fortune à laquelle nous puissions aspirer. Adieu ! au revoir dans le paradis, aux pieds de cette tendre Mère et de Fils si aimant, pour les louer, les remercier, et les aimer ensemble, en jouissant de leur douce présence pendant toute l'éternité ! Amen.
PRIERE A LA BIENHEUREUSE VIERGE
pour obtenir une bonne mort.
O Marie, doux refuge des malheureux pécheurs, quand mon âme devra sortir de ce monde, je vous en supplie, ma très douce Mère, par la douleur que vous ressentîtes en voyant votre Fils qui se mourrait sur la Croix, assistez-moi alors de votre miséricorde, Éloignez de moi les ennemis infernaux, et venez vous-même recueillir mon âme, pour la présenter au juge éternel. Ma souveraine, ne m'abandonnez pas. Vous devez être, après Jésus, mon appui dans ce moment redoutable. Priez votre Fils de m'accorder dans sa bonté la faveur de mourir en embrassant vos pieds, et d'exhaler mon âme dans ses saintes plaies, en disant : Jésus et Marie, je vous donne mon coeur et mon âme !
A suivre : Chapitre I :
Marie, notre Reine, notre Mère.
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17614
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les Gloires de Marie (complet)
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CHAPITRE ISalve, Regina, Mater misericordiæ !
Nous vous saluons, ô Reine, Mère de miséricorde.Marie, notre Reine, notre Mère.I.Combien doit être grande notre confiance en Marie,
parce qu'elle est Reine de miséricorde.
L'auguste Vierge Marie ayant été élevée à la dignité de Mère du Roi des rois, la sainte Église a raison de l'honorer et de vouloir que tous l'honorent du glorieux titre de Reine.
Si le Fils est Roi, dit saint Athanase, la Mère a le droit d'être tenue pour Reine et d'en porter le nom. Oui, ajoute saint Bernardin de Sienne, quand Marie consentit à être la Mère du Verbe éternel, à l'instant même et par ce consentement, elle mérita et obtint la principauté de la terre, le domaine du monde, le sceptre et la qualité de Reine de toutes les créatures. Et, comme l'observe Arnauld de Chartres, si par la chair Marie est unie si intimement à Jésus, comment cette divine Mère serait-elle séparée de son Fils quant à la puissance souveraine ? Il faut donc le reconnaître, la dignité royale n'est pas seulement commune au Fils et à la Mère, mais ils n'ont qu'une seule et même royauté.
Or, si Jésus est Roi de l'univers, c'est de l'univers aussi que Marie est Reine : " Reine du ciel, dit l'abbé Rupert, elle commande à bon droit à tout le royaume de son Fils ". De là cette conséquence exprimée par saint Bernardin de Sienne : Autant de créatures servent Dieu, autant doivent servir Marie. Les anges, les hommes et tout ce qui existe au ciel et sur la terre, étant soumis à l'empire de Dieu, le sont pareillement à la domination de cette glorieuse Vierge. De là aussi cette exclamation de l'abbé Guéric, s'addressant à la divine Mère : Continuez donc, ô Marie, continuez de régner en toute sécurité ; disposez à votre gré des biens de votre Fils ; puisque vous êtes la Mère et l'Épouse du Roi de l'univers, vous êtes Reine, et avez droit à l'empire et à la domination sur toutes les créatures.
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
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Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les Gloires de Marie (complet)
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CHAPITRE ISalve, Regina, Mater misericordiæ !
Nous vous saluons, ô Reine, Mère de miséricorde.Marie, notre Reine, notre Mère.I.Combien doit être grande notre confiance en Marie,
parce qu'elle est Reine de miséricorde.
(suite)
A suivre.Marie est notre Reine ; mais sachons-le pour notre commune consolation, elle est une Reine pleine de douceur et de clémence, toute disposée à répandre ses bienfaits sur notre misère. C'est pourquoi, la sainte Église veut qu'en la saluant dans la belle prière que nous méditons, nous lui donnions le titre de Mère de miséricorde. Selon la remarque du Bienheureux Albert le Grand, le nom même de Reine éveille l'idée de compassion, de sollicitude en faveur des pauvres, à la différence du nom d'Impératrice, qui signifie sévérité et rigueur. Et, d'après Sénèque, la vraie grandeur des rois et des reines consiste à soulager les malheureux. A la différence donc des tyrans qui gouvernent dans des vues exclusivement personnelles, les rois doivent se proposer pour unique fin le bien de leurs peuples. Et voilà pourquoi, dans la cérémonie de leur sacre, on leur oint la tête d'huile, emblême de miséricorde ; ils sont avertis par là que, sur le trône, ils devront surtout nourrir, envers leurs sujets, des sentiments de commisération et de bonté.
Il est donc du devoir des rois de s'appliquer principalement aux oeuvres de miséricorde, mais non au point d'oublier l'exercice de la justice à l'égard des coupables, quand cela est nécessaire. Cependant, il n'en est pas ainsi de Marie : elle est Reine, mais elle n'est pas Reine de justice, obligée d'office à punir les malfaiteurs ; elle est Reine de miséricorde, et son unique attribution est d'avoir pitié des pécheurs et de leur ménager le pardon. Telle est la raison du nom de Reine de miséricorde, sous lequel l'Église nous apprend à l'invoquer. J'ai appris ces deux choses, chantait David, que la puissance appartient à Dieu, et que vous êtes, Seigneur, rempli de miséricorde. Voici sur ces paroles le commentaire du célèbre Gerson, chancelier de Paris : La royauté de Dieu comprend l'exercice de la justice et celui de la miséricorde ; or le Seigneur l'a partagée : il s'est réservé à lui-même le règne de la justice, et il a cédé à Marie le règne de la miséricorde, voulant que toutes les grâces accordées aux hommes passent par les mains de cette douce Reine, pour être départies à son gré. Cette explication est confirmée par saint Thomas, dans sa préface aux Épîtres canoniques ; quand la Bienheureuse Vierge, dit-il, conçut et enfanta le Verbe divin, elle obtint la moitié du règne de Dieu, et devint Reine de miséricorde, Jésus-Christ restant Roi de justice.
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
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Re: Les Gloires de Marie (complet)
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Vous souvient-il, chers amis canadiens, de Claude, que Dieu ait son âme, qui nous offrit, à chacun d’entre nous, une polycopie de ce
livre merveilleux et sublime : LES GLOIRES DE MARIE ? Merci à vous Louis pour cette édition…
Vous souvient-il, chers amis canadiens, de Claude, que Dieu ait son âme, qui nous offrit, à chacun d’entre nous, une polycopie de ce
livre merveilleux et sublime : LES GLOIRES DE MARIE ? Merci à vous Louis pour cette édition…
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
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Re: Les Gloires de Marie (complet)
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A suivre.
CHAPITRE ISalve, Regina, Mater misericordiæ !
Nous vous saluons, ô Reine, Mère de miséricorde.Marie, notre Reine, notre Mère.I.Combien doit être grande notre confiance en Marie,
parce qu'elle est Reine de miséricorde.
(suite)
Le Père Éternel a établi Jésus-Christ Roi de justice, et, en cette qualité, Juge universel du monde ; c'est ce que le Prophète célèbre en ces termes : O Dieu, donnez votre justice au Fils du Roi. Seigneur, ajoute ici un savant interprète, vous avez donné à votre Fils la justice, parce que vous avez donné la miséricorde à sa Mère. Avec non moins de bonheur, saint Bonaventure paraphrase ainsi les mêmes paroles du Psalmiste : Seigneur ! donnez votre justice au Roi, et votre miséricorde à la Reine, sa Mère. – Ernest, archevêque de Prague, dit pareillement que le Père Éternel a confié au Fils l'office de juger et de punir et à la Mère celui de compatir et de soulager. A Marie peut donc s'appliquer la prophétie du même David : Dieu a fait couler sur votre front une huile d'allégresse. Oui, car Dieu a en quelque sorte sacré de ses propres mains Marie Reine de miséricorde, et nous a donné à nous tous, infortunés enfants d'Adam, un motif de vive allégresse dans la personne de cette grande Reine que nous avons au ciel, et qui est toute détrempée du baume de la miséricorde, comme dit saint Bonaventure, et toute pleine de l'huile d'une maternelle tendresse à notre égard.
A suivre.
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Louis- Admin
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Re: Les Gloires de Marie (complet)
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A suivre.
CHAPITRE ISalve, Regina, Mater misericordiæ !
Nous vous saluons, ô Reine, Mère de miséricorde.Marie, notre Reine, notre Mère.I.Combien doit être grande notre confiance en Marie,
parce qu'elle est Reine de miséricorde.
(suite)
Le bienheureux Albert le Grand fait intervenir ici, de la manière la plus heureuse, l'histoire de la reine Esther, qui fut d'ailleurs une des figures de notre Reine Marie.
On lit au livre d'Esther, que, sous le règne d'Assuérus, un édit fut publié qui condamnait à la mort tous les Juifs de ses États. Alors Mardochée, l'un des condamnés, recommanda leur salut à Esther, et la pria d'intercéder pour eux auprès du Roi, afin d'obtenir les révocations de la sentence. Au premier abord, Esther refusa de faire cette démarche, craignant d'accroître par là l'indignation d'Assuérus. Mais Mardochée lui envoya quelqu'un, chargé de lui faire des remontrances : elle ne devait pas, lui faisait-il dire, songer uniquement à sa propre sûreté, puisque le Seigneur l'avait élevée sur le trône pour procurer le salut de tous les Juifs. Ne croyez pas que vous puissiez vous sauver seule, parce que, dans la maison du roi, vous tenez un rang supérieur à tous les Juifs. Ainsi parlait Mardochée à la reine Esther ; ainsi pourrions-nous aussi, nous, pauvres pécheurs, parler à notre Reine Marie, si jamais elle répugnait à nous obtenir de Dieu la remise de la peine due à nos péchés : Ne pensez pas qu'il vous soit permis de vous sauver seule, parce que, dans la maison du Roi, vous occupez un rang plus haut qu'aucun homme. Non, auguste Souveraine, ne pensez pas que Dieu vous ait élevée à la dignité de Reine du monde, uniquement en vue de votre bonheur ; il a voulu aussi que cette sublime grandeur vous mît à même de compatir plus efficacement à nos misères et de les soulager mieux.
Lorsqu'Assuérus vit Esther en sa présence, il lui demanda avec amour ce qu'elle désirait. O mon Roi, répondit-elle, si j'ai trouvé grâce devant vos yeux, accordez-moi le salut de mon peuple pour lequel j'implore votre clémence. – Assuérus l'exauça et ordonna aussitôt que la séquence fût révoquée. Or, si Assuérus accorda le salut des Juifs à Esther, parce qu'il l'aimait, comment Dieu, qui aime Marie d'un amour immense, pourrait-il ne pas l'exaucer lorsqu'elle le prie pour les pauvres pécheurs qui réclament son intercession, et qu'elle lui dit : O mon Roi et mon Dieu, si j'ai trouvé grâce devant vous, si vous m'aimez, accordez-moi le salut de ces pécheurs pour lesquels j'intercède auprès de vous. – Si vous m'aimez !... Ah ! elle n'ignore pas, cette divine Mère, qu'elle est la bénie, la bienheureuse, celle qui, seule entre tous les enfants d'Adam, a trouvé la grâce perdue par l'homme ; elle sait qu'elle est la Bien-Aimée de son Seigneur, plus aimée que tous les saints et tous les anges ensemble ; comment donc Dieu pourrait-il ne pas l'exaucer ? Qui ne connaît pas la force des prières de Marie auprès de Dieu ? Une loi de clémence sort de ses lèvres, dit le Sage, chacune de ses prières est comme une loi aussitôt sanctionnée par le Seigneur, et qui garantit un arrêt de miséricorde à tous ceux pour qui elle intercède. – Saint Bernard demande pourquoi l'Église appelle Marie Reine de miséricorde, et il répond : C'est que l'on croit qu'elle ouvre l'abîme de la miséricorde divine à qui elle veut, quand elle veut, et comme elle veut ; en sorte que nul pécheur, si criminel soit-il, ne se perd, pourvu que Marie le protège.
Mais n'est-il pas à craindre que Marie ne refuse de s'entremettre pour certains pécheurs qui lui paraîtront trop souillés ? ou bien ne devons-nous pas nous laisser intimider par la majesté et la sainteté de cette grande Reine ? –Oh ! non, réponds saint Grégoire VII ; autant elle est sainte et élevée, autant elle est douce et miséricordieuse envers les pécheurs qui l'invoquent avec un vrai désir de s'amender. Les airs de grandeur que prennent les rois et les reines de la terre, inspirent la terreur, et sont cause que leurs sujets craignent de paraître en leur présence ; mais demande saint Bernard, quelle appréhension pourrait empêcher les malheureux d'aller à cette Reine de miséricorde ? Elle ne laisse rien paraître de terrible ou d'austère en sa présence, elle ne montre que douceur et bonté à quiconque va la trouver ; " à tous, elle offre le lait et la laine " ; non contente de les donner à qui les lui demande, elle les offre même à tous ; elle leur offre le lait de la miséricorde pour les animer à la confiance, et la laine de sa protection pour les garantir des foudres de la justice divine.
A suivre.
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Louis- Admin
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Re: Les Gloires de Marie (complet)
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CHAPITRE ISalve, Regina, Mater misericordiæ !
Nous vous saluons, ô Reine, Mère de miséricorde.Marie, notre Reine, notre Mère.I.Combien doit être grande notre confiance en Marie,
parce qu'elle est Reine de miséricorde.
(suite)
Au rapport de Suétone, quelque faveur qu'on demandât à l'empereur Titus, il ne savait la refuser ; parfois même, il promettait plus qu'il ne pouvait tenir ; et à ceux qui l'avertissaient : un prince, répondait-il, ne doit renvoyer mécontent aucun de ceux qu'il a une fois admis en sa présence. Ainsi parlait Titus, mais, dans le fait, il lui arrivait peut-être souvent de faire de fausses promesses ou de manquer à sa parole. Notre Reine, au contraire, est incapable de nous tromper, et elle est assez puissante pour procurer tout ce qu'elle veut à ses dévots ; elle a d'ailleurs le coeur si bon, si compatissant, assure Lansperge, qu'elle ne saurait renvoyer sans consolation un malheureux qui la prie. Mais, ô Marie, s'écrie saint Bernard, comment pourriez-vous refuser votre appui aux misérables, quand vous êtes Reine de miséricorde ? quels sont les sujets de la miséricorde, sinon les misérables ? Vous êtes Reine de miséricorde, et moi, je suis le plus misérable de tous les pécheurs ; je tiens donc le premier rang parmi vos sujets, et vous devez prendre soin de moi plus que de tous les autres. Ayez donc pitié de nous, ô Reine de miséricorde, et pensez à nous sauver.
Et ne dîtes pas, ô Vierge sainte, semble ajouter saint Georges de Nicomédie ; ne dîtes pas que la multitude de nos péchés vous empêche de nous secourir ; car telles sont votre puissance et votre bonté, qu'il n'est pas de fautes si nombreuses qui puissent en dépasser les bornes. Rien ne résiste à votre puissance, parce que votre Créateur, qui est aussi le nôtre, regarde votre gloire comme la sienne, et croit se faire honneur à lui-même en honorant sa Mère ; aussi le fait-il avec une joie extrême : on dirait qu'en exauçant vos prières, il acquitte une dette. Oui, une dette, car, veut dire le saint, bien que Marie soit infiniment obligée envers son Fils, qui l'a choisie pour Mère, on ne peut nier qu'à son tour il ne soit, lui-même fort obligé envers Marie, puisqu'elle lui a donné l'être humain. Eh bien ! pour payer en quelque sorte à sa Mère tout ce qu'il lui doit, Jésus se plaît à accroître sa gloire, qui lui est si chère, et spécialement en lui accordant toutes ses requêtes.
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Louis- Admin
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Re: Les Gloires de Marie (complet)
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CHAPITRE ISalve, Regina, Mater misericordiæ !
Nous vous saluons, ô Reine, Mère de miséricorde.Marie, notre Reine, notre Mère.I.Combien doit être grande notre confiance en Marie,
parce qu'elle est Reine de miséricorde.
(suite)
Quelle confiance ne devons-nous donc pas avoir en cette auguste Reine, nous qui la savons si puissante auprès de Dieu, et en même temps si riche de miséricorde, que personne au monde n'est exclu de sa tendresse et de ses faveurs ! C'est ce que la bienheureuse Vierge a révélé elle-même à Sainte Brigitte : " Je suis, lui dit-elle un jour, la Reine du ciel et la Mère de miséricorde ; je suis la joie des justes et la porte par laquelle les pécheurs ont accès auprès de Dieu. Il n'est pas de pécheur maudit au point d'être privé des effets de ma miséricorde tant qu'il vit sur la terre ; car il n'en est aucun qui ne doive quelque grâce à mon intercession, ne fût-ce que celle d'être moins tenté par les démons. Aucun pécheur, ajoute-t-elle, à moins qu'il ne soit tout à fait maudit (c'est-à-dire frappé de la malédiction finale et irrévocable qui se prononce contre les damnés), aucun pécheur n'est tellement rejeté de Dieu, qu'il ne puisse, en m'appelant à son aide, retourner à Dieu et obtenir miséricorde. Tout le monde, dit-elle encore, m'appelle Mère de miséricorde, et vraiment, c'est la miséricorde de Dieu envers les hommes qui m'a rendue si miséricordieuse à leur égard. Enfin, elle conclut en ces termes : Bien malheureux sera donc, dans la vie future, et malheureux à jamais, celui qui se sera damné faute de recourir à moi, comme il le pouvait, dans la vie présente, à moi, si miséricordieuse envers tous les hommes, et si désireuse de venir en aide aux pécheurs. "
Voulons-nous donc assurer notre salut, allons souvent, allons sans cesse nous réfugier aux pieds de cette douce Reine, et, si la vue de nos péchés nous épouvante et nous décourage, souvenons-nous que Marie a été établie Reine de miséricorde pour sauver, par sa protection, les pécheurs les plus coupables et les plus désespérés pourvu qu'ils se recommandent à elle. Ils doivent former sa couronne dans le ciel, comme le lui fait entendre l'Époux divin, en lui disant : Viens du Liban, mon Épouse ; viens du Liban, viens, tu seras couronnée . . . des cavernes des lions et des montagnes qui servent de retraite aux léopards. Quelles sont, en effet, ces retraites de bêtes monstrueuses, sinon les malheureux pécheurs ? leurs âmes ne sont-elles pas réceptacles de péchés divers, monstres les plus affreux que l'on puisse concevoir ? – Oui, ô Marie ! je le dis avec l'abbé Rupert, c'est le salut de ces pauvres pécheurs qui sera votre couronne en paradis, couronne bien digne de vous et la mieux appropriée à une Reine de miséricorde.
On peut lire à ce sujet l'exemple suivant.
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Louis- Admin
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Re: Les Gloires de Marie (complet)
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A suivre :
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Nous vous saluons, ô Reine, Mère de miséricorde.Marie, notre Reine, notre Mère.I.Combien doit être grande notre confiance en Marie,
parce qu'elle est Reine de miséricorde.
(suite)
EXEMPLE
(Ne pas oublier que nous sommes dans le temps de Saint Alphonse de Liguori)
Il est raconté dans la vie de la soeur Catherine de Saint-Augustin, que, dans l'endroit où habitait cette servante de Dieu, se trouvait une femme appelée Marie, qui avait mené une vie scandaleuse dès sa jeunesse, et qui, parvenue à un âge avancé, persistait avec obstination dans ses désordres. Chassée enfin par les habitants, et réduite à se retirer dans une grotte solitaire, elle y mourut consumée par une horrible maladie, sans secours humains et sans sacrements. Après une telle vie et une telle mort, son cadavre fut enfoui comme celui d'un animal immonde. Soeur Catherine avait coutume de recommander instamment à Dieu les âmes de tous ceux qui passaient à l'autre vie ; néanmoins, ayant appris la triste fin de cette malheureuse, elle ne songea nullement à prier pour elle, la croyant, comme tout le monde, à jamais perdue. Quatre ans s'étaient écoulés, lorsqu'un jour se présenta devant elle une âme du purgatoire, qui lui dit:
" Soeur Catherine, quel malheur est le mien ! vous recommandez à Dieu les âmes de tous ceux qui meurent ; je suis la seule dont vous n'ayez pas eu compassion !
- Et qui êtes-vous ? demanda la servante de Dieu.
- Je suis, répondit-elle, cette pauvre Marie qui mourut dans la grotte.
- Quoi ! êtes-vous donc sauvée ?
- Oui, je suis sauvée, grâce à la miséricorde de la sainte Vierge.
- Et comment ?
- Quand je me vis près de mourir, me trouvant ainsi abandonnée de tout le monde et chargée de tant de péchés, je me tournai vers la Mère de Dieu et lui dis :
" Reine du ciel, vous êtes le refuge des pauvres délaissés, et me voici abandonnée de tout le monde ; vous êtes mon unique espérance, vous seule pouvez me secourir, ayez pitié de moi ".
La douce Marie m'obtint la grâce de faire un acte de contrition, je mourus et je fus sauvée. Cette bonne mère m'a procuré en outre la faveur de voir ma peine abrégée, en rachetant par l'intensité de mes souffrances une bonne partie des années qu'elles devaient durer. Il ne faut que quelques messes pour me délivrer du purgatoire ; je vous prie de me les faire dire, et je vous promets de ne jamais cesser, après cela, de prier Dieu et la bienheureuse Vierge pour vous ".
Soeur Catherine fit aussitôt célébrer des messes pour elle, et, au bout de quelques jours, cette âme lui apparut de nouveau, plus brillante que le soleil, et lui dit :
" Je vous remercie, ma chère Catherine ; je vais maintenant en paradis chanter les miséricordes de mon Dieu et prier pour vous ".PRIÈRE
O Marie, Mère de mon Dieu et ma souveraine Maîtresse, tel que se présenterait à une grande reine un misérable tout couvert de plaies et de souillures, tel je me présente à vous, qui êtes la Reine du ciel et de la terre ; du haut de ce trône glorieux où vous êtes assise, ne dédaignez pas, je vous en supplie, d'abaisser vos regards sur ce pauvre pécheur, Dieu vous a rendue riche comme vous l'êtes, pour que vous secouriez les pauvres, et il vous a établie Reine de miséricorde pour vous mettre à même de soulager les misérables : regardez-moi donc, et prenez compassion de moi ; regardez-moi et ne m'abandonnez pas que vous ne m'ayez changé de pécheur en saint. Je reconnais que je ne mérite rien, ou plutôt, en punition de mon ingratitude, je mériterais de me voir dépouillé de toutes les grâces qui me sont venues du Seigneur par votre entreprise ; heureusement, la Reine de miséricorde, ne va pas cherchant des mérites, mais des misères ; tout son désir est de secourir les nécessiteux ; et qui est plus pauvre et plus nécessiteux que moi ?
O glorieuse Vierge, je sais que vous êtes la Reine du monde, et par conséquent ma Reine ; je veux me consacrer à votre service d'une manière plus spéciale, et vous laisser disposer de moi comme il vous plaît. Je vous dis donc avec saint Bonaventure : Gouvernez-moi, ô ma Reine, et ne me laissez pas à moi-même ; commandez-moi, employez-moi selon votre gré, et même châtiez-moins quand je ne vous obéis point ; oh ! combien me seront salutaires les châtiments de votre main ! J'estime plus l'honneur de vous servir que celui de commander à toute la terre. JE SUIS A VOUS, SAUVEZ-MOI. Recevez-moi au nombre des vôtres, ô Marie, et, comme tel, pensez à me sauver. Non, je ne veux plus m'appartenir à moi-même, je me donne à vous ! Et si dans le passé, je vous ai mal servie, ayant laissé échapper tant d'occasions de vous honorer, je veux désormais m'unir à vos serviteurs les plus affectionnés et les plus fidèles. Je ne veux pas qu'à partir de ce jour personne vous honore et vous aime plus que moi, ô mon aimable Reine. Je vous le promets et cette promesse, j'espère la tenir avec votre secours. Amen.
A suivre :
II. Combien notre confiance en Marie doit être plus grande encore, parce qu'elle est notre Mère.
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Louis- Admin
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Re: Les Gloires de Marie (complet)
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CHAPITRE ISalve, Regina, Mater misericordiæ !
Nous vous saluons, ô Reine, Mère de miséricorde.Marie, notre Reine, notre Mère.IICombien notre confiance en Marie doit être plus grande encore,
parce qu'elle est notre Mère.
Les serviteurs de Marie se plaisent à l'appeler leur Mère ; ils ne savent même, ce semble, l'invoquer sous un autre titre ; jamais ils ne se lassent de la nommer ainsi. Ce n'est pas au hasard ni sans motif, car elle est bien réellement leur Mère. Marie est notre Mère à tous, non pas selon la chair, mais selon l'esprit : elle est la Mère de nos âmes et de notre salut.
Le péché avait dépouillé nos âmes de la grâce divine, qui est leur vie, et les avait livrées à la plus déplorable des morts. Dans l'excès de sa miséricorde et de son amour, Jésus, notre Rédempteur, vint à nous et nous rendit, au prix de sa mort sur la croix, la vie que nous avions perdue : Je suis venu, a-t-il dit lui-même, afin que mes brebis aient la vie, et qu'elles l'aient plus abondamment. Il dit : Plus abondamment, car selon les théologiens, Jésus-Christ nous apporta plus de bien en nous rachetant, qu'Adam ne nous avait causé de mal par son péché. Ainsi, en nous réconciliant avec Dieu, Jésus est devenu, sous le régime de la loi de grâce, le Père de nos âmes ; c'est là ce qu'Isaïe avait prédit, en l'appelant le Père du siècle futur, le Prince de la paix. Or, si Jésus-Christ est le Père de nos âmes, Marie en est la Mère ; car, en nous donnant Jésus, elle nous a donné la véritable Vie, et, en offrant ensuite sur le Calvaire la vie de son Fils pour notre salut, elle nous a enfantés à la vie de la grâce.
Ce fut donc en deux circonstances, comme nous l'apprennent les saints Pères, que Marie devint Mère spirituelle.
Ce fut premièrement…
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Louis- Admin
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Re: Les Gloires de Marie (complet)
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CHAPITRE ISalve, Regina, Mater misericordiæ !
Nous vous saluons, ô Reine, Mère de miséricorde.Marie, notre Reine, notre Mère.IICombien notre confiance en Marie doit être plus grande encore, parce qu'elle est notre Mère.
(suite)
…Ce fut premièrement quand elle conçut dans son sein virginal le Fils de Dieu ; tel est l'enseignement du bienheureux Albert le Grand ; et saint Bernardin de Sienne nous l'explique en ces termes : Quand Marie, instruite par l'Ange des desseins de Dieu sur elle, donna le consentement que le Verbe éternel attendait pour devenir son Fils, elle demanda en même temps à Dieu, avec un amour immense, le salut du genre humain, et elle se dévoua tellement à l'œuvre de notre rédemption que, comme la plus tendre des mères, elle nous porta tous dès lors dans les entrailles de sa charité.
Dans le récit de la naissance de notre Sauveur, saint Luc dit que Marie mit au monde son premier-né. Cela fait supposer, observe un auteur, qu'elle a eu d'autres enfants après celui-là ; mais, continue-t-il, puisqu'il est de foi que la Vierge n'a pas eu, selon la chair d'autres enfants que Jésus-Christ, il s'ensuit qu'elle a dû en avoir selon l'esprit, et c'est nous tous. Cette explication fut révélée par le Seigneur lui-même à sainte Gertrude : lisant un jour dans l'Évangile le passage en question, elle en fut troublée ; elle ne pouvait comprendre comment Jésus-Christ peut s'appeler le premier-né d'une Mère dont il est le Fils unique ; or, Dieu lui fit comprendre que Jésus est le premier-né de Marie selon la chair, et les autres hommes ses puînés selon l'esprit.
Ainsi s'entend encore ce qui est dit de la bienheureuse Vierge dans les Cantiques : Votre sein est comme un monceau de froment, tout environné de lis. - Saint Ambroise commente ces paroles en disant que, dans le sein très pur de Marie, il n'y eut qu'un seul grain, à savoir, Jésus-Christ, lequel est néanmoins comparé à un morceau de froment, parce que dans ce seul grain étaient renfermés tous les élus, dont Marie devait être aussi la Mère. La même pensée est ainsi exprimée par l'abbé Guillaume : En mettant au monde Jésus-Christ, notre Sauveur et notre Vie, Marie nous a tous enfantés au salut et à la vie.
En second lieu…
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A suivre.
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(suite)
…En second lieu, Marie nous a enfantés à la grâce sur le Calvaire, lorsque, d'un coeur brisé par la douleur, elle offrit au Père Éternel pour notre salut la vie de son Fils bien-aimé. Saint Augustin affirme en effet qu'en contribuant alors par sa charité à faire naître les fidèles à la vie de la grâce, Marie devint notre Mère à tous, la Mère spirituelle de tous les membres du corps mystique de Jésus-Christ. Et c'est dans ce sens qu'on applique à la bienheureuse Vierge ces mots des Cantiques : Ils m'ont placée comme gardienne dans les vignes, et je n'ai pas gardé ma propre vigne. Car, dans son désir de sauver nos âmes, Marie consentit à sacrifier, à livrer à la mort son propre Fils : En vue du salut d'un grand nombre d'âmes, dit Guillaume, elle a abandonné son âme propre à la mort. Or, l'âme de Marie, n'était-ce pas son Jésus ? n'était-il pas la vie et l'unique amour de sa Mère ? Saint Siméon avait donc raison de prédire à cette tendre Mère qu'un jour son âme bénie serait transpercée d'un glaive cruel ; ce glaive fut la lance qui perça le côté de Jésus, et, je le répète, Jésus était l'âme de Marie.
Eh bien ! ce fut en ce moment que, par ses douleurs, elle nous enfanta à la vie éternelle, et dès lors tous nous pouvons nous dire les enfants des douleurs de Marie. Cette Mère très aimante fut toujours parfaitement unie à la volonté de Dieu ; c'est pourquoi, voyant le Père porter l'amour envers nous jusqu'à vouloir sacrifier son Fils à notre salut, et le Fils nous aimer jusqu'à vouloir mourir pour nous, elle conforma son amour envers le genre humain à l'amour excessif du Père et du Fils. C'est la pensée de saint Bonaventure : " Il ne faut nullement douter, écrit-il, que Marie n'ai voulu, elle aussi, livrer son Fils pour le salut du genre humain, afin que la Mère fût de toute façon la fidèle imitatrice du Père. "
Il est vrai que Jésus a voulu être le seul à mourir pour la rédemption du genre humain, et, selon l'expression d'Isaïe, à fouler le vin de notre salut ; néanmoins, ayant égard à l'ardent désir qui pressait Marie de coopérer de son côté à ce grand ouvrage, il décida qu'elle y prendrait part en l'offrant, lui, Jésus, à l'autel du sacrifice, et qu'ainsi elle deviendrait la Mère de nos âmes. Ce mystère nous fut dévoilé par notre Sauveur lui-même : sur le point d'expirer, il abaissa ses regards sur sa Mère et sur son disciple saint Jean, tous deux debout au pied de sa croix, et dit d'abord à Marie : Ecce filius tuus, " voilà votre fils ". C'est comme s'il eût dit : Voilà l'homme que vous venez de faire naître à la grâce en offrant ma vie pour son salut. S'adressant ensuite au disciple : Ecce Mater tua, lui dit-il, " voilà votre Mère ". Par ces paroles, remarque saint Bernardin, Jésus donnait Marie pour mère, non pas au seul saint Jean, mais à tous les hommes, en raison de son amour pour eux. Et c'est là, selon Silveira, le motif pour lequel saint Jean, qui rapporte lui-même ce fait dans son Évangile, se désigne sous le nom commun de disciple : Jésus dit au disciple : Voilà votre Mère ; le Sauveur ne parlait donc pas à Jean, mais au disciple ; c'est-à-dire qu'en lui il voyait tous ceux qui, par la foi, sont ses disciples ; et c'était à eux tous qu'il donnait Marie pour Mère.
A suivre.
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A suivre.
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Nous vous saluons, ô Reine, Mère de miséricorde.Marie, notre Reine, notre Mère.IICombien notre confiance en Marie doit être plus grande encore, parce qu'elle est notre Mère.
(suite)
Je suis la Mère du bel amour, dit Marie. Elle parle ainsi, observe un auteur, parce que son amour pour nos âmes les rend belles aux yeux de Dieu, et l'engage elle-même à nous adopter avec toute la tendresse d'une mère. Et quelle mère, s'écrie saint Bonaventure, quelle mère aune ses enfants et prend soin de leur bien-être, comme vous, ô très douce Reine, vous nous aimez et veillez sur tous nos intérêts ?
Heureux ceux qui vivent sous la protection d'une Mère si aimante et si puissante ! Bien qu'au temps de David Marie ne fut pas encore née, cependant, au dire de saint Augustin, ce prophète demandait déjà à Dieu de le sauver à titre d'enfant de cette Vierge glorieuse : Sauvez, disait-il, le fils de votre Servante. De quelle servante ? demande ce saint Docteur, si ce n'est de celle qui a dit : Je suis la Servante du Seigneur ? Eh ! s'écrie Bellarmin, qui aura l'audace d'arracher des bras de Marie ses enfants, lorsqu'ils y cherchent un asile contre les poursuites de leurs ennemis ? Quel démon assez furieux, quelle passion assez violente pour les vaincre, s'ils placent leur confiance dans la protection d'une Mère si puissante ? Quand la baleine voit son petit exposé à périr dans une tempête ou à être pris par les pêcheurs, elle ouvre la bouche, dit-on, et le reçoit dans son sein. Ce qui est sûr, c'est qu'ainsi fait Marie : quand cette bonne Mère voit ses enfants exposés à de trop grands périls par la violence des tentations, elle les cache avec amour comme dans ses propres entrailles, assure Novarin, les y tient à l'abri du danger, et ne cesse de les garder jusqu'à ce qu'elle les ait mis en sûreté dans le port du salut.
A suivre.
Dernière édition par Louis le Mer 21 Oct 2009, 6:44 pm, édité 1 fois (Raison : typographie)
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
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Re: Les Gloires de Marie (complet)
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CHAPITRE ISalve, Regina, Mater misericordiæ !
Nous vous saluons, ô Reine, Mère de miséricorde.Marie, notre Reine, notre Mère.IICombien notre confiance en Marie doit être plus grande encore, parce qu'elle est notre Mère.
(suite)
A suivre : un exemple
O Mère pleine de tendresse ! ô Mère pleine de bonté ! soyez à jamais bénie ! et béni soit à jamais le Dieu qui vous a donnée à nous pour Mère, et pour refuge assuré contre tous les hasards de cette vie ! - Dans une révélation faite par elle-même à sainte Brigitte, la très sainte Vierge s'est comparée à une mère qui, voyant son fils entre les épées de ses ennemis, n'épargnerait aucun effort pour lui sauver la vie. C'est ainsi que j'agis, ajouta-t-elle, et que j'agirai toujours en faveur de mes enfants, quelque coupables qu'ils soient, pourvu qu'ils invoquent mon secours. Voilà donc le moyen de vaincre l'enfer, et de le vaincre à coup sûr, dans tous les combats qu'il nous livre ; nous n'avons qu'à recourir à celle qui est la Mère de Dieu et la nôtre, en disant et en répétant sans cesse : Je me réfugie sous votre protection, ô sainte Mère de Dieu ! - Combien de victoires les fidèles n'ont-ils pas remportées sur l'enfer par cette courte, mais puissante prière ! C'est par ce moyen qu'une grande servante de Dieu, la soeur Marie-Crucifiée, bénédictine, triomphait toujours des démons.
Courage donc, ô vous qui êtes les enfants de Marie ; et nous savons qu'elle reçoit pour ses enfants tous ceux qui désirent l'être ; courage et confiance ! Pouvez-vous craindre de périr, défendus et protégés comme vous l'êtes par une telle Mère ? Voici ce que doit se dire, à la suite de saint Bonaventure, quiconque aime cette bonne Mère et se met sous sa protection : O mon âme ! que crains-tu ? tu ne saurais perdre la cause de ton salut éternel, puisque la sentence est laissée à la décision de Jésus, qui est ton Frère, et de Marie, qui est ta Mère. - La même pensée remplissait saint Anselme d'une joie qu'il nous communique en s'écriant : O heureuse confiance ! ô refuge assuré ! La Mère de Dieu et ma Mère ; avec quelle certitude ne devons-nous pas espérer, puisque l'affaire de notre salut est entre les mains d'un Frère si bon et d'une Mère si compatissante !
Écoutons donc la voix de notre Mère, qui nous appelle : Si quelqu'un est petit et faible comme un enfant, nous crie-t-elle, qu'il vienne à moi. Les enfants ont toujours à la bouche le nom de leur mère ; et, dans tous les dangers qui les menacent, à la moindre crainte qui les saisit, on les entend aussitôt s'écrier : Ma mère ! ma mère ! - Ah ! douce Marie, ah ! douce Mère, c'est là précisément ce que vous désirez que, comme vos enfants, nous vous appelions à notre secours dans tous les périls, parce que vous voulez nous protéger et nous sauver, ainsi que vous avec toujours fait quand vos enfants ont eu recours à vous.
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Nous vous saluons, ô Reine, Mère de miséricorde.Marie, notre Reine, notre Mère.IICombien notre confiance en Marie doit être plus grande encore, parce qu'elle est notre Mère.
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A suivre : III - Combien est grand l'amour que nous porte Marie, notre Mère.EXEMPLE
L'histoire des fondations de la Compagnie de Jésus au royaume de Naples rapporte ce qui suit d'un jeune gentilhomme écossais, nommé Guillaume Elphinstone, et parent du roi Jacques. Né dans l'hérésie, il en suivait les fausses doctrines ; mais, éclairé d'une lumière divine qui lui faisait entrevoir son erreur, il vint en France, où, grâce surtout à l'intercession de la bienheureuse Vierge, il connut enfin la vérité, abjura l'hérésie, et se fit catholique. Il passa ensuite à Rome. Là, un de ses amis, le voyant un jour fort affligé et en pleurs, lui en demanda la cause. Le jeune homme répondit que, pendant la nuit, sa mère lui était apparue et lui avait dit : " Mon fils, que tu es heureux d'être entré dans le sein de la véritable Église ! pour moi, ayant eu le malheur de mourir dans l'hérésie, je suis à jamais perdue ! " Dès lors, il redoubla de ferveur dans la dévotion à Marie, qu'il choisit pour son unique Mère ; elle lui inspira la pensée d'embrasser la vie religieuse, et il en fit le vœu.
Cependant, comme il était malade, il se rendit à Naples, espérant que le changement d'air rétablirait sa santé ; mais le Seigneur voulait qu'il y mourût ; et qu'il mourût religieux. Peu après son arrivée en cette ville, sa maladie ayant été jugée mortelle, il obtint des pères jésuites, à force de prières et de larmes, son admission dans leur Ordre ; et lorsqu'il reçut le Viatique, il prononça ses vœux en présence du saint sacrement, et fut déclaré membre de la Compagnie.
Ainsi consolé, il attendrissait tout le monde par la vive effusion avec laquelle il remerciait Marie, sa bonne Mère, de l'avoir arraché à l'hérésie, ramené dans le sein de la véritable Église, et conduit enfin dans la maison de Dieu, pour y mourir au milieu des religieux, ses frères. " Oh ! s'écriait-il, quelle gloire de mourir environné de tous ces anges " ! Comme on l'exhortait à prendre un peu de repos, il répondit : " Ah ! ce n'est pas le moment de me reposer, maintenant que la fin de ma vie approche ". Au moment de mourir, il dit à ceux qui étaient présents : " Mes frères, ne voyez-vous pas ici les anges du ciel qui m'assistent ? " Un des religieux, l'ayant entendu prononcer quelques mots à vois basse, lui demanda ce qu'il disait. Il répondit que son ange gardien lui avait révélé qu'il n'aurait que fort peu de temps à passer en purgatoire, et qu'il entrerait bientôt dans le ciel. Il reprit ensuite ses doux entretiens avec Marie, sa Mère bien-aimée ; et, en répétant : " Ma Mère ! ma Mère ! " comme un enfant qui s'endort dans les bras de sa mère, il expira paisiblement. Peu après, un saint religieux sut par révélation qu'il était déjà en paradis.PRIÈRE
O Marie, ma très sainte Mère, comment est-il possible qu'ayant une Mère si sainte, je sois si pervers ; qu'ayant une Mère si embrasée d'amour pour Dieu, je sois si attaché aux créatures ; qu'ayant une Mère si riche de vertus, j'en sois si dénué ? Ah ! ma très aimable Mère, il est vrai, je ne mérite plus d'être appelé votre enfant, je m'en suis rendu trop indigne par ma mauvaise vie ; je serai content si vous daignez me recevoir au nombre de vos serviteurs ; pour être compté parmi les derniers de vos serviteurs, bien volontiers je donnerais tous les royaumes de a terre. Oui, je serai content, si vous m'accordez cette grâce ; cependant, ne me refusez pas celle de vous appeler ma Mère ; ce nom me console, me touche le coeur, et me rappelle l'obligation où je suis de vous aimer ; ce nom m'inspire une grande confiance en vous ; quand le souvenir de mes péchés et de la justice divine me remplit de terreur, je me sens fortifié et tout rassuré par la pensée que vous êtes ma Mère. Permettez-moi donc de vous dire : Ma Mère, ma très aimable Mère ! C'est ainsi que je vous appelle et veux toujours vous appeler. Après Dieu, vous devez être en tout temps dans cette vallée de larmes, mon espérance, mon refuge et mon amour. J'espère mourir dans ces sentiments, en remettant, à mon dernier soupir, mon âme entre vos mains bénies, et en vous disant : Ma Mère Marie, Marie ma Mère ! assistez-moi, ayez compassion de moi, Amen.
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A suivre.
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Nous vous saluons, ô Reine, Mère de miséricorde.Marie, notre Reine, notre Mère.IIICombien est grand l'amour que nous porte Marie, notre Mère.
Après avoir établi que Marie est notre Mère, il est juste de considérer à quel point elle nous aime. L'amour des parents envers leurs enfants est un amour nécessaire ; c'est pour cette raison, suivant la remarque de saint Thomas, que la loi divine, qui impose aux enfants l'obligation d'aimer leurs parents, ne fait point aux parents un précepte formel d'aimer leurs enfants. La nature a si profondément implanté dans les entrailles de tout être vivant l'amour de sa progéniture, que, comme le dit saint Ambroise, les bêtes même les plus sauvages ne peuvent s'empêcher d'aimer leurs petits. On raconte même qu'aux cris de leurs petits, embarqués par les chasseurs, les tigres se jettent à la mer, et suivent le vaisseau à la nage jusqu'à ce qu'ils le rejoignent. Si donc, nous dit notre tendre Mère Marie, si les tigres mêmes aiment tant leurs petits, comment pourrais-je, moi, cesser de vous aimer, d'aimer mes enfants ? Une mère peut-elle oublier son enfant, et perdre toute tendresse à l'égard du fruit de ses entrailles ? mais, quand même elle l'oublierait, moi, je ne l'oublierai point, disait le Seigneur à son peuple ; Marie nous dit la même chose : Non, quand même, par impossible, une mère oublierait son fils, il n'arrivera jamais que je renonce à ma tendresse envers une âme.
Marie, est notre Mère, comme nous l'avons dit, non par la chair, mais par l'amour : Je suis la Mère de belle dilection. C'est donc uniquement en raison de sa tendresse à notre égard qu'elle est notre Mère ; et voilà, remarque un auteur, pourquoi elle se glorifie d'être Mère d'amour ; nous ayant adoptés pour ses enfants, elle est toute amour pour nous. Qui pourrait expliquer l'amour que Marie nous porte parmi nos misères ? Selon le même auteur, en assistant à la mort de Jésus-Christ, elle brûlait d'un extrême désir de mourir avec son divin Fils pour l'amour de nous. Ainsi, ajoute saint Ambroise, pendant que le Fils mourait pour nous sur la croix, la Mère se présentait aux bourreaux, toute prête à donner également sa vie pour notre amour.
Mais nous nous ferons une plus juste idée du grand amour de cette bonne Mère envers nous, si nous en considérons les motifs.
A suivre.
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Le premier, c'est son immense amour pour Dieu. Selon saint Jean, l'amour de Dieu et celui du prochain, sont l'objet du même précepte : C'est là un commandement que nous avons reçu de Dieu : celui qui aime Dieu, doit aimer aussi son frère ; aussi ces deux amours sont toujours unis, et l'un ne peut grandir sans que l'autre grandisse d'autant. Voyez les saints, qui aimaient Dieu si ardemment, que n'ont-ils pas fait pour le bien du prochain ! Dans leur désir de le sauver, ils en sont venus jusqu'à exposer et sacrifier leur liberté, et même leurs jours.
Leurs histoires sont pleines de traits de la plus héroïque charité.
Afin de venir en aide aux peuplades barbares de l'Inde, saint François Xavier gravissait en rampant des montagnes escarpées, et allait à travers milles dangers, trouver au fond des cavernes les malheureux qui y vivaient comme des bêtes sauvages, et qu'il voulait amener à Dieu.
Dans ses missions aux hérétiques du Chablais, saint François de Sales se hasarda chaque jour, une année durant, à passer une rivière en se cramponnant des mains et des pieds sur une poutre parfois couverte de glaçons, afin d'aller sur l'autre rive prêcher ses obstinés.
Saint Paulin se fit esclave, pour rendre à liberté le fils d'une pauvre veuve ; saint Fidèle de Sigmaringen s'estima heureux de perdre la vie en prêchant la vraie foi à un peuple hérétique.
Comment les saints ont-ils pu pousser si loin l'amour du prochain ? C'est qu'ils aimaient Dieu très ardemment. Or, qui l'a plus aimé que Marie ? Elle a plus aimé Dieu au premier moment de sa vie, que ne l'ont aimé tous les saints et tous les anges dans tout le cours de leur existence, comme nous le feront voir au long, en parlant de ses vertus.
D'après une révélation de la bienheureuse Vierge elle-même à la soeur Marie-Crucifiée, le feu dont elle brûle pour Dieu, mettrait en cendres en un instant le ciel et la terre, et, auprès de ses ardeurs, toutes celles des séraphins sont comme le souffle d'un vent frais. Si donc, parmi tous les esprits célestes, aucun n'aime Dieu plus que Marie, nous n'avons ni n'auront jamais personne, Dieu seul excepté, qui nous aime plus que cette tendre Mère. Quand même on réunirait l'amour de toutes les mères pour leurs enfants, de tous les époux pour leurs épouses, de tous les saints et de tous les anges pour leurs protégés, tous ces amours n'égaleraient point ensemble celui que Marie porte à une seule âme. La tendresse de toutes les mères pour leurs enfants est une ombre en comparaison de celui que Marie porte à chacun de nous, assure Nieremberg ; et elle nous aime, à elle seule, immensément plus que tous les anges et tous les saints ensemble.
A suivre.
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Un autre motif pour lequel notre sainte Mère nous aime beaucoup, c'est que nous lui fûmes donnés pour enfants, et recommandés par son bien-aimé Jésus, quand, sur le point d'expirer, il lui dit : Femme, voilà votre Fils. Comme il a été vu plus haut, il lui désignait ainsi tous les hommes dans la personne de saint Jean. Ces paroles furent les dernières que son divin Fils lui adressa en ce monde. Trop précieuses sont les suprêmes recommandations d'une personne chérie aux prises avec la mort, pour qu'on en puisse jamais perdre la mémoire.
De plus, nous sommes des enfants excessivement chers à Marie, parce que nous lui coûtons d'excessives douleurs. Une mère ressent toujours une affection spéciale pour l'enfant auquel elle n'a conservé la vie qu'à force de soins et de peines. Tels sommes-nous à l'égard de Marie : pour nous faire naître à la vie de la grâce, il lui a fallu - quel supplice pour son coeur ! - il lui a fallu sacrifier elle-même la vie si précieuse de son Jésus, et se résigner à voir de ses yeux ce fils qui expirait dans les tourments. C'est à ce grand sacrifice de Marie, je le répète, que nous sommes redevables de la vie de la grâce ; sa tendresse pour nous, pour des enfants qui lui ont coûté tant de peines, est donc extrême. Ainsi, ce qui est dit du Père éternel, à savoir, qu'il a aimé les hommes jusqu'à livrer pour eux son Fils unique, nous pouvons, remarque saint Bonaventure, le dire pareillement de Marie : elle nous a aimés, elle aussi, au point de nous donner son Fils unique. Et quand nous le donna-t-elle ? Elle nous le donna, répond le père Nieremberg, d'abord, quand elle lui permit d'aller à la mort. Elle nous le donna quand, les autres manquant à leur devoir par haine ou par crainte, elle pouvait bien, elle seule, défendre auprès des juges la vie de son Fils. Ne doit-on pas croire, en effet, que les paroles d'une mère si sage, si tendre à l'égard de son Fils, eussent pu faire assez d'impression, du moins sur Pilate, pour le dissuader de condamner à mort un homme dont il avait lui-même reconnu et proclamé l'innocence ? Mais non, Marie ne voulut pas prononcer le moindre mot en faveur de son Fils, afin de ne pas s'opposer à sa mort, à laquelle notre salut était attaché.
A suivre.
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Elle nous le donna enfin, elle nous le donna mille et mille fois, pendant ces trois heures qu'elle passa au pied de la croix, veillant sur l'agonie de son Fils. Oui, autant d'instants il y eut dans ces trois heures, autant de fois elle fit pour nous, avec une douleur extrême et un extrême amour envers nous, le sacrifice de son Jésus. Et, selon saint Anselme et saint Antonin, telle était sa constance, qu'au défaut des bourreaux, elle l'eût crucifié elle-même pour obéir au Père éternel, qui voulait nous sauver par la mort de son Fils. Et, en effet, si Abraham eut la force de consentir à immoler son Fils de sa propre main, nous ne devons pas en douter, bien plus sainte plus obéissante qu'Abraham, Marie eût accompli le sacrifice avec plus de courage encore.
Mais, pour revenir à notre sujet, combien de reconnaissance ne devons-nous pas à Marie en retour d'un acte d'amour si généreux, je veux dire, du douloureux sacrifice qu'elle a fait de la vie de son Fils unique, afin de nous voir tous sauvés ! Magnifique fut le prix dont le Seigneur récompensa le sacrifice qu'Abraham avait voulu lui faire de son fils Isaac : mais nous, que pouvons-nous rendre à Marie pour nous avoir réellement sacrifié la vie de son Jésus, Fils bien plus auguste et bien plus aimé que le fils d'Abraham ? Cet amour de Marie nous impose une grande obligation de l'aimer ; car, selon la remarque de saint Bonaventure, jamais créature ne nous aimera à l'égal de Celle qui nous a abandonné son unique Fils, un Fils qui lui était plus cher que sa propre vie.
A suivre.
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De là pour Marie un nouveau motif qui la presse de nous aimer : elle considère en nous le prix auquel nous fûmes achetés, la mort de Jésus-Christ. Une reine qui aurait un serviteur racheté par son fils chéri au prix de vingt années de prisons et de souffrances, combien, à ce seul point de vue, n'estimerait-elle pas ce serviteur ! Marie sait que son Fils est venu en ce monde à l'unique fin de nous arracher à notre misère, ainsi qu'il l'a déclaré lui-même : Le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu ; elle sait que, pour nous racheter, il a bien voulu donner jusqu'à son sang, et s'est fait obéissant jusqu'à la mort. Nous aimer peu après cela, ce serait, de la part de Marie, faire peu de cas du sang versé par son Fils pour notre rançon. Il fut révélé à la vierge sainte Élisabeth, qu'à partir de son entrée dans le temple, la vie de Marie fut une prière incessante pour qu'il plût à Dieu d'envoyer sans retard son Fils au secours du monde perdu ; or, nous devons le penser, elle nous aime bien plus encore, depuis qu'elle a vu son Fils nous priser si haut, et payer si cher notre délivrance.
Et, comme tous les hommes ont été rachetés par Jésus-Christ…
A suivre.
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A suivre.…Et, comme tous les hommes ont été rachetés par Jésus-Christ, Marie les aime et ne refuse à aucun ses faveurs. C'est d'elle qu'il s'agit dans ce passage de l'Apocalypse : Un grand signe parut dans le ciel : une Femme revêtue du soleil. Elle fut montrée ainsi à saint Jean, pour signifier que comme, selon le psaume, il n'est personne sur la terre qui échappe à la chaleur du soleil, de même nul homme vivant n'est exclu de la tendresse de Marie. C'est l'explication de l'Idiot : Par la chaleur du soleil, dit-il, il faut entendre ici l'amour de Marie.
Eh ! s'écrie saint Antonin, qui pourrait comprendre la sollicitude de cette tendre Mère envers chacun de nous ? Elle ouvre à tous le sein de sa miséricorde, à tous elle prodigue ses bienfaits. Car elle a désiré le salut de tous les hommes et contribué au salut de tous.
Il est certain, dit saint Bernard, qu'elle s'est vivement intéressées au bien du genre humain tout entier. On voit par là combien est utile la pratique familière plusieurs serviteurs de Marie, de prier le Seigneur qu'il leur accorde les grâces dont la bienheureuse Vierge lui fait pour eux la demande.
Or, cette manière de prier, est fondée en raison, remarque Conelius à Lapide, car notre céleste Mère nous souhaite des biens plus excellents que nous n'en pouvons nous-mêmes désirer.
Et, comme l'assure le pieux Bernardin de Bustis, Marie est plus empressée à nous combler de ses bienfaits, à nous dispenser des grâces, que nous-mêmes à les recevoir.
Aussi le bienheureux Albert le Grand lui applique-t-il ces paroles de la Sagesse : Elle prévient ceux qui la désirent, et elle se montre à eux la première. Oui, Marie, elle prévient ceux qui recourent à elle, de sorte qu’ils la trouvent avant de l'avoir cherchée.
Telle est à notre égard la tendresse de cette bonne Mère, ajoute Richard, qu'à la première vue de nos besoins et avant même d'être invoquée par nous, elle vient à notre secours.
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Mais si Marie est si bonne envers tout le monde, sans en excepter les ingrats qui l'aiment peu et qui sont négligents à l'invoquer, combien plus tendre sera-t-elle à l'égard de ceux qui l'aiment sincèrement et l'invoquent fréquemment ? Ceux qui l'aiment la découvrent aisément, et ceux qui la cherchent la trouve. Oh ! s'écrie le même bienheureux Albert, qu'il est facile à qui aime Marie de la trouver, et de faire l'heureuse expérience de sa bonté, de son amour ! J'aime ceux qui m'aiment, dit-elle par la bouche du Sage. Or, bien que cette très aimante Souveraine aime tous les hommes comme ses enfants, elle sait néanmoins ceux qui l'aiment davantage, assure Saint Bernard, et elle a pour eux des tendresses de choix. Selon l'Idiot, quand une âme est assez heureuse pour brûler ainsi de l'amour de Marie, celle-ci ne se contente pas de la chérir, elle s'abaisse jusqu'à la servir : " Trouvez la Vierge Marie, dit-il, c'est trouver tous les biens, car elle aime ceux qui l'aiment, elle sert même ceux qui la servent. "
Il est question, dans les chroniques des Dominicains…
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Il est question, dans les chroniques des Dominicains, d'un frère nommé Léodat, qui avait coutume de se recommander deux cent fois le jour à cette Mère de miséricorde. Quand il fut sur le point de mourir, il vit tout à coup près de son lit une reine d'une merveilleuse beauté, qui lui dit : " Léodat, voulez-vous mourir, et venir auprès de mon Fils et de moi " ? Il répondit : " Mais, qui êtes-vous " ? Et la sainte Vierge reprit : " Je suis la Mère de miséricorde, que vous avez tant de fois invoquée ; me voici venue pour vous prendre avec moi, allons-nous en en paradis ". Léodat mourut ce jour-là même ; et, comme il y a tout lieu de le croire, il alla rejoindre Marie au séjour des Élus.
O douce Marie ! heureux celui qui vous aime ! - Le saint frère Jean Berchmans, de la Compagnie de Jésus, disait : " Si j'aime Marie, je suis assuré de la persévérance, et j'obtiendrai de Dieu tout ce que je désire ". Aussi, le pieux jeune homme ne se lassait pas de renouveler sa résolution de l'aimer ; il répétait souvent en lui-même : " Je veux aimer Marie ! Je veux aimer Marie ! "
Oh ! combien cette bonne Mère surpasse en amour tous ses enfants ! Qu'ils l'aiment autant qu'ils le pourront, dis saint Ignace martyr, jamais ils ne l'égaleront en amour.
Qu'ils l'aiment donc autant qu'un…
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