Les Gloires de Marie (complet)
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Re: Les Gloires de Marie (complet)
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A suivre.
CHAPITRE ISalve, Regina, Mater misericordiæ !
Nous vous saluons, ô Reine, Mère de miséricorde.Marie, notre Reine, notre Mère.IIICombien est grand l'amour que nous porte Marie, notre Mère.
(suite)
Qu'ils l'aiment donc autant qu'un saint Stanislas Kotska, dont la tendresse pour sa céleste Mère était si vive, qu'à l'entendre seulement parler d'elle on sentait le désir de l'aimer aussi. Il avait imaginé des expressions nouvelles et de nouveaux titres pour l'honorer. Il ne commençait aucune action, sans s'être tourné d'abord vers une image de Marie pour demander sa bénédiction. Quand il récitait en son honneur l'office, le rosaire, ou d'autres oraisons, c'était avec le sentiment, l'expression d'une personne qui parlerait face à face avec Marie. Entendait-il chanter le Salve Regina, l'embrasement de son coeur colorait son visage. Comme il allait un jour visiter une image de la bienheureuse Vierge avec un père de la Compagnie, celui-ci lui demanda s'il aimait beaucoup Marie : " Mon père, répondit Stanislas, elle est ma Mère ! Que puis-je vous dire de plus ? " Mais, racontait ensuite ce religieux, le saint jeune homme prononça ces mots d'une vois si émue, d'un air si affectueux, d'un coeur si pénétré, qu'on eût dit un ange qui parlait de l’amour de Marie.
Qu'ils l'aiment autant qu'un bienheureux Herman Joseph, qui l'appelait son Épouse d'amour, Marie ayant daigné l'honorer du nom d'Époux ; autant qu'un saint Philippe de Néri, qui était tout consolé au seul souvenir de Marie, et qui la nommait ses Délices ; autant qu'un saint Bonaventure, qui, non content de lui donner les titre de Dame et de Mère, osait encore, pour mieux exprimer la tendresse de son affection, l'appeler son Coeur et son Ame.
Qu'ils l'aiment autant que ce grand serviteur de Marie, saint Bernard : il aimait tant cette douce Mère, qu'il l'appelait la Ravisseuse des coeurs : Raptrix cordium ; et, ne sachant comment lui dire l'amour dont il brûlait pour elle : N'est-il pas vrai, lui disait-il, que vous avez ravi mon coeur ?
A suivre.
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
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Re: Les Gloires de Marie (complet)
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A suivre.
Qu'ils l'appellent leur Amante, comme un saint Bernardin de Sienne, qui allait la visiter chaque jour dans une dévote image ; là il épanchait son coeur dans de tendres colloques avec sa Reine bien-aimée ; et, quand on lui demandait où il se rendait tous les jours, il répondait qu'il allait trouver son Amante.
Qu'ils l'aiment autant qu'un saint Louis de Gonzague, qui brûlait continuellement d'un si grand amour envers Marie : rien qu'à entendre le nom si doux de cette Mère chérie, il sentait son coeur tout embrasé ; la flamme qui le consumait apparaissait à l'extérieur ; son visage en rougissait et attirait tout les regards.
Qu'ils l'aiment autant qu'un saint François Solano qui semblait transporter d'une sainte folie d'amour envers Marie ; parfois, devant une de ses images, on le voyait qui chantait en s'accompagnant d'un instrument de musique ; il voulait, disait-il, à l'imitation des amants du monde, donner une sérénade à la Reine de son coeur.
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Louis- Admin
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A suivre.
Qu'ils l'aiment comme l'ont aimée un si grand nombre de ses serviteurs, qui croyaient n'avoir jamais assez fait pour lui témoigner leur amour. - Le père Jean de Trexo, de la Compagnie de Jésus, prenait plaisir à s'appeler esclave de Marie, et, en signe de sa servitude, il allait souvent la visiter dans une de ses églises ; là, que faisait-il ? à peine arrivé, il se livrait tellement aux tendres émotions de son amour pour Marie qu'il arrosait l'église de ses larmes, puis les essuyait avec la langue et le visage, baisant mille fois le pavé, tant il était touché de se trouver dans la maison de sa chère Dame. - En récompense de sa dévotion, le père Jacques Martinez, de la même Compagnie, se voyait porté au ciel par les anges, en chacune des fêtes de Notre-Dame, pour être témoin de la pompe avec laquelle elles s'y célèbrent. Il avait coutume de dire : " Je voudrais avoir tous les cœurs des anges et des saints, afin d'aimer Marie comme ils l'aiment ; je voudrais avoir les vies de tous les hommes, pour les consacrer toutes à l'amour de Marie.
Qu'ils parviennent à l'aimer autant que l'aimait Charles, fils de sainte Brigitte ; rien au monde, assurait-il, ne le réjouissait comme de savoir combien Marie est aimée de Dieu. " Et, disait-il encore, si la grandeur de Marie pouvait subir quelque amoindrissement, de bon coeur je souffrirais n'importe quelle peine pour lui épargner cette perte ; il y a plus : si la gloire de Marie m'appartenait, j'y renoncerais en sa faveur, sachant qu'elle en est incomparablement plus digne que moi. "
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Louis- Admin
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A suivre.
A suivre.
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A suivre.
Nous qui traduisons notre Bienheureux Père, pourquoi n'ajouterions-nous pas :
Qu'ils l'aiment autant qu'un saint Alphonse-Marie de Liguori, fondateur de la Congrégation du très saint Rédempteur, lequel sera dorénavant cité avec les Bernard, les Bonaventure, les Anselme, parmi les plus fidèles et les plus zélés serviteurs de cette glorieuse Vierge.
Encore enfant, il passait déjà des heures entières dans une oraison extatique devant l'image de la Madone. Ce fut à ses pieds que, résolu de quitter le monde, il déposa son épée. Il s'obligea par vœu à réciter chaque jour le chapelet et à prêcher tous les samedis les gloires de Marie.
Il récitait l'Ave Maria à tous les quarts d'heure ; il jeûnait tous les samedis et la veille de toutes les fêtes de la Vierge, s'abstenant alors de toute boisson et se contentant d'un morceau de pain pour toute nourriture.
Jusque dans son extrême vieillesse il se plaisait à appeler Marie sa Mère : " Le démon a voulu me jeter dans le désespoir, disait-il au sortir d'une violente tentation ; mais ma Mère Marie m'a secouru, je n'ai pas offensé Dieu ".
Il aspirait à tenir après Dieu la première place parmi ceux qui aiment la Reine du ciel ; le nom béni de Marie se retrouve presque à toutes les pages de ses nombreux ouvrages, sans compter le livre des Gloires, le plus beau peut-être que l'ont ait composé sur ce sujet.
Enfin, il fit un précepte spécial aux membres de son Ordre de professer un amour filial envers la divine Mère.
De son côté, Marie sut bien faire éclater sa tendresse envers son cher Alphonse. Elle le guérit subitement d'une maladie mortelle occasionnée par un excès de travail.
Elle lui apparaissait fréquemment dans une grotte où il se livrait à la prière et à la pénitence, et lui donnait conseil sur tout ce qui concernait la Congrégation fondée par lui.
A plusieurs reprises, elle se montra à lui et le ravit tandis qu'il prêchait et s'efforçait d'animer ses nombreux auditeurs à la confiance envers elle.
Elle lui apparut encore deux fois la veille de sa mort, comme il l'en avait priée tant de fois, et changea son agonie en une douce extase.
A suivre.
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Louis- Admin
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A suivre.
Qu'à l'exemple d'Alphonse Rodriguez, ils désirent donner leur vie en preuve de leur amour pour Marie ; qu'à l'imitation du saint religieux François Binans, et de sainte Radegonde, femme du roi Clotaire, ils aillent jusqu'à graver avec une pointe de fer, l'aimable nom de Marie sur leur poitrine, ou bien que, pour rendre l'empreinte plus profonde et ineffaçable, ils l'y impriment à l'aide d'un fer rouge, comme firent dans le transport de leur amour ses dévots serviteurs Jean-Baptiste Archinto et Augustin d'Espinosa, tous deux de la Compagnie de Jésus.
En un mot, qu'ils fassent ou aspirent à faire tout ce qui est possible à un amant désireux de témoigner son affection à la personne qu'il aime : jamais ils n'arriveront à aimer Marie autant qu'elle les aime. Gracieuse Souveraine, s'écriait saint Pierre Damien, je sais qu'en fait d'amour vous l'emportez sur tous ceux qui vous aiment ; vous nous aimez d'un amour qui ne se laisse vaincre par aucun autre amour.
Le saint frère Alphonse Rodriguez, de la Compagnie de Jésus, se trouvant un jour au pied d'une image de Marie, se sentit tellement embrasé d'amour pour cette glorieuse Vierge, qu'il laissa échapper ces paroles : " Ma très aimable Mère, je sais que vous m'aimez ; mais vous ne m'aimez pas autant que je vous aime. " Alors Marie, comme blessée en son amour, lui répondit par cette image : " Que dis-tu, Alphonse ? que dis-tu ? oh ! combien mon amour pour toi l'emporte sur ton amour envers moi ! Il y a, sache-le bien, moins de distance entre le ciel et la terre, qu'entre mon amour et le tien ".
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Louis- Admin
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A suivre.
A suivre : Exemple
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A suivre.
Saint Bonaventure a donc raison de s'écrier : Heureux ceux qui aiment et servent fidèlement cette tendre Mère ! - Oui, heureux sont-ils, car cette Reine généreuse ne se laisse jamais vaincre en amour par ses dévots serviteurs : elle leur rend amour pour amour, dit un auteur, et, à ses faveurs passées, elle en ajoute toujours de nouvelles. Pareille en cela à Jésus, notre très aimant Rédempteur, elle leur paie au double, en les comblant de grâces, l'amour qu'ils ont pour elle.
J'emprunterai donc ici les amoureux accents de saint Anselme et je m'écrierai comme lui : Que mon coeur brûle à jamais, que mon âme se consume tout entière pour vous, ô Jésus, mon bien-aimé Sauveur, et ma chère Mère Marie ! Et, puisque, sans votre grâce, je ne puis vous aimer, ô Jésus et Marie, faites, je vous en supplie par vos mérites, et non par les miens, faites que je vous aime autant que vous le méritez. O Dieu plein d'amour pour les hommes ! vous avez pu mourir pour vos ennemis, et vous pourriez refuser, à qui vous le demande, la grâce de vous aimer, vous et votre sainte Mère ?
A suivre : Exemple
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Louis- Admin
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A suivre : PRIÈRE
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(suite)
EXEMPLE
Une pauvre jeune fille chargée de la garde d'un troupeau, aimait tendrement la Vierge Marie, raconte le père Auriemma ; tout son plaisir était de se rendre sur une montagne, à une petite chapelle de Notre-Dame ; tandis que ses brebis paissaient à l'entour, elle se retirait dans ce sanctuaire, s'y entretenait avec sa Mère chérie et lui offrait ses hommages. Voyant la petite statue de la sainte Vierge sans ornements, elle entreprit de lui faire un manteau du travail de ses mains ; et un jour, ayant cueilli quelques fleurs dans la campagne, elle en composa une guirlande, monta ensuite sur l'autel, et la mit sur la tête de la statue, en disant : " Ma Mère ! je voudrais poser sur votre front une couronne d'or et de pierres ; mais, parce que je suis pauvre, recevez de moi cette pauvre couronne de fleurs, et acceptez-la en signe de l'amour que je vous porte ". Cette pieuse bergère ne cessait point de servir et d'honorer ainsi sa Dame bien-aimée.
Voyons maintenant comment, de son côté, la bonne Mère récompensa les visites et l'affection de sa fille. Il arriva que deux religieux passant dans cette contrée, s'arrêtèrent sous un arbre pour se remettre des fatigues du voyage ; l'un s'endormit, pendant que l'autre veillait, et néanmoins tous deux eurent la même vision. Ils virent une troupe de vierges extrêmement belles, au milieu desquelles il s'en trouvait une qui surpassait toutes les autres en beauté et en majesté. L'un d'eux dit à celle-ci : " Auguste Dame, qui êtes-vous ? et où allez-vous par ce chemin ? - Je suis, répondit-elle, la Mère de Dieu ; je vais avec ces saintes vierges visiter, au hameau voisin, une jeune bergère qui est sur le point de mourir et qui m'a rendu visite bien des fois. " Cela dit, la vision disparut ; et aussitôt les deux serviteurs de Dieu s'écrièrent en même temps : " Allons aussi la voir ". Ils se mirent en chemin, et trouvèrent bientôt l'habitation où était la mourante ; c'était une pauvre chaumière, où, étant entrés, ils la virent couchée sur un peu de paille. Ils la saluèrent, et elle leur dit : " Mes frères, priez Dieu qu'il vous fasse voir la compagnie qui m'assiste ". Ils se mirent à genoux, et aperçurent Marie, qui se tenait à côté de la mourante, avec une couronne en main, et la consolait. Alors, les saintes qui formaient son cortège, se mirent à chanter : et à ces doux accents, l'âme bénie de la pauvre fille s'étant détachée de son corps, Marie lui posa la couronne sur la tête, et la conduisit avec elle en paradis.
A suivre : PRIÈRE
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Louis- Admin
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(suite)
A suivre : IV Marie est aussi la Mère des pécheurs repentantsPRIÈRE
O douce Souveraine, vous dirai-je avec saint Bonaventure ; vous qui, par les marques de votre amour et par vos bienfaits, ravissez les cœurs de ceux qui vous servent, ravissez aussi mon misérable coeur, qui désire vous aimer beaucoup. Quoi ! auguste Mère, par votre beauté, vous avez touché le coeur d'un Dieu, vous l'avez attiré du ciel dans votre sein ; et moi je vivrais sans vous aimer ? Non, certes ; et je dis avec un autre de vos enfants qui vous a tant aimée, le pieux Jean Berchmans : Je suis résolu de ne me donner aucun repos, jusqu'à ce que je sois sûr d'avoir obtenu un amour tendre et constant pour vous, ma Mère, qui m'avez si tendrement aimé, lors même que j'étais ingrat envers vous. Où en serais-je maintenant, ô Marie ! si vous ne m'aviez pas aimé et ne m'aviez pas obtenu tant de miséricordes ? Si donc vous m'avez tant aimé et favorisé quand je ne vous aimais pas, combien plus dois-je espérer de votre bonté maintenant que je vous aime ! Oui, je vous aime, ô ma Mère ! et je voudrais avoir un coeur capable de vous aimer pour tous les malheureux qui ne vous aiment point ; je voudrais avoir une langue capable de vous louer autant que mille langues, pour faire connaître à tout le monde votre grandeur, votre sainteté, votre miséricorde, et votre amour envers ceux qui vous aiment.
Si j'avais des richesses, je voudrais les employer toutes à vous honorer ; si j'avais des sujets, je voudrais leur inspirer à tous votre amour ; je voudrais enfin sacrifier pour votre amour et votre gloire, s'il le fallait, ma vie même. Je vous aime donc, ô ma Mère ! mais, en même temps, hélas ! je crains de na pas vous aimer ; car j'entends dire que l'amour rend ceux qui aiment semblable à la personne aimée. Je dois donc croire que je vous aime bien peu, en me voyant si loin de vous ressembler ; vous si pure, et moi si souillé ! vous si humble, et moi si orgueilleux ! vous si sainte, et moi si criminel ! Mais, ô Marie, c'est à vous de remédier à mes maux ; montrez-moi votre amour en me rendant semblable à vous. Vous êtes assez puissante pour changer les cœurs ; prenez donc mon coeur et le changez ; faites voir au monde de quelle puissance vous disposez en faveur de ceux que vous aimez ; rendez-moi saint, faites que je sois votre digne enfant. Ainsi j'espère, ainsi soit-il.
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Louis- Admin
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Re: Les Gloires de Marie (complet)
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CHAPITRE ISalve, Regina, Mater misericordiæ !
Nous vous saluons, ô Reine, Mère de miséricorde.Marie, notre Reine, notre Mère.IVMarie est aussi la Mère des pécheurs repentants
A suivre.La bienheureuse Vierge n'est pas seulement la Mère des âmes justes et innocentes ; elle nourrit encore, comme elle le déclarait un jour à sainte Brigitte, des sentiments tout maternels pour les pécheurs, pour ceux du moins qui sont résolus de s'amender. Oh ! quand un pécheur veut changer de vie, vient se jeter aux pieds de Marie il trouve cette bonne et miséricordieuse Mère bien plus empressée à l'embrasser et à le secourir, qu'aucune mère selon la chair ! C'est ce qu'écrivait Grégoire VII à la comtesse Mathilde, qu'il engageait à en faire l'expérience.
Ainsi, quiconque aspire à la dignité d'enfant de cette divine Mère, doit d'abord renoncer au péché ; après cela, il peut espérer d'être bien reçu par elle. Sur ces paroles des Proverbes, appliquées à la sainte Vierge : Ses enfants se sont levés, Richard de Saint-Laurent observe que le mot surrexerunt, "se sont levés", est placé dans le texte avant les mots filii ejus, "ses enfants", pour faire entendre qu'on ne peut être enfant de Marie, si l'on ne songe d'abord à sortir du péché. En effet, suivant la remarque de saint Pierre Chrysologue, ne pas marcher sur les traces de ses parents, c'est les renier ; et celui qui dans sa conduite se met en opposition avec Marie, celui-là déclare en fait qu'il ne veut pas être son enfant. Marie est humble, Marie est pure, Marie est charitable ; et lui, il est orgueilleux, il est adonné au vice, il hait son prochain : qu'est-ce à dire, sinon qu'il répudie le nom d'enfant d'une Mère si sainte ? - Les enfants de Marie, reprend Richard, sont ceux qui tâchent de lui ressembler par la pratique des vertus, spécialement de la chasteté, de l'humilité, de la douceur, de la charité.
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Louis- Admin
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(suite)
De quel front donc prétendrait-il à la qualité d'enfant de Marie, celui qui, par les désordres de sa vie, l'abreuve de déplaisirs ? Un pécheur la priait un jour et lui disait : " Montrez que vous êtes ma Mère. - Et toi, lui répondit-elle, montre que tu es mon fils " Un autre l'ayant invoquée en l'appelant Mère de miséricorde, elle lui dit : " Vous autres, pécheurs, quand vous voulez que je vous aide, vous m'appelez Mère de miséricorde ; et puis vous ne cessez, par vos péchés, de faire de moi une Mère de misère et de douleur ". Celui-là est maudit de Dieu, qui afflige sa Mère, dit le Sage. Quelle est cette mère, demande Richard, sinon Marie ? Ainsi Dieu maudit ceux qui par leur mauvaise vie, ou plutôt par leur obstination, contristent le coeur de cette bonne Mère.
J'ai dit : " par leur obstination " ; car lorsqu'un pécheur, quoique non encore dégagé des liens du péché, s'efforce néanmoins d'en sortir, et réclame pour cela le secours de Marie, cette tendre Mère ne laisse pas de lui venir en aide et de le faire rentrer en grâce avec Dieu. C'est ce que Sainte Brigitte entendit un jour de la bouche de Jésus-Christ même ; il disait, en s'adressant à sa mère : Vous prêtez votre appui à quiconque désire sincèrement revenir à Dieu, et jamais vous n'en laissez aucun sans consolation. Ainsi, quand le pécheur s'obstine, Marie ne peut l'aimer, mais si, se trouvant retenu dans l'esclavage de Satan par quelque passion violente, il se recommande du moins à la Sainte Vierge, et la prie avec confiance et persévérance de le retirer du péché, sans aucun doute cette bonne Mère étendra vers lui sa main puissante, elle brisera ses chaînes, et le remettra au chemin du salut.
C'est une hérésie condamnée par le Concile de Trente…
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Louis- Admin
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(suite)
…C'est une hérésie condamnée par le Concile de Trente, de prétendre que toutes les prières et toutes les oeuvres faites en état de péché, sont des péchés. Bien que difforme, faute d'être accompagnée de charité, la prière du pécheur ne laisse pas de lui être utile, dit Saint Bernard ; elle peut du moins l'aider à sortir du péché. C'est que, selon l'enseignement de saint Thomas, toute dénuée qu'elle est de mérite, elle conserve néanmoins la vertu de lui attirer la grâce du pardon ; parce que la force d'impétration de la prière ne lui vient pas des mérites de celui qui prie, mais de la bonté divine et des mérites et des promesses de Jésus-Christ, qui nous a dit : Quiconque demande, reçoit. Il n'en est pas autrement des prières adressées à la Mère de Dieu. Si celui qui prie ne mérite pas d'être exaucé, il le sera néanmoins, en vertu des mérites de Marie à qui il se recommande.
Aussi, saint Bernard exhorte tous les pécheurs à prier Marie, et à le faire avec une grande confiance ; le pécheur est, à la vérité, indigne d'être exaucé dit-il ; mais les mérites de Marie lui ont valu le privilège d'obtenir aux pécheurs toutes les grâces qu'elle sollicite de Dieu en leur faveur. Et en cela, ajoute le même saint, elle ne fait que s'acquitter du devoir d'une bonne mère : une mère qui saurait ses deux fils divisés par une haine mortelle, au point d'en vouloir aux jours l'un de l'autre, pourrait-elle faire moins de mettre tout en oeuvre pour les réconcilier ? Eh bien ! Marie est la Mère de Jésus et la Mère de l'homme ; quand elle voit l'homme devenu par le péché l'ennemi de Jésus-Christ, elle ne sait le souffrir, elle ne néglige rien en vue de rétablir la paix entre eux.
Tout ce que cette Reine très clémente…
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…Tout ce que cette Reine très clémente exige du pécheur, c'est qu'il se recommande à elle et ait l'intention de se corriger. Lorsqu'elle voit à ses pieds un coupable qui implore sa miséricorde, elle ne regarde pas aux péchés dont il est chargé, mais seulement à l'intention qui l'amène : eût-il commis tous les péchés du monde, pourvu qu'il vienne avec une bonne volonté, cette tendre Mère ne dédaigne pas de l'embrasser et de guérit toutes les plaies de son âme ; car, non contente de porter le titre de Mère de miséricorde, elle prétend l'être en effet, et elle se montre telle par l'amour plein de tendresse qu'elle déploie en faveur des misérables. Tout cela a été dit expressément à sainte Brigitte par la Bienheurese Vierge elle-même en ces termes : " Si coupable que soit un homme, s'il revient à moi touché d'un vrai repentir, je suis prête à l'accueillir sans retard ; et je ne refuse point d'appliquer le remède à ses plaies et de les guérir, car je m'appelle et je suis réellement la Mère de miséricorde. "
Marie est la Mère des pécheurs qui veulent se convertir, et elle ne peut s'empêcher de s'apitoyer sur eux ; elle semble même ressentir, comme s'ils lui étaient propres, les maux des ses propres enfants. Lorsque la Chananéenne vint supplier le Sauveur de délivrer sa fille, elle lui dit : Ayez pitié de moi, Seigneur, Fils de David, ma fille est cruellement tourmentée par le démon. — Mais puisque que ce n'était pas elle, mais sa fille, qui était en proie aux tourments, ne semble-t-il pas qu'elle dût dire, non pas : " Ayez pitié de moi ", mais plutôt : " Ayez pitié de ma fille " ? - Oh ! non, c'est avec raison qu'elle a dit : Ayez pitié de moi, parce que toutes les douleurs des enfants sont ressenties par leurs mère comme des douleurs personnelles. Et voilà précisément, assure Richard de Saint-Laurent, comment parle Marie, quand, invoquée par un pécheur, elle le recommande à Dieu : Seigneur, semble-t-elle lui dire, cette pauvre âme en état de péché est mon enfant ; ayez donc pitié, non pas tant d'elle que de moi, qui suis sa Mère.
A suivre.
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(suite)
Ah ! plût à Dieu que tous les pécheurs eussent recours à cette douce Mère ! assurément tous obtiendraient le pardon. - O Marie, s'écrie tout émerveillé saint Bonaventure, vous recevez dans vos bras maternels le pécheur méprisé de tout le monde, et vous ne l'abandonnez point que vous ne l'ayez réconcilié avec son Juge. La pensée du saint est que l'homme en état de péché est haï et repoussé de tous les êtres ; il ne l'est pas jusqu'aux créatures inanimées, le feu, l'air, la terre, qui ne voulussent le châtier et venger sur lui l'honneur de leur Maître outragé. Mais, si ce malheureux a recours à Marie, le repoussera-t-elle ainsi ? Non, certes ; s'il vient dans le but d'être aidé à se corriger, elle l'embrasse avec la tendresse d'une mère, et fait si bien, par sa puissante intercession, qu'elle le remet dans la grâce de Dieu.
Le second livre des Rois nous a conservé le discours adressé à David par le sage Thécuite : " Seigneur, j'avais deux fils ; pour mon malheur, l'un des deux a tué l'autre, en sorte que j'ai déjà perdu un de mes fils ; or, la justice veut maintenant m'enlever mon autre fils, le seul qui me reste. Ayez pitié d'une pauvre mère ; faites que je ne demeure pas privée à la fois de mes deux enfants ". - David eut compassion de cette mère affligée, et lui accorda la grâce du coupable. Tel est, ce semble, le langage que Marie tient à Dieu, quand elle le voit irrité contre un pécheur qui se recommande à elle : Mon Dieu, lui dit-elle, j'avais deux fils, Jésus et l'homme ; l'homme a fait mourir mon Jésus sur la croix, et maintenant votre justice veut condamner l'homme. Seigneur, mon Jésus est mort, ayez compassion de moi ; et, si j'ai perdu l'un de mes fils, ne me faites pas perdre encore l'autre.
Oh ! non, assurément…
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
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Re: Les Gloires de Marie (complet)
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CHAPITRE ISalve, Regina, Mater misericordiæ !
Nous vous saluons, ô Reine, Mère de miséricorde.Marie, notre Reine, notre Mère.IVMarie est aussi la Mère des pécheurs repentants
(suite)
Oh ! non, assurément, Dieu ne condamne pas les pécheurs qui recourent à Marie, et pour qui elle intercède, puisqu'il l'a lui-même chargée de veiller sur eux comme sur ses enfants. Voici comment le dévot Lansperge fait parler le Seigneur : J'ai recommandé les pécheurs à Marie en les lui donnant pour enfants ; aussi, dans sa sollicitude à remplir son devoir de Mère, elle ne veut pas qu'aucun de ceux qui lui sont confiés, surtout s'ils l'invoquent, vienne à périr, et elle s'efforce autant qu'il est en elle, de me les ramener tous. – Et Louis de Blois dit à son tour : Il n'est pas de termes pour exprimer la bonté, la miséricorde, la fidélité et la charité avec lesquelles notre Mère Marie cherche à nous sauver, quand nous l'appelons à notre secours.
Prosternons-nous donc devant cette bonne Mère conclut saint Bernard, embrassons ses pieds sacrés, et ne la quittons pas qu'elle ne nous ait bénis et acceptés pour ses enfants. Et qui pourrait douter de sa tendresse maternelle ? Quand même elle me donnerait la mort, dit un auteur, je ne cesserais point d'espérer en elle ; plein de cette confiance, je désire mourir auprès de son image, car, si j'ai ce bonheur, je serai sauvé.
Tout pécheur qui recourt à cette Mère compatissante, doit donc lui dire aussi :…
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CHAPITRE ISalve, Regina, Mater misericordiæ !
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(suite)
…Tout pécheur qui recourt à cette Mère compatissante, doit donc lui dire aussi :Ma Souveraine et ma Mère, je suis un pécheur, je mérite que vous me chassiez de votre présence et me traitiez en toute rigueur de justice ; néanmoins, quand même vous me rebuteriez, quand même vous me donneriez la mort, je ne cesserai jamais d'avoir la confiance que vous me sauverez. Oui, je mets toute ma confiance en vous ; que j'aie seulement le bonheur de mourir devant une de vos images, en me recommandant à votre miséricorde, et je suis assuré de ne point me perdre, mais d'aller vous louer dans le ciel en compagnie de vos nombreux serviteurs, qui, vous ayant invoquée au moment de la mort, on tous été sauvés par votre puissante intercession.
En lisant l'exemple suivant, on verra si jamais aucun pécheur peut douter de la miséricorde et de la tendresse maternelle de Marie, lorsqu'il réclame sa protection :...
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Re: Les Gloires de Marie (complet)
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A suivre : Prière.
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(suite)
EXEMPLE
En lisant l'exemple suivant, on verra si jamais aucun pécheur peut douter de la miséricorde et de la tendresse maternelle de Marie, lorsqu'il réclame sa protection :
Vincent de Beauvais raconte que, dans une ville d'Angleterre, un jeune homme de sang noble, nommé Ernest, avait donné aux pauvres tout son patrimoine, et était entré dans un monastère, où il avait bientôt conquis l'estime de ses supérieurs par une vie très parfaite et spécialement par sa grande dévotion à la Sainte Vierge. Survint une peste qui obligea les habitants de la ville à s'adresser aux moines et à réclamer le secours de leurs prières. L'abbé commanda à Ernest d'aller se mettre en prières devant l'autel de Marie, et de ne pas se retirer que la Reine du ciel ne lui eût donné une réponse. Au bout de trois jours, Marie lui indiqua certaines prières que l'on devait réciter ; on le fit, et le fléau cessa. Or, il advint qu'Ernest s'étant ensuite refroidi dans sa dévotion à Notre-Dame, se vit assailli de fréquentes tentations, principalement contre la pureté ; le démon lui suggéra même l'idée de sortir du monastère ; et, faute de s'être recommandé à Marie, le malheureux en vint à former le projet de s'enfuir en escaladant le mur de clôture.
Comme donc il passait dans un corridor vis-à-vis d'une image de Marie, il entendit la Mère de Dieu qui lui disait : " Mon fils, pourquoi me quittes-tu ? " A ces mots, Ernest, interdit et confus, tomba par terre et répondit : " Mais Vierge sainte, ne voyez-vous pas que je ne puis plus résister ? pourquoi ne venez-vous pas à mon secours ? " La bonne Mère reprit : " Et toi, pourquoi ne m'as-tu pas invoquée ? Si tu n'avais pas négligé de te recommander à moi, tu n'en serais pas venu là. A l'avenir, invoque-moi dans le péril, et ne crains rien. ". Le jeune homme retourna à sa cellule ; mais, les tentations revenant à la charge, il négligea, comme par le passé de se recommander à Marie, et il finit par s'enfuir du couvent.
Dès lors, il se livra à une vie criminelle, et, de péché en péché, il en vint jusqu'à louer une auberge pour y assassiner de nuit les voyageurs et s'emparer de leurs dépouilles. Il égorgea ainsi entre autres le cousin du gouverneur de l'endroit. Celui-ci lui fit son procès et, sur les indices qu'il put recueillir, il le condamna à la potence. Mais, pendant que le procès s'instruisait, arriva à l'auberge un jeune cavalier, et aussitôt le scélérat de songer à le traiter, comme d'ordinaire il traitait ses hôtes. Il entre la nuit dans la chambre de l'étranger pour l'assassiner, et que voit-il ? Au lieu du cavalier, il voit sur le lit un crucifix tout couvert de plaies, qui, le regardant avec bonté, lui dit : " Ne te suffit-il pas, ingrat, que je sois mort une fois pour toi ? veux-tu de nouveau m'ôter la vie ? eh bien ! lève le bras, et tue-moi ! ". Tout hors de lui-même, à cette vue, Ernest fond en larmes : " Seigneur, s'écrie-t-il en sanglotant, je me rends à vous ; puisque vous daignez me faire miséricorde, je veux me convertir. "
Il quitte aussitôt l'auberge et se dirige vers son monastère pour y faire pénitence ; mais, rencontré en chemin par les ministres de la justice, il est saisi et mené au juge ; il avoue tous ses forfaits ; on le condamne à la corde, on ne lui donne pas même le temps de se confesser. Pendant qu'on le traînait au supplice, il se recommanda à Marie ; elle lui conserva la vie, le détacha elle-même de la potence et lui dit : " Retournes au couvent, fait pénitence ; et, quand tu me verras à la main la sentence du pardon de tes péchés, prépare-toi à la mort :. Ernest rentra au monastère, raconta le tout à l'abbé, et fit une rigoureuse pénitence. Plusieurs années après, il vit Marie tenant à la main l'acte de son pardon ; aussitôt, il se prépara à la mort, et il mourut saintement.
A suivre : Prière.
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Re: Les Gloires de Marie (complet)
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A suivre : Chapitre II – MARIE, NOTRE VIE, NOTRE DOUCEUR.
CHAPITRE ISalve, Regina, Mater misericordiæ !
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(suite)
PRIÈRE
O ma Souveraine, digne Mère de mon Dieu, très sainte Vierge, en me voyant si méprisable et si souillé, je ne devrais pas oser m'approcher de vous et vous appeler ma Mère ; mais je ne veux pas que mes misère me privent de la consolation et de la confiance dont je suis pénétré en vous donnant ce doux nom. J'ai mérité, il est vrai, que vous me repoussiez ; mais je vous prie de considérer ce qu'a fait et souffert pour moi votre divin Fils, Jésus ; et puis, repoussez-moi si vous le pouvez. Je suis un misérable pécheur ; plus que les autres, j'ai outragé la Majesté divine ; mais le mal est fait ; j'ai recours à vous, vous pouvez me secourir ; ô ma Mère, venez à mon aide.
Ne me dites pas que vous ne pouvez m'aider ; car je sais que vous êtes toute-puissante, vous obtenez de votre Dieu tout ce que vous désirez. Et si vous me répondez que vous ne voulez pas me secourir, dites-moi du moins à qui je dois m'adresser pour être soulagé dans mon excessive détresse. Souffrez qu'avec saint Anselme, je vous dise, à vous et à votre divin Fils : Ou bien ayez pitié de moi, vous mon Rédempteur, en me pardonnant et vous ma Mère, en intercédant pour moi ; ou apprenez-moi à qui je dois recourir, montrez-moi en qui je puis trouver plus de miséricorde et avoir plus de confiance. Ah ! certes, je ne saurais trouver personne, ni sur la terre, ni dans le ciel, qui ait plus que vous compassion des malheureux, et qui puisse mieux me secourir. Vous, Jésus, vous êtes mon Père ; et vous, Marie, vous êtes ma Mère. Vous aimez jusqu'aux plus misérables, et vous allez les chercher pour les sauver. Je suis un coupable digne de l'enfer, le plus misérable de tous les pécheurs ; mais vous n'avez pas besoin d'aller me chercher, et je ne prétends pas que vous le fassiez : je me présente à vous dans la ferme espérance que vous ne m'abandonnerez pas. Me voici à vos pieds : mon Jésus, pardonnez-moi ; Marie, ma Mère, secourez-moi.
A suivre : Chapitre II – MARIE, NOTRE VIE, NOTRE DOUCEUR.
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Re: Les Gloires de Marie (complet)
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CHAPITRE IIVita, dulcedo.
Notre vie, notre douceur.MARIE, NOTRE VIE, NOTRE DOUCEURIMarie est notre vie, parce qu'elle nous obtient le pardon de nos péchés.
L'Église veut que nous appelions Marie notre Vie. Pour bien comprendre ce titre, il faut savoir que, comme l'âme donne la vie au corps, ainsi la grâce de Dieu donne la vie à l'âme ; car, sans la grâce, l'âme peut paraître vivante, mais en réalité elle est morte, selon ce qui est dit dans l'Apocalypse. Ainsi Marie rend la vie aux pécheurs, quand, par son intercession, elle leur obtient de rentrer en grâce avec Dieu.
L'Église applique à Marie et lui met dans la bouche les paroles suivantes du livre des Proverbes : Ceux qui sont diligents à recourir à moi dès le matin, c'est-à-dire, aussitôt qu'ils le peuvent, me trouveront certainement. Au lieu de : Me trouveront, on lit dans la version de Septante : Trouveront la grâce; en sorte que c’est la même chose, de recourir à Marie, et de trouver la grâce de Dieu. — Un peu plus loin, il est dit : Celui qui m'aura trouvée, trouvera la vie, et recevra de Dieu le salut éternel — Écoutez, s'écrie là-dessus saint Bonaventure : écoutez, vous qui aspirez au royaume de Dieu :honorez Marie, et vous aurez la vie et le salut.
Au dire de saint Bernardin de Sienne, ce qui empêcha Dieu d'anéantir l'humanité après le péché originel, ce fut son amour de prédilection pour cette Fille bénie qui devait naître d'Adam. Le saint ne doute nullement que toutes les miséricordes et toutes les grâces reçues par les pécheurs sous l'ancienne loi, ne leur aient été accordées à la seule considération de cette bienheureuse Vierge.
Elle est donc bien fondée, cette exhortation de saint Bernard…
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CHAPITRE IIVita, dulcedo.
Notre vie, notre douceur.MARIE, NOTRE VIE, NOTRE DOUCEURIMarie est notre vie, parce qu'elle nous obtient le pardon de nos péchés.
(suite)
…Elle est donc bien fondée, cette exhortation de saint Bernard : " Cherchons la grâce, et cherchons-la par l'intermédiaire de Marie ". Oui, si nous sommes assez malheureux pour avoir perdu la grâce de Dieu, cherchons-la ; et, afin de la recouvrer sûrement, adressons-nous à Marie ; car, si nous avons perdu cette perle précieuse, Marie l'a retrouvée ; et de là le nom d'inventrice de la grâce, que lui donne le même saint.
Et n'est-ce pas là la vérité si consolante pour nous qu'exprimait l'ange Gabriel, quand il disait à la Vierge : Ne craignez point, Marie, car vous avez trouvé la grâce. Mais, puisque Marie n'avait jamais été privée de la grâce, comment le saint archange pouvait-il dire qu'elle l'avait trouvée ? La vierge Immaculée fut toujours unie à Dieu, toujours ornée de la grâce, ou plutôt toujours pleine de grâce, comme l'archange le fit connaître au monde, quand il la salua en ces termes : Je vous salue, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous. Ce n'est donc pas pour elle-même que Marie a trouvé la grâce dont elle fut toujours remplie ; pour qui donc ? Pour ceux qui l'avaient perdue, pour les pécheurs, répond le cardinal Hugues ; et, commentant les paroles de saint Gabriel, le pieux auteur ajoute : Qu'ils courent donc à Marie, les pécheurs qui ont perdu la grâce, et ils la trouveront sans faute auprès d'elle ; qu'ils lui disent avec assurance : Auguste Dame, une chose trouvée doit être restituée à qui l'a perdue ; vous devez donc nous rendre la grâce. Richard de Saint-Laurent développe la même pensée et conclut ainsi : Si donc nous désirons trouver la grâce du Seigneur, allons à Marie, qui l'a trouvée et qui la trouve toujours ; comme elle fut et sera toujours chère à Dieu, notre confiance en elle ne saurait être frustrée.
La sainte Vierge dit dans les Cantiques…
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Notre vie, notre douceur.MARIE, NOTRE VIE, NOTRE DOUCEURIMarie est notre vie, parce qu'elle nous obtient le pardon de nos péchés.
(suite)
…La sainte Vierge dit dans les Cantiques, que Dieu l'a placée en ce monde pour être notre défense, et qu'il l'a établie Médiatrice de paix entre lui et les pécheurs : " Je suis un mur et mon sein est un asile assuré comme une forte tour, depuis qu'il m'a faite entremetteuse de la paix. "
Saint Bernard s'appuie sur ces paroles pour relever le courage du pécheur : Va, dit-il, va, pauvre pécheur, à cette Mère de miséricorde, et montre-lui les plaies que tes fautes ont laissées dans ton âme ; elle ne manquera pas de solliciter ton pardon auprès de son divin Fils, en lui rappelant qu'elle l'a nourri de son lait ; et ce Fils qui l'aime si tendrement, ne manquera pas de l'exaucer. — Et la sainte Église elle-même nous met sur les lèvres une oraison où elle prie le Seigneur de nous accorder la faveur d'être aidés par la puissance secourable des prières de Marie à sortir du péché : " O Dieu miséricordieux, venez en aide à notre fragilité, afin que, célébrant la mémoire de la sainte Mère de Dieu, nous puissions avec l'appui de son intercession, nous relever de nos iniquités. "
Ainsi donc saint Laurent Justinien a raison d'appeler Marie l'Espérance des coupables, puisque seule elle leur obtient de Dieu le pardon de leurs fautes.
Saint Bernard fait bien de lui décerner le titre d'Échelle des pécheurs, puisque cette Reine compatissante leur tend une main secourable, les retire de l'abîme où ils sont misérablement tombés, et les fait remonter à Dieu.
Et saint Augustin n'a pas tort de la proclamer notre unique Espérance, puisque c'est par elle seule que nous espérons la rémission de tous nos péchés.
Saint Jean Chrysostôme ne parle pas autrement que l'illustre évêque d'Hippone : " Par elle, dit-il, nous obtenons le pardon de nos péchés ". Et, plein de confiance en sa médiation, il lui adresse cette prière au nom de tous les pécheurs : Nous vous saluons, ô Mère de Dieu et notre Mère, Ciel où Dieu réside, Trône du haut duquel le Seigneur dispense toutes ses grâces ! priez sans cesse Jésus pour nous, afin que, par votre entremise, nous puissions trouver miséricorde au jour du jugement, et partager la gloire des élus dans l'éternité.
C'est avec raison, enfin, comme le remarque…
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(suite)
...C'est avec raison, enfin, comme le remarque Innocent III, que Marie est comparée à l'aurore dans ce passage du Cantique : Quelle est celle-ci qui s'avance comme une aurore naissante ? Car la naissance de Marie mit fin au règne des vices, comme l'aurore met fin aux ombres de la nuit. Ainsi parle ce pontife. Or, le changement opéré autrefois dans le monde par cette bienheureuse naissance, se reproduit dans toute âme où naît la dévotion à Marie : elle en bannit les ténèbres du péché et guide ses pas dans la voie des vertus. De là l'exclamation de saint Germain : " O Mère de Dieu, votre protection nous donne l'immortalité ; votre intercession, c'est la vie. " Le même saint assure que le nom de Marie, dans la bouche de celui qui le prononce avec affection, est le signe de la vie, ou du moins le présage d'un prompt retour à la vie.
Sur les paroles du Cantique de Marie : Voici qu'à parti de ce moment toutes les nations m'appelleront bienheureuse, saint Bernard s'écrie : Oui, ô ma Souveraine, vous serez proclamée bienheureuse par tous les hommes, parce que votre intercession assure à tous vos serviteurs la vie de la grâce et la gloire céleste. En vous les pécheurs trouvent le pardon, les justes la persévérance, et ensuite la vie éternelle. - Ne perds donc pas confiance, ô pécheur, dit le pieux Bernardin de Bustis ; ne te décourage point, quand même tu te serais souillé de toutes les iniquités, mais recours avec assurance à cette glorieuse Reine ; tu la trouveras toujours les mains pleine de miséricorde, et plus désireuse de te combler de ses dons, que toi-même de les recevoir.
Un titre encore qui convient à Marie, selon saint André de Crète…
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A suivre : EXEMPLE.
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(suite)
…Un titre encore qui convient à Marie, selon saint André de Crète, c'est celui de Caution ou de Gage de notre réconciliation avec Dieu. Et, en effet, quand les pécheurs s'adressent à Marie, pour être réconciliés avec Dieu, non content de leur promettre leur pardon, Dieu leur en donne même un gage ; et ce gage n'est autre que Marie elle-même qu'il nous a donnée pour Avocate : tout pécheur qui se réfugie auprès d'elle, obtient par son entremise le pardon de ses fautes en vertu des mérites de Jésus-Christ.
D'après la révélation faite par un ange à sainte Brigitte, les prophètes étaient ravis de joie dans la prévision que, fléchi par l'humilité et la pureté de Marie, Dieu allait faire grâce aux pécheurs, et recevoir dans son amitié ceux qui auraient provoqué sa colère.
Aucun pécheur ne doit jamais craindre d'être repoussé par Marie, quand il implore sa pitié ; non, car elle est une Mère de miséricorde, et, à ce titre, elle désire sauver les plus misérables.
Marie est pour nous une Arche du salut, dit saint Bernard ; quiconque s'y réfugie, échappera au naufrage de la damnation éternelle. Dans l'arche de Noé les brutes même furent à couvert des eaux du déluge ; sous le manteau de Marie, les pécheurs même trouvent le salut.
Sainte Gertrude vit un jour cette clémente Reine qui tenait son manteau ouvert : une multitude de lions, d'ours, de tigres et d'autres bêtes féroces, s'y étaient réfugiés ; et, bien loin de les chasser, Marie les retenait autour d'elle et les caressait doucement.
Cet emblême apprit à la sainte que Marie ne repousse pas les pécheurs, si enfoncés soient-ils dans la fange du vice, mais qu'elle les accueille avec tendresse et les met à l'abri de la mort éternelle. Entrons donc dans cette Arche, courons nous réfugier sous le manteau de Marie ; elle se gardera bien de nous rejeter, elle nous sauvera infailliblement.
A suivre : EXEMPLE.
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Re: Les Gloires de Marie (complet)
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A suivre : PRIERE.
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Notre vie, notre douceur.MARIE, NOTRE VIE, NOTRE DOUCEURIMarie est notre vie, parce qu'elle nous obtient le pardon de nos péchés.
(suite)
EXEMPLE
Le père Bovio raconte l'admirable conversion d'une femme de mauvaise vie nommée Hélène. Étant entrée un jour sans intention dans une église, et y ayant entendu un sermon sur la dévotion du Rosaire, elle avait fait l'emplette d'un chapelet en retournant chez elle ; mais le tenait caché par respect humain. Elle se mit néanmoins à le réciter ; et, quoique ce fût d'abord sans dévotion, la très sainte Vierge lui fit goûter tant de consolations et de douceurs dans cet exercice, qu'elle ne pouvait plus s'en détacher. Elle conçut en même temps une vive horreur de ses désordres, au point d'un perdre le repos, et elle se vit ainsi comme forcée d'aller se confesser ; ce qu'elle fit avec tant de contrition, que le confesseur en était étonné. Après sa confession, elle alla se prosterner au pied d'un autel de Marie, pour remercier son Avocate ; elle y récita le Rosaire, et la Mère de Dieu, faisant parler la statue, lui dit : " Hélène, tu assez offensé Dieu et moi ; désormais change de conduite et tu auras une bonne part dans mes faveurs ". La pauvre pécheresse toute confuse, répondit : " Ah ! Vierge sainte, il est vrai que jusqu'ici j'ai été une scélérate, mais vous qui pouvez tout, aidez-moi ; je me donne à vous, et je veux employer le reste de ma vie à faire pénitence de mes péchés."
Avec le secours de Marie, Hélène distribua aux pauvres tout ce qu'elle possédait, et se livra à une pénitence rigoureuse. Elle éprouva de terribles tentations, mais, sans faire autre chose que de se recommander à la Mère de Dieu, elle remportait toujours la victoire. Elle alla jusqu'à recevoir beaucoup de grâces surnaturelles, telles que visions, révélations, don de prophétie. Enfin, à sa mort, qui lui fut annoncée par Marie plusieurs jours d'avance, la bienheureuse Vierge vint la visiter elle-même avec son divin Fils ; et, lorsque cette pécheresse expira, on vit son âme, sous la forme d'une belle colombe, s'envoler aux cieux.
A suivre : PRIERE.
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Re: Les Gloires de Marie (complet)
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A suivre : II : Marie est encore notre vie, parce qu'elle nous obtient la persévérance.
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Notre vie, notre douceur.MARIE, NOTRE VIE, NOTRE DOUCEURIMarie est notre vie, parce qu'elle nous obtient le pardon de nos péchés.
(suite)
PRIÈRE
Voici, ô Mère de mon Dieu, mon unique espérance, Marie ! voici à vos pieds un malheureux pécheur qui implore votre pitié. Toute l'Église et tous les fidèles vous proclament le Refuge des pécheurs ; vous êtes donc mon refuge, c'est à vous de me sauver. Vous savez, vous dirai-je avec Guillaume de Paris, combien votre divin Fils désire notre salut. Vous savez ce que Jésus-Christ a souffert pour me sauver ; ô ma Mère, je vous présente les souffrances de Jésus : le froid qu'il endura dans l'étable de Bethléem, les pas qu'il fit dans le voyage d'Égypte, ses fatigues, ses sueurs, le sang qu'il répandit, la douleur qui le fit expirer à vos yeux sur la croix. Montrez, en me secourant, que vous aimez ce Fils adorable, puisque c'est au nom de votre amour pour lui que je vous prie de me secourir. Tendez la main à un malheureux qui est tombé, et qui vous supplie d'avoir pitié de lui.
Si j'étais un saint, je ne vous demanderais pas miséricorde ; mais parce que je suis un pécheur, j'ai recours à vous, qui êtes la Mère des miséricordes. Je sais que votre coeur compatissant trouve sa consolation à aider les misérables, quand leur obstination ne vous empêche pas de les aider ; consolez donc votre coeur compatissant et consolez-moi, aujourd'hui que vous avez occasion de sauver un malheureux condamné à l'enfer, aujourd'hui que vous pouvez m'aider, puisque je ne veux pas être obstiné. Je me remets entre vos mains : dites-moi ce que j'ai à faire, et obtenez-moi la force de l'exécuter ; je suis résolu de faire tout ce qui est en mon pouvoir, pour rentrer dans l'amitié de Dieu.
Je me réfugie sous votre manteau ; Jésus veut que j'aie recours à vous ; il veut que, pour votre gloire et pour la sienne, puisque vous êtes ma Mère, je sois redevable de mon salut, non seulement à son sang, mais encore à vos prières. C'est lui qui m'envoie auprès de vous, pour que vous me secouriez. O Marie, me voici, je recours à vous, et je mets en vous ma confiance ; vous qui priez pour tant d'autres, priez aussi, dites au moins une parole pour moi ; dites à Dieu que vous voulez mon salut, et Dieu me sauvera certainement ; dites-lui que je suis à vous, je ne vous demande pas autres chose.
A suivre : II : Marie est encore notre vie, parce qu'elle nous obtient la persévérance.
Dernière édition par Louis le Mer 02 Déc 2009, 2:48 pm, édité 1 fois (Raison : correction du « à suivre »)
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CHAPITRE IIVita, dulcedo.
Notre vie, notre douceur.MARIE, NOTRE VIE, NOTRE DOUCEURIIMarie est encore notre vie, parce qu'elle nous obtient la persévérance.
La persévérance finale est un don de Dieu, don si excellent, que, comme l'a déclaré le Concile de Trente, il est purement gratuit, nous ne saurions le mériter ; néanmoins, selon l'enseignement de saint Augustin, Dieu l'accorde à tous ceux qui le lui demandent ; et suivant le père Suarez, on l'obtient infailliblement, si l'on a soin de le solliciter jusqu'à la fin de la vie ; car, dit Bellarmin, la persévérance doit être demandée tous les jours, pour être obtenue tous les jours. Or, s'il est vrai, et je le tiens pour certain, et c'est le sentiment aujourd'hui commun ; s'il est vrai, dis-je, que toutes les grâces qui nous viennent de Dieu, passent par les mains de Marie, il sera également vrai que nous ne pouvons espérer et obtenir la grâce suprême de la persévérance, si ce n'est par l'entremise de Marie. Et nous l'obtiendrons indubitablement, si nous la lui demandons toujours avec confiance; c'est la récompense qu'¬elle promet à tous ceux qui la servent fidèlement en cette vie : Ceux qui me glorifient auront la vie éternelle. Ces paroles lui sont appliquées par la sainte Eglise.
Pour conserver la vie de la grâce, il faut que nous ayons la force de résister à tous les ennemis de notre salut ; or, cette force ne s'obtient que par le moyen de Marie ; Le don de force est entre mes mains, dit Marie ; Dieu me l'a remis afin que je le dispense à mes serviteurs. Par moi règnent les rois ; soutenus par moi, mes dévots règnent sur la terre en commandant à tous leurs sens et à toutes leurs passions, et ils se rendent ainsi dignes de régner éternellement dans le ciel. Oh ! de quelle force victorieuse sont revêtus les sujets de cette grande Reine pour leurs luttes avec l'enfer ! A Marie convient ce passage des cantiques : Votre cou est comme la tour de David, munie de travaux avancés, et où l'on voit suspendus mille boucliers et toute l'armure des vaillants. Pour ceux qui l'aiment et qui l'invoquent dans le combat, elle est en effet pareille à une tour environnée de puissants moyens de défense ; ils trouvent en elle tous les boucliers et toutes les armes dont ils ont besoin pour repousser les attaques de Satan.
Pour la même raison, la très sainte Vierge se dit semblable au platane qui s'élève le long de la route, au bord d'un courant d'eau. Le platane est un nouvel emblème de la protection dont Marie favorise ceux qui se réfugient auprès d'elle ; car, selon la remarque du cardinal Hugues, cet arbre a des feuilles en forme de boucliers. Le bienheureux Amédée donne une autre explication : comme le feuillage du platane met les voyageurs à couvert du soleil et de la pluie, ainsi, dit-il, Marie nous offre sous son manteau royal un abri contre l'ardeur des passions et la violence des tentations.
Malheur aux âmes qui se privent…
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
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