Les OBLATS en Amérique.

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Message  Louis Ven 10 Nov 2023, 6:49 am


Au Canada (1841-1861)

CHAPITRE XII. — QUÉBEC (1853-1861).

§ 1

L’église Saint-Sauveur.

Se promenant, un jour, dans sa ville épiscopale, en compagnie de Mgr Taché, l'archevêque de Québec lui dit, en lui montrant un édifice en construction :

—  Voici l'église que je réserve à vos Pères. Quand elle sera terminée, et que je pourrai aussi leur donner une maison d'habitation convenable, je les y appellerai. Depuis plusieurs années, les Oblats se dévouent au Saguenay, chez les Montagnais et le long des rives du Saint-Laurent jusqu'au Labrador, où ils ont rendu des services immenses. Il est juste que je les établisse également près de moi, pour leur témoigner ma reconnaissance, et leur fournir le moyen de faire encore plus de bien à mes ouailles.

Ces paroles étaient prononcées par Mgr Turgeon, dans la première semaine du mois de mai 1852.

L'église, dont il s'agissait, était celle de Saint-Sauveur, aux vastes dimensions, située dans le faubourg Saint-Roch et destinée à une population de six mille âmes, qui augmenta très notablement, et maintenant est presque triplée.

En octobre 1853. les Oblats prirent possession de l'église. Elle était loin d'être achevée, n'ayant que les quatre murs et le toit. Ils la terminèrent, l'ornèrent, avec goût, de peintures, statues, candélabres, meublèrent la sacristie, et la pourvurent amplement de vêtements sacrés.

Nous dirons, plus tard, comment ils eurent à la rebâtir de fond en comble, quand un incendie dévora, en 1856, plus de deux mille maisons du faubourg Saint-Roch, et, s'étant propagé rapidement jusqu'à elle, la détruisit entièrement. Après cet épouvantable désastre, ils la reconstruisirent sur un plan beaucoup plus grandiose, Dieu sait au prix de quelles peines et de quelle infatigable constance, alors que le feu avait laissé quinze mille personnes sans abri.
§  2. Les œuvres de zèle.

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Message  Louis Sam 11 Nov 2023, 6:28 am


Au Canada (1841-1861)

CHAPITRE XII. — QUÉBEC (1853-1861).

§ 2

Les œuvres de zèle.

La partie de la cité où les Oblats s'installèrent, habitée par une population pauvre, ne semblait pas réservée à un brillant avenir. Là encore, ils restaient donc fidèles à l'esprit de leur Fondateur et à leur devise traditionnelle : Evangelizare pauperibus misit me.

Sous leur vigoureuse impulsion ce quartier se transforma, comme celui dont ils étaient chargés à Montréal. Ils le dotèrent abondamment des

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institutions de charité ayant pour but l'éducation et la moralisation des masses : écoles, patronages, cercles littéraires, conférences de Saint-Vincent de Paul, confréries de la Sainte-Famille et des Enfants de Marie, Société de Bon-Secours, archiconfrérie du Sacré-Cœur, union Saint-Joseph, bibliothèque paroissiale, etc., etc. En même temps, contre toute prévision humaine, croissait sa prospérité même matérielle.

Le premier soin des Pères avait été de prêcher une grande mission qui dura près de cinq semaines, et eut un retentissement extraordinaire. Plus de quatre mille personnes s'approchèrent de la sainte Table. Ce ne fut pas une ferveur passagère. Elle se maintint à tel point que, dès lors, on distribua, dans l'église, jusqu'à quinze cents communions par mois.

Très satisfait d'un si consolant résultat, l'archevêque prodiguait les marques de son approbation et de son entière confiance ; le clergé exprimait publiquement son estime, et le peuple s'attachait aux Oblats par des liens d'affection et de gratitude, que les années, en s'écoulant, fortifièrent et resserrèrent de plus en plus.
§ 3 Dans l'archidiocèse.

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Message  Louis Dim 12 Nov 2023, 5:51 am



Au Canada (1841-1861)

CHAPITRE XII. — QUÉBEC (1853-1861).

§ 3

Dans l’archidiocèse.

A la suite du succès si complet de cette mission, les curés de l'archidiocèse multiplièrent les demandes, pour procurer à leurs paroissiens les mêmes avantages.

Une campagne d'évangélisation fut donc entreprise sur une large échelle. Le mouvement de conversion qu'elle détermina fut si général, que, dans des agglomérations de trois à quatre mille personnes, il ne se rencontrait pas une dizaine d'individus, qui eussent le courage de résister, jusqu'au bout, aux influences d'en-haut.

CHAPITRE XIII. — LES ESCOUMINS (1853-1861).…

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Message  Louis Lun 13 Nov 2023, 6:19 am


Au Canada (1841-1861)

CHAPITRE XIII. — LES ESCOUMINS (1853-1861).

§ 1

Progrès de la foi vers l’est. Le P. Arnaud.

Depuis neuf ans que les Oblats se trouvaient au Saguenay, la colonisation, grâce à leurs efforts, y avait assez progressé, pour qu'il leur fût possible de céder à d'autres mains la direction des œuvres créées par eux avec tant de peine. Une partie de la Communauté vint donc renforcer celle de Saint-Sauveur. Les Pères qui s'occupaient des sauvages Montagnais et des pêcheurs du Labrador, fondèrent une résidence aux Escoumins, sur la rive septentrionale du Saint-Laurent, à une quarantaine de kilomètres en aval de Tadousac.

Dix ans auparavant, cet endroit était encore complètement désert. L'espérance d'y être visités par les Oblats, amena, vers 1845, quelques canadiens. Ainsi se forma peu à peu un centre de population, qui acquit de plus en plus de l'importance.

En 1853, il y avait, là, ou dans les environs, quoique dans un rayon assez étendu, près de quatre cents familles. Bientôt surgit une jolie chapelle, flanquée de deux tourelles assez élégantes. Le P. Durocher construisit, à côté, un presbytère large et commode, mais en bois, car les maisons en pierres ne garantiraient pas suffisamment du froid, dans ce rude climat.

Peu après, des écoles furent également élevées et tenues sur un bon pied. Quatre-vingts enfants des deux sexes y recevaient le bienfait d'une éducation chrétienne. Leurs voix fraîches et bien exercées donnaient un éclat particulier aux cérémonies du culte.

Au printemps, les vaillants Missionnaires partaient de là, chaque année, pour des expéditions apostoliques de plusieurs mois. Sur un parcours d'un millier de kilomètres, ils établirent de nombreux postes avec chapelles. Outre ceux des Petites et Grandes Bergeronnes, de Port-Neuf, des Ilets Jérémie, des Sept-Iles, de Mingan, des Blancs-Sablons, ou Anse des Dunes, déjà indiqués précédemment, ce furent ceux de Bethsiamits, Godbout, Maskuaro,  Itamamion,  Tabatière,  Nataskuan,  etc., jusqu'au détroit  de Belle-Ile, en face de Terre-Neuve. Les sauvages et les pêcheurs s'y rendaient exactement, aux époques marquées.

En dehors de ces postes, cependant, la Messe était souvent célébrée aussi, mais en plein air, ou dans quelque modeste cabane.

Comme nous avons eu occasion de le dire déjà…

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Message  Louis Mar 14 Nov 2023, 6:15 am


Au Canada (1841-1861)

CHAPITRE XIII. — LES ESCOUMINS (1853-1861).

§ 1

Progrès de la foi vers l’est. Le P. Arnaud.

SUITE

Comme nous avons eu occasion de le dire déjà, ces Indiens, non moins que ceux des bassins de l'Ottawa et de la Gatineau, se plaisaient à accompagner les Missionnaires, d'une station à l'autre, soit par terre, soit par mer, sur leurs légers canots d'écorce, afin de jouir davantage de leur présence et des exercices religieux, qui s'accomplissaient à chaque nouvel arrêt.

Cette louable coutume donnait aux voyages des messagers de l'évangile une apparence d'ovation, au milieu de chants continuels qui ne se terminaient pas au crépuscule, mais se poursuivaient bien avant dans la nuit. Au moment de prendre, enfin, leur repos, ces fervents néophytes répétaient en chœur avec des modulations saisissantes de douce mélancolie,   les  touchantes  paroles de l’In  manus tuas,  Domine, commendo spiritum meum !

— Les foules qui nous environnent et nous accompagnent, écrivait le P. Arnaud…

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Message  Louis Mer 15 Nov 2023, 5:35 am


Au Canada (1841-1861)

CHAPITRE XIII. — LES ESCOUMINS (1853-1861).

§ 1

Progrès de la foi vers l’est. Le P. Arnaud.

SUITE

— Les foules qui nous environnent et nous accompagnent, écrivait le P. Arnaud, surnommé plus tard le saint du Labrador, nous retracent le pieux empressement des   multitudes  qui suivaient  Notre-Seigneur. Voilà notre vie quotidienne, pendant presque toute l'année. Si, dans ces missions, les fatigues et les privations sont grandes, les consolations le sont encore davantage, car notre peuple est rempli de foi, et en observe rigoureusement toutes les prescriptions.

Les OBLATS en Amérique. - Page 6 Page1313

Mais quelles fatigues vraiment surhumaines !... Dans une circonstance particulièrement tragique, le P. Arnaud faillit mourir de faim et d'épuisement. Sans provisions depuis deux jours, et dans l'impossibilité absolue de s'en procurer, il avait à franchir, à travers épines et ronces, une montagne escarpée.

A bout de forces, il s'apprêtait à dire son acte de contrition, quand un cormoran, volant au-dessus de sa tête, laissa tomber près de lui un magnifique poisson qu'il tenait dans son bec.

N'était-ce pas une attention de la Providence ? Et ce trait ne rappelle-t-il pas le miracle du corbeau, que Dieu envoyait porter à saint Paul, premier ermite, le pain de son frugal repas ?

Une autre fois, après un long jeûne et des courses pénibles à la recherche de quelques familles encore infidèles, le P. Arnaud, exténué, fut rencontré par quelques sauvages, qui tentèrent de le ramener en arrière.

— Mes enfants, leur répondit-il, si je meurs dans vos forêts, vous y laisserez mon corps; mais vous viendrez vous agenouiller sur ma tombe: vous prierez pour moi; et vous vous souviendrez de la religion que je suis venu vous annoncer, au péril de ma vie. Quand mes lèvres seront closes, je veux que, dans le silence du tombeau, mes cendres continuent à vous instruire.

Longtemps après, les sauvages racontaient encore ce fait, qui les avait si profondément émus; et, toutes les fois qu'ils en répétaient le récit, de grosses larmes s'échappaient de leurs yeux.

A cause des immenses distances, la plupart ne voyaient le prêtre que pendant une quinzaine de jours, chaque année: néanmoins, ils se conservaient dans la ferveur.

En l'absence du Missionnaire, la mère de famille devenait l'apôtre de ses enfants. Elle leur apprenait à lire et à chanter les vérités de la religion, formulées en cantiques, exprimant, tour à tour, les articles du dogme, l'historique des mystères, les commandements de Dieu et de l'Eglise, la définition des sacrements, l'explication des cérémonies de la Messe, etc.

Ils y puisaient une tendre dévotion pour la passion du divin Maître. Le chemin de la croix était une pratique des plus goûtées de ces sauvages, qui aimaient à le faire, et toujours avec une réelle piété.

Très attachés à la Sainte Vierge, ils en célébraient les fêtes avec allégresse et enthousiasme, le plus souvent par des processions aux flambeaux sous la voûte épaisse des grands arbres de leurs forêts.

Le principal collaborateur du P. Arnaud, dans cette œuvre si méritoire, fut le P. Babel, doué d'une santé robuste, rompu aux fatigues, parlant avec beaucoup de facilité la langue des indigènes, au salut desquels il se consacrait avec un vrai bonheur.

Plusieurs Oblats leur furent adjoints. Parmi eux, signalons les Pères Coopman, Bernard, Burtin, Charpeney, Nédélec, etc.

Les OBLATS en Amérique. - Page 6 Page1311
§   2. Les Naskapis...

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Message  Louis Jeu 16 Nov 2023, 5:54 am


Au Canada (1841-1861)

CHAPITRE XIII. — LES ESCOUMINS (1853-1861).

§ 2

Les Naskapis.

De bonne heure, les Pères songèrent à introduire l'Évangile chez les Naskapis, peuplade infidèle, habitant le centre et le nord du Labrador. Quelques-uns de ses membres, en relation avec des sauvages convertis, manifestaient le désir de s'initier aux vérités du salut. Nous avons relaté, au chapitre VI, les persévérants efforts de l’un d’eux , pour assister à la mission donnée annuellement dans l'archipel des Sept-Iles. Ce ne fut pas, là, un cas unique.

Mais les régions dans lesquelles ils erraient, à la poursuite du gibier, dont ils faisaient leur nourriture, se trouvaient à des centaines de kilomètres dans l'intérieur des terres, contrées absolument inconnues encore.

Tout ce qu'on savait d'elles, c'est qu'elles étaient hérissées de montagnes abruptes et d'éboulis de gigantesques rochers, entrecoupées d'une multitude de lacs, de marécages, de cours d'eau et de rivières puissantes, aux rapides innombrables et souvent très dangereux; en hiver, recouvertes de neiges et de glaciers infranchissables; en été, infestées par des myriades de moustiques, brûlots et maringouins, dont les piqûres cruelles ne permettaient pas au voyageur de goûter le moindre repos.

Les sauvages plus rapprochés de la mer et déjà chrétiens, se montrèrent fort heureux de ce projet, mais ils ne promirent aux apôtres que le secours de leurs prières. Nul n'osa les accompagner, soit pour les aider à surmonter les obstacles de tout genre, soit pour leur servir de guide, aucun d'eux ne s'étant jamais hasardé aussi avant dans ce continent mystérieux.

Il s'agissait de remonter la rivière Moisie, qui coule du nord vers la plage voisine de l'archipel des Sept-Iles, et d'atteindre le lac Ashuanipi, ce qui exigerait un mois de marche. Là, cependant, on ne serait encore qu'à moitié chemin du poste de Petitsikapan, fréquenté, de temps en temps, par les Naskapis.

— Jamais tu ne seras capable d'achever ce voyage en un seul été, disait au P. Arnaud un chef sauvage, accoutumé à parcourir les longues distances et à se jouer du danger. Au retour, tu seras bloqué par les glaces, et exposé à mourir de faim dans cet affreux désert.

Une dizaine de Naskapis étant venus, au mois de juin 1858…

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Message  Louis Ven 17 Nov 2023, 5:35 am


Au Canada (1841-1861)

CHAPITRE XIII. — LES ESCOUMINS (1853-1861).

§ 2

Les Naskapis.

SUITE

Une dizaine de Naskapis étant venus, au mois de juin 1858, à l'archipel des Sept-Iles, le P. Arnaud espéra trouver en eux le guide indispensable et cherché depuis si longtemps.

Ils arrivaient pour vendre leurs pelleteries, mais plusieurs, pour ne pas tomber d'inanition, avaient dû manger les peaux de castor qui constituaient une partie de leur fortune...

Grands, assez bien proportionnés, souples et alertes, avec une abondante chevelure embroussaillée descendant jusque vers le milieu du dos, et, sur le visage, en longues mèches cachant presque les yeux, ils ne portaient, pour tout vêtement, qu'une peau de caribou agrafée sur la poitrine et un étroit bandage autour des reins.

On leur donna chemises, pantalons et capotes, dont ils s'affublèrent aussitôt, sans, néanmoins, quitter leurs nippes.

Bien plus, pour se dédommager de l'insuffisance de leur toilette précédente, ils achetèrent autant d'habits qu'ils purent, et se les mirent tous sur eux.

Les uns se promenaient avec trois pantalons ; d'autres, avec deux lourds manteaux. Leur chef, comme le plus riche, solennisa le dimanche, en gardant constamment cinq chemises sur son auguste personne... et, cela, sous les rayons ardents du soleil d'été ! Tous suaient à grosses gouttes ! N'importe ! ils tinrent bon jusqu'au bout.

A quelles tortures élégants et élégantes de tous pays ne se condamnent-ils pas très volontairement, pour satisfaire leur vanité !...

Le P. Arnaud leur ayant demandé de le conduire à Petitsikapan, ils répondirent, effrayés, qu'ils le guideraient jusqu'au lac Ashuanipi, lieu de leurs quartiers d'hiver, assurés d'y pêcher sous la glace assez de poissons pour se nourrir, eux et leurs familles. Mais ils protestèrent qu'ils n'iraient pas plus loin, dans la crainte de mourir de faim.

Toutes les instances furent inutiles. Même les jeunes gens les plus forts, les plus courageux et les plus en quête d'aventures, se récusèrent.

Il fallut donc renvoyer cette expédition si désirée. On ne put reprendre l'exécution du projet que quelques années plus tard.

Les OBLATS en Amérique. - Page 6 Page_156
Fin du livre CINQUIÈME.

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