Les OBLATS en Amérique.

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Message  Louis Lun 16 Oct 2023, 5:47 am


Au Canada (1841-1861)

CHAPITRE VIII. — FONDATION DE LA CONGRÉGATION DES SŒURS DES
SS. NOMS DE JÉSUS ET DE MARIE  (1843-1856).

§ 1

Commencements d’une grande œuvre.

SUITE

Quand l'orateur fut descendu de chaire, le P. Allard, en chape, se dirigea vers le Pontife assis sur un siège placé devant l'autel, sur le plus haut degré.

— Monseigneur, dit-il, la Sainte Église catholique, notre Mère, demande que vous daigniez bénir et consacrer ces vierges que j'ai l'honneur de vous présenter, et les unir, par une alliance spirituelle, à Notre-Seigneur Jésus-Christ, le Fils du Très Haut.

Dans le vaste auditoire on aurait entendu voler une mouche, tant le silence était profond. Chacun suspendait son haleine, pour ne pas perdre une syllabe de ce dialogue impressionnant.

Ému, l'évêque adressa cette question au terrible maître des novices :

—  Savez-vous si elles en sont dignes ?

L'austère P. Allard, qui, plus que personne, savait à quoi s'en tenir, répondit de sa voix la plus grave :

— Autant qu'il est permis à la faiblesse humaine de s'en convaincre, je crois et j'atteste qu'elles en sont dignes.

— Deo gratias !

Après avoir interrogé, à leur tour, les futures professes, pour s'assurer qu'elles persévéraient dans leur généreux dessein, le Pontife continua la cérémonie, au milieu de l'émotion générale. Bien des larmes coulaient.

Au moment de communier, les trois Fondatrices, devant la Sainte Hostie qui allait leur être donnée, prononcèrent leurs vœux, en se servant de la même formule que celle qui est en usage chez les Oblats.

A la fin de la Messe, l'évêque bénit le grand crucifix destiné à chacune d'elles. C'est aussi le même que celui des Oblats. Les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie le portent, comme eux, sur la poitrine, incliné vers le cœur, et fixé par un simple cordon passé par-dessus les épaules.

En même temps, leur était présenté le livre des Constitutions.

— Observez-les soigneusement, leur dit le prélat, et elles seront votre sauvegarde pour l'éternelle vie.

Ces Constitutions étaient celles que le P. Tempier composa pour les Religieuses de Marseille, et que Mgr de Mazenod sanctionna. Mgr Bourget les approuvait aussi, et l'indiquait clairement dans son Mandement. Elles complétaient les Règles primitives du P. Allard, mais sans les modifier dans leurs lignes essentielles.

Le costume fut également le même que celui des Sœurs de Marseille.
§ 2. L’affermissement...

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Message  Louis Mar 17 Oct 2023, 5:24 am


Au Canada (1841-1861)

CHAPITRE VIII. — FONDATION DE LA CONGRÉGATION DES SŒURS DES
SS. NOMS DE JÉSUS ET DE MARIE (1843-1856).

§ 2

L’affermissement.

Dans l'après-midi. Mgr Bourget, entouré des Oblats et du curé de la paroisse, se rendit à la Chapelle des Sœurs. De sa pleine autorité, devant la Communauté réunie, les professes n'étant pas encore assez nombreuses pour procéder à une élection régulière, il nomma la Sœur Marie-Rose Supérieure.

Cet acte épiscopal fut pour celle-ci un coup de foudre. Jusqu'à ce jour, par l'ordre même de l'évêque, d'accord en cela avec le P. Allard, elle n'avait rempli que les fonctions de portière.

Dieu se plaît à exalter les humbles ! Celle qui n'avait ambitionné que d'être la servante de ses servantes, était élevée sur le pinacle. Elle ne vit dans ce choix, immérité, pensait-elle, qu'un motif de plus de travailler à sa sanctification, pour mieux assurer celle des autres. Elle rechercha, plus encore que par le passé, s'il était possible, les occasions d'être humiliée.

Quoique Supérieure, elle n'en continua pas moins à suivre avec les novices les conférences du P. Allard, suppliant celui-ci de ne point la ménager. Requête superflue ! Maître Conrad de Longueuil n'avait pas abdiqué ses droits. Il ne se fût pas arrêté, un instant, à demander cette permission, et, le cas échéant, il l'eût prise, sans qu'on la lui donnât.

Tandis que croissait la ferveur des Religieuses, et que les postulantes affluaient, augmentait le nombre de leurs élèves. A la fin de la première année scolaire, leur maison en avait déjà plus de cent, parmi lesquelles cinquante pensionnaires.

A la rentrée suivante, au mois de septembre 1845, le chiffre des pensionnaires montait à quatre-vingts, et plusieurs autres s'annonçaient. Les conférences pédagogiques du P. Allard produisaient leurs fruits, et la confiance des familles allait, de plus en plus, aux nouvelles institutrices. D'ailleurs, le maître des novices, transformé en censeur, ne dédaignait pas de parcourir fréquemment les classes, interrogeant les élèves, examinant les cahiers, distribuant d'une main prodigue les blâmes, et moins largement les éloges. Il assistait aux assemblées générales de chaque mois, où étaient lues publiquement les notes, et les soulignait de ses commentaires redoutés.

Les villes voisines envièrent Longueuil, et demandèrent à posséder dans leurs murs des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie.

Bien corrigé de ses préventions, le frère de la Fondatrice, M. Théophile Durocher, curé de Beloeil, lui proposa un établissement dans sa paroisse, s'engageant à faire tous les frais d'installation. Une colonie de Sœurs s'y rendit, au mois de novembre 1846. L'année suivante, deux nouvelles maisons s'ouvrirent: à Saint-Timothée et à Saint-Lin.

Notre but n'étant pas d'écrire l'histoire de la Congrégation des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie…

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Message  Louis Mer 18 Oct 2023, 12:42 pm


Au Canada (1841-1861)

CHAPITRE VIII. — FONDATION DE LA CONGRÉGATION DES SŒURS DES
SS. NOMS DE JÉSUS ET DE MARIE  (1843-1856).

§ 2

L’affermissement.

SUITE

Notre but n'étant pas d'écrire l'histoire de la Congrégation des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie, nous terminerons, là, ce chapitre. Nous avons voulu simplement montrer la part prépondérante que prirent à sa fondation les Oblats et surtout le P. Allard. Maintes fois, dans les Chroniques de leur Institut, les Sœurs ont exprimé leur gratitude envers celui auquel elles devaient tant, et que., malgré sa rudesse, elles vénéraient comme un saint.

—   Il fut, disent-elles, pour notre Congrégation une véritable providence, en veillant sur son berceau avec une sollicitude de mère, en soutenant ses premiers pas, en la formant aux exercices spirituels et à l'instruction des jeunes filles... en lui communiquant cet esprit d'obéissance et d'humilité, source de forces dans les épreuves... Impossible de noter tout ce qu'il a fait: mais les Sœurs seront des Annales vivantes qui, en transmettant à celles qui leur succéderont les méthodes reçues de lui et les connaissances acquises à son école, rediront d'âge en âge l'habileté, la patience et le dévouement de ce Maître que nous regrettons.

Ecrit peu après le départ du P. Allard, ce témoignage fut souvent réitéré.

Trente ans plus tard, la quatrième Supérieure générale, la Mère Marie-Stanislas, le confirmait encore par ces paroles :

—  Ah ! le P. Allard ! que nous l'aimions, malgré sa sévérité. Il était vigilant, énergique: il exigeait beaucoup de nous ; mais on sentait qu'il avait à cœur la gloire de Dieu et nos intérêts les plus chers... Sans lui, que serions-nous devenues ? Pour nous former à l'enseignement et aux vertus religieuses, il n'épargna ni son temps, ni ses forces, ni les conseils, ni les encouragements.

—  Il fut l'âme de notre Congrégation, affirmait récemment encore une voix autorisée : he  was the soul of the Congregation (1).

Lorsque, en 1874, le P. Allard, depuis vingt-deux ans évêque de Samarie et vicaire apostolique de Natal, se retira à Rome, avec le titre d'archevêque de Taron et de Consulteur de la Propagande, il devint, jusqu'à sa mort, pendant une quinzaine d'années, l'intermédiaire officieux et influent de la Congrégation des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie auprès du Saint-Siège, charge que les Procureurs généraux des Oblats ont continué à remplir après lui.
______________________________________________________

(1) Cf. Mother Mary Rose, Fonndress and first Snperior General of the Sisters of the Holy Names of Jesns and Mary by a member of the Community, with a preface by the Right Reverend Edm. J. O'Dea D. D., Bishop of Seattle. in-8°, Montréal, 1911.

Les OBLATS en Amérique. - Page 5 Page_149

CHAPITRE IX. — MONTRÉAL (1848-1858)….

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Message  Louis Jeu 19 Oct 2023, 5:19 am


Au Canada (1841-1861)

CHAPITRE IX. — MONTRÉAL (1848-1858).

§ 1

Construction de l’église Saint-Pierre.

En 1845, les Oblats prêchèrent, à la cathédrale de Montréal, une mission couronnée d'un plein succès. Les vastes nefs ne suffirent pas à contenir les multitudes, qui les envahissaient, chaque jour, dès cinq heures du matin. Aux réunions du soir, exclusivement réservées aux hommes, pendant une semaine entière, l'affluence de ceux-ci fut telle, que le prédicateur avait de la peine à fendre leurs rangs, pour se rendre jusqu'à la chaire. A la fête de la Noël, on compta plus de cinq mille communions.

Dès la clôture, Mgr Bourget aurait voulu établir les Oblats dans sa ville épiscopale; mais les travaux multipliés des Pères, sur divers points de la contrée, disséminaient trop leurs forces, pour que ce projet pût, alors, se réaliser.

Leur zèle héroïque, durant la terrible épidémie de typhus, qui désola cette cité, en 1847, leur attira de nouvelles sympathies, et raviva le désir de les y posséder.

Dans l'un des quartiers les plus populeux, le faubourg Québec, les catholiques, privés d'église, négligeaient presque complètement les pratiques religieuses. L'évêque confia aux Oblats cette portion de son troupeau qui lui causait de graves inquiétudes.

D'abord, ils réunirent ces chrétiens attiédis, dans un large hangar qui avait servi jusque-là de jeu de boules. Les parois consistaient en poutres et planches grossièrement équarries. Quelques réparations indispensables le transformèrent en chapelle provisoire, inaugurée, le 8 décembre 1848. Les Pères Léonard et Bernard y donnèrent une mission qui dura plusieurs mois. Le temps qui n'était pas consacré aux prédications et aux confessions, était employé à la recherche des brebis perdues.

Peu à peu, cette chapelle qui pouvait contenir de sept à huit cents personnes, se remplit. Des groupes de plus en plus compacts y vinrent habituellement, soit à la Messe, le matin, soit à la prière du soir. Le faubourg changeait à vue d'œil, et les membres les plus haut placés  du clergé canadien s'en félicitaient. Les évêques, de passage à Montréal, ne cachaient pas leur admiration. Mgr Timon de Buffalo, et Mgr Demers de Vancouver, en parlèrent avec enthousiasme à Mgr de Mazenod, qu'ils visitèrent à Marseille.

Unanimement on comprit le besoin impérieux d'une vaste église pour cette population régénérée.

Au mois de février 1851, les travaux commencèrent…

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Message  Louis Ven 20 Oct 2023, 5:08 am


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CHAPITRE IX. — MONTRÉAL (1848-1858).

§ 1

Construction de l’église Saint-Pierre.

SUITE

Au mois de février 1851, les travaux commencèrent.

Pour trouver les ressources, on s'adressa au Prince des Apôtres, auquel le futur édifice serait dédié. A chaque exercice pieux, on récitait des invocations en son honneur.

— Tu es Pierre, disait le prêtre.

— Et sur cette pierre je bâtirai mon église, répondaient en chœur les  fidèles.

— Il faut entendre avec quelle ardeur les gens répètent cette supplication, écrivait le P. Baudrand, le 12 avril 1851. Cependant, nous ne nous sommes pas contentés de saint Pierre ; nous avons eu recours aussi à saint Joseph. Dans un moment où nous étions extrêmement embarrassés, nous lui avons promis de lui consacrer un autel. Il n'a pas tardé à nous envoyer de ses nouvelles, et nous sommes actuellement plus tranquilles. J'ai le ferme espoir que l'année prochaine, nous chanterons la Messe dans ce superbe édifice. Quel beau jour ce sera !... A cette heure, les maçons jettent, dans les fondations de la tour, d'énormes rocs qui ne bougeront certainement pas.

Le 17 juin  1851, il écrivait encore :

— Tous ceux qui voient le plan et ces murs grandioses sortis de terre, avouent que ce sera la plus belle église de Montréal, qui, pourtant, en a de fort remarquables. Elle sera un vrai bijou. Elle fera la gloire de l'architecte, et aussi de ceux qui l'ont employé, l'ont, plus d'une fois, inspiré, et se sont lancés audacieusement dans une semblable entreprise.

Il avait fallu, en effet, un réel courage, car. à mesure que les murs du monument s'élevaient, les charges  pécuniaires pesaient davantage.

Ces préoccupations d'ordre financier se trahissent, maintes fois, dans la correspondance officielle du P. Santoni, alors provincial du Canada.

En 1852, la dette atteignait déjà près de…

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Message  Louis Sam 21 Oct 2023, 7:20 am


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CHAPITRE IX. — MONTRÉAL (1848-1858).
§ 1

Construction de l’église Saint-Pierre.

SUITE

En 1852, la dette atteignait déjà près de deux cent mille francs, et le magnifique édifice, avant d'être achevé, avait failli être détruit. Un des plus formidables incendies qu'on eût jamais vus clans ces régions, où les malheurs de ce genre sont, cependant, si fréquents, consuma près du tiers de la ville : la cathédrale et l'évêché, trois grands établissements scolaires, le temple protestant, le théâtre et deux mille maisons furent la proie des flammes.

— Je ne m'explique pas que nous ayons été épargnés, écrivait, le 11  juillet 1852, le  P. Santoni à Mgr de Mazenod.  Nous avons dû, en toute hâte, sous une pluie d'étincelles,  déménager de notre résidence, attenante à notre église en construction... Mais comment, après cette catastrophe, pourrons-nous continuer notre bâtisse ? Le prix des matériaux va doubler, au moins, comme le salaire des ouvriers...

Les OBLATS en Amérique. - Page 5 Page1015

Même danger, l'année suivante: — Au moment où je vous trace ces lignes, le tocsin sonne : un incendie s'est déclaré encore. Quel pays, sous ce rapport ! Il ne se passe guère de semaines, sans que brûle quelque maison. Récemment quatre personnes ont péri dans un immeuble que les flammes ont entièrement détruit. Quelle épreuve, si le feu nous visitait ! Toute l'église y passerait, et notre maison avec... A la garde de Dieu ! Le Seigneur, qui nous a si visiblement protégés, une première fois, ne nous abandonnera pas. Mgr Bourget est toujours sans cathédrale, et sans palais épiscopal... On parle beaucoup, mais rien ne se fait.

Malgré ces épreuves et ces noirs pressentiments, les Pères se remirent courageusement à l'œuvre.

— Notre église nous coûtera cher; mais, si vous pouviez voir comme elle est déjà belle ! Pourtant, le dedans est à peine ébauché...

Simultanément aussi, la dette augmentait. Elle dépassait la somme de trois cent mille francs. A cette époque, ce chiffre paraissait considérable...

Enfin, le 26 juin 1853…

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Message  Louis Dim 22 Oct 2023, 5:37 am


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CHAPITRE IX. — MONTRÉAL (1848-1858).

§ 1

Construction de l’église Saint-Pierre.

SUITE

Enfin, le 26 juin 1853, dimanche avant la fête patronale de Saint Pierre, eut lieu la bénédiction solennelle de l'édifice, si remarquable par ses dimensions et son élégance. Il est de style gothique, tout en pierres solides, et, à l'intérieur, est splendidement orné. Quoique Montréal se soit bien accru depuis, c'est encore une de ses plus magnifiques églises.

Pour cette cérémonie le concours fut immense. En l'absence de Mgr Bourget, elle fut présidée par son coadjuteur. Mgr Larocque, entouré d'un clergé très nombreux. Le maire et les principaux citoyens avaient tenu à y assister. On y vit aussi diverses Associations, comme celles de Saint-Jean-Baptiste, de la Tempérance, etc., accompagnées de leurs corps de musique instrumentale, qui jouèrent les meilleurs morceaux de leur répertoire. Les rues avoisinantes étaient décorées de guirlandes de verdure et de fleurs, convergeant vers un arc de triomphe colossal et de très bon goût. Drapeaux et festons de tout genre mariaient harmonieusement leurs couleurs.

A l'évangile. Mgr Guigues, venu de Bytown sur l'invitation pressante du comité, monta en chaire. Après avoir remercié le Seigneur, il félicita la population. L'heureuse issue de l'œuvre, entreprise avec une vive foi et une indéfectible persévérance, prouvait l'amélioration morale et religieuse accomplie. Le bien opéré déjà, en de telles proportions, prendrait, désormais, un essor plus prodigieux encore, pour la gloire de Dieu, le salut des âmes, le bonheur des familles et les intérêts les plus chers de la société.

L'achèvement si rapide d’une si remarquable église, malgré tant d'obstacles, augmenta encore, de beaucoup, la sympathie dont les Pères jouissaient.

— On ne peut s'empêcher, disait-on, d'admirer des hommes, qui, quoique pauvres, ont élevé, comme par enchantement, le plus bel édifice du pays.

Peu après, de riches vitraux furent placés. Par leur éclat, ils étaient dignes de la magnificence du monument. On y posa successivement cinq autels gothiques superbes ; de très jolies stalles encadrant gracieusement le sanctuaire: un grand orgue, le meilleur instrument que la ville eût jusque-là possédé, etc.

De larges terrains furent achetés autour de l'église, pour l'isoler davantage, et la mettre ainsi plus à l'abri d'un incendie toujours possible. On y bâtit une maison en pierres pour une nombreuse Communauté ; puis, des écoles, une maîtrise, etc., mais avec cours et jardins, afin que l'église restât, néanmoins, bien dégagée. Le tout forme un îlot entier, ensemble important de constructions, circonscrit par les quatre rues Visitation. Dorchester, Sainte-Rose et Panet.

§ 2 Les œuvres de zèle...

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Message  Louis Lun 23 Oct 2023, 5:52 am


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CHAPITRE IX. — MONTRÉAL (1848-1858).
§ 2

Les œuvres de zèle.

Dès son ouverture au public, l'église Saint-Pierre fut très fréquentée, non seulement les dimanches, mais les jours ordinaires. Six Pères ne suffisaient pas au travail.

En 1853. plus de cinq mille fidèles y venaient régulièrement assister aux offices, entendre la parole sainte, et recevoir les sacrements de Pénitence et d'Eucharistie. Quatre ans plus tard, ils étaient déjà dix mille.

Ce faubourg Québec, longtemps l'un des plus mal famés de la ville, fut bientôt regardé comme l'un des meilleurs, sous le rapport de la piété.

Une des œuvres qui contribua le plus à cette régénération sociale, fut la retraite annuelle donnée aux hommes, comme préparation à la fête de la Noël.

— Croiriez-vous, écrivait le P. Santoni, au mois de janvier 1854, que, malgré un froid de vingt degrés, l'église, pourtant si grande, se remplissait, chaque matin, à cinq heures ? C'est le spectacle réconfortant dont nous fûmes les heureux témoins.

Au cours des années suivantes, cette affluence augmenta. En 1857, à la clôture de cette retraite, deux Pères distribuèrent simultanément, pendant une heure et demie, la communion à près de dix-huit cents hommes : en 1858, deux mille s'agenouillèrent à la sainte Table, le jour de Noël.

Un chiffre plus éloquent encore révèle l'intensité de vie chrétienne. La première année après l'inauguration de l'église, on y consomma treize mille hosties, et, en 1857, plus de quarante mille. Dans cette statistique,   déjà  pourtant si concluante, ne figurent pas  les   communions pascales !...

Pour soutenir et développer le bien, diverses Associations furent établies ; elles s'adressaient à toutes les classes de la population. Notons, en particulier, l'Archiconfrérie du Sacré-Cœur, la Congrégation de l'Immaculée-Conception et celle de Sainte-Anne ; la société de Saint-Vincent de Paul ;  celle de la Tempérance,  etc..  etc.
§ 3 Dans le diocèse...

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Message  Louis Mar 24 Oct 2023, 6:07 am


Au Canada (1841-1861)

CHAPITRE IX. — MONTRÉAL (1848-1858).

§ 3

Dans le diocèse.

Presque sans interruption, les Oblats prêchaient, sur tous les points du diocèse de Montréal, des missions et des retraites couronnées des plus consolants succès. Pendant le jubilé de 1853, ils évangélisèrent plus de cinquante  paroisses,  et on les  réclama  dans  beaucoup  d'autres.

— Notre Communauté est si universellement estimée, écrivait le P. Santoni à Mgr de Mazenod, le 4 novembre 1854, que les prêtres s'arrachent nos Pères. Ainsi le diocèse de Montréal ne compte qu'une centaine de paroisses. Or, il m'est arrivé déjà plus de soixante-dix demandes, et je suis sûr que d'autres sont en route. On nous invite, en outre, pour des retraites dans les  collèges,  les  pensionnats,  les  couvents,  etc.

Même les diocèses dans lesquels la Congrégation n'avait pas encore d'établissements, envoyaient requêtes sur requêtes, car le bruit de ces travaux apostoliques si fructueux se propageait au loin.

Nous avons relaté, plus haut, que, dès le commencement de leur ministère en Canada, les Oblats eurent à cœur de traiter, dans chacune de leurs missions, le sujet si nécessaire de la tempérance, pour les pays froids, où l'ivrognerie produit dans les masses populaires des effets si désastreux. Le résultat de ces premiers efforts fut très appréciable.

Désireux de l'étendre, Mgr Bourget, en 1854, organisa cette œuvre, d'une façon régulière. Il chargea les Oblats de cette nouvelle croisade, et vint lui-même, dans l'église Saint-Pierre, les investir officiellement de ce mandat. Le P. Lagier et quelques-uns de ses confrères, spécialement désignés, y consacrèrent deux années entières, parcourant le diocèse dans tous les sens. Ils s'arrêtaient, trois ou quatre jours, dans chaque paroisse, pour une série d'instructions sur la tempérance et contre le vice opposé. Jamais ce sujet n'avait été présenté avec tant d'ampleur et d'énergie.

Ces exercices si salutaires eurent un prodigieux succès. On les appelait la Retraite de la sainte tempérance. Des milliers d'hommes s'engagèrent solennellement à renoncer aux boissons enivrantes.

Les travaux du P. Lagier et de ses compagnons sont immenses, écrivait le P. Santoni. Ces chers Pères sont des Missionnaires puissants.

Mgr Bourget ayant résolu de faire précéder ses visites pastorales d'une retraite de plusieurs jours, pour les enfants qui se préparaient à la Confirmation, les Oblats prêchèrent plus de quatre-vingts de ces retraites, en moins de deux ans.

Ce seul énoncé indique quelles extraordinaires fatigues ils s'imposaient pour les âmes, dans le diocèse.

Au concile provincial de Québec, le P. Santoni assista, en qualité de théologien de Mgr Bourget. Par le choix de leur supérieur pour ces fonctions délicates, l'évêque de Montréal affirmait publiquement, devant cette auguste assemblée, en quelle singulière estime il tenait les Oblats.

CHAPITRE X. — MANIWAKI (1848-1859)…

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Message  Louis Mer 25 Oct 2023, 6:16 am


Au Canada (1841-1861)

HAPITRE X. — MANIWAKI 1848-1859)

§ 1

La Réserve de Marie.

Les OBLATS en Amérique. - Page 5 La_riv10
La Rivière au Désert.

Dans l'idiome algonquin. Maniwaki signifie Désert de Marie, ou mieux Éclaircie de Marie, Réserve de Marie, car le mot désert, pour les gens de chantiers du bassin de l'Ottawa, désigne tout endroit où, la forêt étant coupée, la terre paraît libre, ou nue.

Ce « désert »,  traversé par la rivière du même nom, commence au confluent de celle-ci avec la Gatineau, à cent cinquante kilomètres environ, au nord de Bytown.

De bonne heure, les Pères Laverlochère et Clément pensèrent à y établir des Missionnaires, afin d'y attirer des colons catholiques. Ils espéraient aussi fixer des sauvages dans les environs, en leur inculquant le goût de l'agriculture. C'était les arracher à leur misère, en leur fournissant des moyens de subsistance, moins pénibles et moins incertains que ceux de la chasse ou de la pêche. Surtout, c'était assurer leur avenir éternel, en les mettant en contact immédiat et constant avec les ministres de la religion.

Au mois de septembre 1849, le P. Clément y vint avec un compagnon. Maniwalding, comme on le nommait alors, ne présentait que des lambeaux de terre incultes, entrecoupés de marécages. Non seulement pas d'église, mais pas de maisons, et aucune route tracée. Les deux Oblats se logèrent, d'abord, dans un hangar de planches, sciées et taillées par eux. Quelque temps après, sur un gracieux mamelon dominant la rivière, ils se construisirent une petite demeure, un peu moins rudimentaire, dont l'étage supérieur servirait de chapelle provisoire, disposition favorisée par la déclivité du sol.

— Quel somptueux palais ! écrivait humoristiquement le P. Andrieux. A côté, s'élèvera notre cathédrale en bois, quand nous aurons pu bâtir un moulin à scie pour façonner les planches. Autour seront disposés les édifices de cette ville future... mais, auparavant, il faut, dans le voisinage, attaquer avec la cognée ces forêts qui s'étendent à perte de vue en toutes directions : y ménager des  espaces pour la  culture ;  y brûler sur place les monceaux d'arbres abattus ; puis, défricher, labourer, ensemencer, etc., etc. Or, les instruments de labour sont encore chez les marchands, et les semences destinées au sillon sont encore à naître.

Débuts rudes et progrès lents. Mais, en 1852, une quarantaine de familles sauvages se groupaient déjà sur la réserve qu'on leur avait attribuée ; et, sur le terrain affecté aux blancs, les colons commençaient à arriver.

Les OBLATS en Amérique. - Page 5 P_115m10
 
Maniwaki —  Maison des Pères.
§ 2 Le P.  Déléage...

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Message  Louis Jeu 26 Oct 2023, 5:54 am


Au Canada (1841-1861)

CHAPITRE X. — MANIWAKI (1848-1859)

§ 2

Le P.  Déléage.

Le véritable organisateur de cette agglomération, si importante depuis, fut le P. Déléage, qui, pendant vingt-six ans, y dépensa une activité des plus fécondes.

Originaire du diocèse du Puy, il fut, à peine débarqué en Amérique, envoyé à la résidence de Glocester, située à quelques kilomètres de Bytown [Ottawa]. Cinq années, il y prit soin de quinze cents à deux mille Irlandais, très attiédis, mais qu’il ramena tous aux pratiques religieuses, et auxquels il bâtit une église en pierre, la plus belle du diocèse après la cathédrale. Il s'était rendu tellement maître de leur langue, qu'il s'exprimait plus facilement en anglais qu'en français.

En même temps, il desservait deux autres chapelles, à quatre ou cinq lieues de là, et poussait quelquefois fort loin ses expéditions apostoliques, tantôt à pied, tantôt à cheval, tantôt en canot d'écorce, tantôt sur un esquif, plus élémentaire encore, et grossièrement creusé dans un simple tronc d'arbre.

Apôtre de l'évangile et pionnier de la civilisation, il fonda ainsi, en divers endroits, plusieurs paroisses, devenues très florissantes. Sous sa forte impulsion le pays se transformait: nombreux affluaient les colons: des terres fertiles étaient conquises sur la forêt vierge, et des villages pleins d'avenir surgissaient.

Telles étaient les œuvres accomplies déjà par le P. Déléage, quand, le 4 avril 1853 il reçut son obédience pour Maniwalding, qu'il appela Maniwaki, par dévotion envers la Reine du ciel, nom qui resta, désormais.

Sur  ce théâtre ses riches facultés d'intelligence et de cœur se déployèrent à l'aise, et…

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Message  Louis Ven 27 Oct 2023, 6:50 am


Au Canada (1841-1861)

CHAPITRE X. — MANIWAKI (1848-1859)

§ 2

Le P.  Déléage.

SUITE

Sur  ce théâtre ses riches facultés d'intelligence et de cœur se déployèrent à l'aise, et produisirent les fruits les plus merveilleux. Parlant huit langues différentes, il acquit un extraordinaire ascendant, soit sur les sauvages dont il possédait parfaitement les divers idiomes, soit sur les colons irlandais et canadiens.

D'une douceur inaltérable pour les autres, il était dur pour lui-même, ardent au travail, persévérant dans ses projets, poursuivant son but sans s'inquiéter des obstacles, moins encore des insuccès.

Utilisant une chute de la Gatineau. il construisit, d'abord, une scierie mécanique, à laquelle il ajouta bientôt, pour moudre le grain, un moulin actionné de la même manière.

Puis, il ouvrit une école qui prospéra et se maintint.

Invitées par lui, de nombreuses familles catholiques accoururent, et ainsi, à côté du village sauvage en formation, mais séparé de lui, se constitua  un  centre grandissant  de population  blanche.

Instruit de ces résultats, le gouvernement, désireux de mettre en valeur les immenses ressources naturelles du pays, s'en montra très satisfait. Les succès croissants du P. Déléage et son esprit d'initiative donnèrent de lui une très haute idée dans le monde officiel, et lui ouvrirent tous  les  bureaux de l'administration.

On lui accorda des sommes considérables pour le percement des routes dans l'intérêt de la colonisation, et on lui confia la direction de ce travail. A sa demande, un service régulier de poste fut établi, d'abord une fois par semaine, puis trois fois, et bientôt chaque jour.

En outre, le gouvernement se chargea de la moitié de la dépense nécessaire pour l'entretien de l'école, et lui céda le droit de désigner lui-même le délégué qui serait l'intermédiaire attitré entre les sauvages et la capitale.

Toutes ses requêtes, quelles qu'elles fussent, étaient favorablement accueillies, tant était générale la confiance qu'il inspirait. Toutes les affaires passaient par ses mains, et les fonctionnaires de tout ordre avaient la consigne de s'adresser à lui, soit pour les recensements, soit pour les relations avec les sauvages, auprès desquels il leur servait d'interprète, soit pour tout autre motif.

Si aujourd'hui Maniwaki est si important…

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Message  Louis Sam 28 Oct 2023, 6:54 am


Au Canada (1841-1861)

CHAPITRE X. — MANIWAKI (1848-1859)
§ 2

Le P.  Déléage.

SUITE

Si aujourd'hui Maniwaki est si important, s'il présente un aspect si agréable, avec sa belle église en pierre dessinée par le meilleur architecte de Montréal, son vaste presbytère, et ses grandes et solides constructions, c'est au P. Déléage qu'on le doit.

Il ne borna pas là son zèle d'apôtre, de colonisateur et de civilisateur. Aidé par les Pères Andrieux, Reboul, Paillier. Pian, Lebret. etc., et plusieurs Frères convers d'un dévouement absolu, il fonda beaucoup d'autres paroisses dans le bassin forestier de la Gatineau. et dans celui de la rivière du Lièvre qui lui est presque parallèle, à une distance moyenne de trente à quarante kilomètres.                                    

Les OBLATS en Amérique. - Page 5 P_117l10

Comme   à   Glocester, il y prépara les voies au clergé séculier. Parmi ces florissantes paroisses, citons   celles   de   Notre-Dame   du   Laus,   de   la   Visitation,   de   Saint-Gabriel, du lac Sainte-Marie, de la Sainte-Famille,  de  Saint-Cajetan, de Saint-Boniface,  de Sainte-Philomène,  etc.,  etc.

—  Les nôtres opèrent beaucoup de bien dans ces résidences, écrivait le P. Santoni. Ils y bâtissent des églises, des presbytères et des écoles, y constituant de vraies paroisses, où les curés que l'évêque finira par y mettre, trouveront presque tout fait. Tout était à créer dans ce diocèse de Bytown ; nos Pères prennent sur eux la plus grosse et la plus difficile part.

En ouvrant de nouvelles terres à la colonisation et de nouveaux débouchés au commerce, le P. Déléage et ses confrères travaillèrent efficacement à conquérir à la véritable Église des pays que le protestantisme n'eût pas manqué d'envahir.

Dans les environs de Maniwaki, du Saguenay, de Témiskamingue, et, nous le verrons, dans le reste de l'immense Amérique, les Oblats agirent comme les Bénédictins, il y a un millier d'années, au sein des forêts de notre vieille Europe : ils défrichèrent et colonisèrent, pour évangéliser. Grâce aux moines, les hordes barbares et belliqueuses de l'Ancien Monde sont devenues les nations modernes, cultivées et policées. Des peuplades nomades, jusque-là uniquement occupées de chasse et de pêche, les Oblats s'efforcèrent de faire des chrétiens et des citoyens. Mais, pour le complet achèvement d'une transformation si radicale, ce n'est pas assez d'une vie humaine : parfois, il faut des siècles.
§ 3. Les Tête-de-Boule...

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Message  Louis Dim 29 Oct 2023, 5:51 am


Au Canada (1841-1861)

CHAPITRE X. — MANIWAKI (1848-1859)
§ 3

Les Tête-de-Boule.

Non loin des sources de la Gatineau sont celles du Saint-Maurice. Dans les vallées supérieures, arrosées par cette rivière, qui coule vers le sud-est. et va se jeter dans le Saint-Laurent entre Montréal et Québec, erraient les sauvages appelés Tête-de-Boule, à cause de la rondeur de leur crâne. Cette forme provenait des manipulations que les parents, désireux de corriger la nature, infligeaient quotidiennement aux nouveau-nés, pour atténuer, tandis qu'elle était encore molle, les protubérances irrégulières de la boîte osseuse.

Dès leur arrivée à Bytown, en 1844, les Oblats commencèrent à apporter à ces singuliers hommes les lumières de la Foi. Quand ils furent établis à Maniwaki, leurs courses apostoliques vers ces endroits se multiplièrent. Là également la moisson d'âmes fut abondante.

Les OBLATS en Amérique. - Page 5 Captu238

CHAPITRE XI. — AU SAULT–SAINT-LOUIS. CAUGHNAWAGHA. (1851-1861) …

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Message  Louis Lun 30 Oct 2023, 5:32 am


Au Canada (1841-1861)

CHAPITRE XI. — AU SAULT–SAINT-LOUIS. CAUGHNAWAGHA. (1851-1861)

§ 1

Le P. Antoine.

De la puissante et sanguinaire nation des Iroquois, autrefois si redoutée et dominatrice des régions qui entourent le lac Champlain, subsistaient plusieurs milliers de survivants, à deux lieues en amont de Montréal, sur la rive droite du Saint-Laurent, auprès des rapides de Lachine. A cet endroit, le fleuve, après avoir considérablement écarté ses bords pour former le beau lac Saint-Louis, large de treize à quatorze kilomètres et long d'une vingtaine, se resserre et glisse avec une vitesse vertigineuse. Ce spectacle est des plus impressionnants. De là le nom donné à ce site très agréable : Caughnawagha, dérivé du mot iroquois Kahnawake, qui signifie « rapide ». On l'appelait aussi le Sault-Saint-Louis.

Convertis au christianisme depuis plusieurs générations, ces descendants des anciens maîtres de la contrée gardaient, cependant, en partie, les mœurs farouches de leurs ancêtres.

Le premier Oblat que l'obéissance envoya auprès d'eux, devait, dans la suite, comme supérieur de la maison de Montréal et provincial du Canada, acquérir une réputation qui lui attira l'estime et la confiance de tous : laïques et prêtres; sentiments si universels et si profonds, qu'ils ne s'atténuèrent pas, malgré l'éloignement et la distance. Quand, trente-six ans plus tard, devenu assistant général, il résidait à Paris, très nombreuses étaient les visites qu'il recevait des Canadiens, de passage en France.

Un jour, une grande dame vint d'Amérique, uniquement pour le consulter.

Après une traversée à toute vapeur sur un luxueux paquebot, elle débarque au Havre, et, sans s'arrêter une minute, monte dans l'express pour Paris.

Aussitôt à la gare Saint-Lazare, affairée, impatiente, s'irritant du moindre retard, elle se précipite vers le premier employé qu'elle aperçoit sur le quai, au milieu d'une foule énorme de voyageurs allant et courant dans tous les sens.

— L'adresse du P. Antoine, s'il vous plaît…

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Message  Louis Mar 31 Oct 2023, 5:52 am


Au Canada (1841-1861)

CHAPITRE XI. — AU SAULT–SAINT-LOUIS. CAUGHNAWAGHA. (1851-1861)
 
§ 1

Le P.  Antoine.

SUITE

— L'adresse du P. Antoine, s'il vous plaît. Je suis partie si promptement que je n'ai pas eu le temps de la prendre. Dites vite, je suis très pressée...Interloqué, l'employé répond nonchalamment :

— Le P. Antoine ?... connais pas !

— Comment ? Vous ne connaissez pas le P. Antoine ?... C'est inadmissible ! Mais qui donc ne connaît pas le P. Antoine !... Au Canada,, chacun  le connaît !

— Songez, Madame, que Paris a trois millions d'habitants. Dans ces conditions, on  peut être excusable de ne pas connaître un simple individu.

— Qu'entends-je ?... Le P. Antoine un simple individu !... Est-il permis de parler de la sorte !... Oh ! ces Français !... Ne pas connaître le P. Antoine !... Vraiment, je n'aurais jamais cru la chose possible !... Et Paris se prétend la Ville-Lumière !... En Amérique, nous sommes plus avancés !... Que ces vieux pays sont donc en retard !...

Petit, sec, nerveux, toujours en mouvement, l'œil encore vif, même quand il était plus que septuagénaire, le P. Antoine gardait un souvenir ineffaçable de ses commencements d'apostolat dans le Nouveau-Monde.

La plupart des histoires qu'il aimait à nous raconter…

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Message  Louis Mer 01 Nov 2023, 5:45 am


Au Canada (1841-1861)

CHAPITRE XI. — AU SAULT–SAINT-LOUIS. CAUGHNAWAGHA. (1851-1861)

§ 1

Le P. Antoine.

SUITE

La plupart des histoires qu'il aimait à nous raconter, durant les récréations, à la maison générale de Paris, débutaient presque invariablement  par cette phrase sacramentelle :

— Quand j'étais chez les Iroquois !...

C'est que (pour nous servir d'une expression peu académique) il en avait réellement vu  « de toutes les couleurs  » à Caughnawagha.

D'abord, il avait failli faire naufrage, avant d'arriver.

Devinant, sans doute, le bien que le zélé Missionnaire opérerait parmi ces sauvages, autrefois si féroces et encore si enclins à la colère, le démon essaya de l'ensevelir dans les flots de l'Atlantique.

Lorsque Mgr de Mazenod le croyait déjà à destination, il reçut de lui une lettre du 28 décembre 1830, datée de Plymouth, lui apprenant que, durant trois ou quatre semaines, une série d'ouragans avaient conduit le voyageur  « à deux doigts du trépas  ».

Dans la nuit du 21 au 22 novembre, la tourmente atteignit son paroxysme. Des vagues, hautes comme des montagnes, déferlaient à chaque instant contre le navire, et le secouaient comme un fétu de paille. L'une d'elles, plus grosse que les autres, en tombant de tout son poids sur le pont, l'entr'ouvrit sur une longueur d'une dizaine de mètres, arracha les canots suspendus à des crampons de fer, et les réduisit en miettes, envahit la cuisine, les cabines et la cale, brisa tous les tonneaux, défonça une autre partie du pont, et entraîna deux matelots qui disparurent, sans qu'il fût possible de leur porter secours.
D'un bond, le P. Antoine s'élança de sa cabine jusque sur le pont supérieur, aux trois quarts démoli, tandis que le navire semblait couler à pie dans l'abîme béant.

Ayant aperçu le capitaine sur la dunette, il lui demanda, en tâchant de dominer les mugissements de la rafale :

Les OBLATS en Amérique. - Page 5 Page_150

— Y a-t-il encore quelques chances de salut ?

Un geste de désespoir lut la seule réponse.

Tous pensaient que leur dernière heure sonnait.

En ce moment terrible, le jeune P. Antoine, ordonné prêtre depuis quelques mois à peine, ne perdit pas la présence d'esprit. Il parcourut les divers groupes de passagers, tous plongés dans la consternation la plus profonde, les exhorta à la résignation chrétienne, les engagea à faire leur acte de contrition et à offrir à Dieu leur sacrifice ; puis, il leur donna  l'absolution.
Pendant un jour et une nuit, on resta ainsi entre la vie et la mort.

Le lendemain, la tempête se calma un peu; le navire, à moitié submergé, se tenait à la surface comme par miracle, mais n'obéissait plus au gouvernail. Et l’on se trouvait presque sans provisions, les vagues ayant tout emporté ou avarié... Douleur plus poignante encore, on manquait absolument d'eau potable ! Qu'allait-on devenir, ainsi dénués, au milieu de l'océan, à deux ou trois mille kilomètres de toute terre habitée ?...

Heureusement, la pluie tomba. On se hâta d'en recueillir le plus possible dans des seaux, des plats, des assiettes, des ustensiles de toute sorte. La quantité fut, cependant, tellement insuffisante, que le capitaine décréta de mettre tout son monde à la ration. Il en faisait distribuer à chacun deux verres par jour : juste assez pour ne pas mourir de soif.

Entre temps, les vents contraires repoussaient vers l'Europe le navire désemparé,,,

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Message  Louis Jeu 02 Nov 2023, 6:46 am


Au Canada (1841-1861)

CHAPITRE XI. — AU SAULT–SAINT-LOUIS. CAUGHNAWAGHA. (1851-1861)

§ 1

Le P. Antoine.

SUITE

Entre temps, les vents contraires repoussaient vers l'Europe le navire désemparé.

Durant un mois entier, ce furent des angoisses de tout genre, et sans cesse renaissantes. On distingua, enfin, les côtes de l'Angleterre, et, le soir du  21  décembre, on abordait  à  Plymouth.

Tant de souffrances et de périls n'avaient pas découragé le P. Antoine. Il n'en était que plus enflammé de zèle.

— Ah ! qu'il me tarde d'arriver auprès des Iroquois, écrivait-il à Mgr de Mazenod. Ni les dangers, ni les privations extraordinaires que nous avons subies, n'ont affaibli en rien ce désir ardent que j'ai, depuis si longtemps, de me dévouer, corps et âme, au service de ces malheureux.

Les ouvriers employèrent six semaines d'un travail continu, pour réparer le navire. On repartit, le 15 février 1851 : mais on se vit bientôt rejeté vers les côtes du Portugal, et jusqu'aux Açores. Puis, s'éleva une formidable tempête qui ne dura pas moins de huit jours, et ne s'apaisa, quelques heures, que pour recommencer avec plus de force. Le 23 avril seulement, six mois après son départ de Marseille, le Missionnaire débarquait  à New-York.

A propos de ce voyage si mouvementé, le vénéré Fondateur écrivait au P. Casimir Aubert :

Quelle traversée ont faite ces pauvres enfants !... Quant au P. Antoine, ce n'est ni la vaillance, ni la présence d'esprit qui lui manquent, et moins encore le zèle et la bonne volonté. Il a été admirable !... C'est dommage d'enfouir un pareil sujet dans un village d'affreux sauvages !... J'espère qu'on ne l'y laissera pas.

§ 2.  Chez les Iroquois...

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Message  Louis Ven 03 Nov 2023, 5:37 am


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CHAPITRE XI. — AU SAULT–SAINT-LOUIS. CAUGHNAWAGHA. (1851-1861)

§ 2

Chez les Iroquois.

Durant la première moitié du XIXe siècle, plusieurs prêtres séculiers s'étaient succédé auprès d'eux, pour leur procurer les secours spirituels. Le dernier, M. Marcoux, leur pasteur très dévoué pendant plus de trente ans, sentant ses forces décliner, désirait voir, avant de mourir, sa mission confiée aux Oblats. Les Iroquois ne le souhaitaient pas moins, et ils adressèrent une curieuse supplique à Mgr de Mazenod, pour obtenir que l'un de ses Religieux devînt leur père.

Dès qu'ils surent que leur demande était agréée, ils ne se possédèrent plus de joie. A l'arrivée du P. Antoine, l'allégresse fut à son comble. Tout l'hiver, ils avaient prié pour lui. Ayant appris le danger couru, pendant le voyage sur l'océan, par celui qu'ils appelaient de leurs vœux, ils ne se lassaient pas de le contempler.

Dans leur impatience, une soixantaine étaient allés à sa rencontre, en canots, jusqu'à Montréal. Un cortège triomphal s'organisa à travers le fleuve.

Au débarcadère, la colonie entière attendait. Ce furent, de toutes parts, de grands saluts, de profondes révérences, d'énergiques serrements de mains. Plusieurs de ces sauvages savaient quelques mots de français, et leur visage exprimait combien ils étaient fiers de faire parade de leur science. Le P. Antoine ne savait encore que quelques mots d'iroquois. A défaut de paroles, les gestes traduisaient sa pensée. On se comprit, et chacun fut content de cette première entrevue.

Ces sentiments persévérèrent. Quatre mois après, le P. Antoine écrivait aux scolastiques de Marseille, le 10 septembre 1851 :

— Je suis loin de me déplaire au Sault-Saint-Louis. Le pays est magnifique. Le majestueux fleuve Saint-Laurent passe sous nos fenêtres. Nous habitons une vaste et belle maison bâtie sous le règne de Louis XIV. On ne saurait trouver de position plus ravissante. Le R. P. Tempier qui vient d'achever la visite canonique du Canada, vous en parlera longuement. Mettez-le sur cet article, et vous verrez. Il ne tarit pas. Il veut que, dans quelques années, nous ayons, là, une Communauté nombreuse, et même un noviciat. Si ce dessein se réalise, comme les sauvages seront contents ! Ils aiment beaucoup les Oblats. Pour quelle raison ? Malgré votre incontestable perspicacité, je gage que vous ne la devineriez pas. C'est que les Oblats sont des Robes noires portant sur leur poitrine la croix, comme leur petit Père. C'est ainsi qu'ils m'appellent affectueusement : le petit Père, Keuni Kaniseraah ! Quel mot harmonieux, n'est-ce pas ? Vous le voyez, j'ai du succès, car tout nouveau, tout beau ! Ils sont fous de moi... sans aucun mérite de ma part. Quoi qu'il en soit, je vous assure que le R. P. Tempier ne se fût pas présenté sans danger sur leur territoire, s'il leur avait repris leur petit Père. Sans autre forme de procès, ils lui auraient fait faire le plongeon dans le Saint-Laurent. Voilà mes admirateurs... Doux agneaux !...

Un instant, en effet, on avait pensé à renvoyer à plus tard l'installation du P. Antoine…

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Message  Louis Sam 04 Nov 2023, 4:41 am


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CHAPITRE XI. — AU SAULT–SAINT-LOUIS. CAUGHNAWAGHA. (1851-1861)

§ 2

Chez les Iroquois.

SUITE

Un instant, en effet, on avait pensé à renvoyer à plus tard l'installation du P. Antoine, au Sault-Saint-Louis. A cette nouvelle, grand émoi parmi les sauvages. Caughnauwagha est en révolution. Ambassades sur ambassades sont envoyées à l'évêché, et au Visiteur des Oblats, représentant du Supérieur général. Jamais, dans la ville épiscopale, on ne vit autant d'Iroquois. Et il ne leur suffisait pas d'y paraître : ils criaient, discutaient, gesticulaient, demandant à l'autorité diocésaine et au P. Tempier les motifs de ce retard offensant, inexplicable, inadmissible. Aucune raison  ne pouvait les convaincre.

— Rien ne presse, leur disait-on, puisque M. Marcoux non seulement vit encore, mais jouit de la santé. Pendant tant d'années, il vous a évangélisés ; il parle si bien votre langue !... Quand il sera malade, le P. Antoine viendra l'aider; puis, il le remplacera complètement, quand Dieu le retirera de ce monde.

— Non, non ! nous voulons le petit Père, dès maintenant.

— Mais songez donc que M. Marcoux a toujours été si dévoué pour vous. Il vous a bâti une belle et grande église en pierre ; il vous a procuré pour elle de riches cadeaux, de la part de personnages influents, même du Pape... Et, après tant de preuves d'attachement, vous auriez le triste courage de solliciter son départ ?...

Les considérations élevées du prélat, comme les arguments plus pratiques du P. Tempier, n'avaient aucune prise sur ces caractères indomptés. Ils n'y répondaient que par des plaintes, des murmures, des prières, des supplications véhémentes, des menaces même, car la patience, pas plus que la reconnaissance, n'était leur vertu dominante. Les nombreux services que leur avait rendus, pendant tant d'années, M. Marcoux, n'entraient plus, pour eux, en ligne de compte. A tout prix, il leur fallait le P. Antoine.

— C'est bon ! finirent-ils par dire, en grommelant. Puisque c'est à la mort seulement de M. Marcoux que nous pourrons avoir le petit Père, nous savons maintenant ce qu'il faut faire, pour l'avoir au plus tôt... Le Saint-Laurent est large et profond... Le Saint-Laurent est l'ami des Iroquois !...

Terribles  paroissiens  que  ceux-là !...

Pour éviter un malheur et un crime, il fallut bien céder.

On installa donc le P. Antoine, le 10 juillet 1851, tout en laissant M. Marcoux au Sault-Saint-Louis…

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Message  Louis Dim 05 Nov 2023, 5:57 am


Au Canada (1841-1861)

CHAPITRE XI. — AU SAULT–SAINT-LOUIS. CAUGHNAWAGHA. (1851-1861)

§ 2

Chez les Iroquois.

SUITE

On installa donc le P. Antoine, le 10 juillet 1851, tout en laissant M. Marcoux au Sault-Saint-Louis, pour qu'il y terminât paisiblement ses jours, au milieu  de ses fils ingrats.

—   A présent qu'ils me tiennent, écrivait le P. Antoine, tout est calme... tout va bien. Mais je ne sais vraiment ce qui serait arrivé, si on avait persisté dans le refus... Ils s'en prenaient à tout le monde !... Voilà comment sont les sauvages ! De grands enfants, parfois peu commodes, et souvent fort difficiles à conduire. Néanmoins, je les affectionne beaucoup. Si la plupart sont capricieux, et quelques-uns même méchants, il en est aussi de moins répréhensibles.

La paix se conclut, à la suite d'une Messe que le P. Tempier célébra en grande pompe dans l'église des sauvages, et durant laquelle ils chantèrent tutta voce, en leur idiome, les plus beaux cantiques de leur recueil.

Cette année, la procession de la Fête-Dieu et celle de l'Assomption furent magnifiques. Tous les sauvages y assistaient, revêtus de leurs costumes les plus éclatants. Ils se disputaient l'honneur de porter sur leurs robustes épaules la statue de la Sainte Vierge.

—  Rien de plus beau et de plus touchant, écrivait, à ce propos, le P. Antoine à ses confrères du scolasticat. Les petits Iroquois étaient habillés en Anges. Les chérubins du ciel ont dû être jaloux... Eh bien ! voyons ! A présent, quel est celui d'entre vous qui va venir apprendre leur langue avec moi ?... Pensez-y !... J'en attends plusieurs...

De son côté, le P. Baudrand écrivait, le 17 juin 1851 :

—  Le P. Antoine plaît extrêmement à tout le monde : aux sauvages et à leur ancien curé. Il faut avouer que c'est un charmant petit Père et un excellent Religieux.

Après un an entier passé au Sault-Saint-Louis, le P. Antoine en fut momentanément retiré, par délicatesse envers M. Marcoux, et ne s'y montra qu'à de longs intervalles. Pendant deux ou trois ans, il prit part aux missions données par ses confrères dans les diocèses de Montréal et de Québec. Il prêcha aussi avec succès de nombreuses retraites dans les séminaires, les collèges et les couvents du Canada.

Cela souriait tout juste aux Iroquois, qui, regrettant leur Keuni Kaniseraah

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Message  Louis Lun 06 Nov 2023, 6:14 am


Au Canada (1841-1861)

CHAPITRE XI. — AU SAULT–SAINT-LOUIS. CAUGHNAWAGHA. (1851-1861)

§ 2

Chez les Iroquois.

SUITE

Cela souriait tout juste aux Iroquois, qui, regrettant leur Keuni Kaniseraah, multipliaient les démarches, pour le ravoir. Une lettre du P. Baudrand, en date du 27 février 1853, nous met au courant de quelques-unes de leurs manœuvres :

— Les sauvages sont endiablés contre ce bon M. Marcoux... et quelques-uns. au point de choir dans l'hérésie, le schisme et l'apostasie... Un des leurs a été consacré ministre d'une des sectes les plus bizarres, et se fait passer pour Louis XVII, pontife et roi... Il vient, de temps en temps, prêcher... C'est à rendre fou celui qui serait doué du meilleur cerveau... Je plains le P. Antoine, s'il doit retourner dans cette caverne de fauves... Dernièrement, ces forcenés se sont battus dans l'église, pour empêcher une sauvagesse de se marier à un canadien...

A la suite de ces graves événements, Mgr Larocque, coadjuteur de l'évêque de Montréal, se transporta à Caughnawagha, pour une enquête. Il fut très mal reçu, et même violemment insulté. Les clameurs, les vociférations, les menaces atteignirent un tel excès, qu'il dut s'esquiver au plus vite,  sans avoir pu même obtenir d'être seulement  écouté.

Provincial du Canada, le P. Santoni crut devoir en avertir Mgr de Mazenod. Deux mois après, la tranquillité ne revenant pas, il lui écrivit encore, le 2 avril 1S53 :

—   Tout le village du Sault-Saint-Louis est en pleine insurrection contre le pauvre M. Marcoux, qui est tombé malade du train qu'on lui a fait. Les sauvages sont toujours sauvages, et, si je ne savais que l'épreuve engendre le mérite, je serais presque tenté de plaindre le sort du P. Antoine, destiné à remplacer M. Marcoux. Les sauvages voudraient que ce remplacement eût lieu immédiatement ; mais je crois qu'il y aurait des inconvénients sérieux à obtempérer aux demandes déraisonnables de ces irascibles Iroquois. Je ne sais encore comment la chose se dénouera.

Une autre lettre du P. Santoni, écrite au mois de juillet 1853, nous indique la conclusion  de l’affaire :

—  Le P. Antoine est retourné à son poste, où il est réclamé, à grands cris, par M. Marcoux, non moins que par les Iroquois. Ces pauvres sauvages sont tous détraqués, depuis quelque temps, et en révolte ouverte contre leur ancien pasteur.

Au mois de mai 1S55, M. Marcoux rendait son âme à Dieu. L'ingratitude de ceux au bonheur desquels il se dépensa; les déboires, les amertumes, les peines de tout genre dont ils abreuvèrent ses dernières années, contribuèrent, sans aucun doute, à abréger ses jours. Les Iroquois étaient de cette race de sauvages qui n'apprécient guère ce que l'on fait pour eux, et oublient vite les services reçus. De leur part, la Congrégation pouvait s'attendre à un pareil traitement. Elle se chargea, néanmoins, de cette mission  ardue.

Le 15 juin 1855, le P. Antoine fut donc installé officiellement successeur de M. Marcoux…

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CHAPITRE XI. — AU SAULT–SAINT-LOUIS. CAUGHNAWAGHA. (1851-1861)

§ 2

Chez les Iroquois.

SUITE

Le 15 juin 1855, le P. Antoine fut donc installé officiellement successeur de M. Marcoux. Cérémonie très solennelle. Revêtus de leurs plus beaux habits, les Iroquois témoignaient d'une jubilation extraordinaire. De bon cœur, le héros de cette fête dut se prêter à toutes leurs fantaisies liturgiques.

Suivis de la nation entière, les sept grands chefs vinrent, avec un dais, le chercher, pour le mener pompeusement de sa maison à l'église splendidement ornée de tentures, de feuillage et de fleurs. Le cortège se déroula, au son joyeux du carillon des cloches sonnées à toute volée, au roulement des tambours, au grincement des tambourins, dominés par les sifflements des fifres, l'éclat des trompettes, les décharges de mousqueterie, et le grondement du canon qui unissait sa voix puissante à celles de toute cette population en délire. Au milieu de ce vacarme assourdissant, un chœur de sauvages et sauvagesses hurlaient, à gorge déployée, les litanies des saints.

Entré à l'église, le Père adressa à ses ouailles une allocution écoutée dans un religieux silence et avec les marques les plus évidentes de la plus complète satisfaction. Puis, la messe fut chantée, les Iroquois exécutant, dans leur propre idiome, le Kyrie, le Gloria, le Credo, le Sanctus et l'Agnus Dei.

En racontant cette intronisation à Mgr de Mazenod, le P. Antoine disait  :

— Pour le moment, tout va bien ; les choses ont pris une bonne tournure ; mais, quant à l'avenir, qui peut savoir ?... videbimus infra !

— Ces sauvages, écrivait, de son côté, le P. Santoni, sont de vrais enfants, de grands enfants ; mais des enfants terribles.

Un an après, les tristes pressentiments du P. Antoine ne s'étaient pas réalisés encore. Il le mandait à Mgr de Mazenod, le  15  juin   1856 :

— Mes chers sauvages me paraissent bien attachés. Les grands chefs sont très soumis, et acceptent volontiers les conseils que je leur donne. Combien de temps durera cette belle harmonie ? Dieu le sait. Je n'épargnerai rien, pour qu'elle persévère le plus longtemps possible.

Depuis quelque temps, le P. Burtin, originaire du diocèse de Metz, aidait le P. Antoine. On lui adjoignit également un scolastique et un Frère convers, le Fr. Basile.

Très touchés de la piété de celui-ci, les Iroquois disaient de lui :

— Il est dévot comme une Robe noire !

Ces bonnes dispositions des sauvages se maintinrent. A la fin de 1858, le P. Antoine écrivait à Mgr de Mazenod :

— Au Sault-Saint-Louis, tout va bien. Les Quarante-Heures ont été célébrées ici avec une rare édification. Nos sauvages se sont approchés, en foule, du tribunal de la Pénitence, et plus de trois cents ont communié.

Le rapport officiel envoyé par le provincial du Canada au Supérieur Général, constatait la même tranquillité :

— Jusqu'ici, y était-il dit, le P. Antoine n'éprouve aucune des tracasseries qui affligèrent si vivement son prédécesseur.

Durant les années suivantes, il en fut ainsi...

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§ 2

Chez les Iroquois.

SUITE

Durant les années suivantes, il en fut ainsi. Par son tact et sa fermeté, le P. Antoine se rendait de plus en plus maître de la situation. Il sut conserver l'affection de ses ombrageux paroissiens, tout en accomplissant rigoureusement son devoir, et en ne leur ménageant ni les avertissements, ni, au besoin, les réprimandes. Il ne laissait aucun scandale impuni.

— Dans ces difficiles conjonctures, affirmait de lui, plus tard, le P. Burtin, je l'ai vu s'acquitter de ses fonctions si délicates avec une prudence, une vigueur et une activité surprenantes, que j'ai toujours admirées.

Même quand il dut se montrer intransigeant sur certains points, les sauvages n'essayèrent jamais de le peiner, ou de lui résister. On eut lieu, au contraire, d'être fort étonné de leur obéissance et de leur respect.

Un jour, en traversant la petite ville de Lachine, située en face de Caughnawagha. sur la rive opposée du Saint-Laurent, le P. Antoine aperçut plusieurs de ses sauvages, qui, oublieux de leur serment de tempérance, étaient assis par terre, autour d'une bouteille de whisky, se préparant à savourer le délicieux nectar. En quelques pas rapides, le P. Antoine fond sur eux, s'empare de la bouteille, et, avant que les buveurs aient eu le temps de revenir de leur surprise, en verse tout le contenu sur le sol.

Irrités, ils se lèvent, d'un bond, pour châtier l'insolent : mais, à la vue du P. Antoine, ils baissent la tête, et le laissent continuer son chemin, sans oser articuler la moindre plainte.

— C'est le Kenni Kaniseraah, se disent-ils entre eux. Nous voilà frais !... Gare à nous, quand nous rentrerons au village ! Il nous imposera une pénitence publique, et nous signalera aux yeux de tous, comme ayant manqué à nos engagements !

Telle était, d'ailleurs, la règle établie au Sault-Saint-Louis. Quand les chefs, chargés de veiller à l'observance des lois de la tempérance, découvraient une bouteille de liqueur alcoolique, ils s'en saisissaient et l'apportaient au P. Antoine, qui allait ostensiblement répandre dans les eaux du fleuve le liquide prohibé. Les délinquants étaient ensuite punis selon la gravité de leur faute.

Pas plus que les sauvages, les sauvagesses n'étaient à l'abri de ses justes sévérités…

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Au Canada (1841-1861)

CHAPITRE XI. — AU SAULT–SAINT-LOUIS. CAUGHNAWAGHA. (1851-1861)

§ 2

Chez les Iroquois.

SUITE

Pas plus que les sauvages, les sauvagesses n'étaient à l'abri de ses justes sévérités.

Sept jeunes filles, ou jeunes femmes, s'avisèrent de parcourir, la nuit, les rues en chantant et criant, malgré les défenses réitérées du pasteur à ce sujet. Les paroles étant restées inutiles, le P. Antoine, pour couper court à ce désordre, appela, de .Montréal, un des principaux officiers de police, dans le but de les appréhender et de les jeter en prison. Deux d'entre elles réussirent à s'échapper. Comme les agents ne cessaient de les poursuivre, elles vinrent, en pleurant, supplier le P. Antoine d'interposer sa médiation. Il y consentit, mais à la condition qu'elles prononceraient une amende honorable, et que, à titre de pénitence publique, elles demeureraient, pendant un certain temps, devant la porte de l'église, dans une humble posture, durant les offices. La sentence fut ponctuellement exécutée.

Un autre danger était celui des danses, pour lesquelles les sauvages avaient une très grande inclination. Le P. Antoine réussit à les extirper, même à l'occasion des noces. Si une violation se produisait, les coupables étaient exclus de l'église, et le Missionnaire refusait de mettre les pieds dans leur maison, jusqu'à pleine et entière réparation du scandale. Aussi les manquements devinrent de plus en plus rares.

Deux associations pieuses furent instituées, et il en résulta un très grand bien. L'une, celle de la tempérance, ou de Saint-Jean-Baptiste, pour les hommes et les jeunes gens ; l'autre, celle de la Sainte-Famille, pour les femmes. Chacune avait ses dignitaires, appelés chefs, ou chéfesses, suivant le cas. Les fonctions de celles-ci consistaient à veiller spécialement sur les jeunes filles. Conscientes de leur responsabilité, elles s'acquittaient de leur rôle avec une scrupuleuse attention. Parfois, elles avaient la main plutôt lourde. Personne ne songeait à s'en plaindre, pas même les étourdies, que nul n'eût osé soutenir dans leurs récriminations.

L'exclusion de l'église était pour les Iroquois une peine fort sensible, car ils se plaisaient extrêmement à l'assistance aux offices, que l'on célébrait, en général, avec un grand apparat, et durant lesquels ils chantaient tous, avec entrain, car ils aimaient, aussi passionnément la musique que les cérémonies du culte. La plupart venaient à l'église, non seulement les dimanches et fêtes, mais, chaque jour, matin et soir, pour les prières récitées en commun, à haute voix.

Leur religion n'était pas uniquement extérieure. Très peu ne se confessaient pas à Pâques. Beaucoup communiaient aux principales fêtes, et même les simples dimanches.

Ainsi ces sauvages, autrefois si farouches, et récemment encore si intraitables, progressaient dans la vie chrétienne, grâce à l'ascendant du prêtre et à l'efficacité des sacrements.

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CHAPITRE XII. — QUÉBEC (1853-1861).

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