LA RELIGION DE COMBAT PAR L’Abbé Joseph LÉMANN

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Message  Monique Lun 28 Oct 2024, 10:21 am

II


L’attaque catholique implique deux éléments :
L’opposition au mal, et le courage dans cette opposition.
Quel est ce mal contre lequel on doit se lever comme autrefois se levait le Seigneur dans sa juste colère? « A cause de la misère du pauvre, et des gémissements de ceux qui souffrent ; à cause de l’oppression de mon peuple, je vais me lever », a répété, maintes fois, le Seigneur sous l’ancienne Alliance, et son secours apparaissait ; A son exemple, quel est le mal contre lequel on doit se lever, justement indigné?
C’est :
Le mal intellectuel ou l’erreur;
Le mal moral ou le vice ;

L’erreur et le vice, ces deux louves cruelles qui ravagent le troupeau de Dieu, ainsi que Dante les nommait ;
l’erreur qui fait sombrer les intelligences, le vice qui ruine les volontés et les santés. Voilà le mal, les louves, que, sans cesse, a recherchées et poursuivies l’attaque catholique, avec une indignation presque toujours triomphante.

Mais ne vise-t-elle pas aussi les personnes? ne doit-on pas chercher à frapper et à détruire les personnes
qui sont les ennemis déclarés de Jésus-Christ et de son Eglise ?

Cela n’est licite que dans un cas extrêmement rare, celui des guerres saintes : par exemple les Croisades, où les armées de l’Europe se jetèrent contre les Turcs, à ce cri de commandement poussé par un Pape :
Dieu le veut ! Dans tous les autres cas, l’attaque catholique qui s’adresse à l’erreur et au vice qu’elle déteste, respecte et épargne la personne humaine qu’elle chérit.



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Message  Monique Mer 30 Oct 2024, 8:53 am

Autre éclaircissement :
L’attaque catholique ne peut-elle pas viser un gouvernement persécuteur ?
Réponse :
L’autorité légitime de ce gouvernement? non, jamais ; mais l’erreur et le vice dont ce gouvernement empoisonne ses sujets, c'est-à-dire le mal intellectuel et moral? oui, vraiment, et résolument, avec noble indépendance. Lorsque l'apôtre saint Pierre entra pour la première fois dans Rome païenne, sous le règne de Néron, il est dit dans les magnifiques homélies de saint Léon le Grand, que l’intrépide apôtre pénétrait clans cette espèce de forêt, retraite de bêtes farouches, et qu'il marchait sur les profonds abîmes de cet océan plein de tempêtes. Saint Pierre respecta l’autorité de Néron ; mais il affronta cet océan dangereux, il brava ces bêtes farouches, et bêtes et océan, tout fut dompté par lui.

Donc, en thèse générale, le mal, uniquement le mal, voilà ce contre quoi le zèle catholique se lève, comme il est dit dans la Bible que le Seigneur se levait. Le courage est son deuxième élément constitutif : courage d’autant plus élevé et invincible, qu’il a Dieu comme source, Dieu pour soutien, et Dieu comme récompense. Que ses exploits sont beaux à travers les siècles !

Autant de formes du mal, autant de variétés du courage chrétien :
C’est le soldat saint Victor qui, entraîné devant les statues des idoles pour leur brider de l’encens :
« Voici l’encens, » dit-il, et d’un coup de pied il les fait rouler à terre ;
C’est le pontife saint Basile qui, menacé par un prince hérétique d’avoir son ministère entravé, répond : « Il n’est pas plus facile d'enchaîner la parole d'un évêque que d ’enchaîner un rayon de soleil. »
C’est la grande comtesse Mathilde qui, après un revers de ses armes au service du Saint-Siège, accueille les débris de son armée par ces paroles : « Vainqueurs hier, nous sommes vaincus aujourd'hui ; il n’y a que le courage qui soit de tous les jours. » C’est le Croisé qui s’arrache aux douceurs d’une vie de château, et aux étreintes de sa femme et de ses enfants pour aller au loin, bien loin, délivrer le Saint Sépulcre.

C’est l’héroïque enfant de la Vendée qu’un soldat de la République couche en joue, en lui criait : « Rends-toi! » — Et toi, rends moi mon Dieu ! » répond l’intrépide chrétien, et il tombe martyr.

Tel est le courage dans l’attaque catholique ; il se confond avec l’amour, c’est son plus bel éloge, cet amour dont parle ainsi l'auteur de l' Imitation : L ’amour souvent ne connaît point de mesure; mais, comme l'eau qui bouillonne, il déborde de toutes
parts... Jamais l'amour ne prétexte l'impossibilité parce qu'il se croit tout possible et tout permis1, et aussi, le courage chrétien ; dans son zèle contre le mal, il déborde de toutes parts, et il ne prétexte jamais l’impossibilité.


1 Imitation, liv. III, chap. v : « Des merveilleux effet de l'amour divin. »



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Message  Monique Jeu 31 Oct 2024, 9:49 am

III


La nécessité de cette attaque qui a le mal pour objet et, pour aliment, la flamme du courage, ne s’est jamais fait sentir plus impérieusement aux catholiques qu’à l'heure présente. Une comparaison tirée des oiseaux de nuit va le faire comprendre.
Voici, d’abord, la description de ces sombres oiseaux et de leurs mœurs cruelles :
« Ils ont une haine déclarée pour la lumière, il l’évitent comme leur ennemie, et ils se cachent dans les antres les plus obscurs, pendant qu’elle éclaire l’univers. Ils attendent avec impatience le retour des ténèbres, pour sortir des prisons où le jour les tient enfermés, et ils témoignent alors leur joie par des cris, qui portent la crainte et l’effroi dans l'esprit de ceux qui les entendent.

« Leur figure a quelque chose de sauvage, de hideux, de taciturne ; on croit voir, dans leur physionomie, la haine peinte contre l’hoimne et contre tous les êtres vivants.

« Ils ont presque tous un bec crochu et des serres tranchantes; leur proie une fois saisie ne peut échapper. « Ils se servent des ténèbres et du temps du sommeil pour surprendre les autres oiseaux endormis, joignant ainsi la surprise à la cruauté, l’artifice à la fureur; et après n’avoir veillé que pour le malheur public, ils se retirent avant le lever du soleil dans leurs cavernes sombres et inaccessibles à la lumière.

« Ils préfèrent ordinairement les anciens bâtiments tombés en ruine, à toutes les autres retraites, comme si la désolation et les ruines qui marquent les négligences des maîtres ou la décadence des familles étaient capables d’inspirer quelque sentiment de joie à ces funestes oiseaux1.



1 Duguet, Explication des six jours de la Création : cinquième jour.



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Message  Monique Sam 02 Nov 2024, 6:59 am

De la description des oiseaux de nuit, passons à celle des hommes de mal :
La physionomie de ces hommes, qui ont l’âme noire, n’est-elle pas identique à la figure sauvage, hideuse, taciturne des oiseaux de nuit ? Ne joignent-ils pas, comme eux, la surprise à la cruauté, l’artifice à la fureur ?

N’apparaissent-ils pas aux époques sombres de l’humanité, alors que la nuit descend sur la société ? Les ruines ne sont- elles pas les retraites qu’ils choisissent de préférence? Il leur faut des ruines; et depuis que, sous les coups de la Révolution, l’Europe et, en particulier, la France, se sont couvertes de décombres, les oiseaux de nuit, je veux dire les hommes de ténèbres, ne se sont ils pas multipliés? Il semble qu’on n’aperçoive plus dans l'air qu’esprits impurs, que bandes noires :
l’atmosphère en est vicié. Et enfin, le sommeil de l’indifférence ayant favorisé la sortie et les manœuvres des hommes de mal, n’ont-ils pas, sinon en proie, du moins en expectative de proie, tous les hommes de bien? C’est là notre état. Heureusement qu’il peut aboutir à une solution de délivrance, mais à la condition d’une offensive hardie et générale.
En effet, revenons aux oiseaux de nuit :
Il y a un moyen de les rendre faibles. Si pendant qu’ils sont sortis de leurs retraites et répandent l’effroi au milieu des ténèbres, une lumière vient subitement à briller et les surprend; aussitôt ces funestes oiseaux sont éblouis et aveuglés. Ils ne voient plus où ils vont. Ils donnent tète baissée contre tous les obstacles, au lieu de les tourner et de se tirer d’affaire.
En un mot, à l’encontre des autres créatures pour qui la nuit est pleine de dangers, pour eux, c’est le jour qui est plein de dangers !

N’y a-t-il pas là, gravée dans la nature, une bien éloquente leçon d’offensive? Les hommes de mal sont des oiseaux de nuit, et les catholiques sont des porte-lumières. Montrez-vous donc, ô catholiques ! Vous avez tous les moyens d’aveugler et de déconcerter vos ennemis. Ce qui fait leur audace et leur force, ce sont les ténèbres ; ils se sentent forts dans un temps de conspirations, de sociétés secrètes. Ce qui amène leur faiblesse, c’est le plein jour, un temps d’action à découvert. Il faudrait, si c’était possible, saisir le soleil dans son orbite et le plonger dans les yeux et les actes de ces gens-là!



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Message  Monique Dim 03 Nov 2024, 10:41 am

IV


« Nous sommes découragés, nous sommes devenus timides, » objectent beaucoup d’hommes de bien. De fait, à part quelques champions fiers mais passagers comme les aigles, l'audacieuse et entreprenante race de Japliet ne se reconnaît plus, en Europe, dans les rangs du bien ; et dans cette France, dont le nom signifie franchise, exemption du joug, marchent, la tête baissée, trop de Français qui ont accepté le joug du mal.

Allons, race de Japhet, reprends ton audace ; enfants de la vieille France, brisez le joug des hommes de mal.
Voyons vos objections :
Vous dites : «Les conditions du combat ont changé. Au temps des Croisades, on criait : Aux armes ! maintenant, on crie : Aux urnes ! Ce n’est plus le glaive qui décide de la victoire, c’est le scrutin. Or, s’il s’agissait de tirer le glaive, nous nous lèverions ; mais devant le scrutin, nous sommes sans force, sans énergie.»

Hommes de bien, quelle erreur est la vôtre ! comment ! parce que le combat n’est plus sanglant, mais est devenu intellectuel, vous croyez devoir vous abstenir, et vous laissez tomber vos bras. Comprenez donc, et revenez vite à l’action. Ces combats nouveaux où le glaive n’intervient plus, mais où les voix se comptent, et où, sous les voix, les âmes se montrent :
ces sortes de combats s’annoncent comme devant être les grandes luttes providentielles de la consommation des siècles. Ils furent les combats du commencement, alors que saint Michel avec les anges fidèles combattait contre Lucifer et ses légions : nullement avec des glaives, mais avec leurs voix : Qui est comme Dieu ! avec leurs votes d’esprits purs ! Combattez de même, votez bien. Ces combats, où les âmes se montrent, vous sont avantageux :
si les fils de lumière doivent être vainqueurs quelque part, c’est bien dans la région des âmes et des esprits !



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Message  Monique Lun 04 Nov 2024, 1:43 pm

Vous dites, dans une autre objection :
« Pourquoi nous montrer, pourquoi agir ? Ce n’est plus nécessaire. Les mauvais sont en possession légale du pouvoir public. Le salut viendra de l’excès du mal. »

C’est là une fausse espérance, et, de plus, cette manière de penser et de parler n’est pas permise. Non, il n’est pas permis de rien attendre de l’excès du mal. Le mal ne produira jamais que le mal. Dieu sans doute laisse faire le mal parce qu’il sait qu’avec sa souveraine sagesse et sa toute-puissance il en tirera le bien. Mais nous, créatures, nous ne devons jamais faire fond sur l’excès du mal pour en espérer la sortie du bien. Pareil procédé n’est pas catholique.

Ce qui pourra contribuer à notre salut, ce n’est pas l’excès du mal, c’est ce que j’appellerai l'avènement du mal à la lumière; c’est bien différent. En effet, il est prouvé par l’expérience que le plein jour est funeste aux projets des mauvais, tout comme la lumière aux oiseaux de nuit. Or, en s’emparant du pouvoir ou de la puissance publique, il est arrivé que le mal s’est fourvoyé dans le grand jour, et j’affirme que c’est là ce qui le tuera1. Les peuples commencent déjà à se rendre compte des résultats des sociétés secrètes par leur avènement à la lumière. Le grand comte de Maestro a porté ce jugement prophétique: La Révolution de 89 et de 93 enfantera un monstre, et les peuples reculeront d’horreur. Nous y sommes, à cette époque du monstre!

Cela étant, quel est le devoir des catholiques? S’abstenir? Qu’ils s’en gardent. Mais puisque le mal s’est fourvoyé dans la lumière en prenant possession du pouvoir, les catholiques doivent avoir comme tactique, et se faire une obligation, d’augmenter, d’accumuler la lumière, de la rendre vengeresse, de la promener du haut en bas, et de long en large, du corps social, afin que le mal soit bien éclairé, et qu’on contemple le monstre ! Tout doit contribuer à cette clarté vengeresse :
réunions où l’on démasque la franc-maçonnerie ; publications populaires pour dire au peuple trompé :
« Mais regarde donc ! » vigoureuse organisation de la bonne presse qui atteigne les endroits les plus reculés. En un mot, dans ces terribles et dernières convulsions du mal révolutionnaire, il faut que l’immense clarté catholique soit la voix qui crie : Laissez passer la justice de Dieu !


1 « Tout ce qui commence sous terre est frappé de l'incapacité de vivre en plein jour et en plein air. » ( L a c o r d a i r e .)



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Message  Monique Mar 12 Nov 2024, 11:30 am

V


Si quelque hésitation était encore possible, ne devrait-elle pas s’évanouir devant la grande voix de Léon XIII, ordonnant le combat, et devant l’attitude du courageux Pontife qui, joignant l’exemple au commandement, s’est dressé, avec ses muscles de lion, avec sa plume qui vaut mieux que l’épée des Machabées, contre la franc-maçonnerie? Il vous appelle au feu, à l’action, au péril; que sa voix est pressante ! écoutez :
Comme un général d’armée, IL MONTRE CEUX QU'IL FAUT ATTAQUER :
« Il importe souverainement de démasquer, de traduire au grand jour leurs secrets conseils, afin que, après avoir ouvert les yeux sur leurs desseins, les catholiques sentent se réveiller l’ardeur de leurs âmes, et se décident à défendre ouvertement et intrépidement l’Église, le Pontife romain, c'est-à-dire leur salut 1. »

Il DÉCLARE LÉGITIME LA GUERRE CATHOLIQUE :
« Les biens de l’ordre le plus digne d'estime sont en péril ; pour les conserver il n’y a pas de fatigues qu’il ne faille endurer 2. »

Et encore :
« Cela semble incroyable, et pourtant cela est vrai :
nous en sommes à ce point en Italie d'avoir à redouter la perte même de la foi 1. »


IL CONDAMNE ET FLÉTRIT L’INERTIE :
« Jusqu’à présent, soit par inexpérience du nouvel état de choses, soit faute de s’être suffisamment rendu compte de l’étendue du péril, le courage de plusieurs dont on pouvait beaucoup attendre n’a pas paru se déployer avec toute l’activité et toute la vigueur que demandait le soutien d’une si grande cause.

Mais, maintenant que nous avons appris par expérience en quels temps nous sommes, rien ne serait plus funeste que de supporter avec une lâche inertie la malice des méchants qui jamais ne se lasse, et de leur laisser le champ libre pour persécuter l’Eglise jusqu’à pleine satisfaction de leur haine 2.

Et ces autres paroles :
« C’est pourquoi, après avoir secoué la négligence ou la torpeur qui aurait pu s’établir, que tous les bons embrassent la cause de la religion et de l’Eglise comme la leur, et qu’ils combattent fidèlement et avec persévérance pour elle. Il arrive trop souvent, en effet, que les méchants se confirment dans leur malice et dans la faculté de nuire, et même qu’ils s’en prévalent par l'inertie et la timidité des bons 3. »


1 Lettre Encyclique aux archevêques et aux évêques d'Italie (1882).
2 Encyclique sur les principaux devoirs des chrétiens (1890)

1 Lettre Encyclique aux évêques d'Italie (1890).
2 Ibid.
3 Lettre Encyclique aux évêques de Bavière.




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Message  Monique Sam 16 Nov 2024, 10:59 am

IL CONVIE SES FRÈRES LES ÉVÊQUES A FAIRE COMME LUI :
« Pour vous, Vénérables Frères, réveillez les endormis, stimulez les hésitants1. »

« Puisque l’ennemi ne se donne aucun relâche, le silence et l'inaction ne sauraient non plus nous convenir, ni à Nous, ni à vous 2. »

« Nous vous prions, Vénérables Frères, nous vous conjurons d’unir vos efforts aux Nôtres, et d’employer tout votre zèle à faire disparaître l’impure contagion du poison qui circule dans les veines de la société et l’infecte tout entière3.

IL RÉCLAME L’ÉLAN D’UNE GÉNÉREUSE AUDACE :
« Que tous les amis du nom catholique comprennent donc enfin qu’il est temps d’oser quelques efforts et de s'arracher à tout prix à une languissante insouciance, car on n’est pas plus promptement opprimé qu’en dormant dans une lâche sécurité. Qu’ils voient comment le noble courage de leurs ancêtres n’a connu aucune crainte ni aucun repos ; comment, par leurs infatigables travaux et au prix de leur sang, la foi catholique a grandi dans le monde4. »

Et encore, avec plus de force :
« Arraches à la franc-maçonnerie le masque dont elle se couvre et faites la voir telle qu’elle est5. »


1 Lettre Encyclique aux évêques d'Italie.
2 Lettre aux évêques d'Italie.
3 Lettre Encyclique aux patriarches, primats, archevêques et évêques
sur la Franc-maçonnerie.
4 Lettre aux évêques d'Italie.
5 Encyclique sur la Franc-maçonnerie.




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Message  Monique Dim 17 Nov 2024, 10:00 am

IL RECOMMANDE LA VERTU TACTICIENNE :
« La prudence de l'esprit! »
« Cette vertu nous apprend à garder un admirable tempérament entre la lâcheté qui porte à la crainte et au désespoir, et une présomptueuse témérité 1.


IL FÉLICITE CEUX QUI AURONT A SOUFFRIR :
« Si quelques vexations attendent nos fils dévoués, s’il leur faut soutenir le combat, qu’ils osent descendre dans l’arène ; un chrétien ne saurait souffrir pour une plus juste cause que pour préserver la religion d’être déchirée par les méchants. Car, si l’Eglise a engendré et élevé des fils, ce n’est pas pour qu’aux heures difficiles elle ne pût en attendre aucun secours, mais bien pour qu’à son repos et à d’égoïstes intérêts chacun préférât le salut des âmes et l’intégrité de la cause chrétienne2. »

IL EN APPELLE ENFIN A UNE IMMENSE COALITION :
« Que les gens de bien s’unissent donc, et forment une immense coalition de prières et d’efforts3. »

« QUOI QU'IL EN PUISSE ADVENIR4 ! »
a dit, en donnant ses ordres, le magnanime vieillard, dépositaire du feu sacré.

Acclamations donc, et obéissance, à cet athlète divin qui a sonné ainsi la charge contre la cité du mal !

Debout, toute la cité du bien ! Deux amours ont fondé deux cités ; l'amour de Dieu qui va jusqu'au mépris de soi, et sa cité est celle du bien; l'amour de soi qui va jusqu'au mépris de Dieu, et sa cité est celle du mal ;
La cité de l'amour de Dieu s’est rangée tout entière autour de son Pontife, contre la cité de l'amour de soi;
Debout ! voici poindre le jour, et c’est l’heure de marcher.


1 Encyclique sur les principaux devoirs des chrétiens.
2 Lettre aux évêques d'Italie.
3 Encyclique sur la Franc-Maçonnerie.
4 Ibid.




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Message  Monique Mar 19 Nov 2024, 9:17 am

VI


Notre marche eu avant qui, avec le même souffle qu’aux Croisades, n’en appelle pas à l’épée et à la lance
des chevaliers, n’a-t-elle pas, cependant, quelque part, un type, un modèle, qui soit sa force?

Oui, vraiment ; et ce type est si relevé, si exceptionnel, qu’il a eu sa figure sous l’ancienne Loi, avant d’avoir sa réalité sous la Loi nouvelle. Quel est-il ?
Voici, d’abord, la figure :

L’homme le plus fort qui ait paru en Israël, Samson, étant tombé entre les mains des Philistins, était devenu le captif des ténèbres : ses ennemis lui avaient arraché les yeux, et il était employé à tourner la meule. Dans une des réjouissances solennelles en l’honneur de leur dieu Dagon, les Philistins le font venir. Il est amené dans l’intérieur du temple, qui avait un toit plat. Là, il devient le jouet de ses ennemis, l’objet de leurs insultes et de leurs railleries les plus lâches. Le pauvre aveugle avait été placé, debout, entre deux colonnes. Il dit au jeune garçon qui le conduisait : Laissez-moi toucher les colonnes qui soutiennent toute la maison, afin que je m’appuie dessus et que je prenne un peu de repos. Or, la maison était pleine de monde; du toit plat qui formait terrasse, plus de trois mille personnes, dit la Bible, se divertissaient à le regarder par l’ouverture du milieu, et à le railler ; tous les princes des Philistins y étaient. Samson fait à Dieu cette prière suppliante :
Seigneur mon Dieu, souvenez-vous de moi; mon Dieu, rendez-moi maintenant ma force première. Prenant donc les deux colonnes sur lesquelles la maison était appuyée, tenant l’une de la main droite, et l’autre de la main gauche, il les secoue avec force, en disant :
Que je meure avec les Philistins! Et la maison s’écroule, l’écrasant avec l’immense assemblée :
glorieux holocauste de lui-même sur les cadavres de ses ennemis1 !


1 Livre deb Juges, chap. XVI.



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Message  Monique Mer 20 Nov 2024, 11:34 am

Telle fut la figure ; voici, maintenant, la réalité : Jésus-Christ, le Fort, ainsi que le nomme Isaïe, est venu pour sauver le genre humain ; mais les ténèbres obtiennent aussi, contre lui, une heure de puissance. On s’est emparé de lui, on ne lui a pas arraché les yeux, on ne le pouvait pas : Il était la lumière du monde !
On les lui a bandés dans le prétoire de Caïphe, et, là, il devient le jouet de ses ennemis :
on le bafoue, on l’abreuve d’outrages, on l’accable de coups. Mais la Passion a commencé par cotte exclamation de bravoure que
le Christ a adressée à ses disciples au jardin de Gethsémani, lorsqu’il a entendu les pas de ceux qui venaient le saisir : Surgite, eamus, Levez-vous, allons1 ! C’était l'attaque, la marche en avant ! Il étend ses deux bras sur la Croix, comme pour bien saisir à droite et à gauche les colonnes de l’empire du prince des ténèbres, il pousse un grand cri, et il meurt : et à l’instant, l’empire de Satan croule, renversé de fond en comble ; et peu après croule également le Temple de Jérusalem, renversé de fond en comble ; et peu après croulent également tous les temples du paganisme, renversés de fond en comble : rien ne peut plus lutter contre ces deux grands bras qui se sont étendus pour atteindre le mal et pour le détruire, à travers tous les espaces et tous les temps.

Il est facile de comprendre à présent notre genre de combat :
Nous aussi catholiques, nous sommes devenus, au soir des siècles, les captifs des ténèbres :
Notre Saint Père le Pape est leur prisonnier ; leurs scellés tiennent dans l’obscurité et dans un silence de mort un grand nombre de nos chapelles ; et la haine pousse l’atrocité jusqu’à arracher la foi à nos enfants dans les écoles, à nos infirmes et à nos malades dans les hôpitaux, ce qui équivaut à crever les yeux de leur âme, ils n’aperçoivent plus le ciel et leurs fins dernières ! Surgite, eamus, levez-vous, ô catholiques, allons! Au milieu des outrages dont on nous abreuve, des moqueries et des injustices dont nous sommes l’objet, mieux que Samson, comme le Christ, étendons nos bras :
les grands bras du peuple catholique !

Étendez vos bras, saintes religieuses, au fond des cloîtres, et versez des larmes suppliantes ;
Étendez vos bras, petits enfants dont l'innocence est si touchante ; vos petits bras étendus font trembler l’abîme !
Hommes valeureux de France, de Belgique, d’Allemagne, approchez vos bras des urnes qui contiennent à cette heure les destinées des peuples1 ;
Tous ensemble, allons 2 ! Et que le ciel accorde aux oreilles de nos enfants ou de leur postérité la faveur d’entendre un craquement gigantesque, ce craquement :
les colonnes de la Maçonnerie qui s’écroulent, renversées par l’offensive catholique ; la Révolution est finie, et le royaume de Dieu sur la terre est parsemé de ses décombres...


Le bureau de la ligue populaire pour l'Allemagne catholique :
Windthorst, ancien ministre d’Etat, président honoraire;
François B ra n d ts je u n e , manufacturier à Markiscli-Gladbach, premier président;
Charles Tkimborn, avocat à Cologne, second président ;
Abbé H i t z e , député au Reiclistag allemand et au Landtag prussien, secrétaire:
Dp Joseph Drammer , à Cologne, administrateur;
Jean E l k a n , banquier à Cologne, trésorier;
Le comte de B a l l e s t r e m , de Planovitz, en Silésie ;
Fritzen , conseiller, à Dusseldorf;
Le comte de Galen , à Dinklage;
Abbé Stamminoeb, à Würzbourg;
Stœtzkl , rédacteur, à Essen;
GRŒBER, conseiller de la cour, à Heilbronn;
Abbé Galland , à Munster;
Le comte H œ n sb ro ic h , château de la Haye, à Queldres ;
Dr L ie b e r, à Gamberg ;
Abbé O r t e r e r , à Freysing ;
Otto , rédacteur, à Créfeld ;
Abbé Porsch , à Breslau;
Le comte de Preissino , à Munich ;
M. Siben, à Deidesheim.

Les journaux catholiques de France ont, tous, rapporté, envié, cette marche en avant. Nous citerons le Nouvelliste de Lyon ;
Une union catholique s’impose plus que jamais en France. Assez de pays étrangers nous ont donné l'exemple.

Les catholiques d’Allemagne lançaient il y a quelques jours de Mayence au peuple catholique allemand le manifeste de la grande ligue populaire catholique contre le socialisme qui envahit toute la nation et contre la neutralité religieuse qui, là-bas comme chez nous, doit être le véhicule de l’irréligion d’abord et de l'athéisme ensuite. Derrière la signature de l’infatigable M. Windthorst se pressaient des signatures de négociants, d’avocats, de banquiers, de prêtres éminents.

Tous demandaientvà les lois de mai 1871 qui empêchaient les nominations ecclésiastiques; ils ont réduit Bismarck à la capitulation, et demain ils vont emporter de haute lutte, au grand jour des discussions du Reichstag, la rentrée des Jésuites. On compte avec eux parce qu’on les sait organisés, forts et irréductibles.
Eh bien, irréductibles, nous aussi nous le sommes dans nos consciences !
Ce qui nous manque, ce sont les chefs, c'est l’organisation, c’est le sentiment de notre force. Catholiques de France, organisez-vous...!


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Message  Monique Ven 22 Nov 2024, 10:23 am

CHAPITRE VIII


L' A T T A Q U E DE LA V É R I T É POUR D É L I V R E R LES LAÏQUES


I. Ordre donné par Léon XIII : « Arrachez à la Franc-Maçonnerie son masque. » — II. Perfidie de langage employée par les hommes de mal : le terne si chrétien et si noble de laïque usurpé par eux, pour masquer toutes leurs violences. Perfide et audacieuse démarcation qu'ils ont établie dans la société chrétienne : laïque?, cléricaux. — III. Attaque de la vérité : le terme de laïque doit être remplacé par celui d'apostat; et la démarcation à établir doit être celle-ci : catholiques, apostats. Justesse de ce langage et de cette démarcation. — IV. Réponse à l’objection des « inconvénients » qui peuvent en résulter. — V. Succès assuré de cette offensive. Preuves. — VI. Les laïques délivrés.


I

« Attaches à la franc-maçonnerie le masque dont elle se couvre et faites la voir telle qu'elle est. » Tel est l’ordre de Léon XIII1. Tous les évêques l’ont répété et ont porté les premiers coups.

De courageux publicistes y obéissent et arrachent tous les jours à la hideuse société son masque, en dévoilant ses dissimulations, ses perfidies, ses obscénités, ses cruautés et les effroyables périls où elle entraîne les âmes et la société civile.

Bravo à leur courage ! Il faudrait, si c’était possible, prendre le soleil dans son orbite et le plonger dans les profondeurs de cette dissimulation satanique.

La démasquer dans les faits est déjà un grand succès. Mais si l’on veut qu’il soit durable et qu’il finisse par être complet, il est de la dernière importance de la démasquer aussi dans le langage, dans les mots et les idées.

Arrachez-lui son masque; son vrai masque, celui qu’elle affectionne davantage, et aussi le plus dangereux, le voici : elle se couvre du nom de laïque pour proposer la série de ses abominables attentats, et les consommer tout à son aise.

C’est là ce qu’il faut absolument démasquer, en criant aux sages, comme aux simples : Mais comprenez donc !
En criant à toutes les mains catholiques : Arrachez un superbe bandeau royal, le beau nom de laïque. C’est là ce qu’il faut absolument démasquer, en criant aux sages, comme aux simples : Mais comprenez donc !
En criant à toutes les mains catholiques : Arrachez un superbe bandeau royal, le beau nom de laïque, à une ignoble figure qui le souille en s’en couvrant.


1 Lettre Encyclique de Notre Saint-Père le Pape Léon XIII, sur la Franc-Maçonnerie.



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Message  Monique Sam 23 Nov 2024, 1:13 pm

II


On n’a pas assez pris garde, en France, et ailleurs, à la manière dont les hommes de mal sont parvenus à envahir peu à peu toutes les avenues de la société. Leur habileté a été infernale.

Ils se sont emparés du langage, avant de s’emparer de vos écoles, ô catholiques, de vos hôpitaux, de vos palais de justice, de vos institutions.
Mais comment se sont-ils emparés du langage ?

En établissant une opposition perfide entre certains mots, certains termes, certaines idées, qui, jusqu’alors, avaient été employés et avaient vécu dans l’harmonie la plus fraternelle. Ils les ont désunis et opposés les uns aux autres. Voici la plus perfide de ces désunions et oppositions :

Personne n’ignore de quelle haute considération jouit, dans l’Eglise de Dieu, le mot laïque 1. De création et d’origine chrétiennes, ce mot désigne tous ceux qui ne font pas partie du clergé ; mais il signifie en même temps le quatrième élément essentiel de l’Eglise catholique. Il y a le Pape, il y a les Evêques, il y a les prêtres et les congréganistes, il y a les laïques. Dans sa magnifique et indissoluble unité, l’Eglise est tout cela. D’où il suit que les laïques sont une partie essentielle, considérable et indispensable de la société chrétienne ; bien plus, c’est pour eux, pour leurs besoins, que les Évêques, les prêtres et le Pape lui-même, c’est-à-dire le clergé, ont été institués ; sans eux, le clergé n’aurait pas sa raison d’être. Tel est dans sa variété et dans son unité le peuple chrétien : Pape, évêques, prêtres, laïques ; et c’est pour le peuple chrétien ainsi constitué que, la veille de sa Passion, Jésus-Christ a fait cette suprême et puissante prière : Je prie pour eux afin que tous ensemble ils ne soient qu’un, comme vous, mon Père, vous êtes en moi, et moi en vous... Je suis en eux, vous êtes en moi, qu’ils soient donc consommés dans l’unité et que le monde sache que vous m’avez envoyé et que vous les avez aimés comme vous m’avez aimé. 1

Eh bien, qu’ont imaginé les hommes de mal, les fils de ténèbres ?

Séparant ce que Dieu avait étroitement uni, ils ont opposé au clergé, c’est-à-dire au Pape, aux Evêques, aux prêtres, ils ont opposé les laïques, comme si les laïques n’avaient point place et fonction glorieuses dans l’Eglise de Jésus-Christ ; ils ont mis trente ans, quarante ans, à établir cette opposition dans les idées et dans les mots : laïque, d’une part, clérical, de l’autre ;
ou encore, séculier, d’une part, congréganiste, de l’autre ; ils ont entouré d’honneur les mots de laïque et de séculier, ils ont, au contraire, déversé le mépris et l’ignominie sur ceux de congrêganiste et de clérical ; et lorsque le venin a été suffisamment répandu au sein des populations sur les cléricaux et les congréganistes, alors ils ont dit : Chassons les cléricaux et les congréganistes de nos écoles, de nos palais de justice, de nos institutions ; chassons cette lèpre de partout ; et le peuple abusé
a laissé faire. L’invasion avait commencé dans les mots, dans les idées ; elle s’est achevée dans les institutions 2.
C'était logique.

Un profond penseur a fait cette réflexion qu’on ne saurait trop méditer : « Tant qu’un peuple est envahi dans son territoire, il n’est que vaincu ; mais s’il se laisse envahir dans sa langue, il est fini. » La langue d’un peuple, en effet, parce quelle exprime sa vie, sa pensée, son génie, son caractère, ses traditions, prime tous les autres biens naturels qu’il peut avoir, même ses champs et ses foyers. Elle est le suprême rempart de ce peuple, son Saint des Saints, son dernier sanctuaire : et plutôt que de le laisser profaner, il doit savoir succomber !
Dieu merci! la France n’a pas envie de finir, ni l’Italie non plus, ni l’Espagne, ni aucune patrie catholique. A la vitatité religieuse qu’elles déploient, il est apparent qu’elles ne reculeront devant aucun sacrifice pour se débarrasser, lentement peut-être, mais sûrement, de l’invasion accomplie dans leur sein par les fils de ténèbres ; et voilà pourquoi, c’est rendre service à la cause patriotique de toutes ces nations que de leur crier : Transportes, avant tout, la lutte dans le langage ;
Dans le langage, en appelant les choses par leurs vrais noms, et, pour cela, servez-vous d’une désignation qui éclaire et désabuse les pauvres populations trompées ;
Quelle désignation ?
Celle-ci : catholiques et apostats; catholiques, d’une part, apostats, de l’autre.
Ce sera l’attaque de la vérité ;
Ce sera remplir la recommandation expresse de Léon XIII : « Arrachez le masque aux hommes de mal. »


1 l'Eglise l’a tiré du mot grec qui veut dire peuple.
1 Saint Jean, XVII, 20-23.
2 Un de nos plus grands évêques, le cardinal Pie , signalait déjà, il y a trente ans, cette tendance subversive :
C’est l’arme à la mode chez le monde lettré de ce temps, c'est la ressource usitée de quiconque veut éluder pour soi l’obligation de croire, de parler et d’agir conformément à la religion révélée ; on répond gravement que l’on est laïque, et tout est fini. Puis, la confusion d’idées s’étendant du particulier au général, de l'individu à la nation, vous rencontrez des hommes, d’ailleurs sérieux, qui s’imaginent avoir résolu les problèmes les plus graves des temps modernes, tranché les cas de conscience les plus délicats de la société et du pouvoir, quand ils ont fait cette remarque magistrale : aujourd'hui l'Etat est laïque, le législateur est laïque, la morale est laïque, renseignement est laïque. » (Gard. Pie, Instruct. Synod).
Naguère, un autre prince de l'Église, le cardinal Langénieux, a jeté ce cri d'alarme :
« Les ravages accomplis au nom du laïcisme, dont nous sommes les témoins et les victimes, ne sont devenus possibles que parce que Terreur, habilement répandue par tous les moyens de propagande, a pénétré dans l'esprit public, et qu’après être descendue dans les masses, après avoir formé ce qu'on appelle l’opinion, elle se traduit enfin, comme toutes les doctrines subversifs, par des oppressions et par des violences.. Pour Notre part, en le constatant, Nous ne saurions assez protester contre l’abus étrange et coupable de ces mots d'Eglise et de laïques, qui ne tend à rien moins qu’à séparer les fidèles du clergé. Nous protestons au nom de la doctrine et au nom de l’histoire. » (Lettre pastorale du Gard. Langénieux, sur la dignité du peuple chrétien.)




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Message  Monique Dim 24 Nov 2024, 11:35 am

III


Catholiques, apostats. Cette désignation, cette démarcation, est claire, catégorique, comme l’est un coup de fléau dans une aire pour séparer le bon grain et la paille. J’ose affirmer qu’elle est la vraie, et qu’elle sera couronnée de succès.
Elle est la vraie.
En effet, qu’est-ce qu’un apostat ?

Dans le sens religieux du mot, un apostat signifie un chrétien qui a renié sa foi chrétienne. Qu’on soit prêtre, évêque, qu’on soit laïque, on devient apostat lorsqu’on rompt publiquement avec Jésus-Christ, lorsqu'on l’abandonne en le reniant. Si l’on dit à Jésus-Christ :
J’étais à toi, mais je ne suis plus à toi ; et si l'on pousse l’audace de la rupture jusqu’à l’excès, jusqu’à lui signifier : Va-l'en !... Va-t'en de ma demeure!
V a-t’en de mon pays! on est un apostat.

Un malheureux pécheur qui commet le péché mortel est un ennemi de Jésus-Christ, mais il n’est pas un apostat : car, s’il est infidèle aux promesses de son baptême, il tient cependant, dans le fond de son cœur, au lien de son baptême.
L’apostat, au contraire, regrette son baptême et dit au Christ : Entre toi et moi il n’y a plus rien de commun.

Etat épouvantable qui arrache les larmes et donne le frisson !

A la clarté de cette définition, je considère maintenant tous ces nombreux déserteurs qui, ayant passé des rangs de lumière du christianisme dans ceux pleins de ténèbres de la franc-maçonnerie, poursuivent de leur rage et de leurs coups, sans trêve ni merci, le Christ, l’Eglise, les institutions chrétiennes, les personnes chrétiennes ; je les considère et je dis : Le nom d’apostats est le vrai nom qui leur convient.

Payant d'audace, ils conduisent la lutte au nom du laïcisme ; c’est une duperie.
Comment ! ils ont abandonné publiquement Jésus-Christ, ils le vilipendent, ils le foulent aux pieds, et ils croient qu'il leur suffira de se nommer laïques, séculiers ! Ne profanez plus ces noms-là : il y a de saints laïques, il y a de pieux séculiers, et vous, vous êtes des apostats.

Halte-là dans votre perfidie de langage ! Eh quoi, vous détachez, pour le jeter au tombereau, le crucifix des murailles d’une école qui l’ont porté durant des années et des années, et vous appelez cela laïciser cette école ; ces murailles vous crient : Apostat, apostat !



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Message  Monique Mar 26 Nov 2024, 9:48 am

Vous osez déraciner d’un cimetière, de l’asile sacré des morts, la croix qui faisait descendre la paix sur les tombes, sur la tombe de votre aïeul et de votre mère, et vous appelez cela laïciser ce cimetière ; cette tombe et tout ce cimetière vous crient, avec des larmes qui suintent : Apostat !

Comment ! vous refusez à un pauvre malade qui va mourir, qui vous tend des mains suppliantes, qui se les tord de désespoir, vous lui refusez le prêtre qu'il demande pour pardonner à toute sa vie et bénir son dernier soupir, et vous appelez cela laïciser l’hôpital ; cet hôpital et la mort elle-même vous crient : Apostat cruel !
Voilà, voilà le seul nom qui leur convienne! Tous les autres noms sont des déguisements.

Par conséquent, contre leur fourberie audacieuse, la tactique de langage à adopter, la démarcation à établir, doit être celle-ci :
Ecole catholique — école apostate ;
Enterrement catholique — enterrement apostat ;
Hôpital catholique — hôpital apostat ;
Plus du tout cette perfide manière de parler : école laïque, école catholique ; car il y a d’excellentes écoles laïques, aussi bonnes que les congréganistes ; mais si Jésus-Christ a été chassé de cette école, elle est improprement nommée école laïque, sa vraie désignation est : école apostate.

Même, le nom d’athée est impropre ici, il ne suffit pas. On peut être athée sans, pour cela, avoir renié Jésus-Christ. Si on a eu le malheur d’être élevé sans religion et si on se complaît dans cet état monstrueux, on est athée, mais on n’est point apostat. Tandis que, pour la plupart des fourbes des loges maçonniques, ils ont connu Jésus-Christ, ils ont été comblés de ses bienfaits ; ils le vilipendent, ils piétinent sur lui ; leur noirceur, leur atrocité, sont plus noires, plus atroces que celles des athées : ce sont des apostats.

Or, des rangs des laïques, où ils se sont embusqués, comme les tigres dans les hautes herbes, ils doivent être chassés, et vigoureusement !



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Message  Monique Mer 27 Nov 2024, 11:08 am

IV


Prenez garde ! va nous objecter quelque esprit craintif ou même quelque bon cœur; en employant pareille désignation, et en traçant pareille démarcation, n’allez-vous pas irriter la haine ? et ne manquerez-vous pas à la charité?
Il faut répondre :

Que la haine en soit irritée, c’est bien possible. Mais l’Encyclique de Léon XIII ne nous fait-elle pas cette recommandation énergique : Arraches à la Franc-Maçonnerie le masque dont elle se couvre, et faites-la voir telle qu'elle est. — Arrachez! dit-il.

Quant à manquer à la charité, oh ! n’ayez pas cette crainte; nous n’y manquons pas, nous nous conformons au contraire à ce que prescrit l’Evangile.
Que dit l’Évangile ? Ceci :

« Que si voire œil vous est un sujet de scandale, arrachez-le et le jetez loin de vous : il vaut mieux pour vous que vous entriez dans la vie éternelle n’ayant qu’un œil, que d ’en avoir deux et être précipité dans le feu de l’enfer.

Que si votre pied vous est un sujet de scandale, coupez-le et le jetez loin de vous ; il vaut mieux pour vous que vous entriez dans la vie n’ayant qu’un pied, que d ’en avoir deux et être précipité dans le feu éternel 1.

Evidemment, c’est pour l’individu en danger de mort éternelle que cette recommandation est faite. Mais, immédiatement après, dans le verset qui suit, l’Evangile passant du scandale subjectif dont on souffre, à celui qu’on fait souffrir, ajoute :
Prenez bien garde de ne pas scandaliser, de ne pas pervertir, aucun de ces petits enfants, car je vous déclare que dans le ciel leurs anges voient sans cesse la face de mon Pères 2.

Cela étant, je vous le demande, notre œil n’est-il pas scandalisé de la vue et du support de cette école d’où l’on a enlevé le crucifix aux murailles, pour le jeter au tombereau? Vous parlez de ménagement :
est-ce que cette monstrueuse école sans Dieu, contre Dieu, n’est pas pour nous l'oeil qui nous est sujet de scandale? Le pied de nos petits enfants n’est-il pas menacé et entouré d’embûches dans cette école où il n’est plus permis de parler de Dieu, où il n’y a plus par conséquent de sanction morale? Cette école, nous ne pouvons pas encore l’arracher, ni la couper, la cognée de saint Jean Baptiste  nous manque 1 ; mais du moins, nous la flétrirons de la note qui lui convient : École apostate !
Le Seigneur, tirant vengeance des anciennes turpitudes, se glorifie ainsi dans la Bible : J’ai découvert Esaü. J'ai mis au jour ce qu'il tenait de plus caché, et il ne pourra plus demeurer secret 2 ; Esaü est le type des pervers et de leurs noirs complots ; Humble fils de Jacob, je me féliciterais, si, pour le salut du peuple chrétien, je contribuais à arracher à l’Esau des loges maçonniques le masque dont il couvre ses turpitudes.


1 Saint Matthieu, XVIII, 8, 0.
2 Ibid., 10.
1 Sain t Jean Baptiste disait aux Pharisiens et aux Sadducéens : Race de vipères, qui vous a appris à fuir la colère qui doit tomber sur vous?... La cognée est déjà mise à la racine des arbres, ( Saint Matt . , III ,7, 10. )
2 Jérémie , XLI9 , 10.





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Message  Monique Jeu 28 Nov 2024, 1:40 pm

V


Elle obtiendra plein succès :
C’est le résultat qu’il faut fermement espérer de cette désignation, de cette démarcation.
Précisons bien. La désignation à employer, la démarcation à établir, doit donc être celle-ci : catholiques — apostats. Dans son emploi pour les institutions (car c’est surtout pour les institutions qu’il faut l’employer) elle rencontre déjà, hélas ! les applications suivantes :
Ecole catholique — école apostate ;
Hôpital catholique — hôpital apostat ;
Enterrement catholique — enterrement apostat.

Or, je prétends et ne crains pas de prédire qu’un pareil langage clair, net, obtiendra succès de deux manières :
d’épouvante, contre les hommes de mal; de délivrance, pour le pauvre peuple.

Succès d'épouvante contre les hommes de mal :
Qui n’a remarqué l’effet qu’a toujours produit le stigmate d’un nom honteux, d’un nom auquel est attaché le mépris? Il rend timide, il force à se cacher, à disparaître. Quand quelqu’un, par exemple, est convaincu d’être un Judas, il se cache. Oui, la prononciation d’un nom qui a un stigmate oblige celui qui le porte ou qui le mérite à rabattre de son audace. En preuve de cette timidité, qu’on me permette un souvenir de famille. Durant dix-neuf siècles, les fils d’Israël ont courbé la tète, la tenant tremblante sous le mépris qui était attaché au nom de juif; mais aujourd’hui que la société a pris à tâche de les réhabiliter, ils sentent eux-mêmes qu’ils n’arriveront sûrement à cette réhabilitation qu’autant qu’ils effaceront, avant tout, du langage, la note d’infamie. Voilà pourquoi ils veulent, ils exigent, qu’on les appelle, non plus juifs mais israélites. Vous donc, catholiques, qui êtes la noblesse du monde, les fils de lumière, les fils du Dieu vivant, si vous voulez retrouver la fierté qui vous convient et faire rentrer les hommes de mal dans la basse timidité qui leur convient aussi, foudroyez-les et foudroyez leurs institutions du nom d’apostats, de renégats.

A ce nom, vous les verrez pâlir, se troubler. Se sentant découverts comme oiseaux de nuit, ils fuiront, comme eux, vers les ténèbres !



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Message  Monique Dim 01 Déc 2024, 9:58 am

Donc succès d’épouvante contre les hommes de mal ; également, succès de lumière et de délivrance auprès du pauvre peuple.

Le pauvre peuple, le bon peuple, il est trompé ; on a abusé de lui, il est, de nouveau, assis dans les ombres de la mort. Il se dit : « École laïque, mais elle peut être bonne ! » Il la croit bonne, et il a raison, puisqu’il est lui-même laïque, et qu’il se sent encore de la conscience. — « Enterrement laïque ; » cet adjectif indécis, ombreux, lui dérobe l’épouvantable justice de l'éternité. — Il faut donc une désignation qui arrache le rideau, qui arrache le masque, comme dit Léon XIII, qui fasse fuir les ombres de la mort entassées autour du peuple, et le nom d’apostat est ce glaive de lumière et de vérité ! Au peuple, il ne faut pas de dissertation, il faut des mots qui perforent, des formules en raccourci, comme le morceau de pain est le raccourci de tous ses pauvres repas1 ! Si vous lui dites :
enseignement apostat, enterrement apostat — enseignement catholique, enterrement catholique; du premier coup, il verra où est, d’une part, le venin, où est, d’autre part, le bon lait ; où est, d’une part, l’affreux ver du tombeau qui ne doit jamais mourir, et où est, d’autre part, la gloire de la résurrection.

Devant des mots nets comme ceux-là, tout le christianisme et tout l'antichristianisme se révèlent à la pensée de n’importe qui. On est tenu de choisir. Et je vois d’ici une bonne femme du peuple répondant carrément, à propos de son petit garçon ou de sa jeune fille : Non, ils n’iront pas à l’école apostate ; tandis que devant cette désignation « école laïque » la pauvre femme sera indécise, et finira par céder, surtout s’il y a des grecs qui apportent des présents...

Il est donc à souhaiter qu’on s’entende entre catholiques et entre nations catholiques pour que, dans le journalisme, dans la presse, dans les discours, dans la manière de parler, on se serve de la démarcation catégorique, et qu’on chasse du langage la perfidie que les, hommes de mal se sont audacieusement permise, comme on chasse d’un territoire l'invasion qui le déshonore !

Ce sera la vraie manière de démasquer les francs-maçons. « Vous êtes démasqués, a-t- on dit, vous n’êtes plus à craindre. »

Ce sera faire cesser le dualisme trompeur qu’on a introduit dans la société : laïques, cléricaux. Pauvres laïques, nobles laïques, bien-aimés laïques, on s’est servi de vous contre l’Eglise, et vous appartenez, certes, à l’Eglise ; vous en formez la plus intéressante et la plus imposante portion. Aidez-nous à refouler les apostats chez eux, dans leurs demeures de hiboux, dans leurs repaires de serpents ; et qu’une multitude d’institutions laïques, dégagées, chantent avec nous le cantique de la délivrance, et de la reconnaissance à Léon XIII !


1 Le poète dit avec raison : L’homme est enfant : un rien le frappe, un rien va le distraire aussi. Il faut l'instruire en raccourci, ou son attention échappe.



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Message  Monique Lun 02 Déc 2024, 11:29 am

VI


Quand le Christ descendit aux Enfers, il dut se passer une scène indescriptible ; le Livre sacré lui-même a renoncé à la description.

Les Justes qui avaient vécu jusqu’alors étaient au pouvoir des Enfers, mais ne leur appartenaient pas.
Tout à coup, cette annonce retentit : Le Christ! Et les portes du noir abime volèrent en éclats.

« Mes justes, mes enfants !
— Jésus ! »


Et des millions de bras se tendirent vers le Libérateur. L’Enfer rendit sa proie, il ne garda que les réprouvés. Quelque chose d’analogue sera le résultat de l’attaque catholique:
Les laïques, depuis bientôt un siècle, sont au pouvoir des souterrains maçonniques, mais ne leur appartiennent pas.
Que l’éclair de la vérité y pénètre plus acéré que le glaive :
« Mes laïques, mes fidèles, mes enfants !
— Jésus notre bon Maître ! Eglise catholique notre sainte mère ! »


Ce sera la joie de la délivrance, la fin de la perfidie de langage.
Souterrains maçonniques, rendez les laïques qui ne sont pas à vous, mais gardez les apostats qui vous
appartiennent !



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Message  Monique Jeu 05 Déc 2024, 4:11 pm

CHAPITRE IX


 L’ATTAQUE DE L’ AMOUR POUR RÉSOUDRE LA QUESTION SOCIAL


1. L’amour parti en guerre contre les adversaires du salut social. — II. Le premier adversaire est le vice ; ses débordements et son impudence dans nos temps. L’amour pénètre successivement dans tous ses retranchements, s'en empare, et fait régner la paix et l'honneur là où pesaient la tyrannie et le désespoir. — III. Le deuxième adversaire du salut social est la misère exaspérée. Motifs anciens et motifs nouveaux d'exaspération chez les travailleurs et les indigents. L’amour est assuré d'en venir à bout : 1° par la douceur : exemple de douceur et de courage donné par l’amour au milieu des spoliations iniques dont il est lui même la victime ; par le désintéressement : l'amour fait appel aux hommes désintéressés qui, dans toutes les crises sociales, ont été les sauveurs; grave débat entre les patrons et les travailleurs, éclairé par ce qui se passa autrefois entre le roi Roboam et les travailleurs d'Israël ; 3° par le don de soi : champ-clos du dévouement entre la charité chrétienne et la bienfaisance laïque ; la misère laissera tomber son exaspération entre les bras de la charité. — IV. Le troisième adversaire du salut social est l'apostasie. Dernier mot qui la caractérise : elle n’aime plus. Lutte suprême que l'amour engagera contre elle en lui opposant sa fixité. Histoire douloureuse et sublime de cette fixité; ses triomphes; le soleil arrêté au firmament par Josué, et l’amour arrêté et fixé par les juifs dans un midi éternel et vainqueur.


I


Il y a une question sociale, ce qui signifie que le salut de la société est en question. En arriver là après vingt siècles de bienfaits du christianisme, n’est ce pas, pour les nations de l’Europe une honte, et, aussi, une preuve que, depuis un certain temps, elles font fausse route, et, enfin, un avertissement que l’amour doit électriser le courage de ceux qui veulent concourir avec le Dieu des miséricordes au salut de la société? Léon XIII a dit ce mot consolateur:
« Il est de toute nécessité que Dieu intervienne et que, se souvenant de sa miséricorde, il jette un regard compatissant sur la société humaine1. »

Lorsque, écartant les demi-vérités et les demi-mesures, on va droit à ce qui met en danger la société, on rencontre d’abord la perfidie de langage que nous avons signalée et démasquée au chapitre précédent ; mais on rencontre ensuite trois adversaires du salut social, qu’on doit classer ainsi :
Le vice — l’ancien vice — mais dont les débordements, aujourd’hui, n’ont plus de retenue ;
La misère qui joint, à ses murmures habituels, l’exaspération ;
L’apostasie, adversaire nouveau et terrible, formidable : ce que nous en avons fait connaître tout au long de ce livre le démontre surabondamment.

Les hostilités du vice, de la misère exaspérée, de l’apostasie, ne sont-elles pas visibles à tous les regards, avec leurs proportions gigantesques ? Or, dans les démêlés presque inextricables qui ont commencé entre la société et ces adversaires actifs, quelle est l’arme défensive et offensive qui est conseillée aux enfants de Dieu? Est-ce le glaive, est-ce le salpêtre? Non, certes. Nous sommes à une heure de l’histoire du monde où la sentence prononcée par l’Homme de douleurs au jardin de Gethsémani trouvera plus que jamais sa justification saisissante :
Remets ton épée dans son fourreau, car tous ceux qui; prendront l'épée périront par l'épée1.
Quel est donc, avec la vérité vengeresse et libératrice, leur autre moyen d'attaque?
L’amour ou la charité!

La vérité n’est pas, seule, guerrière et libératrice ; l’amour se plaît aussi à partir en guerre.

En effet, les Docteurs de l’Eglise, en particulier saint Thomas d’Aquin, ont fait, sur la charité ou l’amour surnaturalisé par la grâce, cette belle remarque :
L’amour a ce privilège qu’il force celui qui aime à sortir de soi, à abandonner ses étroites limites, pour se porter dans l’objet aimé, amantem transfert inamatum. Lorsqu’on aime, l’âme sort en quelque sorte de son château fort pour se porter à la conquête de l’objet aimé. Le langage populaire, toujours si exact et si précis, a exprimé cela dans un seul mot :
les transports de l’amour. L’amour transporte, il déplace; il fait partir eu guerre un cœur qui devient assiégeant, qui alors la charité est assiégeante, elle est conquérante.
Voilà notre entrée en campagne à nous catholiques !
Nous défions nos adversaires de trouver à redire à notre armure.


1 Encyclique sur les principaux devoirs des chrétiens.
1 Saint Matthieu , XXVVI, 52.


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Message  Monique Ven 06 Déc 2024, 1:07 pm

II



La charité est partie en guerre : en guerre d’amour.
Le premier adversaire qu’elle rencontre est le vice.
Le vice a une retraite où il se tient enfermé et se
dissimule : c’est la honte.

En effet, lorsqu’on a le malheur de commettre le mal, on éprouve aussitôt le sentiment de la honte. D’où provient ce sentiment? Il vient de ce que notre âme, souffle de Dieu, a été créée avec une telle distinction, possède une telle beauté originelle, une telle ressemblance avec les anges que, dès qu’on a fait rupture avec cet ordre de choses élevé et céleste pour pactiser, en bas, avec les noirceurs et les ignominies du péché, sur le-champ on a honte. Notre âme, si vive, si enjouée dans l’instant qui précédait la faute, se replie éperdue dans la confusion. Elle cherche au dedans d’elle-même une retraite impénétrable, et la trouve. C’est comme une mansarde intérieure, un réduit, composé de silence, d’oubli, de dissimulation aux yeux de tous et même à ses propres yeux ; et c’est là qu’elle gîte et souffre.

C’est là, aussi, que la charité, chrétienne avait l’habitude de la découvrir. La charité, allant à la recherche de ce qui soufre, devinait bientôt la pauvre honteuse et s’ingéniait, par des persuasions aussi délicates que tendres, à la faire sortir de son état, de son réduit. La plupart du temps, elle réussissait : l’âme revenait à la lumière et à la confiance. Mais aujourd’hui, cette victoire n’est plus aussi facile. Pourquoi donc ?

Un écho des Loges l’explique :
L’impiété sectaire, s’adressant à chaque individu, lui dit : « Ecoute ! Tu as pu commettre une faute secrète, une série de fautes ; mais tu es un homme ; nous sommes dans le siècle des droits do l’homme, et, comme homme, tu as toujours le droit d’être fier ! »

A ce langage, le vice, jusqu’alors tremblant et honteux, devient impudent. Le réduit de la honte se transforme en donjon de guerre. Aussi bien, on rencontre à chaque pas des hommes qui ont de la pourriture au cœur, et qui la dissimulent et la protègent avec des yeux imperturbables, un front altier, des gestes superbes : impudence communiquée et communicative !



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Message  Monique Lun 09 Déc 2024, 11:35 am

Par le côté de la honte, la victoire ou la conquête d’une pauvre âme vicieuse est donc devenue très difficile à la charité. Mais il reste, heureusement, un autre côté par lequel la sublime conquérante va forcer le passage :
Un soir, un matin, parfois même au moment où l’homme est le plus misérable, après qu’à une accumulation de fautes il en a ajouté une dernière, un tourment subit se fait sentir en lui, ce tourment :
le besoin de la paix; oh ! la paix! Cette impression inattendue lui arrive comme un patrimoine en réserve, que la Providence, mère admirable, a caché dans le cœur de son enfant, pour le lui révéler après qu’il a tout gaspillé. La paix, le besoin de la paix :
cette vision fait tressaillir même les âmes les plus perverses !

« Que demandez-vous? disait, un soir, le frère portier d’un couvent à un inconnu qui se présentait dans les ténèbres;
— Je demande la paix, »
répond avec un sanglot le grand poète, et il entre. C’était Dante, et c’est l'histoire du cœur humain !

Malaise du remords, besoin du pardon, soif de la paix, de la paix avec Dieu et de la paix avec soi-même, oh! bénie soit l'heure, si attardée soit-elle, où ce tourment se fait sentir à un cœur! Ouvre-toi, cœur de l’homme ; hospitalité pour cet envoyé du ciel !

C’est également l'heure propice aux desseins de la charité. Elle s’avance, sous les traits d'un bon prêtre; passant à travers les obstacles, elle coupe les lignes de bataille de l’impiété sectaire, et, se présentant à l’improviste dans la demeure d’un désespéré, elle lui murmure d’une voix douce et basse :
« C’est moi, mon fils! Je m’appelle le Pardon des péchés :
si les eaux de l'Océan devaient tarir, moi, Pardon des péchés, je ne tarirai jamais. »




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Message  Monique Jeu 12 Déc 2024, 8:10 am

Alors, entre l’âme pécheresse émue et l’intarissable charité, s’engage le dialogue suivant :
— L’âme pécheresse dit : « Mes fautes sont trop nombreuses! j ’ai offensé Dieu si fréquemment qu'il m’est impossible d’en dire le nombre; il est impossible aussi que Dieu me pardonne. »

— La charité répond : « Vous n’en savez pas le nombre : tranquillisez -vous ; Dieu le sait pour vous le pardonner. Ce nombre lui est connu, comme lui est connu celui des flocons de neige. Or il est écrit dans les divines Ecritures :
Lorsque vous aurez le sincère regret de vos péchés, alors même qu’ils seraient comme l'écarlate, ils deviendront blancs comme la neige1. »


— L’âme pécheresse reprend : « Non seulement mes fautes sont trop nombreuses, mais elles sont épouvantables. »

— La charité répond : « Sont-ce les misères qui doivent vaincre les miséricordes? Ne sont-ce pas plutôt les miséricordes qui sont avides de vaincre les misères ?
Épouvantables! dites-vous, en parlant de certaines fautes; mais voici le sang de Jésus-Christ qui vient dire à vos fautes : J’ai été versé pour vous couvrir, disparaissez! »


1 Isaïe, I, 18.



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Message  Monique Hier à 9:13 am

— L’âme pécheresse se rejetant sur l’état social, objecte encore : « J'appartiens aux sociétés secrètes ; j’ai fait des serments. »

— La charité répond : « Les serments de votre baptême et de votre première communion priment ceux que vous avez eu l’imprudence de faire auprès des sociétés secrètes ; ils les rendent nuls. Mais afin de vous rassurer complètement, l’Église, qui a reçu de Dieu tout pouvoir, vous relève de vos engagements sinistres. Tenez-vous tranquille, elle prend tout sur elle! »

— L’âme pécheresse objecte une dernière fois :
« Mais alors, mon Père, pour cette vie révoltée et ignominieuse qui a été la mienne, vous me donnerez une pénitence rigoureuse et réparatrice : rien ne me coûtera. »

— La charité répond : « Mon fils, vous direz trois fois de tout votre cœur :
O Jésus-Christ, je vous aime! »


Le dialogue avait pris fin. L’âme pécheresse, poursuivie dans tous ses retranchements, s’était rendue : elle était la prisonnière de l’amour.

Alors retentit, comme une mélodie du ciel, cette parole :
Vos péchés vous sont remis, allez en paix.
En effet, des torrents de paix inondaient délicieusement cette âme !...



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