La règle de la Foi
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Re: La règle de la Foi
55. L'autorité des Pères. Elle comporte des degrés, d'après le titre qu'ils ont à être écoutés. On en peut distinguer trois :
a) Un Père peut parler comme docteur privé et exposer son opinion personnelle; cette opinion vaut précisément ce que valent les raisons qui l'appuient.
b) Un Père peut parler comme témoin de la foi commune de son temps ; son autorité est alors celle d'un témoin historique humain. À ce titre, l'autorité des Pères ne diffère pas spécifiquement de celle des écrivains ecclésiastiques, voire des hérétiques ou des païens, qui peuvent nous apporter l'écho fidèle de la croyance de leurs contemporains. Il est clair toutefois que la probité des Pères, leur connaissance intime des choses religieuses en fait d'ordinaire des témoins spécialement autorisés. De ce témoignage historique humain des Pères on peut déjà tirer une preuve certaine en faveur de la vérité divine révélée. En effet, s'il est prouvé historiquement que tel dogme faisait partie de la foi universelle de l'antique Église, il suffit, ce dogme est vraiment révélé de Dieu.
c) Un Père enfin peut parler comme docteur officiel, chargé d'enseigner dans l'Église, comme membre de ce Magistère à qui le Christ a promis son assistance perpétuelle. C'est de ce rôle et de cette autorité proprement théologique qui appartient aux Pères que nous traitons ici. Ils ne sont pas seulement des témoins, des rapporteurs de ce que l'Église antique a cru ; ils sont des maîtres authentiques, gardiens officiels du dépôt de la foi, chargés de nous apprendre ce que nous devons croire. Il faut donc écouter les Pères, non seulement quand ils nous redisent la foi explicite et claire de leur temps, mais encore lorsqu'ils travaillent à éclairer ce qui était encore obscur, à dégager ce qui était encore implicite, lorsqu'ils développent les richesses intimes du dogme et le font progresser. Tel fut, par exemple, le rôle d'Athanase pour déclarer le dogme de l'Incarnation, d'Augustin pour la Grâce.
56. Le commun accord des Pères sur une doctrine touchant la foi ou…
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
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Re: La règle de la Foi
56. Le commun accord des Pères sur une doctrine touchant la foi ou les mœurs est une preuve certaine de sa vérité divine.
EXPLICATION DES TERMES. Pour que l'argument tiré des Pères soit valable, deux conditions sont nécessaires : que les Pères soient d'accord et qu'il s'agisse de la foi ou des mœurs.
1. Pour qu'il y ait « commun accord », l'unanimité absolue n'est pas exigée, mais l'unanimité morale. Donc le désaccord de quelques Pères, le silence de plusieurs n'empêche pas le commun consentement. Il n'est pas nécessaire non plus que cet accord ait existé et apparaisse dès les origines : telle question n'a pas été agitée pendant des siècles, les anciens Pères se taisent donc à son sujet. D'autre part, quand une question a commencé à être examinée, il a pu d'abord s'élever des nuages. Tant que les obscurités n'ont pas été dissipées, que les expressions n'ont pas été exactement précisées, le désaccord a pu subsister. Il suffit qu'ensuite, lorsque les controverses se sont éteintes, l'accord moralement unanime soit constaté.
2. Il doit s'agir d'une doctrine concernant la foi ou les mœurs, donc qui rentre dans l'objet du magistère tel qu'il a été déterminé ci-dessus (nn. 27 à 40). Hors de cet objet, l'autorité des Pères ne s'impose pas.
NOTE DE LA PROPOSITION. La proposition est de foi ; elle a été définie, au moins partiellement, dans le cas du commun accord des Pères interprétant l'Écriture : « Renouvelant le décret du Concile de Trente (sess. IV), nous déclarons que son intention a été qu'en ce qui concerne la foi ou les mœurs, on tienne pour véritable sens de l'Écriture celui qu'a tenu et tient notre sainte Mère l'Église... Il n'est donc permis à personne d'interpréter la sainte Écriture contre ce sens ou contre le consentement unanime des Pères » (Concile du Vatican, Sess. III, ch. 2).
ADVERSAIRES. Ce sont tous ceux qui refusent d'admettre la Tradition comme source de la révélation spécialement; les Protestants: « Mille Cypriens, mille Augustins, écrivait Luther, n'ont aucune valeur s'ils ne concordent avec la parole éternelle de Dieu » ; et encore : « Nous étudions les écrits des Pères, mais en nous souvenant toujours que tout en eux est à nous, et doit nous servir, non nous dominer » (voir aussi n. 7).
PREUVES…
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Louis- Admin
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Re: La règle de la Foi
PREUVES. Le Magistère ecclésiastique est infaillible ; or les Pères, quand ils enseignent d'un commun accord la vérité révélée, sont identiquement le Magistère ecclésiastique. Ne sont-ils pas la voix même de l'Église enseignante ? De leur vivant, presque tous furent évêques, donc maîtres authentiques de la doctrine; tous enseignèrent publiquement, au vu et au su de l'Église, en son nom et avec son approbation ; d'un mot, ils étaient se[s] représentants. Après leur mort, l'Église non seulement les a approuvés, mais les a montrés comme des guides qu'il faut suivre. Le Magistère vivant reconnaît en eux ses porte-parole, et dans leur parole, celle de Dieu : la Tradition divine.
Aussi les Conciles et les Papes en appellent-ils fréquemment au consentement des Pères comme à la règle de la foi : « Nous confessons, dit le second Concile de Constantinople (cinquième œcuménique), que nous gardons et prêchons la foi donnée, dès le début, par notre grand Dieu et Sauveur J.-C. aux saints Apôtres, prêchée par eux dans le monde entier ; foi que les saints Pères aussi ont confessée, expliquée, transmise aux saintes Églises, et en particulier ceux qui sont réunis dans les quatre saints Conciles [œcuméniques précédents] » (T. 132). Le concile de Latran, tenu sous Martin Ier, en 649, déclare: « Si quelqu'un ne confesse pas réellement et vraiment, en parole et de cœur, jusqu'à la dernière lettre, selon les saints Pères, tout ce qui a été transmis par la sainte Église de Dieu et aussi par les saints Pères et les cinq vénérables conciles œcuméniques, qu'il soit condamné » (T. 137).
Les Pères eux-mêmes ont fait la théorie de cet argument du « commun accord »…
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Louis- Admin
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