La règle de la Foi

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Message  Louis Dim 20 Oct 2024, 5:35 am


55. L'autorité des Pères. Elle comporte des degrés, d'après le titre qu'ils ont à être écoutés. On en peut distinguer trois :

a) Un Père peut parler comme docteur privé et exposer son opinion personnelle; cette opinion vaut précisément ce que valent les raisons qui l'appuient.

b) Un Père peut parler comme témoin de la foi commune de son temps ; son autorité est alors celle d'un témoin historique humain. À ce titre, l'autorité des Pères ne diffère pas spécifiquement de celle des écrivains ecclésiastiques, voire des hérétiques ou des païens, qui peuvent nous apporter l'écho fidèle de la croyance de leurs contemporains. Il est clair toutefois que la probité des Pères, leur connaissance intime des choses religieuses en fait d'ordinaire des témoins spécialement autorisés. De ce témoignage historique humain des Pères on peut déjà tirer une preuve certaine en faveur de la vérité divine révélée. En effet, s'il est prouvé historiquement que tel dogme faisait partie de la foi universelle de l'antique Église, il suffit, ce dogme est vraiment révélé de Dieu.

c) Un Père enfin peut parler comme docteur officiel, chargé d'enseigner dans l'Église, comme membre de ce Magistère à qui le Christ a promis son assistance perpétuelle. C'est de ce rôle et de cette autorité proprement théologique qui appartient aux Pères que nous traitons ici. Ils ne sont pas seulement des témoins, des rapporteurs de ce que l'Église antique a cru ; ils sont des maîtres authentiques, gardiens officiels du dépôt de la foi, chargés de nous apprendre ce que nous devons croire. Il faut donc écouter les Pères, non seulement quand ils nous redisent la foi explicite et claire de leur temps, mais encore lorsqu'ils travaillent à éclairer ce qui était encore obscur, à dégager ce qui était encore implicite, lorsqu'ils développent les richesses intimes du dogme et le font progresser. Tel fut, par exemple, le rôle d'Athanase pour déclarer le dogme de l'Incarnation, d'Augustin pour la Grâce.

56. Le commun accord des Pères sur une doctrine touchant la foi ou…

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Message  Louis Dim 27 Oct 2024, 5:32 am



56. Le commun accord des Pères sur une doctrine touchant la foi ou les mœurs est une preuve certaine de sa vérité divine.

EXPLICATION DES TERMES. Pour que l'argument tiré des Pères soit valable, deux conditions sont nécessaires : que les Pères soient d'accord et qu'il s'agisse de la foi ou des mœurs.

1. Pour qu'il y ait « commun accord », l'unanimité absolue n'est pas exigée, mais l'unanimité morale. Donc le désaccord de quelques Pères, le silence de plusieurs n'empêche pas le commun consentement. Il n'est pas nécessaire non plus que cet accord ait existé et apparaisse dès les origines : telle question n'a pas été agitée pendant des siècles, les anciens Pères se taisent donc à son sujet. D'autre part, quand une question a commencé à être examinée, il a pu d'abord s'élever des nuages. Tant que les obscurités n'ont pas été dissipées, que les expressions n'ont pas été exactement précisées, le désaccord a pu subsister. Il suffit qu'ensuite, lorsque les controverses se sont éteintes, l'accord moralement unanime soit constaté.

2. Il doit s'agir d'une doctrine concernant la foi ou les mœurs, donc qui rentre dans l'objet du magistère tel qu'il a été déterminé ci-dessus (nn. 27 à 40). Hors de cet objet, l'autorité des Pères ne s'impose pas.

NOTE DE LA PROPOSITION. La proposition est de foi ; elle a été définie, au moins partiellement, dans le cas du commun accord des Pères interprétant l'Écriture : « Renouvelant le décret du Concile de Trente (sess. IV), nous déclarons que son intention a été qu'en ce qui concerne la foi ou les mœurs, on tienne pour véritable sens de l'Écriture celui qu'a tenu et tient notre sainte Mère l'Église... Il n'est donc permis à personne d'interpréter la sainte Écriture contre ce sens ou contre le consentement unanime des Pères » (Concile du Vatican, Sess. III, ch. 2).

ADVERSAIRES. Ce sont tous ceux qui refusent d'admettre la Tradition comme source de la révélation spécialement; les Protestants: « Mille Cypriens, mille Augustins, écrivait Luther, n'ont aucune valeur s'ils ne concordent avec la parole éternelle de Dieu » ; et encore : « Nous étudions les écrits des Pères, mais en nous souvenant toujours que tout en eux est à nous, et doit nous servir, non nous dominer » (voir aussi n. 7).

PREUVES

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Message  Louis Sam 02 Nov 2024, 5:33 am


56. (suite)

PREUVES. Le Magistère ecclésiastique est infaillible ; or les Pères, quand ils enseignent d'un commun accord la vérité révélée, sont identiquement le Magistère ecclésiastique. Ne sont-ils pas la voix même de l'Église enseignante ? De leur vivant, presque tous furent évêques, donc maîtres authentiques de la doctrine; tous enseignèrent publiquement, au vu et au su de l'Église, en son nom et avec son approbation ; d'un mot, ils étaient se[s] représentants. Après leur mort, l'Église non seulement les a approuvés, mais les a montrés comme des guides qu'il faut suivre. Le Magistère vivant reconnaît en eux ses porte-parole, et dans leur parole, celle de Dieu : la Tradition divine.

Aussi les Conciles et les Papes en appellent-ils fréquemment au consentement des Pères comme à la règle de la foi : « Nous confessons, dit le second Concile de Constantinople (cinquième œcuménique), que nous gardons et prêchons la foi donnée, dès le début, par notre grand Dieu et Sauveur J.-C. aux saints Apôtres, prêchée par eux dans le monde entier ; foi que les saints Pères aussi ont confessée, expliquée, transmise aux saintes Églises, et en particulier ceux qui sont réunis dans les quatre saints Conciles [œcuméniques précédents] » (T. 132). Le concile de Latran, tenu sous Martin Ier, en 649, déclare: « Si quelqu'un ne confesse pas réellement et vraiment, en parole et de cœur, jusqu'à la dernière lettre, selon les saints Pères, tout ce qui a été transmis par la sainte Église de Dieu et aussi par les saints Pères et les cinq vénérables conciles œcuméniques, qu'il soit condamné » (T. 137).

Les Pères eux-mêmes ont fait la théorie de cet argument du « commun accord »…

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Message  Louis Sam 09 Nov 2024, 5:56 am


56. (suite)

PREUVES. (suite)

Les Pères eux-mêmes ont fait la théorie de cet argument du « commun accord ». Saint Augustin opposait à l'hérétique Julien d'Éclane le consentement des Pères : « Vois, dans quelle imposante assemblée je t'introduis : voici Ambroise de Milan, que ton maître Pélage lui-même a loué ; voici Jean [Chrysostome] de Constantinople, que tu reconnais pour un savant et un saint éminent ; voici Basile, que tu as cru, à tort, pouvoir invoquer pour toi. En voici d'autres encore dont l'accord si grand devrait t'émouvoir. Ce n'est pas là, comme tu l'écris, « un conciliabule de gens perdus ». Dans l'Église catholique ils ont brillé par le zèle de la saine doctrine ; munis d'armes spirituelles, ils ont mené contre les hérétiques de vaillants combats. S'étant fidèlement acquittés des travaux qui leur avaient été confiés, ils se sont endormis dans la paix. « Un seul, dis-tu, est sorti à ma rencontre, un seul (c'est moi que tu désignes) qui veut faire croire que tout le combat se concentre sur lui ». Mais non, je ne suis pas seul ; voici tant de docteurs si grands, si saints, si savants, qui te répondront pour moi ou avec moi, et pour notre salut à tous, pour le tien aussi, si tu es sage » (Cont. Julian. I, 30).

À ce même Julien qui rejetait avec mépris le consentement du peuple chrétien, Augustin réplique : ce consentement du peuple a sa valeur ; mais, soit, laissons-le ; en tout cas : « Cette assemblée des saints où je t'ai introduit, ce n'est pas la multitude du peuple, ce ne sont pas seulement les fils, ce sont les Pères de l'Église » (ib., 31).

Saint Vincent de Lérins, dans son célèbre Commonitorium, établit les règles du consentement des Pères : « L'accord ancien des saints Pères doit être par nous recherché et suivi avec un grand zèle, non pas dans les minimes questions de la loi divine, mais seulement et principalement dans les règles de la foi... Ces témoins du Christ il faut les croire ainsi : ce que tous ou le plus grand nombre ont établi fermement en un seul et même sens, clairement, souvent, persévéramment, comme en une assemblée concordante de maîtres, il le faut tenir et garder comme indubitable, ratifié, assuré » (ch. XXVIII).

57. Comment établir l'argument du « consentement des Pères » ?

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Message  Louis Ven 15 Nov 2024, 6:53 am


57. Comment établir l'argument du « consentement des Pères » ? —  L'accord des Pères sur un enseignement de foi est donc une preuve irréfragable de la vérité divine de cet enseignement. Cette conclusion ne souffre pas difficulté. En pratique, il est parfois malaisé d'établir s'il s'agit d'un point de foi et s'il y a accord. Cette étude détaillée relève de la théologie patristique. Notre seule tâche est de poser les principes qui doivent présider à l'étude des Pères.

COMMENT CONSTATER LE  « COMMUN ACCORD » ? On le pourra faire de trois façons:

directement, si l'on peut produire les témoignages concordants de l'ensemble des Pères, bien divers pourtant pour l'époque, le lieu, le talent, le genre d'ouvrages ; et si, au contraire, aucune voix discordante ne s'élève;

moins directement, il suffira cependant de montrer les témoignages concordants et solennels des principaux Pères, qui par leur science, leur sainteté ont été les guides elles chefs des autres ;

indirectement enfin par le témoignage solennel d'un petit nombre de Pères, voire d'un seul, si vraiment, en ceux-là ou en celui-là, toute l'Église parle et est entendue. Le cas se présente, par exemple, lorsque, contre les assauts furieux d'une hérésie certains Pères se sont levés et ont combattu pour la vraie foi avec une telle vigueur et un tel succès que l'Église avait, pour ainsi dire, remis sa cause entre leurs mains. Ils furent les porte-étendards de l'armée catholique, et en quelque manière les champions de l'Église. En de telles circonstances, la doctrine essentielle de ces Pères est sans aucun doute l'expression de la doctrine commune et de la foi chrétienne. C'est ainsi que brillèrent dans la défense du dogme de la Trinité contre les Ariens, les Athanase, les Basile, les Grégoire de Nazianze, les Hilaire de Poitiers ; c'est ainsi que Cyrille d'Alexandrie, Léon le Grand, défendirent avec éclat la doctrine de l'Incarnation contre les Nestoriens et les Monophysites ; qu'Augustin et Fulgence combattirent contre les Pélagiens en faveur de la grâce.

57 (suite). COMMENT RECONNAÎTRE QU'IL S'AGIT D'UN ENSEIGNEMENT DE FOI ?

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Message  Louis Sam 23 Nov 2024, 7:45 am



57 (suite). COMMENT RECONNAÎTRE QU'IL S'AGIT D'UN ENSEIGNEMENT DE FOI ? Il n'est pas rare, en effet, qu'aux vérités révélées les Pères entremêlent des opinions humaines empruntées à la philosophie, l'histoire, les sciences naturelles. Ils y cherchent des analogies pour éclairer les mystères. Il faut donc prendre garde, en étudiant les Pères, soit d'ériger en dogme de foi une opinion purement humaine qu'ils partagent, soit de reléguer parmi les opinions humaines la vérité divine qu'ils enseignent. Comment faire le départ des unes et des autres ? Deux critères y serviront

a) la matière même qui est en question ; et cela suffira souvent. Ainsi il est bien clair que les théories astronomiques, physiques, artistiques, etc., des Pères ne font point partie du dogme. Mais il y a des matières mixtes qui relèvent à la fois de la science humaine et de la révélation ; ainsi l'origine du corps de l'homme : vient-il de Dieu par création directe ou par évolution d'un sujet animal ? En matière philosophique surtout, le lien est étroit entre la raison et la foi; et de même en histoire, il sera difficile de discerner les traditions vraiment sacrées des traditions pieuses purement humaines. On fera donc appel au second critérium.

b) la façon de parler des Pères. D'ordinaire plus sûr, ce critérium est aussi plus long à appliquer. Il faut, en effet, recueillir d'abord les témoignages, les peser, afin de bien voir quelle était la pensée des Pères. Parfois, ceux-ci proposent nettement une doctrine comme révélée : « Ce n'est pas moi, Augustin, c'est Dieu qui dit... » ; ils condamnent comme hérétique la doctrine opposée. Alors la preuve est faite et de façon sûre. D'autres fois, les Pères proposent une doctrine avec plus de réserve, comme simplement probable, ou, s'ils la tiennent pour certaine, ils ne veulent pas condamner comme contraire à la foi la doctrine adverse. En pareil cas, on ne peut tirer un argument péremptoire du consentement des Pères, même s'il existe, ce qui sera bien rare. Il arrive enfin que les Pères proposent une doctrine sans aucune hésitation, mais ne laissent pas voir s'ils jugent qu'un catholique doive la tenir. Ainsi ils interprètent tous un texte biblique en un même sens, sans nier toutefois la possibilité d'une autre interprétation. Et peut-être n'ont-ils pu soupçonner cette possibilité qu'a fait naître le progrès des études bibliques. Le consentement des Pères ne fournira alors qu'un argument probable ; un doute demeurera ou ne sera levé que par les auteurs postérieurs.

58. Sans être infaillible, l'autorité de chaque Père est grande…

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Message  Louis Sam 30 Nov 2024, 7:34 am


58. Sans être infaillible, l'autorité de chaque Père est grande ; et cette autorité est diverse selon les Pères et selon les matières qu'ils traitent.

CETTE AUTORITÉ, SANS ÊTRE INFAILLIBLE, EST GRANDE. En effet, l'infaillibilité n'a pas été promise à chaque Maître particulier, même authentique (n. 24) ; et jamais l'Église n'a considéré que la Providence dût préserver chaque Père de tout danger d'erreur. Les Pères eux-mêmes se proclament faillibles : « J'ai appris, écrit saint Augustin à saint Jérôme, à rendre aux seules Écritures qu'on appelle canoniques cet honneur de croire très fermement qu'aucun de leurs auteurs n'a jamais erré dans ses écrits. Quant aux autres, je les lis ; mais, de quelque sainteté ou doctrine qu'ils brillent, je ne regarde pas comme vraie une chose par cela seul qu'ils ont ainsi pensé et écrit» (Ep. LXXXII, n. 3). Saint Thomas d'Aquin dit aussi : « La doctrine des docteurs catholiques emprunte de l'Église son autorité ; et c'est pourquoi il vaut mieux s'en tenir à l'autorité de l'Église qu'à l'autorité même d'Augustin ou de Jérôme ou de quelque autre auteur que ce soit. » (IIa IIae,  q. X, a. 12). De fait, il n'est guère de Père qui ne se soit trompé, même en matière de foi. Ainsi saint Irénée a tenu le millénarisme, Cyprien s'est trompé sur le baptême des hérétiques et saint J. Chrysostome sur la parfaite sainteté de Marie. Cependant cette autorité est grande, car l'Église approuve les écrits des Pères, et cette approbation, comme vient de le dire saint Thomas, fait leur autorité (voir la lettre décrétale du pape Gélase Ier , en 495, T. 137).

CETTE AUTORITÉ EST DIVERSE SELON LES PÈRES ET LES MATIÈRES TRAITÉES. Tous les Pères ne sont pas égaux évidemment soit par les dons naturels : intelligence, érudition; soit même par les dons surnaturels : tous ont le sens catholique et le jugement droit dans les choses de la foi, mais tous ne l'ont pas au même degré. D'ailleurs l'approbation que leur donne l'Église a, elle aussi, des nuances. Elle est générale et s'étend ainsi à tous les Pères, mais aussi elle peut être spéciale et consacrer plus particulièrement l'autorité de tel Père, par exemple des huit grands Docteurs (n. 54-55) ; enfin l'approbation peut être exceptionnelle, comme par exemple celle donnée à saint Augustin dans les matières de la grâce (voir ci-dessous).

Tous les Pères ne sont pas également compétents dans toutes les branches des sciences sacrées. On examinera aussi avec soin si un Père expose une doctrine ex professo ou n'y touche qu'occasionnellement; si, de son temps et dans son milieu, telle question n'avait pas encore été suffisamment étudiée ; s'il n'a pas dans son âge mûr rétracté telle opinion de sa jeunesse 28  ; s'il n'avait pour résoudre une difficulté nouvelle que des moyens insuffisants : c'est ainsi que saint Augustin n'était pas préparé comme saint Jérôme à l'étude des questions bibliques : connaissance des langues, des coutumes de l'Orient, etc.

NOTE SUR L'AUTORITÉ DE SAINT AUGUSTIN
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(28) Ainsi, on le sait,saint Augustin a révisé ses écrits et composé deux livres de Rétractations, c’est-à-dire de révisions.

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Message  Louis Sam 07 Déc 2024, 7:52 am



58. Sans être infaillible, l'autorité de chaque Père est grande...(suite)


NOTE SUR L'AUTORITÉ DE  SAINT AUGUSTIN. Saint Augustin est le plus grand des Pères. Bossuet l'appelle « l'aigle des docteurs », « le docteur des docteurs ».

Résumant le rôle doctrinal hors de pair du grand évêque, le P. Portalié, S.J., a pu dire : « 1. Augustin résume et condense dans ses écrits les trésors intellectuels du monde ancien et les transmet au monde nouveau. 2. Il a été pour le développement et le progrès du dogme le plus puissant instrument de la Providence. 3. Il est le plus grand inspirateur de la pensée chrétienne dans les siècles suivants » (Dict. théol. cath., art. Augustin, col. 2319-2321).

Bien qu'Augustin ait traité supérieurement toutes les matières de la théologie, c'est surtout dans la question de la Grâce qu'il est le Maître. L'Église catholique l'a consacré Docteur de la Grâce et fait profession de tenir sa doctrine. Un catholique ne doit donc pas s'écarter, au moins sur les points essentiels, des assertions d'Augustin. Ces points essentiels sont d'ailleurs ceux que le grand docteur donne comme tels et qui, à cause du témoignage divin, doivent être crus de foi. Sur cette autorité reconnue par l'Église à saint Augustin citons quelques textes.

En 431, presque au lendemain de la mort d'Augustin († 430), le pape Célestin Ier écrit aux évêques des Gaules : « Augustin, dont la vie et les mérites sont restés en sainte mémoire, a toujours été en communion avec nous ; jamais l'ombre même d'un fâcheux soupçon ne l'a effleuré : si grande était sa science, nous en gardons le souvenir, que mes prédécesseurs l'ont toujours mis au rang des plus excellents maîtres » (Ep.XXI.. T. 124).

Les Papes Gélase Ier, Hormisdas, répètent les mêmes éloges.

Le second Concile d'Orange approuvé par le pape Boniface II emprunte presque textuellement aux écrits de saint Augustin les canons sur le péché originel, la grâce, la prédestination.

Jean II invoque contre les Nestoriens, avant les autres Pères, saint Augustin,« dont l'Église Romaine, selon les décisions de mes prédécesseurs, suit et garde la doctrine » (Mansi, t. VIII, col. 804) ; etc.

59.  Règles à suivre dans l'interprétation des Pères.

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