Anna Maria Taïgi - La sainte aux sept enfants.
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Re: Anna Maria Taïgi - La sainte aux sept enfants.
Derrière l'histoire
Dans le silence terrorisé de la ville, un bruit sourd de tambours. Puis, le long piétinement d'une marche qui se déroule dans les rues désertes, le piétinement sourd d'artilleries sur les pavés disjoints. Quelques regards furtifs au travers des volets à peine ouverts. Un grincement de portes cochères qui se barricadent.
On en est au 2 février 1808. Les troupes du général Miollis occupent Rome et se dirigent vers le Château Saint-Ange. Les aigles de Napoléon montent sur la construction massive, pour pointer leurs becs vers la coupole de Saint-Pierre. Une colonne d'artillerie rejoint le Quirinal et rabat les bouches de ses canons contre le portail du palais papal.
C'est le début de l'acte final, un acte qui se veut décisif, qui tend à vaincre la résistance de Pie VII, à réduire le dernier fragment de terre italienne qui échappe encore à l'ombre du drapeau impérial, sous le joug de l'invincible usurpateur. Toutes les autres provinces d'Italie ont cédé depuis. Les différentes cartes de la mosaïque politique de la péninsule se sont, en même temps, colorées de bleu, blanc, rouge, au son de la " Marseillaise ". Seul le pape continue à tenir ferme, repoussant avec grande dignité les brutales prétentions de Bonaparte.
Jamais les aigles hissés autour de l'ange du tombeau d'Hadrien, pas même les bouches des canons pointés sur le Quirinal, n'ébranlent la fermeté de Pie VII.
A suivre...
Monique- Nombre de messages : 13764
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Re: Anna Maria Taïgi - La sainte aux sept enfants.
Dans les jours qui suivent, les cardinaux sont arrachés, un à un, au pontife et aux proscrits de Rome ; leurs revenus sont confisqués. Seul, le cardinal Pacca, secrétaire d'état, est restitué, une seconde fois, de la prison au pape. Mais Napoléon se reprend vite de cette générosité, en disposant de tous les évêques qui lui refusent un serment illicite, avec l'annexion totale des états Pontificaux à l'empire français, avec cette déclaration que Rome est maintenant " ville impériale et libre ".
" Je reçois, en ce moment, écrit Napoléon à Joachim Murât, le 20 juin 1809, la nouvelle que le pape nous a tous excommuniés. C'est une excommunication qu'il a portée contre lui-même. Désormais, plus d'égards ! Le pape est un fou furieux qu'il faut renfermer. Faites arrêter le cardinal Pacca et les autres intimes du pape ".
À peine eut-il reçu ce message de Naples, Joachim Murât envoya des renforts au général Miollis. Fort de ces troupes nouvelles, le général se crut de taille pour faire face à la situation, exécuter les ordres.
Le 10 juin 1809, Pie VII promulgue, à ce sujet, la bulle d'excommunication contre les envahisseurs de la souveraineté pontificale. Il déclare nulle et sans valeur la volonté tyrannique, frappe Napoléon Bonaparte d'anathème.
À Rome, la nouvelle explose comme une bombe, plus puissante que celle de l'artillerie de l'usurpateur. Et pendant que déjà, souffle par les rues, le premier vent précurseur de révolte, des messagers volent rapidement vers le Danube, pour informer l'empereur engagé au combat dans ces contrées, et lui demander des renforts d'urgence.
A suivre...
Monique- Nombre de messages : 13764
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Re: Anna Maria Taïgi - La sainte aux sept enfants.
Aux premières lueurs de l'aube, le 6 juillet 1809, une bande d'énergumènes soudoyés, obéissant aux ordres d'un général et d'un colonel français, forcent le portail du Quirinal, font irruption dans les escaliers et les corridors, pénètrent dans les appartements pontificaux, arrachent le pontife de son lit, le déclarent arrêté au nom de Napoléon. Ils le traînent à l'extérieur, en terre française.
Ce n'est que la première étape du long exil du malheureux pontife. Vieilli et malade, il est reconduit, quelque temps après, en Italie, et relégué à Savone. Il reviendra en France, à l'improviste, en juin 1812. Il était dès lors à bout de forces, et le voyage, par des chemins impraticables, le conduisit au bord de la tombe. Au passage du Mont-Ceny, les médecins le déclarent à l'article de la mort. Il reçoit le Saint-Viatique et l'Extrême-Onction. Il pourra toutefois atteindre Fontainebleau. Le repos et sa force d'acier lui permettent de survivre, de porter le poids de toutes sortes de persécutions imprégnées de violence.
Entre-temps, cependant, l'astre de Napoléon commence sa fatale parabole déclinante. Et quand " l'invincible " est contrait de rendre la couronne qu'il s'était posée lui-même sur la tête, de ses propres mains, quand le dominateur du monde est forcé de fixer la proue vers les quelques kilomètres carrés de l'île d'Elbe, Pie VII reconquit la liberté et rentra dans Rome.
Tous les habitants sont dans la rue, ce 24 mai 1814, très émue, la foule porte la Souverain Pontife en triomphe, tout le long du parcours, jusqu'à Saint-Pierre, au Quirinal. Parmi la foule, incroyablement dense, une petite femme du peuple, vêtue d'un manteau blanc, un mouchoir blanc au cou, une coiffe blanche sur la tête, une coiffe ample qui descend très bas, jusqu'aux pieds, qui recouvre des vêtements de toile sombre, agite les mains au passage du cortège papal, les agite joyeusement, pleurant de bonheur. Et quand sous l'étincellement de milliers de vêtements sacrés, elle aperçoit le vénérable Pontife, elle se prosterne sous sa bénédiction pour se relever et crier : " Jésus-Christ est entré dans Jérusalem ". Cette petite dame était Anne-Marie Taïgi.
A suivre...
Monique- Nombre de messages : 13764
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Re: Anna Maria Taïgi - La sainte aux sept enfants.
A part le dernier épisode que nous venons de citer, les événements historiques ont été relatés de façon très sommaire, apprêtés par une école quelconque. Ces événements ont été assaisonnés d'ingrédients aptes à en faire ressortir les diverses perspectives, encadrés dans le vaste tableau des causes et des effets politiques, sur un fond de situations sociales particulières, dans les limites d'intérêts économiques spécifiques, sur les flots d'enjeux militaires, à travers de nombreux filets d'intrigues diplomatiques.
Aucun texte ne rapporte quoi que ce soit, au sujet de cette humble femme nommée Anne-Marie Taïgi, femme du peuple ; l'histoire officielle la néglige, l'ignore. Pourtant, son action, s'il nous était donné de scruter le livre secret des desseins de Dieu, nous apparaîtrait d'une importance qui surpasse en influence et de beaucoup, les facteurs politiques et militaires qui ont joué dans la chute de Napoléon.
Cette humble maman romaine que le ciel avait gratifiée du don prodigieux du soleil mystique et des voix célestes, avait, durant toutes les années où Pie VII avait souffert l'exil et la détention, engagé chacune des ressources de son âme pour obtenir de Dieu la libération du pontife et son triomphe sur l'usurpateur.
Ce furent des années d'apostolat ardent, tissées d'amour et de martyre, où les prières les plus ferventes s'allièrent aux jeûnes les plus rigoureux, aux pénitences les plus sévères. Chaque jour, elle allait visiter les églises les plus éloignées de Rome, s'y rendait pieds-nus, peu importe la distance à parcourir. Prostrée devant le tabernacle, elle offrait toutes ses souffrances pour la paix et la liberté de l'Eglise, pour le retour du vicaire du Christ à son siège romain. Dans ces églises, elle avait connu ses entretiens les plus intimes avec le ciel.
A suivre...
Monique- Nombre de messages : 13764
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Re: Anna Maria Taïgi - La sainte aux sept enfants.
Un jour qu'elle demandait à son époux céleste la signification de cette terrible permission par laquelle Napoléon Bonaparte avait pu s'emparer, par des tueries et des ruines, d'un continent tout entier, porter atteinte de façon barbare, à tout droit humain et divin, l'Epoux répondit : " A cette fin, j'ai mandaté Napoléon. Il était le ministre de mes fureurs ; il devait punir les iniquités des impies, humilier les orgueilleux. Un impie a détruit d'autres impies ".
Bien rapidement, alors, Anne-Marie saisit le sens profond et terrible de ces guerres déchaînées à travers toute l'Europe, là ou des trônes étaient en train de tomber. L'anéantissement des méchants entraînait inévitablement le sacrifice de plusieurs innocents, la souffrance de peuples entiers, la persécution de l'église et de son chef.
Convaincue qu'elle était, Anne-Marie savait qu'un amour intense aurait pu apaiser la justice suprême, plonger l'humanité dans l'océan de la miséricorde divine ; elle avait offert toute sa vie en holocauste, pour payer, elle, la pauvre petite dame du peuple, les délits des impies orgueilleux. Par ses prières et ses larmes, par ses mortifications et ses pénitences, par son irrésistible charité, elle voulait obtenir le pardon du ciel pour tous ses frères et sœurs de la terre.
La voix de son céleste époux lui fit savoir que tout son amour, toutes ses souffrances, n'avaient pas été inutiles ; il lui précisa le jour exact où Pie VII serait ramené à Rome et célébrerait sa messe pontificale à Saint-Pierre.
Elle annonça d'avance cet événement, dans le détail, et, cette fois encore, les faits en donnèrent la confirmation.
A suivre...
Monique- Nombre de messages : 13764
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Re: Anna Maria Taïgi - La sainte aux sept enfants.
Anna-Maria, enfant, était montée de Sienne à Rome, comme nous le savons déjà. C'était le lendemain de l'élection de Pie VI au souverain pontificat. Elle verra depuis lors, se succéder, sur le siège de Pierre, quatre papes : Pie VII, Léon XII, Pie VIII, Grégoire XVI. Au delà de la personnalité de chacun, elle reconnaîtra " le doux Christ sur la terre ". Elle en parlera toujours avec le plus vénérable respect. Elle incitera tout le monde à la vénération du chef visible de l'église, s'agenouillera sur son passage, comme elle le faisait devant Jésus-Christ, présent dans le Très Saint Sacrement.
Elle eut des relations particulières et diverses avec les différents souverains pontifes. Il s'agit de rapports très étroits, maintenus par personne interposée, même si elle pouvait obtenir audience à n'importe quel moment, étant donnée sa réputation de sainteté. Grâce à ses relations avec des personnages de haute autorité de la curie romaine, consciente comme elle l'était de la haute dignité, de la majesté suprême des pontifes, consciente aussi de sa petitesse de femme de maison, jamais elle ne demandera autant, se contentant de les vénérer de loin, de prier pour eux et pour leur façon d'agir.
Pie VII avait entendu parler d'Anne-Marie Taïgi avant même d'être envoyé en exil. Évidemment, il avait une opinion élogieuse de cette exceptionnelle femme du peuple. En 1809, il avait accordé une indulgence spéciale pour une prière composée par elle. Toutefois, ce ne fut qu'après son retour à Rome, que les rapports avec elle devinrent plus étroits.
La maison Taïgi était, en ce temps, fréquentée par Mgr Carlo Pedicini qui était lié d'amitié avec le pontife. Un bruit malveillant avait, cependant, frappé l'oreille du prélat ; il était lancé contre la Taïgi, par une de ces commères habituelles du voisinage. Le commérage fut immédiatement classé par Monseigneur ; il y voyait une très vulgaire calomnie. Néanmoins, puisque les bavardages allaient bon train, il dut, en conscience, se demander s'il devait, oui ou non, continuer à fréquenter cette maison. Dans le doute, un bon jour, il s'ouvrit à Pie VII. Ce dernier, avec un large sourire, lui dit " Continuez à y aller, Monseigneur ; la Taïgi, je la connais bien, même si je ne l'ai jamais vue en personne. J'aurais même le désir de la faire venir jusqu'ici ; je m'en suis abstenu pour ne pas servir d'autres appâts aux commérages déjà nombreux. Toutefois, dites-lui qu'elle m'écrive, de grâce ".
A suivre...
Monique- Nombre de messages : 13764
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Re: Anna Maria Taïgi - La sainte aux sept enfants.
Après que Monseigneur Pedicini lui en eut fait rapport, le désir du pontife sera exaucé. Elle rédigera une lettre par obéissance et seulement par obéissance. Elle exposa au pape, " l'état entier de son âme d'enfant ".
Ce fut une lettre qui plut beaucoup au vénérable pontife : " Tout est vrai, tout est vrai ", répétait-il avec un joyeux étonnement. Depuis ce jour, toutes les fois que Mgr Pedicini revenait de ses visites à Anne-Marie Taïgi, le pape voulut qu'il lui rapportât toutes les nouvelles qu'il savait. Et chaque fois que Monseigneur s'apprêtait à retourner chez elle, le pape lui envoyait une bénédiction particulière, l'invitait à prier à ses intentions.
Le soir du 16 juillet 1823, le pape, alors âgé de 80 ans, tenta de se lever d'une chaise à bras, tomba lourdement par terre et se brisa le col du fémur. Ce fut le début de sa dernière maladie. Le grand âge fit le reste, par la suite.
Anne-Marie continua quand même de supplier le ciel de conserver à l'église ce pape héroïque. Elle savait déjà, par son soleil et les voix célestes, que, désormais, la fin était proche. C'est elle qui, dans les derniers moments de la vie du pontife, demanda que lui furent administrés d,urgence, avant qu'il ne soit trop tard, les derniers sacrements.
A suivre...
Monique- Nombre de messages : 13764
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Anna Maria Taïgi - La sainte aux sept enfants.
A Pie VII, succéda le cardinal Délia Genga qui prit le nom de Léon XII et voulut immédiatement à ses côtés, comme conseiller, Mgr Vincent-Marie Strambi, évêque de Macerata, passioniste de sainte réputation.
Mgr Strambi connaissait bien Anne-Marie Taïgi pour en avoir été, quelques années auparavant, et pour un certain temps, le directeur spirituel. Appelé par le pape dans le but de l'assister de ses conseils lumineux, sur les questions les plus difficiles du gouvernement de l'Eglise, il aura recours aux dons surnaturels, aux lumières divines, dont était comblée Anne-Marie. Il bénéficia à maintes reprises de ses conseils.
Il agissait ainsi, tous les soirs, sous le sceau du secret. Il communiquait les problèmes les plus importants à Mgr Natali pour qu'il les transmette à Anne-Marie Taïgi dont il visitait souvent la famille. " Puis, aveuglément, dira Mgr Natali, je recueillais les conseils d'Anne-Marie, pour en donner la réponse au Saint-Père. Il en fut toujours ainsi, tant qu'il vécut. Les conseils de la Taïgi revêtaient pour lui, un caractère d'une prudence et d'une sagesse telles qu'ils furent toujours exécutés ponctuellement par le Saint-Père ".
Il n'était pas question, pour Mgr Strambi, de faire passer ces conseils avec les siens. Nullement, en effet ! Il spécifiait chaque fois, au pontife, que sur telle ou telle affaire importante de l'Eglise, Anne-Marie pensait ceci ou cela. Le pape se montra obligeant, dans sa reconnaissance envers cette femme extraordinaire du peuple. Un jour qu'elle fut atteinte à une jambe, il envoya chez elle son chirurgien particulier, Todini, pour lui transmettre ses nouvelles, lui offrir les soins qui lui étaient nécessaires.
A suivre...
Monique- Nombre de messages : 13764
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Anna Maria Taïgi - La sainte aux sept enfants.
Après trois mois à peine de règne, Léon XII fut terrassé par une violente maladie. Mgr Strambi, devant le verdict funeste des médecins, envoya quelqu'un chez Anne-Marie pour lui demander de prier, de prier beaucoup, pour que fut évitée à l'Eglise cette mort prématurée. Quand Mgr Natali, porteur du message, parla à Anne-Marie Taïgi, elle s'affairait au milieu des marmites, dans la cuisine. Elle consulta son soleil infaillible et dit en souriant : " Non, non, il ne mourra pas. Il lui reste encore du temps ; il a encore à se fatiguer pour l'Église. Dites plutôt à Monseigneur qu'il se prépare lui-même, à la mort ".
Le lendemain, les médecins laissèrent le pape à l'agonie. Néanmoins, Mgr Natali connaissant la réponse d'Anne-Marie, entra dans la chambre à coucher de Léon XII, sur la pointe des pieds, s'approcha à son chevet et lui dit avec grande simplicité, de ne pas craindre ; quelqu'un, vous voyant mourant, a offert sa vie pour la vôtre.
Dès ce moment, l'état de santé du pape s'améliora de façon inespérée et son saint évêque, son conseiller, commença à souffrir, de façon inexplicable. De sorte que, après quelques jours, quand Léon XII put se dire complètement rétabli, saint Vincent-Marie Strambi expira.
Les rapports entre Léon XII et l'humble femme du monde, ne s'interrompirent pas pour autant. Mgr Natali fut nommé secrétaire du Maitre-Camérier de Sa Sainteté, et dans toutes ses tâches, le vieux prêtre continua de recevoir les confidences, les conseils d'Anne-Marie Taïgi. Il lui confiait entre autre, chaque soir, la liste des personnes qui avaient demandé audience auprès du pape, pour le lendemain. Elle interpellait, comme toujours, son soleil mystique, indiquait chaque fois les noms des personnages tout à fait inconnus pour elle, qu'il pourrait paisiblement laisser passer, pendant que d'autres, au contraire, devraient être accueillis avec prudence ; que d'autres encore, devraient être écartés jusqu'à ce qu'on ait des informations précises, des garanties sûres de leur pays d'origine. " Ainsi, une tragédie conjurée fut évitée, comme en témoignera Mgr Natali, quand arriva un secrétaire mal intentionné, que je retins à l'écart ".
A suivre...
Monique- Nombre de messages : 13764
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Anna Maria Taïgi - La sainte aux sept enfants.
Un matin, alors que l'aube commençait à blanchir, Anne-Marie entendit la voix de son Époux céleste ; il lui ordonnait de façon impérieuse : " Lève-toi et prie pour mon Vicaire qui est sur le point de paraître devant mon tribunal, pour la reddition de ses comptes ".
Le pape était malade depuis quelque temps, et on le savait. Mais, personne ne soupçonnait l'issue mortelle. On disait, au contraire, et la chose était connue dans la maison des Taïgi, que le malaise était mineur. Nonobstant tout cela, Anne-Marie se leva de son lit et pria pour un passage heureux du pape, du temps à l'éternité. Le jour suivant, Mgr Natali annonçait à la famille Taïgi, la nouvelle de la mort du pape.
Pie VIII succéda à Léon XII et eut, comme son prédécesseur, des contacts indirects avec Anne-Marie, pendant les vingt mois de son pontificat. Entre-temps, d'autres eurent recours à Anne-Marie, Mgr Pedicini, pour ne nommer que celui-là, parce qu'il était ami de la famille Taïgi. Il avait été créé cardinal et résidait au Quirinal, à titre de secrétaire des mémoires de Sa Sainteté.
Quand le pape Pie VIII tomba malade, ses souffrances eurent des hauts et des bas qui tinrent en alarme ceux qui l'entouraient. On allait des espoirs les plus grands aux prévisions les plus déconcertantes, jusqu'au jour où le pape parut s'acheminer définitivement vers la guérison. Ce fut un grand moment de soulagement, au Quirinal.
A suivre...
Monique- Nombre de messages : 13764
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Anna Maria Taïgi - La sainte aux sept enfants.
Le cardinal Pedicini fit immédiatement connaître la nouvelle à Mgr Natali pour qu'il en informe Anne-Marie Taïgi. Mais Mgr Natali parut inexplicablement abattu ; ce qui inquiétait le cardinal : " Qu'est-ce qu'il y a ? lui demande-t-il. Vous a-t-elle dit quelque chose de différent " ? " Malheureusement oui, Eminence ", répondit Mgr Natali.
Et la mort du pape fut annoncée au monde, trois jours après, soit en février 1829.
Quelques mois avant la mort de Pie VIII, Anne-Marie avait appris et prédit, que tel cardinal lui succéderait sur le siège de pierre. Un jour, elle s'est rendue, avec son ami prêtre, Raphaël Natali, à Saint-Paul-Hors-les-murs, pour visiter le Saint-Crucifix.
En arrivant, elle s'agenouilla sur l'unique prie-Dieu qui se trouvait dans l'église. Et, comme cela lui arrivait souvent, elle tomba en extase. Le cardinal Mauro Cappellari, de l'Ordre des Camaldules, entra au même moment. Mgr Natali l'apercevant, poussa du coude Anne-Marie qui se leva pour céder le prie-Dieu à Son Eminence. La femme ne s'aperçut de rien. Le cardinal fit signe à Mgr Natali de ne pas s'en préoccuper. Il s'approcha de la balustrade et s'agenouilla. Quand Anne-Marie se réveilla de son sommeil extatique, elle fixa son regard sur le cardinal.
Sur le chemin du retour, c'est Mgr Natali qui, maintenant, raconte textuellement : " Je l'interrogeai sur le regard fixé pendant quelque temps sur le cardinal. Comme par obéissance, elle devait porter tout à ma connaissance. Elle me dit simplement : " c'est le futur pape ".
A suivre...
Monique- Nombre de messages : 13764
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Anna Maria Taïgi - La sainte aux sept enfants.
Quelques mois s'écoulèrent avant que le pape Pie VIII mourut. Le 14 décembre 1830, s'ouvrit le conclave qui s'annonçait houleux. Deux autres mois et plus s'écoulèrent avant que survienne un accord dans l'élection du nouveau pape, une élection qui prit fin le 2 février 1831. Le nouveau pape fut bel et bien le camaldule Mauro Cappellari. Il s'apprêtait à prendre en mains les destinées de l'Eglise, au cours d'une période vraiment dramatique. Il choisit de s'appeler Grégoire XVI.
Ce fut l'époque où deux sociétés secrètes déployèrent toutes leurs forces, comme s'il y avait eu émulation entre elles, pour nuire le plus possible à l'autorité du pape, essence même de l'église catholique.
La première et la plus ancienne de ces sociétés, lit-on, dans une page d'histoire, était formée de plusieurs autres sociétés subalternes, lesquelles, sous le voile des Francs-Maçons, s'occupaient plus ou moins directement de religion, de politique, de morale, s'attaquaient aux croyances sociales. L'autre, formait, sous le nom de " carbonari ", la milice armée, prête à combattre l'autorité publique à la moindre occasion. Préoccupée de morale, elle s'employait à troubler les esprits ; des moyens matériels étaient prévus dans le but de renverser les institutions. Dans les orgies secrètes de l'une, les adeptes d'une certaine philosophie prononçaient des oracles et promettaient la régénération des peuples. Les rencontres de l'autre étaient l'occasion d'orchestrer, d'aiguiser le poignard des conjurés rassemblés, dans le but d'assurer une action la plus efficace possible dans l'oeuvre de destruction.
A suivre...
Monique- Nombre de messages : 13764
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Anna Maria Taïgi - La sainte aux sept enfants.
En quelques années, l'incendie de la révolution se répandit de plus en plus, dans les différentes contrées de l'Etat romain, même si Rome en fut toujours épargnée. Il n'est pas certain, feuilletant les pages de notre histoire ou d'autres écrits historiques, que nous trouverions l'explication d'un fait si singulier. Il faudrait peut-être, pour connaître toute la vérité, fouiller le grand livre des desseins de Dieu.
Toutefois, certains témoignages nous permettent d'entrevoir un peu de lumière à travers les ténèbres, et cette lumière provient d'Anne-Marie Taïgi.
" Armée de l'esprit de foi, écrivit Mgr Natali, elle n'hésita pas à s'offrir comme victime à son Seigneur, pour la tranquillité et la paix de l'église, à ce sujet, le Seigneur lui dit que, si elle s'offrait en satisfaction de sa divine justice, il libérerait Rome de la turbulence et des pièges des sectaires. Elle accepta bien volontiers la dite condition par laquelle Rome demeurerait toujours libre, de son vivant, des embûches et des révolutions des ennemis.
Le Père Philippe, carme, ajoute : " Elle fit tant et tant, elle pria tellement, accomplit si fidèlement ses promesses à l'égard de son céleste époux, que dans Rome, les plans sanguinaires et cruels des impies ne pouvaient s'enraciner ; elle en obtenait la confirmation renouvelée et répétée. Elle ne devait pas s'épouvanter à la vue des complots machinés dont elle était témoin. Les plans des susdits scélérats mis au point, ils verraient tous les fils de leurs complots tranchés d'un seul coup, comme il en a toujours été pour cette ville. Voilà pourquoi, je dis ailleurs, jusqu'à quel point Rome est redevable à la servante de Dieu ".
Jusqu'à la fin de sa vie, c'est un fait, si les intrigues des révolutionnaires en venaient à exploser, à introduire la confusion dans Rome, elles étaient immédiatement et régulièrement maîtrisées. L'histoire ne nous dit pas le pourquoi ; mais derrière l'histoire, on trouve la calvaire d'une frêle femme du peuple qui prit sur ses faibles épaules, les peines, les désolations, les croix. Cette humble femme s'offrit en victime à Dieu, pour la paix de Rome. Et Dieu sauva Rome du fléau des révoltes.
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Monique- Nombre de messages : 13764
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Anna Maria Taïgi - La sainte aux sept enfants.
L'ange de Rome
La voix sortit de dessous un lugubre capuchon : " Voici mon ange ". C'était une voix joyeuse, remplie d'espérance, comme elle s'était fait entendre, dans cette salle de douleurs et de honte, tant d'autres dimanches.
La femme était étendue sur un petit lit immonde, à l'hôpital Saint-Jacques-des-Incurables, de Rome. Le capuchon noir en cachait la laideur du visage ; un visage complètement ravagé, méconnaissable. Tout était rongé, défait, déchiré par la maladie. La bouche seule se dessinait encore, si bouche il y avait. Quel trou ébréché dans lequel on introduisait de temps en temps, quelque breuvage !
On n'osait plus, depuis longtemps, s'approcher de Santa, la contagieuse ; elle occupait ce coin de l'hôpital, réservé aux malades réduits à l'état le plus répugnant. Personne, sauf une petite dame du peuple, venait à son chevet, certains dimanches, accompagnée d'une fillette.
Chaque fois, Santa entendait la voix de loin, et chaque fois, son cœur tressaillait dans sa poitrine, en des battements de joie qui lui donnaient l'impression d'être en paradis. " Voici mon ange ", disait-elle, et l'ange s'assoyait tout près du lit. Il lui demandait avec douceur, comment elle se portait. Et si elle avait besoin de quelque chose, de n'importe quoi, elle le lui procurait ; elle était là pour cela, pour l'aider de toute manière et en toute nécessité. Mais Santa, la contagieuse, répondait toujours par un non, qu'elle n'avait maintenant plus besoin de rien. Tout ce qu'elle désirait, elle l'avait déjà reçu au moment où elle, son ange, avait franchi le seuil de sa chambre, pour lui livrer une parole d'amour.
A suivre...
Monique- Nombre de messages : 13764
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Re: Anna Maria Taïgi - La sainte aux sept enfants.
Le dimanche, Anne-Marie Taïgi accompagnait une de ses filles, ou Sophia ou Mariuccia ; elles se rendaient à l'hôpital de Saint-Jean-de-Latran ou à celui de la Trinité-des-Pèlerins, ou justement à celui de Saint-Jacques-des-Incurables, pour y exercer des œuvres de miséricorde.
Un jour, près de Santa, il parut que Sophia allait s'évanouir en raison de la puanteur que la malade exhalait. Quand la mère et la fille furent à l'extérieur, cette dernière s'en plaignit. " Ma fille, lui répondit la mère, si tu pouvais sentir l'odeur de son âme ! Il est certain que cette dernière passera immédiatement du lit au paradis ".
S'il est vrai que l'amour d'une épouse, d'une mère, doit d'abord se déverser sur l'homme que la Providence lui a donné comme compagnon de vie, et sur les créatures qui sont nées de cette union, il est autrement vrai que son affection et sa tendresse ne doivent s'épuiser, comme cela arrive trop souvent, entre les quatre murs de la demeure familiale, se transformer en froideur et en égoïsme pour les gens de l'extérieur.
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Monique- Nombre de messages : 13764
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Re: Anna Maria Taïgi - La sainte aux sept enfants.
Si une leçon jaillit vraiment de la vie d'Anne-Marie Taïgi, pour toutes les épouses et pour toutes les mères, c'est bien celle-ci : ne rien enlever, absolument rien, à la chaleur du foyer domestique, et projeter la flamme d'amour pour ses frères et sœurs de l'entourage, connus ou inconnus, afin qu'ils puissent être tous et toutes, de vrais enfants de Dieu. Anne-Marie Taïgi, épouse dévote et mère très aimante, ne manqua jamais à ses vieux parents : on garda à la maison maman Santa jusqu'à sa mort, on soigna le vieux papa jusqu'à la dernière minute, alors qu'il était horriblement atteint de la lèpre.
En plus du mari, des fils, des gendres, l'amour d'Anne-Marie se répandit dans un vaste rayon ; il atteignit les sentiers les plus profonds et les plus obscurs de la pauvre société qui vivait alentour. Elle éprouva, plus d'une fois, L'amère saveur de la misère.
La souffrance des autres fut à chaque instant, sa propre souffrance. Sa compassion pour les besogneux, sa peine pour les souffrants, dépassaient toujours le sentiment naturel de pitié, de commisération, que chaque être éprouve pour les malheureux du monde. Pour tout et pour tous, sa charité fut patiente, tendre, douce, empressée, toujours prête ; une charité, en d'autres termes, exercée à un degré héroïque, dans des situations souvent impossibles.
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Monique- Nombre de messages : 13764
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Re: Anna Maria Taïgi - La sainte aux sept enfants.
Quand, avec les troupes d'invasion du général Miollis, une épouvantable famine s'appesantit sur Rome, elle qui, avec son mari, ne savait pas comment nourrir leur famille y parvint et réussit même à en secourir bien d'autres qui étaient encore plus tourmentées. Nombreuses furent les familles qui survécurent, en ces années, grâce à son aide, le " miracle " de leur survivance.
Quand elle n'avait plus un sou en poche, ni de pain à offrir, à qui lui en demandait, elle laissait de côté toute considération, et allait personnellement, frapper aux portes de ceux qui en avaient encore. Ce qu'elle obtenait, elle le distribuait avec justice, selon les besoins les plus pressants.
Un épisode parmi mille autres : une fois, une femme déguenillée et tout ébouriffée, les traces de la faim gravées dans le visage, serrant dans ses bras un entortillement de chiffons, une petite créature se présenta à sa porte. Anne-Marie jeta un regard aux alentours. Il n'y avait rien à manger, dans la maison. La garde-robe était aussi demeurée vide. Que faire ? Elle enleva son propre vêtement et le fit endosser à l'instant par cette pauvrette. Puis, elle la pria ainsi : " Je vous prie de revenir tous les vendredis à la même heure ". Pour elle et son enfant, il y aura bien toujours quelque chose.
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Monique- Nombre de messages : 13764
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Re: Anna Maria Taïgi - La sainte aux sept enfants.
Parmi les misérables, elle préférait les enfants pauvres. Jeanne Cams, sa domestique, raconte qu'un matin très froid d'hiver, sortant avec Anne-Marie de l'église de Saint-Barthélemy-des-Bergamasques, " un pauvre petit garçon passa. Il était pieds nus, déguenillé, à demi vêtu. Il tremblait de froid, dévoré par la privation de la faim. Il était, de plus, malpropre, éclaboussé de boue, et personne n'avait le goût de l'approcher. Le jeune bambin s'approcha d'Anne-Marie Taïgi et sollicita une légère aumône.
C'était, pour Anne, une précieuse rencontre ; elle l'amena au foyer familial, le réchauffa, le restaura. Toute empressée, elle lui donna ensuite des vêtements ; tant bien que mal, elle lui fit mettre des bas, chausser une paire de chaussures qui appartenait à son fils. Elle veilla sur lui, l'assista avec tant de charité qu'on eut cru qu'il était le fils d'un grand seigneur. Après lui avoir enseigné les principes de la religion, lui avoir assuré le réconfort auquel fait appel une si pénible situation, elle lui donna une aumône en argent, selon ses moyens, et le laissa aller au nom de Dieu.
De ces enfants malheureux, rencontrés dans la rue et amenés à la maison pour les nourrir et les vêtir, l'histoire d'Anne-Marie Taïgi en est remplie. Elle continuera d'agir ainsi, malgré le fait regrettable que le bambin qu'elle avait assisté, rassasié, mis à neuf, ait couru droit au ghetto, vendre l'habit à peine reçu, pour se remettre demi-nu et être de nouveau en quête d'aumônes.
A suivre...
Monique- Nombre de messages : 13764
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Anna Maria Taïgi - La sainte aux sept enfants.
La friponnerie d'un seul petit voyou ne pouvait suffire pour figer ou geler la grande affection d'Anne-Marie pour les enfants les plus malheureux et les plus tristes ; ils étaient les préférés de Jésus.
Anne-Marie aima aussi les malades ; nous le savons déjà. Une de ses pires dénigreuses tomba malade, un jour. Il s'agissait d'une commère maligne et incurable qui avait contribué, de façon obstinée, par ses médisances et ses insinuations malveillantes, à créer une atmosphère de soupçons et de troubles autour de la demeure des Taïgi.
Quand Anne-Marie sut qu'elle était malade, elle oublia tout, courut à la maison de sa persécutrice, pour lui rendre les offices de la charité, tant au plan moral que physique, raconta sa fille Sophia. Elle lui fut toujours attentive, toujours disponible ; dans les visites qu'elle lui faisait, elle l'exhortait à la patience, lui apportait quelque biscuits, quelques carafes de bon vin qu'elle réservait pour les malades, quand on lui en faisait cadeau. Elle l'exhortait à la foi en Dieu ; elle y voyait un moyen excellent de supporter une maladie lente et pénible. Elle l'invitait souvent à la patience, l'invitait à la prière, à l'oraison, convaincue que le Seigneur la consolerait. De fait, la malade guérit.
A suivre...
Monique- Nombre de messages : 13764
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Re: Anna Maria Taïgi - La sainte aux sept enfants.
À l'amour des pauvres et des malades, Anne-Marie ajouta l'amour des pécheurs, des gens qui souffrent de la pire des maladies. Elle les aima à un point tel, qu'elle leur dédia la plus grande part de ses prières les plus ardentes, ses plus dures mortifications, ses plus exténuantes pénitences, ses pèlerinages nocturnes qui s'échelonnaient sur une durée de quarante nuits consécutives, qui la conduisaient à la porte des églises où elle se prosternait et demandait à Dieu la conversion des âmes qui lui étaient chères et même de celles qu'elle ne connaissait pas, mais qui lui avaient été recommandées.
" Combien d'hommes, écrivit avec autorité le cardinal Pedicini, liés à de vieilles et scandaleuses pratiques, parvinrent à une véritable contrition et bénéficièrent des miséricordes divines, par le renoncement immédiat à leurs péchés, aux pratiques infernales d'amitiés malhonnêtes ".
Que de souffrances morales, que de souffrances physiques, n'a-t-elle pas appelées sur elle-même, de la part du Seigneur qui répondait à ses désirs en chargeant ses épaules de croix nombreuses qui procuraient le salut aux âmes en détresse, à ceux qui étaient condamnés à l'échafaud, qu'Anne-Marie considérait être les plus malheureux parmi les malheureux. De leur terrible sort, elle ne pouvait s'apaiser, compte tenu des nombreux délits qu'ils avaient commis. Pour leur conversion, elle mobilisait aussi Mgr Natali qui avait accès aux prisons, pouvait se rendre utile aux disgraciés, jusqu'au dernier moment de leur vie.
A suivre...
Monique- Nombre de messages : 13764
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Anna Maria Taïgi - La sainte aux sept enfants.
C'est dans cette lumière de vertus héroïques, qu'étaient attirés les très chers malheureux ; une lumière qui venait d'en haut. Toutes les biographies qui racontent la vie d'Anne-Marie Taïgi, soulignent son charisme prophétique.
Il est certain que parmi les multiples dons qu'elle a reçus, le don de prédiction de l'avenir a joué un grand rôle. Ainsi, le Père éternel récompensait sa créature qui lui appartenait totalement. Du reste, les témoignages qui se rapportent à la vie de nombreux saints, en constituent une confirmation richement documentée. Il est certain qu'Anne-Marie fut une de ces saintes créatures que Dieu gratifia largement de ce don.
Quand Pie VIII était encore pape, Anne-Marie fit une prophétie d'un caractère dramatique formidable, qui garde aujourd'hui encore son intérêt tout à fait exceptionnel. Il s'agit d'une prophétie qui produisit alors, chez ceux qui la recueillirent, un trouble profond, un émoi intense qui continue, jusqu'à maintenant, à éveiller, en qui la redécouvre parmi les vieux documents, la même commotion et un trouble identique, parce qu'elle implique le futur de l'humanité, inséparable de l'avenir de l'Eglise, le plaçant parmi les tourments de cette lutte de l'homme qui tend, depuis son origine, à assurer le triomphe du bien sur le mal.
Riche en particularités, d'une clarté des plus évidentes, elle nous est parvenue par une déposition juridique assermentée de Monseigneur Raphaël Natalie.
A suivre...
Monique- Nombre de messages : 13764
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Anna Maria Taïgi - La sainte aux sept enfants.
Un jour de 1818, parlant des prochains fléaux de la terre, des futurs fléaux du ciel, elle précisa qu'ils pourraient, les uns et les autres, être atténués par les prières des âmes pieuses. Anne-Marie prédit que des millions d'hommes sont appelés à mourir par une main de fer, qu'un grand nombre mourront à l'occasion de guerres, de litiges, par traîtrise, et d'autre millions, par des morts imprévues. Des nations entières arriveraient ensuite à l'unité de l'Église catholique. Plusieurs turcs, païens et juifs, se convertiront, en demeurant tout confus devant les chrétiens, admirant leur ferveur et l'exactitude de leur vie. Elle me dit plusieurs fois que le Seigneur lui fit voir dans le mystérieux soleil, le triomphe et la joie universelle de la nouvelle Eglise, si grands et si surprenants, qu'elle ne pouvait pas l'expliquer.
En 1922, le lendemain de la première guerre mondiale, on publiait, selon notre jugement personnel, la plus sérieuse biographie d'Anne-Marie, conforme en tout à l'histoire, selon la critique qui en a été faite. L'auteur, le cardinal Salotti, rapporte largement cette prophétie qu'évitaient de mentionner la plupart des biographes. S'arrêtant sur la prédiction des carnages en masse, il annonce la conversion de peuples entiers, le triomphe de l'Eglise. L'auteur ajoutait : " Si on pense à la guerre mondiale qui s'est déchaînée en 1914, pour la première fois, dans l'histoire, périrent simultanément, sur divers champs de bataille, des millions et des millions d'hommes. ''
Si on pense aux centaines de milliers tués par trahison, dans la même période. Si on pense aux tueries de la révolution bolchevique, en Russie, une révolution qui éclata sur les ruines de la même guerre. Si on pense aux luttes intestines dont les haines de partis se répandirent furieusement, souillant de sang les rues de la ville. Si on pense aux milliers et milliers de victimes emportées par les tremblements de terre de Sicile, de Calabre, de Marsica. Si on pense, enfin, à cette peste qui intervint en 1919, à la fin de la guerre cruelle ; dans l'espace de quelques mois, dans différentes parties du monde, se produisit cette hécatombe épouvantable de millions et de millions de morts, une contagion qui ne s'était jamais vue dans les siècles passés.
" Si on pense, ajoutons-nous, énumérant seulement quelques autres fléaux de la terre qui suivirent l'année 1922, quand le cardinal Salotti écrivit ces lignes, il songeait aux guerres d'Afrique, à la guerre d'Espagne, au second conflit mondial, rendu plus apocalyptique par les génocides hitlériens, par les exterminations atomiques de Hieroshima et de Nagasaki, au calvaire de l'Europe de l'Est, à la révolution de Chine, à la guerre de Corée, à la guerre de l'Indo-Chine, à l'insurrection et à la répression de la Hongrie, au martyre de plusieurs peuples coloniaux, à la grande famine qui continue de ravager l'Inde et d'autres pays, aux massacres d'Algérie, jusqu'aux derniers tremblements de terre. " Si on réfléchit, dis-je, à tout cet ensemble de morts, par les guerres, les trahisons, les tremblements de terre, les contagions, concluait le cardinal Charles Safotti, on a l'impression d'être en présence de fléaux prédits par notre Bienheureuse ".
A suivre...
Monique- Nombre de messages : 13764
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Re: Anna Maria Taïgi - La sainte aux sept enfants.
Pour raconter toutes les prophéties faites et réalisées par notre protagoniste, nous aurions besoin de beaucoup plus d'espace que celui réservé à ce travail, à cette rapide narration. Elles eurent, en effet, pour objets, de nombreuses personnes de haute autorité, beaucoup de gens du peuple absolument inconnus.
Un jour de 1827, disons-nous dans le but de faire ressortir certains épisodes, Mgr Louis Lambruschini, partant dans la direction de Paris, comme nonce apostolique à la cour de France, fit demander à Anne-Marie Taïgi de le recommander vivement à Dieu, dans sa mission. Anne-Marie regarda dans son soleil céleste et lui fit savoir : " que son voyage serait heureux, son séjour à Paris, angoissant, qu'il vivrait un long et pénible martyre de l'esprit ". Et peu de temps après, se succédèrent un tant soit peu d'événements qui dominèrent dans la suite, durant la révolution imprévue de juillet 1830, et le nonce dut revenir à Rome.
A suivre...
Monique- Nombre de messages : 13764
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Anna Maria Taïgi - La sainte aux sept enfants.
Un autre jour, Anne-Marie rencontra le cardinal Mazzarini, sur la rue. Élevé depuis peu à la pourpre sacrée, il se rendait à Saint-Pierre, dans toute la splendeur de sa dignité nouvelle. " En ce jour, dans la pompe, murmura la voyante à celui qui était à ses côtés, dans un mois, la tombe ". À la fin du mois, elle assistait aux funérailles du cardinal.
Une autre fois, elle allait visiter une femme du peuple, qui avait donné naissance à une jolie petite créature. Elle la trouva très bien, mais appela toutefois, en aparté, quelques personnes présentes, et leur dit : " Vite, faites-lui donner les sacrements, la pauvre va mourir ! " Tous demeurèrent surpris et incrédules. Mais comment ! Tout allait pour le mieux ; la mère et l'enfant jouissaient d'une parfaite santé. Ils en parlèrent avec le confesseur et ce dernier fit gorge chaude sur cette prophétie. Dans la suite, " on ne sait jamais ", cette voyante les devinera toutes. On finit par lui faire apporter les derniers sacrements. Cela arriva juste à temps ; dès qu'elle les eut reçus, la jeune maman expira.
Mais la vie d'Anne-Marie Taïgi fut une suite d'épisodes semblables. Nous nous limiterons à rappeler une de ses dernières prédictions ; elle fut d'un grand intérêt pour l'histoire. Elle en fit mention, un jour, dans la maison, alors que le dialogue avait cessé. Elle avait trait aux désordres qui commençaient à exploser, un peu partout, dans les Etats romains. En cette occasion, Anne-Marie Taïgi fit remarquer que ce qui est arrivé, n'était rien en comparaison avec ce qui allait arriver, dans quelque temps. Elle ajouta que le successeur du pontife régnant, Grégoire XVI, aurait un pontificat plus violent, au milieu de tourments continuels. Elle ajouta, toutefois, que le futur pape vivrait plus longtemps et quà la fin, il mourrait paisiblement, à Rome, dans son lit, après un long pontificat.
A suivre...
Monique- Nombre de messages : 13764
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Re: Anna Maria Taïgi - La sainte aux sept enfants.
Nous devons maintenant, nous rendre compte que, à l'époque où Anne-Marie prononça ces paroles, Grégoire XVI occupait depuis peu, le siège de Pierre. Quelques années plus tard, en 1837, Anne-Marie Taïgi mourrait et Grégoire XVI continua à régner jusqu'en 1846. Pie IX seul, serait appelé à lui succéder.
Tel que prédit par Anne-Marie longtemps auparavant, le règne de Pie IX se terminera en 1878, après 31 ans, 7 mois, 23 jours d'exercice de la papauté.
Anne sera, dans la suite, encore plus précise. Elle indique, en une autre occasion, au chanoine Raymond Pigliacelli, que des temps difficiles s'annoncent pour l'Eglise. A la question du prélat qui porte sur l'identité du pape qui régnera en cette période de mésaventures, Anne répond : " Le pontife qui régnera, en sera un qui n'est même pas cardinal. De plus, il ne demeure pas à Rome ".
Elle confirma, quelque temps après, ses propos, à Mgr IMatali, à qui elle avait indiqué la façon de faire face à la persécution que subirait l'église de Rome, à l'intérieur de laquelle l'iniquité serait triomphante. Dieu exigera un pontife saint, choisi selon son cœur, et à qui il communiquerait des lumières tout à fait spéciales ; que celui-ci serait élu d'une manière extraordinaire, qu'il serait assisté et protégé par Dieu, d'une façon particulière, que son nom répandu dans tout l'univers, serait applaudi par les peuples et craint par les rois. Le Turc lui-même le vénérera, demandera à le féliciter. Il fera des réformes. Il instruira le peuple, recevra des secours de toutes parts. Les impies seront écrasés et humiliés, beaucoup d'hérétiques, sous son pontificat, retourneront à l'unité de la Sainte église Catholique Romaine. Elle souligna, de nouveau, à la fin, que le futur pape était dans le moment, un simple prêtre et se trouvait dans un pays assez lointain.
A suivre...
Monique- Nombre de messages : 13764
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