Les Sacrements : Explication du Saint Concile de Trente

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Message  Louis Lun 05 Sep 2022, 4:51 pm


Du Sacrement de Confirmation.

§ II. — MATIÈRE ET FORME DE LA CONFIRMATION.
(SUITE)

Quant à la consécration du saint Chrême, c’est l’Évêque qui la fait avec des cérémonies solennelles. Et cet usage vient de notre Sauveur Lui-même, qui l’enseigna et le prescrivit aux Apôtres, dans la dernière Cène. nous le savons par le pape Fabien, aussi illustre par sa sainteté que par la gloire de son martyre. Mais d’ailleurs, la raison seule suffirait pour nous montrer qu’il devait en être ainsi. Pour la plupart des autres Sacrements, Jésus-Christ a choisi une matière qu’Il avait sanctifiée Lui-même. Ainsi, il ne s’est pas contenté d’instituer l’eau pour la matière du Baptême, en disant: (1) « Si quelqu’un n’est pas régénéré par l’eau et par l’esprit, il ne peut entrer dans le Royaume de Dieu ; » mais quand il fut baptisé lui-même, Il communiqua à l’eau la vertu de sanctifier. Ce qui a fait dire à Saint Jean Chrysostome: (2) « Que l’eau ne pourrait pas effacer les péchés de ceux qui croient, si elle n’avait été sanctifiée en touchant le corps de Notre-Seigneur. » Comme donc Il n’a point consacré Lui-même la matière du Chrême, n’en ayant fait aucun usage, il était nécessaire qu’elle le fût par des Prières saintes et sacrées, et qu’une telle consécration fût réservée spécialement à l’Évêque, qui est le Ministre ordinaire de ce Sacrement.

Après cela il faudra expliquer la seconde partie de la Confirmation, c’est-à-dire la forme, ou les paroles qui accompagnent l’onction sainte. Il y aura lieu d’avertir les fidèles qui doivent recevoir ce Sacrement, que l’instant où ils entendent prononcer ces paroles est aussi celui où ils doivent exciter dans leurs cœurs des sentiments de Foi, de Piété, de Religion, afin qu’il n’y ait rien en eux qui puisse mettre obstacle à la Grâce. Voici ces paroles qui contiennent la forme entière de ce Sacrement: « Je vous marque du signe de la Croix, et je vous confirme par le Chrême du salut, au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. »

Et il est facile de montrer par la raison que c’est bien là la forme essentielle. En effet la forme d’un sacrement doit renfermer tout ce qui peut en faire connaître la nature et la substance. Or, qu’y-a-t-il de plus important à remarquer dans la Confirmation ? trois choses: la Puissance divine qui y opère comme cause principale, la force de l’esprit et du cœur que l’Onction sainte communique aux Fidèles pour leur salut, et enfin le signe dont celui qui va entrer dans la milice chrétienne demeure marqué, ces trois choses sont clairement exprimées, dans les paroles que nous venons de citer ; la première dans ces mots qui se trouvent à la fin, au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ; la seconde dans ceux-ci, placés au milieu: Je vous confirme par le Chrême du salut ; et la troisième par ces mots qui sont au commencement: Je vous marque du Signe de la Croix. Au reste, quand même la raison ne pourrait pas prouver que telle est la véritable forme du sacrement de Confirmation, l’autorité de l’Église catholique qui a toujours officiellement enseigné cette doctrine, ne nous permettrait pas d’avoir le moindre doute sur ce point.

Les Pasteurs doivent enseigner aussi …
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(1) Joan., 3, 5. — (2) Homil., 4.

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Message  Louis Lun 05 Sep 2022, 4:54 pm


Du Sacrement de Confirmation.

§ III. — DES MINISTRES DE LA CONFIRMATION.  

Les Pasteurs doivent enseigner aussi à qui l’administration de ce Sacrement a été plus spécialement confiée.

« Il y en a plusieurs, dit le prophète, (1)  qui courent sans être envoyés ? » Il faut donc apprendre au peuple quels sont les Ministres véritables et légitimes de la Confirmation, afin qu’il puisse en recevoir la grâce et les effets. Or, d’après la Sainte Écriture, l’Évêque seul est le Ministre ordinaire de ce Sacrement. nous lisons dans les Actes des Apôtres, (2) que les habitants de Samarie, ayant reçu la parole de. Dieu, on leur envoya « Pierre et Jean qui prièrent pour eux, afin qu’ils reçussent le Saint-Esprit ; car Il n’était pas encore descendu sur aucun d’eux, et ils n’avaient reçu que le Baptême » On peut voir par ce passage que celui qui les avait baptisés, n’étant que Diacre, n’avait pas le pouvoir de confirmer et que cette Fonction était réservée à des Ministres d’un ordre supérieur, c’est-à-dire aux Apôtres. On pourrait faire la même observation partout où l’Écriture fait mention de ce Sacrement.

Les témoignages des saints Pères et des Souverains Pontifes ne manquent pas non plus pour prouver cette vérité. Nous en trouvons de très clairs dans les décrets des Papes Urbain, Eusèbe, Damase, Innocent et Léon. Saint Augustin en particulier se plaint fortement de la coutume tout-à-fait abusive de l’Égypte et d’Alexandrie, où les Prêtres avaient la témérité d’administrer la Confirmation.

Voici une comparaison que les Pasteurs pourront employer pour faire comprendre combien il était raisonnable et légitime de réserver aux Évêques cette fonction. Quand on élève un édifice, les ouvriers, qui sont comme des ministres inférieurs, préparent et disposent le ciment, la chaux, le bois et tous les autres matériaux ; mais c’est à l’architecte qu’il appartient de mettre la dernière forme et la perfection à l’ouvrage. De même aussi ce Sacrement, qui est comme le couronnement de l’édifice spirituel du salut, devait être administré par l’Évêque, comme souverain Prêtre, et non par d’autres ministres inférieurs. Pour la Confirmation, comme pour le Baptême, on prend aussi un parrain. Si ceux qui exercent le métier de gladiateurs ont besoin d’un maître, dont la science et les conseils leur apprennent à diriger une attaque, et à porter des coups pour abattre leurs adversaires, sans se laisser blesser eux-mêmes, combien, à plus forte raison, les Fidèles n’ont-ils pas besoin d’un chef qui les guide et qui les instruise, lorsqu’ils ont été couverts et revêtus des armes puissantes que donne la Confirmation, et qu’ils sont descendus dans cette arène spirituelle où le salut éternel est en jeu ? C’est donc avec raison que l’on fait venir des Parrains pour l’administration de ce Sacrement. Ils contractent les mêmes affinités que les Parrains de Baptême, et le mariage leur est interdit avec les mêmes personnes. (Voir au chapitre du Baptême, ce que nous avons dit sur ce même point.)

Il arrive souvent que les Fidèles apportent…
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(1) Jerem., 23, 21. — (2) Act., 8, 14, 15, 16.


Dernière édition par Louis le Lun 05 Sep 2022, 5:52 pm, édité 2 fois (Raison : Insertion d'un lien, balise et orthographe.)

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Message  Louis Lun 05 Sep 2022, 4:56 pm


Du Sacrement de Confirmation.

§ IV. — NÉCESSITÉ DE LA CONFIRMATION.

Il arrive souvent que les Fidèles apportent trop de précipitation, ou une molle insouciance et une lenteur paresseuse à recevoir ce Sacrement. (Quant à ceux qui sont tombés assez bas dans l’impiété pour le mépriser et s’en moquer, nous n’avons point à nous en occuper ici.) Les Pasteurs auront donc soin de dire qui sont ceux à qui on doit donner la Confirmation, à quel âge, et avec quelles dispositions il convient de la recevoir. Et d’abord ils apprendront aux Fidèles que ce Sacrement n’est pas d’une nécessité absolue qu’il soit impossible de se sauver sans lui. Mais quoiqu’il ne soit pas nécessaire, personne cependant ne doit s’en abstenir ; loin de là ; il faut craindre au contraire, clans une chose si sainte qui nous communique d’une manière si abondante les dons de Dieu, de commettre la moindre négligence. Ce que Dieu a établi pour la sanctification de tous, tous doivent aussi le rechercher avec le plus grand empressement.

Saint Luc, racontant l’effusion miraculeuse du Saint-Esprit au jour de la Pentecôte, s’exprime ainsi: (1) « II se fit tout à coup dans le ciel comme le bruit d’un vent violent qui approchait et qui remplit toute la maison ; » — puis, peu après, il ajoute que (2) « tous furent remplis du Saint-Esprit ». Or, il est permis de conclure de ces paroles que cette maison étant l’image et la figure de l’Église, tous les Fidèles ont droit au sacrement de Confirmation dont la première application date de ce jour.

La même conclusion se tire encore sans peine de la nature même du Sacrement. Ceux-là en effet doivent être confirmés par le saint Chrême, qui ont besoin de croître spirituellement, et de tendre à la perfection chrétienne. Or tous les Fidèles sont évidemment dans ce cas. De même que le but de la nature est de donner l’accroissement à ceux qui naissent et de les amener à l’âge parfait, quoiqu’elle n’y réussisse pas toujours ; ainsi l’Église catholique, notre mère commune, désire ardemment que le Chrétien parfait se forme et s’achève dans ceux qu’elle a régénérés par le Baptême. Or cet effet ne peut se produire que par le sacrement de Confirmation ; dès lors il est manifeste que ce Sacrement doit être reçu par tous.

Mais ici il y a une observation à faire…
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(1) Act., 2, 2. — (2) Ibid., 4.

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Message  Louis Lun 05 Sep 2022, 4:57 pm


Du Sacrement de Confirmation.

§ IV. — NÉCESSITÉ DE LA CONFIRMATION.
(SUITE)

Mais ici il y a une observation à faire. Tous ceux qui sont baptisés peuvent être confirmés ; cependant il ne convient pas d’administrer ce Sacrement à ceux qui n’ont pas encore l’usage de la raison ; et si l’on ne croit pas qu’il soit nécessaire d’attendre l’âge de douze ans, au moins est-il convenable de ne pas l’administrer avant l’âge de sept ans. D’ailleurs la Confirmation n’a pas été instituée comme chose nécessaire au salut, mais pour nous donner le courage et les armes dont nous avons besoin, dans les combats qu’il nous faut soutenir pour la Foi de Jésus-Christ. Or les enfants qui n’ont pas l’âge de raison, ne soutiennent pas encore ces sortes de combats.

Il faut conclure de ce que nous venons de dire, que ceux qui, parvenus à l’âge adulte, veulent être confirmés, ne peuvent obtenir la grâce et les effets du Sacrement, qu’autant qu’ils apportent à sa réception la Foi et la Piété, et surtout qu’ils se repentent sincèrement des fautes graves qu’ils ont commises. Les Pasteurs travailleront donc à les faire confesser auparavant, ils les exhorteront à jeûner, à pratiquer d’autres œuvres de piété, et à se conformer à la louable, coutume de la primitive Église, en recevant la Confirmation à jeun. Et il sera facile d’obtenir tout cela des Fidèles, si on leur fait bien comprendre les effets admirables de ce Sacrement, et les grâces qu’il nous apporte.

On leur apprendra donc que…

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Message  Louis Lun 05 Sep 2022, 5:02 pm


Du Sacrement de Confirmation.

§ V. — DES EFFETS DU SACREMENT DE CONFIRMATION.

On leur apprendra donc que la Confirmation a cela de commun avec les autres Sacrements, qu’elle donne une grâce nouvelle, si elle ne trouve aucun empêchement dans celui qui la reçoit. Nous l’avons démontré plus haut: tous les Sacrements sont des signes mystiques et sacrés, qui signifient et produisent tout à la fois la Grâce sanctifiante. Ainsi la Confirmation remet et pardonne les péchés, puisqu’il est impossible de supposer un instant la grâce avec le péché. Mais outre ces effets qui sont ceux de tous les Sacrements en général, la Confirmation a d’abord cela de particulier, qu’elle perfectionne la grâce du Baptême. Ceux qui sont devenus Chrétiens par le Baptême demeurent encore faibles et sans énergie, comme des enfants nouvellement nés, mais ensuite le sacrement du saint Chrême les rend plus forts pour résister aux attaques de la chair, du monde et du démon ; il fortifie la foi dans leurs cœur », pour qu’ils puissent confesser et glorifier le nom de notre Seigneur Jésus-Christ ; et c’est pour cela sans doute que ce Sacrement a reçu le nom de Confirmation.

Car il ne faut pas croire, comme quelques-uns l’ont supposé avec autant d’ignorance que d’impiété, que ce mot de Confirmation vienne de ce qu’autrefois ceux qui avaient été baptisés dans leur enfance étaient conduits à l’âge adulte devant l’Evêque pour confirmer en sa présence la profession de Foi qu’ils avaient faite au Baptême ; autrement il faudrait dire qu’il n’y avait aucune différence entre la Confirmation et l’instruction que l’on faisait aux Catéchumènes ; ce qui ne peut se soutenir par aucun témoignage certain. Non ; la Confirmation tire son nom de ce que Dieu, par la vertu de ce Sacrement, confirme en nous ce que le Baptême a commencé d’y produire, et nous conduit à la perfection de la Vie chrétienne. Et non seulement ce Sacrement confirme en nous la Grâce, mais il l’augmente encore. Le Pape Melchiade nous l’assure en ces termes: « l’Esprit Saint, en descendant sur les eaux du Baptême, les rend salutaires, et leur communique la plénitude de la Grâce pour réparer l’innocence de l’homme ; mais par la Confirmation Il donne une augmentation de grâce. » Et non seulement Il l’augmente, mais II l’augmente d’une manière admirable. C’est ce que l’Écriture a parfaitement exprimé par l’image d’un vêtement nouveau, dans ces paroles de notre Sauveur à ses Apôtres (1): « Demeurez dans la ville, jusqu’à ce que vous soyez revêtus de la Vertu d’en haut. »

Si les Pasteurs veulent faire connaître…
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(1) Luc., 24, 49.

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Message  Louis Lun 05 Sep 2022, 5:07 pm


Du Sacrement de Confirmation.

§ V. — DES EFFETS DU SACREMENT DE CONFIRMATION.
(SUITE)

Si les Pasteurs veulent faire connaître la divine efficacité de ce Sacrement (et rien assurément ne sera plus propre à toucher le cœur des Fidèles) il leur suffira d’expliquer ce qui arriva aux Apôtres. Avant la Passion, et à l’heure même de la Passion, ils étaient si timides et si faibles, qu’ils prirent la fuite aussitôt qu’ils virent arrêter Jésus-Christ. Pierre lui-même, qui avait été désigné pour être la pierre fondamentale de l’Église, qui avait montré d’ailleurs beaucoup de courage et de grandeur d’âme, Pierre s’effraye à la voix d’une simple femme, et soutient non pas une fois, ni deux, mais trois fois de suite, qu’il n’est point le disciple de Jésus-Christ. Tous enfin, après la Résurrection, se retirent dans une maison et s’y renferment par la crainte qu’ils ont des Juifs. Le jour de la Pentecôte, au contraire ils sont tellement remplis de la vertu du Saint-Esprit, qu’ils se mettent à prêcher hardiment, et en toute liberté, l’Évangile qui leur a été confié non seulement aux Juifs, mais à l’univers tout entier, et qu’ils ne trouvent pas de plus grand bonheur que « celui d’être jugés dignes de souffrir pour le nom de Jésus-Christ, les affronts, » la prison, les tourments et les croix. (1)

Enfin la Confirmation a la vertu d’imprimer un caractère qui fait qu’on ne peut la recevoir plus d’une fois, ainsi que nous l’avons déjà dit du Baptême, et comme nous le dirons encore plus au long, en parlant du sacrement de l’Ordre.

Si les Pasteurs expliquent souvent, et avec soin, ces vérités aux Fidèles, il est impossible que, après avoir connu l’excellence et l’utilité de ce Sacrement, ils ne s’empressent pas de le recevoir avec beaucoup de zèle, de piété, et de foi.

Il nous reste maintenant à dire…
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(1) Act., 5, 41.

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Message  Louis Lun 05 Sep 2022, 5:09 pm


Du Sacrement de Confirmation.

§ VI. — DES CÉRÉMONIES DU SACREMENT DE CONFIRMATION.

Il nous reste maintenant à dire quelques mots des rites et des cérémonies de l’Église dans l’administration de ce Sacrement. Les Pasteurs comprendront très bien les avantages de ces sortes d’explications, s’ils veulent se rappeler ce que nous avons dit plus haut en traitant ce sujet.

D’abord les personnes que l’on confirme reçoivent sur le front l’onction du saint Chrême. Par la vertu de ce Sacrement le Saint-Esprit se répand dans le cœur des Fidèles ; Il augmente leur force et leur courage, afin qu’ils puissent combattre vaillamment dans la lutte spirituelle, et résister invinciblement aux ennemis du salut. L’onction faite sur le front marque qu’ils ne doivent jamais être empêchés de confesser librement la foi du nom Chrétien, ni par la crainte, ni par la honte, parce que c’est sur le front que se manifestent le plus sensiblement ces diverses affections de l’âme.

D’ailleurs cette marque qui distingue un Chrétien confirmé de ceux qui ne le sont pas, comme certains insignes distinguent un soldat des autres, devait être imprimée sur la partie la plus noble et la plus visible du corps, qui est le front.

Il est encore un usage religieusement conservé dans l’Église de Dieu, c’est d’administrer la Confirmation de préférence le jour de la Pentecôte. C’est surtout en ce jour que la vertu du Saint-Esprit fortifia et confirma les Apôtres ; et le souvenir de cet événement miraculeux fait très bien comprendre aux Fidèles la grandeur et l’excellence des Mystères qui sont renfermés dans l’onction sacrée.

L’onction étant faite, et la Confirmation donnée, l’Évêque frappe légèrement avec la main la joue du nouveau confirmé pour lui faire entendre que, comme un athlète généreux, il doit être prêt à souffrir avec un courage invincible toutes les contradictions, pour le nom de Jésus-Christ.

Enfin il lui donne la Paix, pour lui rappeler qu’il vient de recevoir la plénitude de la grâce divine, et « cette paix qui surpasse toutes nos pensées  (1) ».

Telles sont, en abrégé, les Vérités que les Pasteurs doivent enseigner sur le Sacrement de Confirmation, non pas d’une manière sèche et nue, et uniquement en paroles, mais avec le zèle d’une piété capable d’enflammer les cœurs: De cette manière ils réussiront à les imprimer profondément dans l’esprit des Fidèles.
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(1) Philipp., 4, 7.

A suivre: Chapitre dix-huitième. — Du sacrement de l’Eucharistie.

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Message  Louis Mar 06 Sep 2022, 4:20 pm


Du Sacrement de l’Eucharistie.

Parmi les signes mystiques et sacrés institués par Notre-Seigneur Jésus-Christ pour être comme les canaux fidèles de sa Grâce, il n’en est aucun que l’on puisse comparer à l’auguste sacrement de l’Eucharistie. Mais aussi il n’est pas de crime dont les Fidèles doivent craindre d’être plus sévèrement punis, que de manquer de respect et de piété envers un Sacrement qui renferme tant de sainteté, ou plutôt qui contient l’Auteur même, et le Principe de toute sainteté. C’est ce que l’Apôtre avait bien compris, et dont il nous a expressément avertis. Car après avoir montré combien est énorme le crime de ceux qui « ne discernent pas le Corps du Seigneur, » il ajoute aussitôt: (1) « c’est pourquoi plusieurs parmi cous sont malades et languissants, et plusieurs sont morts ». Par conséquent, pour que les Fidèles puissent retirer des fruits abondants de grâce, et se mettre à l’abri de la juste colère de Dieu, en rendant à ce céleste Sacrement les honneurs divins qu’il mérite, il sera nécessaire que les Pasteurs développent avec le plus grand soin tout ce qui est capable de faire ressortir davantage la majesté de l’Eucharistie.

Pour cela, ils suivront la marche de l’Apôtre Saint Paul…
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(1) I Cor. 11, 30.

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Message  Louis Mar 06 Sep 2022, 4:23 pm

Du Sacrement de l’Eucharistie.

§ I. — INSTITUTION DE L’EUCHARISTIE : SES DIFFÉRENTS NOMS.

Pour cela, ils suivront la marche de l’Apôtre Saint Paul, qui proteste n’avoir transmis aux Corinthiens que ce qu’il avait appris du Seigneur, et ils expliqueront en premier lieu comment ce Sacrement fut institué. Voici ce que l’Évangéliste en rapporte ; rien de plus clair: « Le Seigneur ayant aimé les siens, (2) les aima jusqu’à la fin ; » et pour leur donner un gage tout-à -fait divin et admirable de cet amour, sachant que l’heure était venue pour Lui de passer de ce monde à son Père, il employa, pour être toujours avec les siens, un moyen incompréhensible et infiniment au-dessus de toutes les choses naturelles. Après avoir célébré la Pâque en mangeant l’agneau pascal avec ses disciples, voulant enfin mettre la vérité à la place des figures, et la réalité à la place de l’ombre, (3) « Il prit du pain, puis rendant grâces à Dieu, il le bénit, le rompit, le donna à ses disciples, et leur dit: prenez et mangez, ceci est mon Corps qui sera livré pour vous. Faites ceci en mémoire de moi. Ensuite Il prit pareillement la coupe, après avoir soupé, et Il dit: ce calice est le nouveau testament dans mon sang. toutes les fois que vous Le boirez, faites-le en mémoire de Moi. ».

Convaincus qu’ils ne pourraient jamais avec un seul mot donner une assez haute idée de l’excellence et de la dignité de ce Sacrement, les Auteurs sacrés ont essayé de l’exprimer par des dénominations nombreuses.

Ainsi ils l’appellent quelquefois l’Eucharistie, mot que nous pouvons traduire en français par Grâce excellente, ou Action de grâces: deux choses qui lui conviennent parfaitement.

C’est une grâce excellente, soit parce qu’Il figure la Vie Éternelle, dont il a été dit: (4) « la grâce de Dieu est la Vie Éternelle; » soit parce qu’il contient Jésus-Christ qui est la grâce même, et la source de toutes les grâces.

C’est encore évidemment une action de grâces, puisque en immolant cette victime de toute pureté, nous rendons tous les jours à Dieu d’infinies actions de grâces pour tous les bienfaits dont Il nous comble, et spécialement pour le don si parfait de la grâce qu’Il nous communique par ce Sacrement. De plus, ce nom s’accorde aussi très bien avec les circonstances qui en accompagnèrent l’institution. Car Jésus-Christ « ayant pris du pain, le rompit et rendit grâces ». Et David en contemplant la grandeur de ce Mystère, s’écrie: (5)« le Seigneur, le Dieu de bonté et de miséricorde a perpétué la mémoire de ses merveilles; Il a donné la nourriture à ceux qui Le craignent. » Mais ce chant, il le fait précéder de celui de l’action de grâces, et il dit: (6) « la magnificence et la gloire du Seigneur reluisent dans ses ouvrages ».

Souvent aussi, on lui donne le nom de Sacrifice ; mais nous parlerons bientôt de ce Mystère avec plus d’étendue.

On le nomme encore Communion
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(2) Joan. 13,1. (3) Matth.26, 26. — Marc. 14 ,22. Luc 22,19. — I Cor. 11, 24. (4)Rom. 6, 23. (5) Ps. 110. 4. 5. (6) Id. 3.

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Message  Louis Mar 06 Sep 2022, 4:25 pm

Du Sacrement de l’Eucharistie.

§ I. — INSTITUTION DE L’EUCHARISTIE : SES DIFFÉRENTS NOMS.
(SUITE)

On le nomme encore Communion, mot évidemment emprunté à ce passage de l’Apôtre: (7) « le calice de bénédiction que nous bénissons, n’est-il pas la communication du Sang de Jésus-Christ ? et le pain que nous rompons, n’est-il pas la participation du Corps du Seigneur ? » Car, comme l’explique Saint Jean Damascène, ce Sacrement nous unit à Jésus-Christ, et nous fait participer à sa chair et à sa divinité ; puis il nous rapproche, il nous unit en Lui, pour ne plus faire de nous tous qu’un seul corps.

C’est pour cette raison qu’on l’appelle aussi le Sacrement de la Paix et de la Charité. Et ces mots nous font comprendre combien sont indignes du nom de Chrétiens ceux qui entretiennent des inimitiés les uns contre les autres, et avec quel zèle nous devons bannir loin de nous les haines, les dissensions, et les discordes, qui sont une peste si terrible ; d’autant, que par le Sacrifice quotidien de notre Religion nous protestons hautement que nous voulons avant tout conserver la Paix et la Charité.

Les Auteurs sacrés lui donnent encore souvent le nom de Viatique, soit parce qu’il est la nourriture spirituelle, qui nous soutient dans le pèlerinage de cette vie ; soit parce qu’il nous prépare et nous assure le chemin qui conduit à la gloire et à la félicité éternelle. C’est pour cela que la coutume a toujours été observée dans l’Église, de ne laisser mourir personne sans l’avoir muni de ce Sacrement.

Enfin  il y a des Pères de l’Église très anciens, qui, fondés sur l’autorité de l’Apôtre ( 8 ) ont donné quelquefois à l’Eucharistie le nom de Cène parce que Notre-Seigneur Jésus-Christ l’institua dans le mystère, si précieux pour nous, de la dernière Cène.

Toutefois, il ne faudrait pas conclure de là qu’il est permis de consacrer, ou de recevoir, la sainte eucharistie, après avoir pris quelque nourriture ou quelque boisson. On a toujours retenu et conservé ce salutaire usage, introduit (selon les anciens Auteurs) par les Apôtres eux-mêmes, de ne la donner, qu’à ceux qui sont à jeun.

Après ces explications sur le sens du mot…
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(7) I Cor. 10. 16. ( 8 ) I Cor. 11. 20.

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Message  Louis Mar 06 Sep 2022, 4:30 pm

Du Sacrement de l’Eucharistie.

§ II. — L’EUCHARISTIE EST UN VRAI SACREMENT: SA MATIÈRE.

Après ces explications sur le sens du mot, il faudra enseigner que l’Eucharistie est un véritable Sacrement, et l’un des sept que l’Église a toujours reconnus et vénérés. D’abord dans la consécration du calice, il est appelé le mystère de la Foi. Ensuite, sans parler de ces témoignages presque innombrables des Auteurs ecclésiastiques qui ont constamment placé l’Eucharistie au rang des vrais Sacrements, on trouve une preuve de son existence dans sa propre essence. En effet, nous y voyons des signes extérieurs et sensibles ; la Grâce y est figurée et produite ; enfin les Évangélistes et l’Apôtre ne laissent aucun lieu de douter que Jésus-Christ n’en soit l’Auteur. Or, ce sont là précisément les caractères qui conviennent exclusivement aux Sacrements, et là où ils se rencontrent, il n’est pas besoin de chercher d’autres preuves.

Mais il faut observer, et avec soin, qu’il y a plusieurs choses dans ce Mystère auxquelles les Auteurs ecclésiastiques ont donné le nom de Sacrement. Ainsi ils ont appelé Sacrement la Consécration, la Communion, et souvent même le Corps et le Sang de Notre-Seigneur qui sont renfermés dans l’Eucharistie. Saint Augustin (1) dit que ce Sacrement consiste en deux choses, l’apparence visible des éléments, et la vérité invisible de la chair et du sang de Notre-Seigneur Jésus-Christ. C’est dans le même sens que nos disons qu’il faut adorer ce Sacrement, c’est-à-dire, le Corps et le Sang de Notre-Seigneur. Mais il est évident que toutes ces choses ne s’appellent Sacrement que d’une manière impropre. Ce nom ne convient essentiellement et réellement qu’aux seules espèces du pain et du vin.

On voit par là combien l’Eucharistie diffère de tous les autres Sacrements. Ceux-ci ne subsistent que par l’emploi de la matière, c’est-à-dire, à l’instant même où ils sont administrés. Le Baptême, par exemple, ne s’élève à l’état de Sacrement, que dans le moment où l’on emploie l’eau pour baptiser quelqu’un. Mais pour compléter et parfaire l’Eucharistie, il suffit de la consécration de la matière, laquelle ne cesse point d’être un vrai Sacrement, dans le vase même où on la tient en réserve.

De plus dans les autres Sacrements, la matière et les éléments employés ne se changent point en une autre substance. L’eau du Baptême et l’huile de la Confirmation ne perdent point leur nature primitive d’eau et d’huile, lorsqu’on administre ces Sacrements. Mais dans l’Eucharistie, ce qui était du pain et du vin avant la consécration, change après la consécration et devient véritablement le Corps et le Sang de Notre-Seigneur.

Cependant, quoiqu’il y ait deux éléments, le pain et le vin...
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(1) Lib., 3, de Trinit. Cap., 4.

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Message  Louis Mar 06 Sep 2022, 4:32 pm

Du Sacrement de l’Eucharistie.

§ II. — L’EUCHARISTIE EST UN VRAI SACREMENT: SA MATIÈRE.
(SUITE)

Cependant, quoiqu’il y ait deux éléments, le pain et le vin, pour faire la matière intégrale de l’Eucharistie, il n’y a qu’un seul Sacrement et non pas plusieurs, selon la doctrine enseignée par l’Église. Autrement, on ne pourrait plus soutenir, avec toute la tradition, avec les Conciles de Latran, de Florence et de Trente, qu’il y a sept Sacrements, ni plus ni moins. D’ailleurs la grâce de ce Sacrement a pour but de faire de nous tous un seul corps mystique. Mais. pour qu’il soit lui-même en harmonie avec l’effet qu’il produit, il faut qu’il soit un, non qu’il ne puisse être composé de plusieurs parties, mais parce que tout doit n’y représenter qu’une seule chose. La nourriture et la boisson qui sont deux choses différentes, s’emploient pour une seule et même fin, qui est de réparer les forces du corps. Pareillement il était de toute convenance d’instituer de Sacrement avec deux matières différentes entre elles, mais analogues aux substances dont nous venons de parler, pour représenter l’Aliment spirituel qui soutient nos âmes et répare leurs forces. Aussi le Seigneur a-t-il dit (1): « Ma chair est véritablement une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage. »

Les Pasteurs auront ensuite à expliquer avec un grand soin ce que signifie ce Sacrement, afin que les Fidèles, en voyant les saints Mystères des yeux de leurs corps, nourrissent en même temps leur âme par la contemplation des Vérités divines que ces Mystères rappellent.

Or l’Eucharistie exprime principalement trois choses la première est une chose passée ; c’est la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Il nous l’apprend Lui-même par ces paroles: (2)  faites ceci en mémoire de moi. Puis, l’Apôtre dit positivement: (3) toutes les fois que vous mangerez ce pain et que vous boirez ce calice, vous annoncerez la mort de Jésus-Christ, jusqu’à ce qu’Il vienne.

La seconde est une chose présente. C’est la Grâce divine et céleste que ce Sacrement nous communique pour nourrir et conserver nos âmes. Dans le Baptême nous sommes engendrés à une vie nouvelle ; dans la Confirmation nous sommes fortifiés, afin de pouvoir résister à Satan, et confesser publiquement Jésus-Christ. Mais dans l’Eucharistie nous recevons la nourriture qui entretient en nous la Vie spirituelle.

La troisième regarde l’avenir, ce sont les délices et la gloire éternelle dont Dieu a promis de nous faire jouir dans la céleste patrie.

Ces trois choses, qui ont évidemment rapport au passé, au présent et à l’avenir, sont néanmoins si bien signifiées par le mystère sacré de l’Eucharistie, que le Sacrement, quoique composé d’espèces différentes, représente chacune d’elles en particulier, comme si elles n’en faisaient qu’une seule.

Mais avant tout, il est nécessaire aux Pasteurs...
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(1) Joan, 6, 55. — (2) Luc., 22, 19. — (3)  I Cor., 1, 26.

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Message  Louis Mar 06 Sep 2022, 4:33 pm

Du Sacrement de l’Eucharistie.

§ II. — L’EUCHARISTIE EST UN VRAI SACREMENT: SA MATIÈRE.
(SUITE)

Mais avant tout, il est nécessaire aux Pasteurs de bien connaître la matière de l’Eucharistie, soit afin qu’ils puissent la consacrer eux-mêmes comme l’Église le demande, soit afin qu’ils puissent faire comprendre aux Fidèles ce que signifie ce Sacrement, et exciter dans leurs cœur s le désir et l’ardeur d’en recueillir les fruits.

Ce Sacrement a deux matières: la première dont nous allons parler, c’est le pain de pur froment ; puis, la seconde que nous verrons plus loin. Les Évangélistes S. Matthieu, S. Marc et S. Luc nous apprennent que Notre-Seigneur Jésus-Christ prit du pain, le bénit et le rompit en disant (1): « Ceci est mon corps. » — Dans S. Jean, le Sauveur se donne à Lui-même le nom de pain (2): « Je suis, dit-il, le Pain vivant descendu du ciel. » Mais il y a plusieurs sortes de pain. Tantôt c’est dans la matière qu’il varie ; il peut être de froment, d’orge ou de légumes, ou d’autres fruits de la terre. Tantôt ce sont les qualités seules qui seront différentes ; l’un renfermera du levain, tandis que l’autre n’en contiendra point. Or, pour l’Eucharistie, les paroles de Notre-Seigneur font voir que le pain doit être de pur froment. Dans le langage ordinaire, ce mot employé simplement et sans modification, signifie le pain de froment seul. Une figure de l’Ancien testament vient encore confirmer cette Vérité. Le Seigneur avait ordonné que les pains de proposition, qui figuraient le sacrement de l’Eucharistie, fussent de pure fleur de froment.

Mais si le pain de froment doit seul être regardé comme la matière de l’Eucharistie, (conformément à la tradition apostolique et à l’enseignement formel de l’Église catholique), il est facile de se convaincre que ce pain doit être sans levain, d’après ce que fit Notre-Seigneur le jour où Il institua ce Sacrement. C’est en effet le premier des azymes, et chacun sait que ce jour-là il était défendu aux Juifs d’avoir du pain levé dans leurs maisons.

Si l’on oppose à cette doctrine l’autorité de S. Jean l’Évangéliste, qui…
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(1) Matth., 26, 26. Marc., 14, 22. Luc., 22, 19. — (2) Joan., 6, 41.

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Message  Louis Mar 06 Sep 2022, 4:35 pm

Du Sacrement de l’Eucharistie.

§ II. — L’EUCHARISTIE EST UN VRAI SACREMENT: SA MATIÈRE.
(SUITE)

Si l’on oppose à cette doctrine l’autorité de S. Jean l’Évangéliste, qui rapporte que tout cela se fit avant la fête de Pâques, il est facile de détruire cette objection. La fête des azymes commençait dès le soir de la cinquième férie, temps où le Sauveur célébra la Pâque. Et ce que les autres Évangélistes ont appelé le premier jour des azymes, Saint Jean l’appela la veille de Pâques, parce qu’il crut devoir noter surtout le jour naturel, dont la durée commence au lever du soleil. C’est pourquoi S. Jean Chrysostome entend par le premier des azymes le jour où l’on devait, sur le soir, manger les azymes. D’ailleurs la consécration du pain sans levain est en parfaite harmonie avec la pureté et l’innocence de cœur que les Fidèles doivent apporter à la réception de ce Sacrement. C’est ce que l’Apôtre nous apprend par ces paroles (1): « Purifiez-vous du vieux levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle, comme vous êtes un pain azyme ; car Jésus-Christ est l’Agneau pascal immolé pour nous. Célébrons donc notre Pâque ; non avec le vieux levain, ce levain de malice et d’iniquité, mais avec les azymes de la sincérité et de la vérité. »

Cependant cette qualité (pour le pain) d’être sans levain n’est pas tellement nécessaire, que le Sacrement ne puisse exister, si elle venait à manquer. Le pain azyme et le pain levé conservent également le nom, les propriétés et toute la nature du pain véritable, toutefois il n’est permis à personne, de changer de son autorité privée, ou pour mieux dire d’avoir la témérité de changer la sainte coutume de son Église. Et cela est d’autant moins permis aux Prêtres de l’Église latine, que les Souverains Pontifes ont ordonné de ne célébrer les saints Mystères qu’avec le pain azyme. — Mais en voilà assez sur cette première partie de la matière eucharistique. Remarquons cependant encore, en finissant, qu’on n’a jamais déterminé une quantité particulière de pain pour la consécration, par la raison que l’on ne peut déterminer davantage d’une manière précise le nombre de ceux qui peuvent et doivent participer à ces sacrés Mystères.

Venons maintenant à l’autre matière de l’Eucharistie. Cette seconde matière est le vin exprimé du fruit de la vigne, mais auquel il faut mêler un peu d’eau. L’Église catholique a toujours enseigné que notre Sauveur avait employé du vin dans l’institution de ce Sacrement, puisqu’il dit Lui-même (1) « Je ne boirai plus de ce fruit de la vigne jusqu’à cet autre jour... » Si c’est le fruit de la vigne, remarque S. Jean Chrysostome, c’est donc du vin et non pas de l’eau, comme s’il eût voulu détruire longtemps d’avance l’hérésie de ceux qui prétendaient que l’eau seule devait être employée dans le mystère de l’Eucharistie.

Cependant l’usage a toujours été dans l’Église de mêler un peu d’eau au vin…
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(1)  1 Cor., 5, 7. 8. — (1) Matt., 26, 29.  Marc., 14, 25.

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Message  Louis Mar 06 Sep 2022, 4:36 pm

Du Sacrement de l’Eucharistie.

§ II. — L’EUCHARISTIE EST UN VRAI SACREMENT: SA MATIÈRE.
(SUITE)

Cependant l’usage a toujours été dans l’Église de mêler un peu d’eau au vin. D’abord parce que l’autorité des Conciles et le témoignage de S. Cyprien nous apprennent que Notre-Seigneur le fit Lui-même ; ensuite parce que ce mélange nous rappelle le Sang et l’eau qui coulèrent du côté de Jésus-Christ. Enfin l’eau, comme nous le voyons dans (Apocalypse, représente le peuple. L’eau mêlée au vin, exprime très bien l’union du peuple fidèle avec Jésus Christ son Chef. Au reste cet usage est de tradition apostolique, et l’Église l’a toujours observé. Mais quelques graves que soient les raisons de mettre de l’eau dans le vin, et bien qu’on ne puisse la supprimer sans pécher mortellement, si elle venait à manquer, le Sacrement n’en existerait pas moins. Enfin ce que les Prêtres devront bien observer, c’est que si dans la célébration des saints Mystères, il est nécessaire de mêler un peu d’eau au vin, ce ne doit être qu’en petite quantité, puisque, au jugement des théologiens, cette eau se change en vin. Voilà pourquoi le Pape Honorius écrivait [1): « Il s’est introduit un abus très répréhensible parmi vous, c’est de mettre beaucoup plus d’eau que de vin, contre la coutume très raisonnable de toute l’Église, qui est de mettre beaucoup plus de vin que d’eau. »

Il n’y a donc que le pain et le vin qui soient la matière de l’Eucharistie ; et c’est à bon droit que l’Église a défendu, par plusieurs décrets, d’offrir autre chose que le pain et le vin, comme quelques-uns avaient la témérité de, le faire.

Voyons maintenant combien les deux…
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(1) Decret. de Celebr. Missæ.

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Message  Louis Mar 06 Sep 2022, 4:38 pm

Du Sacrement de l’Eucharistie.

§ II. — L’EUCHARISTIE EST UN VRAI SACREMENT: SA MATIÈRE.
(SUITE)

Voyons maintenant combien les deux symboles du pain et du vin sont propres à représenter la nature et les effets que nous reconnaissons dans ce Sacrement.

Et d’abord ils nous représentent Jésus-Christ comme notre vie véritable. Lui-même n’a-t-Il pas dit: (1)  « Ma Chair est véritablement une nourriture, et mon Sang est vraiment un breuvage ? » Le Corps de Jésus-Christ est donc, pour ceux qui Le reçoivent saintement et avec piété, un Aliment qui donne la Vie Éternelle, et par là même il était de toute convenance que ce Sacrement fût constitué précisément avec les éléments qui servent à soutenir la vie présente. Cela fait très bien comprendre aux Fidèles que l’esprit et le cœur sont rassasiés par la communion du Corps et du Sang du Seigneur.

Cas deux éléments avaient encore cet avantage qu’ils pouvaient servir à convaincre les hommes de la présence réelle du Corps et du Sang de Jésus-Christ dans l’Eucharistie. Tous les jours nous voyons le pain et le vin se changer, par les seules forces de la nature, en notre chair et en notre sang. C’est une image qui peut facilement nous amener à croire que la substance du pain et du vin est changée, par les paroles de la Consécration, au vrai Corps et au vrai Sang de Notre-Seigneur.

Le changement miraculeux de ces éléments peut servir aussi à nous faire entrevoir ce qui se passe dans l’âme. De même, en effet, que- la substance du pain et du vin est changée réellement au Corps et au Sang de Jésus-Christ, quoiqu’il n’y ait aucune apparence visible de ce changement ; de même, quoique rien ne paraisse changer en nous au dehors, cependant nous nous trouvons intérieurement renouvelés pour la Vie spirituelle, en recevant la Vie véritable, dans le sacrement de l’Eucharistie.

Enfin l’Église est un seul corps composé de plusieurs membres, dont l’union ne pouvait être plus parfaitement représentée que par les éléments du pain et du vin. Le pain est fait d’une multitude de grains, et le vin de plusieurs grappes ; ils nous rappellent donc très bien que, si nombreux que nous soyons, le mystère divin de l’Eucharistie nous unit par le lien le plus étroit, et fait de nous tous comme un seul corps.

Il nous reste maintenant à parler de la forme…
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(1) Joan., 6, 56.

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Message  Louis Mar 06 Sep 2022, 4:40 pm

Du Sacrement de l’Eucharistie.

§ III. — FORME DE L’EUCHARISTIE.

Il nous reste maintenant à parler de la forme qu’il faut employer pour la Consécration du pain, non pas qu’il soit utile de livrer ces Mystères, même au peuple fidèle, sans nécessité — puisqu’il n’est pas nécessaire que ceux q i ne sont pas dans les Ordres sacrés les connaissent -mais de peur que certains Prêtres ne l’ignorent, et ne commettent quelque faute considérable dans la Consécration.

Les Évangélistes S. Matthieu, S. Luc et l’Apôtre S. Paul, nous apprennent que cette forme consiste dans ces paroles : Ceci est mon Corps, car voici ce qui est écrit: (1) « pendant qu’ils soupaient, Jésus prit du pain, le bénit, le rompit et le donna à ses disciples en disant: prenez et mangez ; ceci est mon Corps. » Cette forme, employée par notre Seigneur Jésus-Christ Lui-même pour la consécration de son Corps, a été constamment en usage dans l’Église catholique. Nous passons ici sous silence les témoignages des Saints Pères, qu’il serait beaucoup trop long de rapporter, ainsi que le décret du Concile de Florence, que tout le monde connaît, et nous nous bornons à rappeler encore ces mots de Notre-Seigneur: (2) « faites ceci en mémoire de Moi. » (Ils établissent clairement le point que nous traitons.) Cet ordre qu’Il donna à ses Apôtres doit se rapporter non seulement à ce qu’Il avait fait Lui-même, mais encore à ce qu’Il avait dit, et spécialement aux paroles qui furent prononcées, autant pour produire que pour signifier l’effet du Sacrement.

D’ailleurs, on pourrait encore aisément se convaincre  de cette vérité par la raison. La forme d’un Sacrement consiste dans les paroles qui expriment l’effet produit par ce Sacrement. Or, les paroles que nous avons citées indiquent et signifient très bien ce qui s’opère dans l’Eucharistie, à savoir le changement du pain au vrai Corps de Notre-Seigneur, et par conséquent elles en sont véritablement la forme. On peut entendre dans ce sens ce qui est dit dans l’Évangéliste: (1) « qu’Il bénit le pain. » C’est la même chose, ce semble, que s’Il eût dit qu’Il bénit le pain en disant: ceci est mon Corps. Il est vrai que l’Évangéliste, avant les paroles que nous venons de citer, dit également: « prenez et mangez » ; mais ces deux mots ne regardent que l’usage de la chose, et non la consécration de la matière. Aussi, quoique le Prêtre soit obligé de les prononcer, ne sont-elles pas nécessaires à l’existence du Sacrement, pas plus que la conjonction car, que l’on prononce néanmoins dans la consécration du Corps et du Sang de Jésus-Christ. Autrement s’il n’y avait personne pour recevoir l’Eucharistie, on ne devrait, et on ne pourrait même pas la consacrer. Et cependant, il est incontestable que le Prêtre qui prononce les paroles du Seigneur suivant l’usage et la coutume de l’Église, sur un pain propre à devenir la matière de l’Eucharistie, consacre réellement et validement cette matière quand même il arriverait que l’Eucharistie ne serait administrée à personne.

Quant à la Consécration du vin…
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(1) Matth.,  26, 26.  Marc, 14, 22.  Luc,  22, 19. I Cor., 11, 24. — (2) Luc., 22, 19. — (1) Matt., 26, 26.

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Message  Louis Mar 06 Sep 2022, 4:43 pm

Du Sacrement de l’Eucharistie.

§ III. — FORME DE L’EUCHARISTIE.
(SUITE)

Quant à la Consécration du vin qui est la seconde matière du Sacrement, il faut pour les mêmes raisons que nous avons apportées plus haut, que le Prêtre en connaisse parfaitement la forme: Or, nous devons tenir pour certain qu’elle est ainsi formulée: (1) « Ceci est le Calice de mon Sang, de la nouvelle et éternelle Alliance, le mystère de la Foi, qui sera versé pour vous et pour plusieurs, pour la rémission des péchés. » De ces paroles plusieurs sont tirées de l’Écriture, et l’Église à reçu les autres d’une tradition apostolique: On trouve dans S. Luc et dans l’Apôtre: (2) Ceci est le Calice; et dans S. Luc ainsi que dans S. Matthieu: (3) de mon sang, ou mon Sang de la nouvelle Alliance, qui sera versé pour vous et pour plusieurs, pour la rémission des péchés. Quant à ces autres expressions, éternelle, et, mystère de la Foi, nous les tenons de la tradition interprète et gardienne de la Vérité catholique.

Personne ne pourra douter que ces paroles ne soient la forme de la Consécration du vin, s’il se rappelle ce que nous avons dit sur la forme de la Consécration du pain, car il est certain qu’elle consiste dans les paroles qui expriment le changement de la substance du vin au Sang de Notre-Seigneur. Or, celles que nous venons de rapporter indiquent clairement ce changement ; et par conséquent il ne saurait y avoir d’autre forme que celle-là, pour consacrer le vin. Ces paroles expriment en outre quelques effets admirables du Sang de Jésus-Christ répandu dans sa Passion, et qui appartiennent d’une manière spéciale à ce Sacrement. Le premier de ces effets c’est l’accès à l’héritage éternel, auquel nous donne droit l’Alliance nouvelle et éternelle. Le second, c’est l’accès à la justice par le mystère de la Foi. Car Dieu a établi Jésus-Christ (1) pour être la Victime de propitiation, par la Foi dans son Sang, montrant tout ensemble qu’Il est juste Lui-même, et qu’Il justifie celui qui a la Foi en Jésus-Christ. Le troisième effet est la rémission des péchés.

Mais comme ces paroles de la Consécration du vin sont pleines de mystères ; et qu’elles sont parfaitement appropriées à ce qu’elles expriment, il y a lieu de les examiner avec le plus grand soin. Quand on dit: (2) « Ceci est le calice de mon Sang », ces mots signifient ceci est mon Sang qui est contenu dans ce calice. Et c’est avec beaucoup de sagesse et de raison que l’on fait mention du calice, en consacrant le Sang qui doit être le breuvage des Fidèles. Le Sang par lui-même n’exprimerait pas assez nettement qu’il doit être bu, s’il ne nous était présenté dans une coupe. Ensuite on ajoute: « de la nouvelle Alliance », pour nous faire comprendre que le Sang de Jésus-Christ ne nous est pas seulement donné en figure, comme dans l’ancienne Alliance dont S. Paul a dit: (3)  « qu’elle ne fut point confirmée sans effusion de Sang », mais en vérité et réellement. Ce qui ne convient qu’à l’Alliance nouvelle.

Voilà pourquoi S. Paul a écrit: (4)  Jésus-Christ est le Médiateur du nouveau testament, afin que, par sa mort, ceux qui sont appelés reçoivent l’héritage éternel qui leur a été promis: quant au mot éternel, il se rapporte précisément à cet héritage éternel qui nous est échu par le droit que nous confère la mort: de Jésus-Christ notre testateur éternel.

Les mots qui suivent, à savoir: « Le Mystère de la Foi », n’excluent pas…
_______________________________________________

(1) Decret. lib. 3. de Celebret. Missæ.— (2) Luc., 22, 20. 1 Cor., 11, 25. — (3) Luc., 22, 20. Matth., 26, 28. —  (1) Rom., 3, 25, 26. — (2) I Cor., 11, 25. — (3) Hebr., 9, 18. — (4) Hebr., 9,.15.

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Message  Louis Mar 06 Sep 2022, 4:45 pm

Du Sacrement de l’Eucharistie.

§ III. — FORME DE L’EUCHARISTIE.
(SUITE)

Les mots qui suivent, à savoir: « Le Mystère de la Foi », n’excluent pas la réalité de la chose, ils indiquent seulement qu’il faut admettre un effet caché et infiniment éloigné de la portée de nos yeux. Le sens qu’on leur donne ici est tout différent de celui qu’ils ont, quand on les applique au Baptême. Comme c’est par la Foi que nous voyons le Sang de Jésus-Christ caché sous l’apparence du vin, c’est pour ce motif que nous l’appelons le mystère de la Foi. Le Baptême, au contraire, s’appelle chez nous le sacrement de la Foi, ou chez les grecs, le mystère de la Foi, parce qu’il contient une profession entière de la Foi chrétienne. — Ce qui fait encore que nous appelons mystère de la Foi le Sang du Seigneur, c’est que la raison a beaucoup de difficulté et de peine à admettre et à croire, d’après l’enseignement de la Foi, que Notre-Seigneur Jésus-Christ, véritable Fils de Dieu, vrai Dieu Lui-même et vrai homme tout ensemble, a souffert la mort pour nous. Or cette mort nous est représentée par le Sacrement de son Sang. C’est pourquoi il était de toute convenance de rappeler ici, plutôt que dans la consécration du pain, la Passion du Sauveur par ces paroles: « Qui sera répandu pour la rémission des péchés. » Le Sang, consacré séparément, possède beaucoup plus de force et plus d’efficacité pour mettre sous les yeux de tous la Passion de notre Seigneur, sa Mort et la nature de ses souffrances. Les autres mots: « pour vous et pour plusieurs », sont empruntés les uns à saint Matthieu, (1) et les autres à saint Luc (1). Et c’est l’Église qui, inspirée par l’esprit de Dieu, les a réunis. Ils servent à exprimer les fruits et les avantages de la Passion. Si nous en considérons en effet la vertu et l’efficacité, nous sommes obligés d’avouer que le Sang du Seigneur a été répandu pour le salut de tous. Mais si nous examinons les fruits que les hommes en retirent, il est évident que plusieurs seulement, et non pas tous, en profitent. Lorsque Jésus-Christ dit: pour vous, Il entendait par là, à l’exception de Judas, ceux qui étaient présents, et à qui il parlait, ou bien les élus d’entre les Juifs, tels que ses disciples. En ajoutant: « pour plusieurs », Il voulait désigner tous les autres élus, soit d’entre les Juifs, soit d’entre les Gentils. Ainsi c’est avec raison qu’il n’a pas été dit: pour tous, puisqu’il s’agissait en cet endroit du fruit de la Passion, qui n’a procuré le salut qu’aux élus seulement. C’est dans ce sens qu’il faut entendre ces paroles de l’Apôtre: (2) « Jésus-Christ n’a été immolé qu’une fois pour effacer les péchés de plusieurs » ; et ce que dit Notre-Seigneur dans S. Jean: (3) « Je prie pour eux, je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que Vous m’avez donnés, parce qu’ils sont à vous. »

Il y a encore beaucoup d’autres Mystères renfermés dans ces paroles de la Consécration. Mais les Pasteurs zélés, et fidèles à méditer souvent les choses célestes, les découvriront aisément d’eux-mêmes avec l’aide de Dieu.
__________________________________________

(1) Matth., 26, 28. — (1) Luc., 22, 20. — (2) Hebr., 9, 26. — (3) Joan., 17, 9.

A suivre : Chapitre dix-neuvième. — Du sacrement de l’Eucharistie (Suite).

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Message  Louis Mer 07 Sep 2022, 1:22 pm


Du Sacrement de l’Eucharistie (Suite).

§ I. — LA PRÉSENCE RÉELLE.

Le moment est venu de reprendre l’explication de certains points de doctrine que, pour aucun motif, on ne doit laisser ignorer aux Fidèles.

L’Apôtre nous enseigne que ceux qui (1)  ne discernent point le Corps de Notre-Seigneur, commettent un grand crime. Les Pasteurs devront donc, avant tout, exhorter les Chrétiens à faire tous leurs efforts pour élever ici leur esprit et leur raison au-dessus des choses sensibles. S’ils se persuadaient que le sacrement de l’Eucharistie ne contient que ce que les sens y aperçoivent, ils tomberaient fatalement dans cette impiété énorme de croire qu’il ne renferme que du pain et du vin, puisque les yeux, le toucher, l’odorat, le goût ne rapportent que des apparences de pain et de vin. Il faut donc faire en sorte qu’ils renoncent, autant que possible, au jugement des sens, pour s’élever uniquement à la contemplation de la Vertu et de la Puissance infinie de Dieu ; car la Foi catholique enseigne et croit, sans hésitation aucune, que les paroles de la Consécration produisent spécialement trois effets admirables.

Le premier, c'est que le vrai corps de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Celui-là même qui: est né de la Vierge Marie, qui est assis à la droite du Père, est contenu dans l'Eucharistie.

Le second c'est que dans le Sacrement il ne reste rien de la substance des deux éléments, quoique cela semble tout-à-fait opposé et contraire au rapport des sens.

Le troisième, qui se, déduit aisément des deux autres, et qui est positivement exprimé par les paroles de la Consécration, c'est que par une disposition inexplicable et toute miraculeuse, les accidents qui apparaissent aux yeux, et que les autres sens perçoivent aussi, se soutiennent sans le secours d'aucun sujet. Ils présentent encore toutes les apparences du pain et du vin. Mais ils ne tiennent à aucune substance ; ils subsistent par eux-mêmes. Quant à la substance même du pain et du vin, elle est tellement changée au Corps et au Sang de Jésus-Christ, qu'il n'en reste absolument rien, et qu'il n'y a réellement plus ni substance du pain, ni substance du vin.

Parlons d'abord du premier de ces effets…
________________________________________

(1) I Cor., 11, 29.

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Message  Louis Mer 07 Sep 2022, 1:25 pm


Du Sacrement de l’Eucharistie (Suite).

§ I. — LA PRÉSENCE RÉELLE.
(SUITE)

Parlons d'abord du premier de ces effets. Les Pasteurs s'efforceront de faire comprendre combien sont claires et positives les paroles de Notre Sauveur, qui établissent la présence réelle de son Corps dans l'Eucharistie. En effet, il a dit : (1)  « Ceci est mon Corps, ceci est mon Sang. » Or, il n'est personne de bon sens qui ne comprenne immédiatement ce que ces paroles signifient : d'autant plus qu'il est ici question de la nature humaine, et qu'il est hors de doute, dans la Foi catholique, que Jésus-Christ était véritablement homme. Aussi saint Hilaire, ce personnage si distingué par sa sainteté et par sa science, parlant de la présence réelle de la Chair et du Sang de Jésus-Christ, a-t-il dit nettement : (2) « qu'il est impossible pour nous de douter de cette vérité, puisque Jésus-Christ a déclaré lui-même, et que la Foi nous enseigne, que sa Chair est vraiment une nourriture. »

Les Pasteurs auront encore à développer un autre passage dont l'explication fera aisément conclure que l'Eucharistie contient vraiment le Corps et le Sang de Jésus-Christ. Saint Paul, après avoir rappelé la consécration que le Seigneur avait faite du pain et du vin, et la distribution des saints Mystères à ses Apôtres, ajoute : (1) « que l'homme s'éprouve donc lui-même, et qu'après cela il mange de ce pain et boive de ce calice : car celui qui le mange et le boit indignement, mange et boit sa propre condamnation, ne discernant pas le corps du Seigneur ». Si, comme le prétendent les hérétiques, nous n'avions autre chose à vénérer dans ce Sacrement que le souvenir et le signe de la Passion de Jésus-Christ, pourquoi l'Apôtre se servirait-il d'expressions aussi fortes pour exhorter les Fidèles à s'éprouver ? Ce mot terrible de condamnation, employé par lui, montre que c'est un crime abominable de recevoir indignement le Corps du Seigneur caché sous les espèces eucharistiques, et de ne pas distinguer cette o Triture e toutes les autres. Mais le même Apôtre s'exprime encore plus formellement dans le Chapitre précédent de la même Épître, lorsqu'il dit : (2) « Le calice de bénédiction que nous bénissons, n'est-il pas la communication du Sang de Jésus-Christ ? et le pain que nous rompons, n'est-ce pas la participation du Corps du Seigneur ? »

On ne peut désigner plus clairement la véritable substance du Corps et du Sang de Jésus-Christ. Mais en expliquant ces passages de la sainte Écriture, les Pasteurs auront soin de faire remarquer aux Fidèles, qu'ils ne renferment rien de douteux ni d'incertain, surtout parce que l'Église de Dieu, avec son autorité infaillible, les a toujours entendus dans le sens que nous venons d'exposer. Pour nous en convaincre nous avons deux moyens faciles.

Le premier, c'est de consulter les Pères…
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(1) Matth., 26,  26. 28. Marc 14, 22. 24. Luc 22. 19. 20. —  (2) Lib. 8, de Trinit. —  (1) I Cor., 11,  28. 29. —  (2)  I Cor., 10, 16.

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Message  Louis Mer 07 Sep 2022, 1:28 pm


Du Sacrement de l’Eucharistie (Suite).

§ I. — LA PRÉSENCE RÉELLE.
(SUITE)

Le premier, c'est de consulter les Pères qui ont fleuri à l'origine et dans tous les âges de l'Église, et qui sont les meilleurs témoins de sa doctrine. Or, ils ont tous enseigné, et d'un accord unanime, la vérité du dogme en question. Mais ce serait un travail infini de citer tous les témoignages. Il nous suffira d'en rapporter, ou d'en indiquer quelques-uns, qui nous permettront de juger des autres. Que Saint Ambroise produise, le premier sa profession de Foi : dans le livre qu'il a écrit sur ceux qui sont initiés aux Mystères (1)  , il affirme que « l'on reçoit dans l'Eucharistie le vrai Corps de Jésus-Christ, comme Il l'avait pris lui-même très réellement dans le sein de la bienheureuse Vierge et que c'est un article de Foi incontestable ». – « Avant la Consécration, dit-il ailleurs, il n'y a que du pain, mais après la Consécration, il n'y a que la Chair de Jésus-Christ ».

Que S. Jean Chrysostome se présente ensuite ; c'est un autre témoin non moins digne de confiance, et d'une autorité non moins grande. II professe et enseigne la même vérité dans une foule de passages, mais surtout dans la 60e homélie, « de ceux qui participent indignement aux saints Mystères » et dans les homélies 41 et 45, sur S. Jean. « Obéissons à Dieu, dit-il, et ne refusons pas de Le croire, lors même qu'Il semble dire des choses contraires à la raison et aux sens. Sa parole est infaillible, tandis que notre jugement s'égare facilement. »

Et S. Augustin, ce défenseur si zélé de la Foi catholique, a toujours pensé et parlé de même, mais spécialement dans son commentaire sur le Psaume 33 : « se porter soi-même dans ses mains est impossible à l'homme, dit-il, cela ne peut convenir qu'à Jésus-Christ ; car il se portait dans ses propres mains, lorsque, donnant son Corps, il dit : ceci est mon Corps. »

Enfin, sans parler de S. Justin et de S. Irénée, S. Cyrille, dans son 4e livre sur S. Jean, affirme si clairement que la véritable Chair de Jésus-Christ est dans l'Eucharistie, que nulle interprétation fausse et captieuse ne pourra jamais obscurcir ses paroles.

Si les Pasteurs désiraient connaître encore d'autres témoignages des Pères, il serait facile de leur citer S. Denys, S. Hilaire, S. Jérôme, S. Jean Damascène et une foule d'autres dont les sentiments si importants sur cette matière ont été réunis en corps d'ouvrage, par des hommes pieux et savants, et se lisent partout.

Le second moyen de connaître la doctrine de l'Église…
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(1) Lib. 4, de Sacram.

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Message  Louis Mer 07 Sep 2022, 1:29 pm


Du Sacrement de l’Eucharistie (Suite).

§ I. — LA PRÉSENCE RÉELLE.
(SUITE)

Le second moyen de connaître la doctrine de l'Église dans les choses de la Foi, c'est la condamnation qu'elle a faite des doctrines et des opinions contraires. Or, il est impossible de le nier, le dogme de la Présence réelle de Jésus-Christ dans l'Eucharistie a toujours été tellement répandu et popularisé dans toute l'Église, il a toujours été si universellement reçu par tous les Fidèles, qu'au moment où Bérenger, dans le onzième siècle, osa l'attaquer et prétendre qu'il n'y avait là qu'un signe, il fut aussitôt condamné, et d'une voix unanime, au Concile de Verceil, convoqué par le Pape Léon IX, et lui-même y anathématisa son hérésie. Et lorsque plus tard il revint encore à cette erreur impie, il fut de nouveau condamné par trois autres Conciles, l'un de Tours, et les deux autres de Rome, ces deux derniers assemblés successivement par les Papes Nicolas II et Grégoire VIII. Toutes ces décisions furent confirmées ensuite par Innocent III dans le Concile général de Latran. Enfin les Conciles de Florence et de Trente sont venus tour à tour fixer ce dogme avec une clarté et une précision invincibles.

Si les Pasteurs ont soin de bien mettre en lumière toutes ces autorités, ils pourront, non pas ramener les hérétiques qui, aveuglés par leurs erreurs, ne baissent rien tant que la vérité, mais affermir les faibles, et remplir les âmes pieuses de consolation et de joie : d'autant plus — et cela est évident pour les Fidèles — que la foi de cette vérité est renfermée dans les autres articles de la Doctrine chrétienne. Quiconque en effet croit et confesse que Dieu est Tout Puissant, croit par là-même qu'Il n'a pas manqué de pouvoir pour opérer le chef-d’œuvre que nous admirons et que nous révérons dans l'Eucharistie. Quiconque encore croit la sainte Église catholique, doit nécessairement reconnaître pour vraie la doctrine que nous venons d'expliquer.

Mais ce qui met le comble au bonheur et à l'édification des âmes pieuses, c'est de contempler la sublime dignité (le ce Sacrement. Par là elles comprennent d'abord toute la perfection de la Loi évangélique, laquelle possède en réalité ce que la Loi de Moise n'avait qu'en figures et en images. Ce qui a fait dire admirablement à S. Denys (1) que « Notre Église tient le milieu entre la Synagogue et la Jérusalem céleste, et qu'elle participe de l'une et de l'autre ». Les fidèles ne sauraient donc trop admirer la perfection, la gloire et la grandeur de la sainte Église, puisqu'il n'y a, pour ainsi dire, qu'un seul degré qui la sépare de la béatitude céleste. Nous avons cela de commun avec les habitants des cieux, que les uns et les autres nous possédons Jésus-Christ ; Dieu et homme, présent au milieu de nous. Le seul degré qui nous sépare d'eux, c'est qu'ils jouissent de la Présence de Jésus-Christ par la vision béatifique, tandis que nous, nous adorons seulement sa Présence, Présence invisible à nos yeux, et cachée sous le voile miraculeux des saints Mystères, mais que cependant nous confessons avec une Foi ferme et inébranlable.

Enfin Jésus-Christ…
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(1) De Eccl. Hierarch. c., 3.

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Message  Louis Mer 07 Sep 2022, 1:49 pm


Du Sacrement de l’Eucharistie (Suite).

§ I. — LA PRÉSENCE RÉELLE.
(SUITE)

Enfin Jésus-Christ nous a laissé dans ce Sacrement, la preuve de l'immense amour qu'Il a pour nous. N'était-ce pas en effet un des plus beaux traits de cet amour, de n'avoir pas emporté loin de nous cette nature qu'Il nous avait empruntée, mais d'avoir voulu, autant que cela était possible, demeurer sans cesse avec nous, afin que sans cesse on pût dire de Lui en toute vérité  (1) : « mes délices sont d'être avec les enfants des hommes ? ».

Ici les Pasteurs auront à expliquer que l'Eucharistie ne contient pas seulement le Corps de Jésus-Christ…
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(1) Prov., 8, 31.

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Message  Louis Mer 07 Sep 2022, 1:51 pm


Du Sacrement de l’Eucharistie (Suite).

§ II — JÉSUS-CHRIST EST TOUT ENTIER DANS L'EUCHARISTIE.

Ici les Pasteurs auront à expliquer que l'Eucharistie ne contient pas seulement le Corps de Jésus-Christ avec tout ce qui constitue un corps véritable, comme les os et les nerfs, mais encore Jésus-Christ tout entier. Il faut enseigner que Jésus-Christ, c'est le nom d'un Dieu et d'un homme tout à la fois, c'est-à-dire d'une personne dans laquelle la nature divine et la nature humaine son ; réunies ; Jésus-Christ possède les deux substances et ce qui les caractérise, la divinité d'abord, puis la nature humaine tout entière avec l'âme, les parties du corps et le sang qui la composent. Nous devons donc croire que toutes ces choses se trouvent dans l'Eucharistie. Car de même qu'au ciel l'humanité de Jésus-Christ est unie à la divinité dans une seule personne, (et dans une seule hypostase). de même ce serait un crime de supposer que le Corps, présent dans l'Eucharistie, y est séparé de la divinité.

Cependant les Pasteurs auront soin de faire observer que toutes ces choses ne sont point contenues de la même manière et par la même raison dans ce Sacrement. II en est qui s'y trouvent en vertu, et par la force même de la Consécration. Ces paroles en effet produisent ce qu'elles signifient, et les Théologiens disent qu'une chose se trouve dans le Sacrement, par la force du Sacrement, quand elle est exprimée par la forme des paroles. Selon eux, s'il pouvait arriver que les choses fussent détachées les unes des autres, il y aurait dans le Sacrement uniquement ce que sa forme signifie ; le reste ne s'y trouverait point. Au contraire, il est certaines choses qui sont renfermées dans le Sacrement, par cette seule et unique raison qu'elles sont inséparablement liées avec celles que la forme exprime. Ainsi, comme la forme employée pour la Consécration du pain exprime le Corps de Notre Seigneur, puisqu'on y dit: ceci est mon Corps, c'est donc par la force même du Sacrement que le Corps de Jésus-Christ est renfermé dans l'Eucharistie.

Mais parce que le Sang, l'âme et la Divinité sont inséparables du Corps, toutes ces choses seront aussi dans le Sacrement, non en vertu de la Consécration, mais par l'union qu'elles ont avec le Corps, ou comme disent les Théologiens, par concomitance. C'est de cette manière que manifestement Jésus-Christ est tout entier dans l'Eucharistie. Car lorsque deux choses sont absolument liées entre elles, il faut que l'une soit partout où l'autre se trouve. Il suit de là que Jésus-Christ est tellement tout entier, (si nous pouvons ainsi dire), et sous l'espèce du pain et sous l'espèce du vin, que, comme l'espèce du pain contient non seulement le Corps, mais le Sang, et Jésus-Christ tout entier, de même l'espèce du vin renferme non seulement le Sang, mais aussi le Corps et toute la Personne de Jésus-Christ.

Quoique les Fidèles doivent avoir la certitude et la persuasion...

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