Les Sacrements : Explication du Saint Concile de Trente
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Re: Les Sacrements : Explication du Saint Concile de Trente
Du Sacrement de Pénitence.§ I . — DU NOM ET DE LA VERTU DE PÉNITENCE.(SUITE)
Il arrive quelquefois que les hommes n’ont pas un repentir proportionné à leurs péchés ; et même, comme le dit Salomon (1): « Il y en a qui se réjouissent, lorsqu’ils ont fait le mal. » D’autres, au contraire, s’abandonnent à tel point au chagrin et à la désolation, qu’ils viennent à désespérer entièrement de leur salut. Tel semble avoir été Caïn, qui disait (2): « Mon crime est trop grand pour obtenir le pardon. » Et tel fut certainement Judas (3) que « le repentir de son crime conduisit à se pendre lui-même, » perdant ainsi la vie et son âme tout ensemble. La vertu de Pénitence nous aide donc à garder une juste mesure dans notre douleur.
Ce qui prouve encore que la Pénitence est une vertu, c’est la fin que se propose celui qui se repent véritablement de son péché. Il veut d’abord effacer sa faute et laver toutes les taches et toutes les souillures de son âme. Ensuite il désire satisfaire à Dieu pour ses iniquités. Or c’est là évidemment un acte de justice. Car s’il ne peut y avoir de justice stricte et rigoureuse entre Dieu et les hommes, puisqu’ils sont séparés par un intervalle infini, cependant il est certain qu’il existe entre eux une sorte de justice, que l’on peut comparer à celle que nous trouvons entre un père et ses enfants, entre un maître et ses serviteurs.
La troisième fin que se propose celui qui se repent, c’est de rentrer en grâce avec Dieu, dont il a encouru l’inimitié et la disgrâce par la laideur de son péché. Toutes choses qui montrent assez que la Pénitence est véritablement une vertu.
Mais il est nécessaire d’apprendre aux Fidèles…
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(1) Prov., 2, 14. — (2) Genes., 4, 13. — (3) Matth., 27, 5.
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Re: Les Sacrements : Explication du Saint Concile de Trente
Du Sacrement de Pénitence.§ I . — DU NOM ET DE LA VERTU DE PÉNITENCE.(SUITE)
Mais il est nécessaire d’apprendre aux Fidèles par quels degrés on peut s’élever jusqu’à cette vertu divine.
D’abord la miséricorde de Dieu nous prévient, et tourne nos cœurs vers Lui, pour nous convertir. C’est cette grâce que demandait le Prophète, quand il disait (1) : « Convertissez-nous à vous, Seigneur, et nous serons convertis ! »
Ensuite illuminés par cette lumière, nous tendons vers Dieu par la Foi. Car comme l’Apôtre nous l’assure (2) : « Celui qui veut aller à Dieu doit croire qu’il existe, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent. »
Puis viennent les mouvements de crainte, c’est alors que frappé par la considération des supplices rigoureux qu’il a mérités, le pécheur détache son cœur du péché. C’est à cet état d’âme que semblent se rapporter ces paroles d’Isaïe: (3) « Nous sommes devenus comme celle qui approche du temps où elle doit enfanter, et qui crie au milieu des douleurs qu’elle ressent. »
A ces sentiments se joint l’espérance d’obtenir miséricorde du Seigneur, espérance qui nous relève de notre abattement, et nous fait prendre la résolution d’amender notre vie et nos mœurs.
Enfin la Charité enflamme nos cœurs et fait naître en nous cette crainte filiale qui convient à des enfants généreux et bien nés. Dés lors ne craignant plus qu’une seule chose, qui est de blesser en quoi que ce soit la majesté de Dieu, nous abandonnons entièrement l’habitude du péché.
Tels sont les degrés par lesquels on parvient à cette sublime vertu de la Pénitence, vertu qui doit être à nos yeux toute céleste et toute divine, car la sainte Écriture lui promet le Royaume des cieux. Ainsi il est écrit dans S. Matthieu: (1) « Faites pénitence, car le Royaume des cieux est proche. » Et dans Ézéchiel: (2) « Si l’impie fait pénitence de tous les péchés qu’il a commis ; s’il garde tous mes préceptes; s’il accomplit le jugement et la justice, il vivra et ne mourra point. » Et dans un autre endroit: (3) « je ne veux point la mort de l’impie, mais qu’il se convertisse de sa voie, et qu’il vive. » Or, toutes ces paroles doivent évidemment s’entendre de la Vie Éternelle et bienheureuse.
Quant à la Pénitence extérieure, il faut enseigner…
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(1) Thren., 5, 21. — (2) Hebr., 11, 6. — (3) Isa., 26, 17. — (1) Matth., 3, 2. et 4, 17. — (2) Ezech., 18, 21.— (3) Id., 33, 11.
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Du Sacrement de Pénitence.§ II. — DE LA PÉNITENCE CONSIDÉRÉE COMME SACREMENT.
Quant à la Pénitence extérieure, il faut enseigner que c’est elle qui constitue, à proprement parler, le Sacrement, et qu’elle consiste dans certaines actions extérieures et sensibles qui expriment ce qui se passe dans l’intérieur de l’âme. Mais avant tout il nous semble qu’il faut instruire les Fidèles des raisons pour lesquelles Notre-Seigneur Jésus-Christ a placé la Pénitence au nombre des Sacrements. Or la raison principale a été certainement de lever tous les doutes que nous aurions pu concevoir sur la rémission de nos péchés. Quoique Dieu en effet nous l’ait promise (cette rémission) dans ces paroles du Prophète (1): « Si l’impie fait pénitence, etc., », nous n’en serions pas moins dans de continuelles inquiétudes sur la vérité de notre repentir, car personne ne peut se fier au jugement qu’il porte sur ses propres actions. C’est donc pour détruire toute inquiétude à cet égard, que notre Seigneur a fait de la Pénitence un Sacrement capable de nous donner la confiance que nos péchés nous sont pardonnés par l’absolution du Prêtre, et par suite de mettre plus de calme dans notre conscience par cette Foi légitime que nous devons avoir dans la vertu des Sacrements. Lorsqu’en effet le Prêtre nous absout de nos fautes suivant la forme du Sacrement, ses paroles n’ont point d’autre sens que celles de Notre-Seigneur au paralytique (2): « Mon fils, ayez confiance, vos péchés vous sont remis ! »
En second lieu, personne ne peut obtenir le salut que par Jésus-Christ, et par les mérites de sa Passion. Il était donc très convenable en soi, et très utile pour nous qu’il y eût un Sacrement qui ferait couler sur nos âmes le Sang de Jésus-Christ ; un Sacrement qui par sa vertu et son efficacité serait capable d’effacer tous les péchés commis après le Baptême, et nous obligerait à reconnaître que c’est à notre divin Sauveur, et à Lui seul, que nous devons le bienfait de notre réconciliation.
Or, que la Pénitence soit un véritable Sacrement, c’est…
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(1) Ezech., 18, 21. — (2) Matth., 9, 2.
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Du Sacrement de Pénitence.§ II. — DE LA PÉNITENCE CONSIDÉRÉE COMME SACREMENT.(SUITE)
Or, que la Pénitence soit un véritable Sacrement, c’est ce que les Pasteurs n’auront pas de peine à démontrer. Le Baptême est un Sacrement parce qu’il efface tous les péchés, et spécialement celui que nous contractons à notre origine. Par la même raison, la Pénitence qui efface tous les péchés de désirs et d’actions volontairement commis après le Baptême, doit être un véritable Sacrement, au sens propre du mot. D’ailleurs, (et c’est ici la raison principale), dès lors que ce que le Prêtre et le pénitent font au dehors et d’une manière sensible, exprime nettement les effets qui s’opèrent dans l’âme, qui oserait soutenir que la Pénitence ne renferme pas toutes les propriétés d’un véritable Sacrement ? Un Sacrement est le signe d’une chose sacrée. Or, d’une part, le pécheur qui se repent exprime très bien par ses paroles et par ses actions qu’il a détaché son cœur du péché, et d’autre part les paroles et les actions du Prêtre expriment aussi sensiblement que Dieu, par sa miséricorde, remet Lui-même les péchés. Au reste une preuve évidente de cette vérité se trouve dans ces paroles du Sauveur (1): « Je vous donnerai les clefs du Royaume des cieux; et dans celles-ci: Tout ce que vous délierez sur la terre, sera délié dans le ciel. » Car l’absolution prononcée par le Prêtre exprime la rémission des péchés qu’elle produit dans l’âme.
Mais il ne suffit pas d’apprendre aux Fidèles que la Pénitence est un Sacrement, ils doivent savoir encore qu’elle est du nombre de ceux qui peuvent se réitérer. L’Apôtre Saint Pierre ayant demandé à Notre-Seigneur si l’on pouvait accorder jusqu’à sept fois le pardon d’un péché, reçut cette réponse (2) « Je ne vous dis pari jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. » Si donc on doit traiter avec des personnes qui paraissent se défier de la bonté et de la clémence infinie de Dieu, il faut raffermir leur courage, et relever leurs espérances vis-à-vis de la Grâce divine. Et l’on obtiendra facilement ce but, soit en leur citant ce passage que nous venons de rappeler, et une foule d’autres qui se rencontrent si souvent dans la sainte Écriture, soit en empruntant les arguments et les raisons de S. Jean Chrysostome, dans son livre: De ceux qui sont tombés, et ceux de S. Ambroise, dans ses traités: De la Pénitence.
Rien ne doit être plus connu des Fidèles que la matière du Sacrement de Pénitence….
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(1) Matth., 16, 19. et 18, 18. — (2) Matth., 18, 22.
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Du Sacrement de Pénitence.§ III. — MATIÈRE ET FORME DU SACREMENT DE PÉNITENCE.
Rien ne doit être plus connu des Fidèles que la matière du Sacrement de Pénitence. Il faut donc leur faire remarquer que la grande différence entre ce Sacrement et les autres, c’est que la matière de ces derniers est toujours une chose naturelle ou artificielle, tandis que les actes du pénitent, la Contrition, la Confession, et la Satisfaction sont, dit le Concile de Trente, comme la matière de ce Sacrement. Et ces actes sont nécessaires, de la part du pénitent, pour l’intégrité du Sacrement, et pour l’entière rémission des péchés. Ceci est d’institution divine. Aussi bien les actes dont nous parlons sont regardés comme les parties mêmes de la Pénitence. Et si le saint Concile dit simplement qu’ils sont comme la matière du Sacrement, ce n’est pas à dire qu’ils ne sont pas la vraie matière ; mais c’est qu’ils ne sont pas du genre des autres matières sacramentelles, lesquelles se prennent au dehors, comme l’eau dans le Baptême et le chrême dans la Confirmation. Que si quelques-uns ont regardé les péchés eux-mêmes comme la matière du sacrement de Pénitence, leur sentiment ne paraît pas contraire au nôtre, si l’on veut y regarder de près. De même que nous disons du bois, qu’il est la matière du feu, parce que le feu le consume ; ainsi nous pouvons très bien dire des péchés, qu’ils sont la matière de la Pénitence, puisque ce Sacrement les efface et les consume en quelque sorte.
Les Pasteurs ne doivent pas négliger non plus d’instruire les Fidèles de la forme de ce Sacrement. Cela ne peut qu’exciter davantage leur ferveur quand ils voudront le recevoir, et leur inspirer plus de respect et de vénération pour s’en approcher. Or voici cette forme: Je vous absous. On pourrait déjà la tirer de ces paroles du Sauveur (1) : « Tout ce que vous délierez sur la terre, sera délié dans le ciel. » Mais les Apôtres nous l’ont transmise comme l’ayant reçue de Notre-Seigneur Jésus-Christ Lui-même. D’ailleurs puisque les Sacrements signifient ce qu’ils produisent, ces paroles: Je vous absous, montrent très bien que la rémission des péchés s’opère par l’administration de ce Sacrement ; par conséquent il est clair qu’elles en sont la forme complète. Les péchés, en effet, sont comme des liens qui tiennent nos âmes enchaînées, et que le sacrement de Pénitence vient briser. Et le Prêtre ne dit pas moins la vérité, lorsqu’il prononce ces paroles sur un pénitent qui par la vivacité d’une Contrition parfaite, accompagnée du vœu de la Confession, a déjà obtenu de Dieu le pardon de ses péchés.
A ces paroles, on ajoute plusieurs prières qui ne sont pas nécessaires pour la …
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(1) Matth., 18, 18.
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Du Sacrement de Pénitence.§ III. — MATIÈRE ET FORME DU SACREMENT DE PÉNITENCE.(SUITE)
A ces paroles, on ajoute plusieurs prières qui ne sont pas nécessaires pour la forme du Sacrement, mais qui ont pour but d’écarter tout ce qui pourrait empêcher sa vertu et son efficacité par la faute de celui auquel il est administré.
Quelles actions de grâces ne doivent donc point rendre à Dieu les pécheurs, de ce qu’Il a donné un si grand pouvoir aux Prêtres de son Église ? Il ne s’agit plus maintenant comme autrefois, sous la Loi ancienne, du témoignage du Prêtre qui se bornait à déclarer que le lépreux était guéri. non, le pouvoir des Prêtres dans l’Église est si étendu qu’ils ne se contentent pas de déclarer que le pécheur est absous de ses péchés, mais qu’ils donnent réellement, comme Ministres du Seigneur, l’Absolution qui est ratifiée en même temps par Dieu Lui-même, Auteur et Principe de la grâce et de la justification.
Quant aux rites prescrits pour la réception de ce Sacrement, les Fidèles auront…
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Du Sacrement de Pénitence.§ III. — MATIÈRE ET FORME DU SACREMENT DE PÉNITENCE.(SUITE)
Quant aux rites prescrits pour la réception de ce Sacrement, les Fidèles auront soin de s’y conformer exactement. Par là ils graveront plus profondément dans leurs cœurs le souvenir de ce qu’ils lui devront, c’est-à-dire la grâce d’avoir été réconciliés, comme des serviteurs avec le plus doux des maîtres, ou plutôt comme des enfants avec le meilleur des pères ; et puis ils comprendront mieux aussi comment ceux qui le veulent, (et tous doivent le vouloir), peuvent prouver à Dieu leur reconnaissance pour un si grand bienfait.
Tout pécheur qui se repent, doit donc en premier lieu se jeter aux pieds du Prêtre, avec des sentiments d’humilité et d’abaissement, afin qu’en s’humiliant ainsi, d’une part il apprenne à reconnaître plus aisément qu’il doit arracher de son cœur jusqu’à la racine de l’orgueil qui a été la source et le principe de toutes les fautes qu’il déplore, et d’autre part qu’il sache révérer dans le Prêtre, qui est son juge légitime, la Personne et la puissance de Jésus-Christ Lui-même. Car dans l’administration du sacrement de Pénitence, comme dans tous les autres Sacrements, le Prêtre tient la place de Notre-Seigneur.
Puis il confessera tous ses péchés les uns après les autres, de manière à convenir qu’il mérite les châtiments les plus grands et les plus rigoureux. Ensuite, il implorera le pardon de ses fautes. Nous trouvons dans Saint Denys les témoignages les plus formels sur l’antiquité de toutes ces pratiques.
Mais rien ne sera plus utile aux Fidèles, rien...
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Re: Les Sacrements : Explication du Saint Concile de Trente
Du Sacrement de Pénitence.§ IV. — DES EFFETS DU SACREMENT DE PÉNITENCE.
Mais rien ne sera plus utile aux Fidèles, rien ne leur donnera plus d’empressement à recevoir le sacrement de Pénitence que d’entendre les Pasteurs expliquer souvent les grands avantages que nous en retirons. Ils comprendront alors que la Pénitence est comme un arbre, dont les racines sont amères, mais dont les fruits sont pleins de douceur.
Et d’abord la Pénitence possède la vertu de nous rétablir dans la grâce de Dieu, et de nous unir à Lui par une étroite amitié.
Ensuite cette réconciliation produit ordinairement chez les personnes pieuses, qui reçoivent ce Sacrement avec Foi et piété, une paix profonde, une tranquillité parfaite de conscience, et des joies ineffables de l’Esprit Saint.
Il n’y a point d’ailleurs de crime si grand et si horrible, qui ne puisse être effacé par le sacrement de Pénitence, non seulement une fois, mais deux fois, mais toujours. Dieu Lui-même nous en donne l’assurance par ces paroles du prophète:(1) « Si l’impie fait pénitence de tous les péchés qu’il a commis, s’il garde mes commandements, s’il pratique le jugement et la justice, il vivra de la vie et il ne mourra point ; et Je ne me souviendrai point de toutes les iniquités qu’il a commises. » C’est là ce qui a fait dire à S. Jean: (1) « Si nous confessons nos péchés, Dieu est fidèle et juste pour nous les pardonner. » Et plus loin: « Si quelqu’un a péché, dit-il, sans excepter aucune sorte de péché, nous avons pour avocat auprès du Père, Jésus-Christ qui est juste, qui est Lui-même propitiation pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais pour ceux du monde entier. »
Si nous lisons dans l’Écriture que certains personnages n’ont point obtenu de Dieu miséricorde, bien qu’ils l’eussent demandée avec ardeur, nous savons que cela tenait à ce qu’ils n’avaient pas un repentir et une douleur sincères de leurs fautes. Ainsi lorsque nous trouvons dans nos Saints Livres, ou dans les saints Pères, quelques passages qui semblent affirmer que certains péchés sont irrémissibles, il faut entendre par là que le pardon de ces péchés est extrêmement difficile à obtenir. De même qu’il est des maladies que l’on dit incurables parce qu’elles inspirent au malade l’horreur des médicaments qui pourraient le guérir ; de même il y a des péchés dont on n’obtient pas le pardon parce qu’ils font repousser la grâce de Dieu, cet unique remède du salut. C’est dans ce sens que S. Augustin disait: (2) « Lorsqu’un homme arrivé à la connaissance de Dieu par la grâce de Jésus-Christ, blesse ensuite la Charité fraternelle, et que s’élevant contre la grâce même, il s’abandonne aux fureurs de l’envie, le mal de son péché est tel qu’il ne peut même s’abaisser à en demander pardon, quoique d’ailleurs les remords de sa conscience le forcent à reconnaître et à avouer sa faute. »
Mais pour revenir aux effets du sacrement de Pénitence, la vertu d’effacer les…
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(1) Ezech., 18, 21. 22. — (1) 1 Joan., 1, 9. et I Joan 2, 1. 2. — (2) Lib., 1, de serm. Pont. in mont.
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Du Sacrement de Pénitence.§ IV. — DES EFFETS DU SACREMENT DE PÉNITENCE.(SUITE)
Mais pour revenir aux effets du sacrement de Pénitence, la vertu d’effacer les péchés lui est tellement propre, qu’il est impossible de l’obtenir, ni même de l’espérer par un autre moyen. « Si vous ne faites pénitence, dit notre Seigneur,(1)i]vous périrez tous.[/i] » II est vrai que ces paroles ne s’appliquent qu’aux péchés graves et mortels. Cependant les péchés légers, que l’on nomme véniels, exigent aussi leur genre de pénitence.(2) « Car, dit Saint Augustin, cette espèce de pénitence qui se fait tous les jours dans l’Église pour les péchés véniels serait tout-à -fait vaine, si ces péchés pouvaient se remettre sans pénitence. »
Mais comme ce n’est pas assez, dans les choses qui sont de pratique, de donner des notions et des explications générales, les Pasteurs auront soin d’expliquer séparément tout ce que les fidèles ont besoin de savoir sur les qualités de la véritable et salutaire Pénitence. Or ce Sacrement a cela de particulier que, outre la matière et la forme qui sont communes à tous les Sacrements en général, il contient de plus, comme nous l’avons déjà remarqué, la Contrition, la Confession, la Satisfaction, qui sont nécessaires pour le rendre entier et parfait. Ce qui a fait dire à S. Jean Chrysostome (3) « La Pénitence porte le pécheur à tout endurer volontiers. La Contrition est dans son cœur, la Confession sur les lèvres, et l’humilité ou la Satisfaction salutaire dans toutes ses œuvres. »
Or ces trois parties sont semblables à celles qui entrent nécessairement dans la composition d’un tout. De même que le corps humain est formé de plusieurs membres, les mains, les pieds, les yeux, et d’autres parties semblables dont une seule ne saurait lui manquer sans que nous le trouvions imparfait, — tandis qu’il est parfait lorsqu’il les possède toutes, — de même aussi la Pénitence est tellement composée de ces trois parties que si la Contrition et la Confession qui justifient le pécheur sont seules requises d’une manière absolue pour la constituer dans son essence, elle n’en reste pas moins nécessairement imparfaite et défectueuse, quand elle ne possède point en même temps la Satisfaction. Ces trois parties sont donc inséparables et si bien liées les unes aux autres, que la Contrition renferme la résolution et la volonté de se confesser et de satisfaire, que la Contrition et le désir de satisfaire impliquent la Confession, et que la Satisfaction est la suite des deux autres.
La raison que l’on peut donner de la nécessité de ces trois parties, c’est que…
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(1) Luc., 13, 3 et 5. — (2) Hom., 50. — (3) Hom., 11, de Penit.
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Re: Les Sacrements : Explication du Saint Concile de Trente
Du Sacrement de Pénitence.§ IV. — DES EFFETS DU SACREMENT DE PÉNITENCE.(SUITE)
La raison que l’on peut donner de la nécessité de ces trois parties, c’est que nous offensons Dieu de trois manières, en pensées, en paroles et en actions. Il était donc juste et raisonnable, en nous soumettant aux clefs de l’Église, d’apaiser la colère de Dieu et d’obtenir de Lui le pardon de nos péchés par les mêmes moyens que nous avons employés à outrager son infinie Majesté. Mais on peut encore donner une autre raison de cette nécessité. La Pénitence est une sorte de compensation pour les péchés, émanant du cœur du pécheur, et fixée au gré de Dieu, contre qui le péché a été commis. II faut donc d’une part que le pénitent ait la volonté de faire cette compensation, ce qui implique spécialement la Contrition, et que de l’autre il se soumette au jugement du Prêtre qui tient la place de Dieu, afin que ce même Prêtre puisse fixer une peine proportionnée à la grandeur de ses offenses. De là il est facile de voir le principe et la nécessité de la Confession et de la Satisfaction.
Mais puisque l’on doit faire connaître distinctement aux Fidèles la nature et les propriétés de chacune de ces parties, il faut commencer par la Contrition, et l’expliquer avec le plus grand soin.. Avec un soin d’autant plus grand que nous devons l’exciter immédiatement dans notre cœur, si le souvenir de nos péchés passés se présente à notre esprit, ou si nous avons le malheur d’en commettre de nouveaux.
Chapitre vingt-deuxième. Du sacrement de Pénitence (Suite). De la Contrition.
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Re: Les Sacrements : Explication du Saint Concile de Trente
Du Sacrement de Pénitence (Suite).De la Contrition§ I. — QU’EST-CE QUE LA CONTRITION ?
Voici comment la définissent les Pères du Concile de Trente: (1) « La Contrition est une douleur de l’âme et une détestation du péché commis, avec un ferme propos de ne plus pécher à l’avenir. » Puis parlant un peu plus loin du mouvement de la Contrition, ils ajoutent: Ce mouvement prépare à la rémission des péchés, pourvu qu’il soit accompagné de la confiance en la miséricorde de Dieu et de la volonté de faire tout ce qui est nécessaire pour bien recevoir le sacrement de Pénitence.
Cette définition fera très bien comprendre aux Fidèles que l’essence de la Contrition ne consiste pas seulement à cesser de pécher, à prendre la résolution de mener une vie nouvelle, ou même commencer déjà ce nouveau genre de vie, mais encore et surtout à détester et à expier le mal de la vie passée. C’est ce que prouvent parfaitement ces gémissements des Saints que nous retrouvons si souvent dans nos saintes Lettres. « Je m’épuise à gémir, dit David (1), je baigne toutes les nuits mon lit de mes larmes. Et encore (2) Le Seigneur a écouté la voix de mes pleurs. » Isaïe s’écrie à son tour: (3) « Je repasserai en votre présence, Seigneur, toutes mes années dans l’amertume de mon âme. » Paroles qui, comme tant d’autres semblables, sont l’expression évidente d’un repentir profond des fautes commises et de la détestation de la vie antérieure.
Mais quand on dit que la Contrition est une douleur, il faut avertir les Fidèles de ne point s’imaginer qu’il est ici question d’une douleur extérieure et sensible. La Contrition est un acte de la volonté. Et S. Augustin nous avertit que « la douleur accompagne le repentir, mais qu’elle n’est pas le repentir. (4) » Les Pères du Concile se sont servis du mot douleur pour exprimer la haine et la détestation du péché, soit parce que la sainte Écriture s’en sert elle-même: « Jusques à quand, s’écrie David, (5) mon âme sera-t-elle agitée de pensées diverses, et mort cœur en proie à la douleur durant le jour entier ? » soit aussi parce que la Contrition engendre la douleur dans cette partie inférieure de l’âme qui est le siège de la concupiscence. Ce n’est donc pas à tort qu’on a défini la Contrition une douleur, puisqu’elle produit précisément de la douleur, et que les pénitents, pour exprimer plus sensiblement celle qu’ils ressentent, ont coutume de changer même leurs vêtements ; ainsi qu’on le voit par ces paroles de notre Seigneur dans Saint Matthieu: (6) « Malheur à toi Corozaïn ! Malheur à toi Bethsaïde ! parce que si les miracles qui ont été faits au milieu de vous, avaient été accomplis à Tyr et à Sidon, ces villes auraient fait pénitence sous le cilice et la cendre. »
C’est encore avec raison que la détestation du péché dont nous parlons a reçu le nom de Contrition…
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(1) Sess., 6. 14. — (1) Psal., 6, 7. — (2) Id.10. — (3) Isa., 38, 15. — (4) Homil., 50. — (5) Psal., 12, 2. — (6) Matth., 11, 21.
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Re: Les Sacrements : Explication du Saint Concile de Trente
Du sacrement de Pénitence (Suite).De la contrition.§ I. — QU’EST-CE QUE LA CONTRITION ?
(SUITE)
C’est encore avec raison que la détestation du péché dont nous parlons a reçu le nom de Contrition. On voulait exprimer par là la violence de la douleur qu’elle cause. Il y a dans ce mot une figure empruntée aux choses matérielles qui se brisent en morceaux, quand on les frappe avec une pierre ou un autre corps plus dur. De même le mot de Contrition signifie que nos cœur s endurcis par l’orgueil sont brisés et broyés par la force du repentir. Et c’est pourquoi aucune autre douleur, — qu’elle soit causée par la mort de parents et d’enfants chéris, ou par toute autre calamité — ne prend jamais ce nom ; il est absolument réservé à cette douleur que nous fait éprouver la perte de la grâce de Dieu et de l’innocence.
Il est encore d’autres termes que l’on emploie assez fréquemment pour désigner cette détestation du péché. Tantôt elle s’appelle brisement du cœur, parce que l’Écriture Sainte prend souvent le cœur pour la volonté. De même que le cœur est le principe des mouvements du corps, de même aussi la volonté règle et gouverne toutes les autres puissances de l’âme. Tantôt les Pères lui donnent le nom de componction du cœur, en sorte qu’ils ont donné ce titre aux ouvrages qu’ils ont écrits sur la Contrition. De même en effet qu’on ouvre avec le fer un ulcère qui est enflé, afin que le pus qu’il renferme puisse en sortir, ainsi le scalpel de la Contrition, — si l’on peut parler de la sorte — ouvre les cœurs, pour en faire sortir le poison mortel du péché. Aussi le Prophète Joël (1) appelle-t-il la Contrition « un déchirement du cœur. » « Convertissez-vous n moi de tout votre cœur, dans le jeune, dans les pleurs et dans les gémissements, et déchirez vos cœurs. »
La douleur d’avoir offensé Dieu par le péché doit être souveraine…
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(1) Joël., 2, 12.
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Re: Les Sacrements : Explication du Saint Concile de Trente
Du sacrement de Pénitence (Suite).De la contrition.§ II. — QUALITÉS DE LA CONTRITION.
La douleur d’avoir offensé Dieu par le péché doit être souveraine, et telle que l’on ne puisse en concevoir de plus grande. Il est facile de démontrer cette vérité par les considérations suivantes
Puisque la vraie Contrition est un acte de Charité qui procède de la crainte filiale, il est évident que la Contrition ne doit point avoir d’autre mesure que la Charité elle-même. Et comme la Charité par laquelle nous aimons Dieu est l’amour le plus grand, il s’en suit que la Contrition doit emporter avec elle la douleur de l’âme la plus vive. Dès lors que nous devons aimer Dieu plus que toutes choses, plus que toutes choses aussi nous devons détester ce qui nous éloigne de Lui. Et ce qui confirme notre raisonnement, c’est que les saintes Écritures emploient les mêmes termes pour exprimer l’étendue de la Charité et celle de la Contrition. Ainsi, en parlant de la première elles disent (2): « Vous aimerez le Seigneur votre Dieu de tout votre cœur; » et, quand il s’agit de la Contrition le Seigneur nous crie par la bouche du Prophète (3) : « Convertissez-vous de tout votre cœur. »
En second lieu, de même que Dieu est le premier de tous les biens que nous devons aimer, de même aussi le péché est le premier et le plus grand de tous les maux que les hommes doivent haïr. Et par conséquent la même raison qui nous oblige à reconnaître que Dieu doit être souverainement aimé, nous oblige également à concevoir pour le péché une haine souveraine. L’amour de Dieu doit être préféré à tout. Même pour conserver sa vie il n’est pas permis de pécher. Il y a là pour nous un devoir formel. Écoutons plutôt ces paroles de Notre-Seigneur (1): « Celui qui aime son père ou sa mère plus que Moi n’est pas digne de Moi. » Et encore (2): « Celui qui voudra sauver sa vie la perdra. »
Remarquons encore que la charité, au témoignage de S. Bernard, ne peut avoir ni limite, ni mesure. Car, dit-il: « La mesure d’aimer Dieu, est de L’aimer sans mesure. » Par conséquent il doit en être de même de la détestation du péché. Elle ne peut être limitée.
Ce n’est pas assez que cette détestation du péché soit souveraine, il faut encore…
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(2) Deut., 6, 5. — (3) Joël., 2, 12. — (1) Matth., 10, 37. — (2) Matth., 16, 25. Marc., 8, 35.
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Du sacrement de Pénitence (Suite).De la contrition.§ II. — QUALITÉS DE LA CONTRITION.(SUITE)
Ce n’est pas assez que cette détestation du péché soit souveraine, il faut encore qu’elle soit si vive et si profonde, qu’elle exclue toute négligence et toute paresse. Il est écrit dans le Deutéronome (3): « Lorsque vous chercherez le Seigneur votre Dieu, vous Le trouverez, pourvu cependant que vous Le cherchiez de tout votre cœur, et dans toute la douleur de votre âme. » Et dans Jérémie (4) : « Vous Me chercherez, et vous Me trouverez lorsque vous M’aurez cherché de tout votre cœur ; car alors Je me laisserai trouver par vous, dit le Seigneur. »
Mais, quand même notre Contrition ne serait pas aussi parfaite que nous venons de le dire, notre repentir pourrait cependant être véritable et efficace. Il arrive souvent que les choses sensibles font sur nous des impressions plus vives que les choses spirituelles. Et l’on voit des personnes à qui la mort de leurs enfants, par exemple, cause une douleur plus vive que la laideur du péché. II n’est pas non plus nécessaire, pour que la Contrition soit réelle, qu’elle fasse verser des larmes. Toutefois ces larmes sont bien désirables dans la Pénitence, et il faut y exciter fortement. « Vous n’avez point les entrailles de la piété chrétienne, dit très bien S. Augustin (1), vous qui pleurez un corps que l’âme a quitté, et qui ne pleurez point une âme dont Dieu s’est éloigné. » C’est aussi ce que signifient ces paroles de notre-Sauveur que nous avons rapportées plus haut (2): « Malheur à toi, Corozaïn ! Malheur à toi, Bethsaïde ! parce que si les miracles qui ont été faits au milieu de vous s’étaient accomplis dans Tyr et dans Sidon, ces villes auraient fait pénitence sous le cilice et la cendre. » Mais il nous suffit, pour établir cette vérité, de rappeler les exemples fameux des ninivites (3), de David (4), de la femme pécheresse (5) et du prince des Apôtres (6), qui tous implorèrent avec des larmes abondantes la miséricorde de Dieu, et obtinrent par là le pardon de leurs péchés.
Il sera bon d’apprendre aux Fidèles et…
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(3) Deut., 4, 29. — (4) Jer., 29, 13. 14. — (1) Serm., 41. — (2) Matth., 11, 21. — (3) Jonas., 3, 6. — (4) Psal., 6 et 50. — (5) Luc., 7, 37, 48, 50. — (6) Matth., 26, 75.
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Du sacrement de Pénitence (Suite).De la contrition.§ II. — QUALITÉS DE LA CONTRITION.(SUITE)
Il sera bon d’apprendre aux Fidèles et de les exhorter de la manière la plus pressante à former un acte particulier de Contrition pour chaque péché mortel. nous le concluons de ces paroles d’Ézéchias (7):, « Je repasserai en votre Présence toutes les années de ma vie dans l’amertume de mon âme. » Repasser toutes ses années dans son esprit, c’est rechercher ses péchés les uns après les autres, pour les déplorer du fond du cœur, chacun en particulier. nous lisons encore dans Ézéchiel ( 8 ): « Si l’impie fait pénitence de tous ses péchés, il vivra. » C’est dans le même sens que S. Augustin dit: (1) « Que le pécheur examine la qualité de son péché d’après le lieu, le temps, la chose et la personne. »
Mais que les Fidèles ne désespèrent jamais de la bonté et de la clémence infinie de notre Dieu, souverainement désireux de notre salut. Ce Dieu n’apporte jamais de retard à nous accorder notre pardon ; Il étend sa tendresse paternelle sur le pécheur aussitôt qu’il rentre en lui-même et qu’il déteste tous ses péchés en général, pourvu seulement qu’il ait l’intention de les rappeler plus tard, s’il le peut, à son souvenir, et de les détester chacun en particulier.
C’est ce que le Seigneur Lui-même nous ordonne d’espérer, quand Il dit par son Prophète (2): « Du jour où l’impie se sera converti, son impiété ne lui nuira plus. »
Après ce que nous venons de dire, il est facile de voir quelles sont les…
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(7) Isa., 38, 15.— ( 8 ) Ezech., 18, 21. — (1) De ver. et fals. poenit. cap., 14. — (2) Ezech., 33, 12.
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Du sacrement de Pénitence (Suite).De la contrition.§ II. — QUALITÉS DE LA CONTRITION.(SUITE)
Après ce que nous venons de dire, il est facile de voir quelles sont les conditions nécessaires à une véritable Contrition. Ces conditions doivent être expliquées aux Fidèles avec le plus grand soin, afin que tous sachent par quels moyens ils pourront l’acquérir, et qu’ils aient une règle sûre pour discerner jusqu’à quel point ils peuvent être éloignés de la perfection de cette vertu.
La première chose nécessaire, c’est de haïr et de détester tous les péchés que nous avons eu le malheur de commettre. Si nous n’éprouvions de repentir que pour quelques-uns seulement, notre Pénitence ne serait point salutaire. Elle serait fausse et simulée. Car, comme il est écrit dans l’Apôtre S. Jacques: (3) « Celui qui observe toute la Loi excepté en un seul point qu’il transgresse est coupable de la Loi tout entière. »
La seconde, c’est que notre Contrition renferme la volonté de nous confesser et de satisfaire: deux points dont nous parlerons tout à l’heure.
La troisième, c’est que le pénitent prenne la résolution ferme et sincère de réformer sa conduite. Le Prophète nous l’enseigne clairement par ces paroles: (1) « Si l’impie fait pénitence de tous les péchés qu’il a commis, s’il observe tous mes Commandements, et qu’il pratique la justice et le jugement, il vivra de la vie, et il ne mourra point ; et Je ne me souviendrai point de toutes les iniquités qu’il a commises. » Et un peu plus loin il dit encore : « Lorsque l’impie aura quitté l’impiété qu’il a commise, et qu’il pratiquera la justice et le jugement, il donnera la vie à son âme. » Et enfin il ajoute: « Convertissez-vous et faites pénitence de tous vos péchés, et votre iniquité ne tournera pas à votre ruine. Jetez loin de vous toutes vos prévarications, par lesquelles vous avez péché, et faites vous un cœur nouveau et un esprit nouveau. » C’est là aussi ce que Notre-Seigneur ordonne Lui-même à la femme oui avait été surprise en adultère: (2) « Allez, lui dit-il, et ne péchez plus, » et au paralytique qu’Il avait guéri près de la piscine: (3) « Voilà que vous êtes guéri, prenez garde de ne plus pécher. »
D’ailleurs la nature et la raison elle-même nous montrent clairement qu’il y a…
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(3) Jac., 2, 10. — (1) Ezech., 18, 21. 22. 27. 30. 31. — (2) Joan., 8, 11. — (3) Joan., 5, 14.
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Re: Les Sacrements : Explication du Saint Concile de Trente
Du sacrement de Pénitence (Suite).De la contrition.§ II. — QUALITÉS DE LA CONTRITION.(SUITE)
D’ailleurs la nature et la raison elle-même nous montrent clairement qu’il y a deux choses absolument nécessaires pour rendre la Contrition sincère et véritable, à savoir le repentir des péchés commis, et la résolution de n’en plus commettre à l’avenir. Quiconque veut se réconcilier avec un ami qu’il a offensé doit tout ensemble déplorer l’injure et l’outrage dont il s’est rendu coupable à son égard, et ne rien négliger dans la suite pour éviter de blesser en quoi que ce soit la religion de l’amitié.
Mais ces deux choses doivent encore être nécessairement accompagnées de l’obéissance, car il est juste que l’homme obéisse à la loi naturelle, divine ou humaine à laquelle il est soumis. Si donc un pénitent a dérobé quelque chose à son prochain par violence ou par fraude, il est obligé de restituer. De même il doit faire satisfaction par quelque service et quelque bienfait à celui qu’il a lésé, en parole ou en action, dans ses emplois ou dans sa vie. Tout le monde connaît cette parole de Saint Augustin qui est devenue un véritable axiome: [29] « Le péché n’est point remis, si ce que l’on a pris n’est point rendu. »
Mais parmi les conditions que la Contrition exige, il ne faudrait pas considérer comme peu important et peu essentiel de remettre et de pardonner entièrement toutes les injures qu’on a reçues. Notre-Seigneur et Sauveur nous en avertit et nous dénonce Lui-même cette obligation: [30] « Si vous remettez aux hommes leurs offenses envers vous, votre Père céleste vous remettra les vôtres ; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, mon Père non plus ne vous pardonnera point. »
Voilà ce que les Fidèles ont à observer dans la Contrition. Toutes les autres dispositions que les Pasteurs pourront facilement déduire de celle-ci peuvent bien rendre la Contrition plus parfaite et plus entière en son genre ; mais elles ne doivent pas être regardées comme absolument nécessaires, et l’on peut, sans elles, avoir un repentir véritable et suffisant.
Mais comme ce n’est pas assez pour les Pasteurs d’enseigner aux Fidèles…
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(1) Epist., 54. — (2) Matth., 6, 14. 15.
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Re: Les Sacrements : Explication du Saint Concile de Trente
A suivre: Chapitre vingt-troisième. Du sacrement de la Pénitence. (Suite).Du sacrement de Pénitence (Suite).De la contrition.§ III. — DES EFFETS DE LA CONTRITION ET DES MOYENS DE L’EXCITER.
Mais comme ce n’est pas assez pour les Pasteurs d’enseigner aux Fidèles toutes les obligations qui ont trait au salut, et qu’ils doivent encore, par toute sorte de soins et d’efforts les amener à conformer leur vie tout entière sua devoirs qui leur sont prescrits, ils feront une chose extrêmement utile, s’ils leur rappellent souvent la vertu et les effets de la Contrition. Les autres œuvres de piété, comme le soulagement des pauvres, les jeûnes, la prière et beaucoup d’autres choses semblables, d’ailleurs très bonnes et très saintes de leur nature, sont quelquefois rejetées de Dieu par la faute de ceux qui les font. Mais la Contrition ne saurait jamais cesser de Lui être chère et agréable. « Vous ne rejetterez point, ô mon Dieu, dit le Prophète, (1) un cœur contrit et humilié. » Bien plus nous n’avons pas plus tôt conçu cette Contrition dans notre cœur, que Dieu sur le champ nous accorde la rémission de nos péchés. C’est ce que nous déclare le même Prophète dans un autre endroit: (2) « J’ai dit, je confesserai cotre moi mon iniquité au Seigneur, et Vous, Vous m’avez remis aussitôt l’impiété de mon péché. » Et nous avons une figure sensible de cette vérité dans les dix lépreux que Notre-Seigneur envoya vers les Prêtres, et qui furent guéris avant d’arriver jusqu’à eus. Ce qui fait voir que la véritable Contrition dont nous venons de parler possède une vertu si grande qu’à cause d’elle le Seigneur nous accorde immédiatement la rémission de tous nos péchés.
Un autre puissant motif pour stimuler le zèle des Fidèles, sera de leur donner une méthode pour s’exciter à la Contrition. Il faudra donc les avertir d’examiner souvent leur conscience et de voir s’ils ont gardé fidèlement les Commandements de Dieu et de l’Église. S’ils se reconnaissent coupables de quelque faute, qu’ils s’en accusent aussitôt devant Dieu, et qu’ils Lui demandent très humblement pardon. Qu’ils Le conjurent de leur accorder le temps de se confesser et de satisfaire. Et surtout qu’ils implorent le secours de sa Grâce pour ne plus retomber dans des péchés qu’ils ont un si grand regret d’avoir commis.
Enfin les Pasteurs tâcheront d’inspirer aux Fidèles une haine souveraine pour le péché, soit à cause de la honte et de l’infamie qu’il porte avec lui, soit à cause des inconvénients et des maux extrêmes qu’il attire sur nous. Car il éloigne de nous la bonté infinie de Dieu, de qui nous avons reçu les plus grands biens, et qui nous en promettait encore de plus précieux ; et il nous voue à la mort éternelle, à des tourments sans fin, à des supplices infinis.
Voilà ce que nous avions à dire sur la Contrition. Venons maintenant à la seconde partie du sacrement de Pénitence, qui a besoin d’être expliquée par les Pasteurs avec le plus grand soin et la plus grande exactitude, comme on le verra facilement par ce qui va suivre.
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(1) Psal., 50, 19. — (2) Psal., 31, 5.
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Re: Les Sacrements : Explication du Saint Concile de Trente
Du sacrement de la Pénitence (Suite).§ I. — DE LA CONFESSION.
Tous les Chrétiens croyants et pratiquants sont persuadés que tout ce qu’il a plu à la bonté de Dieu de conserver, en ce temps-ci, dans son Église, de sainteté, de piété et de religion, on le doit en grande partie à la Confession. Il ne faut donc pas s’étonner que l’ennemi du genre humain, qui voudrait par ses satellites et ses ministres détruire la Foi catholique jusque dans ses fondements, ait fait tous ses efforts pour renverser cette sorte de citadelle de la Vertu chrétienne.
II faudra enseigner tout d’abord que l’institution de la Confession ne nous était…
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Re: Les Sacrements : Explication du Saint Concile de Trente
Du sacrement de la Pénitence (Suite).§ II. — UTILITÉ ET NÉCESSITÉ DE LA CONFESSION.
II faudra enseigner tout d’abord que l’institution de la Confession ne nous était pas seulement avantageuse ; mais qu’elle nous était même nécessaire. Sans doute, — et nous le reconnaissons — la Contrition efface les péchés, mais ne voit-on pas qu’elle doit être dans ce cas, si forte, si vive, si ardente, que la violence de la douleur puisse égaler et atteindre l’énormité des fautes commises ? et comme il y en a peu qui soient capables de parvenir à un si haut degré de repentir, il y en a peu aussi qui doivent espérer par ce moyen le pardon de leurs péchés. II était donc nécessaire que Notre-Seigneur Jésus-Christ, dans son infinie clémence, pourvût au salut de tous par une voie plus facile. Et c’est ce qu’il a réalisé d’une manière admirable, en donnant à son Église les clefs du Royaume des cieux. En effet, l’enseignement de la Foi catholique est formel. nous devons tous croire et affirmer sans réserve, que si quelqu’un est sincèrement repentant de ses péchés, s’il est bien résolu à ne plus les commettre à l’avenir, — lors même qu’il ne ressentirait pas une Contrition suffisante pour obtenir son pardon — tous ses péchés lui sont remis et pardonnés par le pouvoir des clefs, s’il les confesse à un Prêtre approuvé. Aussi tous les saints Pères ont eu soin de proclamer, et avec raison, que le ciel nous est ouvert par les clefs de l’Église, et le Concile de Florence a mis cette vérité hors de doute en décrétant « que l’effet du sacrement de Pénitence est de purifier du péché. »
Voici encore une autre considération qui nous montre les avantages et l’utilité de la Confession…
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Re: Les Sacrements : Explication du Saint Concile de Trente
Du sacrement de la Pénitence (Suite).§ II. — UTILITÉ ET NÉCESSITÉ DE LA CONFESSION.(SUITE)
Voici encore une autre considération qui nous montre les avantages et l’utilité de la Confession. L’expérience prouve que rien n’est plus propre à réformer les mœurs des personnes corrompues, que la confidence réitérée de leurs pensées, de leurs paroles et de leurs actions à un ami sage et fidèle qui peut les aider de ses services et de ses conseils. De même, et pour la même raison, nous devons regarder comme très salutaire à ceux qui sont troublés des remords de leurs fautes, de découvrir les maladies et les plaies de leur âme au Prêtre qui tient la place de Notre-Seigneur Jésus-Christ, et qui est soumis par les lois les plus sacrées au plus inviolable silence. Ils trouveront aussitôt par ce moyen des remèdes tout prêts, et qui possèdent une vertu céleste, non seulement pour guérir les maladies dont ils souffrent, mais encore pour les fortifier en vue de l’avenir, et rendre leurs rechutes très difficiles.
Il ne faut pas oublier non plus un autre avantage de la Confession…
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Re: Les Sacrements : Explication du Saint Concile de Trente
Du sacrement de la Pénitence (Suite).§ II. — UTILITÉ ET NÉCESSITÉ DE LA CONFESSION.(SUITE)
Il ne faut pas oublier non plus un autre avantage de la Confession, qui intéresse vivement la société tout entière. En effet, retranchez de la Religion chrétienne la Confession sacramentelle, et bientôt le monde sera inondé de crimes cachés et monstrueux. Puis, en peu de temps l’habitude du mal rendra les hommes si dépravés qu’ils ne rougiront plus de commettre publiquement ces iniquités, et d’autres beaucoup plus graves encore. Au contraire, la honte salutaire attachée à la Confession est un frein à la licence et à l’audace du vice, et elle retient les plus pervertis.
Ces avantages une fois exposés, les Pasteurs auront à faire connaître la nature et la vertu de la Confession. Voici comment on la définit: une accusation de ses péchés faite pour en recevoir la rémission par la vertu des clefs, dans le sacrement de Pénitence.
Et d’abord, c’est avec raison qu’on l’appelle une accusation, parce que nous ne devons point confesser nos péchés, comme pour en faire parade, à l’exemple de ceux (1) « qui se réjouissent quand ils ont fait le mal » ; ni pour faire un récit, comme s’il s’agissait d’amuser des auditeurs oisifs ; mais il faut les énumérer avec l’intention de nous avouer coupables, et le désir de les venger sur nous-mêmes par la Pénitence.
Mais si nous confessons nos péchés, c’est pour en obtenir le pardon. Car le tribunal de la Pénitence est bien différent des tribunaux humains. Là, en effet, la peine et la confusion des aveux sont loin de compter pour l’acquittement de la faute, et pour le pardon des égarements.
Les Saints Pères semblent avoir donné de la Confession une définition semblable à la nôtre, quoique en termes différents, quand ils disent comme S. Augustin: (2) « La Confession, c’est la révélation d’une maladie cachée, avec l’espoir d’en obtenir la guérison. » ; ou bien, comme S. Grégoire: (3) « C’est la détestation des péchés. » Ces deux définitions peuvent facilement se rapporter à la nôtre, puisque la nôtre les contient.
Mais ici, — et c’est une de leurs obligations les plus importantes…
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(1) Prov., 2, 14. — (2) Serm., 4, de Verbis Domini. — (1) Hom., 40.
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Re: Les Sacrements : Explication du Saint Concile de Trente
Du sacrement de la Pénitence (Suite).§ III. — JÉSUS-CHRIST AUTEUR DE LA CONFESSION.
Mais ici, — et c’est une de leurs obligations les plus importantes, — les Pasteurs auront soin d’enseigner aux Fidèles, et sans la moindre hésitation, que la Confession a été instituée par Notre-Seigneur Jésus-Christ (qui a bien fait toutes choses, et uniquement pour notre salut), et qu’elle est un effet de sa bonté et de sa miséricorde infinies envers nous. En effet, un jour que ses Apôtres, après sa Résurrection, étaient réunis dans le même lieu, Il souffla sur eux, en disant (2) « Recevez le Saint-Esprit, les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettrez, et ils seront retenus à ceux à qui vous les retiendrez. »
Mais si Notre-Seigneur a donné aux Prêtres le pouvoir de retenir et de remettre les péchés, évidemment Il les a aussi établis juges en cette matière. C’est ce qu’Il semble avoir voulu exprimer, lorsque, au moment de la résurrection de Lazare, II chargea les Apôtres de le dégager des liens qui le tenaient enseveli, Voici en effet comment S. Augustin explique ce passage: (3) « Maintenant, dit-il, les Prêtres peuvent eux-mêmes être encore plus utiles et remettre beaucoup plus aux pénitents dont ils pardonnent les péchés dans la Confession ; car en donnant à délier à ses Apôtres Lazare qu’Il venait de ressusciter, Jésus-Christ montrait par là que les Prêtres ont reçu le pouvoir de délier. »
C’est encore pour nous apprendre la même vérité que le Sauveur ayant guéri les dix lépreux, sur le chemin, leur ordonna « d’aller se faire voir aux Prêtres » et de se soumettre à leur décision. Et comme, selon la sage remarque du Concile de Trente, il est impossible de porter un jugement équitable, et de garder les véritables règles de la justice en punissant le crime dans une cause qui n’est point suffisamment instruite, et que l’on ne connaît point à fond, il s’ensuit que les pénitents sont obligés de révéler aux Prêtres, par la Confession, tous leurs péchés les uns après les autres.
Voilà donc ce que les Pasteurs enseigneront, conformément aux décisions du Concile de Trente…
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(2) Joan., 20, 22. 23. — (3) De vera et falsa poenit. c., 16, et Serm. 8, de Verbis Domini.
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Re: Les Sacrements : Explication du Saint Concile de Trente
Du sacrement de la Pénitence (Suite).§ III. — JÉSUS-CHRIST AUTEUR DE LA CONFESSION.(SUITE)
Voilà donc ce que les Pasteurs enseigneront, conformément aux décisions du Concile de Trente. Et à la doctrine constante de l’Église catholique. Partout en effet nous trouvons, en lisant les Saints Pères avec attention, les témoignages les plus clairs pour établir que le sacrement de Pénitence a été institué par Notre-Seigneur Jésus-Christ, et qu’il faut regarder comme vraiment évangélique la loi de la Confession sacramentelle, appelée par les Grecs exomologèse et exagoreuse (c’est-à-dire, confession et manifestation d’une chose secrète.) et même, si nous consultons les figures de l’Ancien testament, nous n’aurons pas de peine à reconnaître que c’est encore à la Confession qu’il faut rapporter ces sacrifices si variés qui étaient offerts par les Prêtres, pour expier les différentes sortes de péchés.
Mais s’il faut apprendre aux Fidèles que Notre-Seigneur Jésus-Christ Lui-même a institué la Confession, il faut aussi les avertir que l’Église y a ajouté de son autorité certains rites, certaines cérémonies consacrées, qui, sans tenir à l’essence même du Sacrement, ne servent pas moins à en faire ressortir davantage la dignité et l’excellence ; toutes choses qui excitent la piété des pénitents, et qui disposent mieux leur cœur à recevoir la grâce de Dieu. En effet, lorsque nous confessons nos péchés, prosternés aux pieds du Prêtre, la tête découverte, les yeux baissés vers la terre, élevant des mains suppliantes, et donnant d’autres marques semblables d’humilité chrétienne qui ne sont pas essentielles, tout cela nous fait entendre clairement que nous devons reconnaître dans ce Sacrement une vertu vraiment céleste, et solliciter, en l’implorant avec la plus vive ardeur, la miséricorde divine.
Et qu’on se garde bien de penser que la Confession a été instituée par Notre-Seigneur Jésus-Christ…
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
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Re: Les Sacrements : Explication du Saint Concile de Trente
Du sacrement de la Pénitence (Suite).§ III. — JÉSUS-CHRIST AUTEUR DE LA CONFESSION.(SUITE)
Et qu’on se garde bien de penser que la Confession a été instituée par Notre-Seigneur Jésus-Christ dans des conditions telles que nous ne serions pas obligés d’en faire usage. Au contraire il faut que les Fidèles soient bien persuadés que tout homme coupable d’un péché mortel ne peut revenir à la vie de la Grâce que par la Confession sacramentelle.
Et nous en avons une preuve sensible dans la figure employée par Notre-Seigneur pour exprimer le pouvoir d’administrer ce Sacrement ; il l’appelle « la clef du Royaume des cieux. » De même en effet qu’il n’est pas possible de pénétrer dans un endroit fermé sans le secours de celui qui en a la clef, de même aussi personne ne peut entrer au ciel, si les portes n’en sont ouvertes par les Prêtres à qui Jésus-Christ en a confié les clefs. Autrement l’usage des clefs semblerait nul dans l’Église, et ce serait en vain que celui qui aurait reçu le pouvoir de ces clefs voudrait interdire à quelqu’un l’accès du ciel, s’il y avait un autre moyen de s’en faire ouvrir l’entrée.
S. Augustin comprenait admirablement cette vérité, lorsqu’il s’écriait: (1) « non, que personne ne se dise: Je fais en secret pénitence devant le Seigneur, et Dieu de qui vient le pardon connaît bien ce que j’éprouve au fond du cœur. Car alors on aurait dit sans raison: ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel ; sans raison aussi les clefs auraient été confiées à l’Église de Dieu ».
Tel est également le sentiment exprimé par S. Ambroise, dans son livre de la Pénitence, livre qu’il écrivit pour détruire l’erreur des Novatiens qui prétendaient que Dieu seul a le pouvoir de remettre les péchés. « Lequel des deux, dit-il, honore Dieu davantage, de celui qui obéit à ses Commandements, ou de celui qui y résiste ? Dieu nous a ordonné d’obéir à ses Ministres, et lorsque nous leur obéissons, c’est Dieu seul que nous honorons. »
Puisqu’il est impossible de douter que la loi de la Confession a été ...
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(1) Lib., 50. Hom. 49.
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