Connaissez-vous la Bienheureuse Vierge Marie ?
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L’IMMACULÉE CONCEPTION
DE NOTRE-DAME.[SUITE]
Mais nous avons des preuves certaines tirées des mêmes saintes Écritures, des écrits des saints Pères, de la sage conduite et des décrets de l'Église, du consentement des fidèles, et de ce que nous dicte la raison et le bon sens, que Marie, seule entre toutes les femmes et seule entre toutes les personnes qui sont nées d'Adam par la voix d'une génération commune, doit être exceptée de cette généralité.
Il semble que Dieu nous l'ait voulu apprendre dès le commencement du monde, par la malédiction qu'il donna au serpent qui avait trompé la première femme et l'avait portée à manger du fruit défendu. Inimicitias, lui dit-il, ponam inter te et mulierem, semen tuum et semen illius, ipsa conteret caput tuum : — Je mettrai une inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et la sienne, mais elle prévaudra sur toi et t'écrasera la tête (Genes.3).
Saint Irénée, saint Cyprien, saint Épiphane et les autres Pères disent que Dieu, par cette femme, entend la Sainte Vierge, et quelques-uns d'entre eux remarquent que c'est pour cela qu'il ne dit pas je mets dès à présent, mais je mettrai. Il veut donc nous signifier qu'entre Marie et le démon, représenté par le serpent, de même qu'entre Jésus-Christ et toutes les puissances de l'enfer, il y aurait une guerre perpétuelle et irréconciliable, et que dans cette guerre elle serait toujours victorieuse et briserait la tête de son ennemi. Or, cela ne serait pas si, dans le moment de sa Conception, elle avait été souillée du péché originel. Bien loin d'être alors en guerre avec le démon et d'en être victorieuse, elle aurait été son amie ou plutôt son esclave, elle aurait plié sous sa puissance et sous sa domination. Il y aurait eu du divorce entre elle et Jésus-Christ, et elle se serait trouvée dans un état où Dieu n'aurait pu avoir aucune amitié ni aucune inclination pour elle. Il faut donc nécessairement reconnaître qu'elle a été préservée de cette misère générale qui a inondé tout le genre humain, et qu'elle n'a jamais contracté le péché originel.
Le Roi-Prophète nous marque la même vérité dans le Psaume 45, par ces admirables paroles : Un fleuve impétueux, dit-il, remplit de joie la cité de Dieu. Le Très-Haut a sanctifié sa demeure. Dieu est au milieu d'elle, elle ne sera point ébranlée. Dieu la secouera le matin, dès le point du jour. Quelle est cette cité sainte qui a l'honneur d'être le palais et le pavillon de Dieu même, si ce n'est Marie? Marie, dis-je, plus belle que le ciel, plus auguste que nos temples, plus magnifique que les maisons et les trônes de tous les rois : Marie, qui a reçu le Verbe divin dans son sein, et qui l'a porté neuf mois dans ses chastes entrailles. C'est le sentiment de saint Athanase, de saint Méthodius, de saint Jean Damascène, ou plutôt de tous les Docteurs, qui lui donnent perpétuellement les noms mystérieux de Cité, de Temple, de Maison, de Château, de Sanctuaire, de Trône et de Pavillon de Dieu, et qui lui appliquent tout ce que l'Écriture dit de rare et d'avantageux de ces symboles sacrés.
Que nous apprend donc le Prophète, lorsqu'il assure que cette Cité est arrosée, non pas…
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Que nous apprend donc le Prophète, lorsqu'il assure que cette Cité est arrosée, non pas d'un petit ruisseau qui coule lentement, mais d'un fleuve impétueux qui inonde tout d'un coup les campagnes qu'il rencontre, sinon que la grâce serait très-abondante et très-prompte en Marie? Et que veut-il dire lorsqu'il ajoute que Dieu la secourera, non-seulement au matin, mais dès le point du jour, sinon qu'il assisterait admirablement Marie dès l'instant de sa Conception, en la préservant du péché et en lui donnant dès-lors la plénitude de toutes les grâces?
C'est dans le même sens que, parlant encore de cette excellente cité, au Psaume 36, il dit que le Très-Haut l'a fondée lui-même, qu'elle est établie sur les montagnes saintes, que Dieu chérit plus ses portes (il entend celle par où elle est entrée au monde, c'est-à-dire sa Conception, et celle par où elle en est sortie, qui est sa mort) que tous les pavillons de Jacob, et qu'on a publié des choses très-glorieuses en son honneur.
L'Époux des Cantiques déclare encore plus clairement ce privilège singulier de l'exemption de Marie, lorsqu'il lui dit au chap. 4 : Vous êtes toute belle, ma bien-aimée, et il n'y a nulle tache en vous. Car si elle est toute belle, elle ne l'est donc pas seulement dans sa naissance, dans sa vie, dans sa mort, dans sa résurrection et dans l'état de gloire qu'elle possède dans le ciel ; elle l'est aussi, ou elle l'a été, dans le moment de sa création, et elle n'a jamais été sans être belle. Et s'il n'y a nulle tache en elle, il faut donc en exclure, non-seulement le péché mortel et le péché véniel, mais aussi le péché originel, qui, selon saint Augustin et les autres Pères, est une difformité horrible, laquelle rend une âme exécrable aux yeux de Dieu. C'est le commentaire que le sage ldiota fait sur ces paroles, en son livre de la Contemplation de la B. Vierge : Vous n'êtes pas belle seulement en partie, lui dit-il, ô Vierge très-glorieuse, vous l'êtes en tout, vous l'êtes entièrement; vous n'avez nulle tache, ni de péché mortel, ni de péché véniel, ni de péché originel; vous n'en avez jamais eu et vous n'en aurez jamais. Vous êtes remplie de toute l'abondance des dons naturels, des grâces spirituelles et des bénédictions célestes.
On pourra dire que ces paroles du Cantique se doivent entendre de l'Église, qui est l'épouse bien-aimée du Fils de Dieu. Mais quoique cela soit véritable, il n'ôte point la force de notre argument, puisque tous les saints Pères les ont aussi entendues et expliquées de Marie, et que, dans l'Église même, c'est en Marie seule, qui en est le premier membre, que cette parfaite exemption de tache peut proprement se vérifier.
Toutes les figures de l'Ancien Testament…
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Toutes les figures de l'Ancien Testament, que les interprètes sacrés ont perpétuellement appliquées à la Sainte Vierge, nous conduisent aussi à la même vérité. Ce vaisseau de Noé, qui voguait heureusement sur les eaux du déluge, sans en recevoir aucun dommage, pendant que tout le reste du monde en était submergé : cette arche d'alliance, formée de bois incorruptible, dorée dedans et dehors, et qui ne contenait que les Tables de la loi ; la manne et la verge de Moïse ; cette toison de Gédéon, qui demeura sèche pendant que toute la terre d'alentour était trempée, et qui fut couverte de rosée dans la sécheresse générale du champ où elle était étendue; cette nuée du prophète Élie, qui s'éleva du fond de la mer sans en emporter aucune amertume, étaient des prophéties sensibles que Marie, naissant d'une race corrompue, ne contracterait rien de sa corruption, et qu'étant au milieu des pécheurs, elle n'aurait nulle part à leur péché.
Mais voyons, je vous prie, quel a été le sentiment des plus anciens Pères de l'Église…
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Mais voyons, je vous prie, quel a été le sentiment des plus anciens Pères de l'Église sur ce sujet? Ce que nous en trouvons dans les premiers siècles, c'est qu'ils ont toujours appelé la Sainte Vierge, très-pure, très-irrépréhensible et très-immaculée, sans qu'aucun d'eux l'ait jamais comprise en particulier dans la loi générale du péché. C'est en ces termes que parlent saint Jacques, évêque de Jérusalem, dans sa Liturgie ; Origène, en plusieurs de ses Homélies ; saint Grégoire le Thaumaturge, en traitant de l'envoi de l'ange Gabriel à Marie; saint Éphrem, saint Basile, saint André de Crète et beaucoup d'autres. Quelques-uns aussi la saluent plus belle que les chérubins, plus pure que les séraphins, plus innocente et plus sainte que tous les esprits célestes ; ce sont des expressions générales, lesquelles comprennent en un mot tout ce que les écrivains des siècles suivants ont dit de plus profond et de plus relevé de son exemption de toutes sortes de péchés.
L'auteur du discours de la Nativité de Notre-Seigneur, parmi les œuvres de saint Cyprien, semble parler encore plus distinctement; car, donnant la raison pourquoi Marie n'a point eu de douleur en son enfantement, il dit que c'est parce qu'elle était bien différente des autres femmes ; et que, quoiqu'elle eût une nature semblable à la leur, elle n'avait néanmoins aucune part à leur crime : Quoniam plurimùm à cœteris differens, naturâ communicabat, non culpâ.
Saint Ambroise dit quelque chose de semblable en son Commentaire sur le dernier verset du Psaume 118. Car, après avoir demandé à Dieu qu'il lui donne une génération nouvelle par Marie, qui le mette hors de danger de se perdre et de retomber dans le crime, il assure de cette glorieuse Vierge, qu'elle a été exempte de toute tache du péché. Ab omni intégra labe peccati.
Saint Jérôme, sur ce verset du Psaume 77 : Il les a conduits à la faveur d'une nue qui les couvrait durant le jour, dit, dans le même sens, qu'on peut justement appeler Marie la nuée du jour, parce qu'elle n'a jamais été dans les ténèbres, mais toujours dans la lumière. Non fuit in tenebris, sed semper in luce.
Saint Augustin, en son livre de la Nature et de la Grâce, se déclare encore plus ouvertement…
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Saint Augustin, en son livre de la Nature et de la Grâce, se déclare encore plus ouvertement; car, après avoir établi comme une vérité constante, qu'il n'y a jamais eu de créature humaine qui fût sans péché, il ajoute ces paroles si célèbres et si glorieuses à notre auguste Reine : J'excepte néanmoins la Sainte Vierge Marie, de laquelle, pour l'honneur de Notre-Seigneur, je n'entends nullement traiter, lorsqu'il s'agit de péchés. Car, pourquoi n'aurait-elle pas reçu une grâce plus abondante pour vaincre le péché en toute manière, elle qui a mérité de concevoir et de mettre au monde Celui que nous sommes certains n'avoir jamais eu de péché?
Peut-être croira-t-on que ce grand Docteur ne parle en cet endroit que du péché actuel, comme en effet, ce qu'il y soutient proprement contre les pélagiens, c'est que nul des saints personnages de l'antiquité n'a passé toute sa vie sans commettre quelque péché; mais, bien que son sujet ne demandât autre chose que d'exclure de l'âme de Marie cette sorte de péché qui se commet par la propre volonté, il est clair néanmoins qu'il ne se borne pas là, mais qu'il fait une proposition universelle.
Car, premièrement, il parle indéterminément et sans nulle restriction et se sert, pour cela, du nombre pluriel; cum de peccatis agitur, dit-il, lorsqu'il est question de péchés.
Secondement, la raison d'exception qu'il apporte, qui est pour l'honneur de Notre-Seigneur, et parce que Marie a mis au monde le Saint des saints, s'étend également au péché originel et au péché actuel, puisque le péché originel n'est pas moins opposé à la sainteté infinie de Jésus-Christ, que plusieurs des actuels, comme ceux que nous appelons véniels.
En troisième lieu, il compare, bien qu'avec une retenue respectueuse, l'exemption de Marie avec celle que l'on reconnaît en son divin Fils ; or, l'exemption de son fils est universelle et s'étend généralement à toutes sortes de péchés. C'est donc cette même exemption qu'il attribue à Marie.
Enfin, c'est une grande maxime dans sa doctrine, et qu'il établit aux 1er et 5e livres contre Julien, qu'il y a une liaison inséparable entre ne point commettre de péché actuel en toute sa vie, et n'avoir point contracté le péché originel ; puis donc qu'on convient qu'il exempte la Sainte Vierge de tout péché actuel, il faut en même temps avouer qu'il l'exempte absolument du péché originel.
Je pourrais encore rapporter de très-beaux passages de la vie de saint Pierre Chrysologue, de saint Sophrone, patriarche de Jérusalem, de saint Ildefonse, archevêque de Tolède, de saint Jean Damascène, de saint Pierre Damien et de quantité d'autres qui nous représentent la glorieuse Vierge comme une créature souverainement accomplie, comme un miroir sans tache que le souffle du serpent n'a jamais terni, comme un jardin fermé où il n'est jamais entré, comme un lys et une rose environnée d'épines, mais toujours parfaitement belle et comme un ciel animé qui n'a rien de la corruption des choses d'ici bas; mais on pourra les voir dans les auteurs qui ont traité scolastiquement cette matière, comme Suarez, Salazar, Vega et Déaponté; c'est assez d'ajouter que saint Anselme, en son livre de la Conception virginale, reconnaît en la Sainte Vierge une pureté si grande, qu'après celle de Dieu, on n'en peut pas trouver de plus excellente : ce qui demande nécessairement une entière exemption de tout péché, et que saint Laurent Justinien, en son livre de Casio connubio et en quatre ou cinq endroits, ne veut pas que, dans cette exemption, on sépare jamais la Mère du Fils, et Marie de Jésus-Christ.
Mais, ce qui confirme admirablement cet auguste privilège, c'est l'applaudissement universel…
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Mais, ce qui confirme admirablement cet auguste privilège, c'est l'applaudissement universel qui lui a été donné par tous les Ordres du Christianisme. Il est vrai que lorsque cette vérité, qui était comme cachée dans le sein de l'Église et renfermée dans les propositions générales dont les saints Pères s'étaient servis, commença à se développer ; il y eut à son sujet plusieurs contestations entre les Docteurs; mais, après quelque temps de discussion, tout le monde se déclara pour elle. L'Université de Paris, en 1330, s'obligea, par un décret, à la soutenir et obligea en même temps tous les aspirants au baccalauréat et au doctorat, de jurer qu'ils suivraient le même sentiment. Les Universités de Cologne, de Mayence, de Louvain, de Valence, de Salamanque, de Coïmbre, de Barcelone, de Séville et presque toutes les autres imitèrent cet exemple. Les Ordres religieux se signalèrent aussi dans l'affection à une opinion si pieuse et si juste. Les Prélats et les Docteurs, assemblés à Bâle en 1439, la définirent comme une vérité certaine et indubitable.« Nous avons défini et déclaré, disent-ils en la session 36, que la doctrine qui enseigne que la glorieuse Vierge Marie, Mère de Dieu, par une faveur spéciale de la Bonté divine et par une grâce prévenante et opérante, n'a jamais été assujettie au péché originel ; mais qu'elle a toujours été sainte, immaculée et exempte de toutes sortes de péchés, tant originel qu'actuel, est une doctrine remplie de piété et conforme au culte ecclésiastique, à la droite raison et à l'Écriture sainte; et que, comme telle, elle doit être approuvée, suivie et tenue de tous les catholiques. »
Il est vrai que ce Concile n'était plus alors légitime, ayant été cassé par l'autorité du Saint-Siège; mais nous le pouvons toujours considérer comme une assemblée de savants hommes, qui avaient examiné cette grande question avec beaucoup de soin.
Trente-sept ans après, Sixte IV, voyant avec combien de zèle les fidèles se portaient à honorer la Conception de la glorieuse et immaculée Mère de Dieu, jugea à propos de leur témoigner que cette dévotion était agréable au Saint-Siège. Ainsi il en autorisa la fête par une Bulle, et publia, en même temps, que c'était avec beaucoup de justice que l'on s'appliquait à remercier Dieu de cette Conception admirable.
Dans le siècle suivant, le saint Concile de Trente, en la session…
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Dans le siècle suivant, le saint Concile de Trente, en la session 5e, après avoir expliqué la doctrine générale du péché originel répandu sur tous les hommes, voulant prévenir l'application que l'on en pouvait faire à la Sainte Vierge, dit en termes exprès, que ce n'était nullement son intention de la comprendre dans ce décret, où il s'agissait du péché originel. Par où il fit voir qu'il était très-persuadé qu'elle n'était point non plus comprise dans les textes de saint Paul et des autres livres de l'Écriture sainte, où il est parlé de l'inondation générale de ce péché.
Depuis, les souverains pontifes Paul V, Grégoire XV et Alexandre VII ont défendu, sous de grandes peines, de prêcher ou d'enseigner, soit en public, soit en particulier, l'opinion contraire à l'exemption parfaite et universelle de notre glorieuse Reine.
Enfin, le 8 décembre 1854, un des jours les plus fortunés et les plus glorieux de l'humanité sur la terre, nous avons vu ce après quoi les siècles précédents avaient soupiré avec tant d'ardeur, le vicaire de Jésus-Christ, le successeur de saint Pierre, déclarer du haut de la chaire apostolique que la croyance à l'Immaculée Conception de la très-sainte Vierge Marie est une doctrine de foi et que personne ne peut la nier sans se séparer de l'unité de l'Église. (V. la note 21)
D’ailleurs, plusieurs excellentes raisons…
Dernière édition par Louis le Dim 05 Jan 2020, 6:55 am, édité 1 fois (Raison : Insertion d'un lien.)
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D'ailleurs, plusieurs excellentes raisons nous doivent entièrement persuader de cette doctrine. Marie est mère de Dieu, et elle a pour Fils Jésus-Christ le Saint des saints. Marie est sa coadjutrice dans l'œuvre de notre Rédemption, et c'est par elle que nous avons été rachetés et tirés de l'esclavage du péché. Marie est la générale de ses armées et c'est elle qui a le plus participé à ses combats et à ses victoires; donc elle n'a jamais été criminelle, et nous devons reconnaître en elle une innocence et une sainteté perpétuelles.
Ce n'est pas ici le lieu de prouver…
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Ce n'est pas ici le lieu de prouver qu'elle est véritablement Mère de Dieu ; je l'ai déjà fait dans le discours sur la fête de l'Annonciation, et cette vérité, qui a été si solennellement définie au Concile d'Éphèse, contre les blasphèmes de Nestorius, est reçue et révérée de tous les fidèles ; mais, qu'il suive de ce principe qu'elle n'a jamais été criminelle et infectée du péché originel, c'est ce qu'il faut établir solidement. Certes, le Docteur angélique demandant, en sa troisième partie, question 27°, si elle a été sanctifiée avant sa naissance, et si elle a été préservée, durant sa vie, de tout péché véniel, répond positivement qu'elle l'a été, parce qu'autrement, Non fuisset idonea Mater Dei : — Elle n'aurait nullement été propre à être Mère de Dieu. Or, le péché originel contracté au moment de la conception n'a pas moins d'opposition à la dignité de Mère de Dieu, que le péché véniel est une imperfection commise durant la vie, puisqu'il rend une âme ennemie et adversaire de Dieu; ce que ne fait pas le péché véniel. Donc la Vierge, comme destinée à être Mère de Dieu, n'a jamais dû contracter le péché originel.
Aussi le même Docteur angélique, traitant de cette dignité de Mère de Dieu…
Dernière édition par Louis le Mar 11 Fév 2020, 8:03 am, édité 1 fois (Raison : Insertion d'un lien.)
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Aussi le même Docteur angélique, traitant de cette dignité de Mère de Dieu, en la première partie, question 25e, ne feint point de l'appeler, en quelque manière, infinie ; et les saints Pères n'en parlent aussi que dans des extases et des ravissements surprenants. Surtout saint Pierre Damien l'appelle une dignité immense, et assure qu'il n'y a que l'Ouvrier même qui puisse surpasser ce grand ouvrage. Or, quelle apparence y a-t-il que Dieu, voulant faire une faveur si incompréhensible à Marie, voulant l'élever à une dignité si admirable, voulant la mettre au-dessus des trônes des chérubins, des séraphins et de toute créature possible, voulant enfin la rendre telle, qu'il n'y eût et n'y pût avoir personne plus digne au-dessous de lui, il eût permis qu'à sa Conception elle eût été l'esclave du démon, l'héritière de l'enfer et une créature maudite et exécrable digne de son horreur et de ses malédictions? N'aurait-il pas donné par là un grand sujet à Satan de se glorifier d'avoir été, du moins un moment, le maître et le souverain d'une créature si précieuse, et de l'avoir eu sous sa puissance et sous sa domination ? Et n'aurait-il pas, en même temps, fait tort à la gloire de sa toute-puissance, en ne faisant cet ouvrage si rare et si excellent qu'à demi ?
D'ailleurs, Marie, pour être digne Mère du Verbe divin, a dû participer d'une manière très-éminente aux perfections et à la sainteté du Père éternel ; puisqu'elle devait être sa Vicaire sur la terre et donner une vie humaine à celui à qui il donne une vie divine dans l'éternité. Ut conceptionem Verbi æterni pertingeret, dit saint Grégoire, pape, meritorum verticem supra omnes angelorum choros usque ad solium Deitatis erexit: — Pour arriver à la gloire de concevoir le Verbe éternel, il était nécessaire qu'elle surpassât les chœurs des anges, et qu'elle portât le faîte de ses grandeurs jusqu'au trône de la Divinité. Or, la sainteté de Dieu est une sainteté perpétuelle et immuable; il est Saint, il a toujours été Saint, et c'est dans les splendeurs des Saints qu'il a engendré son Verbe; donc Marie, pour être digne Mère de Dieu, a dû toujours être Sainte, et jamais infectée de la corruption d'aucun péché, ni conséquemment du péché originel.
Il fallait encore, pour cela, qu'elle fût semblable à celui qu'elle devait mettre au monde…
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Il fallait encore, pour cela, qu'elle fût semblable à celui qu'elle devait mettre au monde, puisqu'il doit y avoir de la ressemblance entre le fils et la mère, et que, lorsqu'elle ne s'y trouve pas, c'est un défaut de la génération. Or, le péché originel n'est autre chose, selon saint Denis, qu'un état de dissemblance d'avec Dieu : Habitus dissimilitudinis Dei; et non-seulement de dissemblance , mais aussi d'opposition, de contrariété et d'incompatibilité; car Jésus-Christ hait nécessairement celui qui est souillé de ce crime; et, le haïssant, il le condamne et le rejette nécessairement de devant ses yeux. Juges donc si Marie, destinée à être sa Mère, a pu jamais contracter ce péché et en être souillée !
Enfin, elle devait être telle que ce ne fût pas un opprobre et une confusion pour lui de la reconnaître pour sa Mère. Or, si jamais elle avait été criminelle, ce serait sans doute un opprobre et un sujet de honte et de confusion pour sa majesté souveraine et infinie de la reconnaître et l'avouer pour sa Mère. Car enfin, selon la doctrine du Sage, la gloire des parents fait la couronne des enfants, et, par un sens contraire, la honte des parents s'étend et rejaillit sur les enfants; et il n'y a point de doute qu'un honnête homme ne rougisse des fautes et des désordres de ceux qui l'ont mis au monde. Ainsi, Marie étant choisie de toute éternité pour être la digne Mère du Fils de Dieu, et une Mère qui fût non pas sa confusion, mais son honneur et sa gloire, il faut sans doute avouer qu'elle a été préservée du péché, et qu'elle a été conçue dans l'innocence et dans le privilège d'une très-éminente sainteté.
Nous serons encore plus certains de cette vérité, si nous faisons réflexion sur l'assistance que son Fils, qui véritablement n'était pas encore selon son humanité, mais qui subsistait selon sa divinité et la regardait déjà comme sa Mère, devait lui rendre au moment de sa Conception. Car, il est certain qu'en ce moment si important il pouvait la préserver de péché en lui donnant, par avance, la grâce d'une sanctification parfaite. Or, s'il le pouvait, comment pouvons-nous nous imaginer qu'il ne l'ait pas fait et n'ait pas voulu le faire? Ne nous commande-t-il pas lui-même d'honorer nos pères et nos mères, et de les assister dans leurs besoins le plus promptement qu'il nous est possible? Quoi ! aurait-il manqué à une loi qu'il a prescrite aux autres enfants? Et nous aurait-il donné l'exemple de laisser tomber nos parents dans la misère, lorsqu'il nous est facile, et qu'il ne tient qu'à nous de les en préserver ? Ah ! que ce sentiment ne tombe jamais dans nos esprits. Donnons cette gloire à sa bonté, rendons-lui cette justice, de croire qu'il a fait pour sa mère ce que la piété fait faire aux autres enfants; d'autant plus, qu'il devait recevoir d'elle une nature si parfaite et des secours si tendres et si amoureux; et soyons persuadés que, pouvant empêcher qu'elle ne fût criminelle, il a mieux aimé lui prêter ce secours prévenant et anticipé, que de la délivrer du mal après avoir permis qu'elle y fût tombée.
Si l'auguste qualité de Mère de Dieu nous oblige de reconnaître en elle cette préservation, la qualité de coopératrice de la rédemption des hommes…
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Si l'auguste qualité de Mère de Dieu nous oblige de reconnaître en elle cette préservation, la qualité de coopératrice de la rédemption des hommes, qui est comme un apanage de la précédente, nous en donne pareillement une assurance tout entière. Je ne lui attribue ce privilège qu'après tous les Pères de l'Église. Saint Irénée l'appelle la Cause de notre salut; saint André de Crète, la Réconciliatrice d'Adam et d'Ève ; saint Pierre Damien, la corédemptrice du genre humain. Le pape Innocent III, au sermon de l'Assomption , dit en un mot : Quidquid damnavit Eva, salvavit Maria : — Marie a sauvé tout ce qu'Ève avait perdu. Ce n'est pas qu'elle nous ait racheté par ses satisfactions et par ses mérites; mais elle a fourni la chair et le sang qui ont servi à notre rédemption, elle a été le premier autel où le Sauveur s'est immolé, et elle l'a sacrifié pour nous en même temps qu'il s'est sacrifié lui-même, suivant ce beau mot d'Arnoult de Chartres : Omnino tunc una erat Christi et Mariæ voluntas, unumque pariter holocaustum offerebant, unde communem in mundi salute effectum obtinuit.
La conséquence de ce principe, c'est que Marie n'a jamais été pécheresse : car, comment aurait-elle travaillé à la délivrance et à la réconciliation des pécheurs, si elle-même avait été dans quelque instant du nombre infortuné des pécheurs ? Il fallait pour cela qu'elle participât au sacerdoce de son Fils, et que, comme dit saint Épiphane, elle fût le Prêtre et l'Hostie de notre rachat ; saint Paul ne dit-il pas aussi que notre Prêtre doit être saint, innocent, pur et sans aucune tache; il fallait qu'elle fût singulièrement et souverainement agréable aux yeux de Dieu; et comment aurait-elle eu cette prérogative, si elle avait autrefois été criminelle, et que, par son ancien crime, elle fût, comme les autres hommes, la meurtrière de Celui à qui elle avait donné la vie? Il fallait qu'il n'y eût rien à effacer et à pardonner en elle ; et n'y aurait-il eu rien à lui pardonner, si la mort de son Fils avait été offerte, non pas pour la préserver du péché, mais pour la réconcilier après en avoir contracté la tache? Elle n'a donc jamais été coupable ; et c'est par cette parfaite innocence qu'elle a justement mérité d'être associée à l'office et à la gloire de notre rédemption.
Enfin, en la considérant comme générale des armées de Dieu…
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Enfin, en la considérant comme générale des armées de Dieu, elle a dû aussi n'avoir jamais de péché. Le Saint-Esprit, au Cantique des cantiques, nous la représente, non-seulement comme une guerrière intrépide, mais aussi comme une armée tout entière rangée en bataille et terrible à ses ennemis; Salomon, comme une tour défendue de mille boucliers et comme un lit nuptial environné des soixante forts d'Israël. Tous les Pères enfin lui appliquent ces paroles du chapitre 3 de la Genèse : Ipsa conteret caput tuum :— C'est elle qui te brisera la tête. Cela étant, quelle apparence qu'elle ait jamais été vaincue par Satan, qu'elle ait plié sous son joug et qu'elle ait été sa captive.
Serait-il possible, mon Dieu, que, voulant donner une victorieuse au monde et une puissante adversaire au démon, afin qu'il fût défait par une femme, comme il avait remporté la victoire par une femme, vous eussiez permis que d'abord il l'eût supplantée et terrassée elle-même? À quoi auraient donc servi ces soixante forts, ces mille boucliers pendants, cette armée toute ramassée dans son cœur et dans son esprit; en un mot, cette force invincible qui lui était promise? Mais qu'est-ce que la tête du serpent, sinon le péché originel? N'est-ce pas par ce péché que tous les hommes ont été piqués, et que le poison des autres péchés s'est insinué dans le monde ?
Si donc Marie a écrasé la tête du serpent, ne faut-il pas avouer qu'elle a surmonté le péché originel et qu'elle n'en a jamais été l'esclave? On trouvera encore d'autres raisons admirables de cette vérité, mais celles-ci suffisent, avec le grand nombre d'autorités que j'ai apportées, pour convaincre un esprit tant soit peu pieux et docile.
On m'objectera peut-être…
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On m'objectera peut-être premièrement, que l'Écriture et les saints Pères, en parlant du péché originel, l'étendent universellement sur tous les hommes et n'en exceptent que Jésus-Christ seul, comme celui qui était impeccable et qui n'était pas né par la voie ordinaire, mais par une génération toute virginale.
Secondement, que si la sainte Vierge ne l'avait point contracté, on ne pourrait pas dire qu'elle eût été rachetée, les seuls captifs étant capables de rachat; ce qui, néanmoins serait injurieux à son fils, et lui ôterait la qualité de Rédempteur de tous, que l'apôtre saint Paul lui attribue.
Troisièmement, que de très-grands Docteurs, comme saint Bernard, le bienheureux Albert-le-Grand et saint Thomas d'Aquin, quoiqu'extrêmement dévots à la sainte Vierge et fort éclairés sur ses grandeurs, n'ont point reconnu ce privilège, et même lui ont été contraires. Mais il est aisé de satisfaire à ces difficultés.
Je réponds…
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Je réponds à la première que, quand l'Écriture et les saints Pères étendent le péché originel universellement sur tous les hommes nés du commerce des deux sexes, ils ne parlent point d'une universalité logique qui n'admet point de différence et de distinction, mais d'une universalité légale qui peut souffrir quelque privilège. Ainsi, c'est toujours sans préjudice du privilège spécial et unique accordé à la Sainte Vierge ; de même que quand ils disent qu'il n'y a personne en ce monde, non pas même un seul, qui ne soit sujet à offenser Dieu, et qui n'ait besoin de demander pardon de ses offenses ; et quand Dieu dit à toutes les femmes qu'elles mettraient leurs enfants au monde avec douleur. C'est le saint Concile de Trente qui nous fournit lui-même cette réponse, lorsqu'après avoir établi l'étendue générale du péché originel par les mêmes passages qu'on nous objecte, il déclare en termes exprès qu'il n'entend nullement comprendre dans ce décret la bienheureuse et immaculée Vierge Marie.
Je réponds à la seconde, que cette exemption n'empêche pas que la Sainte Vierge n'ait été rachetée par son Fils. Car, selon saint Denis l'Aréopagite et saint Augustin, il y a deux sortes de rédemptions : l'une antécédente ou de préservation, qui empêche qu'on ne tombe dans la misère et dans l'esclavage où l'on pourrait tomber; l'autre, subséquente ou de délivrance, qui retire de la peine et de la servitude où l'on était déjà tombé. La seconde est très-excellente et très-favorable aux rachetés; mais la première l'est incomparablement davantage et bien plus glorieuse au Rédempteur. Marie, ayant été sans péché, n'a pas été rachetée de la seconde sorte de rédemption, mais elle l'a été de la première, qui l'a empêché de tomber, et elle en est redevable à son Fils, comme à celui qui lui a mérité cette grâce qui est si singulière, qu'elle n'a jamais été accordée qu'à elle seule.
Je réponds à la troisième, que Dieu ne découvre pas toutes les vérités et ne donne pas toutes les lumières aux mêmes Docteurs; mais qu'il les dispense aux uns et aux autres selon les temps, les lieux et les occasions que sa sagesse éternelle a marquées. Ainsi, bien que ces trois grands hommes fussent souverainement éclairés sur les grandeurs de Marie, et que la doctrine de l'exemption de cette Vierge ait toujours été renfermée dans la tradition par le sentiment que l'on a eu, dans tous les âges et depuis les apôtres, de sa pureté souveraine et parfaitement immaculée, sa Providence néanmoins n'a pas permis qu'ils l'aient entièrement développée, pour laisser cet honneur aux siècles et aux Docteurs qui les ont suivis.
Il paraît cependant par leurs propres écrits, qu'il n'y a eu que la crainte de prévenir le jugement de l'Église romaine dans la restriction des propositions générales de l'Écriture et des saints Pères touchant le péché originel, qui les a empêché de se déclarer pour elle ; de sorte qu'il est évident que, s'ils avaient vu, comme les siècles suivants, l'établissement d'une fête solennelle avec octave dans toute l'Église en l'honneur de la Conception de la Vierge immaculée, le commandement de l'appeler la fête de la Conception, et non pas la fête de la Sanctification; les grandes indulgences données à ceux qui la célèbrent avec dévotion ; le décret du Concile de Trente, pour ne pas comprendre cette auguste Vierge dans les propositions universelles du péché originel; la défense de prêcher et d'enseigner l'opinion contraire à son exemption, et le consentement général des Universités, des Ordres religieux, des villes, des provinces et des royaumes entiers qui se sont dévoués à soutenir cette sainte doctrine, non-seulement ils ne seraient pas demeurés là-dessus dans leur doute et leur perplexité, mais ils l'auraient embrassée avec un zèle et une affection singuliers.
En effet, ce qui détermine saint Thomas, en sa 3e partie, question 27, à dire que notre auguste Reine a été sanctifiée avant sa naissance, c'est que l'Église n'honore de ses fêtes que ce qui est saint, et qu'il voyait qu'elle faisait la fête de sa Nativité. Qu'eût-il donc conclu, s'il eût vu la même Église faire, avec tant de pompe et de magnificence, la fête de son immaculée Conception et favoriser ce grand mystère de privilèges si singuliers?
Comme l'exemption du péché est inséparable de la grâce sanctifiante…
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Comme l'exemption du péché est inséparable de la grâce sanctifiante, ce serait ici le lieu de parler bien au long de celle que cette future Mère de Dieu a reçue dès l'instant de sa création. Mais quand je considère que saint Jean Damascène l'appelle : Immensam gratiæ abissum : — Un abîme immense de grâce ; et que saint Anselme assure qu'il ne peut penser à cette immensité sans tomber en défaillance et devenir muet : Immensitatem gratiæ tuæ considerare cupienti, ô Virgo sensus deficit, lingua fatiscit, je me persuade que je ferai mieux de garder le silence sur ce mystère que d'en parler.
Je dirai seulement, avec de très-savants Docteurs, que cette grâce fut plus grande qu'aucune qui ait jamais été donnée aux autres créatures, non-seulement dans leur première origine, mais aussi dans la consommation de leur perfection ; et qu'elle fut même plus grande que celle de tous les anges et de tous les hommes ensemble; parce que, selon saint Augustin, saint Bernard et saint Thomas, sa grâce a dû être proportionnée à la dignité à laquelle elle était destinée ; or, la dignité de Mère de Dieu vaut mieux elle seule que tout ce que nous pouvons concevoir de grand et de magnifique dans les anges et dans les hommes, les Pères l'appelant infinie, indicible, incomparable, incompréhensible ; donc, sa grâce a surpassé toute celle qui a été infuse aux anges et aux hommes, et toute celle à laquelle ils sont arrivés par leurs mérites et leurs bonnes œuvres.
D'ailleurs, cette grâce avait tous les avantages intérieurs de la justice originelle, qui étaient de soumettre l'esprit à Dieu, la chair à l'esprit et les mouvements de l'appétit à la raison et de donner une puissance parfaite de ne jamais pécher ni mortellement, ni véniellement. Car ce qui fait que la grâce n'a point en nous ces avantages, c'est que nous les avons perdus par le péché de notre origine. Puis donc que la Sainte Vierge n'avait aucune part à cette tache, il faut avouer que sa grâce avait toute la force et la vigueur de la justice originelle. De tout ce que nous venons de dire, il est manifeste que l'âme de la Sainte Vierge, dans sa Conception, n'a point été souillée des ordures du péché, mais qu'elle a été au contraire embellie des plus précieux ornements de la grâce.
J'ajoute que la matière dont son corps a été formé…
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J'ajoute que la matière dont son corps a été formé a été parfaitement purifiée. Nous sommes obligés d'avouer avec honte, que le péché de notre premier père a tellement corrompu et infecté la substance qui sert à notre génération, qu'elle est en nous une semence de désordres et de crimes. Elle allume la concupiscence, elle anime les passions, elle excite les rébellions de la chair contre l'esprit, et elle nourrit cette guerre intestine et perpétuelle qui est entre le corps et l'âme et entre la partie supérieure et l'inférieure. Mais cette corruption n'a point eu de lieu en la Sainte Vierge; la matière que la grâce plutôt que la nature préparait à sa formation a été entièrement dégagée de cette infection, et elle lui a été donnée dans un état si pur, qu'elle était incapable d'aucun mouvement déréglé.
Trois raisons nous persuadent cette vérité : la première, que cette matière devait composer le corps d'une Vierge plus pure que les trônes, que les chérubins et que les séraphins; et si pure, selon la manière de parler de saint Anselme et du Docteur angélique, qu'on ne peut concevoir au-dessous de Dieu une pureté plus grande et plus parfaite; la seconde, que cette matière devait aussi servir à la composition du corps de Jésus-Christ; car la chair de Jésus a été formée de celle de Marie, et on peut dire même qu'il y a eu un temps où elle n'a été qu'une même chair avec celle de Marie ; la troisième, qu'ensuite cette matière devait servir par Jésus-Christ à la rédemption du genre humain, et être offerte au Père éternel comme une Hostie sans tache, pour notre réconciliation et notre salut.
Sainte Brigide, en ses révélations, donne un grand poids à cette doctrine, lorsque, parlant de cette matière, elle assure que Dieu l'aimait souverainement : Deus summè diligebat hanc materiam.
Et saint Jean Damascène, en sa première oraison de la naissance de la Vierge, lorsqu'il lui donne le nom d'IMMACULÉE : O beatos Joachim lumbos ex quibus immaculatum semen fluxit. Il ne faut donc point examiner quand le foyer du péché a été éteint ou lié en Marie ; mais il faut dire que, comme elle n'a jamais contracté le péché originel , aussi elle n'a jamais eu le foyer du péché actuel.
Il reste, pour faire voir la perfection de sa Conception…
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Il reste, pour faire voir la perfection de sa Conception, de montrer que son esprit en ce moment n'a pas été enveloppé de ténèbres, mais qu'il a joui des plus nobles lumières de la nature et de la grâce, pour connaître les vérités divines et humaines. C'est, à mon avis, ce que nous apprend saint Jérôme dans le lieu que j'ai déjà cité, lorsqu'il dit qu'elle n'a jamais été dans les ténèbres, mais toujours dans la lumière : Non fuit in tenebris, sed semper in luce. C'est aussi ce que l'Église nous insinue, lorsqu'elle lui applique tout ce qui est dit de la Sagesse, dans les Proverbes et dans l'Ecclésiastique ; car il est impossible que la Sagesse soit dans l'obscurité et dans l'ignorance.
Si donc Marie a mérité le nom glorieux de Sagesse, nous devons être persuadés qu'elle n'a jamais été un seul moment sans jouir de la lumière de la raison et d'une intelligence très-parfaite. D'ailleurs, les saints Pères conviennent que, lorsque saint Jean fut sanctifié dans le sein de sa mère, son esprit fut ouvert pour connaître celui dont il recevait un bienfait si signalé : Joannes cum adhuc in ventre matris suæ esset, Dominum cognoscens salutabat, dit saint Irénée. Et saint Ambroise : Habebat intelligendi sensum qui exultandi habebat affectum.
Or, il faut attribuer par excellence à Marie toutes les prérogatives qui ont été accordées aux autres Saints; nous devons donc être persuadés qu'au moment qu'elle fut sanctifiée, qui est le moment même de sa Conception, elle fut douée de l'usage de la raison, et qu'elle jouit des plus sublimes lumières pour connaître Dieu et se connaître elle-même, et pour faire des actes proportionnés à la grandeur de la grâce et à l'éminence de la charité qui lui étaient données.
Les théologiens récents s'étendent davantage sur cette matière et disent qu'elle reçut alors…
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Les théologiens récents s'étendent davantage sur cette matière et disent qu'elle reçut alors trois sortes de sciences : une science qui demande d'être acquise, mais qui lui fut infuse par accident, par laquelle elle connut les choses naturelles, selon qu'elles peuvent être connues par le raisonnement humain ; une science infuse de l'ordre naturel, par laquelle elle connut les mêmes choses d'une manière plus haute et plus excellente et sans dépendance des espèces corporelles, et une science infuse de l'ordre surnaturel, par laquelle elle connut les mystères de la grâce et tout ce qui passe l'intelligence des hommes.
Quelques-uns même ajoutent que, comme on ne saurait lui dénier le grand privilège que saint Augustin et saint Thomas disent avoir été accordé à Moïse et à saint Paul, de voir quelques moments en cette vie la pure lumière de l'essence divine, on peut croire que l'instant de sa Conception fut un de ces précieux instants où une faveur si admirable lui fut conférée. C'est la pensée de Christophe Vega, dans son savant ouvrage, intitulé la Théologie Mariane. Ce n'est pas ici le lieu de traiter à fond des sujets si importants. Je me contenterai de dire avec Denis le Chartreux, que, comme Marie a été très-semblable à son Fils en sainteté, aussi elle lui a été très-semblable en connaissance et en sagesse; et avec l'abbé Rupert, que son Époux l'a tellement fait entrer dans ses celliers, qu'il ne lui a rien caché des hautes vérités des saintes Écritures.
Quelle a donc été la gloire, l'éminence et la perfection de sa Conception ? et n'avons-nous pas sujet de nous écrier aujourd'hui avec une sainte allégresse : Votre Conception, ô Vierge, Mère de Dieu, a rempli tout le monde et toutes les créatures de joie. Nous n'y trouvons point les défauts et les misères de la nôtre ; votre âme y est sans tache, votre corps y est sans souillure, votre esprit y est sans ténèbres. Tout y est saint, tout y est pur, tout y est lumineux, tout y est digne d'une Mère de Dieu, tout y est digne de celui qui doit naître de vous, tout y est digne de celui qui doit réparer le monde par le corps et le sang qu'il recevra de vous. Faut-il s'étonner après cela si l'on a établi une fête pour honorer tous les ans un si grand mystère et si digne de respect et de louanges?
On ne peut pas assurer quand elle a commencé…
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On ne peut pas assurer quand elle a commencé dans les églises d'Orient et d'Occident. Il y a déjà plusieurs siècles qu'elle a été insérée au Ménologe des Grecs au 9 décembre. Et l'empereur Manuel Comnène, qui commença à régner à Constantinople en 1143, la place au même jour, en sa Constitution. Mais, comme il ne dit pas qu'on ne la célébrait point auparavant, on ne peut pas inférer de là qu'elle n'ait commencé que de son temps.
Entre les Rituels des Grecs mis en latin par Simon Vangneréchius, il y en a un de saint André de Crète où il en est fait mention. Or, saint André de Crète vivait en l'année 550. Ainsi, si ce Rituel est le fruit légitime de ce bienheureux prélat, et que l'on n'y ait fait aucune addition dans la suite des temps, il faudrait dire que la fête de la Conception a été célébrée parmi les Grecs, au moins dans quelques églises particulières, dès le VIe siècle.
La révélation qu'eut un abbé de Normandie, nommé Elsin, vers le milieu du XIe siècle, qu'il serait délivré d'une furieuse tempête qui le mettait en danger de périr sur mer, s'il la faisait célébrer dans son monastère, lui a donné naissance en Occident. Il promit de le faire, il échappa du péril, et il institua cette fête parmi ses religieux.
De là il passa en Angleterre, où saint Anselme, archevêque de Cantorbéry, mort en 1109, l'établit dans son diocèse, et la soutint par son autorité. C'est ce que témoigne le Concile de Londres, tenu en 1328. Et Paludanus, sur le 3e livre des Sentences, district 3.
En 1145, les chanoines de Lyon, touchés d'un sentiment de respect envers notre glorieuse Reine, suivirent cet exemple, et ordonnèrent la célébration annuelle de cette fête; ce fut ce qui donna sujet à saint Bernard d'écrire cette lettre si célèbre, où il les reprend de l'avoir fait sans avoir auparavant consulté le Saint-Siège apostolique : Si sic videbatur, consulenda erat prius Apostolicæ Sedis autoritas.
Dans la suite des temps, l'opinion pieuse ayant remporté d'illustres victoires sur ses adversaires, cette même fête fut reçue de la plupart des diocèses de France. Un des premiers qui se signala en cette dévotion fut celui de Paris, puisqu'en 1284, Renoult d'Amblonières, qui en était évêque, l'institua et en commanda l'office, du consentement du vénérable Chapitre de sa cathédrale.
Il fallait qu'elle fût déjà répandue presque dans tout l'Occident en l'année 1439, puisque l'assemblée de Bâle, qui tint alors sa 36e session, y ordonna qu'elle continuerait d'être célébrée selon l'ancienne et louable coutume de l'Église romaine et des autres Églises.
Le pape Sixte IV est le premier des Souverains Pontifes qui l'ait autorisée par un décret. 11 le fit en 1476, et il accorda en même temps à ceux qui la célébreraient, les mêmes indulgences que les Papes avaient accordées pour la fête du Saint-Sacrement de l'autel, le jeudi d'après l'octave de la Pentecôte ; rendant ainsi ces deux fêtes semblables en faveurs et en privilèges, comme elles ont été également l'objet de l'horreur et des blasphèmes des hérétiques; entre autres, de Martin Luther, qui a dit depuis qu'il n'y en avait point qu'il haït tant que celle du corps de Jésus-Christ et celle de la Conception de Marie. Ce Pape ne l'avait pas faite de commandement, mais le bienheureux Pie V la mit dans le Bréviaire et dans le Missel romains, et ordonna qu'elle fût célébrée par toute l'Église, avec le même office que la fête de la Nativité de Notre-Dame.
Grégoire XV, en 1622, défendit de la célébrer autrement que sous le nom de Conception, parce que quelques-uns voulaient lui donner simplement le nom de la fête de la Sanctification.
Le pape Clément IX, d'heureuse mémoire, à la requête du roi très-chrétien, lui a donné une octave que l'on célèbre tous les ans, nonobstant que cette fête vienne dans les Avents (a).
Il y a un Ordre de religieuses, approuvé par …
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(a) Voyez, Note 21, l'histoire de cette fête depuis le P. Giry.
Dernière édition par Louis le Dim 05 Jan 2020, 6:50 am, édité 1 fois (Raison : Insertion d'un lien.)
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Il y a un Ordre de religieuses, approuvé par le pape Innocent VIII et confirmé par Jules II, qui porte le nom de Conception de Notre-Dame, et dont l'esprit et l'occupation continuels sont d'honorer l'innocence et la sainteté incomparables de cette auguste Princesse au premier moment de son être et de sa vie. Plusieurs croient que, par une opération extraordinaire du Saint-Esprit, son corps fut parfaitement formé et organisé dès le huitième jour de décembre, et qu'il reçut en ce même jour, neuf mois avant sa naissance, le trésor inestimable de l'âme raisonnable ornée de la plénitude de toutes les grâces, au lieu que, dans les autres filles, cela ne se fait que quatre-vingts jours après la première conception. Ce sentiment est pieux et fort probable; mais, quoi qu'il en soit, l'objet de la fête que l'Église fait aujourd'hui est la bienheureuse Conception de sa Souveraine et de la Mère de son Dieu, en quelque moment qu'elle ait été faite. Une infinité d'auteurs en ont composé des traités et des volumes entiers, que les lecteurs qui voudront s'en instruire davantage pourront consulter (b).
Il ne nous reste plus maintenant qu'à nous jeter à ses pieds pour adorer des commencements si heureux et si éclatants, et pour implorer son assistance dans un temps où, ayant reçu tant de biens, elle est si disposée à faire des grâces. Disons-lui, avec le savant et pieux Guillaume de Paris, qui vivait il y a près de mille ans :_______________________________________________________________________« Nous venons à vous, glorieuse Vierge et très-digne Mère de Dieu, que toute l'assemblée des Saints appelle la Mère des grâces et la Reine des miséricordes. Pourriez-vous bien nous rebuter, vous dont l'humilité n'a jamais méprisé personne, et dont le crédit n'a jamais appréhendé le refus? Souvenez-vous, ô Vierge sainte, que tout ce que vous avez de grâce et de gloire, et le privilège même de votre maternité, sont autant de faveurs dont vous êtes redevable aux pécheurs ; puisque sans les pécheurs il n'y aurait point eu de Sauveur, et que sans le Sauveur il n'y aurait point eu de Mère du Sauveur. Que cette considération vous porte à nous ouvrir votre sein, à nous recevoir entre vos bras, à nous mettre sous votre sauvegarde, à nous réconcilier avec votre Fils et à nous procurer les secours nécessaires pour lui être agréables. Quelque pure et innocente que vous soyez, ne dédaignez pas nos faiblesses et nos misères, mais priez pour nous si efficacement, que nous en soyons délivrés et que nous méritions de jouir un jour, en votre présence, des délices de l'éternité. »
(b) On étudiera surtout avec fruit ceux de son Em. le cardinal Gousset, de Mgr Mallou et du P. Passaglia.
FIN.
A suivre: : NOTE 21.
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.L'Immaculée Conception de Notre-Dame.Note 21.
On a vu par le beau discours du P. Giry, dans lequel nous n'avons presque rien trouvé à retrancher, qu'on entendait de son temps le dogme de l'Immaculée Conception comme on l'entend aujourd'hui : il ne lui manquait que d'être défini. C'est l'histoire de cette définition qu'il nous faut faire ici en abrégé, dans les XVIIIe et XIXe siècles. L'Espagne fut constamment à la tête de tous les pays catholiques pour obtenir du Saint-Siège une définition dogmatique : ses démarches au XVIIIe siècle sont continuelles.
Un de ses rois, chez qui la dévotion envers Marie est héréditaire, Charles II, demande que l'office de l'Immaculée Conception avec octave soit rendu obligatoire pour tout l'univers catholique. Innocent XII, par sa Bulle In excelsa du 15 mai 1693, accède à cette demande.
Cette mesure est complétée, lorsque Clément XI, en 1708, étend la fête à toute l'Église.
Benoît XIV, qui s'était proposé d'encourager la dévotion envers la Vierge Immaculée, avait, dit-on, manifesté l'intention de publier une Bulle à ce sujet ; mais ce projet ne reçut aucune exécution. Il ordonna seulement qu'à la fête de l'Immaculée Conception, il y eût chapelle papale en présence du Souverain Pontife et de toute sa cour. Mais le monument le plus célèbre du XVIIIe siècle, relatif à la définition de l'Immaculée Conception, est, sans contredit, une lettre du bienheureux Léonard de Port-Maurice, que l'on regarde comme l'expression d'un esprit prophétique. Elle témoigne le désir le plus ardent de voir définir ce grand mystère et présage les plus grands biens pour l'époque où le Saint-Siège croira pouvoir prononcer cette définition.
Passons au XIXe siècle. Les Frères Franciscains du royaume de Naples sollicitèrent du Saint-Siège la permission de célébrer l'Immaculée Conception de la Sainte Vierge dans la préface de la messe, chose qui, jusqu'alors, était inouïe.
Pie VII accéda à leurs désirs le 17 mai 1806. Cette faveur excita la sainte ambition des diocèses de Séville, de Lyon, et d'une foule d'autres; ils obtinrent la même concession, ainsi qu'un grand nombre d'Ordres religieux, entre autres, celui de Saint-Dominique, qui s'associa enfin à la croyance commune.
Une autre dévotion donna un nouvel élan à la piété des fidèles envers Marie Immaculée. Le 20 septembre 1839, la Congrégation des rites accorda, par deux rescrits, à Mgr l'évêque de Zorli et à Mgr l'évêque de Gand la permission d'ajouter aux litanies de Lorette, qui rappellent si bien les prérogatives de notre bonne mère, cette belle invocation : Reine conçue sans péché, priez pour nous! En peu de temps, cette sainte pratique devint générale.
Le pape Grégoire XVI, en 1840, reçut les suppliques de cinquante-deux cardinaux, archevêques et évêques, qui insistaient sur l'utilité et la nécessité morale de prononcer le jugement définitif. Peu de temps après, arrivèrent une quarantaine de demandes semblables des Missions asiatiques, de l'Amérique Méridionale, d'Espagne, d'Italie, de Savoie, de Moravie et de Bohême.
Sa Sainteté Pie IX reçut, avant le 2 février 1849…
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Re: Connaissez-vous la Bienheureuse Vierge Marie ?
.L'Immaculée Conception de Notre-Dame.Note 21.
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Sa Sainteté Pie IX reçut, avant le 2 février 1849, quarante demandes des évêques du royaume de Naples, avec une nouvelle instance de Sa Majesté le roi des Deux-Siciles; dix demandes des archevêques et évêques de France ; quatre-vingts demandes des archevêques et évêques de toutes les parties du monde, sans compter les suppliques des ordres religieux, des Chapitres et des églises particulières. Le Saint Père ne pouvait demeurer indifférent à ces vœux unanimes de l'épiscopat catholique, lui qui, comme il le déclara dans sa Bulle lneffabilis, avait été, dès les premiers jours de son pontificat, préoccupé de cette grave affaire.
Dans les années 1847 et 1848, il nomma une commission de consulteurs choisis parmi les prélats et les théologiens les plus distingues de l'Église romaine et il leur soumit la question de savoir si la pieuse croyance à l'Immaculée Conception pouvait, d'après les usages de l'Église catholique, être solennellement définie. A la fin de 1848, Pie IX, chassé de Rome par la Révolution, se réfugia à Gaëte; il fit continuer les travaux de la commission sur la terre d'exil.
A plusieurs reprises il réunit les cardinaux exilés comme lui, et prit leur avis sur le projet de définir la prérogative de la Mère de Dieu. Ce fut de Gaëte qu'il adressa, le 2 février 1849, à tous les évêques du monde, la célèbre encyclique par laquelle il les invita à adresser au Ciel les plus ferventes prières, afin qu'il éclairât le Chef de l'Église sur cette importante affaire, leur demandant en même temps quelle était, au sujet de l'Immaculée Conception de la Sainte Vierge, la croyance de leur troupeau et leur croyance personnelle.
Le Saint-Père voulait constater le consentement unanime de toute l'Église. Son but n'était point de provoquer de nouvelles démonstrations du mystère ; cependant un grand nombre de prélats motivèrent si bien leur foi, exposèrent avec tant de profondeur et d'érudition les preuves de la pieuse croyance, que les réponses de l'épiscopat renferment, dans leur ensemble, une démonstration complète et irréfutable du mystère. Il est impossible de les lire, sans concevoir la plus haute idée de la science et de la piété de l'épiscopat catholique, sans admirer son attachement au Saint-Siège et son dévoûment à la cause de la Mère de Dieu. L'unanimité des évêques est aussi une chose des plus remarquables. Sur environ sept cent cinquante cardinaux, patriarches, archevêques, évêques et vicaires apostoliques, que l'Église compte dans son sein, plus de six cents avaient répondu au Saint-Père avant que celui-ci prononçât la définition. Si l'on tient compte des oublis, des cas de maladie, de mort, de vacance de siège, de lettres égarées à cause des grandes distances, on peut dire que l'épiscopat catholique tout entier a répondu à l'encyclique du 2 février 1849, et manifesté ainsi le vif intérêt qu'il prenait à l'affaire de la définition.
A l'épiscopat et aux fidèles se joignirent les théologiens et les docteurs qui consacrèrent leur plume à la gloire de Marie : il faut citer, parmi les plus célèbres, le R. P. Rivarola, le cardinal Lambruschini, le R. P. Perrone, le R. P. Marien Spada, le R. P. Biancheri, le R. P. Bigoni, etc. Le Mémoire de Dom Guéranger, abbé de Solesme, est un petit volume plein de sens et de raison, qui a un cachet tout à fait original. L'auteur a su s'approprier les arguments anciens, de telle sorte qu'ils paraissent nouveaux sous sa plume. Il a fait justice aussi, et d'une manière triomphante, des difficultés que l'on soulevait alors et contre le mystère même et contre sa définitibiiité.
Mais de tous les écrits qui ont paru avant la définition…
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Mais de tous les écrits qui ont paru avant la définition, il n'en est aucun qui, par son étendue, son importance et sa solidité, puisse être comparé au grand travail du R. P. Passaglia. La Bulle de définition a été calquée sur cet ouvrage. Le Pape voulut que ces publications fussent reproduites à la suite des réponses des évêques, comme des documents contemporains de la grande cause qu'il allait juger. Ils furent donc recueillis, comme toutes les autres pièces, dans la curieuse collection des Pareri, qui atteignit ainsi le nombre de dix volumes, et dont un exemplaire complet fut remis à tous les évêques présents a Rome lors de la solennité de la définition. Lorsque les consulteurs eurent exprimé leur opinion par écrit, le Saint Père fit imprimer ces avis en trois volumes distincts, afin de les soumettre au plus sérieux examen. Puis il nomma, parmi les vingt consulteurs, une commission spéciale qui se réunît plusieurs fois dans le courant des années 1852 et 1853, sous la présidence du cardinal Fornari. Le procès-verbal des séances fut rédigé avec le plus grand soin, sous le titre de Court exposé des actes de la commission spéciale nommée par Sa Sainteté Pie IX, pour examiner le sujet de l'Immaculée Conception de la très-sainte Vierge Marie.
A l'exception de deux membres, qui avaient fait partie de la commission des vingt consulteurs, tous les théologiens réunis furent d'avis que le privilège de la Sainte Vierge était solidement prouvé par des arguments tirés de la sainte Écriture, des monuments de la tradition, de la doctrine, du magistère et de l'esprit de l'Église, et de la déclaration du Concile de Trente.
Tous, à l'exception d'un seul, jugèrent que le Saint-Siège pouvait, sans déroger aux règles ordinaires, prononcer la définition du mystère de la Conception Immaculée de Marie. Ce fut aussi l'avis unanime des cardinaux.
Dans les premiers mois de l'année 1854, on sut que le Souverain Pontife avait pris la résolution de définir le mystère de l'Immaculée Conception de la très-sainte Vierge et de donner à cet acte solennel tout l'éclat que les circonstances comportaient. Tout l'épiscopat catholique se fût rendu a Rome si le Saint-Père l'eût désire. Mais, soit qu'il n'ait pas voulu imposer un veuvage simultané à toutes les églises du monde, soit qu'il ait craint de causer quelque ombrage aux puissances, soit qu'il ait eu d'autres motifs, il se borna à inviter les cardinaux étrangers et un petit nombre de prélats de chaque nation catholique. Beaucoup d'autres se rendirent à Rome pour assister à cette fête. Trois cardinaux furent chargés de présider cette auguste assemblée.
L'un d'eux, le cardinal Brunelli, exposa les intentions du Souverain Pontife, qui étaient, non point de réunir les évêques en Concile, ni d'autoriser une discussion sur le fond de la question ou sur l'opportunité de la définition, deux points sur lesquels l'assentiment de l'épiscopat catholique lui était déjà connu, et dont il se réservait le jugement; mais d'entendre leur avis sur le projet de Bulle qui, déjà préparé, ne répondait pas encore tout à fait à sa pensée. On examina donc les textes de l'écriture, les monuments de la tradition qui devaient figurer dans la Bulle et la forme qu'il lui fallait donner.
Après avoir consulté les évêques, le Saint-Père consulta…
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Après avoir consulté les évêques, le Saint-Père consulta les cardinaux de l'Eglise romaine, qu'il réunit en consistoire secret le 1er décembre suivant; lorsqu'il eut leur assentiment unanime, heureux de cet accord, il résolut de prononcer la définition de l'Immaculée Conception, le 8 décembre.
Quand le jour si impatiemment attendu arriva, la ville sainte était encombrée de pieux pèlerins accourus de toutes les parties du monde, et le peuple romain, fidèle à son antique renommée, s'apprêtait à honorer dignement la Mère de tous les fidèles.
A huit heures du matin, les évêques se réunirent dans la grande salle ducale, au palais du Vatican, pour y prendre leurs ornements pontificaux. Revêtus de la chappe blanche et de la mître de toile blanche, ils se rendirent dans la chapelle Sixtine, où le Souverain Pontife arriva bientôt. Le Saint-Père, en arrivant, s'agenouilla aux pieds de l'autel, et récita à haute voix l'antienne : Sancta Maria et omnes sancti tui, quæsumus Domine, nos ubique adjuvent, ut, dum eorum merita recolimus, patrocinia sentiamus.
Ensuite les chantres entonnèrent les litanies des Saints, au verset: Sancte Michael, les évêques se mirent en rang, par ordre d'ancienneté, et descendirent processionnellement le grand escalier du palais, pour se rendre dans la basilique de Saint-Pierre. Les cardinaux en chasuble et mître précieuse précédaient le Saint Père, qui fermait la procession. Il était ombragé d'un baldaquin blanc.
Arrivés au milieu de la basilique, les évêques se rangèrent en demi-cercle devant la chapelle du Saint-Sacrement, et y attendirent le Souverain Pontife avec qui ils s'agenouillèrent tous. Sa Sainteté récita d'abord une courte prière particulière, et puis chanta les trois oraisons : Deus qui nobis sub sacramento, etc.; Deus refugium nostrum, etc.; et Actiones nostras, qui terminèrent les litanies.
Ces prières finies, la procession forma de nouveaux rangs, et les évêques, suivis des cardinaux et du Saint Père, se rendirent deux à deux au chœur qui était disposé derrière le maître-autel de la basilique, avec le trône pontifical au fond, comme pour les chapelles papales ordinaires.
Dès que les cardinaux, les évêques et les prélats eurent pris place, le Souverain Pontife s'assit sur le trône préparé près de l'autel, du côté de l’Épitre, pour recevoir l'obédience du clergé. Les cardinaux tirent devant lui une profonde inclination avant de baiser son anneau, et, après l'avoir baisé, les évêques firent la génuflexion sur le premier degré du trône ; s'agenouillant sur un coussin placé aux pieds du Saint Père, ils baisèrent respectueusement l'anneau qu'il leur présentait, recouvert de son étole; en le quittant, ils firent une seconde génuflexion, et une inclination de tête, à droite et à gauche, vers les cardinaux assistants.
Je ne décrirai pas les rites magnifiques de l'office pontifical, tel qu'il est célébré par le Souverain Pontife dans la basilique de Saint-Pierre, d'abord parce que ces cérémonies n'appartiennent pas à mon sujet, ensuite parce qu'elles ont souvent été décrites ailleurs. J'ajouterai seulement que, parmi les douze évêques assistants au trône pontifical, figurait le vénérable archevêque de Paris, Mgr Sibour. Il porta le bougeoir durant la messe pontificale et pendant que le Saint Père prononça la définition.
Lorsque le saint Evangile eut été chanté en latin et en grec, selon le rite usité dans l'office du Souverain Pontife, les diacres des deux rites se rendirent ensemble jusqu'au trône du Saint Père, au fond du chœur, pour lui présenter le livre des Evangiles et recevoir sa bénédiction : puis ils retournèrent au maître-autel sur lequel ils déposèrent le volume sacré.
Il était onze heures du matin…
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