Connaissez-vous la Bienheureuse Vierge Marie ?
Page 1 sur 5
Page 1 sur 5 • 1, 2, 3, 4, 5
Connaissez-vous la Bienheureuse Vierge Marie ?
Bonjour à tous,
Ce qui suit sera tiré de VIE DES SAINTS, d?après Lipoman, Surius, Ribadeneira et Autres Auteurs, PAR LE R. P. FRANCOIS GIRY, religieux de l?Ordre des Minimes, [ÉDITION REVUE & AUGMENTÉE par une Société d'écrivains ecclésiastiques sous la direction de M. l'abbé P.G.] tome III, BAR-LE-DUC,1859, col. 690-699, tome IV, , PARIS, BAR-LE-DUC,1860, col, 329-335 et col. 587-606, tome I, BAR-LE-DUC,1860, col. 1343-1351 et col. 795-802 et tome III,BAR-LE-DUC,1859, col. 243-278.
Dès publication sur TE DEUM, nous insérerons des liens pour faciliter la lecture.
Bien à vous.
L'IMMACULÉE CONCEPTIONDE NOTRE-DAME.
* Réflexions sur cette fête. — * Stérilité de Joachim et d'Anne, son épouse. — * Naissance de Marie. — * Trois avantages de cette conception. — * Premier avantage : l'âme exempte de péché. — * Première preuve : par les saintes Écritures. — * Figures de l'Ancien Testament. — * Deuxième preuve : par les Pères. — * Troisième preuve : par le consentement universel. — * Quatrième preuve : par la raison. — * Première raison : Marie, mère de Dieu. — * Excellence de cette dignité. — * Elle est semblable à son Fils. — * Deuxième raison : Marie, corédemptrice des hommes. — * Troisième raison : Marie, générale des armées de Dieu. — * Trois objections. — * Réponse à la première, à la seconde et à la troisième. — * La grâce de Marie à sa conception. — * Deuxième avantage de la conception. — * Troisième avantage. — * Elle reçoit trois sortes de sciences. — * Fête de la Conception en Orient, en Occident et à Paris. — * Note 21.
L'ANNONCIATION DE LA SAINTE VIERGEET L'INCARNATION DU VERBE DIVIN.
* La Salutation angélique. — * Trois prodiges dans l'incarnation. — * Toute la Trinité l'opère. — * Jésus-Christ est fils de Dieu. — * Il est Dieu. — * Il a deux natures en une même personne. — * II a deux entendements, deux volontés, deux opérations. — * La Sainte Vierge est mère de Dieu. — * Nestorius condamné et châtié. — * Grandeur de ce mystère. — * Grâce, science, dons et vertus de Jésus-Christ. — * Perfection de son corps. — * Antiquité de cette fête.
L'ASSOMPTION DE NOTRE-DAME.
* Réflexions. — * Age de Notre-Dame. — * Huit points de ce mystère : 1er point : * Décès de Notre-Dame. — * Réponse aux raisons contre sa mort. — * Raisons pour lesquelles elle devait mourir. — * Un ange lui annonce sa mort. — * Les Apôtres se trouvent auprès d'elle. — * Manière de son décès. — 2e point : — * Exaltation de son âme dans le ciel. — * Excellence de sa béatitude. — 3e point : * Sa sépulture. — 4e point : * Sa résurrection. — * Son corps n'a point été corrompu. — * Il est ressuscité glorieux. — * Plusieurs preuves. — * Manière de cette résurrection. — 5e point : * Son assomption. — * Gloire de son triomphe. — * Accueil des trois Personnes divines. — 6e point : — * Son couronnement. — 7e point : * Son pouvoir dans le ciel pour nous assister. — 8e point : * Manière de l'honorer. — * Institution de la fête de l'Assomption.
Dernière édition par Louis le Mar 21 Avr 2020, 7:13 am, édité 96 fois
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17491
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Connaissez-vous la Bienheureuse Vierge Marie ?
LA NATIVITÉ DE NOTRE-DAME.
EST avec beaucoup de raison que l'Église, adressant aujourd'hui la parole à la glorieuse Vierge, lui dit, dans un tressaillement de joie : Votre naissance, ô Vierge mère de Dieu, a rempli tout le monde de consolation et d'allégresse, parce que le Soleil de Justice, Jésus-Christ notre Dieu, est né de vous, lui qui nous a tirés de la malédiction où nous étions plongés, et nous a comblés de bénédictions, et qui, ayant ruiné l'empire de la mort, nous a fait entrer dans la vie éternelle.
En effet, qui est-ce qui ne se doit pas réjouir au jour et au moment de la naissance de cette aimable princesse ! Si l'ange Gabriel assura Zacharie que plusieurs se réjouiraient à la naissance de saint Jean-Baptiste, son fils, qui ne devait être que l'ange, le prophète et le précurseur du Messie; avec combien plus de sujet doit-on tressaillir d'allégresse à celle de Marie, qui doit bientôt en être la mère !
Cette fête n'est pas pour une ville ou pour un peuple seulement : elle est pour tout le monde.
Elle est pour les Juifs et pour les Gentils, pour les pécheurs et pour les justes, pour les vivants et pour les morts.
Elle est pour les siècles qui ont été et qui seront : elle est pour le temps et pour l'éternité.
Enfin, c'est une fête universelle, parce que le bien qu'elle promet et qu'elle annonce n'est pas un bien particulier et limité, mais un bien qui s'étend à toutes sortes d'âges, de conditions et de personnes.
Le Père éternel y prend part, parce qu'il lui naît une Épouse, qui, représentant sa fécondité, donnera une nouvelle nature et une nouvelle naissance à son Fils unique.
Le Verbe divin y prend part, parce qu'il lui naît une Mère, qui le revêtira d'un corps mortel pour être le Sauveur et le Rédempteur du monde.
Le Saint-Esprit y prend part, parce qu'il lui naît un Temple vivant, qui sera le plus digne sujet des influences et des opérations de sa grâce.
Les anges et les hommes y prennent part, parce qu'il leur naît une Dame, une Maîtresse et une Reine, qui contribuera de sa substance et de son sang à leur produire un réparateur.
Les pères des limbes y prennent part, parce qu'il leur naît une Aurore, qui les assure que le temps de leur délivrance est proche.
Enfin, tous les siècles passés et avenir y prennent part, parce qu'il leur naît une Souveraine qui sera, par son Fils, Homme-Dieu, la source de leur rétablissement et de leur bonheur.
Les princes et les grands de la terre ont toujours célébré avec beaucoup de solennité le jour anniversaire de leur naissance…
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17491
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Connaissez-vous la Bienheureuse Vierge Marie ?
LA NATIVITÉ DE NOTRE-DAME.SUITE
Les princes et les grands de la terre ont toujours célébré avec beaucoup de solennité le jour anniversaire de leur naissance, y faisant de grandes largesses au peuple, et donnant des jeux et des spectacles publics : comme les saintes lettres nous l'apprennent de Pharaon, d'Antiochus et d'Hérode ; Macrobe, des anciens Romains ; Hérodote, des rois de Perse, et l'Histoire ecclésiastique, de la plupart des Césars et des Augustes.
Les plus sages ont condamné cette coutume et en ont publié l'erreur et la vanité. Jérémie, bien loin de bénir le jour de sa naissance, ne lui donne que des malédictions ; Job souhaite que celui où il était né, soit effacé du nombre des jours, et qu'on ne le compte jamais ; et Salomon préfère celui où nous mourons â celui qui nous a donné la vie. L'Église même, en parlant des Saints, en son Martyrologe, ôte le nom de naissance au jour qu'ils sont venus au monde pour le donner à celui de leur mort. Mais, si ce pieux sentiment est le plus juste et le plus raisonnable à l'égard des autres hommes, il ne le peut être à regard de notre aimable Souveraine.
La naissance de Marie n'est, ni pour elle ni pour nul autre, un sujet d'affliction et de regret, mais plutôt un sujet de consolation et de joie. En effet, ce qui portait Job, aussi bien que d'autres Saints, à regretter le jour de sa naissance, c'est qu'ils étaient nés pécheurs et les objets de la haine et de l'indignation de Dieu ; qu'ils étaient nés misérables et sujets aux châtiments rigoureux de la justice divine; qu'ils étaient nés fragiles et dans une pente et une inclination continuelles au péché. Or, toutes ces raisons n'ont point lieu dans Marie. Elle n'est point née criminelle et haïe de Dieu, mais toute sainte et chérie de sa divine majesté. Elle n'est point née misérable et couverte de malédictions, mais parfaitement heureuse et comblée de grâces et de bénédictions. Elle n'est point née fragile, infirme et portée au péché, mais forte, vigoureuse et dans l'incapacité de commettre aucun péché.
Marie n'a jamais contracté le péché originel…
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17491
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Connaissez-vous la Bienheureuse Vierge Marie ?
LA NATIVITÉ DE NOTRE-DAME.SUITE
Marie n'a jamais contracté le péché originel, et son âme, au moment de son union avec son corps, a été préservée de toute souillure. Il faut inférer de ce principe qu'elle était, dès le temps de sa naissance, l'objet de l'amour et des complaisances de Dieu ; car, comme dans les hommes, il n'y a point de milieu entre le péché et la grâce ; aussi, en Dieu, à leur égard, il n'y a point de milieu entre l'amour et la haine. Il aime tous ceux qu'il ne hait pas, et il hait tons ceux qu'il n'aime pas ; puisque, dès-lors, Marie n'était donc point l'objet de la haine et de l'a version de Dieu, il faut nécessairement dire qu'elle était l'objet de son amour.
Mais c'est peu dire, qu'elle était l'objet de son amour : disons que Dieu, dès ce moment, l'aimait excellemment, l'aimait singulièrement, l'aimait souverainement. L'Époux, dans le Cantique des cantiques, nous exprime ce mystère par une gradation merveilleuse : il l'appelle son amie et sa bien-aimée : Surge , lui dit-il, amica mea, speciosa mea, et veni, colomba mea in foraminibus petrœ in cavernâ maceriæ: — Levez-vous, la plus chère, aussi bien que la plus belle de mes amantes; c'est assez, ma colombe, être renfermée dans les trous de la pierre et dans le caveau de la masure, c'est-à-dire, dans le sein de votre mère, auparavant stérile ; venez, hâtez-vous et paraissez au jour.
Il lui donne encore le même nom en cent autres endroits du même Cantique; mais il ne se contente pas de l'appeler sa Bien-Aimée, il l'appelle encore absolument la Bien-Aimée. Sur quoi il fait remarquer, qu'entre les noms de Notre-Seigneur, un des plus doux et des plus charmants, est celui de Dilectus, le Bien-Aimé.
L'Épouse, dans le Cantique, l'appelle souvent son…
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17491
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Connaissez-vous la Bienheureuse Vierge Marie ?
LA NATIVITÉ DE NOTRE-DAME.SUITE
L'Épouse, dans le Cantique, l'appelle souvent son Bien-Aimé. Le Père éternel, sur le mont Thabor, l'honore aussi du même titre : C'est là, dit-il, mon Fils bien-aimé, en qui je prends mes complaisances . Mais le Roi-Prophète l'appelle par deux fois absolument le bien-aimé : Rex virtutum dilecti, dilecti : le bien-aimé, selon sa Personne divine, parce que, comme dit saint Paul, il est le Fils de la dilection du Père ; Filius dilectionis; le bien-aimé, selon sa nature humaine, parce qu'il est le plus beau et le plus aimable des enfants des hommes ; le bien-aimé à l'égard de Dieu, le bien-aimé à l'égard des créatures capables d'a¬mour : Dilectus, dilectus. Mais il ne s'approprie pas tellement ce nom, qu'il ne le communique aussi à son épouse : Je vous conjure, dit-il aux filles de Jérusalem, de ne point éveiller la bien-aimée qu'elle ne le veuille.
Et remarquez que, selon l'hébreu, il n'y a pas Dilectam, la bien-aimée; mais Dilectionem, amorem, delicias, la dilection même, l'amour même et les délices mêmes, pour nous faire entendre que Marie a été l'amour et les délices de Dieu, et que, comme il est impossible que l'amour soit sans amour, ainsi il ne s'est pu faire que Marie fût un moment sans être aimée.
Enfin, l'Époux l'appelle Charissimam in deliciis; c'est-à-dire, celle qu'il aime au-dessus de toutes les autres, et dans laquelle il prend son plus grand plaisir. Les saints Pères en parlent de même.
Saint Bonaventure, dans son livre intitulé de Speculo, dit excellemment : Quid mirum si præ omnibus diligat quæ præ omnibus est dilecta ! Quelle merveille que cette admirable Vierge aime Dieu plus que toutes les autres, elle qui a été aimée au-dessus de toutes les autres.
Et saint Anselme appelle l'amour de Dieu pour elle, immense , ineffable , impénétrable .
Mais, pourquoi le Seigneur a-t-il eu tant d'amour pour elle?...
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17491
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Connaissez-vous la Bienheureuse Vierge Marie ?
LA NATIVITÉ DE NOTRE-DAME.SUITE
Mais, pourquoi le Seigneur a-t-il eu tant d'amour pour elle? Il en rend lui-même la raison au même Cantique, par une autre gradation non moins remarquable que la première: Vous êtes belle, lui dit-il premièrement, vous êtes agréable, vous êtes charmante : — Pulchra es, speciosa, formosa. Et ne croyez pas qu'il parle seulement de la beauté corporelle ; il parle de l'une et de l'autre beauté, de celle du corps et de celle de l'âme. Marie les possédait toutes deux. Elle était belle de la beauté corporelle, parce qu'encore qu'elle eût été conçue par la voie d'une génération ordinaire, le Saint-Esprit, néanmoins, s'était appliqué à lui former un corps parfaitement beau. C'est ce qui fait qu'elle est comparée à ce qu'il y a de plus beau dans le monde corporel : à l'aurore dans sa naissance, à la lune dans son plein, et au soleil dans son midi.
Saint Denis, dans l'une de ses lettres, nous assure qu'elle était si belle, que, sans la foi qui nous apprend qu'il n'y a qu'un seul Dieu, on l'eût prise pour une divinité.
Et saint Ambroise ajoute que ses charmes étaient si purs qu'ils inspiraient la chasteté à ceux qui la regardaient .
Elle était belle de la beauté spirituelle : car la beauté naît de l'ordre et de la variété. Or, dans l'âme de Marie, tout était merveilleusement bien ordonné : l'esprit était soumis à Dieu, le sens était soumis à l'esprit, et la chair obéissait à l'un et à l'autre avec une juste dépendance ; la volonté ne prévenait point le jugement, l'appétit ne prévenait point la raison, et les passions ne s'élevaient qu'autant qu'une sage discrétion leur permettait de paraître. Il s'y trouvait aussi une excellente variété de toutes sortes de vertus. La blancheur d'une pureté plus qu'angélique, le vermeil d'une charité toute brûlante, et les ombres d'une humilité très-profonde.
Mais l'Époux ne se contente pas de dire qu'elle est belle, il ajoute qu'elle est toute belle : — Tota pulchra est. Belle en tous les âges et en tous les états de sa vie, belle en toutes les facultés de son corps et de son âme, belle en toutes ses pensées , ses désirs et ses actions ; belle en son entendement par les dons de sagesse et de conseil, belle en sa volonté par son attachement inviolable à Dieu, belle en son appétit par les vertus de force et de tempérance, belle en tout, et universellement belle.
Enfin, il dit que sa beauté surpasse toutes les autres beautés, et qu'elle est la plus agréable de toutes les femmes : — Pulcherrima inter mulieres. Ce qu'un savant auteur exprime par ces paroles : Omnium pulchritudinum pulcherrima pulchritudo : — La plus belle et la plus charmante beauté de toutes les beautés.
C'est donc là ce qui la rendait, dès le moment de sa naissance, l'objet de l'amour de Dieu; et c'est aussi…
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17491
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Connaissez-vous la Bienheureuse Vierge Marie ?
LA NATIVITÉ DE NOTRE-DAME.SUITE
…C'est donc là ce qui la rendait, dès le moment de sa naissance, l'objet de l'amour de Dieu; et c'est aussi ce qui nous doit obliger à lui rendre en ce moment nos humbles devoirs, et à lui offrir notre cœur et notre amour, afin que, l'aimant, nous puissions être aimés d'elle, suivant ce qu'elle dit au chap. 8 des Proverbes : Ego diligentes me diligo : — J'aime ceux qui ont de l'amour pour moi.
Si la Sainte Vierge n'est pas née criminelle et objet de la haine de Dieu, elle n'est pas non plus née misérable et sujette au châtiment de la justice. Il est vrai que, selon la parole de son Époux, elle a été un lys entre les épines : c'est-à-dire , qu'elle a passé toute sa vie au milieu des épines de toutes sortes de peines et d'afflictions. Mais, cela ne fait pas qu'on la puisse appeler misérable.
Les épines dont elle a été environnée n'étaient pas les effets de la malédiction que Dieu donna à Adam, lorsqu'il lui dit que la terre serait maudite sous son travail, et qu'elle lui produirait des épines et des ronces; c'étaient, au contraire, les effets d'une providence douce et amoureuse, qui voulait que Marie souffrit pour mériter de plus grandes récompenses, pour coopérer plus noblement à notre Rédemption, et pour nous donner de plus beaux exemples de vertus. Disons plutôt que Marie est née bienheureuse et le vase précieux où la Bonté divine a répandu ses plus grands trésors.
En effet, l'amour de Dieu ne peut être stérile, et les théologiens même, considérant sa propriété, disent que, bien que de sa nature il soit affectif, il ne se termine, néanmoins, à la créature que d'une manière efficiente, et en lui faisant du bien ; puis donc qu'il est constant que Dieu a eu pour Marie un amour immense au moment de sa naissance, ne doutons point que, dès lors, il ne l’ait comblée d’une infinité de biens. Je trouve qu’il lui a communiquée trois plénitudes…
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17491
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Connaissez-vous la Bienheureuse Vierge Marie ?
LA NATIVITÉ DE NOTRE-DAME.SUITE
… Je trouve qu'il lui a communiqué trois plénitudes : une plénitude de grâce et de sainteté dans l'essence de son âme ; une plénitude de lumière et de sagesse en son entendement; et une plénitude de vertu et de perfection en sa volonté.
Il lui a communiqué une plénitude de grâce et de sainteté ; l'ange Gabriel lui dit depuis qu'elle était pleine de grâce : Gratiâ plena; saint Épiphane, dans un livre qu'il a fait de ses louanges, et saint Anselme, dans un traité de ses excellences, assurent que sa grâce était immense, ineffable et digne de l'étonnement de tous les siècles : cela ne doit pas être borné au temps de sa mort, de son enfantement et de son annonciation ; mais on le peut et on le doit étendre à tous les âges et à tous les moments de sa vie ; car, comme elle était destinée pour être la Reine des Saints et la Mère du Saint des Saints, il était nécessaire qu'elle fût préparée de bonne heure par une grâce suréminente à une dignité si élevée. Et c'est encore ce qui fait que les mêmes Pères et plusieurs autres l'appellent une Mer spirituelle, un Abîme et un Océan de grâce, un Trésor de sainteté, un grand Miracle, et même le plus grand miracle dans l'ordre des créatures qui soit sorti des mains du Tout-Puissant.
Dieu lui a aussi communiqué une plénitude de lumière et de sagesse ; car c'est elle qui dit au livre des Proverbes , cbap. 8, selon l'application que l'Église lui en fait en ses offices : Je suis la sagesse, et le conseil est ma demeure; je me trouve dans les délibérations les plus étudiées, et les avis les plus judicieux viennent de moi. Aussi, Denis-le-Chartreux reconnaît en elle une sagesse infuse très-lumineuse et très-abondante; saint Bernardin de Sienne assure que même, en sa première sanctification , elle a reçu une science si claire et si pénétrante, qu'elle connaissait parfaitement les créatures et le Créateur; et, le même saint Anselme préfère sa lumière sur nos divins mystères à celle de tous les apôtres, et dit qu'elle la surpasse en mérite et en évidence, sans aucune comparaison.
Enfin, Dieu lui a communiqué une plénitude de vertus ; car elle les possédait toutes au moment qu'elle est venue au monde, et, comme elle avait déjà la lumière de la raison et l'usage de ses facultés intellectuelles, elle en fit les actes les plus éminents et les plus héroïques. Ainsi, elle adora Dieu dans l'unité de son essence et dans la trinité de ses personnes ; elle s'abaissa devant sa majesté jusque dans le centre de son propre néant ; elle se consacra à son service de toute l'étendue de son âme ; elle le remercia de toutes ses forces des grâces qu'elle avait reçues de sa bonté ; elle s'abandonna à sa conduite pour toutes les dispositions de sa providence; elle s'offrit à toutes sortes de peines et de souffrance; pour sa gloire ; enfin, elle s'éleva vers lui par les plus grands efforts de son amour. Ce n'était qu'un enfant d'un jour, d'une heure, d'un moment; mais, ses actes surnaturels étaient déjà plus saints et plus parfaits que ceux de tous les Chérubins et de tous les Séraphins, et elle avait plus de vertus elle seule que toutes les autres créatures ensemble.
Il me reste à dire que, comme elle n'est pas née criminelle ni misérable, mais toute sainte et comblée de joie et de faveurs…
Dernière édition par Louis le Lun 27 Mar 2023, 4:11 pm, édité 1 fois (Raison : Orthographe.)
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17491
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Connaissez-vous la Bienheureuse Vierge Marie ?
LA NATIVITÉ DE NOTRE-DAME.SUITE
Il me reste à dire que, comme elle n'est pas née criminelle ni misérable, mais tonte sainte et comblée de joie et de faveurs ; aussi elle n'est pas née fragile et sujette au péché, mais dans une heureuse incapacité de le commettre. Ce n'est pas qu'elle fût impeccable par sa nature, comme Jésus-Christ, son Fils unique, qui, étant Dieu, ne pouvait pas pécher ; ni qu'elle le fût par la vision glorieuse, qui, au plus, ne lui a été donnée pendant cette vie que pour quelques moments; mais elle l'était, d'un côté, par la parfaite intégrité de sa nature, qui n'avait rien qui la détournât du bien ni qui l'inclinât au mal; de l'autre, par la force et l'éminence de sa grâce, qui la remplissait et la possédait tellement qu'elle n'agissait plus que par ses mouvements; d'une part, par l'abondance et l'efficace des secours divins, qui la portaient en toutes choses à ce qu'il y avait de plus parfait; de l'autre enfin, par une suave conduite de la divine Providence, qui éloignait d'elle tout ce qui était capable de la solliciter au péché. Cette impeccabilité est sans doute beaucoup au-dessous de celle du Fils de Dieu ; mais elle suffit pour exclure toutes sortes de péchés et de défauts, et de fait, le Concile de Trente, sess. 6, c. 2, enseigne que la Sainte Vierge n'en a jamais commis, et qu'elle a conservé son innocence sans tache et sans aucun défaut jusqu'à la fin de sa vie.
Ainsi, les raisons que les Saints ont eues de donner des malédictions au jour de leur naissance, ne se trouvent nullement en Marie; au contraire, elle a toutes sortes de sujets de bénir le moment auquel elle a paru sur la terre. Nous devons aussi, pour le même sujet, en faire une grande fête, et nous réjouir avec elle des grâces dont elle a été comblée en ce moment, d'autant plus qu'elle ne les a pas moins reçues pour nous que pour elle-même, et que les plus précieux dons qui lui ont été conférés, l'ont été par suite du grand œuvre de notre Rédemption.
Il faudrait maintenant expliquer toutes les suites et les circonstances de cette naissance, si…
Dernière édition par Louis le Lun 27 Mar 2023, 4:18 pm, édité 2 fois (Raison : Orthographe.)
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17491
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Connaissez-vous la Bienheureuse Vierge Marie ?
LA NATIVITÉ DE NOTRE-DAME.SUITE
Il faudrait maintenant expliquer toutes te suites et les circonstances de cette naissance, si nous ne les avions déjà marquées en la vie de Notre-Dame, que nous avons donnée au commencement de cet ouvrage, et si nous ne devions encore en traiter au discours sur la fête de la Conception. Il suffit de répéter, en deux mots, qu'ayant été conçue dans le sein de sainte Anne, après une longue stérilité, et ayant demeuré neuf mois dans ses entrailles, selon la coutume des autres enfants, elle naquit le 8 septembre, sur les montagnes de Judée, et en la maison des bergeries de saint Joachim, son père. Peu de temps après, on offrit pour elle le sacrifice ordonné , pour effacer le péché originel dans les filles, bien qu'elle ne l'eût pas contracté, et on lui donna le nom de Marie ; au bout de quatre-vingts jours, sainte Anne, pour obéir à la loi, la porta au temple, afin d'y faire les cérémonies de sa purification ; mais elle ne l'y laissa pas, pour cette fois, attendant, pour la dédier aux saints autels, qu'elle fût en état de marcher toute seule. Dieu, de son côté, lui donna un ange gardien, qui, selon saint Ildefonse et le B. Pierre Damien, fut saint Gabriel ; car, comme dit le premier au sermon de l'Assomption : Tota Virginis causa ei à Domino commissa prædicatur : — Tout ce qui touchait la Sainte Vierge fut commis à saint Gabriel par la sage providence de Dieu.
L'Église n'a pas toujours célébré cette fête. On n'en trouve aucun vestige dans les auteurs français, avant le B. Fulbert, évêque de Chartres, qui vivait au commencement du XIe siècle; il n'en est parlé ni dans le Concile de Mayence, célébré l'an 813, ni dans les Capitulaires de Charlemagne et de Louis-le-Débonnaire, ni dans les livres ecclésiastiques de ce temps-là. Mais le même Fulbert, au premier tome de la Nativité ; saint Bernard, en son Épître 174, et Pierre, abbé de Celles, au sixième livre, Épître 23, en font mention comme d'une fête célébrée avec beaucoup de solennité.
Pour les autres pays, il n'est pas non plus certain quand elle a commencé à s'y solenniser. Saint Augustin, aux Sermons 20 et 21 des Saints, fait assez paraître qu'elle lui était inconnue et qu'on ne la célébrait pas encore de son temps dans l'Église, puisqu'il dit qu'on ne célébrait aucune autre naissance que celle de Notre-Seigneur et celle de saint Jean-Baptiste : ce qui venait de ce que l'Écriture sainte ne parle que de ces deux, et que les premières fêtes de l'Église ont été établies pour honorer les mystères marqués dans les livres du Nouveau Testament.
Il est vrai que, dans l'office de ce jour, on lit un sermon du même S. Augustin, qui est le 18e des Saints, avec ces mots : Gaudeat terra nostra tantœ Virginis illustrata natali : — Que notre terre se réjouisse, étant ennoblie par la naissance d'une telle Vierge. Mais il faut remarquer que saint Augustin n'a pas fait ce sermon pour le jour de la Nativité de Notre-Dame, mais pour celui de son Annonciation, et qu'il n'a pas écrit natali, naissance, mais solemni, solennité. De sorte que c'est l'Église qui, par un pieux accommodement, a changé le mot solemni en natali.
Quelques auteurs ont écrit qu'il fallait rapporter cet établissement au pape Innocent IV, qui vivait l'an 1250 : il aurait été porté à le faire par un vœu que les cardinaux avaient fait, avant son élection, pour l'heureux succès d'une si grande affaire, lorsque l'Église était travaillée, depuis près de deux ans, par un schisme très-dangereux.
Mais il n'y a nulle apparence que, cette fête étant déjà si célèbre en France…
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17491
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Connaissez-vous la Bienheureuse Vierge Marie ?
LA NATIVITÉ DE NOTRE-DAME.SUITE
Mais il n'y a nulle apparence que, cette fête étant déjà si célèbre en France, comme il parait par ce que nous venons de dire de Fulbert de Chartres, de saint Bernard et de Pierre de Celles, elle ne fût pas encore reçue et autorisée en Italie. Ce que fit donc Innocent IV, ce fut de lui donner une octave, comme le pape Grégoire XI lui donna depuis une vigile.
L'Ordo romain, et le Sacramentaire de saint Grégoire, qu'il faut rapporter aux VIe et VIIe siècles, en font mention ; mais il n'est pas sûr que ce ne soient point des additions que l'on y a faites, dans la suite des temps, comme on en a fait souvent aux rituels et aux livres des divins offices ; nous en avons aussi une mémoire illustre dans le livre de la Virginité de saint Ildefonse, qui vivait en 667. Mais plusieurs croient que ce livre n'est pas de lui ; au moins n'est-il pas de ses ouvrages indubitables.
Ainsi, nous ne pouvons marquer précisément le temps et le siècle où cette fête a commencé.
Baronius estime que ce fut peu de temps après le Concile d'Éphèse : l'hérésie de Nestorius condamnée, et la glorieuse Vierge authentiquement reconnue et déclarée Mère de Dieu, sa dévotion s'accrut merveilleusement dans le cœur des fidèles; mais elle ne fut pas d'abord universelle, et il y a de l'apparence qu'ayant été instituée en quelque église particulière, elle ne se répandit ensuite dans les autres qu'avec succession de temps.
Cependant le P. Thomassin, dans son livre de l'Institution des Fêtes, croit qu'elle a commencé par la France, et que c'est de là qu'elle s'est étendue en Espagne, en Italie et dans les autres nations ; comme il ne lui donne commencement en France qu'un peu avant Fulbert de Chartres, il ne la fait pas plus ancienne dans tous les autres pays de la chrétienté.
Selon Du Saussay dans son Martyrologe, saint Maurille, évêque d'Angers, qui vivait aux IVe et Ve siècles, en fut l'auteur. Et, de fait, cette fête s'appelait autrefois l'Angevine; mais il faudrait qu'elle eût été longtemps renfermée dans son diocèse, sans être reçue en d'autres lieux, puisque, comme nous l'avons dit, les calendriers des divins offices du IXe siècle n'en font nulle mention.
Quoi qu'il en soit, je ne doute point que les fidèles ne se soient toujours réjouis de la naissance de cette divine Aurore, qui n'a paru sur la terre, que pour nous annoncer le lever du Soleil de Justice. Faisons-lui paraître aussi notre amour en prenant part à cette joie ; mais, comme elle nous demande plutôt notre sanctification que nos applaudissements, imitons sa diligence à se consacrer an service de son Dieu. Elle n'a pas attendu, pour le faire, qu'elle fût dans un âge avancé, elle l'a fait dès sa naissance, elle l'a fait même dès le moment de sa conception. N'attendons pas non plus, pour le faire, au temps de notre mort ; mais faisons-le dès à présent. Nos jours et nos années ne sont pas trop longs pour rendre à Dieu ce que nous lui devons. Il nous a aimés de toute éternité ; il nous a fait du bien dès le moment de notre formation dans le sein de nos mères, et il ne cesse point de nous en faire : répondons à tant de grâces par un attachement inviolable à son service, et que rien ne soit capable de nous en détourner.
FIN.
A suivre : La Présentation de Notre-Dame.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17491
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Connaissez-vous la Bienheureuse Vierge Marie ?
LA PRÉSENTATION DE NOTRE-DAME.
paraît assez, par les réflexions que nous avons faites sur le mystère de la naissance de cette glorieuse Vierge, que, dès le moment qu'elle parut au monde, elle se présenta au Père éternel pour être sa servante perpétuelle. Le sacrifice de son esprit et de son cœur a été encore plus ancien que sa naissance. Elle l'a fait dans le sein de sa mère, et elle n'a pas été un instant dans un temple si auguste sans y offrir à Dieu ce qu'elle avait d'être, de vie, de sentiment, de raison, de grâce, de volonté et d'opération. Enfin, nous verrons au 8 décembre qu'il a commencé même dès le point de sa conception.
Mais outre ces oblations secrètes et particulières nous en reconnaissons deux publiques et solennelles. L'une, quatre-vingts jours après sa naissance, pour obéir à la loi de Moïse, qui ordonnait d'offrir à Dieu les filles au quatre-vingtième jour qu'elles étaient au monde. L'autre, en la troisième année de son âge, c'est-à-dire lorsqu'elle eut deux ans deux mois et treize jours, et qu'elle fut entièrement sevrée et en état de marcher seule, pour satisfaire au vœu que ses parents avaient fait à Dieu pour l'obtenir nonobstant leur stérilité. C'est de cette seconde que nous parlons ici après saint Évode d'Antioche, saint Épiphane de Salamine, saint Grégoire de Nysse, saint Germain le théologien , saint André de Crète, saint Grégoire de Constantinople et saint Jean Damascène, et qui est l'objet de la solennité de ce jour.
Il faut donc savoir que, dès le commencement de la loi…
Dernière édition par Louis le Mar 10 Déc 2019, 6:36 am, édité 1 fois (Raison : Insertion du lien du 8 décembre.)
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17491
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Connaissez-vous la Bienheureuse Vierge Marie ?
LA PRÉSENTATION DE NOTRE-DAME.[SUITE]
Il faut donc savoir que, dès le commencement de la loi, c'était un usage religieux parmi les hébreux de se vouer eux-mêmes et de vouer leurs enfants à Dieu, soit irrévocablement et pour toujours, soit avec pouvoir de les racheter avec des présents ou des sacrifices. Et il y avait pour cela autour du temple, selon la remarque de Baronius dans la grande préface de ses Annales, des appartements fort convenables, où logeaient séparément les hommes et les femmes, les garçons et les filles qui avaient été voués, afin de servir aux ministères sacrés, chacun selon son âge, son état et sa capacité. Ainsi, Anne, femme d'Elcana, voua à Dieu le fils qu'elle mettrait au monde, qui fut le prophète Samuel. Ainsi, dans le 2e livre des Machabées, chap. 3, il est fait mention des Vierges qui étaient logées et entretenues dans le temple; et l'évangéliste saint Luc, parlant d'Anne la prophétesse, fille de Phanuel, dit qu'elle ne sortait point du temple depuis qu'elle était devenue veuve.
Saint Joachim et sainte Anne ayant donc promis à Dieu de lui consacrer l'enfant qu'il plairait à sa bonté de leur donner, se virent obligés, dès qu'elle fut sevrée, de satisfaire à leur vœu et de mener au temple cette fille incomparable que le Verbe divin se préparait pour sanctuaire et pour mère. Ils la menèrent, dis-je, et elle y alla d'elle-même, et peut-être les pressa-t-elle de l'y conduire; car, comme elle avait reçu le plein usage de la raison, dès le temps de sa conception, et qu'elle n'ignorait pas le vœu qui avait été fait pour elle, elle se porta avec une entière volonté et une joie souveraine à l'accomplir. Et c'est en cela que son oblation excelle au-dessus de celle de Samuel ; car Samuel fut offert au temple par sa mère sans qu'il fût capable de s'offrir; mais Marie fut présentée par ses parents, et elle se présenta aussi elle-même ; puis, tandis qu'ils faisaient extérieurement les cérémonies de cette oblation, elle se dédia et se consacra au fond de son cœur d'une manière si pure et si éminente, que jamais ni ange ni homme ne s'était dédié à Dieu avec tant de pureté et tant d'amour.
Que purent dire les esprits célestes en la voyant monter courageusement les degrés du temple et approcher du sanctuaire avec une innocence, une gravité, une modestie et une ferveur devant laquelle la leur ne paraissait que pure froideur? Ne furent-ils pas dans l'admiration et dans l'étonnement, et n'eurent-ils pas sujet de s'écrier avec l'Époux du Cantique : Que vos démarches sont charmantes, et que votre chaussure est agréable, ô fille de prince ! Que vous êtes belle, que vous avez d'attraits et de grâces, et que les délices dont vous êtes comblée et que vous donnez à ceux qui vous regardent sont merveilleuses !
L'on ne sait pas au juste…
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17491
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Connaissez-vous la Bienheureuse Vierge Marie ?
LA PRÉSENTATION DE NOTRE-DAME.[SUITE]
L'on ne sait pas au juste quel fut le prêtre qui reçut cette divine offrande ; mais saint Germain, patriarche de Constantinople, et Georges, archevêque de Nicomédie, croient que ce fut saint Zacharie, soit que ce fût alors son rang de faire cette fonction, soit que les parents de la Vierge l'eussent prié d'en prendre la peine en considération de leur alliance, soit, enfin, que le Saint-Esprit lui eût inspiré de se trouver, pour cela, dans le temple, de même qu'il inspira depuis à saint Siméon de s'y trouver pour recevoir l'oblation du Sauveur du monde. Il ne faut pas douter que cette même oblation n'ait été accompagnée d'un sacrifice, comme le fut celle de Samuel; mais il ne fut point nécessaire de donner les sicles ordonnés dans le 27e chapitre du Lévitique pour les filles que l'on offrait depuis un 1 mois jusqu'à cinq ans, puisque ses parents ne voulaient pas la ramener, mais la laisser au service du temple.
En cette auguste cérémonie, Marie se sépara de ce qu'elle avait de plus cher sur la terre et qui méritait plus ses affections, et, pour obéir à la voix de Dieu dans le psaume 44, elle oublia son peuple et la maison de son père. Joachim et Anne, de leur part, donnèrent à Dieu ce qu'ils avaient de plus précieux et qui valait plus que tous les trésors du monde, et on vit alors dans le temple la plus excellente hostie qui eût jamais été offerte devant le trône de sa divine Majesté.
Mais quels furent les emplois et les exercices de cette incomparable Vierge…
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17491
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Connaissez-vous la Bienheureuse Vierge Marie ?
LA PRÉSENTATION DE NOTRE-DAME.[SUITE]
Mais quels furent les emplois et les exercices de cette incomparable Vierge dans les douze ans qu'elle y demeura renfermée? Je dirai en quatre mots qu'elle s'y comporta comme une humble esclave dévouée au service de son Seigneur, comme une disciple soigneuse et diligente, appliquée aux leçons de son Maître, comme une épouse fidèle, prévenue des caresses de son Époux, et comme une très-pure victime s'immolant sur l'autel de son Dieu.
Elle disait sans cesse ce qu'elle a dit depuis avec tant de bonheur : Voici la Servante du Seigneur; qu'il me soit fait selon votre parole! et, dans ce sentiment, elle était la première au travail, la plus fervente aux ministères du temple, la plus obéissante aux prêtres, qui lui représentaient l'autorité de Dieu, et la plus anéantie et humiliée dans la considération de son adorable présence.
Épiphane, prêtre de Constantinople, estime qu'elle y apprit la langue hébraïque, afin de pouvoir lire les livres sacrés dans leur langue originaire, et qu'on lui montra aussi à travailler la laine, le fil, la soie et l'or : ce qui la rendit la plus habile à faire et à enrichir les ornements sacerdotaux. D'autres, comme le savant Christophe Vega, qui est celui qui a traité le plus amplement de ses attributs et de ses perfections, croient plus probablement qu'elle n'a jamais rien appris des hommes, et qu'elle n'a point eu d'autre maître que le Saint-Esprit. Mais quel maître, je vous prie, et quelle disciple ! Que l'on devient savant lorsque le Saint-Esprit est le docteur, et qu'une âme aussi pure que celle de Marie est l'écolière !
Elle avait toutes les qualités nécessaires pour…
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17491
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Connaissez-vous la Bienheureuse Vierge Marie ?
LA PRÉSENTATION DE NOTRE-DAME.[SUITE]
Elle avait toutes les qualités nécessaires pour une excellente disciple. Un esprit vif et pénétrant, une mémoire heureuse, un jugement fort et solide, une grande docilité et une assiduité constante à lire les saintes Écritures et à écouter Dieu au fond de son cœur. Quelles furent donc les lumières surnaturelles qu'elle reçut dans cette école de la Divinité?
Ses douceurs et ses consolations…
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17491
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Connaissez-vous la Bienheureuse Vierge Marie ?
LA PRÉSENTATION DE NOTRE-DAME.[SUITE]
Ses douceurs et ses consolations en qualité d'Épouse ne furent pas moindres. Saint Jean Chrysostôme, expliquant ces paroles de l'ange Gabriel au 1er chapitre de saint Mathieu : Ne craignez point, Joseph, fils de David, de prendre Marie votre épouse, dit que c'était la coutume parmi les Juifs, que, lorsqu'un homme avait épousé une fille qui n'était pas encore nubile, il la menait en son propre logis pour être lui-même le témoin et le gardien de sa pudicité ; les lois romaines ont depuis ordonné la même chose, et on pourrait le pratiquer encore maintenant, si la corruption du siècle n'avait rendu les meilleures coutumes extrêmement dangereuses. Il semble que le Saint-Esprit ait voulu aujourd'hui avoir égard à cette coutume. Marie était son Épouse, Épouse incomparable, Épouse par excellence, Épouse dont toutes les autres ne peuvent être que les suivantes, Épouse enfin qui, par son opération toute sainte, devait donner au monde le Rédempteur de l'univers. Mais elle était encore petite et n'était pas encore en âge et en état d'être mère ; que fait-il donc ? Il la mène en sa maison, qui est le temple, afin d'y être élevée dans une innocence et une sainteté dignes de ses embrassements. On distinguait trois parties différentes dans le temple : le Parvis, où tout le monde entrait; le Saint, où les prêtres offraient les sacrifices, et le Saint des Saints, où le seul grand-prêtre avait pouvoir d'entrer pour les plus augustes cérémonies.
Saint Évode, patriarche d'Antioche, et saint Germain de Constantinople, disent sans hésiter, et comme une chose connue par une tradition indubitable, que Marie n'avait pas seulement permission de faire ses prières dans le lieu secret destiné pour les vierges, mais que, par un privilège spécial, elle avait aussi entrée dans la partie la plus sainte du temple, au pied de l'Arche d'alliance. C'était là que, retirée toute seule, elle répandait son cœur devant la majesté de son Époux ; c'était là qu'elle s'entretenait amoureusement avec lui, et que, comme dans un lit nuptial, elle recevait ses plus aimables caresses.
Aussi elle possédait éminemment toutes les prérogatives que l'on puisse souhaiter dans une épouse : une beauté parfaite, non-seulement du corps, mais aussi de l'âme et de l'esprit ; une fidélité constante, perpétuelle et universelle, que les traverses et les maux de cette vie n'ont jamais pu altérer ; enfin, une fécondité bienheureuse, qui, après l'avoir enrichie d'une infinité de bonnes œuvres, l'a rendue mère du Verbe divin.
Cette qualité d'Épouse ne l'empêchait pas d'être, dans le temple …
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17491
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Connaissez-vous la Bienheureuse Vierge Marie ?
LA PRÉSENTATION DE NOTRE-DAME.[SUITE]
Cette qualité d'Épouse ne l'empêchait pas d'être, dans le temple, l'hostie et la victime de son Dieu; elle s'y immolait continuellement à sa gloire ; elle y faisait tous les jours un sacrifice du matin et un sacrifice du soir : un sacrifice du matin, par des actes de foi, de confiance, de pur amour, d'adoration et de louange; un sacrifice du soir, par des œuvres de mortification et de pénitence. Rien ne manquait à ses sacrifices : ils étaient entiers et sans réserve; car Marie n'eut jamais aucune affection déréglée ni aucun attachement à la créature. Son renoncement était général, et rien ne lui pouvait plaire que Dieu seul. Ils étaient volontaires, et elle les faisait avec joie, car on peut dire d'elle ce que le prophète Isaïe a dit de son fils : Oblata est quia ipsa voluit : — Elle a été offerte parce qu'elle l'a bien voulu. Enfin, il était accompagné de stabilité et de persévérance ; car plusieurs tiennent que ce fut en ce temps qu'elle fit vœu perpétuel de virginité ; et il y a même des docteurs qui croient qu'elle l'avait fait avant sa Présentation.
Saint Ambroise et saint Jérôme considèrent encore ici sa modestie, son silence, son recueillement, son assiduité à la prière, sa charité pour ses compagnes, le soin qu'elle avait de leur inspirer le bien et de les porter aux plus sublimes vertus, et sa fidélité à rendre perpétuellement des actions de grâces à son souverain Bienfaiteur : elle saluait tout le monde par ces belles paroles : Grâces à Dieu.
On peut voir les propres termes de saint Ambroise dans la vie de cette glorieuse Vierge, que nous avons donnée au commencement de cet ouvrage.
Saint André de Crète, saint Germain de Constantinople, Georges de Nicomédie et Georges Cédrène disent aussi…
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17491
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Connaissez-vous la Bienheureuse Vierge Marie ?
LA PRÉSENTATION DE NOTRE-DAME.[SUITE]
Saint André de Crète, saint Germain de Constantinople, Georges de Nicomédie et Georges Cédrène disent aussi, comme une chose certaine, que les anges lui apportaient la nourriture qui lui était nécessaire, sans qu'elle eût besoin d'être nourrie par le ministère des hommes. Ce qu'il est aisé de croire, dit Georges de Nicomédie, si l'on considère qu'elle a été élevée à cette éminente dignité de concevoir et de mettre au monde le Verbe éternel. Car, de quoi n'était pas digne une fille si chérie du Ciel et prédestinée à un si grand honneur ? Ne méritait-elle pas, non-seulement d'avoir un ange à son service, mais aussi d'être environnée d'un million d'anges ?
Je laisse au lecteur à faire de plus profondes méditations sur toute la suite de ce mystère…
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17491
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Connaissez-vous la Bienheureuse Vierge Marie ?
LA PRÉSENTATION DE NOTRE-DAME.[SUITE]
Je laisse au lecteur à faire de plus profondes méditations sur toute la suite de ce mystère, me contentant de remarquer que nous en devons tirer deux grandes instructions : la première de ne point différer de nous donner à Dieu par une parfaite conversion, comme Marie se présenta au temple dès sa plus tendre enfance. En effet, nous ne lui devons pas seulement notre âge avancé et notre vieillesse, mais nous lui devons toutes nos années, toutes nos heures et tous nos moments, puisque, les recevant tous de lui, il est juste que nous ne les employions que pour son service.
La seconde est de nous acquitter fidèlement de nos vœux et de nos promesses envers Dieu, comme Marie s'acquitta avec tant de religion du vœu que ses parents avaient fait pour sa naissance, suivant cette parole du Roi-Prophète : Vovete et reddite : — Vouez, à la bonne heure, mais soyez fidèles à accomplir ce que vous avez voué. Le vœu est un contrat que nous passons avec Dieu, dans lequel nous lui promettons et il nous promet ; il ne manquera pas de fidélité à nous donner ce qu'il nous a promis ; ne manquons pas non plus d'exactitude à lui rendre ce que nous lui avons promis.
Si nous voulons que nos offrandes lui soient parfaitement agréables, unissons-les à celles de notre auguste Reine; faisons-les avec cette innocence, cette pureté d'intention et cette ferveur qui parurent en sa Présentation, et employons son secours afin que, comme elle ne s'est jamais relâchée de ses premières résolutions, aussi nous demeurions fermes, constants et inébranlables dans l'amour de notre souverain Seigneur.
Il me reste à dire que la fête de la Présentation est beaucoup moins récente parmi les Grecs que parmi les Latins. Emmanuel Comnène, qui vivait en 1250, en fait mention dans sa Constitution, et elle était dès-lors ancienne et célèbre. Elle n'est passée en Occident qu'en 1375, lorsque le chancelier de Chypre, y étant venu, en fit le récit au pape Grégoire XI et au roi Charles V, d'où le Pape prit occasion de la faire célébrer dans l'Église romaine, après que le sacré collège des cardinaux en eut approuvé l'office ; et le roi la fit aussi solenniser dans sa sainte chapelle en présence du nonce du Pape, qui fit une prédication fort éloquente sur le mystère. Nous avons, dans l'Histoire du collège de Navarre, de De Launoy, une Épître de ce prince aux docteurs du même collège, où il explique plus au long toute la suite de cet événement. Depuis, les papes Pie II, Sixte IV et Paul II ont spécialement autorisé cette fête dans l'Église, et Sixte V en a fait un décret exprès la première année de son pontificat, qui était l'an 1585.
FIN.
A suivre: L'Immaculée-Conception de Notre-Dame.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17491
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Connaissez-vous la Bienheureuse Vierge Marie ?
L’IMMACULÉE CONCEPTION
DE NOTRE-DAME.
EST ici le premier de tous les mystères qui se trouvent dans la vie de la glorieuse Vierge Marie, et celui qui l'a donnée à la terre pour en être la joie, le remède et le bonheur. J'en ai déjà marqué les principales circonstances dans l'histoire entière de cette incomparable Mère de Dieu, que l'on trouvera au commencement de cet ouvrage; mais il est à propos d'y faire en ce lieu une plus lon¬gue et plus sérieuse réflexion, pour en pénétrer davantage les secrets et les merveilles. Joachim et Anne en furent les causes secondes, parce que Dieu voulut que celle qui devait mettre son fils au mondé eût un père et une mère comme les autres hommes, et qu'elle naquit par la voie de la génération ordinaire; mais on peut dire que la prière et la grâce y eurent plus de part que la nature, selon cette parole de saint Jean Damascène : La nature céda à la grâce et s'arrêta toute tremblante, n'osant pas avancer son effet, parce qu'il était question de produire celle qui devait être Mère de Dieu , sans aucun préjudice de sa pureté virginale.
Joachim était vieux, et Anne stérile…
Dernière édition par Louis le Sam 14 Déc 2019, 6:25 am, édité 1 fois (Raison : Balises.)
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17491
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Connaissez-vous la Bienheureuse Vierge Marie ?
L’IMMACULÉE CONCEPTION
DE NOTRE-DAME.
[SUITE]
Joachim était vieux, et Anne stérile ; ainsi, il n'y avait nulle apparence qu'ils dussent avoir des enfants, n'en ayant point eu depuis vingt ans qu'ils étaient mariés. Mais ils allèrent au temple, ils offrirent un sacrifice, ils envoyèrent leurs prières et leurs vœux au ciel, ils les accompagnèrent de soupirs et de larmes, et ils distribuèrent libéralement leurs biens aux ministres de l'autel et aux pauvres, afin que, donnant à Dieu ce qui était en leur pouvoir, ils reçussent aussi de sa main le trésor de ses bénédictions. Leurs désirs furent enfin exaucés, et Anne, nonobstant son âge et sa stérilité, conçut cette Fille admirable, après laquelle tous les siècles avaient soupiré.
Ainsi, dit le même saint Damascène, une femme stérile et épouse d'un vieillard, devint mère, afin que ce moindre miracle préparât les hommes à un prodige incomparablement plus grand, qui était l'union singulière de la maternité avec la virginité, laquelle se devait faire peu d'années après dans celle qui était le fruit de ce premier miracle.
C'est cette auguste Conception de Marie…
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17491
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Connaissez-vous la Bienheureuse Vierge Marie ?
L’IMMACULÉE CONCEPTION
DE NOTRE-DAME.[SUITE]
C'est cette auguste Conception de Marie que les Grecs, par rapport à celle qui a conçu, appellent aussi la Conception de sainte Anne, laquelle est aujourd'hui le sujet de l'allégresse et de la vénération de l'Église. Elle se réjouit de voir le lever de cette Aurore, qui lui vient annoncer les approches du Soleil de justice. Elle se réjouit de voir la formation de cette Arche, qui doit la sauver du déluge général du péché. Elle se réjouit de voir la naissance de cet Arc-en-ciel, qui l'assure que la colère de Dieu sera bientôt apaisée. Mais, ce qui la remplit particulièrement de joie, c'est que la Conception de Marie n'a rien de la honte et de l'infamie de celle des autres hommes. Dans celle-ci la matière est impure; la forme, qui est l'âme raisonnable, est souillée des ordures du péché, et l'esprit, qui est la plus noble portion de cette âme, est enseveli dans les ténèbres et privé de toute connaissance.
Mais dans celle de Marie…
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17491
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Connaissez-vous la Bienheureuse Vierge Marie ?
L’IMMACULÉE CONCEPTION
DE NOTRE-DAME.[SUITE]
Mais dans celle de Marie, nous trouvons des avantages tout contraires. La matière est parfaitement purifiée, l'âme est exempte de péchés et enrichie des plus beaux ornements de la grâce; l'esprit est rempli d'une très-haute connaissance des vérités divines et humaines. Parlons premièrement du second avantage, et nous traiterons ensuite des deux autres, que nous ne connaissons bien que par le second.
Je sais que les saintes lettres…
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17491
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Connaissez-vous la Bienheureuse Vierge Marie ?
L’IMMACULÉE CONCEPTION
DE NOTRE-DAME.[SUITE]
Je sais que les saintes lettres nous apprennent que la volonté de tous les hommes étant renfermée dans celle du premier, qui était leur chef dans l'ordre moral aussi bien que dans l'ordre naturel, ils ont tous péché en lui et par lui, et qu'ils viennent tous au monde avec la tache et l'infamie de ce péché. C'est de là que saint Paul conclut la nécessité d'un réparateur, et que les Conciles et les Pères infèrent avec tant de force contre les pélagiens, que personne ne peut être sauvé que par la miséricorde de Dieu et par la grâce médicinale de Jésus-Christ.
Mais nous avons des preuves certaines tirées…
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17491
Date d'inscription : 26/01/2009
Page 1 sur 5 • 1, 2, 3, 4, 5
Page 1 sur 5
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum