Aux derniers temps de l'Église Militante
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Aux derniers temps de l'Église Militante
Missel Dom Gaspar Lefebvre, 1952 :
https://messe.forumactif.org/t4684-ratzinger-et-la-divinite-du-christ#89927
Roger Boivin- Nombre de messages : 13227
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Re: Aux derniers temps de l'Église Militante
Et, dans la même veine, tiré du même Missel Dom Gaspar Lefebvre, 1952, cité là : https://messe.forumactif.org/t6550-temps-apres-la-pentecote-expose#117485 :
.V. — TEMPS APRÈS LA PENTECÔTE(suite)Exposé historique.— « Depuis les fêtes de la Pentecôte où elle prit naissance, l'Église reproduit au cours des siècles toute la vie du Christ, dont elle est le corps mystique.
— « Jésus, dès son enfance, est persécuté et doit fuir en Égypte, tandis qu'on massacre les Saints Innocents. L'Église, durant quatre siècles, subit les plus violentes persécutions et doit se cacher dans les catacombes ou dans le désert.
— « Jésus adolescent se retire à Nazareth et passe les plus longues années de sa vie dans le recueillement et la prière. Et l'Église, à partir de Constantin, connaît une longue ère de paix. Partout surgissent des cathédrales et des abbayes, où résonne la louange divine et où évêques et abbés, prêtres et religieux s'opposent, par l'étude et un zèle infatigable, a l'envahissement de l'hérésie.
— « Jésus, le divin missionnaire envoyé par le Père dans les régions lointaines de cette terre, commence à trente ans sa vie d'apostolat. Et l'Église, à partir du XVIe siècle, doit résister aux assauts du paganisme renaissant, et répandre dans les parties du globe récemment découvertes l'Evangile du Christ. De son sein fécond surgissent sans cesse des milices nouvelles et de nombreuses légions de missionnaires qu'elle envoie pour annoncer la bonne nouvelle par le monde entier.
— « Enfin Jésus termine sa vie par le sacrifice du Golgotha, bientôt suivi du triomphe de sa résurrection. Et l'Église, à la fin des temps, comme son divin Chef sur la croix, paraîtra vaincue, mais, comme lui, ce sera aussi elle qui remportera la victoire. « Le corps du Christ qui est l'Église, dit S. Augustin, à l'instar du corps humain, fut d'abord jeune, et voilà qu'à la fin du monde il aura une apparence de caducité » (Sur le ps. 26).
Roger Boivin- Nombre de messages : 13227
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Re: Aux derniers temps de l'Église Militante
Le Cardinal Pie, évêque de Poitiers (1815-1880) écrivait :« Mais ce qui est certain, c'est qu'à mesure que le monde approchera de son terme, les méchants et les séducteurs auront de plus en plus l'avantage. On ne trouvera quasi plus de foi sur la terre, c'est-à-dire elle aura presque complètement disparu de toutes les institutions terrestres. Les croyants eux-mêmes oseront à peine faire une profession publique et sociale de leurs croyances. La scission, la séparation, le divorce des sociétés avec Dieu, qui est donné par saint Paul comme un signe précurseur de la fin, “nisi venerit discessio primum” ira se consommant, de jour en jour. L'Église, société sans doute toujours visible, sera de plus en plus ramenée à des proportions simplement individuelles et domestiques. Elle, qui disait à ses débuts : Le lieu m'est étroit, faites-moi de la place où je puisse habiter : Angustus mihi locus, fac spatium ut habitem, elle se verra disputer le terrain pied à pied, elle sera cernée, resserrée de toutes parts : autant les siècles l'avaient fait grande, autant on s’appliquera à la restreindre. Enfin, il y aura pour l'Église de la terre comme une véritable défaite, il sera donné à la Bête de faire la guerre avec les saints et de les vaincre. L'insolence du mal sera à son comble » (Œuvres, Ed. Oudin, 1873, 4e édition).
Roger Boivin- Nombre de messages : 13227
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Re: Aux derniers temps de l'Église Militante
Voici encore d'autres textes qui vont dans le même sens que le Cardinal Pie :
"Abbé Thomas : Le règne du Christ. L'Eglise militante et les derniers temps"]...Un temps viendra où la puissance du mal reprendra le dessus; ce sera la crise suprême dans laquelle le principe antichrétien, parvenu à son apogée, rassemblera pour ainsi dire toutes ses forces pour livrer à l'Eglise un dernier combat, plus terrible que tous ceux qui l'auront précédé.
...
Des provinces, des royaumes, la plupart des nations catholiques, se détacheront de l'Eglise. Elle subsistera néanmoins, car « les portes de l'enfer ne prévaudront point contre elle », mais réduite à un petit nombre de fidèles. La catholicité, en tant que diffusion matérielle et visible, ne concerne ni les premiers, ni les derniers temps de l'Eglise militante.
...
A l'époque de la grande apostasie, la défection générale des états chrétiens laissera le champ libre à l'Antechrist; l'Eglise, non pas anéantie, mais ramenée aux catacombes des premiers jours, n'opposera plus qu'une digue insuffisante à sa fureur...
Roger Boivin- Nombre de messages : 13227
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Re: Aux derniers temps de l'Église Militante
R.P. Gallois o.p. : L'Apocalypse de St Jean, ordonnance et interprétation des visions allégoriques et prophétiques de ce livre, Paris, 1895, p.51 a écrit:6. Et mulier fugit in solitudinem, ubi habebat locum paratum a Deo, ut ibi pascant eam diebus mille ducentis sexaginta.6. L'Église se réfugie dans le désert où, n'ayant plus de chef visible, elle doit être gardée par Dieu lui-même pendant douze, cent soixante jours, c'est-à-dire les trois ans et demi de la grande persécution. La solitude signifie l'abandon auquel l'Église sera livrée et l'obligation où elle sera de se cacher. La solitude signifie aussi que le refuge de l'Église sera dans les âmes fidèles et, croyons-nous, dans les ordres religieux (verset 14).
https://messe.forumactif.org/t4842p25-l-eglise-est-eclipsee
Roger Boivin- Nombre de messages : 13227
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Re: Aux derniers temps de l'Église Militante
Nous savons, en outre, qu'au temps de la terrible persécution, sera proscrit tout exercice de la vraie religion, qu'en conséquence le culte de Dieu cessera d'être célébré, du moins publiquement et ostensiblement à la lumière du jour, à la face du soleil. A tempore cum ablatum fuerit juge sacrificium, lisons-nous au verset onzième : depuis le temps où aura été ôté le sacrifice perpétuel. C'est la répétition de ce qui se lisait précédemment (VIII, 13 et XI, 31) à propos de la persécution d'Antiochus, avec cette notable différence toutefois, qu'il n'est plus fait mention maintenant ni du temple, ni du sanctuaire, ni de tout ce qui aurait pu rappeler un passé depuis longtemps et à tout jamais disparu. Le sacrifice perpétuel dont il s'agit ici, est donc le sacrifice de la nouvelle alliance, qui a succédé à celui que, selon la loi de Moïse, on offrait soir et matin dans le temple de Jérusalem, et auquel à mille fois plus juste raison revient le nom de juge sacrificium, offert qu'il est conformément à la loi de son institution, sans aucune relâche ni de jour ni de nuit, du levant au couchant, sur toutes les plages et sous tous les cieux. C'est, en un mot, le sacrifice de nos autels, qui alors, en ces terribles jours, sera partout proscrit, partout interdit, et sauf ce qui se pourra faire et se fera dans l'ombre souterraine des catacombes, partout interrompu.
LA PAROUSIE - Cardinal BILLOT S. J, 1920 – Nihil Obstat : Lutetide Parisiorum, die 25e Januari 1920. Léonce de Grandmaison – Imprimatur : Parisiis, die 4e Februarii 1920. E. Thomas, v. g.- page 22 de ce pdf :
http://catholicapedia.net/Documents/cahier-saint-charlemagne/documents/C336_LA-PAROUSIE_64p.pdf
Roger Boivin- Nombre de messages : 13227
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Re: Aux derniers temps de l'Église Militante
Extrait du livre « JÉSUS PARMI NOUS » de Jos. Schrijvers ( placé ici avec les approbations : https://messe.forumactif.org/t5853-nous-n-avons-pas-de-pape-seigneur-restez-avec-nous-car-le-soir-arrive-et-la-nuit-tombe-luc-2429#144959 ) :
Chapitre XVJésus prémunit son Église contre le péril des derniers temps.
Nous espérions qu'il rachèterait Israël, ainsi s'exprimèrent les disciples d'Emmaüs revenant de Jérusalem où ils avaient assisté à la mort ignominieuse de Jésus le Prophète.
Ils n'avaient pas compris le vrai caractère du Messie et Jésus, dans sa pitié leur apparut en chemin pour le leur expliquer à eux et à tous ses futurs disciples. Comme vous êtes lents à croire ce que les Prophètes ont prédit. Ne fallait-il pas que le Christ souffrît tout cela avant d'entrer dans sa gloire ?
Et, commençant par Moïse et parcourant tous les Prophètes il leur expliqua en détail tous les passages qui concernaient son caractère de Messie.
Ce n'était, d'ailleurs, que la répétition de sa doctrine tant de fois inculquée à ses Apôtres et à la foule. Celui qui ne porte pas sa croix et me suit, ne peut pas être mon disciple ; Si le grain de froment tombant en terre ne se décompose pas, il reste infructueux.
Les disciples de Jésus devront, jusqu'à la fin, accompagner le Sauveur, s'associer à ses souffrances, monter au Calvaire avec Lui et par là achever ici-bas son œuvre de la Rédemption.
Bien des chrétiens, au cours des siècles passés et surtout dans les temps actuels ont oublié cette doctrine comme les Juifs avaient oublié celle des Prophètes concernant le vrai Messie.
Beaucoup de fidèles se sont habitués à penser que l'Église du Christ doit nécessairement apparaître ici-bas, grande, puissante et entourée d'une auréole de gloire.
N'a-t-elle pas la promesse du Sauveur que les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle ? N'est-elle pas la forteresse inexpugnable bâtie sur le roc éternel de Pierre ? N'est-elle pas assise sur les fondements indestructibles de la Hiérarchie instituée par le Christ lui-même ? N'est-elle pas une Reine majestueuse entourée de la vénération des peuples, redoutée pour son prestige moral par les puissants de ce monde, envoyant des légions de missionnaires à la conquête spirituelle des peuples sauvages et considérée même par ses ennemis comme la gardienne de toute vraie civilisation ?
Ainsi, s'est lentement formée dans leur esprit l'idée que cette splendeur extérieure appartient à l’essence même de l'Église.
Cette erreur n'est-elle pas à l'origine de tant de prophéties qui ont surgi à toutes les époques troublées de l'Histoire annonçant une période de gloire extraordinaire pour l'Église ? Elles faisaient écho à celles qui circulaient déjà, au temps de la vie de Notre-Seigneur et prédisaient que le Messie viendrait bientôt rétablir le royaume d'Israël et réduire sous son joug tous les princes de la terre.
Or, Jésus-Christ n'a pas réalisé ces ambitieuses conceptions. Il est arrivé un moment où toute la puissance de ce Messie qui avait opéré d'éclatants miracles a semblé disparaître, où le Prophète a été accablé d'injures et torturé cruellement, où le Thaumaturge a été accusé de supercherie par les Princes des prêtres et enfin mis à mort comme s'il n'avait aucun moyen de se défendre.
Alors, la foi des Apôtres a subi un choc terrible. Ils virent s’effondrer toutes leurs espérances, ils s'enfuirent lâchement en abandonnant leur divin Maître, et si Jésus, après sa Résurrection n'était pas allé les reprendre un à un, ils auraient été perdus à jamais.
Or, il arrivera, dans les derniers temps, une chose semblable aux chrétiens qui n'ont jamais compris à fond le mystère de la Croix, ni la mission de Jésus-Rédempteur et de cette Église qui continue ici-bas son existence et doit achever sur terre sa divine Passion.
Alors beaucoup apostasieront, au point que Jésus-Christ vers la fin de sa vie terrestre a dit avec tristesse : Quand le Fils de l'homme reviendra sur terre, croyez-vous qu'Il y trouvera encore de la Foi.
Voilà le grand péril des derniers temps !
Oh ! Comme il faut supplier notre bon Sauveur de nous épargner cet extrême malheur à nous tous et aux chrétiens qui vivront après nous ! Comme il faut le prier sans cesse, à toute heure du jour de nous garder la Sainte Foi, de nous soustraire au danger de le trahir et de l'abandonner ! Comme il faut suivre avec une humble docilité le conseil que nous donne saint Alphonse, l'Apôtre de la prière : Demandez toujours et sans vous lasser la grande, la suprême grâce de la persévérance finale et vous l'obtiendrez infailliblement par l'intermédiaire de notre Mère du Ciel, la Très Sainte Vierge Marie.
Roger Boivin- Nombre de messages : 13227
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Re: Aux derniers temps de l'Église Militante
gabrielle a écrit:Sixième article (août 1885)
L’Église durant la tourmente
I. – Saint Grégoire le Grand, en ses lumineux commentaires sur Job, ouvre les aperçus les plus profonds sur toute l’histoire de l’Église. Il est visiblement animé lui-même de cet esprit prophétique répandu dans toutes les Écritures.
Il contemple l’Église, à la fin des âges, sous la figure de Job humilié et souffrant, exposé aux insinuations perfides de sa femme et aux critiques amères de ses amis ; lui devant qui autrefois les vieillards se levaient, et les princes faisaient silence !
L’Église, dit maintes fois le grand pape, vers le terme de son pèlerinage, sera privée de tout pouvoir temporel ; on cherchera à lui enlever tout point d’appui sur la terre.
Mais il va plus loin encore, et il déclare qu’elle sera dépouillée de l’éclat même qui provient des dons surnaturels. « La puissance des miracles, dit-il, sera retirée, la grâce des guérisons enlevée, la prophétie aura disparu, le don d’une longue abstinence sera diminué, les enseignements de la doctrine se tairont, les prodiges miraculeux cesseront. Ce n’est pas à dire qu’il n’y aura plus rien de tout cela ; mais tous ces signes n’éclateront pas ouvertement et sous mille formes comme aux premiers âges. Ce sera même l’occasion d’un merveilleux discernement. Dans cet état humilié de l’Église, grandira la récompense des bons, qui s’attacheront à elle purement en vue des biens célestes ; quant aux méchants, ne voyant plus en elle aucun attrait temporel, ils n’auront rien à déguiser, ils se montreront tels qu’ils sont. » (Mor, 1. XXXV)
Quelle parole formidable : les enseignements de la doctrine se tairont ! Saint Grégoire proclame ailleurs que l’Église aime mieux mourir que se taire. Elle parlera donc : mais son enseignement sera entravé, sa voix couverte ; mais plusieurs qui devraient crier sur les toits n’oseront plus le faire par crainte des hommes.
Et ce sera l’occasion d’un discernement redoutable.
Saint Grégoire revient souvent sur cette donnée, qu’il y a dans l’Église trois catégories de personnes : les hypocrites ou les faux chrétiens, les faibles et les forts. Or, en ces moments d’angoisses, les hypocrites lèveront le masque, et manifesteront leur secrète apostasie ; les faibles, hélas ! périront en grand nombre, et le cœur de l’Église en saignera ; enfin plusieurs forts eux-mêmes, trop confiants en leur force, tomberont comme les étoiles du ciel.
En dépit de toutes ces tristesses poignantes, l’Église ne perdra ni le courage ni la confiance. Elle sera soutenue par la promesse du Sauveur, consignée dans les Écritures, que ces jours seront abrégés à cause des élus. Sachant que les élus seront sauvés quand même, elle se vouera, dans le plus fort de la tourmente, au sauvetage des âmes avec une énergie infatigable.
II. – Malgré l’affreux scandale de ces temps de perdition, il ne faut pas penser en effet que les petits et les faibles seront nécessairement perdus. La voie du salut restera ouverte, et le salut sera possible à tous. L’Église aura des moyens de préservation proportionnés à la grandeur du péril. Et ceux-là seulement, parmi les petits, tomberont sous la serre de l’oiseau de proie, qui auront quitté les ailes de leur mère.
Quels seront ces moyens de préservation ? Les Écritures ne nous laissent pas sans indication à ce sujet ; et nous pouvons sans témérité formuler quelques conjectures.
L’Église se souviendra de l’avertissement donné par Notre Seigneur pour les temps de la prise de Jérusalem, et applicable, du consentement des interprètes, à la dernière persécution.
« Quand vous verrez l’abomination de la désolation, prédite par le prophète Daniel, debout dans le lieu saint (que celui qui lit, comprenne !), alors que ceux qui sont en Judée s’enfuient vers les montagnes… Priez afin que votre fuite n’ait pas lieu en hiver, ni le jour du Sabbat ! Car il y aura une grande tribulation, telle qu’il n’y en a pas eu depuis l’origine du monde, et qu’il n’y en aura jamais. Et si ces jours n’étaient pas abrégés, nul ne serait sauvé ; mais ils seront abrégés à cause des élus. » (Matth., XXIV, 15, 23.)
Conformément à ces instructions du Sauveur, l’Église mettra en sûreté par la fuite les petits du troupeau ; elle leur ménagera des retraites inaccessibles, où la dent de la Bête ne les atteindra pas. (Note de gabrielle: ces retraites ne seraient-elles pas la Sainte Doctrine et l'exemple des saints?)
On peut se demander comment il y aura des retraites inaccessibles, alors que la terre sera percée et sillonnée de voies de communication. Il faut répondre que Dieu pourvoira lui-même à la sécurité des fugitifs. Saint Jean nous fait entrevoir cette action de la Providence.
Au chapitre XII de l’Apocalypse, il nous présente une femme vêtue du soleil et couronnée d’étoiles ; c’est l’Église. Cette femme souffre les douleurs de l’enfantement ; car l’Église enfante à Dieu des élus, parmi de grandes souffrances. Devant elle se tient un grand dragon roux, image du diable et de ses continuelles embûches. Mais la femme s’enfuit dans la solitude, en un lieu préparé par Dieu lui-même, et là elle est nourrie durant 1260 jours (V, 6). Ces 1260 jours, qui font 3 ans et demi, indiquent le temps de la persécution de l’Antéchrist, comme il est manifeste par les autres passages de l’Apocalypse. Donc, durant ce temps, l’Église, en la personne des faibles, s’enfuira dans la solitude ; et Dieu lui-même prendra soin de la tenir cachée et de la nourrir.
La fin du même chapitre contient des détails sur cette fuite. Il est donné à la femme deux grandes ailes d’aigle, pour la transporter au désert. Le dragon cherche à la poursuivre ; et sa gueule vomit contre elle de l’eau comme un fleuve. Mais la terre vient en aide à la femme et absorbe le fleuve. Ces paroles énigmatiques désignent quelque grande merveille que Dieu fera paraître en faveur de son Église ; la rage du dragon viendra expirer à ses pieds.
Cependant, tandis que les faibles prieront en sûreté dans une solitude mystérieuse, les forts et les vaillants engageront une lutte formidable, en présence du monde entier, avec le dragon déchaîné.
III. – Il est hors de doute en effet qu’il y aura, dans les derniers âges, des saints d’une vertu héroïque. Au commencement, Dieu a donné à son Église les Apôtres, qui ont abattu l’empire idolâtrique, et qui l’ont fondée et cimentée elle-même dans leur sang. A la fin, il lui donnera des enfants et des défenseurs, qu’on peut dire non moins saints et non moins grands.
Saint Augustin s’écrie, en pensant à eux : « En comparaison des saints et des fidèles qui seront alors, que sommes-nous ? Car, pour les mettre à l’épreuve, le diable sera déchaîné, lui que nous ne combattons qu’au prix de mille dangers, maintenant qu’il est lié. Et toutefois, ajoute-t-il, il est à croire qu’aujourd’hui même le Christ a des soldats assez prudents et assez forts, pour pouvoir au besoin déjouer avec sagesse les embûches, et subir avec patience les assauts de leur ennemi même déchaîné. » (De Civ. Dei, XX, 8.)
Saint Augustin se demande ensuite : Y aura-t-il encore des conversions, en ces temps de perdition ? Baptisera-t-on encore les enfants, malgré les prohibitions du monstre ? Les saints d’alors auront-ils la puissance d’arracher des âmes à la gueule du dragon furieux ? Le grand Docteur répond affirmativement à toutes ces questions. Sans doute les conversions seront plus rares, mais elles n’en seront que plus éclatantes. Sans doute, en règle générale, il faut que Satan soit lié pour qu’on puisse le dépouiller (Mat., XI, 29) ; mais, en ces jours, Dieu se plaira à montrer que sa grâce est plus forte que le fort lui-même, en son plus furieux déchaînement.
Chacun remarquera combien ces données sont consolantes.
Mais quels seront les saints des derniers âges ? Parmi eux nous aimons à penser qu’il y aura des soldats. L’Antéchrist sera un conquérant, il commandera des armées ; il trouvera devant lui des Légions thébaines, des héros de cette lignée glorieuse et indomptable qui a les Macchabées pour ancêtres, et qui compte dans ses rangs les Croisés, les paysans de la Vendée et du Tyrol, enfin les Zouaves pontificaux. Ces soldats, il pourra les écraser sous le poids de ses hordes innombrables ; il ne les fera pas fuir.
Mais l’Antéchrist sera surtout un imposteur ; par conséquent il rencontrera comme adversaires principalement des apôtres armés du crucifix. Comme la persécution dernière revêtira l’aspect d’une séduction, ceux-ci uniront à la patience des martyrs la science des docteurs. Notre Seigneur les fit voir un jour à sainte Thérèse, tenant en main des glaives lumineux.
A la tête de ces phalanges intrépides, apparaîtront deux envoyés extraordinaires de Dieu, deux géants de sainteté, deux survivants des anciens âges ; nous avons nommé Hénoch et Élie, dont nous parlerons à l’article suivant.
par le P. Emmanuel
Article extrait de la revue « Itinéraires » n° 289, 290 et 292 de 1985
Ces articles reprennent une suite d’articles publiés dans le bulletin N-D de la Sainte Espérance
https://messe.forumactif.org/t3036-le-drame-de-l-eglise
Roger Boivin- Nombre de messages : 13227
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Re: Aux derniers temps de l'Église Militante
Suite au sixième article du P. Emmanuel, « Le drame de la fin des temps », posté ci-haut, voici le septième ; il concerne Hénoch et Élie :
- Spoiler:
- Septième article (septembre 1885)
Hénoch et Élie
Les faits merveilleux que nous allons retracer ne sont pas des suppositions aventurées ; ce sont des vérités prises dans l’Écriture sainte et qu’il serait au moins téméraire de nier.
Avant la fin des temps, et durant la persécution de l’Antéchrist, on verra réapparaître au milieu des hommes deux personnages extraordinaires, nommés Hénoch et Élie.
Quels sont ces personnages ? Dans quelles conditions feront-ils leur rentrée providentielle sur la scène du monde ? C’est ce que nous allons examiner, à la lumière des Écritures et de la Tradition.
I. – Hénoch est un des descendants de Seth fils d’Adam, et souche de la race des enfants de Dieu. Il est le chef de la sixième génération à partir du père du genre humain. Voici ce que la Genèse nous apprend à son sujet :
« Jared vécut 162 ans et engendra Hénoch… Or Hénoch vécut 365 ans, et engendra Mathusalem. Et Hénoch marcha avec Dieu, et il vécut, après avoir engendré Mathusalem, 300 ans, et il eut des fils et des filles. Et les jours d’Hénoch furent de 365 ans. Et il marcha avec Dieu, et il disparut, parce que Dieu l’enleva. » (Gen., V, 18-25.)
Dieu l’enleva âgé de 365 ans, c’est-à-dire, vu cette époque d’extrême longévité, dans la maturité de l’âge. Il ne mourut pas, il disparut. Il fut transporté, vivant, en un lieu connu de Dieu seul. Voilà pour Hénoch patriarche de la race de Seth, trisaïeul de Noé, ancêtre du Sauveur.
Quant à Élie, son histoire est mieux connue. Hénoch, antérieur au Déluge, naquit plusieurs milliers d’années avant Jésus-Christ. Élie parut dans le royaume d’Israël moins de mille ans avant le Sauveur ; c’est le grand prophète de la nation juive.
Sa vie est on ne peut plus dramatique (Reg., III, IV). On pourrait dire qu’elle est une prophétie en action de l’état de l’Église, au temps de la persécution de l’Antéchrist. Il est toujours errant, toujours menacé de mort, toujours à couvert sous la main de Dieu. Tantôt Dieu le cache au désert, où des corbeaux le nourrissent ; tantôt il le présente au fier Achab, qui tremble devant lui. Il lui remet les clefs du ciel, pour en faire sortir la pluie ou la foudre ; il le favorise sur le mont Horeb d’une vision pleine de mystères. Il le fait grandir en un mot jusqu’à la taille de Moïse le thaumaturge, de façon qu’avec Moïse il escorte Notre Seigneur sur le Thabor.
La disparition d’Élie répond à une vie d’une étrangeté si sublime. On le voit cheminer avec Élisée son disciple ; il s’ouvre un passage dans le Jourdain, en frappant les eaux de son manteau. Il annonce qu’il va être enlevé au ciel. – Tout à coup « tandis qu’ils allaient et parlaient ensemble, un char de feu et des coursiers de feu les séparèrent, et Élie monta au ciel dans un tourbillon. Élisée le voyait et criait : Mon père, mon père, toi le char d’Israël et son conducteur. Et puis il ne le vit plus » (IV Reg., II, 11-12).
Et c’est ainsi qu’Élie, l’ami de Dieu, le zélateur de sa gloire, fut enlevé et transporté, lui aussi, en une région mystérieuse, où il retrouva son ancêtre le grand Hénoch.
Quelle est cette région ? Hénoch et Élie sont vivants, cela est certain. Où Dieu les a-t-il cachés ? Est-ce dans une contrée inaccessible de ce bas monde ? Est-ce dans quelque plage du firmament ? Nul ne le peut dire. On peut seulement affirmer que pour le moment ils sont en dehors des conditions humaines ; les siècles coulent à leurs pieds, sans les atteindre ; ils restent dans la maturité de l’âge, et tels sans doute qu’ils ont été enlevés du milieu des hommes.
II. – Leur réapparition sur la scène du monde n’est pas moins certaine que leur disparition.
Voici en effet comment parle de ces grands personnages l’auteur inspiré de l’Ecclésiastique, exprimant toute la tradition juive.
« Hénoch plut à Dieu, et fut transporté dans le paradis, pour prêcher la pénitence aux nations. » (Eccles., XLIV 15.)
« Qui peut se glorifier à l’égal de toi, ô Élie ? Toi qui as été enlevé par le tourbillon de flammes, et par le char aux coursiers de feu ; toi qui es inscrit dans les jugements des temps futurs, pour apaiser la colère du Seigneur, pour rapprocher le cœur du père vers le fils, et pour rétablir les tribus d’Israël. » (Jb., XLVIII, 1-11.)
Ces paroles d’un livre canonique nous font clairement connaître qu’Hénoch et Élie ont une mission ultérieure à remplir. Hénoch doit prêcher la pénitence aux nations, ou, si l’on préfère cette traduction, amener les nations à la pénitence. Élie doit rétablir un jour les tribus d’Israël, c’est-à-dire leur rendre le rang d’honneur auquel elles ont droit dans l’Église de Dieu.
L’unanimité des docteurs a compris que cette double mission se réaliserait simultanément vers la fin du monde. Élie en particulier est considéré comme le précurseur de Jésus-Christ venant du ciel comme juge ; cette pensée ressort manifestement des Évangiles. (Matt., XVII ; Marc, IX.)
Donc, les hommes verront un jour, et non sans épouvante, Hénoch et Élie redescendre au milieu d’eux, et leur prêcher la pénitence avec un éclat extraordinaire. Saint Jean les nomme les deux témoins de Dieu, et il les dépeint comme il suit dans son Apocalypse (XI, 3-7) :
« Ils prophétiseront durant 1.260 jours, revêtus de sacs.
« Ce sont les deux oliviers, et les deux candélabres qui se tiennent en présence du Seigneur de la terre.
« Si quelqu’un veut leur nuire, le feu sortira de leur bouche et dévorera leurs ennemis. Si quelqu’un porte la main sur eux, il périra nécessairement de la sorte.
« Ils ont la puissance de fermer le ciel, pour qu’il ne pleuve pas durant les jours de leur prédication. Ils ont également la puissance de changer les eaux en sang, et de frapper la terre de toutes sortes de plaies toutes les fois qu’ils voudront. »
Qui ne reconnaît à ce portrait l’Élie de l’Ancien Testament, fermant le ciel durant trois années, et en faisant descendre la foudre sur les soldats qui viennent le saisir ?
Les 1.260 jours marquent le temps de la persécution finale, comme nous l’avons déjà fait observer. Ainsi l’apparition des témoins de Dieu coïncidera avec la persécution de l’Antéchrist.
Il faut reconnaître que le secours apporté à l’Église sera proportionné à la grandeur du péril.
Les deux témoins de Dieu, revêtus des insignes de la plus austère pénitence, iront partout, et partout ils seront invulnérables ; une nuée pour ainsi dire les couvrira, et lancera la foudre contre quiconque osera les toucher. Ils auront dans leurs mains tous les fléaux, pour les déchaîner à leur gré sur la terre. Ils prêcheront avec une liberté souveraine, en présence même de l’Antéchrist.
Celui-ci frémira de rage ; et ce sera un duel formidable entre le monstre et les deux missionnaires de Dieu.
http://www.revue-item.com/4351/le-drame-de-la-fin-des-temps/
Roger Boivin- Nombre de messages : 13227
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Re: Aux derniers temps de l'Église Militante
L'APOSTASIE DES NATIONS
LA GRANDE OPPRESSION - 15. « Quand donc vous verrez l'abomination de la désolation annoncée par le prophète Daniel, établie dans le lieu saint, .. .. »
Suite ici : https://messe.forumactif.org/t7035-l-apostasie-des-nations
Roger Boivin- Nombre de messages : 13227
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