Cosmogonie mosaïque.

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Message  Louis Lun 06 Nov 2017, 11:37 am

Bonjour,

Ce qui suit est tiré du livre suivant :

Cosmogonie mosaïque. Manuel10

(pp. 413-471)

Ces extraits ont pour but, comme l’indique  le titre de ce fils, de démontrer l’accord qui existe entre le système décrit par Moïse dans la Genèse et le monde de la science.

Comme toujours, j’éditerai ce fil pour compléter ce message et y déposer des liens en vue de faciliter la consultation et pour ne pas surcharger le texte.  

Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande seulement.


Bien à vous.  

Bonne et pieuse lecture à tous.

CHAPITRE II.Cosmogonie mosaïque.

262. — Division du chapitre.

ARTICLE I.

Explication du premier chapitre de la Genèse.

263. — Beauté du récit mosaïque de la création.
264. — But, caractère et importance du récit biblique de la création.
265. — Création des éléments de la matière.
266. — Organisation du monde.
267. — Sens du mot jour.
268. — Du sens du mot soir et matin.
269. — De la manière dont le mot jour a été entendu par les Pères.  
270. — Origine de la semaine.
271. — La cosmogonie biblique confirmée par la tradition universelle.

ARTICLE II.

De l’accord de la cosmogonie mosaïque
avec les sciences naturelles.

272. — Il ne peut exister de désaccord réel entre la science et la foi.
273. — Systèmes divers pour concilier la cosmogonie mosaïque avec les sciences.
274. — Période cosmique.
274 bis. — Solutions des objections.
275. — II. Période cosmogéogénique.
276.— III. Période géologique pure.
277.— Conclusion : la cosmogonie mosaïque et les sciences naturelles sont d’accord dans leurs grandes lignes. — Tableau géologique.



ARTICLE III.

De la date de la création du monde.


278. — La Genèse ne donne point la date de la création de la matière première.
279. — Hypothèses des savants sur l’antiquité du monde.


ARTICLE IV.

Réfutation des erreurs actuelles sur la création en général.


280. — Exposé des erreurs actuelles sur l’existence de la création.

§ I. — DE L’’ÉTERNITÉ DE LA MATIÈRE. 281. — La matière n’est pas éternelle, mais créée.
§ II. — DU SYSTÈME DE LA GÉNÉRATION SPONTANÉE. 282.— Exposé et réfutation du système de la génération spontanée.
§ III. — DU DARWINISME. 283. — Exposé du darwinisme.   283 bis. — Réfutation du darwinisme.

Info additionnelle sur le même sujet.

Les SIX JOURS et saint Thomas d'Aquin.


Dernière édition par Louis le Mar 10 Aoû 2021, 6:17 am, édité 35 fois (Raison : La dernière édition est pour l'insertion du lien à la toute fin.)

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Message  Louis Lun 06 Nov 2017, 11:39 am

CHAPITRE II.

COSMOGONIE MOSAÏQUE

ARTICLE I.

271. — La cosmogonie biblique confirmée par la tradition universelle. (pp.425-426)

La tradition des peuples confirme l'ensemble de la cosmogonie biblique, malgré toutes les altérations qu'elle lui a fait subir. On a découvert, en 1875, une légende chaldéenne, dont la rédaction est antérieure à celle du Pentateuque et qui s'accorde d'une manière frappante avec le récit de Moïse (4). La cosmogonie phénicienne, telle qu'elle nous a été conservée dans l'abrégé de Sanchoniaton, n'est aussi que la vérité, défigurée par le polythéisme : ainsi, par exemple, le mot bôhou qui, en hébreu, exprime le chaos, est devenu la déesse Baau (5). Les Étrusques, comme nous l'avons déjà vu (6), avaient conservé le souvenir des six périodes de la création; les Grecs et les Latins, celui du chaos, etc. (7).

«  Dans toutes les cosmogonies païennes, dit M. Pozzy, le monde a été à son origine un chaos; il était enfermé dans un œuf qui s'est brisé et dont une moitié a formé la voûte céleste, l'autre, la terre. D'où cette idée, qu'on retrouve chez toutes les nations, leur est-elle venue? Ce n'est pas là une idée simple, qui naisse spontanément dans le cerveau humain, puisque, parmi les philosophes, les uns supposent l'univers éternel, tandis que d'autres le font naître de la rencontre fortuite d'atomes crochus dans l'espace. Le chaos, d'ailleurs, n'a point d'analogue dans la nature actuelle. Nous ne voyons aucun être sortir d'une masse confuse et informe. Et puis comment concilier le chaos, l'idéal du désordre et de la mort, avec l'œuf, qui est le plus beau symbole de la vie et de l'harmonie? Il faut donc, puisque cette idée se retrouve chez tous les peuples, qu'elle leur vienne d'une source commune, qu'elle fasse partie de ces croyances primordiales qui constituèrent la religion de l'humanité primitive et que les peuples, lors de la dispersion, emportèrent partout avec eux. Ainsi s'expliquent les nombreuses ressemblances de ces cosmogonies entre elles. Ainsi s'expliquent également celles non moins frappantes qu'elles présentent avec la Genèse, avec cette différence toutefois que la cosmogonie des Hébreux est de beaucoup la plus correcte et la mieux liée, celle qui nous donne la clef de toutes les autres. Par elle se complètent les deux notions contradictoires de l'œuf et du chaos. La terre était sans forme et vide, et les ténèbres étaient sur la face de l'abîme. Voilà le chaos. Et l'esprit de Dieu couvait les eaux comme un oiseau ; voilà l'idée de l'œuf du monde, idée qui se retrouve d'un bout de la terre à l'autre, jusque chez les indigènes des iles Sandwich, « Dans le temps où tout était mer, disent-ils, un immense oiseau s'abattit sur les eaux et pondit un œuf d'où sortit bientôt l'île d'Haouaï. » Mais, ces réserves faites, tout nous porte à croire que les Hébreux, comme les autres peuples, avaient puisé le récit de la création, qui est en tête de la Genèse, dans cette tradition primitive de l'humanité, d'où sont sorties [en partie] toutes les cosmogonies païennes (1). »

Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande seulement. Bien à vous.

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Message  Louis Mar 07 Nov 2017, 8:10 am

CHAPITRE II.

COSMOGONIE MOSAÏQUE

ARTICLE II.

De l'accord de la cosmogonie mosaïque
avec les sciences naturelles.

Impossibilité d'un désaccord réel entre la science et la foi. — Exposé des divers systèmes imaginés pour concilier la cosmogonie mosaïque avec les sciences. — Division de l'œuvre créatrice en trois périodes : cosmique, cosmogéogénique et géologique pure.
272. — Il ne peut exister de désaccord réel entre la science et la foi. (pp.427)

Après avoir montré que les traditions des peuples sont d'accord avec la Genèse, il nous reste à établir que les découvertes scientifiques de notre siècle ne la démentent pas.

L'accord de la science et de la foi est pour tout chrétien une vérité incontestable. Dieu, étant l'auteur de la révélation comme de la nature, n'a pu se contredire lui-même et écrire dans les pages de la Genèse le contraire de ce qu'il a écrit dans le livre de l'univers. Aussi le Concile du Vatican, comme nous l'avons vu, reconnaît-il aux sciences le droit de poursuivre leurs recherches selon leurs principes particuliers et la méthode qui leur est propre. En se servant des lumières de la raison, elles ne peuvent pas arriver à des conclusions exactes qui soient contraires aux enseignements de la foi (1). Nous sommes donc assurés qu'il n'existe pas de contradiction véritable entre la Genèse et les résultats des investigations géologiques et paléontologiques. Mais il peut exister des contradictions apparentes, et il nous faut montrer comment il est possible de concilier la parole de Dieu avec les données scientifiques aujourd'hui généralement acceptées (2).

Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande seulement. Bien à vous.
A suivre : 273. — Systèmes divers pour concilier la cosmogonie mosaïque avec les sciences.

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Message  Louis Mer 08 Nov 2017, 6:45 am

273. — Systèmes divers pour concilier la cosmogonie mosaïque avec les sciences. (pp.428-431)

L'étude géologique de notre globe montre qu'il se compose de couches superposées, distinguées les unes des autres par des éléments qui leur sont propres, et en particulier par des fossiles différents. Pour expliquer l'existence de ces couches et de ces fossiles, on a imaginé quatre systèmes principaux : le système littéral, le système de restauration, le système idéaliste et le système concordiste (1).

1° Le premier consiste à entendre le texte dans le sens propre et littéral. Il soutient que Dieu a créé la terre telle quelle , avec des plantes et des animaux pétrifiés. Il est encore soutenu par quelques rares théologiens ou exégètes, qui considèrent les fossiles comme des jeux de la nature, lusus naturæ, ou lusus Dei (2). — Les géologues sont aujourd'hui unanimes à rejeter cette explication, et quiconque a vu de ses yeux des terrains fossilifères n'hésitera pas à la déclarer inacceptable.

— 1° Il suffit de jeter un coup d'œil sur un morceau de craie grossi au microscope pour s'en convaincre (Fig. 27). Le terrain crétacé ou composé de craie forme le sol d'une partie considérable de l'Asie, de l'Amérique septentrionale et de l'Europe, notamment, en France, de la Picardie, de la Champagne et des environs de Paris (Meudon, Bougival). Il atteint quelquefois une épaisseur de plusieurs centaines de mètres, et il est presque entièrement composé de débris d'une multitude incalculable (1) d'organismes microscopiques, de foraminifères appartenant au genre globigerina. Encore aujourd'hui comme aux temps primitifs, la craie se constitue au fond de l'océan Atlantique et elle s'y forme, comme autrefois dans nos contrées, quand elles étaient couvertes des eaux de la mer, par le dépôt d'une boue à globigérines, consistant presque exclusivement en carapaces de foraminifères et de diatomées. Comment donc admettre que les fossiles ont été créés à l'état fossile?

Cosmogonie mosaïque. Fig2710

FIGURE 27.

— 2° Le calcaire à nummulites (Fig. 28) nous fournit une nouvelle preuve sensible que les animaux fossiles ne sont pas des lusus naturæ. — La formation tertiaire consiste presque uniquement, dans diverses parties du monde, en un énorme massif d'un calcaire compacte, entièrement marin, d'aspect jurassique, où pullulent les foraminifères qui l'ont fait appeler calcaire à nummulites. Il s'étend de l'Espagne et du Maroc jusqu'aux Indes et à la Chine, et il a contribué pour la part la plus considérable à la formation des Pyrénées et des Alpes, du Liban et du Caucase, de l'Altaï et de l'Himalaya. Les foraminifères qui lui ont valu son nom sont appelés nummulites parce que, par leur forme, ils ressemblent à une pièce de monnaie, nummus. Leurs carapaces calcaires, en forme de disques, sont petites, mais quelques-unes atteignent la grosseur d'une pièce de cinq francs. Leur nombre est donc incalculable et tout démontre qu'ils ont réellement vécu.

Cosmogonie mosaïque. Fig2810

FIGURE 28.

(1) Cette gravure est tirée des Éléments de zoologie, par M. Paul Gervais, membre de l'Institut, ancien professeur au Muséum d'histoire naturelle de Paris, édités par la librairie Hachette et Cie.

— 3° En effet, ces fossiles, comme tous les autres qui sont enfouis dans les contrées terrestres, sont de tous les âges et de toutes les tailles : les individus ainsi conservés dans les divers terrains sont morts, par conséquent, les uns dans l'enfance, les autres dans l'âge mûr ou dans la vieillesse. On rencontre des fragments de coquilles, des parties de squelettes, des dents usées par le service et jusqu'aux restes des repas des animaux, des coprolithes, etc. (1). On a retrouvé dans l'estomac de l'ichthyosaure les écailles des poissons dont il se nourrissait (2). Les couches de houille présentent souvent des empreintes de racines, de feuilles, de fruits, d'animaux. Il n'est pas possible de douter, à la vue de tous ces débris, que ces végétaux et ces animaux n'aient vécu et ne se soient éteints qu'après une existence plus ou moins longue.

2° Le second système, appelé de restauration

Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande seulement. Bien à vous.

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Message  Louis Jeu 09 Nov 2017, 6:41 am

273. — Systèmes divers pour concilier la cosmogonie mosaïque avec les sciences. (pp.431-433) (SUITE)

2° Le second système, appelé de restauration, admet que les couches géologiques ne se sont produites que successivement, comme l'exige l'étude des faits ; il conserve néanmoins les jours de vingt-quatre heures, et il place les révolutions cosmiques et terrestres, dont les fossiles nous attestent l'existence, dans l'intervalle compris entre la création indiquée par le premier verset d'une part et le premier jour génésiaque d'autre part. Les mots : « Et la terre était sans forme et nue, et les ténèbres étaient sur la face de l'abîme, » rappellent un grand cataclysme qui bouleversa l'univers et le réduisit à l'état de chaos. Dieu avait d'abord créé lentement le monde : « In principio creavit Deus cœlum et terram; » il le restaura promptement en six jours proprement dits, après ce bouleversement profond, et les traces de cette restauration, accomplie en un temps si court, échappent aux recherches des savants. Cette solution est celle de Buckland et de Chalmers ; elle est défendue encore aujourd'hui par le P. Molloy (1); mais elle est universellement rejetée par les géologues de profession, comme inconciliable avec les faits.

« L'étude attentive des terrains et des fossiles qu'ils renferment montre que ces bouleversements que l'on croyait pouvoir admettre autrefois n'ont point existé; qu'entre la flore et la faune d'une période géologique et la flore et la faune de la période suivante, il n'y a point eu de solution de continuité. Les espèces d'une époque empiètent sur l'époque suivante et réciproquement. Parmi les mollusques qui vivent actuellement dans nos mers, et même parmi les mammifères contemporains de l'homme, il en est plusieurs qui ont vécu bien des siècles, et peut-être même bien des milliers d'années avant son apparition sur la terre. On ne peut donc pas supposer que ces animaux n'ont été créés que quelques jours avant la création de l'homme (2). »

3° D'après les partisans du système idéaliste, le premier chapitre de la Genèse n'est pas historique dans ses détails. Ils supposent que la distinction des jours est idéale et non réelle. Les six jours marquent seulement que Dieu a fait connaître l'œuvre de la création à Moïse en six révélations ou en six tableaux successifs. Dans cette explication, il ne peut y avoir aucune opposition entre la science et la cosmogonie biblique, puisque celle-ci ne nous apprend rien sur la manière dont Dieu a produit successivement les êtres. — Nous rejetons ce système, parce que nous croyons, à la suite de la plupart des Pères et des docteurs, que le premier chapitre de la Genèse est historique. Rien dans le texte sacré n'insinue qu'on doive entendre le langage de Moïse dans un sens idéal.

4º Le quatrième système est le système concordiste

Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande seulement. Bien à vous.

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Message  Louis Ven 10 Nov 2017, 7:46 am

273. — Systèmes divers pour concilier la cosmogonie mosaïque avec les sciences. (pp.433-435)

SUITE

4° Le quatrième système est le système concordiste. On l'appelle souvent la théorie des jours-époques, parce que le trait principal qui la distingue, c'est que les jours génésiaques sont des époques d'une durée indéterminée et non des jours de vingt-quatre heures. Pendant chacune des époques que Moïse a appelées jours, se sont produites les révolutions dont la géologie constate l'existence. — Il est nécessaire d'exposer un peu plus longuement ce système, parce qu'il résout mieux que les précédents un des problèmes les plus agités de nos jours, et qu'il met en état de répondre à quelques-unes des objections les plus répandues contre la Bible (1).

Comme nous venons de le dire, le trait caractéristique de cette solution, et aussi la difficulté la plus sérieuse qu'elle soulève, c'est qu'elle considère les jours mosaïques comme équivalant à des périodes d'une longueur indéterminée. Nous avons déjà exposé les raisons exégétiques qui autorisent à donner au mot yôm cette signification (2). La science confirme la nécessité d'entendre le mot jour de la manière que nous avons indiquée.  

1° L'astronomie, dit M. Pfaff, enseigne positivement que la terre et les astres ont précédé de plusieurs siècles l'apparition de l'homme, et tous les moyens imaginés autrefois pour conserver au mot jour son sens de durée ordinaire de vingt-quatre heures n'ont pu tenir contre les résultats de la science (3). »

2° La géologie nous apprend à son tour que depuis l'époque où les premiers êtres organisés ont apparu sur la terre jusqu'à la création de l'homme, il s'est écoulé un temps très considérable. C'est en effet pendant cet intervalle que se sont formées les couches de terrains qu'on appelle primaires, secondaires et tertiaires. Or, ces couches se distinguent les unes des autres par les multitudes innombrables de fossiles qu'elles renferment et qui sont propres à chacune d'elle. A chaque couche nouvelle, on trouve des espèces nouvelles. Ainsi les trilobites, qui caractérisent les terrains primaires, disparaissent dans les terrains secondaires pour céder la place aux ammonites, qui caractérisent les terrains secondaires et n'apparaissent plus à leur tour dans les terrains tertiaires (1).

Tous les êtres fossiles ont vécu successivement. Leurs générations consécutives sont superposées les unes au-dessus des autres et ce sont leurs débris accumulés qui ont formé les divers terrains. Il y a donc eu de la sorte, avant l'homme, de nombreuses espèces végétales et animales qui ont vécu et se sont éteintes, les unes après les autres. Leur existence a duré plusieurs siècles. Ce qui le prouve, c'est l'épaisseur des couches qui leur servent de nécropoles.  

« En additionnant les épaisseurs de toutes les assises des terrains de sédiment, dans les localités où ils sont le plus complets, sinon le plus développés, dit M. Contejean, on arrive à un chiffre de trente-cinq à quarante mille mètres (2). » Or la nature et la disposition de ces terrains montrent qu'ils se sont déposés comme les sédiments actuels, sous l'action de l'eau qui a dissous et entraîné les matériaux dont ils se composent et les a déposés en couches. Une telle opération a demandé certainement un temps considérable (1). — La science établit donc l'impossibilité de renfermer dans une durée de vingt-quatre heures les créations de chacun des jours génésiaques, et dès lors que l'exégèse nous apprend que yôm peut signifier en hébreu une époque d'une durée indéterminée, c'est en ce dernier sens qu'il faut l'entendre. Le mot yôm ou jour désigne donc, dans le premier chapitre de la Genèse, une époque indéterminée.

Ce point fondamental ayant été préalablement établi, nous allons montrer maintenant, en détail, comment les résultats de la science sont d'accord avec la Genèse.

On peut partager l'œuvre de la création en trois périodes principales : 1° la période astronomique ou cosmique ; 2° la période cosmogéogénique, et 3° la période géologique pure (2).

Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande seulement. Bien à vous.

À suivre : 274. — Période cosmique.

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Message  Louis Sam 11 Nov 2017, 6:32 am

274. — Période cosmique. (pp.436-437)

La période cosmique embrasse la cosmogonie en général ou création des éléments de la matière; elle comprend le long espace de siècles résumé dans les cinq premiers versets de la Genèse, et correspond au temps qui a précédé le premier jour mosaïque ainsi qu'à ce premier jour lui-même.

La science ne connaît rien de cette période que par induction.

D'après le système communément admis par les savants, l'éther, principe de la matière, ou des « cieux et de la terre, » a été créé tout d'abord. L'analyse spectrale et les belles découvertes du P. Secchi, d'Huggins (1), Miller, etc., démontrent que la composition chimique des corps célestes et terrestres est foncièrement la même. Au commencement, les ténèbres sont complètes. Des centres d'attraction se produisent ensuite sur divers points de l'espace et deviennent le germe des nébuleuses cosmiques (1) et le principe du mouvement.

Le mouvement de concentration et de rotation des nébuleuses amène les premiers dégagements de chaleur. L'élévation croissante de la température produit de la lumière; les nébuleuses, en se condensant, jettent autour d'elles des lueurs phosphorescentes ; elles se fractionnent, et leurs fragments deviennent des étoiles qui finissent par être incandescentes. La terre est une de ces étoiles. Moïse dépeint l'état primitif de la terre à cette époque, en disant : Terra erat inanis et vacua, c'est-à-dire « sans ordre, » et il caractérise la période pendant laquelle s'accomplissent les phénomènes dont nous venons de parler, quand, en les considérant par rapport à notre globe, il dit que, le premier jour, Dieu créa la lumière et la sépara des ténèbres.

Cosmogonie mosaïque. Fig_2910

FIGURE 29.
_________________________________________________________________

(1) Voir Fig. 29 la nébuleuse des Chiens de chasse. On appelle nébuleuses des masses de matière cosmique non encore organisée ou en voie d'organisation. Celle des Chiens de chasse est une des plus belles. Soumises au plus fort grossissement, les nébuleuses conservent leur aspect premier, différent en cela des lactées dont l'apparence est la même à l'œil nu, mais qui se résolvent au télescope en une multitude d'étoiles.

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A suivre :   274 bis. —  Solution des objections.

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Message  Louis Dim 12 Nov 2017, 7:41 am

274 bis. —  Solution des objections. (pp.437-439)

On a fait contre la création de la lumière au premier jour génésiaque toutes sortes d'objections au nom de la science. Comment comprendre, a-t-on dit, que la lumière ait existé avant le soleil? — Voici ce que répond M. Pfaff : « Si l'on cherche dans les œuvres des physiciens la réponse à cette question : Qu'est-ce que la lumière? ou bien on ne l'y trouve point, ou bien on n'y rencontre que cet aveu : Nous ne savons pas ce que c'est que la lumière; nous pouvons seulement étudier ses propriétés, et celles-ci nous portent à regarder comme vraisemblable qu'elle est une sorte de fluide infiniment subtil, répandu dans l'espace, nommé éther, et mis en mouvement par des corps que nous appelons lumineux. Ce sont les mouvements ondulatoires de cet éther qui produisent en nous la sensation de la lumière. Comment tout cela  arrive-t-il ? nous n'en savons rien. La vraie nature, l'essence de la lumière, nous est totalement inconnue.

»  Si nous considérons dans quelles circonstances les corps terrestres développent la lumière, nous découvrons que c'est généralement de la manière suivante : 1° Une grande élévation de température rend lumineux les corps qui ne le sont pas : les métaux incandescents, les objets incombustibles placés entre les pôles d'une batterie électrique émettent une vive lumière, sans qu'on remarque d'ailleurs d'autre changement dans leurs propriétés ; 2° la combinaison chimique intense et rapide de deux corps dans la combustion, par exemple, est également accompagnée d'un dégagement de lumière; 3° le dégagement de l'électricité produit aussi une lumière éblouissante, comme le montrent les éclairs. Tels sont les phénomènes les plus connus et les plus ordinaires qui s'associent à la manifestation de la lumière sur la terre, mais dans aucun cas nous ne pouvons dire quelle est l'essence de la lumière, nous savons seulement que les faits se passent ainsi, sans être en état d'expliquer pourquoi.

» Quant aux différents corps célestes qui nous paraissent lumineux par eux-mêmes, en les étudiant au spectroscope, nous voyons qu'il faut les considérer comme des gaz incandescents ou comme des corps en fusion. Si nous observons maintenant que les nébuleuses et les comètes dégagent de la lumière, nous devons en conclure que les masses gazeuses, même à l'état de la plus grande raréfaction, peuvent déjà être lumineuses. A quelle époque de la formation de l'univers commença l'émission de la lumière, les sciences naturelles ne peuvent le dire, mais elles peuvent affirmer que la lumière a pu se manifester longtemps avant la séparation de la matière et la formation des corps particuliers. Par conséquent, il ne saurait être question d'une contradiction entre les données de la Genèse et celles des sciences naturelles, relativement à l'origine de la lumière (1). »

En d'autres termes, la première partie du récit de Moïse est inattaquable au point de vue scientifique.

Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande seulement. Bien à vous.


A suivre : 275. —  II. Période cosmogéogénique.

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Message  Louis Lun 13 Nov 2017, 7:43 am

275. —  II. Période cosmogéogénique. (pp.439-440)

L'époque cosmogéogénique, pendant laquelle la terre s'organise et se couvre de plantes, répond aux second, troisième et quatrième jours de Moïse (2).

1° C'est pendant cette époque que se forme la croûte solide de la sphère embrasée et l'atmosphère. Le globe terrestre passe de l'état gazeux à l'état de liquide incandescent; sa surface commence ensuite à se durcir par le refroidissement. Une atmosphère ténébreuse, sursaturée de vapeurs métalliques et aqueuses, se forme autour de la terre. « A mesure que le refroidissement de la terre continuait, dit M. Godet (3), les matières volatiles qui enveloppaient le globe se condensèrent successivement, les plus pesantes les premières... D'autres plus légères, telles que la vapeur d'eau, qui se trouvaient dans les parties supérieures de l'espace, s'y condensèrent au contact des régions plus froides et formèrent un dais de nuées planant à une certaine hauteur au-dessus du globe. Dans l'espace intermédiaire entre cet océan aérien battu par les vents et la plaine liquide qui formait presque toute la surface terrestre et que faisaient bouillonner les émanations de la fournaise intérieure, s'étendit l'atmosphère telle que nous la possédons, la couche d'air respirable, de plus en plus dégagée de toutes les matières dont elle avait été jusqu'alors saturée. » — L'atmosphère devint ainsi distincte du sphéroïde terrestre. C'est la séparation des eaux inférieures et supérieures par le firmament, dont parle la Genèse, c'est-à-dire le second jour mosaïque.

Cette période de formation de l'univers est appelée par les géologues âge primaire ou azoïque (1), parce qu'elle n'offre pas de traces de vie. C'est pendant cette période que se sont formées les roches amorphes, cristallines et métamorphiques, les gneiss et les granits primitifs, premiers rudiments de nos continents, qui se montrent encore à nu sur plusieurs points de l'Europe et de l'Amérique. L'épaisseur des terrains de cette époque, qui se reconnaissent à l'absence de tout vestige de vie animale et végétale, est, d'après M. Zittel, d'environ 15,000 mètres.

2° Le troisième et le quatrième jour génésiaques correspondent à ce que les géologues appellent âge paléozoïque ou de transition. Cet âge est ainsi nommé, parce que c'est celui où l'on retrouve les traces les plus anciennes de  vie, des débris d'une flore et d'une faune sous-marine. des cryptogames, des algues et des invertébrés, crustacés et mollusques, trilobites (Fig. 30), oursins et coraux.

Au commencement de cette période…

Cosmogonie mosaïque. Fig_3010

FIGURE 30.

Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande seulement. Bien à vous.

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Message  Louis Mar 14 Nov 2017, 6:24 am

 275. —  II. Période cosmogéogénique.  (pp.440-444) (SUITE)

Au commencement de cette période, la  croûte solide est partout recouverte par les eaux précipitées. Les premières îles émergent par suite de la contraction de l'enveloppe terrestre. L'atmosphère, grossièrement épurée, ne laisse parvenir au sol qu'une clarté diffuse; mais cette clarté est suffisante pour les premiers développements de la végétation terrestre (2). Aucune autre époque n'a laissé de traces d'une végétation comparable à celle-là. C'est alors que se produit la flore carbonifère et houillère. Elle se distingue, non par la multiplicité des genres et l'éclat des couleurs, car elle était d'une uniformité désolante, mais par la grandeur des dimensions. La flore actuelle se compose de 80,000 à 100,000 espèces de plantes; la flore houillère n'en contenait guère que 800. Mais quelles dimensions! « La flore houillère était beaucoup plus luxuriante que la végétation de nos tropiques. La plupart des espèces éteintes dépassent en grandeur leurs similaires d'aujourd'hui (1) (Fig. 31). » — « Des prêles, aujourd'hui herbes des marais, atteignaient la grosseur d'un corps d'homme et une hauteur de soixante à soixante-dix pieds; des mousses et des fougères d'une taille non moins disproportionnée, comparativement à celle des genres correspondants dans l'ordre de choses actuel, mais pas une fleur aux brillantes couleurs, pas un arbre fruitier. Cette flore houillère n'a d'autre ornement que sa verdure (2). »

Cosmogonie mosaïque. Fig_3110



FIGURE 31.


Un autre caractère frappant de cette flore, « c'était, dit M. Zittel (3), la rapidité de sa croissance. Nos prêles étaient des plantes annuelles, et le tronc des calamités (espèce de roseaux qui ont avec elles tant d'affinité), devait probablement atteindre, en quelques mois, 30 centim. de diamètre et 10 à 12 mètres de hauteur. Une telle végétation n'est possible que dans un climat humide et tropical. Les juges compétents estiment que la température était alors de vingt-cinq degrés centigrades [sur le Spitzberg, où l'on trouve la houille]. »

Nous pouvons nous faire difficilement aujourd'hui une idée de ce qu'était cette végétation sans variété et sans habitants. Ce qui fait le plus grand charme de nos forêts, le mouvement et le bruit des êtres animés, y manquait. Elle ressemblait à la végétation de la Nouvelle-Zélande, où domine encore la flore primitive, les fougères arborescentes et les majestueux araucarias. « Aucun oiseau ne se balançait encore sur les rameaux des arbres, dit Hochstetter, aucun mammifère n'animait les profondeurs des forêts. Tout était désert et silencieux. Dans la mousse erraient à peine des scarabées et des scorpions isolés (1). »

Ainsi pendant la période houillère, il n'y avait encore, comme nous le dit Moïse…


Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande seulement. Bien à vous.

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Message  Louis Mer 15 Nov 2017, 6:47 am

 275. —  II. Période cosmogéogénique.  (pp.444-445) (SUITE)

Ainsi pendant la période houillère, il n'y avait encore, comme nous le dit Moïse, aucun mammifère, ni aucun oiseau. Il y avait cependant déjà, mais en petit nombre, « quelques amphibies rampants, des poissons et quelques animaux inférieurs, dans les bas-fonds marécageux, où ils étaient couverts par une épaisse végétation (2). »

« La flore des terrains carbonifères s'est étalée durant de longs siècles à la surface du globe (3)... On peut se représenter cette longue période comme une série de jours chauds et humides. Représentons-nous une serre fortement chauffée, dont les murs de verre auraient été noircis de manière à intercepter en partie les rayons solaires, et dont la principale lumière serait celle d'une flamme électrique brûlant à l'intérieur. Que seraient les produits de la végétation en de telles conditions? Des plantes colossales, mais sans vives couleurs; des géants au front verdâtre. Telle fut la végétation houillère (4). »

Ce caractère de la végétation houillère fournit la réponse à une des objections sur lesquelles on a le plus insisté contre le récit de Moïse, et en devient même une sorte de confirmation. Comment, a-t-on dit, ces plantes ont-elles pu se développer sans l'action des rayons solaires? M. Pfaff répond avec beaucoup de précision et de justesse : « Ce n'est pas du soleil que les plantes ont besoin; mais seulement de lumière et de chaleur. Or, la lumière et la chaleur existaient incontestablement avant le soleil : c'est là un fait certain en histoire naturelle (1). »

Bien mieux, « des expériences récentes ont complètement [et directement] résolu la difficulté. Il est prouvé que la lumière électrique possède toutes les qualités nécessaires pour le développement des parties vertes de la plante. M. Faminzin (2), dans toutes ses expériences sur les algues, ne s'est jamais servi, pour obtenir le développement de ces végétaux, que de la lumière très forte d'une lampe à gaz (3). »

La flore houillère étant caractérisée par l'absence de couleurs, que faut-il en conclure, sinon que le soleil n'agissait pas encore sur notre globe? C'est un fait constaté que les plantes d'où provient la houille appartiennent à des espèces qui ont besoin d'ombre et d'humidité.

Quelques batraciens commencent alors à paraître…

Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande seulement. Bien à vous.

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Message  Louis Jeu 16 Nov 2017, 7:28 am

 275. —  II. Période cosmogéogénique.  (pp.445-447) (SUITE)

Quelques batraciens commencent alors à paraître, ainsi l'archegosaurus, le dendrerpeton, le lepterpeton, le protriton petrolei (Fig. 32), semblables à notre salamandre actuelle. On trouve aussi des vestiges du labyrinthodonte, vertébré respirant, et de soixante-quatorze espèces de poissons. Mais les amphibies d'alors, dit M. Zittel (4), sont petits, et ils ne frappent guère par leur forme; ce sont cependant les êtres les plus élevés de la création paléolithique. De plus, ils sont rares, surtout relativement au grand épanouissement de vie que nous rencontrerons bientôt. Moïse a donc pu n'en pas tenir compte et les passer sous silence ; il ne mentionne, dans chaque époque, que la classe d'êtres qui la caractérise (5).

Cosmogonie mosaïque. Fig_3210

FIGURE 32.

Le quatrième jour mosaïque est celui où Dieu complète l'organisation de notre système solaire par rapport à la terre. Quelques exégètes pensent que le soleil existait déjà dans les âges précédents comme corps lumineux, mais que ses rayons n'arrivaient pas jusqu'à la terre. Rien dans la science ne s'oppose à ce qu'on accepte purement et simplement le récit de la Genèse : « Notre soleil est une véritable étoile fixe, dit M. Pfaff (2). Par conséquent, sa manifestation comme astre distinct peut coïncider avec celle des autres étoiles fixes. L'astronomie n'a rien à opposer à cette affirmation... Il ne saurait donc être question sur ce point d'une contradiction entre l'astronomie et la Bible. »

Cette époque, qui est la moins ancienne de l'âge paléozoïque, est caractérisée par un ralentissement très sensible de la création végétale. Une nouvelle flore apparut plus tard dans l'âge tertiaire et fut le résultat de l'influence nouvelle du soleil; mais Moïse, qui avait indiqué le premier grand épanouissement de vie végétale, n'est pas revenu sur les flores successives : il s'est partout contenté d'indiquer les traits les plus saillants de chaque période.
________________________________________________________________________

(1)  Agrandissement double de la grandeur naturelle. Musée de géologie du Jardin des Plantes à Paris. Armoire LIX.

Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande seulement. Bien à vous.

A suivre :  276. —  III. Période géologique pure.

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Message  Louis Ven 17 Nov 2017, 7:06 am

276. — III. Période géologique pure. (pp.447-449)

L'ère géologique comprend trois âges : l'âge mésozoïque ou secondaire, l'âge cœnozoïque ou tertiaire, et l'âge quaternaire, celui dans lequel nous vivons. L'âge mésozoïque correspond au cinquième jour génésiaque; les âges tertiaire et quaternaire correspondent au sixième jour.

1° Le cinquième jour, nous dit la Genèse, Dieu créa d'abord les reptiles et les volatiles, puis les grands cétacés. L'inspection des couches géologiques confirme ces données.

L'âge mésozoïque ou  secondaire comprend trois étages de terrains : l'étage triasique, l'étage jurassique et l'étage crétacé. Il est caractérisé par une abondance prodigieuse de vie animale. La végétation houillère de l'âge paléozoïque avait absorbé une quantité énorme d'acide carbonique et l'avait changé en combustible. Elle avait ainsi purifié l'atmosphère et rendu la terre propre à la vie animale.

Pendant que les coraux et les infusoires formaient le terrain jurassique, les ammonites (Fig. 33),

Cosmogonie mosaïque. Figure10

FIGURE 33.


et les bélemnites (1) vivaient au fond des mers ; les tortues et les lézards se promenaient sur les bords des rivières et des océans; d'immenses reptiles, armés d'effroyables moyens de destruction, étaient les rois des animaux :

— le plésiosaure, lézard de plus de douze mètres de longueur, à tête de serpent avec une mâchoire de deux mètres, au long cou de cygne de cinq à six mètres, et à vingt ou quarante vertèbres cervicales, tandis que la girafe n'en a que sept;

—  l'ichthyosaure, de dix mètres de long, au museau effilé d'un dauphin, aux mâchoires  garnies de cent quatre-vingts dents, dévorant des tortues et des mollusques, et même ses semblables (Fig. 34);  ;

—  le ptérodactyle, dragon ou lézard volant, au museau allongé en forme de bec, aux dents semblables à celles du crocodille, aux griffes acérées comme celles du tigre, aux ailes comme celles de la chauve-souris (1);

— plus tard, le mégalosaure, au corps gigantesque de près de vingt mètres de longueur, « dont les dents, dit M. Figuier, paraissent tenir à la fois du couteau, du sabre et de la scie. »

Cosmogonie mosaïque. Figure11

FIGURE 34.

Cette époque, à laquelle Moïse rapporte la création des reptiles, est tellement caractérisée par cette classe d'êtres vivants que les géologues l'ont appelée « ère des reptiles. »

La première apparition des oiseaux correspond à l'époque de ces grands sauriens, conformément à ce que nous apprend Moïse.  Les  terrains jurassiques et crétacés présentent des empreintes de grands échassiers et de grands oiseaux dans le genre de l'autruche. Mais jusqu'ici, comme pour confirmer le récit de la Genèse, on n'a rencontré dans ces terrains nul mammifère, à part un très petit rongeur insectivore, et plus tard, dans la craie, une espèce de sarigue. Les mammifères n'apparaissent qu'à une époque postérieure; c'est au début de l'âge tertiaire que commence véritablement leur règne : ils sont l'œuvre du sixième jour.

Cosmogonie mosaïque. Figure19

2° Moïse nous apprend …
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Message  Louis Sam 18 Nov 2017, 7:10 am

276. — III. Période géologique pure. (pp.449-453)(SUITE)

2° Moïse nous apprend en effet, que ce fut le sixième jour que Dieu créa les mammifères, les animaux d'abord et l'homme ensuite. Cette dernière création correspond à l'âge cœnozoïque ou tertiaire et à l'âge quaternaire.

Les géologues divisent les terrains tertiaires en trois étages : éocène ou tertiaire inférieur (argiles plastiques, calcaire grossier, gypse); miocène ou tertiaire moyen (meulières et travertin, sable de Fontainebleau, calcaire de Beauce, mollasses, faluns); et pliocène ou tertiaire supérieur (crags, collines romaines, subapennines). Le terrain tertiaire est spécialement caractérisé par les nummulites (Fig. 36). Le terrain quaternaire est caractérisé par les crags et les blocs erratiques, le diluvium gris et rouge, les cavernes  à ossements et les brèches osseuses.

Cosmogonie mosaïque. Figure13

FIGURE 36.

Le commencement de l'âge tertiaire se manifeste par l’apparition des mammifères, des quadrupèdes grands et petits. Dans la partie supérieure de l'éocène, dans les gypses de Paris, on rencontre les restes de vastes troupeaux, composés des diverses espèces du palœotherium, animal herbivore, sorte de tapir, tantôt de la dimension d'un lièvre, tantôt de la grosseur d'un cheval ;

— de l'anoplotherium, espèce d'hippopotame aux formes chevalines, aux jambes courtes, et dont les dimensions variaient depuis celles du sanglier jusqu'à celles de l'âne;

— du xiphodon, chamois aux jambes longues et grêles, au cou gracieusement allongé (1).

— Des chauves-souris, des marsupiaux, des reptiles et une multitude de poissons ont aussi laissé leurs débris fossiles dans les gypses et les marnes de l'éocène supérieur.

Dans les couches de mollasse et les faluns, qui sont les deux divisions principales du terrain miocène et qui forment une grande partie du sol actuel, se retrouvent les traces des premiers mammifères gigantesques, aujourd'hui disparus :

— le dinotherium ou « l'animal terrible, » le plus grand de tous les mammifères terrestres, espèce de phoque ou d'éléphant, armé, sous la mâchoire inférieure, de deux crocs d'un ivoire extrêmement dur, fouillait alors le sol pour déterrer les racines et les bulbes qui lui servaient de nourriture; il ne mesurait guère moins de six mètres de long;

— le mégathérium, sorte de montagne vivante (1), et le mylodon, au museau en forme de groin et aux ongles démesurés, creusaient aussi la terre ;

Cosmogonie mosaïque. Figure14

FIGURE 38.

— le grand mastodonte, plus grand que l'éléphant actuel, à quatre défenses, d'inégale longueur, dirigées en avant, se nourrissait de végétaux et se promenait dans les terrains marécageux (2) ;


Cosmogonie mosaïque. Figure15

FIGURE 39.

— en Australie et à Madagascar vivaient des oiseaux gigantesques, le dinormis, le dronte, l'épiornis, haut de plus de trois mètres.

Plus tard, dans la période qui forme la transition de l'époque tertiaire à l'époque quaternaire…

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Message  Louis Dim 19 Nov 2017, 6:31 am

276. — III. Période géologique pure. (pp.453-455)(SUITE)

Plus tard, dans la période qui forme la transition de l'époque tertiaire à l'époque quaternaire, les mammifères se rapprochent davantage de ceux de nos jours. On a retrouvé, en 1806, à l'embouchure d'un des fleuves de la Sibérie, un animal de cette époque, le mammouth , parfaitement conservé dans un bloc de glace où il avait péri : sa chair et ses poils étaient intacts, ses intestins renfermaient encore des feuilles de mélèze de Sibérie dont il s'était nourri. Les chiens en mangèrent les chairs. C'était une sorte d'éléphant à toison laineuse, aux longues défenses recourbées en dehors et arquées en spirales, aux oreilles garnies de touffes de crins pendantes et à la large crinière noire (1). Quelques naturalistes pensent que le mammouth vit encore dans certaines régions inexplorées des forêts boréales. Le bos primigenius, à la tête massive, remplissait alors les prairies; le cervus megaceros, cerf aux grandes cornes, qu'on peut voir au musée de Saint-Germain, et dont les deux extrémités étaient distantes de plus de trois mètres (Fig. 40); l'ursus spelœus (2), etc., peuplaient les campagnes et les forêts.


Cosmogonie mosaïque. Figure17

FIGURE 40.

(1) D'après Vélain, Cours élém. de géologie stratigraphique (F. Savy).

3° L'homme vient enfin, quand les grands mammifères ont disparu, ensevelis dans la vase ou dans la glace. La plupart des géologues ne placent des fossiles humains que dans le terrain quaternaire. Ce n'est qu'alors qu'on trouve des traces certaines de sa présence. Conformément à la Genèse, l'homme paraît le dernier sur le théâtre de la création. C'est là la dernière confirmation que la géologie apporte au récit biblique. Nous parlerons de nouveau de l'homme au n° 285.

Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande seulement. Bien à vous.


A suivre : 277. — Conclusion : la cosmogonie mosaïque et les sciences naturelles sont d'accord dans leurs grandes lignes.

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Message  Louis Lun 20 Nov 2017, 6:38 am

277. — Conclusion : la cosmogonie mosaïque et les sciences naturelles sont d'accord dans leurs grandes lignes.(pp.456-457)

Ainsi la science, dans ses grandes lignes, est d'accord avec la cosmogonie de Moïse. Qui n'admirerait cette frappante harmonie?

« Si nous comparons les données scientifiques avec l'histoire biblique de la création, dit M. Pfaff (1), nous voyons que cette dernière concorde avec ces données autant qu'on est en droit de l'attendre. Nous découvrons en effet [dans la science et dans la Bible] les mêmes règnes, également distincts en eux-mêmes, en ne tenant pas compte des variations historiques qu'ils ont pu subir; la suite chronologique de leur apparition est exactement donnée par Moïse. Le chaos primitif; la terre couverte d'abord par les eaux, émergeant ensuite; la formation du règne inorganique suivi du règne végétal, puis du règne animal qui a pour premiers représentants les animaux vivant dans l'eau, et, après eux, les animaux terrestres; l'homme apparaissant enfin le dernier de tous : telle est bien la véritable succession des êtres, telles sont bien les diverses périodes de l'histoire de la création, périodes désignées sous le nom de jours. »

Que conclure de là?

« On peut observer, dit un savant géologue des États-Unis, M. Dana, que si le document [mosaïque] est vrai, — et il est vrai, puisque l'ordre des événements dans la cosmogonie de l'Écriture correspond essentiellement avec celui qui est donné [par la géologie], — il s'ensuit qu'il est d'origine divine. Car aucune intelligence humaine n'a été témoin des événements et aucune intelligence humaine, dans cet âge primitif du monde, à moins qu'elle n'eût été douée d'une pénétration surnaturelle, n'aurait pu inventer un tel arrangement; elle n'aurait jamais placé la création du soleil, source de la lumière sur la terre, si longtemps après la création de la lumière, au quatrième jour, et, ce qui est également singulier, entre la création des plantes et des animaux, quoique cet astre soit aussi important pour les premières que pour les secondes. Nul non plus n'aurait pu atteindre les profondeurs de la philosophie qui se manifeste dans tout ce plan... Le récit biblique est profondément philosophique dans le tableau qu'il nous présente de la création. Il est tout à la fois vrai et divin. C'est une déclaration, dans la première page du volume sacré, que la création et la Bible ont le même auteur. Il ne peut pas y avoir de conflit réel entre les deux livres du grand Auteur. L'un et l'autre sont des révélations qu'il fait à l'homme (1). »

Cosmogonie mosaïque. Fig_2712

Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande seulement. Bien à vous.


A suivre : 278. — La Genèse ne donne point la date de la création de la matière première.

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Message  Louis Mar 21 Nov 2017, 8:02 am

ARTICLE III.

De la date de la création du monde.

La Genèse ne nous la fait point connaître. — Hypothèses des savants à ce sujet.


278. — La Genèse ne donne point la date de la création de la matière première.  (pp.459-460)

A quelle époque se passèrent les grands événements que nous venons d'étudier? — Les savants placent la production de la matière à une époque très reculée. La Bible est muette sur ce point. Elle nous laisse par conséquent la liberté d'accepter l'opinion scientifique qui nous semblera la plus vraisemblable au sujet de la date de l'origine du monde (1).

Il résulte, en effet, de l'exposition que nous avons faite du premier chapitre de la Genèse, que ce livre ne nous fournit aucune donnée précise sur ce commencement dans lequel elle place la création proprement dite de la matière. La Sainte Écriture ne nous dit nulle part que l'univers a été créé en telle année avant J.-C. ou à telle époque. Il est vrai que l'on trouve, dans les livres d'histoire, des dates qui se rapportent à « l'ère de la création du monde, » mais cette dénomination manque de justesse, comme il est facile de s'en convaincre en considérant par quels procédés on a formé les chronologies bibliques.

Les chronologies bibliques diffèrent par leurs chiffres, selon que ces chiffres sont empruntés à tel ou tel texte ancien, mais elles ont toutes été constituées d'une manière identique. On a pris les âges des patriarches qui nous sont donnés dans les chapitres v et XI de la Genèse, on les a additionnés ensemble, en tenant compte seulement des années pendant lesquelles ils n'avaient pas vécu simultanément, et l'on a formé de la sorte une chronologie suivie. Tous ces calculs ont, par conséquent, pour point de départ, la création de l'homme et non la création du monde, et, si l'on voulait s'exprimer avec exactitude, il faudrait dire « l'ère de la création d'Adam, » et non « l'ère de la création du monde. » Cette dernière expression confond l'origine du temps avec l'origine des années humaines : le temps commence bien avec la production de la matière, mais la chronologie ne commence qu'avec la formation de l'homme (1).

On n'avait pas, autrefois, il est vrai, à tenir compte, dans la supputation des années, des six jours génésiaques, que l'on regardait comme étant de vingt-quatre heures ; mais, si l'on y avait pris garde, on aurait dû remarquer que la création des éléments de la matière étant distincte de l'œuvre des six jours (2), il pouvait s'être écoulé un intervalle plus ou moins grand entre les deux opérations divines de la production ex nihilo et de l'ordonnance du monde, selon la juste observation du P. Petau (3).

Quoi qu'il en soit, il est admis aujourd'hui par la presque unanimité des interprètes que Moïse ne nous dit rien sur l'espace de temps qui s'est écoulé entre la création primitive et la production de la lumière au premier jour génésiaque. Nous ignorons donc quelle en a été la durée, et il nous est impossible de savoir, d'après le texte sacré, quelle est la date de la création du monde ; cette question est également insoluble, soit que l'on admette les jours-époques, soit que l'on défende les jours de vingt-quatre heures. Nous en sommes réduits là-dessus à nous en rapporter aux savants (4).

Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande seulement. Bien à vous.

A suivre : 279. — Hypothèses des savants sur l'antiquité du monde.

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Message  Louis Mer 22 Nov 2017, 6:44 am

279. —  Hypothèses des savants sur l'antiquité du monde.(pp.461)

Mais les calculs des savants eux-mêmes sont loin d'être certains et ne reposent pas sur des bases bien fermes. « On ne peut faire que des conjectures, dit M. l'abbé Hamard, [sur l'ancienneté de la terre et la date de la création]. On n'a pas désespéré tout à fait, cependant, de résoudre ce problème. Des calculs ont été effectués. M. Poisson, supposant que la température du globe était de trois mille degrés au moment où la croûte solide commença à se former, a trouvé qu'il se serait écoulé depuis ce temps environ cent huit millions d'années, en nombre rond, un million de siècles.

Mais si l'on admet que la température originelle n'était que de mille cinq cents degrés, température plus que suffisante pour liquéfier toutes les roches connues, le temps écoulé depuis le commencement de la solidification jusqu'à nous ne sera plus que de vingt-sept millions d'années, c'est-à-dire quatre fois moindre. Il y a là, sans doute, encore de quoi effrayer l'imagination.

Mais ce ne sont, après tout, il ne faut pas l'oublier, que des calculs approximatifs, reposant eux-mêmes sur une hypothèse, celle de l'incandescence originelle du globe. Tout ce que l'on peut affirmer, c'est que la terre est extrêmement ancienne, et lorsque l'on songe à la multitude des phénomènes dont elle a été le théâtre, seulement depuis que la vie y est apparue pour la première fois jusqu'à nos jours, on est à peine surpris de voir accumuler les millions d'années pour mesurer son âge. L'astronomie nous avait révélé que les œuvres de Dieu avaient l'immensité dans l'espace; la géologie nous a appris qu'elles ont l'immensité dans le temps : c'est ainsi que les sciences contribuent toutes à la gloire de l'Être éternel, dont elles font éclater l'infinie puissance et la souveraine sagesse (1). »

Quant à la question de la date de la création de l'homme, elle est toute différente de celle de l'époque de la création du monde; nous l'examinerons plus loin, nos 314-317.

Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande seulement. Bien à vous.


A suivre : ARTICLE IV. — Réfutation des erreurs actuelles sur la création en général.

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Message  Louis Jeu 23 Nov 2017, 6:33 am

ARTICLE IV.

Réfutation des erreurs actuelles sur la création en général.

Exposé des erreurs actuelles sur la création. — La matière n'est pas éternelle. — En quoi consistent le système de la génération spontanée et le darwinisme.
280. —  Exposé des erreurs actuelles sur la création.(p.462)

Tout ce que nous apprend la Genèse sur l'origine du monde est nié par les incrédules de nos jours. Il est donc nécessaire de défendre contre eux la véracité du récit mosaïque. Non seulement ils rejettent l'accord de la science avec la révélation, mais ils nient jusqu'au fondement même de la révélation et jusqu'à l'existence de la création.

Ils prétendent : 1° que la matière est éternelle; 2° que la vie s'est dégagée de la matière par ce qu'on appelle génération spontanée; et 3° que les êtres supérieurs sont sortis des êtres inférieurs par une série d'évolutions et de transformations nécessaires, d'où le nom de transformisme donné à ce dernier système, qu'on appelle aussi darwinisme, de son principal inventeur, Charles Darwin.

Nous allons réfuter l'une après l'autre chacune des affirmations des ennemis de la révélation mosaïque.

Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande seulement. Bien à vous.


A suivre : 281. — La matière n'est pas éternelle, mais créée.

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Message  Louis Ven 24 Nov 2017, 7:13 am

§ I. — DE L'ÉTERNITÉ DE LA MATIÈRE.

281. — La matière n'est pas éternelle, mais créée.(pp.462-463)


Nous n'avons pas besoin de nous arrêter longtemps à démontrer qu'il est impossible que la matière soit éternelle. Il n'existe pas d'effet sans cause ; la matière étant un effet, puisqu'elle est finie et imparfaite, doit avoir une cause qui est Dieu, l'être infini et parfait. Elle n'est donc pas éternelle, car tout effet a un commencement. De la fausseté du principe qui sert de base au système des ennemis de la cosmogonie biblique résulte la fausseté du système lui-même, car serait-il vrai que la vie dût son apparition à la génération spontanée et à la transformation lente et graduelle des êtres, ils n'expliquent rien, dès lors qu'ils ne peuvent expliquer l'origine de la matière.

« La création, dit un des coryphées du matérialisme athée, M. Draper, repose sur un acte arbitraire [ou un caprice] de Dieu; l'évolution, sur la domination universelle de la loi. » Il est faux que la création soit un acte arbitraire, elle est un acte libre; mais serait-elle un acte arbitraire, elle serait compréhensible, parce qu'un être, même agissant par caprice, est une cause. Au contraire, une loi qui existe sans législateur et qui a la vertu de produire des effets sans cause est verbum sine re, un non-sens.


Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande seulement. Bien à vous.


A suivre : 282. — Exposé et réfutation du système de la génération spontanée.

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Message  Louis Sam 25 Nov 2017, 7:28 am

§ II. — DU SYSTÈME DE LA GÉNÉRATION SPONTANÉE.

282. —  Exposé et réfutation du système de la génération spontanée. (pp.463-464)


1° On entend par système de la génération spontanée le système qui admet la production d'un être nouveau sans intervention de parents (1). Il a été imaginé depuis une haute antiquité pour expliquer l'apparition d'êtres dont l'origine était inconnue. Aristote l'acceptait pour les mollusques, les chenilles, etc. (2). Au XVIIe siècle, on croyait encore que la chair corrompue du taureau produisait des abeilles, et celle du cheval des guêpes, etc. Les progrès des sciences naturelles ont montré que toutes ces croyances n'étaient que des fables. L'hétérogénie a été chassée successivement de toutes les branches du règne animal. Ceux qui la soutiennent encore ne la proposent plus que pour expliquer l'origine des infusoires, c'est-à-dire d'animaux microscopiques qui apparaissent dans tous les liquides, dans certaines moisissures, etc. D'après MM. Pouchet, Joly et autres, les infusoires sont le produit d'ovules spontanés.

2° M. Pasteur a réfuté leurs assertions par l'expérience. Il attribue la production des infusoires, non à des œufs spontanés, mais à des œufs ou des germes très ténus et répandus dans l'air, sur la terre et dans les eaux. Si, au moyen d'une forte élévation de température, on détruit ces germes, les infusoires ne se produisent point, preuve que les animalcules ne sont pas spontanément engendrés dans les liqueurs putrescibles, mais qu'ils y sont apportés d'ailleurs et qu'ils y trouvent seulement un milieu favorable pour leur éclosion.— Les expériences postérieures d'un célèbre matérialiste anglais, M. Tyndall, ont pleinement confirmé celles de M. Pasteur.

3° La croyance à la génération spontanée, dans le sens restreint que nous avons exposé, n'est pas en contradiction nécessaire avec la Genèse, parce qu'elle n'implique pas la négation de la création en général. Mais elle est contraire à la révélation, quand on l'applique, comme le font les athées et la plupart des matérialistes contemporains, aux premiers êtres qui ont paru dans le monde, et qu'on prétend rendre compte de l'origine de l'univers par ce mot, qui, dans leur bouche surtout, ne signifie rien (1). Ce système est la négation du principe même de causalité, puisqu'il admet des effets sans cause, et il est, de plus, contraire à tous les résultats les plus certains de la science, qui établissent que rien ne commence que par une intervention extérieure ou par le développement de principes qui existaient préalablement d'une manière quelconque.

A suivre : 283. — Exposé  du darwinisme.

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Message  Louis Dim 26 Nov 2017, 6:37 am

§ III. — DU DARWINISME.

283. — Exposé  du darwinisme. (pp.464-467)


1° Le darwinisme, ainsi appelé du nom de son auteur, Charles Darwin (1809-1882), porte aussi le nom de théorie de l'évolution ou de transformisme, comme nous l'avons dit, parce qu'il prétend expliquer l'origine de tous les êtres par des évolutions ou transformations successives (1)
.
2° Le système de Darwin peut se réduire à cinq points principaux : — 1° Chaque individu est changeant et se modifie sans cesse; il n'existe pas deux individus parfaitement semblables = variabilité des individus . — 2° Les caractères particuliers qui sont propres aux parents peuvent être transmis à leur postérité = hérédité . — 3° La vie de l'individu dépend du milieu dans lequel il est placé : elle dure, si le milieu lui est favorable; elle ne dure pas ou s'amoindrit, si les circonstances extérieures lui sont nuisibles ou peu propices. Dans la nature, les faits se passent comme dans l'humanité : elle exerce une sorte de sélection naturelle, elle conserve les individus qui sont doués des propriétés convenables, elle laisse périr les autres; les individus eux-mêmes sont en guerre, pour ainsi dire, les uns contre les autres, et la concurrence vitale ou lutte pour l'existence (struggle for life) est une condition de l'existence même (2). — 4° Entre les parties diverses de l'organisme animal, il existe une corrélation, c'est-à-dire une dépendance telle que le changement d'une partie amène à sa suite le changement de l'autre. — 5° Enfin l'organisme se modifie aussi de manière à s'adapter au milieu dans lequel il est placé.

3° Les principes qui précèdent sont vrais dans un sens relatif, mais non dans un sens absolu. Il est incontestable que des variétés accidentelles dans les individus se transmettent par l'hérédité; il l'est de même qu'il existe une sorte de lutte pour l'existence, et qu'il y a, jusqu'à un certain point, une corrélation de croissance entre les parties diverses de l'organisme. On peut admettre enfin, dans certains cas, une sorte d'adaptation au milieu.

4° Mais ce qui est vrai dans un sens relatif ne l'est plus dans un sens absolu, en ce qui concerne la variabilité (1), la sélection naturelle, la lutte pour l'existence, la corrélation des organes et surtout l'adaptation au milieu. L'action de tous ces principes modificateurs est limitée ; elle ne franchit pas les bornes de l'espèce. L'erreur de Darwin consiste à ne pas tenir compte de ces bornes, au moins quant aux conséquences qu'il tire. Il confond les races et les variétés avec les espèces.

On entend par espèce une collection d'individus qui ont un certain nombre de qualités communes et essentielles, indéfiniment transmissibles par génération ; on entend par variété un groupe d'individus qui ne se distinguent que par des qualités accidentelles, lesquelles peuvent disparaître. Pour les darwinistes, il n'y a point de propriétés essentielles, il n'y a que des propriétés accidentelles. Ces propriétés accidentelles doivent leur première origine à la tendance des individus à la variabilité. Elles sont devenues durables dans les races par la sélection naturelle, faite par la nature elle-même, ou par la sélection artificielle, faite par les éleveurs, comme dans la formation des races de pigeons, qui s'élèvent aujourd'hui à 150. L'hérédité fixe dans la progéniture les qualités accidentelles des parents. Partant de là, Darwin admet seulement quatre ou cinq types primitifs d'animaux et quatre ou cinq types primitifs de végétaux, d'où dérivent tous les végétaux et tous les animaux par des transformations successives et une gradation ascendante qui va de l'imparfait au plus parfait, et jusqu'à l'homme.

Certains disciples de Darwin, poussant son système jusqu’au bout, n'admettent primitivement qu'une sorte d'atome, produit par la génération spontanée, et appelé monère par Haeckel. De cette monère sont venus tous les êtres sans exception, l'homme compris, en passant par le singe.


Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande seulement. Bien à vous.



A suivre : 283 bis. — Réfutation du darwinisme.

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Message  Louis Lun 27 Nov 2017, 7:07 am

283 bis. — Réfutation du darwinisme. (pp.467-468)

Théoriquement parlant, et en raisonnant sur les possibilités, non sur les faits, il est certain (si l'on met de côté la génération spontanée du premier être, laquelle est impossible), que Dieu aurait pu créer le monde d'après le système transformiste, c'est-à-dire créer un seul être capable de se développer graduellement et de produire les organismes divers de tous les êtres actuellement existants.

1° Mais là n'est pas la question. Il ne s'agit pas de savoir ce qui aurait pu être, mais ce qui est en réalité. Or, le fait est en contradiction avec la doctrine darwinienne. Elle ne peut alléguer aucune preuve directe de la transformation des espèces; elle est obligée de reconnaître qu'il existe beaucoup de lacunes entre les différents genres et que le passage de l'un à l'autre, par degrés insensibles, passage que réclame le système, n'est pas démontré : elle affirme donc comme réel ce qui est seulement possible, quoique la possibilité n'entraîne pas l'existence : a posse ad actum non valet consecutio.

2° Non seulement le darwinisme affirme au delà de ce qu'il peut prouver, mais il est en contradiction flagrante avec les faits les plus avérés. Il affirme la variabilité des types spécifiques; or, l'histoire et la géologie en établissent, au contraire, la stabilité.

— 1°  L'histoire.a) On a retrouvé dans les ruines d'Herculanum et de Pompéi, ensevelies il y a dix-huit cents ans sous les laves du Vésuve, une collection de coquilles dans la maison d'un peintre, et, dans la boutique d'un fruitier, des vases pleins de châtaignes, d'olives et de noix en parfait état de conservation. Ces coquilles et ces fruits, conservés aujourd'hui au Musée de Naples, ne diffèrent en rien des coquilles et des fruits d'aujourd'hui (1).

b) Aristote a décrit, il y a plus de deux mille ans, un grand nombre de plantes et d'animaux. Ses descriptions conviennent encore parfaitement aux espèces actuelles et montrent que, dans cet intervalle de temps, ces espèces n'ont subi ni variation ni changement.

c) Dans le cours de ce siècle, on a découvert, dans les tombeaux de l'antique Égypte, des graines de plantes diverses et plusieurs espèces d'animaux momifiés remontant beaucoup plus haut que l'époque d'Aristote, jusqu'à la quatrième dynastie (2). Ces graines, ces animaux sont en tout semblables à ceux de nos jours.

— 2° La géologie nous permet d'aller bien plus loin dans le passé…

Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande seulement. Bien à vous.

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Message  Louis Mar 28 Nov 2017, 7:58 am

283 bis. — Réfutation du darwinisme. SUITE (pp.468-469)

—2° La géologie nous permet d'aller bien plus loin dans le passé, fort au delà des limites où peut atteindre l'histoire, et son témoignage est le même.

a) Darwin a été obligé d'avouer que le squelette des animaux n'a point changé depuis la période glaciaire (3).  

—- b) D'après Agassiz, l'extrémité méridionale de la Floride a été formée par l'accumulation des polypiers des mers tropicales, et, si ses calculs sont exacts, ce travail n'a pas exigé moins de deux cent mille ans. Or, si l'on compare les zoophytes qui ont formé les bancs les plus récents de ces récifs avec ceux qui ont formé les premières assises de ces vastes masses, on ne peut constater entre eux aucune différence (4).

c) La comparaison de la flore glaciaire avec celle des temps actuels conduit aux mêmes résultats. « On a découvert, près de Hohenhausen, dans le canton de Zurich, au sein de marais tourbeux, toute une population végétale des anciens âges. Ces débris sont encaissés dans des lignites dont la formation a dû avoir lieu, au dire de certains géologues, entre deux périodes glaciaires. L'if, le pin silvestre, le mélèze, le bouleau, le chêne, l'érable, le noisetier même, avec ses deux variétés, ont été reconnus dans ces formes végétales d'un âge géologique certainement antérieur au nôtre; on les a comparées avec les formes végétales de la même espèce qui croissent encore aujourd'hui, et l'on n'a point trouvé de différence (1). »

— En un mot, l'histoire et les sciences naturelles constatent la stabilité et la permanence (2) des espèces; les darwinistes ne peuvent citer un seul exemple historique du passage graduel d'une espèce à une autre : leur système est donc en contradiction avec les faits. La nature n'est pas transformiste, et « Moïse a dit vrai quand il a raconté que Dieu avait créé les plantes et les animaux selon leur espèce (3). »

3° Quelques transformistes expliquent l'origine des espèces…
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Message  Louis Mer 29 Nov 2017, 7:25 am

283 bis. — Réfutation du darwinisme. SUITE (pp.469-471)

3° Quelques transformistes expliquent l'origine des espèces, non par des variations lentes et graduelles, mais par des variations subites, accidentelles ou fortuites. Cette seconde explication est aussi inacceptable que la première. L'existence réelle de l'espèce est certaine : l'espèce consiste essentiellement dans deux notions, celle de la ressemblance et celle de la filiation (1). On peut la définir, comme nous l'avons vu plus haut, un ensemble d'individus, possédant des caractères communs, qu'ils transmettent par voie de reproduction à d'autres individus, capables de conserver ces caractères fondamentaux, tout en étant susceptibles de variations secondaires. Or, l'espèce ne se modifie pas plus accidentellement que graduellement; ni l'intervention de l'homme ni l'intervention de la nature ne nous ont jamais fourni un exemple d'une pareille transformation.

« L'action de l'homme, variée, continue, profonde, s'arrête aux appareils de la vie extérieure ; elle n'a jamais transformé les types, elle n'en a jamais effacé les traits distinctifs... Les lois de la constitution des races, de l'hérédité, de la procréation, concourent à établir l'unité, la solidarité spécifique... La durée [des races] est conditionnelle et souvent éphémère, le retour au type des ancêtres d'autant plus facile qu'elles sont plus récentes... Mais la plus haute expression de l'unité de l'espèce est la génération qui marque et mesure l'intervalle entre les types distincts. On ne voit point les espèces se mêler, se croiser indistinctement entre elles; on ne connaît point de suites intermédiaires indéfiniment, régulièrement fécondes; autant les espèces sont séparées et les types intermédiaires irréalisables, autant sont productives et faciles les unions entre individus distincts du même groupe spécifique (2). »

Concluons. Le darwinisme est contraire aux faits les mieux constatés; c'est une hypothèse non démontrée, en le prenant dans un sens restreint, c'est-à-dire en tant qu'il ne s'occupe pas de l'origine des êtres; c'est une erreur condamnée tout à la fois par la philosophie, la théologie et l'histoire naturelle, en le considérant tel qu'il est accepté par les athées qui admettent l'éternité de la matière et qui prétendent expliquer par ce système l'origine de tous les êtres.

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