Introduction au Nouveau Testament

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Message  Louis Ven 03 Nov 2017, 6:43 am

PREMIÈRE ÉPÎTRE DE S. PIERRE

Quel est le but de cette lettre ?

Le but de cette Épître est d'affermir les chrétiens dans la foi et dans la vertu, de les soutenir contre les épreuves, de les préparer à la persécution et de les animer à se rendre dignes du ciel par une vie parfaite. Le Sauveur avait recommandé particulièrement ce soin à son Vicaire.

Dans ce dessein, S. Pierre leur atteste la vérité de la doctrine qui leur a été prêchée. II exalte la grandeur du chrétien et la sublimité de sa vocation en ce monde et en l'autre; puis il anime à la perfection les fidèles et les pasteurs. En même temps qu'il signale les obligations des divers états, il exhorte au courage et à la constance ; il rappelle la passion du Sauveur, et il assure que s'associer généreusement à ses souffrances, c'est mériter d'avoir part à sa gloire.

La doctrine de cette Épître…

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Message  Louis Sam 04 Nov 2017, 6:42 am

PREMIÈRE ÉPITRE DE S. PIERRE

Quels sont les caractères de cette Épître ?

La doctrine de cette Épître est simple et pratique, mais non moins énergique et surnaturelle. Comme S. Paul, S. Pierre fait reposer toute sa morale sur la dignité du chrétien, sur l'union que cette qualité lui donne avec Jésus-Christ, sur les souffrances que le Sauveur a endurées pour le racheter. C'est pour nous tirer de l'esclavage et de la mort qu'il a répandu son sang. Ceux dont il a brisé les fers doivent être, au milieu du monde, comme un peuple à part, comme une nation sainte, comme la famille des enfants de Dieu.

Quant à la forme, on peut remarquer dans cette Épître, comme dans tous les discours de S. Pierre, un style ferme et digne, de la concision, de l'élévation, un ton d'autorité doux et paternel qui répond à la position de l'auteur, une humilité profonde, un zèle sincère et une émotion qui se font sentir chaque fois que sa pensée se reporte vers son Maître, qu'il rappelle sa passion ou la gloire du ciel, prix de ses souffrances. Cet écrit se distingue encore par un grand nombre d'allusions à l'Ancien Testament, et par de fréquents hébraïsmes. (L. BACUEZ).

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Message  Louis Dim 05 Nov 2017, 5:07 am

DEUXIÈME ÉPÎTRE DE S. PIERRE

Cette Épître est-elle vraiment de S. Pierre, comme la première ?

Il n'est pas permis de mettre en doute l'authenticité de cette Epître, ni d'en placer la date après la mort de S. Pierre, puisqu'elle-même désigne cet Apôtre comme son auteur, et qu'elle est reconnue par toute l'Eglise comme inspirée. Cependant elle ne s'est pas propagée aussi vite que la première ; et l'on voit qu'au deuxième et au troisième siècle, elle était l'objet de certaines hésitations. Dans plusieurs églises, on doutait qu'elle fût du Prince des Apôtres, non qu'on ne le jugeât pas digne de lui, mais parce qu'elle semblait avoir un style différent de celui de la précédente et qu'on y trouvait renfermée une partie de celle de S. Jude. Aussi est-elle du nombre des livres deutérocanoniques, comme l’Épître de S. Jacques. Ces doutes n'ont pourtant pas empêché qu'elle n'ait été reçue généralement en Occident comme en Orient, dès le milieu du quatrième siècle.

Si elle diffère de la précédente à quelques points de vue, si elle a un style plus énergique et plus vif, elle s'en rapproche aussi sous certains rapports, par ses citations de l'Ancien Testament, par ses allusions fréquentes aux mystères de Notre Seigneur, par des expressions singulières et pittoresques, par plusieurs de ses pensées, par la construction de ses périodes et par la manière dont sont énoncées ses maximes.

D'ailleurs, quelque différence qu'il y ait sous ce rapport entre l'une et l'autre, on s'en étonnera peu, si l'on tient compte de ce que rapporte la tradition, que S. Pierre s'est servi de divers secrétaires pour rendre ses pensées. Des auteurs du second siècle ont nommé S. Marc et Glaucias comme lui ayant servi d'interprètes. Peut-être Sylvanus a-t-il été son secrétaire comme son messager pour sa première Epître.

Comme les hérétiques qu'il combattait dans sa première Épître…

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Message  Louis Lun 06 Nov 2017, 6:32 am

DEUXIÈME ÉPÎTRE DE S. PIERRE

Quelle a été l’occasions et le but de cette seconde Lettre ?

Comme les hérétiques qu'il combattait dans sa première Épître continuaient à nier la nécessité des bonnes œuvres, S. Pierre, averti par Notre Seigneur de la proximité de sa mort, crut qu'une seconde Lettre, laissée comme son testament aux fidèles dont il avait la confiance, serait le moyen le plus efficace pour les détourner de l'erreur et les maintenir dans la bonne voie. Telle est l'idée qui a inspiré ce dernier écrit. Le prince des Apôtres ne se contente pas de condamner l'erreur et de la flétrir : il démasque les séducteurs; il dénonce à l'avance ceux qui se préparent à désoler l'Eglise ; il réfute leurs erreurs et en signale les funestes effets.

On remarque une certaine gradation dans l'exposé de ses idées.

— Au premier chapitre, il inculque les grands principes qui obligent les chrétiens à la pratique des vertus, et il fait sentir la certitude de la doctrine des Apôtres.  Elle ne repose pas sur des imaginations ou des théories savantes, comme celles des gnostiques, mais sur des faits, c'est-à-dire, sur des miracles dont ils ont été témoins et sur des prophéties dont l'accomplissement est manifeste.

— Dans le second, il dévoile et flétrit les maximes et les mœurs des hérétiques et surtout des hérésiarques.

— Dans le troisième, il réfute les raisons par lesquelles ils cherchaient à ébranler la foi des chrétiens; et parce qu'ils abusaient de certains passages de S. Paul pour autoriser leurs erreurs, il invoque lui-même le témoignage de l'Apôtre, caractérise ses Épîtres et en fait sentir la divine autorité. (L. BACUEZ.)

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Message  Louis Mar 07 Nov 2017, 7:35 am

PREMIÈRE ÉPÎTRE DE S. JEAN

L’authenticité de cette Épître est-elle bien certaine ?

L'authenticité de cette Épître n'a jamais été contestée, et elle ne pourrait l'être sérieusement. D'ailleurs, il suffit de la lire pour être convaincu que S. Jean en est l'auteur.

S'il ne se désigne pas par son nom ou par ses prérogatives, il ne s'en révèle pas moins de la manière la plus manifeste.

Il affirme qu'il a été témoin de tout ce que le Verbe de vie a fait lorsqu'il était sur la terre.

Il parle comme étant bien connu de ceux à qui il s'adresse.

Il s'exprime en docteur, en maître, en père.

Aux erreurs qu'il combat, on peut voir l'époque où il a écrit : ce ne peut être que la fin du premier siècle.

Les vérités qu'il enseigne et la manière dont il les énonce font reconnaître l'auteur du quatrième Évangile.

Le fond des idées est le même dans les deux écrits et ne diffère pas de celui de l'Apocalypse. De part et d'autre, ce sont les mêmes dogmes : la divinité du Sauveur, l'universalité de la rédemption, la réalité de la vie future. C'est le même accent, la même conviction, la même candeur, la même tendresse, le même zèle à confesser la foi et à la communiquer. C'est aussi le même style : même simplicité dans les constructions, mêmes expressions favorites, mêmes parallélismes, mêmes répétitions, mêmes maximes et mêmes images. Enfin, c'est un langage que S. Jean seul a parlé, langage de la spiritualité la plus sublime et de la bonté la plus paternelle, tout de lumière de pureté et d'amour.

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Message  Louis Mer 08 Nov 2017, 6:25 am

PREMIÈRE ÉPÎTRE DE S. JEAN

Quelle a été l’occasion de cette Épître et à qui était-elle destinée ?

On admet assez communément que cette Épître a été écrite à l'occasion du quatrième Evangile, pour en annoncer la publication et en indiquer le but. Ce fait n'est garanti par aucun témoignage bien exprès; mais l' Épître répond bien à ce dessein ; elle est comme le sommaire de cet Evangile et elle pourrait en être la préface.

D'anciens Pères ont supposé que S. Jean s'adressait à des Juifs convertis résidant chez les Parthes. Mais la Lettre ne fournit aucune base à ce sentiment. On n'y trouve rien qui en restreigne la destination : elle ne contient aucune salutation, ni au commencement ni à la fin, de sorte qu'elle semble plutôt avoir été destinée, comme l'Evangile même, à l'Eglise entière. On peut présumer seulement que l'une et l'autre auront été publiés, d'abord à Ephèse où devait être l'Apôtre, puis dans l'Asie-Mineure où dogmatisaient les hérétiques qu'il combat.

On connaît les circonstances qui l'ont déterminé à prendre la plume, si longtemps après les Synoptiques et les autres écrivains sacrés. Dès l'origine de l'Eglise, un grand nombre de judaïsants, à demi convertis, s'éprirent du désir de se faire fondateurs de religions, ou plutôt réformateurs et chefs de sectes. Chacun se composa à son gré un système où il mélangea à divers degrés les dogmes du christianisme, les traditions juives et les idées philosophiques de l'Orient. De là un commencement de gnose, assez indécis d'abord, qui se diversifia suivant les lieux et les personnes, mais dont la tendance générale était de rabaisser la dignité du Sauveur et de reporter sur les spéculations philosophiques l'importance que la religion chrétienne attachait à la pratique de la vertu. Cérinthe (80-100) ne voulut voir en Jésus-Christ qu'une union morale et passagère du Christ ou du Dieu suprême avec une personne humaine. D'autres ne reconnurent même pas la réalité de cette courte union. Selon eux, la chair ayant pour auteur le principe du mal et étant mauvaise de sa nature, le Verbe n'avait pu s'unir à elle : il n'avait pris qu'une forme humaine pour nous donner des instructions et des exemples. Il n'existait donc pas d'Homme-Dieu. Quant à la rédemption, elle n'avait pas eu lieu non plus. Il est vrai qu'elle perdait sa raison d'être, l'homme n'ayant pas besoin d'être racheté, mais seulement d'être instruit; car c'était une maxime admise par tous ces novateurs, que pour plaire à Dieu, il suffisait de le connaître et d'avoir l'intelligence de ses mystères. A leurs yeux, la science et la sainteté étaient une même chose. La vertu ne contribuait en rien à la perfection, et le péché n'y mettait aucun obstacle.

S. Paul, passant près d'Ephèse en l'an 58, avait annoncé l'apparition prochaine de ces hérésies, et, un peu plus tard, écrivant à Timothée, évêque de cette ville, il lui inculquait l'obligation où il était de les combattre. Mais ce fut surtout l'œuvre de S. Jean qui vint lui-même s'établir à Ephèse après la mort de la sainte Vierge. II s'en acquitta, en affirmant, avec toute l'énergie et la netteté possibles, dans cette Épître comme dans son Evangile, les dogmes les plus essentiels du christianisme, la nature humaine du Sauveur, sa divinité et surtout l'union personnelle de son humanité et de sa divinité. Aussi se trouve-t-il avoir réfuté par avance les hérésies plus dangereuses et plus puissantes qui allaient bientôt déchirer l'Eglise, et altérer, chacune à sa manière, le mystère de l'Incarnation : l'arianisme, le nestorianisme, l'eutychianisme, etc.

Nul écrit ne se prête moins à une analyse proprement dite. On voit bien néanmoins le but de l'auteur : il est à la fois dogmatique et moral. En même temps qu'il affermit les fidèles dans la croyance à la divinité du Sauveur, à la réalité de son sacrifice et à l'universalité de la Rédemption, S. Jean s'efforce de les convaincre de la nécessité de pratiquer la vertu et surtout de l'importance de la charité. Ainsi les exhortations se mêlent à la polémique et aux enseignements doctrinaux. Jésus-Christ est montré tour à tour comme vrai Dieu, comme vrai homme, comme médiateur, comme victime, comme source de toute grâce et de tout pardon. Le péché est présenté comme incompatible avec la grâce sanctifiante, et les bonnes œuvres comme indispensables pour le salut. De l'ensemble de l'Épître résulte cette conclusion : Que la vocation du chrétien est de participer à la vie de Dieu, en s'attachant à Notre Seigneur par la foi et en s'appropriant ses mérites par une vie pure et sainte. (L. BACUEZ.)

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Message  Louis Jeu 09 Nov 2017, 6:10 am

IIe et IIIe ÉPÎTRES DE S. JEAN

Ces deux Épîtres sont-elles authentiques ?

On a hésité, en certaines Eglises, à insérer ces Épîtres dans le Nouveau Testament, sans doute à cause de leur peu d'importance et de notoriété. Cependant, elles ont été citées de bonne heure comme de S. Jean par le canon de Muratori, S. Irénée, Clément d'Alexandrie, Tertullien, Origène ; et dès le quatrième siècle, on les voit généralement inscrites, comme la précédente, dans la liste des Livres saints. On convient, du reste, qu'elles ont tous les signes d'authenticité et de fraternité désirables, et que jamais personne n'a eu intérêt à les supposer. C'est le même style et la même doctrine.

Ni l'une ni l'autre Épître ne contient le nom de S. Jean; cependant il est impossible d'en méconnaître l'auteur. C'est bien là le vieillard d'Ephèse, bon et doux, mais tout brûlant de zèle pour la foi et ne séparant jamais, dans son esprit et dans son langage, la vérité de la charité. Le titre de senior qu'il s'attribue indique l'époque à laquelle ces Lettres furent écrites; car ce titre semble moins désigner le sacerdoce et l'autorité de S. Jean révérés par toute l'Asie, que son âge avancé, qui reportait sur lui, comme sur le dernier survivant du collège apostolique, tout le respect et toute l'affection dont les Apôtres étaient l'objet. Il vécut jusqu'à la fin du premier siècle.

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Message  Louis Ven 10 Nov 2017, 7:21 am

IIe et IIIe ÉPITRES DE S. JEAN

Quel est l’objet de ces Épîtres?

Dans la première Epître, S. Jean félicite Electe des vertus de ses enfants; puis il lui donne pour elle et pour sa famille divers avis relatifs aux hérétiques et à leurs doctrines antichrétiennes; il les exhorte à persévérer dans la pureté de la foi, la ferveur de la charité et le zèle des bonnes œuvres. Dans la seconde, il témoigne à Gaïus la joie qu'il éprouve du bien qu'il entend dire de lui. Il lui recommande les ouvriers apostoliques et le met en garde contre le mauvais esprit de Diotréphès, évêque ambitieux et indocile. La sévérité avec laquelle il censure les défauts de cet évêque est remarquable dans l'Apôtre de la charité, aussi bien que son énergie à condamner les hérétiques et le soin qu'il prend d'interdire leur société aux fidèles ; mais elle répond à l'idée que l'Evangile et l'Apocalypse nous donnent de S. Jean, et elle rappelle qu'il accompagnait S. Pierre quand celui-ci anathématisa Simon de Samarie. Gaïus devait être un chrétien riche et zélé, et Electe une mère de famille veuve et d'un rang distingué.

Comme Electe signifie élue et que S. Jean parle encore d'une autre Electe, sœur de la première, on s'est demandé si ce n'était pas un nom mystique donné à une Eglise, à celle d'Ephèse, par exemple, ou à celle de Rome, appelée collecta par S. Pierre. Les versets 4-7 de la IIe Épître se prêteraient à cette interprétation ; aussi de graves commentateurs ont pris electa pour un qualificatif, et Domina, équivalent du mot syriaque Martha, pour le nom de la personne à qui écrit. S. Jean. (L. BACUEZ.)

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Message  Louis Sam 11 Nov 2017, 6:09 am

ÉPÎTRE DE SAINT JUDE

Quel est l’auteur de cette dernière Épître ?

L'auteur de cette Épître est l'Apôtre S. Jude, qu'on appelait aussi Thaddée ou Lebbé. Il se dit lui-même frère de Jacques, ce qu'il faut entendre de S. Jacques le Mineur, l'autre  apôtre du même nom, frère de S. Jean, ayant subi le martyre depuis longtemps et étant alors beaucoup moins connu. S. Jude prend ce titre, plutôt que celui d'apôtre, soit parce qu'un autre apôtre ayant porté son nom, la qualité d'apôtre ne le désignerait pas d'une manière aussi précise, soit parce que sa parenté avec l'évêque de Jérusalem est de nature à le rendre plus cher aux Juifs convertis auxquels il paraît s'adresser. Cette Lettre a toujours fait partie de la version italique. Elle est mentionnée dans le canon de Muratori, comme dans ceux des Conciles de Laodicée (363) et d'Hippone (393). On la trouve citée dès les premiers temps par Tertullien (200), Clément d'Alexandrie (165-200), Origène (186-255), S. Pamphile, etc., et l'on ne la voit rejetée positivement nulle part. Néanmoins, ce qu'elle dit de la lutte de S. Michel contre Satan, 9, et de la prophétie d'Enoch, 14, excitait quelque défiance, de sorte qu'elle a été placée par Eusèbe parmi les antilégomènes, et qu'on la compte aujourd'hui au nombre des deutérocanoniques.

Le but de S. Jude, comme celui de S. Pierre, dans sa seconde Épître, est de prémunir les  fidèles contre les séductions des docteurs gnostiques. Il part de ce principe, que la foi a été livrée aux saints une fois pour toutes, 3, et que c'est pour s'en être écarté, 4-7, et pour avoir abandonné la société qui en fait profession, que les sectaires sont tombés dans des abîmes d'erreur, d'impiété et d'immoralité. En conséquence, il exhorte les fidèles à se souvenir des vérités qui leur ont été annoncées au commencement par les Apôtres, à s'édifier eux-mêmes sur le fondement de leur très sainte foi, à persévérer dans l'espérance et la charité, et à sauver tous ceux qu'ils pourront soustraire au feu de la vengeance divine, 19-23.

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Message  Louis Dim 12 Nov 2017, 7:20 am

ÉPÎTRE DE SAINT JUDE

Comment s’explique la ressemblance de l’Épître de S. Jude avec la seconde de S. Pierre ?

Les coïncidences de l'Épître de S. Jude avec la seconde de S. Pierre ne peuvent s'expliquer que par une imitation volontaire de la part de l'un ou de l'autre Apôtre. Un certain nombre de commentateurs attribuent cette imitation à S. Pierre, en alléguant pour raison que, dans sa première Lettre, il a reproduit pareillement plusieurs pensées de S. Paul. Néanmoins, la supposition contraire parait plus vraisemblable.

En effet :

— 1° Il n'y a pas de parité entre les allusions que S. Pierre a pu faire dans sa première Épître à certains passages de saint Paul et un emprunt si littéral et si étendu, qui comprendrait la plus grande partie de l'Epître de S. Jude.

— 2° S. Pierre n'avait pas d'intérêt à s'approprier la Lettre de S. Jude. S. Jude, au contraire, trouvait un avantage à citer S. Pierre : il ajoutait à sa considération et à son autorité personnelles celle du Prince des Apôtres et du chef de l'Eglise.

— 3° L'Épître de S. Pierre paraît avoir été écrite la première. Elle parle au futur;  elle prédit les hérésies qui vont bientôt paraître, II, 1-3 : celle de S. Jude parle au passé, elle donne les faits qu'elle décrit pour l'accomplissement des prophéties faites par les Apôtres. Par suite, S. Jude combat les sectaires avec plus de force et les caractérise d'une manière plus précise.

— 4° Le style de S. Jude est meilleur, plus soigné, plus soutenu. On y voit moins de répétitions.

— 5° S. Jude paraît commenter et expliquer S. Pierre. Au verset 10, il développe et éclaircit ce que S. Pierre avait laissé dans l'ombre, et au verset 9, sa citation du livre de l'Assomption de Moïse semble avoir pour but de confirmer un fait qu'a avancé S. Pierre. L' Épître de S. Jude nous semblerait donc postérieure et d'une date assez rapprochée de la ruine de Jérusalem.

Quoi qu'il en soit, du reste, la ressemblance si visible qui existe entre ces deux Épîtres est une preuve de leur authenticité. On ne se fait pas faussaire pour le plaisir de transcrire, et l'on n'a pas d'intérêt à s'approprier ce qui est sans autorité. (L. BACUEZ.)

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Message  Louis Lun 13 Nov 2017, 7:28 am

APOCALYPSE DE SAINT JEAN

Est-il bien certain que l’auteur de ce livre est l’Apôtre S. Jean ?

L'auteur de ce livre est l'Apôtre S. Jean. Le fait est incontestable et même reconnu pour tel par les rationalistes les plus outrés ; il a en sa faveur toutes sortes de preuves d'autorité et de critique.

S. Jean a écrit l'Apocalypse durant son exil à Patmos ou immédiatement après. Or…

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Message  Louis Mar 14 Nov 2017, 5:55 am

APOCALYPSE DE SAINT JEAN

A quelle époque de sa vie S. Jean a-t-il écrit l’Apocalypse ?

S. Jean a écrit l'Apocalypse durant son exil à Patmos ou immédiatement après. Or, il fut relégué dans cette île sur la fin du règne de Domitien, la quatorzième année, dit S. Jérôme, en 95.

1° Tel est en effet le témoignage exprès des Pères les plus anciens et les plus graves, notamment celui de S. Irénée, si bien instruit par S. Polycarpe de ce qui concernait S. Jean.

2º Le règne de Domitien est bien l'époque que semble indiquer l'Apocalypse elle-même. On ne peut pas placer plus tard la composition de ce livre : l'état des Eglises, encore organisées de la manière la plus simple, et ce qui est dit des Juifs et des judaïsants indique sûrement le siècle des Apôtres. Cependant on n'était plus aux temps des prédications de S. Paul. Les Eglises d'Asie, fondées par S. Pierre et par lui, s'étaient relâchées de leur première ferveur. Elles devaient donc être établies depuis un certain temps, depuis quinze ans au moins. Le martyre d'Antipas, « le martyr fidèle, » indique une époque de persécution, non seulement à Rome, mais dans les provinces, dans l'Asie Mineure en particulier; or, il ne paraît pas qu'il y ait eu des persécutions semblables avant le règne de Domitien. Cet empereur, appelé par Tertullien comme par Juvénal un second Néron, qui fit mourir en haine de la foi Flavius Clément, son parent, dont il avait adopté les enfants, fit aussi rechercher en Palestine, pour les mettre à mort, tous ceux qui appartenaient à la famille de David; et comme les petits-fils de S. Jude, marié avant son apostolat, furent dénoncés à ce titre, selon Hégésippe, on les conduisit à Rome pour y subir leur jugement; « mais le tyran les épargna, parce que ses interrogatoires et leurs mains calleuses lui prouvèrent que ce n'étaient que de pauvres cultivateurs dont la fortune n'excédait pas neuf mille deniers. » Il est à croire que S. Jean y aura été transporté à la même époque. C'est d'ailleurs sous Domitien qu'on commença d'infliger aux prêtres et aux fidèles la peine de la déportation. Nerva, qui lui succéda l'an 96, révoqua ses édits et rappela les exilés.

On exagère beaucoup les obscurités de l'Apocalypse...

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Message  Louis Mer 15 Nov 2017, 6:15 am

APOCALYPSE DE SAINT JEAN

N’est-ce pas une témérité de chercher à entendre un livre sur lequel on est si peu d’accord et que plusieurs regardent comme inintelligible ?

On exagère beaucoup les obscurités de l'Apocalypse. Les difficultés qui lui sont propres ne se trouvent que dans les prédictions : or, ce livre contient bien autre chose que des prédictions. Le prologue, les avis aux Eglises et à leurs pasteurs, les descriptions du ciel, des anges, des martyrs, etc., n'ont pas l'avenir pour objet, et sont aussi clairs que frappants. « Les avertissements moraux et les sentiments de piété, d'adoration, d'actions de grâces envers Dieu et envers Jésus-Christ sont admirables dans ce livre, » dit Bossuet.

— Et même dans la partie prophétique, il s'en faut bien que tout soit obscur, ou que l'obscurité soit si grande.  II est vrai qu'à l'origine il n'était pas facile d'en préciser le sens; mais les événements ont fait le jour, et les interprètes ont expliqué le texte. Nous avons à cet égard sur les chrétiens des premiers siècles le même avantage que ceux-ci avaient sur les Juifs pour les prophéties messianiques. Celles qui nous semblent les plus claires ont passé d'abord pour des énigmes. Aujourd'hui nous admirons la vérité du tableau et la précision des traits. Pour ce qui reste à accomplir, « je le laisse, dit Bossuet, à ceux qui en savent plus que moi : car je tremble en mettant les mains sur l'avenir; » néanmoins, on a une certaine vue des événements prédits et de leurs principaux caractères. Par exemple, on ne saurait dire au juste quels faits précéderont la fin du monde, ce que sera l'Antéchrist quand il viendra, ce que c'est que Gog et Magog, comment aura lieu la résurrection, etc. Mais on comprend très bien que la résurrection et le jugement mettront fin à la durée du monde, qu'il y aura auparavant des épreuves terribles, un grand séducteur et un grand persécuteur: n'est-ce pas assez pour craindre et louer Dieu, pour s'attacher à son service, se confier en sa providence, se détacher de tout et aspirer au ciel? »

Il est certain néanmoins que ce livre a ses difficultés…

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Introduction au Nouveau Testament - Page 4 Empty Re: Introduction au Nouveau Testament

Message  Louis Jeu 16 Nov 2017, 6:50 am

APOCALYPSE DE SAINT JEAN

D’où vient qu’on a cru voir dans l’Apocalypse des choses si bizarres et si diverses ?

Il est certain néanmoins que ce livre a ses difficultés. Ce n'est pas une histoire, comme les Evangiles, ni un traité ou une exhortation, comme les Epîtres: c'est un livre prophétique, rempli de prédictions et de symboles, double source d'obscurité, double écueil pour les esprits peu accoutumés aux figures de la Bible, peu versés dans l'histoire ecclésiastique ou qui portent dans cette étude des préoccupations de système ou de parti.

1º  Les prédictions n'ont jamais la clarté des récits. Souvent elles n'offrent qu'une esquisse, un aperçu, un sommaire des événements à venir. Quand elles seront réalisées, les faits en feront ressortir la signification et écarteront les imaginations erronées. Mais jusque-là, il est naturel qu'elles donnent lieu à des conjectures et qu'elles se prêtent à diverses combinaisons. C'est ce qui est arrivé, avons-nous dit, aux prophéties de l'Ancien Testament.

2º La nature du langage symbolique ajoute à la difficulté pour ceux qui ne sont pas familiarisés avec le style prophétique. Comme S. Jean découvre l'avenir en vision, il le décrit sous forme de tableaux, d'images emblématiques. Sous sa plume, les choses les plus spirituelles prennent un corps; les êtres inanimés eux-mêmes agissent et parlent. Les ministres de Dieu deviennent des anges, des astres, des êtres fantastiques. L'empire est une cité, l'Eglise un temple, les arrêts du Sauveur un glaive. Un nom s'exprime en chiffre. Un chiffre reçoit une valeur indéterminée, purement relative. Mille ans signifient une période très longue. Dix jours indiquent un court espace de temps. Ce langage a son mérite: il est vif, rapide, frappant; mais il a aussi ses défauts. S'il met les objets en relief, c'est en un point seulement, en laissant dans l'ombre les contours. Les esprits aventureux s'y donnent libre carrière; les esprits minutieux, qui veulent qu'on leur précise chaque chose, se plaignent de ne rien saisir. Ceux qui ont peu étudié les prophètes s'étonnent qu'on ne prenne pas à la lettre toutes les figures : la terre qui tremble, les montagnes qui chancellent, les astres qui tombent, les martyrs qui revivent, les statues qui parlent, le démon qu'on enchaîne, etc.

3º Le défaut de connaissance sur l'histoire de l'Eglise, sur les persécutions des premiers siècles, sur l'invasion et les ravages des barbares, sur la décadence de l'empire romain, enfin sur tout ce qui fait l'objet de la plupart des prédictions, est encore une nouvelle cause d'obscurité pour un certain nombre. Ceux-là renvoient communément à la fin du monde les tableaux même les moins voilés de la chute de l'empire et de Rome.

4º Enfin, les préoccupations, l'attache au système ou au parti, l'amour de la nouveauté, ont beaucoup contribué à multiplier les interprétations singulières et extravagantes. L'esprit est aisément la dupe du cœur. Si cette maxime trouve son application dans les sujets même les plus clairs, combien plus doit-elle se vérifier dans l'étude des symboles, dans l'interprétation des termes vagues, insolites, énigmatiques? C'est ce qui explique comment un certain nombre de protestants en sont encore à faire à l'Eglise romaine l'application de ce que S. Jean a écrit sur Rome infidèle et persécutrice.

Les nombres ronds, si fréquemment répétés, dans la partie symbolique de ce livre, participent évidemment de la nature du symbole…

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Message  Louis Ven 17 Nov 2017, 6:44 am

APOCALYPSE DE SAINT JEAN

Les nombres ronds peuvent-ils avoir dans l’Apocalypse une signification différente de celle qu’ils ont dans les autres livres ?

Les nombres ronds, si fréquemment répétés, dans la partie symbolique de ce livre, participent évidemment de la nature du symbole. De là résultent deux conséquences remarquables :

— 1° On ne doit pas leur attribuer une signification trop précise. Comme les symboles sont de simples similitudes qui ne se réalisent jamais qu'approximativement, les nombres qu'ils renferment ne sauraient avoir une valeur bien déterminée et la signification en est toujours plus ou moins vague. Ce serait donc se hasarder de dire qu'il doit y avoir entre les choses dénombrées un rapport identique à celui qui existe entre les nombres. II n'est pas certain, par exemple, que telle durée évaluée à sept ans doive être exactement le double de telle autre durée évaluée à trois ans et demi.

—  2° Le rôle que ces nombres, deux, trois, sept, douze, etc., remplissent dans l'énoncé de certains dogmes, de certaines lois, de certains faits très connus, les suggèrent naturellement à l'esprit lorsqu'il s'agit de dénombrer des choses, des lois, des faits semblables ; et fait par la raison même qu'ils éveillent d'eux-mêmes, la pensée de choses du même genre. De là pour chacun d'eux une signification accessoire, qui les rend propres à entrer dans la composition de tels ou tels symboles.

Ainsi au nombre deux, qui est celui des témoignages requis pour légitimer une sentence judiciaire, s'est attachée l'idée d'accord, de confirmation, de certitude en matière de déposition; c'est pourquoi les Apôtres doivent toujours être deux à prêcher, et il y a deux témoins ou deux martyrs qui rendent témoignage à Jésus-Christ dans la persécution.

Le nombre trois, qui est celui des personnes divines, fait penser à la divinité. Il prend place naturellement dans tout ce qui est consacré à la Trinité ou qui a rapport à elle.

Quatre dont le carré est la figure, donne l'idée de l'étendue limitée ou du monde physique; d'où la division de la terre en quatre parties, les quatre points cardinaux, les quatre vents du ciel, etc.

Joint à trois, ce nombre donne sept; or la religion est ce qui unit les trois personnes divines avec les quatre parties du globe; c'est donc aux objets religieux, considérés comme tels, que ce nombre sept convient particulièrement. De là l'emploi si fréquent de ce nombre dans les énumérations relatives au culte ou aux œuvres de Dieu. Comme sept indique la totalité, sept moins un, ou six, donne l'idée d'un nombre imparfait, comme d'une semaine sans sabbat. Répété trois fois, c'est le nombre de la bête, 666. Trois et demi, moitié de sept, suggère la pensée d'une chose incomplète, tronquée, malheureuse ; douze au contraire donne l'idée d'universalité dans le temps ou dans l'espace.

Ces significations fondées sur l'association des idées semblent impliquer le principe que toutes les œuvres de Dieu se font avec nombre, poids et mesure, suivant des régies uniformes ; mais il ne faut pas trop presser ce principe. En fait de termes et de signification, la grande loi c'est l'usage; et bien qu'ils aient parlé par inspiration, les auteurs sacrés, pour se faire entendre, ont dû prendre le langage de leur temps, avec ses imperfections comme avec ses qualités, et s'en servir de la même manière que d'autres auraient fait dans les mêmes circonstances.

L'Apocalypse a trois parties…

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Message  Louis Sam 18 Nov 2017, 6:51 am

APOCALYPSE DE SAINT JEAN

Comment ce livre se divise-t-il ?

L'Apocalypse a trois parties : — La première, I-III, contient le prologue, avec des avis pour sept Eglises de la province d'Asie. Ces avis ont pour but de fortifier la foi des chrétiens et de ranimer leur ferveur. Notre Seigneur signale aux évêques un double péril : l'hérésie dans le présent et la persécution dans un avenir prochain. — La troisième partie, XX-XXII, offre le tableau des événements qui précéderont immédiatement la résurrection générale, puis l'annonce du triomphe final de Jésus-Christ et des saints, avec une conclusion assez courte qui fait comme le pendant du prologue. — La seconde, celle du milieu, IV-XIX, est, sans comparaison, la plus étendue. C'est là que sont rapportées les visions prophétiques dont S. Jean fut favorisé. Elles ont pour objet les terribles épreuves par lesquelles l'Eglise doit bientôt passer, mais surtout le triomphe du Sauveur sur l'empire idolâtre et les châtiments réservés aux persécuteurs. Ces visions sont mentales et symboliques, du genre de celles que S. Thomas appelle imaginatives, c'est-à-dire qui, sans affecter les sens extérieurs, ne sont pas néanmoins purement intellectuelles. (L. BACUEZ.)

FIN.

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Message  ROBERT. Sam 18 Nov 2017, 10:38 am

.
Merci Louis pour cette belle introduction au Nouveau Testament,

tirée de la Préface de la  Bible Glaire, pp. 2222-2224.
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