Introduction au Nouveau Testament

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Message  Louis Jeu 14 Sep 2017, 7:26 am

LE
SAINT ÉVANGILE DE  JÉSUS-CHRIST
SELON SAINT JEAN

(suite)

Il était Hébreu d'origine. — C'est ce que prouvent :

1° Les idiotismes de son langage. Quoique le dernier évangile ait moins d'hébraïsmes que l'Apocalypse, il en contient pourtant un grand nombre. Citons : Amen, amen , qui revient vingt-cinq fois et qu'on ne trouve ainsi redoublé que chez lui ; « se réjouir de joie, les fils de perdition, etc., » et les passages de l'Ancien Testament cités assez librement, mais d'après l'original.

— 2° Le caractère profondément hébraïque de sa composition. On peut remarquer l'uniformité des phrases, l'emploi fréquent du parallélisme, l'absence de toute période, des séries de propositions juxtaposées à la suite l'une de l'autre, sans coordination, sans liaison exprimée, ou qui ne se lient que par un mot commun, parfois des phrases répétées comme des refrains, certaines irrégularités dans la construction, les sens les plus inusités donnés aux particules. Pour toutes conjonctions et et donc. Et est mis pour mais, pour car, pour c'est pourquoi, pour ainsi, pour comme, pour c'est-à-dire, etc.

— 3° La foi religieuse, les idées, les sentiments, les images dont l'âme de l'écrivain est remplie. On sent que l'auteur a été élevé dans l'attente du Messie et dans la méditation de l'Ancien Testament. Les figures de la Loi et les oracles des prophètes abondent, comme dans l'Apocalypse. Le Sauveur est le vrai temple, le serpent d'airain, la manne du désert, l'Agneau pascal, etc.

Il avait habité la Palestine.

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Message  Louis Ven 15 Sep 2017, 7:26 am

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(suite)

Il avait habité la Palestine. — C'est ce que prouve la connaissance qu'il a de la langue hébraïque, presque étrangère aux Israélites de la dispersion, jointe à celle qu'il montre de la topographie et des usages de la Terre Sainte.

La Galilée, les bords du lac de Génésareth, son étendue, l'existence simultanée de deux localités du nom de Cana et de Bethsaïde, l'élévation relative de Cana et de Capharnaüm lui sont connus.

Il connaît également la Judée et la Samarie.

Il dit la distance de Jérusalem à Béthanie.

Il indique avec précision la vallée de Cédron et le jardin de Gethsémani, l'étang de Siloé, la porte des brebis, les travaux faits dans le temple, le gazophylacium, le portique de Salomon, le Prétoire et le Golgotha.

En fait de mœurs, il sait les sentiments des Juifs à l'égard des Samaritains et des infidèles, l'opposition et le caractère des partis qui divisaient la nation, le mépris des pharisiens pour la multitude ignorante, les usages introduits par la conquête et la domination romaines, l'usage des ablutions chez ses compatriotes, celui des excommunications dans la synagogue, etc.

Il faisait, partie du collège apostolique.

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Message  Louis Sam 16 Sep 2017, 6:57 am

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Il faisait, partie du collège apostolique.

— 1° Il se donne pour témoin des faits qu'il retrace, et l'on ne saurait douter qu'il ne le fût, quand on considère la fraîcheur de ses tableaux, la vivacité de ses traits, la précision de tous les détails. Nul ne caractérise mieux les scènes et les acteurs; nul n'indique avec plus de détails les circonstances de temps, de lieux, de nombre. Tous les portraits sont vivants; tous les faits localisés. Telle parole fut dite à Béthanie, à Ennon ou sur les bords du Jourdain, telle autre auprès du puits de Jacob. Telle discussion eut lieu sous le portique de Salomon, à cause de la rigueur de la saison. Pour plusieurs incidents, il indique l'heure de la journée. Si ces remarques sont vraies, elles ne peuvent venir que d'un témoin oculaire. Or, elles sont d'autant moins suspectes qu'elles étaient indifférentes au but de l'auteur et qu'elles eussent compromis son succès, si l'on eût pu les trouver fausses.

— 2° Il paraît se donner positivement pour Apôtre. C'est ce qui semble résulter des détails minutieux où il entre sur la vie intime du Sauveur, sur ses rapports secrets avec ceux qui lui sont le plus unis, sur ses dispositions personnelles. Depuis les premiers jours de sa prédication, jusqu'aux derniers moments de son séjour sur la terre, rien de ce que le divin Maître a dit ou fait ici-bas n'a échappé à ses regards. Il rapporte de préférence les incidents les plus secrets, ses paroles à André, à Nathanaël, à la Samaritaine; ses avis à Judas, ses prières à son Père, ses confidences de la dernière Cène, etc. Comment eût-il connu tous ces détails, s'il n'avait vécu dans l'intimité du Sauveur, avec ses plus familiers amis ?

Enfin, il ne peut être que l'auteur de l'Apocalypse et de l’Épître catholique

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Message  Louis Dim 17 Sep 2017, 7:58 am

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Enfin, il ne peut être que l'auteur de l'Apocalypse et de l’Épître catholique, dite ad Parthos, le second des fils de Zébédée, le disciple bien-aimé, le fils adoptif de Marie, en un mot l'apôtre S. Jean.

1°  Tout le monde convient aujourd'hui de l'authenticité de l'Apocalypse, et jamais on n'a mis en doute celle de la première Épître attribuée à S. Jean. Or, il y a entre ces écrits et le quatrième évangile des rapports aussi nombreux que frappants. On trouve dans chacun les mêmes préoccupations, les mêmes tendances dogmatiques et polémiques. Le style présente les mêmes caractères, la même naïveté unie à la même élévation et à la même profondeur. C'est le même langage au fond, sauf, dans l'Apocalypse, plus de poésie et des irrégularités plus nombreuses.

2° Si l'évangéliste est un des fils de Zébédée, c'est le second, sans aucun doute, le premier ayant été mis à mort avant la dispersion des Apôtres. Or, il ne parait pas douteux que l'auteur du quatrième évangile n'eût cette qualité. Ce qui le prouve, c'est surtout le silence qu'il garde sur ces deux frères. Quoiqu’ils aient dû intervenir bien des fois dans les scènes qu'il retrace, comme étant des amis privilégiés du Sauveur, quoiqu'ils tiennent une place si considérable dans l’Évangile et dans les Actes, jamais il ne les signale dans ses récits. II ne nomme pas même leur mère parmi les personnes qui assistèrent au crucifiement, bien que nous soyons assurés de sa présence par les synoptiques.

Une fois seulement il mentionne les enfants de Zébédée; mais c'est au dernier chapitre, dans une sorte d'appendice; et il ne les met pas à la tête des apôtres, comme ils sont toujours ailleurs, mais au dernier rang, entre les apôtres et de simples disciples. Comment expliquer cette particularité? Elle ne peut avoir pour cause, ce semble, que la modestie de l'auteur, qui veut imiter celle de son Maître et s'effacer autant qu'il lui est possible.

3° On peut par le même procédé dégager plus directement encore du récit évangélique la personnalité de S. Jean.

En effet, son nom ne paraît nulle part. Dans les endroits où l'on croit devoir le trouver, on lit : un disciple, l'autre disciple, celui qui a vu le fait de ses yeux. Non seulement il évite de mêler le nom de S. Jean à ceux des apôtres, il semble même oublier qu'on le lui donne; car toutes les fois qu'il parle du Précurseur, il l'appelle simplement Jean, sans ajouter à ce nom, comme les synoptiques, comme Josèphe lui-même, le titre qui le caractérise, le Baptiste, singularité d'autant plus remarquable que cet évangéliste a coutume de désigner ses personnages de la manière la plus précise : Thomas Didyme, Céphas qu'on appelle Pierre, Judas non l'Iscariote, Nicodème qui vint à Jésus la nuit.

La raison de cette différence est la même que nous avons indiquée plus haut. Ce n'est pas que l'évangéliste avait connu le Précurseur avant qu'on lui donnât ce surnom ; car S. Matthieu ne l'avait-il pas aussi connu à la même époque? C'est que tandis que les synoptiques croient devoir distinguer Jean-Baptiste de Jean l'Apôtre, lui n'a pas cette idée : il n'imagine pas que personne puisse confondre avec lui, ou seulement rapprocher de sa personne, l'illustre précurseur du Messie.

4° Un dernier indice, plus convaincant encore…


Dernière édition par Louis le Lun 18 Sep 2017, 12:28 pm, édité 4 fois (Raison : Format, orthographe.)

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Message  Louis Lun 18 Sep 2017, 7:29 am

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Enfin, il ne peut être que l'auteur de l'Apocalypse et de l’Épître catholique, dite ad Parthos, le second des fils de Zébédée, le disciple bien-aimé, le fils adoptif de Marie, en un mot l'apôtre S. Jean.

(suite)

4° Un dernier indice, plus convaincant encore, c'est l'amour tendre, délicat, religieux, qui respire dans cet évangile pour Jésus et pour Marie. Il suffit de lire le récit du miracle de Cana, celui de la résurrection de Lazare ou de la dernière Cène, et surtout l'entrevue suprême du Sauveur et de sa mère, au Calvaire, pour reconnaître l'affection pieuse, émue, reconnaissante de l'Apôtre bien-aimé et de l'enfant adoptif. C'est bien lui qui a dû nous transmettre ces touchants détails. Lui seul devait y attacher cette importance, les recueillir avec cette sollicitude et nous les transmettre avec cette fidélité.

Ainsi l'étude du quatrième évangile confirme pleinement le témoignage de la tradition. Il ne faut donc pas s'étonner si nos rationalistes n'osent plus en nier ouvertement l'authenticité, s'ils se réduisent à dire que les disciples de S. Jean ont pu l'écrire quelques années après sa mort, une trentaine d'années au plus. Ewald, plus décidé dans son langage dit qu'il faut avoir perdu l'esprit pour en contester la propriété à celui dont il porte le nom.

Plusieurs Pères ont dit que le premier dessein de S. Jean a été de combler une lacune des synoptiques, en retraçant la partie de la prédication du Sauveur qui a précédé l'emprisonnement de son Précurseur, et en mettant en relief le côté spirituel et mystique de sa vie et de sa doctrine. Mais si l'on étudie l'évangile même, on sera convaincu que la principale intention de l'auteur a été de venger la personne du divin Maître des attaques des premiers hérétiques, ou plutôt de fortifier la foi des chrétiens à l'égard des dogmes contestés à cette époque, la divinité de Jésus-Christ, son union substantielle avec son Père et celle qu'il veut avoir avec nous par son esprit et par sa grâce. L'évangéliste l'affirme lui-même expressément : « Ceci a été écrit afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et afin que croyant, vous ayez la vie en son nom. »

Il n'avait pas besoin, pour arriver à son but, d'écrire l'histoire du Sauveur en entier, ni de reproduire tout son enseignement. Aussi fait-il un choix et s'attache-t-il de préférence à ce que les autres ont omis. Les discours qu'il rapporte sont ceux où le divin Maître atteste sa dignité de Fils de Dieu, et l'union que ses membres doivent avoir avec lui; les miracles qu'il retrace, ceux ou paraissent avec le plus d'éclat ses perfections et ses desseins. Les autres faits sont en petit nombre et destinés presque uniquement à lier ensemble les discours et les miracles, et à faire des uns et des autres une démonstration lumineuse du christianisme. Divinité du Sauveur, rédemption des âmes par la vertu de son sang, adoption des fidèles comme enfants de Dieu, justification intérieure par la grâce, à la seule condition d'une foi sincère et pratique : tels sont les dogmes auxquels il s'attache et sur lesquels il s'efforce d'affermir la foi du lecteur.

Tous les récits comme tous les discours se rapportent là. Croire à Jésus-Christ comme au Messie et au Fils de Dieu, croire à sa nature divine, à sa puissance, à sa charité, à sa résurrection : voilà le but constant et la conclusion inévitable de tous les chapitres.

Quelles que soient les limites dans lesquelles il se resserre et les lacunes que présente son récit, l'œuvre répond au dessein de l'auteur…

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Message  Louis Mar 19 Sep 2017, 6:42 am

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Enfin, il ne peut être que l'auteur de l'Apocalypse et de l’Épître catholique, dite ad Parthos, le second des fils de Zébédée, le disciple bien-aimé, le fils adoptif de Marie, en un mot l'apôtre S. Jean.

4° Un dernier indice, plus convaincant encore,…

(suite)

Quelles que soient les limites dans lesquelles il se resserre et les lacunes que présente son récit, l'œuvre répond au dessein de l'auteur. II est difficile de trouver un livre qui offre plus d'unité, une marche plus droite, un progrès plus constant, une cohésion plus étroite de toutes les parties.

1° Dans un prologue aussi bref que sublime, l'évangéliste dit ce que le Verbe a toujours été dans l'éternité et ce qu'il a voulu devenir dans le temps. Lumière et vie par essence, connaissance et activité infinies, il s'est fait par l'Incarnation principe de foi et source de vie surnaturelle pour les âmes. Telle est la grande vérité, tel est le mystère dont l'ouvrage offre le développement et la preuve. L'auteur entre aussitôt en matière. Rien sur l'origine temporelle ni sur la jeunesse du Sauveur. Il commence par l'histoire de sa prédication. Les faits et les discours dont elle se compose sont en harmonie avec le programme de l'évangéliste.

Mais de cette révélation progressive du Verbe fait chair, résultent deux effets contraires : dans les âmes droites une foi qui devient de plus en plus ferme ; dans les esprits prévenus et orgueilleux une hostilité toujours croissante. Le Sauveur apparaît comme source de vie à Cana, au puits de Jacob, dans la multiplication des pains, dans la guérison des malades, dans la résurrection des morts. Il s'annonce comme principe de lumière dans la guérison de l'aveugle-né, mais surtout dans son enseignement et dans ses révélations, lorsqu'il fait voir que rien ne lui est caché, lorsqu'il dit qu'il vient rendre témoignage de la vérité, qu'il est la Vérité même, qu'il donnera son esprit à ses apôtres pour instruire le monde entier.

L'opposition ne tardant pas à éclater, ses auditeurs se divisent en deux partis contraires. Un certain nombre, destinés à former le noyau de son Eglise et à lui fournir des ministres, ouvrent leur cœur à ses paroles et se montrent dociles à ses enseignements. Les autres, les plus nombreux, ceux qui possèdent l'autorité et l'influence, ferment les yeux à la lumière et s'irritent contre le prédicateur. Le divin Maître s'efforce de dissiper leurs ténèbres et de désarmer leur hostilité : eux ne songent qu'à le prendre en défaut et à le convaincre d'erreur.

C'est une lutte continuelle de la lumière coutre les ténèbres, de la vie contre la mort.

A la fin, leur malice toujours déjouée, éclate d'une manière terrible. Ils se décident à le mettre à mort : ils le crucifient. Mais son immolation devient son triomphe. En sortant vivant du tombeau, il confirme la foi de ses disciples et fonde inébranlablement son Eglise.

2° La liaison des parties n'est pas moins parfaite que l'unité du but…

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Message  Louis Mer 20 Sep 2017, 7:15 am

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Enfin, il ne peut être que l'auteur de l'Apocalypse et de l’Épître catholique, dite ad Parthos, le second des fils de Zébédée, le disciple bien-aimé, le fils adoptif de Marie, en un mot l'apôtre S. Jean.

4° Un dernier indice, plus convaincant encore…

(suite)

2° La liaison des parties n'est pas moins parfaite que l'unité du but. Tous les faits rapportés dans l'évangile ont pour fin d'amener un discours, de symboliser une idée, de rendre une instruction plus frappante; tous les discours ont dans les faits un complément ou une traduction sensible; et par les uns comme par les autres, l'évangéliste tend à son but, en montrant comment la foi s'est établie au commencement dans les cœurs droits, et quels ont été la malice, l'obstination et le malheur de ceux qui sont restés incrédules. Aussi l'histoire et la doctrine sont-elles fondues ensemble d'une manière indissoluble, et l'on ne conçoit pas qu'on ait pu dire que les discours étaient des interpolations. « L'évangile de S. Jean est comme la robe sans couture du Sauveur, a dit Strauss lui-même. Il n'y a pas moyen d'en rien détacher : il faut accepter tout comme authentique ou tout rejeter. »

S. Jean a un langage qui le distingue des autres évangélistes. Les discours qu'il rapporte et les tableaux qu'il trace ont, pour la forme et pour le fond, un caractère particulier.

Son vocabulaire n'est pas abondant. Les mêmes termes reviennent sans cesse, parce que la doctrine roule constamment sur les mêmes idées; mais tous ces termes saisissent l'âme, toutes ces idées l'élèvent et la tiennent en présence des plus grandes et des plus saintes réalités. C'est Dieu, vérité absolue, dont l'éclat rayonne à travers les ténèbres; c'est le Verbe, le Fils unique de Dieu, son expression parfaite, qui vient ici-bas pour faire connaître et honorer son Père, et à qui son Père rend témoignage par la parole et par les œuvres. Un certain nombre écoutent sa voix et ouvrent les yeux à sa lumière. Ceux-là ayant en eux son esprit et sa vie, sont appelés à partager sa gloire. Mais la plupart refusent d'écouter ses enseignements et d'obéir à ses lois. Loin de devenir des enfants de Dieu comme les premiers, ils seront des enfants du démon; ils n'ont pas la vie en eux : ils n'arriveront pas à la gloire. Voilà ce qui est annoncé dès le premier chapitre, 11 et 12, et qu'on ne cesse de voir et d'entendre dans tout le cours de l'Evangile.

Il a des expressions qui lui sont propres, surtout pour rendre les rapports du Père avec le Fils et du Fils avec nous : Etre chez Dieu, être dans le Père, demeurer en Dieu, naître de Dieu, marcher dans la lumière, dans les ténèbres, etc. Il dit le Père, le Fils, d'une manière absolue. Il a des tournures qu'il affectionne et qu'il répète : En cela, cela est. Quant à ces métaphores si souvent employées, lumière, vie, ténèbres, mort, mensonge, on ne peut pas dire qu'elles lui soient propres ; car on les trouve aussi dans les prophètes, dans S. Paul et même dans les synoptiques; mais elles se lisent à toutes les pages de son évangile. Comme elles étaient familières aux gnostiques qu'il avait à réfuter, c'était pour lui une nécessité d'y revenir souvent, en revendiquant pour l'Homme-Dieu et pour sa doctrine les perfections que ces hérétiques attribuaient aux créations fantastiques de leur imagination.

Il aime les sentences brèves et détachées…

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Message  Louis Jeu 21 Sep 2017, 7:04 am

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Enfin, il ne peut être que l'auteur de l'Apocalypse et de l'Epitre catholique, dite ad Parthos, le second des fils de Zébédée, le disciple bien-aimé, le fils adoptif de Marie, en un mot l'apôtre S. Jean.

4° Un dernier indice, plus convaincant encore…

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Il aime les sentences brèves et détachées, il se plaît à énoncer ses pensées simplement, à la suite l'une de l'autre, comme autant d'intuitions, sans conjonctions ni pronoms relatifs, ce qui n'empêche pas qu'étant unies par le fond, elles ne produisent dans leur ensemble un grand effet. Au lieu de déduire, il affirme, ou plutôt il atteste ce qu'il voit ou ce qu'il a vu, et il se plaît à répéter les mots et les pensées, comme les vieillards, dit Michaëlis, qui ont recours à ce moyen pour graver leurs maximes dans les esprits.

En fait de figures, il emploie souvent l'antithèse, pour faire ressortir ses idées. Il oppose les lumières aux ténèbres, ceux qui sont nés de Dieu à ceux qui sont nés des hommes, Jésus-Christ à Moïse, la loi à la grâce, les fidèles aux incrédules; ou bien après avoir affirmé une chose, il nie la chose opposée. Il paraît aimer aussi l'apposition, qui se formule par c'est-à-dire, à savoir.
Mais ce qui caractérise S. Jean, c'est moins la forme extérieure du langage que le fond de la pensée.

La simplicité, la naïveté, la négligence même se joignent chez lui à une finesse, à une pénétration, à une profondeur, à une élévation sans égales.

Tout ce qu'il décrit est sensible et vivant. On croirait assister aux scènes qu'il retrace et avoir sous les yeux les acteurs. Ses récits sont autant de drames, pleins de vérité et de mouvement. Il fait parler ses personnages, comme S. Marc, et quelques mots lui suffisent pour les faire connaître.

Avec le talent de peindre, au degré le plus éminent, S. Jean a le don d'éveiller la pensée et de s'énoncer d'une manière frappante. Il sait donner un corps aux choses les plus abstraites et faire apparaître le monde idéal et surnaturel à travers les réalités de l'ordre naturel et terrestre. Chez lui, tous les tableaux sont des emblèmes; l'importance des faits qu'il rapporte est dans les idées qu'ils suggèrent; le présent figure l'avenir; chaque mot renferme une prophétie, une leçon, un mystère.

Autant il est profond dans ses symboles, autant est-il sublime dans ses conceptions. Nul n'a le regard aussi hardi et aussi sûr. Tout ignorant qu'il est des choses de la terre, ce pêcheur de Galilée, inspiré par l'Esprit-Saint, ne craint pas de traiter de celles du ciel. Il ne veut voir dans l'Homme-Dieu lui-même que ce qu'il a de plus divin; et les vérités qu'il nous révèle suffisent pour éclairer la foi, nourrir l'espérance et animer la charité jusqu'à la fin des siècles.

Vivacité, profondeur, sublimité, voilà, en résumé, ce qui distingue cet évangile, ce qui l'a fait appeler par les Saints Pères l'Evangile de l'Esprit, ce qui fait que les cœurs purs y trouvent tant de charmes. Il n'est pas de livre où la divinité du Verbe rayonne avec tant d'éclat. Œuvre merveilleuse, sans modèle comme sans égale, qui porte en elle la preuve de son inspiration et de sa véracité, et qu'on ne pouvait mieux caractériser que par cette figure d'aigle qu'on lui a donnée pour emblème. (L. BACUEZ.)

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Message  Louis Ven 22 Sep 2017, 7:25 am

ACTES DES APÔTRES

INTRODUCTION

On a donné le nom d'Actes des Apôtres à des Mémoires divinement inspirés sur l'établissement de l'Eglise et sur ses premiers développements parmi les Juifs et parmi les Gentils. Ce titre, qui parait aussi ancien que l'ouvrage, le caractérise parfaitement. L'auteur y rapporte tout ce qu'il a vu ou appris sur ce sujet d'intéressant pour les chrétiens. C'est moins une histoire proprement dite qu'une suite de récits, ayant pour objet les travaux des Apôtres (surtout ceux de S. Pierre et de S. Paul), et pour but l'affermissement des âmes dans la foi et leur progrès dans la ferveur.

Par leur objet, les Actes des Apôtres complètent les Evangiles ; ils en sont la suite et le couronnement. C'est pourquoi S. Luc les donne pour la seconde partie de son principal écrit. De plus, ils confirment l'histoire évangélique, en rappelant le souvenir des mystères principaux du Sauveur, en constatant l'accomplissement de ses prophéties et le fruit merveilleux de son œuvre. Si l'Evangile disparaissait, il serait facile, à l'aide des Actes, de le reconstruire, au moins en substance ; et, sans ce livre, l'œuvre des évangélistes serait inachevée.

Pour la composition, on trouve dans les Actes la même simplicité et la même brièveté que dans l'Evangile. On y remarque aussi la même absence de dates. Nulle époque n'est indiquée, même pour les faits principaux, et on n'en saurait fixer aucune que par approximation. Celle de l'Ascension, qui sert de point de départ, n'est pas mieux déterminée que les autres : le sentiment des auteurs oscille de l'an 29 à l'an 33. Il est vrai que nul écart ne saurait aller au delà de cinq ou six années. On convient, d'ailleurs, que l'auteur suit en général l'ordre des temps, que les faits qu'il rapporte se sont passés sous quatre empereurs, Tibère (An. 33-37), Caligula (37-41), Claude (41-54), Néron; et que la durée totale du récit est d'une trentaine d'années.

Les Actes sont la meilleure introduction aux Épîtres des Apôtres, à celles de S. Paul en particulier. Nous n'avons guère d'autre document de cette époque sur les faits, les lieux, les personnes et les circonstances au milieu desquelles elles furent écrites. C'en est aussi le plus sûr commentaire. Sans les renseignements que ce livre fournit, bien des passages des Épîtres resteraient obscurs et donneraient lieu à des discussions de toutes sortes. On aurait peine à s'expliquer le caractère de S. Paul, les persécutions qu'il a souffertes, ses controverses, ses apologies, ses voyages, etc.

L'auteur ne se nomme nulle part; mais, dès le début, il se donne pour évangéliste. On voit, au milieu de son récit, qu'il est un des disciples et des compagnons de S. Paul, et la tradition nous fait connaître son nom. C'est sans raison et contrairement à tous les témoignages que certains critiques ont donné cet ouvrage pour une compilation ou une juxtaposition d'écrits de provenances diverses. Dès le temps de S. Irénée, on l'attribuait tout entier à S. Luc, quoiqu'il eût la même étendue et la même forme qu'aujourd'hui; et nous verrons que l'unité du livre atteste celle de son origine.

Il est probable qu'en faisant ses recherches sur la vie du Sauveur, S. Luc..

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Message  Louis Sam 23 Sep 2017, 7:50 am

ACTES DES APÔTRES

INTRODUCTION

(suite)

Il est probable qu'en faisant ses recherches sur la vie du Sauveur, S. Luc eut soin de recueillir tout ce qui lui fut communiqué d'intéressant sur les premiers disciples. Outre les notes qu'on avait dû prendre et garder sur certains faits, par exemple, les délibérations du sanhédrin au sujet des Apôtres, les premiers discours de S. Pierre, le jugement et le supplice de S. Etienne, outre certains documents officiels, comme la lettre synodale du Concile de Jérusalem, cet auteur fut à même de consulter et d'entendre les témoins les plus compétents : S. Paul, avec lequel il passa seize années entières et dont il avait les Épîtres entre les mains, S. Pierre, qu'il eut plusieurs fois occasion de voir, S. Jacques le Mineur, auprès duquel il séjourna à Jérusalem, S. Philippe, qu'il visita en passant à Césarée et qu'il entretint à loisir dans les deux premières années de la captivité de son Maître, S. Marc à Rome, et une foule de disciples dont on ignore les noms. Pour les faits qui remplissent les douze derniers chapitres, il n'avait qu'à se rappeler ses propres souvenirs; car après avoir quitté son pays pour s'attacher à S. Paul, il ne s'en est presque jamais séparé : d'Antioche il l'a suivi à Troade, à Philippes, à Milet, à Césarée, à Jérusalem et enfin à Rome.

C'est dans cette dernière ville, probablement, que S. Luc acheva sa rédaction. Il avait pu commencer son travail auparavant, prendre des notes à mesure qu'il voyait les faits se succéder; mais tout porte à croire qu'il termina son écrit dans l'intervalle qui sépare la publication du troisième Évangile des derniers faits rapportés dans les Actes, c'est-à-dire entre l'an 58 et l'an 63, trente ans au plus après la mort de Jésus-Christ, huit ou dix avant la ruine de Jérusalem. Ainsi s'expliquent la précision, la vivacité, la fraîcheur de souvenir qu'on remarque dans ses derniers récits, par exemple, la comparution de l'Apôtre devant Agrippa, son voyage sur mer, sa rencontre avec les chrétiens de Rome sur la voie Appienne, sa première conférence avec les Juifs de cette ville.

Au moins, le livre fut-il achevé avant la ruine de Jérusalem, qui est toujours supposée debout, et avant le martyre de l'Apôtre dont l'auteur ne fait aucune mention, qu'il ne fait pas même pressentir. Bien plus, si l'on compare ce que S. Paul dit aux anciens d'Ephèse, qu'ils ne doivent plus le revoir, avec les assurances qu'il donne aux Philippiens et à Philémon, on est porté à croire que l'écrit de S. Luc a été publié avant la fin de la première captivité; car s'il l'avait été plus tard, il est probable que l'auteur n'aurait pas manqué d'écarter toute prévision funeste, en avertissant le lecteur que l'Apôtre avait recouvré sa liberté et que ses disciples de Philippes et de Colosses avaient vu se réaliser les espérances qu'il leur donnait du fond de sa prison.

Si l'on trouve dans les Actes quelques indications géographiques, c'est sur Jérusalem et la Palestine. On n'y voit aucune particularité sur l'Italie, ni sur le séjour que S. Paul a fait à Rome. C'est une raison de penser que l'auteur destinait son écrit particulièrement aux fidèles de cette ville et aux chrétiens d'Europe convertis par son Maître.

La tradition a toujours attribué les Actes des Apôtres à S. Luc.

On trouve, dans toutes les Introductions à la sainte Ecriture, les témoignages les plus convaincants de la foi de l'Eglise à cet égard : — le Canon de Muratori (160-170), qui place ce livre à la suite des Évangiles; — la Version italique et la Version syriaque, dont les Actes ont toujours fait partie ; — des citations des auteurs les plus graves et des Pères les plus anciens, depuis S. Augustin, qui nous apprend l'usage où était l'Eglise latine de faire lire ce livre durant le temps pascal, comme un monument assuré de la résurrection du Sauveur, jusqu'à Origène (230), qui en a fait l'objet de vingt Homélies dont il reste quelques fragments, jusqu'à Tertullien (207), qui le cite en cinquante endroits de ses écrits, jusqu'à Clément d'Alexandrie (193), qui trouve un certain rapport entre le style des Actes et celui de l'Epître aux Hébreux, jusqu'à S. Irénée (180), qui fait valoir, en les citant, l'autorité de S. Luc, jusqu'aux Pères apostoliques eux-mêmes, en particulier S. Polycarpe, qui y fait visiblement allusion dans son Epître aux Philippiens, dès la première partie du second siècle.

L'étude critique des Actes démontre de la manière la plus certaine : — que ce livre est l'œuvre d'un seul auteur ; — que cet auteur était contemporain des Apôtres ; — qu'il était disciple et compagnon de S. Paul ; — qu'il a écrit le troisième Évangile ; — enfin, qu'il ne peut être différent de S. Luc.

C’est l'œuvre d'un seul auteur.

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Message  Louis Dim 24 Sep 2017, 7:00 am

ACTES DES APÔTRES

(suite)

C'est l'œuvre d'un seul auteur. — L'unité de la composition est manifeste. C'est d'un bout à l'autre la même doctrine, le même dessein, la même marche, la même mise en scène. Les particularités dont le style abonde, se retrouvent dans toutes les parties des Actes, partout les mêmes et dans une mesure à peu près égale. Cette observation s'applique spécialement à trente-quatre expressions singulières qu'on y a relevées et qu'on ne trouve dans aucune autre partie de la Bible, par exemple, voie pour religion, — à une vingtaine de termes favoris, fort rares ailleurs, fréquents ici : main pour puissance, en quatorze endroits; parole ou discours pour évangile, hérésie, etc.; — à certains mots écrits d'une manière inusitée, par exemple, Hierosolyma, répété quarante-deux fois en grec, pour Hiérousalêm; à l'emploi fréquent de cette formule : il fut fait que, quatorze fois répétée, du mot se levant, dix-neuf fois ; se tenant dehors, six fois; — aux citations de l'Ancien Testament, toujours conformes aux Septante, pour le sens au moins, etc.

L'auteur était des temps apostoliques.

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Message  Louis Lun 25 Sep 2017, 7:36 am

ACTES DES APÔTRES

(suite)

L'auteur était des temps apostoliques. — La nature des faits qui le frappent, les discussions qu'il rapporte sur l'incorporation des Gentils à l'Eglise, sur les rites judaïques, sur les aliments prohibés; les renseignements qu'il donne sur Jérusalem, sur les croyances et le culte juif; la manière dont il parle des prophéties anciennes et des prophètes de la loi nouvelle; l'importance qu'il y attache; les dispositions d'esprit dont son écrit porte l'empreinte; les détails nombreux et circonstanciés où il entre à l'égard des personnages, des emplois, des usages, des lois de cette époque; ses allusions aux faits contemporains, aux sectes de la Judée, aux divisions territoriales; son grec mêlé d'hébraïsmes, le fiel de l'amertume, etc., et de latinismes, colonia, etc. ; la justesse de ses indications, leur accord parfait avec l'histoire et la géographie du temps, sont autant d'indices qui dénotent un auteur du premier siècle, contemporain des apôtres.

Il a été disciple et compagnon de S. Paul.

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Message  Louis Mar 26 Sep 2017, 7:08 am

ACTES DES APÔTRES

(suite)

Il a été disciple et compagnon de S. Paul.

— Son disciple : car il est animé du même esprit et préoccupé des mêmes pensées. Ce qu'il aime surtout à mettre en relief, c'est la nécessité et le mérite de la foi, l'universalité de la rédemption, la miséricorde de Dieu sur les Gentils, leurs bonnes dispositions qui contrastent avec l'endurcissement des Juifs, les conversions qui s'opèrent parmi eux, la divinité du Sauveur, qu'il appelle habituellement le Seigneur, à l'exemple de l'Apôtre. Le mot grâce, que les autres évangélistes n'emploient jamais, et qui revient si souvent en S. Paul, est répété par S. Luc dix-sept fois dans les Actes et trente fois dans le troisième Évangile.

— Son compagnon dans ses courses apostoliques : car la part qu'il fait à S. Paul dans ses récits, l'abondance et la justesse des détails politiques et topographiques, l'indication d'une foule de circonstances et de personnages sans importance par eux-mêmes, surtout l'harmonie parfaite qui règne entre toutes les indications qu'il fournit et les Épîtres de S. Paul, ne permettent pas de révoquer en doute ce que suppose l'auteur, en se mêlant au récit, qu'il l'a suivi dans une grande partie de ses voyages et qu'il ne fait que rapporter ce qu'il a vu de ses yeux : « Il écrivit l’Évangile d'après ce qu'il avait entendu, dit S. Jérôme, il composa les Actes des Apôtres d'après ce qu'il avait vu. »

II est l'auteur du troisième Evangile.

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Message  Louis Mer 27 Sep 2017, 7:24 am

ACTES DES APÔTRES

(suite)

II est l'auteur du troisième Évangile. — Il suffit de citer en preuve, après les premiers versets des Actes, la conformité qu'on remarque entre ces deux livres pour les sentiments, les dispositions d'esprit, les tendances, le langage. D'un côté comme de l'autre, on reconnaît l'influence de S. Paul. C'est la même attention à ne rien dire de blessant pour les Gentils, à ménager l'autorité romaine et même à relever ce qui est à son avantage. C'est le même respect pour les cérémonies judaïques, avec la même conviction que l’Évangile est pour tous les peuples et le même soin de rattacher les faits aux actes publics de l'empire. C'est la même insistance sur la nécessité du détachement, la même horreur de l'avarice. Ce sont aussi les mêmes qualités descriptives, la même manière de citer l'Ecriture, les mêmes expressions, les mêmes tournures. Enfin ce sont les mêmes particularités de style, des périphrases fréquentes, souvent identiques; une trentaine de mots qu'on ne rencontre jamais ou presque jamais dans le Nouveau Testament et qui se montrent également dans l'un et dans l'autre de ces livres ; des locutions semblables ou d'une analogie frappante : le fruit du ventre pour fils, la main de Dieu pour la puissance de Dieu, etc. Pour être fortuites et peu saillantes dans le détail, ces coïncidences ne sont que plus décisives. Mais c'est dans le texte grec qu'il les faut chercher.

5° Enfin, c'est S. Luc lui-même.

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Message  Louis Jeu 28 Sep 2017, 7:23 am

ACTES DES APÔTRES

(suite)

5° Enfin, c'est S. Luc lui-même. — Nous savons que S. Luc a composé le troisième Évangile et qu'il était médecin, par conséquent qu'il avait fait quelques études. Or, le livre des Actes témoigne ;

— 1° Que l'auteur avait l'esprit cultivé. Tout mêlé qu'il est d'hébraïsmes, son grec est plus pur que celui des autres écrivains du Nouveau Testament.

— 2e Qu'il distinguait très bien les maladies et les infirmités. II les caractérise parfaitement et emploie pour les désigner des termes qui lui sont propres et qui appartiennent à la langue médicale de l'époque.

— 3° Qu'il a écrit un Évangile, qui ne peut être que le troisième.

On ne saurait exiger des marques d'authenticité plus nombreuses ni plus convaincantes. Réunies aux témoignages de la tradition, elles mettent absolument hors de doute l'origine du livre des Actes.

L'intégrité des Actes est déjà prouvée par ce que nous avons dit de l'unité de la composition; de plus, elle a une garantie certaine dans le caractère du livre et la notoriété de l'auteur. Les Actes des Apôtres, ayant la même origine que le troisième Évangile, reçurent la même publicité ; ils furent l'objet du même respect. Les chrétiens devaient donc veiller également à la conservation de ces deux écrits. Altérer les Actes dans ce qu'ils ont d'essentiel, y glisser furtivement par exemple les prodiges dont ils sont remplis ou remplacer les faits naturels par des événements miraculeux eût offert plus de difficultés encore que de supposer le livre tout entier.

Il ne s'agit ici, bien entendu, que d'altérations essentielles, de nature à porter atteinte à la doctrine. Quant aux simples changements de termes, aux substitutions, additions ou transpositions de mots, il a pu s'en produire, et il en est survenu un certain nombre; mais les variantes sont sans importance.

La véracité des Actes des Apôtres résulte aussi de leur authenticité et de leur intégrité ; car on ne peut supposer en S. Luc ni erreur ni imposture sur les faits qu'il rapporte.

— 1° Il ne pouvait être dans l'erreur. Pour les faits les plus récents, il atteste les avoir vus de ses yeux : comment prétendre qu'il est dans l'illusion, ou que ces faits, donnés par lui pour merveilleux, n'ont rien que de naturel? Pour ceux qui précèdent, il les tient de S. Paul, des Apôtres, de leurs disciples, les témoins les mieux informés et les plus sûrs.

— 2° Il ne cherchait pas à tromper, car quel intérêt pouvait l'y porter? Et comment eût-il réussi, dans un temps où S. Jean, d'autres Apôtres, une foule de disciples étaient là pour contrôler ses récits, et où tant de chrétiens étaient disposés à mourir pour l'intégrité de leur foi?

Pour apprécier la valeur du livre des Actes, on peut le considérer sous plusieurs aspects…

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Message  Louis Ven 29 Sep 2017, 7:22 am

ACTES DES APÔTRES

5° Enfin, c'est S. Luc lui-même.

(suite)

Pour apprécier la valeur du livre des Actes, on peut le considérer sous plusieurs aspects :

— 1° Au point de vue de l'édification. S. Chrysostome affirme que la lecture des Actes n'est pas moins salutaire que celle de l'Evangile. Aucun écrit n'est plus propre à faire connaître et à inspirer le véritable esprit du christianisme. On y voit briller toutes les vertus chrétiennes, surtout les vertus sacerdotales, le détachement, la charité, le zèle de la gloire de Dieu, le mépris des souffrances, le désir du ciel.

— 2° Au point de vue de la doctrine. Ce livre est doublement précieux, soit parce que les miracles qui y sont rapportés confirment hautement la prédication du Sauveur et le récit des évangélistes, soit parce que la plupart des dogmes révélés s'y trouvent établis, par l'enseignement des Apôtres et la pratique des fidèles.

— 3° Au point de vue de l'histoire ecclésiastique. C'est un monument d'une valeur incomparable. Il n'embrasse qu'une période assez courte et il a bien des lacunes ; mais il est le seul de cette époque, et cette période a une importance exceptionnelle. Comme la constitution de l'Eglise est divine et invariable, savoir ce qu'elle fut à son origine ou sur quel plan son fondateur voulut qu'elle s'établit, c'est savoir ce qu'elle a été depuis et ce qu'elle doit être jusqu'à la fin des temps.

Les vingt-huit chapitres dont ce livre est composé forment deux parties bien distinctes.

— 1° La première contient douze chapitres et comprend un espace de douze années environ. On y voit le christianisme prêché à Jérusalem et dans la Palestine. Le personnage qui domine dans ces récits, c'est S. Pierre. Il y est nommé plus de cinquante fois, tandis qu'il n'est fait mention de S. Jean que six fois, et que les autres Apôtres, sauf S. Jacques le Majeur, son frère, sont simplement énumérés au commencement.

— 2° La seconde partie comprend dix-sept chapitres et embrasse environ vingt ans, durant lesquels l'Evangile est prêché aux Gentils. C'est S. Paul qui parait ici en première ligne. De XII à XVI l'auteur décrit les premiers progrès du christianisme parmi les païens, spécialement à Antioche, dans l'Ile de Chypre et en Asie. A partir du chapitre XVI, 10, il rapporte les prédications de l'Apôtre en Europe, dans la Macédoine, dans l'Achaïe, enfin à Rome, dans la capitale du monde.

Cette division n'était pas expressément dans l'esprit de l'auteur; elle n'a pas donné sa forme à l'ouvrage, mais elle en résulte et peut servir à le résumer. Les deux parties réunies font voir l'accomplissement de la dernière parole de Notre Seigneur à ses Apôtres : « Vous me rendrez témoignage à Jérusalem, dans la Judée, dans la Samarie et jusqu'aux extrémités du monde. » (L. BACUEZ.)

« Je ne vous le cache pas, écrivait Lacordaire, les Actes des Apôtres m'émeuvent plus que l'Evangile. En celui-ci, tout est trop divin, si l'on peut parler de la sorte; en celui-là l'homme paraît; mais en quel moment et sous quel souffle! Jésus-Christ vient de quitter la terre...

Les voilà seuls en face de l'univers, qui ne croit rien de ce qu'ils croient, qui n'en sait même rien encore, et qu'ils doivent convertir à leur foi du pied de la croix qui a vu périr leur Maître. Y eut-il jamais pour des hommes un semblable moment? Et quels hommes? des artisans, des pêcheurs. Ils vont dire au monde les premières paroles de la prédication chrétienne; ils vont faire dans les âmes, après la leur, les premiers miracles de la toute-puissance apostolique, et tracer dans la corruption du siècle les premiers linéaments de ces mœurs où la charité s'enflammera des glaces de la pureté. Toutes les origines et toute l'éloquence du Christianisme sont dans ces courtes pages où S. Paul, qui n'avait pas vu le Christ et qui le persécutait, se lève à côté de S. Pierre; désormais inséparable de lui, moins grand par l'autorité, plus éclatant par la parole, égaux tous les deux en trois choses, leur amour, leur supplice et leur tombeau...

C'est à Jérusalem qu'a commencé ce drame surnaturel; c'est à Rome qu'il se termine, après avoir passé par Antioche, Athènes et Corinthe. S. Paul, tout chargé de chaînes, apporta aux Romains la liberté de l'univers, et le bruit de ses pas dans la capitale future du Christianisme est la dernière parole qu'on entende de lui. »
A suivre : Épître aux Romains.

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Message  Louis Sam 30 Sep 2017, 7:41 am

ÉPÎTRE DE SAINT PAUL

AUX ROMAINS

INTRODUCTION

Quand S. Paul écrivit cette Épître, il était pour la troisième fois à Corinthe et logeait chez un chrétien nommé Caïus, qu'il avait baptisé de sa main. Après trois mois passés dans cette ville ou aux environs, il allait partir pour Jérusalem, afin d'y porter la collecte qu'il avait faite parmi ses disciples de Corinthe et dans les autres églises d'Europe. C'était l'an 58, probablement. La fête de la Pentecôte approchait. Tandis que Néron, empereur depuis quatre ans, mais à peine arrivé à sa vingtième année, commençait à se signaler par sa fureur pour les jeux du Cirque et par ses courses nocturnes, jointes à l'enlèvement de Poppée et à l'exil d'Othon, l'Apôtre, après avoir évangélisé une bonne partie de l'Asie-Mineure et de la Grèce, se disposait à passer en Occident et à porter la foi dans les contrées les plus reculées de l'empire. Avant de quitter Cenchrée, il achève sa Lettre, et l'envoie aux chrétiens de Rome, par une veuve, nommée Phébée, qu'il désigne comme diaconesse de l'Eglise de Corinthe. Ainsi cette Épître le devance de trois ans dans la capitale du monde.

L'authenticité de l’Épître aux Romains est incontestable, et, si l'on excepte les deux derniers chapitres, universellement reconnue, même par les rationalistes les plus outrés.

Une colonie de Juifs était établie à Rome depuis près d'un siècle…

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Message  Louis Dim 01 Oct 2017, 6:47 am

INTRODUCTION

(suite)

Comment l’Eglise de Rome s’était-elle formée ?

Une colonie de Juifs était établie à Rome depuis près d'un siècle. Auguste l'avait traitée avec bienveillance. Non content de lui assurer le libre exercice de son culte, il lui avait attribué une portion considérable de la région transtibérine. Elle était déjà considérable, à cette époque, puisque huit mille Juifs de Rome se joignirent aux députés de la Palestine pour réclamer auprès de ce prince contre le testament d'Hérode. Or, nous apprenons de S. Luc qu'un certain nombre de Juifs et de prosélytes, étant venus de Rome à Jérusalem l'année de la mort du Sauveur, avaient assisté au miracle de la Pentecôte et entendu le premier discours de S. Pierre. Il y a lieu de croire que plusieurs se convertirent et emportèrent avec eux, dans la capitale de l'empire, les premières semences de la foi. Des Juifs de la synagogue des Affranchis, qui étaient nés en cette ville ou aux environs, et des Gentils de la cohorte italique, rappelés en Italie après l'élévation d'Hérode Agrippa sur le trône de Judée, se joignirent probablement à ces premiers fidèles. Enfin, nous savons que S. Pierre, obligé par sa charge de se porter à la tête de l'Eglise, vint lui-même à Rome organiser cette chrétienté naissante, comme il avait organisé celle d'Antioche, et qu'assez longtemps avant la ruine de Jérusalem, dès le commencement du règne de Claude, il établit son siège dans la capitale du monde. Si la date n'est pas absolument sûre, le fait de cet établissement est incontestable : les preuves remontent jusqu'aux Apôtres.

Bannis un moment de Rome, comme les Juifs avec lesquels on les confondait, les chrétiens ne tardèrent pas à y rentrer. En l'an 58, au moment où S. Paul leur écrivait, ils formaient déjà une église considérable et bien organisée, dont la foi était connue du monde entier. Ils étaient Gentils d'origine pour la plupart : c'est par là qu'ils se recommandaient particulièrement au zèle de S. Paul. En l'an 64, une trentaine d'années après la mort du Sauveur, ils s'étaient multipliés au point de fournir à Néron une multitude énorme de victimes. Des enseignements que l'Apôtre leur adresse, on est fondé à conclure qu'ils étaient fixés sur les principaux points de la doctrine chrétienne, et qu'on les avait instruits avec soin, non seulement de l'économie générale de la religion, mais encore des vérités les plus relevées du christianisme, des rapports de la loi nouvelle avec la loi mosaïque, des prophéties, des sens spirituels, des figures de l'Ancien Testament, etc.

S. Paul n'avait pas fondé cette Eglise…

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Message  Louis Lun 02 Oct 2017, 7:27 am


ÉPÎTRE DE SAINT PAUL

AUX ROMAINS

INTRODUCTION

(suite)

Qu’est-ce qui portait S. Paul à envoyer des instructions à cette église qu’il n’avait pas fondée ?

S. Paul n'avait pas fondé cette Eglise, non plus que celle de Colosses; mais il y avait des amis et des disciples qui sollicitaient son zèle et désiraient ses avis. Ce fut là pourtant son moindre motif pour lui écrire ; le principal fut l'importance de la conversion de Rome pour le progrès de la foi parmi les Gentils, dont il était l'Apôtre. Il n'ignorait pas que Rome était au jugement du monde entier, la ville par excellence, que tous les peuples avaient les yeux sur elle, qu'elle exerçait sur tout l'empire une fascination et une autorité irrésistibles. Il savait qu'elle était en relation continuelle avec les provinces, et que toutes les nations avaient des représentants dans son sein, de même qu'elle comptait des citoyens dans toutes les contrées connues. Prêcher l'Evangile dans cette ville, c'était remplir de la manière la plus étendue et la plus fructueuse le ministère particulier dont il était chargé, celui de faire connaître aux Gentils le Fils de Dieu et le mystère du salut.

A ce motif, très suffisant par lui-même, on peut en joindre d'autres, au moins fort vraisemblables.

— 1° L'absence prolongée de S. Pierre. On sait que le prince des Apôtres s'absenta plusieurs fois de son Eglise, sans qu'il en abandonnât jamais le gouvernement. Le décret de Claude qui bannit de Rome la population juive, le concile de Jérusalem, tenu de 50 à 52, les besoins des églises d'Orient dont il fut l'Apôtre, durent l'en tenir assez longtemps éloigné.

—  2° Le désir que S. Paul devait avoir de disposer les chrétiens de Rome à profiter de son passage et à recevoir ses instructions lorsqu'il viendrait parmi eux, pour préparer sa mission en Espagne.

— 3° L'avantage qu'il pouvait espérer de sa Lettre, pour la paix de l'Eglise et pour le succès de son ministère dans toutes les provinces. Quoi de plus propre, en effet, à dissiper les préventions des judaïsants et à rendre manifeste l'union qui régnait dans le collège apostolique, que de faire publiquement à Rome ce qu'il avait déjà fait à Antioche, de joindre sa parole à celle de S. Pierre, et d'adresser à l'Eglise même du prince des Apôtres le développement et les preuves de son évangile, de sa thèse principale, de celle qui soulevait le plus d'opposition parmi ses compatriotes, et qui avait le plus d'importance pour l'avenir du christianisme, savoir : que la grâce et le salut étaient offerts à tous, aux Gentils comme aux Juifs, à la seule condition de croire en Jésus-Christ et d'embrasser sa loi?

— 4° Les lumières que Dieu lui donnait sur l'avenir de l'Eglise de Rome, destinée à être le centre et le foyer du christianisme, mais menacée des plus terribles persécutions, et appelée à acheter, par trois siècles de martyre, sa domination si glorieuse et si féconde sur toutes les autres Eglises.

Quoi qu'il en soit, S. Paul avait depuis longtemps le désir, non de s'établir à Rome, mais de prêcher l’Évangile aux Romains, et il ne paraît pas qu'il ait jamais poursuivi avec autant d'ardeur aucun autre dessein. On sait par les Actes comment Dieu lui donna de le réaliser.

Cette Épître ne suppose-t-elle pas qu'il y avait à Rome…

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Message  Louis Mar 03 Oct 2017, 6:25 am

ÉPÎTRE DE SAINT PAUL

AUX ROMAINS

INTRODUCTION

(suite)

Cette Epître ne suppose-t-elle pas qu'il y avait à Rome, entre les convertis du Judaïsme et ceux de la Gentilité, une contestation sur leur mérite relatif?

— S. Augustin l'a pensé, et beaucoup d'interprètes après lui. Ils ont cru que les Juifs et les Gentils convertis se disputaient la palme du mérite, que les uns et les autres prétendaient avoir les meilleurs titres à la grâce de l'Evangile et à l'amitié de Dieu, que les premiers se prévalaient de leur fidélité à pratiquer la loi de Moïse, et les seconds des lumières de leurs philosophes et des vertus de leurs sages. Mais c'est une simple hypothèse, suggérée par certains versets, non un fait établi par des témoignages historiques.

En outre, cette supposition ne s'accorde pas très bien avec les éloges que S. Paul donne à l'Eglise de Rome, et avec l'édification qu'elle répandait dès lors dans tout l'univers; et l'on n'a pas besoin d'y recourir pour expliquer les considérations de l'Apôtre sur l'abus que les Gentils faisaient de leur raison, sur l'impuissance de la loi à justifier les âmes, et sur la gratuité absolue de la foi. S. Paul connaissait la disposition de ses compatriotes à se préférer au reste des hommes. Il savait quel était l'orgueil des Grecs et des Romains. N'était-ce pas assez pour qu'il prit soin de porter les uns et les autres à s'humilier devant Dieu, à reconnaître leur indignité, à confesser que leur conversion était un pur effet de sa miséricorde?

Tel est, ce nous semble, le véritable point de vue. S. Paul se propose moins de réprimer une contestation survenue à Rome entre deux partis rivaux, que d'en étouffer les germes, en inspirant aux uns et aux autres une profonde reconnaissance envers Dieu pour le don de la foi, en apprenant aux Juifs, comme aux Gentils, en quoi consiste la grâce de la justification, quelle en est l'origine, quels en sont les conditions, les caractères, les effets, et en leur faisant sentir l'impuissance où ils sont, soit d'y suppléer par la raison, soit de la mériter par leurs œuvres.

L'Epitre aux Romains a, de tout temps, effrayé les interprètes...

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Message  Louis Mer 04 Oct 2017, 6:35 am

ÉPÎTRE DE SAINT PAUL

AUX ROMAINS

INTRODUCTION

(suite)

Cette Epître n’offre-t-elle pas des difficultés spéciales, et ne paraît-elle pas être le fruit de l’étude et du travail ?

L'Epitre aux Romains a, de tout temps, effrayé les interprètes. Les difficultés qu'elle présente ont rapport à la grâce, dont l'Apôtre est le grand prédicateur, et aux questions qu'elle soulève, du péché originel, de la concupiscence, de la justification, de la prédestination et de la réprobation. Tous les hérétiques qui ont nié ou blessé plus ou moins la liberté humaine, depuis Valentin le gnostique jusqu'à Luther et Jansénius, ont allégué quelques passages de cette Epître et de celle aux Galates. Mais, en condamnant leurs erreurs, l'Eglise a éclairci la matière et fixé le sens de beaucoup de textes. Si l'on tient compte de ses définitions et qu'on ait soin de choisir de bons commentaires, on verra que l'Apôtre est loin d'être incompréhensible, et que ce n'est pas sans fruit qu'on étudie ses écrits.

Il y a lieu de croire que l’Épître aux Romains n'a pas été faite tout d'un jet, en quelques heures, comme l’Épître aux Galates. Bien qu'elle ne soit pas limitée sous le rapport littéraire, la doctrine qu'elle contient paraît avoir été méditée à loisir. L'importance du sujet, l'abondance et l'enchaînement des idées, la concision du style, le grand nombre et le choix des citations, la subtilité des raisonnements, l'absence des répétitions ne permettent pas de penser qu'elle ait été écrite précipitamment. Il est probable que S. Paul y a résumé les instructions qu'il avait coutume de donner dans les Eglises dont il était le fondateur. Sauf le prologue et la conclusion, l’Épître ressemble à un traité plutôt qu'à une lettre. Ce qu'on lit à la fin, qu'elle a été écrite de la main de Tertius, n'est pas une preuve qu'elle ait été dictée. S. Paul l'avait sans doute rédigée avant de la donner à transcrire.

L'Epitre aux Romains se divise en deux sections…

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Message  Louis Jeu 05 Oct 2017, 7:39 am

ÉPÎTRE DE SAINT PAUL

AUX ROMAINS

INTRODUCTION

(suite)

Comment se divise l’Epître aux Romains ?

L'Epitre aux Romains se divise en deux sections. La première, qui est la principale, est dogmatique ou théorique, I, 17-XI. Dans cette partie, l'Apôtre, voulant exposer la doctrine de l'Eglise sur la justification, établit la nécessité de la foi chrétienne ou du christianisme, pour arriver au salut ; et il fait sentir cette nécessité, en montrant l'impuissance de la nature et l'insuffisance de la loi mosaïque pour mener une vie sainte et mériter le ciel. Sa thèse est donc assez complexe. Il établit la gratuité de la justification sur ce fondement, qu'elle n'est le fruit ni du mérite naturel ni des œuvres légales, qu'elle a pour condition essentielle et unique la foi, une vraie foi, en Jésus-Christ, et il montre que la nécessité et la valeur de cette foi sont les mêmes pour tous les hommes. — La seconde section est pratique ou morale, XII-XVI. C'est une suite de préceptes et de conseils généraux et particuliers, de nature à confirmer les chrétiens dans la foi et à les porter à la perfection. La vie du juste, dont il trace l'esquisse et dont il dit que la foi chrétienne est le principe, contraste avec celle des païens et des Juifs, dont il a fait le tableau dans ses premiers chapitres. (L. BACUEZ.)

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Message  Louis Ven 06 Oct 2017, 6:25 am

PREMIÈRE ÉPÎTRE DE SAINT PAUL

AUX CORINTHIENS

INTRODUCTION

Corinthe, relevée par Jules César et déclarée colonie romaine, était la capitale de l'Achaïe, et la première ville de la Grèce. Elle pouvait avoir quatre cent mille habitants de toute nationalité, grecs, latins, Juifs, etc. Aussi riche que populeuse, elle brillait surtout par son activité et par son luxe. Sa position dans l'isthme qui unit le Péloponnèse à la Grèce, entre la mer Égée à l'Orient et la mer Ionienne à l'Occident, à égale distance de l'Italie et de l'Asie, en faisait le centre d'un commerce considérable. Le commerce lui donnait l'opulence, et l'opulence procurait à ses habitants de quoi satisfaire leur goût pour les arts et pour le plaisir. A peu de distance de ses murs, on célébrait tous les cinq ans des jeux fameux auxquels l'Apôtre fait allusion; et la ville elle-même était un théâtre d'amusements et de dissolution continuels. On n'y célébrait guère d'autre culte que celui de Vénus. Aussi la vie qu'on y menait était-elle passée en proverbe, et disait-on indifféremment, « vivre en Corinthien, » ou s'abandonner à la volupté. Malgré les obstacles que de telles habitudes devaient mettre à la foi chrétienne, et en dépit de l'opposition des Juifs, S. Paul, animé par une vision céleste, avait réussi à y fonder une église; et après dix-huit mois de travaux, il l'avait laissée si ferme dans la foi et si fervente qu'elle faisait sa consolation et qu'elle servait de soutien et de modèle aux chrétientés voisines. La plupart des convertis étaient païens d'origine et d'une condition assez humble. Néanmoins, les détails où entre l'Apôtre sur la manière dont se faisait la cène et sur les secours à donner aux chrétiens de Jérusalem, supposent qu'il y avait aussi des chrétiens d'une classe plus élevée. Lui-même, dans son Epître aux Romains, distingue entre les autres Eraste, l'intendant de la cité, et Caïus, qu'il appelle son hôte.

Est-il certain que ces Épîtres sont de S. Paul ?

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Message  Louis Sam 07 Oct 2017, 7:13 am

PREMIÈRE ÉPÎTRE DE SAINT PAUL

AUX CORINTHIENS

INTRODUCTION

(suite)

Est-il certain que ces Épîtres sont de S. Paul ?

L'authenticité des deux Epîtres de S. Paul aux Corinthiens est attestée par la tradition. Qu'il suffise de citer S. Clément, pape, qui, dans une Lettre adressée par lui aux Corinthiens, une trentaine d'années plus tard, de 92 à 97, leur rappelle la première de ces Epîtres comme une œuvre connue et respectée de tous. « Prenez en main, dit-il, l'Epître du bienheureux Paul. Il n'y a pas de doute que l'Esprit-Saint ne lui ait inspiré ce qu'il vous a écrit sur lui-même, sur Céphas et sur Apollo, dans un temps où vous étiez divisés comme aujourd'hui.»

Cette Lettre de S. Clément est le plus ancien monument que nous ayons de la tradition, et l'un de ceux dont l'authenticité est le mieux établie. On la lisait publiquement dans l'Eglise de Corinthe et dans beaucoup d'autres.

En quel lieu, en quel temps, à quelle occasion cette Epître fut-elle écrite ?

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Message  Louis Dim 08 Oct 2017, 6:56 am

PREMIÈRE ÉPÎTRE DE SAINT PAUL

AUX CORINTHIENS

INTRODUCTION

(suite)

En quel lieu, en quel temps, à quelle occasion cette Epître fut-elle écrite ?

La première Épître aux Corinthiens fut écrite d'Ephèse. On en a la preuve dans l’Épître même où S. Paul dit qu'il restera encore quelque temps chez Aquila et Priscille, établis en cette ville depuis son passage à Corinthe.

On voit, au même endroit, que la Pentecôte approchait et que l'Apôtre songeait à un départ prochain. C'était dans sa dernière mission, l'an 56 probablement. S. Paul était arrivé au milieu de sa carrière apostolique. Il y avait dix ans qu'il prêchait la foi, et quatre ou cinq, ans qu'il avait fondé l'Eglise de Corinthe ; mais un grand nombre de disciples, de ceux même qui avaient vu le Sauveur après sa résurrection, étaient encore en vie.

Ce qui lui donna lieu d'écrire cette première Épître, ce fut : — 1° Un rapport épistolaire sur les divisions naissantes, rapport qui lui avait été adressé par la maison chrétienne de Chloé. — 2° Un récit oral que venaient de lui faire Stéphanas et ses coadjuteurs dans le gouvernement de cette église, au sujet d'un scandale et de quelque abus. — 3° Certaines questions de morale et de discipline, dont les Corinthiens lui avaient demandé la solution. — L'Apôtre fait allusion à ces renseignements, et même, ce semble, aux termes dont on s'était servi pour le consulter, en divers endroits de son Épître.

Comment cette Épître se divise-t-elle ?

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