Introduction au Nouveau Testament

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Message  Louis Lun 09 Oct 2017, 7:16 am


PREMIÈRE ÉPÎTRE DE SAINT PAUL

AUX CORINTHIENS

INTRODUCTION

(suite)

Comment cette Épître se divise-t-elle ?

On distingue dans cette Épître deux parties, qui répondent au double dessein qu'avait S. Paul de réformer et d'instruire. — Dans la première, il s'efforce de réformer les abus qui se sont glissés parmi les fidèles de Corinthe. Ces abus sont des divisions, causées par un engoûment irréfléchi pour certains prédicateurs, I-IV, et divers scandales donnés à l'Eglise par des particuliers, V-VI. — Dans la seconde, VII-XV, il répond successivement à cinq questions qu'on lui avait posées : sur le mariage et le célibat, VII ; sur les mets consacrés aux idoles, VIII-X; sur l'ordre qui doit régner dans les assemblées religieuses, XI; sur l'usage des dons surnaturels, XII-XIV; sur la résurrection, XV.

Comme on le voit, cette Epître diffère beaucoup par son objet et par sa forme de l'Epître aux Romains. Elle ne ressemble en rien à une dissertation ni à un traité dogmatique. C'est une suite d'avis, de réflexions, de solutions, inspirées par les circonstances et réparties en sept articles. Il n'est pas d'écrit qui fasse mieux connaître, soit l'esprit de l'Apôtre, soit la discipline et les mœurs de ces premiers temps. (L. BACUEZ.)

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Message  Louis Mar 10 Oct 2017, 7:14 am

DEUXIÈME ÉPÎTRE DE SAINT PAUL

AUX CORINTHIENS

A quelle date, de quel lieu, dans quel dessein cette Épître a-t-elle été écrite ?

On convient que cette Epître a été écrite peu de temps après la première, L'an 57, suivant le plus grand nombre.

S. Paul était en Macédoine, probablement à Philippes. L'émeute excitée par Démétrius l'ayant forcé de quitter Ephèse, il était passé à Troas, puis en Macédoine. C'est là que Tite, qu'il avait envoyé précédemment à Corinthe, vint le rejoindre. L'Apôtre apprit de lui dans quel état se trouvait l'Eglise de cette ville, la sincère affection que lui gardaient la plupart de ceux qu'il avait convertis, mais en même temps l'animosité croissante de ses antagonistes, les imputations dont il était l'objet, le reproche que plusieurs lui faisaient d'être inconstant dans ses desseins, ambitieux dans ses vues et mal intentionné à l'égard de sa nation. Sur ces informations, il s'empresse d'écrire cette seconde Epître, et il charge son disciple de la porter à Corinthe, en attendant qu'il puisse s'y rendre lui-même.

On trouve en cette Lettre une longue apologie de sa conduite et de son ministère : apologie voilée d'abord, modérée au début, mais bientôt ouverte, vive, et à la fin acérée et véhémente. Elle n'est interrompue qu'un instant, vers le milieu, par une digression sur l'aumône et une exhortation à venir au secours des fidèles de Jérusalem. D'où trois parties ou trois sections : 1° Apologie calme et contenue, I, 15-VII. — 2° Digression, VIII, IX. — 3° Apologie animée et véhémente, X-XII. Dans chacune de ces parties, l'habileté de l'Apôtre, son talent oratoire, la souplesse de son esprit, la délicatesse de son langage se montrent avec éclat. Il s'y propose trois choses : — 1° Dissiper toute prévention dans l'esprit de ses disciples. — 2° Presser la réforme des abus et l'exécution des mesures dont il est question dans sa première Lettre. — 3° Confondre les faux Docteurs par une justification éclatante. (L. BACUEZ.)

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Message  Louis Mer 11 Oct 2017, 7:24 am

ÉPÎTRE DE SAINT PAUL

AUX GALATES

Qu’étaient-ce que les Galates, comment S. Paul fut-il amené à leur écrire, et quel est l’objet de son Épître ?

La Galatie était la Gaule de l'Orient. Des Gaulois, ayant quitté leur pays trois siècles avant Jésus-Christ, passèrent d'abord dans le nord de la Grèce, puis, bientôt après, allèrent s'établir en Asie, et se fixèrent aux environs d'Ancyre, où on leur donna le nom de Galates. Assez restreint d'abord, leur territoire s'agrandit peu à peu. Au temps de S. Paul la Galatie était une province romaine, qui occupait le centre de l'Asie Mineure. L'Apôtre y était venu deux fois, d'abord au commencement de sa seconde mission apostolique, pour y prêcher l’Évangile et y établir la foi, ensuite au début de la troisième, pour compléter et perfectionner son œuvre. C'est peu de temps après, vers 57, pendant son dernier séjour à Corinthe, qu'il écrivit cette Lettre. Elle se rattache ainsi par sa date à son troisième voyage, aussi bien que l’Épître aux Romains et les Épîtres aux Corinthiens, avec lesquelles elle a des rapports visibles. Celles-ci la précédèrent; et celle-là paraît l'avoir suivie d'assez près.

Les Galates étaient intelligents, d'une grande franchise, mais d'une mobilité d'esprit et d'une impétuosité de caractère qui les exposaient à des démarches irréfléchies et à des déceptions. On venait de faire à l'Apôtre un rapport très inquiétant à leur sujet. On lui apprenait que depuis son passage, des Docteurs judaïsants étaient venus de Jérusalem, et avaient pris sa place en Galatie; que, sous prétexte de compléter son œuvre, ils altéraient son enseignement et imposaient à ses disciples de nouvelles pratiques, empruntées au rituel judaïque. Peut-être étaient-ce les mêmes qui avaient déjà soulevé les esprits contre lui à Antioche. Au moins prêchaient-ils, aussi hautement qu'on avait jamais fait, la nécessité des œuvres légales et de la circoncision pour les Gentils comme pour les Juifs. « C'est là, disaient-ils, ce qui s'enseigne et ce qui se pratique à Jérusalem, dans l'Eglise-mère, sous les yeux et par les soins des principaux Apôtres. Sans ces observances, on ne fait pas partie du peuple de Dieu et l'on ne peut avoir part aux biens promis à Abraham. »

Les Galates avaient d'abord opposé à cette prédication l'autorité de celui qui leur avait apporté l'Evangile; mais ces nouveaux venus la récusaient, ou du moins ils disaient qu'elle était loin d'égaler celle des Apôtres de Judée avec lesquels ils étaient en relations, celle de Pierre, de Jacques et de Jean, que le Seigneur avait instruits en personne et à qui il avait révélé tous ses mystères. Ils affirmaient que saint Paul avait  reconnu la supériorité de leurs lumières et de leur pouvoir, et qu'en leur présence, à Jérusalem, il avait dû  renoncer à ses principes et se déclarer pour la circoncision. Ebranlés par ces raisons ou séduits par ces artifices, un certain nombre de fidèles semblaient disposés à joindre l'observation des lois de Moïse à la profession de la religion chrétienne.

A cette nouvelle, l'Apôtre prend la plume pour revendiquer son autorité et rétablir la vraie doctrine; et il écrit comme d'un seul trait, cette lettre où son caractère se peint avec toute l'ardeur, toute la sollicitude, toute la tendresse de son zèle. Il traite ces prédicants, non comme des hommes de bonne foi involontairement égarés, mais comme des séducteurs, des docteurs de mensonge, qui ne cherchent qu'à surprendre et à asservir les âmes crédules. Pour les fidèles, il les rappelle à lui, les reprend el les encourage tour à tour. Nulle part il n'est plus concis dans ses raisonnements, plus sévère dans ses reproches, plus affectueux dans ses exhortations.

On distingue trois parties en cette Epître : — 1° La première est apologétique, I, 11-II, 16. L'Apôtre établit la réalité de son apostolat et la conformité de sa doctrine avec celle de ses collègues. — 2º La seconde est dogmatique, II, 17-V, 13 montre que la justification est attachée à la foi en Jésus-Christ, non à la loi de Moïse, dont l'observance est superflue et même nuisible ou dangereuse. — 3° La troisième est morale, V, 14-VI: elle a pour objet de corriger quelques abus et d'affermir les esprits dans la foi. (L. BACUEZ.)

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Message  Louis Jeu 12 Oct 2017, 7:15 am

ÉPÎTRE DE SAINT PAUL

AUX ÉPHÉSIENS

Qu’est-ce qui donne lieu à S. Paul d’écrire cette Epître aux Éphésiens ?

Éphèse, métropole de l'Asie proconsulaire, était célèbre par son commerce, son opulence, et surtout son temple de Diane, l'une des sept merveilles du monde. S. Paul, qui n'avait fait que la visiter à sa seconde mission, y séjourna près de trois ans à la dernière, de 55 au commencement de 58; et il eut la consolation d'y convertir un bon nombre de Juifs et de Gentils et d'y fonder solidement le christianisme. C'est ce qu'il nous apprend lui-même, dans le discours qu'il adresse au clergé de cette ville, accouru pour l'entendre à Milet, quelques jours avant son entrée à Jérusalem et son arrestation au Temple. Cette lettre ne fut écrite que quatre ans plus tard. L'Apôtre était à Rome prisonnier de Jésus-Christ, mais toujours appliqué aux soins de l'apostolat. S. Epaphras, évêque de Colosses, était venu lui apporter des nouvelles de son Eglise, de celle d'Ephèse et de toute sa province.

On commençait à voir se réaliser dans cette partie de l'Asie les prédictions que l'Apôtre avait faites, lors de son dernier passage à Milet. Là, comme en Galatie, de faux docteurs cherchaient à surprendre la confiance des fidèles et mettaient leur foi en péril; mais les questions qu'ils agitaient avaient un caractère particulier plus théorique que pratique. Quoique judaïsants, ils ne réclamaient pas en faveur des pratiques mosaïques : ils tâchaient d'éblouir les fidèles par de hautes spéculations sur les attributs de Dieu et sur sa conduite à notre égard. Ils se demandaient quelles étaient la raison de ses œuvres et la suite de ses desseins relativement au salut des hommes. Les Gentils convertis avaient peine à comprendre comment la divine bonté avait abandonné si longtemps la presque totalité du genre humain aux erreurs du paganisme pour donner tous ses soins aux seuls enfants d'Israël ; et les Juifs baptisés, tout chrétiens qu'ils étaient, ne pouvaient se faire à la pensée qu'ils étaient déchus de tous les privilèges dont leurs pères s'étaient glorifiés. Pour ceux-ci, la difficulté était dans la conduite actuelle de Dieu; pour ceux-là, elle était surtout dans sa conduite passée; les uns et les autres avaient peine à les mettre d'accord et demandaient des éclaircissements.

S. Paul entreprend de calmer cette inquiétude et de résoudre ces questions. Ce qu'il se propose dans sa Lettre, ce n'est pas de montrer la nécessité et l'efficacité de la foi, comme dans l'Epitre aux Romains, ni l'inutilité des observances légales, comme dans l'Epitre aux Galates; c'est d'exposer aux fidèles d'Ephèse, ce qu'ils désirent connaître, le plan conçu par Dieu dans l'éternité et réalisé dans le temps, pour la rédemption du monde et pour la gloire des élus.

« Dieu, dit-il, n'a pas varié dans ses vues; il a eu de toute éternité le dessein qu'il accomplit aujourd'hui. Il s'est proposé de racheter tous les hommes par son Fils incarné, et de glorifier en sa personne, en les adoptant pour enfants, tous ceux que ce divin Fils attirerait à lui, qu'il animerait de son Esprit et dont il ferait ses membres. Il a résolu de réunir en une même Eglise tous ses enfants adoptifs, de quelque nationalité qu'ils fussent, les Gentils aussi bien que les Juifs, et de faire de tous les chrétiens un seul corps ou une même personne morale, dont Jésus-Christ serait le chef : mystère adorable que l'Esprit saint a révélé à l'Apôtre, qu'il est chargé de faire connaître et qu'il travaille à réaliser. »

Voilà la vérité que S. Paul énonce d'abord, et dont il développe ensuite les conséquences. Rien de plus magnifique que le tableau qu'il trace de l'Eglise chrétienne. Il déroule avec une sorte d'enthousiasme le plan divin de la rédemption. Il le montre s'étendant à tous les âges en même temps qu'à tous les peuples. Il fait voir l'Homme-Dieu, bien au-dessus des Anges, comme le centre où tout aboutit, comme le lien qui unit toutes choses, l'homme à Dieu, la terre au ciel, les Juifs aux Gentils, de sorte que tout se consomme en sa personne pour la gloire de son Père et le salut du monde. Il insiste sur la divinité du Sauveur, sur la valeur et l'étendue de sa rédemption, sur l'unité de la sainte Eglise, sur son universalité surtout. Il demande à Dieu de faire comprendre à ses disciples l'éminence de leur vocation et la valeur infinie des grâces dont ils sont comblés. Cependant il n'entend pas faire ici un exposé du christianisme : il se borne à rendre hommage à sa sublimité, à en faire entrevoir les merveilles.

L’Épître a deux parties. Dans la première, l'Apôtre fait ressortir la grandeur de l'œuvre accomplie en Jésus-Christ, I-II, il : tous les peuples et tous les individus appelés à l'adoption divine, et l'Eglise destinée à les réunir tous en son sein, II,  12-III, 21. Dans la seconde, il trace aux chrétiens des règles de conduite, et donne des conseils généraux, IV-V, 21, et particuliers, V,  22-VI, pour les divers états de la vie chrétienne.

Le style peut sembler obscur et embarrassé en quelques endroits de la première partie : mais les idées sont profondes et les sentiments sublimes.

Bien qu'il y ait quelque différence entre cette Épître et les précédentes…

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Message  Louis Ven 13 Oct 2017, 7:53 am

ÉPÎTRE DE SAINT PAUL

AUX ÉPHÉSIENS

(suite)

Trouve-t-on dans cette Épître les même idées, le même style, les mêmes signes d’authenticité que dans les Épîtres précédentes ?

Bien qu'il y ait quelque différence entre cette Epître et les précédentes, au point de vue des idées aussi bien que du style, les esprits impartiaux et compétents ne laissent pas d'y reconnaître le cachet de l'Apôtre, — ses préoccupations ordinaires touchant l'universalité de la rédemption et la catholicité de l'Eglise; — le sentiment qu'il a du Sauveur, de sa mission, de l'opération de sa grâce dans les âmes; — l'ardeur de son zèle pour la propagation de l'Evangile et pour la sanctification de ses disciples; — l'étendue et sublimité de ses vues sur la vie chrétienne, sur la nécessité et la vertu de la grâce, sur le sacrement de mariage, sur l'Eglise. On sent partout, dit Erasme, l'esprit et le cœur de S. Paul. Le tableau qu'on remarque à la fin, du soldat chrétien et de son armure spirituelle, a dû lui être suggéré, dit Michaëlis, par la vue du prétorien sous la garde duquel il était placé.

Ceux qui ont tenté d'ébranler, dans ces derniers temps, l'autorité de cette Épître, lui ont reproché surtout, après l'absence de tout détail personnel, ses coïncidences nombreuses avec l’Épître aux Colossiens, ses allusions au gnosticisme, au pléroma et aux éons, des expressions insolites, des pensées obscures et vagues, un style lâche, embarrassé, mystique, chargé de répétitions et de mots superflus. Nous ne dirons pas que toutes ces particularités sont imaginaires; mais nous croyons que, si on ne les exagère pas, on pourra les expliquer aisément, soit par la date de l’Épître, soit par la nature du sujet, soit par la rapidité de la composition.

1° Cette Épître fut écrite durant la première captivité de l'Apôtre, peu de temps avant sa mise en liberté. Tychique qui se rendait à Colosses en même temps qu'Onésime l'emporta avec elle aux Colossiens. Il est naturel de penser qu'elles ont été écrites le même jour ou à peu d'intervalle l'une de l'autre, dans le même dessein, sous la même impression et avec les mêmes idées. Loin donc de rendre leur authenticité douteuse, la conformité qu'on remarque entre elles est de nature à la confirmer. Si, comme on l'avance, l’Épître aux Éphésiens paraphrase celle aux Colossiens, qu'on dise que celle-ci a été écrite la première. Mais il répugne absolument d'admettre qu'un faussaire, voulant attribuer à S. Paul une Épître de sa composition et la faire recevoir à Éphèse comme de l'Apôtre, l'ait ainsi semée de passages empruntés à une Épître bien connue que S. Paul avait écrite peu auparavant à une église voisine. Un faussaire s'efforce d'imiter, mais il n'a garde de copier ; il évite les coïncidences qui le feraient accuser de plagiat. Quel intérêt aurait-on d'ailleurs à supposer un écrit pour attribuer à un homme ce que cet homme a déjà dit, et dans les mêmes termes? La date de l’Épître explique donc ses rapports avec l’Épître aux Colossiens.

— Elle explique également son caractère doctrinal, ses allusions au langage gnostique ou les emprunts que ces hérétiques ont faits à son vocabulaire. Retenu depuis deux ans à Rome, loin des églises qu'il a évangélisées, l'Apôtre devait avoir un peu perdu de vue les combats qu'il avait eus d'abord à soutenir, les oppositions des faux frères, leur engoûment pour la loi de Moïse, leurs rivalités, leurs artifices. Aussi n'en est-il pas question dans cette lettre. Ce qui le préoccupe, ce sont les périls dont l'hérésie menace l'Église; ce sont les doctrines erronées et perverses qui commencent actuellement a envahir I'Asie-Mineure ; ce sont les Antechrists qui se soulèvent de tous côtés et qui s'efforcent de détruire ce qu'il a fait pour la gloire de l'Homme-Dieu.

De là, l'ardeur qu'il éprouve et les efforts qu'il tente pour faire comprendre et apprécier de plus en plus le mystère du Christ.

De là, cette révélation plus complète de ses grandeurs et de ses desseins.

De là, cette insistance à proclamer que Jésus-Christ est le Créateur et le chef suprême des hiérarchies du ciel, aussi bien que des membres de l'Eglise; qu'il est l'unique médiateur de Dieu et des hommes, qu'en lui tout se rapproche, tout s'unit, tout se purifie, tout se perfection et s'achève; qu'il possède tous les trésors de la science et tous les dons du ciel, que toute doctrine différente de la sienne est frivole ou erronée, que pour empêcher ses disciples d'être emportés au souffle des doctrines humaines, il a confié à un corps enseignant le dépôt de la foi, avec la charge d'éclairer les fidèles et de communiquer à tous les grâces du salut.

Quand une vérité est contredite, altérée, amoindrie, n'est-ce pas pour l'Apôtre le moment de la proclamer, de la défendre, d'en faire sentir l'importance, l'excellence, la certitude?

2° Ce n'est pas dans la partie morale, c'est dans la partie dogmatique seulement qu'on peut trouver le langage de l'Apôtre moins net et moins précis que dans l’Épître aux Corinthiens. Mais est-il étonnant qu'en matière de dogme, sur les questions si élevées et si neuves que soulevaient les Gnostiques, S. Paul ait eu moins de facilité à rendre ses idées, qu'il n'ait pas échappé tout à fait à l'embarras et au vague des auteurs mystiques, qu'il ait senti, comme tant de Saints, la difficulté d'exprimer dans le langage des hommes les lumières dont l'Esprit de Dieu éclairait son âme? A la sublimité et à la nouveauté des idées, joignez la rapidité de la composition. L'Apôtre n'avait pas pour écrire ses Lettres le loisir qu'ont les académiciens pour composer leurs livres. En bien des cas, il était forcé de s'en tenir au premier jet, et de songer moins au mérite de sa composition qu'aux besoins de ceux qu'il voulait instruire. D'ailleurs, dans ces passages mêmes que les littérateurs ordinaires jugent obscurs, les hommes habitués à méditer l'Ecriture et qui participent aux grâces comme aux vertus de l'Apôtre, ne trouvent-ils pas souvent des lumières aussi abondantes que sublimes? Et si négligé qu'on le trouve, qui oserait dire que l'auteur sacré n'est pas incomparablement plus net, plus précis, que les rêveurs gnostiques qu'il réfute?

Concluons que l’Épître aux Éphésiens n'a rien qui ne soit digne de S. Paul, conforme à son caractère, et qu'on ne voit pas de raison pour récuser le témoignage que l'Eglise rend de son origine apostolique. (L. BACUEZ).

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Message  Louis Sam 14 Oct 2017, 6:32 am

ÉPÎTRE DE SAINT PAUL

AUX PHILIPPIENS

Qu’est-ce qui a donné lieu à S. Paul d’écrire cette Epître ?

Philippes est la première ville d'Europe où S. Paul ait prêché la foi. C'était une place de moyenne importance, mais à laquelle le père d'Alexandre avait donné son nom et qu'Auguste éleva au rang de colonie romaine après la victoire qu'il avait remportée sous ses murs. L'Apôtre s'y rendit en venant de Troade, au début de sa seconde mission, l'an 57. Il s'y arrêta pour célébrer la Pâque, dans son dernier voyage à Jérusalem, en 58. A l'exemple de Lydie, qui se montra si généreux à son égard dès le moment de sa conversion, les fidèles de cette Eglise lui témoignèrent leur reconnaissance en lui envoyant des secours, d'abord à Thessalonique et à Corinthe, puis à Rome, dans sa première captivité. C'est de cette dernière ville, et par l'intermédiaire d'Epaphrodite, leur évêque, qui lui avait apporté leur offrande, que S. Paul leur adresse cette Lettre.

On n'y trouve ni exposition doctrinale proprement dite, ni discussion polémique, ni enchaînement d'idées bien marquées. C'est une simple Lettre, assez courte, une effusion de cœur, une communication spontanée et toute paternelle, pleine de détails intimes, d'encouragements, de bons conseils, d'exhortations et d'actions de grâces. En la lisant, on sent quelle est la tendresse de S. Paul pour ses enfants en Jésus-Christ, et combien leur foi, leurs vertus, leurs progrès dans la sainteté lui sont chers. Quand il parle de leur affection pour lui, son âme déborde de consolation et de tendresse. Il espère recouvrer bientôt sa liberté; mais en attendant, il n'a pas lieu de se plaindre de son état : Dieu fait servir au progrès de l'Evangile sa captivité même. Quoiqu'il n'ait pas pris en commençant son titre d'Apôtre, il ne néglige pas de profiter de cette occasion pour affermir ses disciples dans la foi en Notre Seigneur et les animer à la ferveur, et l'on peut remarquer que ses exhortations ne sont mêlées d'aucun reproche. L'Eglise de Philippes est sa joie et sa couronne. Il ne paraît pas que la zizanie s'y mêlât au bon grain. L'Epître a bien quelques mots à l'adresse des judaïsants, mais rien ne prouve leur présence à Philippes. Aussi voyons-nous dans les Actes que les Juifs y étaient peu nombreux. Ils n'y avaient pas même de synagogues, et l'Evangile ne dut pas faire beaucoup de conquêtes dans leurs rangs.

On n'a jamais contesté l'authenticité de cette Epître. Elle est nommée dans le Canon de Muratori et citée par les Pères les plus anciens, S. Irénée, Clément d'Alexandrie, Tertullien, etc. S. Polycarpe en fait une mention expresse dans sa Lettre à l'Eglise de Philippes. Elle offre au lecteur moins de difficultés que de sujets d'édification. On la divise en deux sections : 1º Félicitations et actions de grâces, 1; 2º Avis et exhortations, II-IV. (L. BACUEZ.)

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Message  Louis Dim 15 Oct 2017, 6:45 am

ÉPÎTRE DE SAINT PAUL

AUX COLOSSIENS

Qu’est-ce qui a donné lieu à cet Épître ? Quel es est l’objet, le but et la valeur ?

Colosses était une ville de Phrygie, peu éloignée de Laodicée, d'Ephèse et d'Hiérapolis. La foi chrétienne parait y avoir été prêchée, non par S. Paul lui-même, qui ne se donne nulle part pour l'Apôtre des Colossiens, mais par un de  ses disciples, Epaphras, qui en devint probablement évêque après la mort d'Archippe. Aussi cette Lettre contient-elle peu de détails personnels.

Ce qu'on y remarque surtout, ce sont les rapports nombreux qu'elle présente avec l’Épître aux Éphésiens. On n'y trouve pas seulement la même doctrine, ce qui serait peu surprenant, mais une série d'idées parallèles, et un grand nombre de pensées et d'expressions identiques.                                                                

Cette conformité s'explique par cette considération, qu'ayant été envoyées dans la même occasion, ces deux Épîtres auront été écrites à la même date, sous la même impression, dans le même dessein, pour remédier aux mêmes désordres ou prévenir le même péril.  A Colosses comme à Éphèse, le danger qui menaçait l'Église avait pour cause les prédications et les manœuvres  de  docteurs  soi-disant chrétiens, mais avant tout judaïsants et déjà quelque peu gnostiques.

Sans égaler peut-être la loi à la foi, comme ceux que l'Apôtre avait combattus en Galatie, ils recommandaient les pratiques légales, les fêtes juives, l'abstinence de la chair et du vin. En même temps, ils tâchaient de rabaisser l'idée que  S. Paul avait donnée du Sauveur. Ils usaient d'artifices pour réduire son rôle dans l'Eglise et dans le monde; ils disaient que le Fils de Dieu est trop grand pour s'être fait lui-même notre médiateur, que c'est par les anges que notre salut doit s'opérer et que nous devons offrir à Dieu nos hommages. Sur la nature, le nombre, les fonctions des anges, ils avaient une théorie très étendue, très détaillée ; ils se plaisaient à en dire les noms, les variétés, les occupations. Ils parlaient souvent du culte qu'on leur devait.

L'Apôtre répudie sans équivoque l'enseignement de ces faux docteurs, et oppose à leurs fantaisies superstitieuses la vraie doctrine chrétienne. Il insiste avec une rare élévation de pensée et une grande ardeur de sentiments sur les principaux dogmes, la divinité du Sauveur, l'universalité de la Rédemption, la nécessité du christianisme pour arriver au salut. Sa Lettre devait être communiquée à l'Eglise de Laodicée, après avoir été lue à Colosses.

Cette Épître a été citée, aussi bien que celle aux Éphésiens, comme un document apostolique, par les Pères les plus anciens, S. Justin, S. Théophile d'Antioche, S. Irénée, Tertullien contre Marcion et Marcion lui-même. Les noms d'Onésime, d'Archippe et d'Aristarque la relient à l'Épître à Philémon, qui devient garante de son authenticité. D'ailleurs l'Apôtre s'y révèle par l'élévation de ses vues, la ferveur de sa foi et l'inégalité de son style. Aussi les doutes récemment émis à cet égard n'ont-ils pas trouvé d'écho.

Outre l'exorde, I, 1-12, et la conclusion, IV, 7-18, on y distingue deux parties : l'une dogmatique, I, 11-II; l'autre morale, III-IV, 6. (L. BACUEZ.)

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Message  Louis Lun 16 Oct 2017, 6:57 am

ÉPÎTRE DE SAINT PAUL

AUX THESSALONICIENS

Qu’est-ce qui a donné lieu à S. Paul d’écrire aux Thessaloniciens ?

Thessalonique était devenue la capitale de la Macédoine et le port le plus commerçant de la Méditerranée : elle avait dans l'Empire la qualité de ville libre. S. Paul s'y rendit, dans sa seconde mission, à sa sortie de Philippes. Il y trouva une synagogue, où il prêcha durant trois semaines et jeta les fondements d'une petite chrétienté. Mais bientôt, chassé par les intrigues des Juifs, il se retira à Bérée, puis à Athènes, et de là à Corinthe. C'est de cette dernière ville qu'il adressa à l'Eglise naissante de Thessalonique, vers l'an 52, à peu d'intervalle l'une de l'autre, deux Épîtres, les premières que nous ayons de lui. Elles sont d'une authenticité incontestable et toujours reconnue, très simples et très claires, sauf deux difficultés d'exégèse qu'on ne peut attribuer à un autre qu'à l'Apôtre. La première de ces Épîtres ne contient guère que des encouragements, I, un tableau de sa conduite et de ses dispositions, II, IIIavec quelques instructions morales, IV-VI. L'autre, plus courte encore, a pour objet de suppléer à la visite que S. Paul voulait d'abord faire aux Thessaloniciens et de rectifier cette idée, dont plusieurs étaient préoccupés, que la fin du monde était proche. (L. BACUEZ.)

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Message  Louis Mar 17 Oct 2017, 7:20 am

LES

ÉPÎTRES PASTORALES

Notion. — Date.


Qu’entend-t-on par Épîtres pastorales ?

On désigne sous ce titre trois Épîtres de S. Paul à ses disciples de prédilection. Deux sont adressées à Timothée et une à Tite. On les nomme pastorales, parce qu'elles traitent de sujets relatifs au saint ministère, en particulier du choix, des devoirs et des vertus des pasteurs.

Timothée avait suivi S. Paul dans une grande partie de ses voyages, et reçu de lui diverses missions, en Macédoine, en Grèce, à Philippe, à Thessalonique, à Corinthe. Il lui était aussi attaché qu'un fils peut l'être à son père; néanmoins, l'Apôtre l'avait placé à la tête de l'Eglise d'Ephèse, pour se conformer à une révélation du ciel. Quant à Tite, il l'avait aussi élevé à l'épiscopat, après plusieurs missions,  et l'avait chargé spécialement d'achever son œuvre dans l'île de Crète, en y organisant le ministère ecclésiastique.

La date de la seconde Épître…

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Message  Louis Mer 18 Oct 2017, 6:23 am

LES
ÉPÎTRES PASTORALES

Notion. — Date.

(SUITE)

Quelle est la date de ces Epîtres ?

La date de la seconde Épître à Timothée ne paraît pas douteuse. On la rapporte aux derniers temps de la vie de l'Apôtre. L’Épître elle-même nous apprend qu'il est à Rome, prisonnier pour la foi, qu'il a passé récemment à Troas, à Milet et à Corinthe, qu'il  n'a plus à ses côtés qu'un seul disciple, S. Luc, et qu'il s'attend à une  mort prochaine.

Pour les deux autres Épîtres, il ne paraît pas possible d'en fixer la  date d'une manière précise. Néanmoins on a lieu de croire qu'elles sont à peu près de la même époque et quelles ont été écrites peu de temps avant la dernière captivité de l'Apôtre. Ce qui le fait penser, c'est l'analogie frappante et toute exceptionnelle qu'elles ont avec la seconde à Timothée, pour le fond comme pour la forme. Non seulement l'auteur y traite des mêmes sujets, mais il est placé au même point de vue, il a les mêmes préoccupations, il voit l'Eglise dans le même état. Mêmes périls pour la foi ; même goût des nouveautés dans les fidèles ; mêmes défauts dans la prédication ; les avis et les recommandations sont presque identiques. C'est aussi le même style, plus pur, plus coulant et moins chargé d'hébraïsmes qu'à l'ordinaire : ce sont les mêmes locutions et souvent les mêmes termes, qu'on lit dans chacune de ces Epîtres, et qu’on ne trouve nulle part ailleurs. Aucune d'elles ne ressemble à un traité dogmatique ou polémique. Ce sont des Lettres proprement dites, des communications affectueuses, des instructions toutes pratiques, telles que l'âge de l'Apôtre, sa dignité et ses relations avec ses disciples le mettaient en position de leur en adresser. Convaincu qu'ils ne demandent qu'à connaître ses sentiments pour entrer dans ses vues, il leur écrit au courant de la plume, sans se préoccuper d'ordre ni de méthode. Les préceptes, les exhortations, les maximes, les pressentiments, les détails intimes arrivent pêle-mêle et se pressent sur le papier comme dans son esprit. Aussi serait-il difficile d'en faire un résumé ou une analyse proprement dite.

Ajoutons que diverses indications, fournies par ces Lettres mêmes, ne permettent guère de leur fixer une place dans la partie de la vie de S. Paul que les Actes nous retracent. Ainsi, dans la première à Timothée, on voit que, lorsqu'il l'écrivit, l'Apôtre venait de quitter Ephèse pour se rendre en Macédoine, qu'il avait laissé à son disciple le soin de cette Eglise et qu'il espérait l'y rejoindre bientôt. Or, ceci n'a pu avoir lieu au moment où les Actes nous montrent S. Paul quittant Ephèse pour passer en Europe ; car alors Timothée le devançait en Macédoine et l'Apôtre n'avait pas l'intention de revenir à Ephèse. A ce moment d'ailleurs, S. Paul ne fait encore que prédire l'apparition des faux Docteurs dont il expose et combat les principes dans les deux Lettres à Timothée.

De même quand il écrit à Tite : il vient de passer dans l'île de Crète, où il l'a laissé. Il ne saurait être ici question de son passage en Crète avec le vaisseau qui l'emmenait captif à Rome : comment eût-il pu dire qu'il se proposait de passer l'hiver à Nicopolis? On ne voit donc pas où placer cette Epître, sinon dans l'intervalle de ses deux captivités, intervalle dont nous ignorons le détail, mais qui n'a pas été imaginé pour soutenir l'authenticité de ces écrits et durant lequel nous sommes fondés à croire qu'il parcourut de nouveau l'Orient, après avoir évangélisé l'Espagne.

Quelques auteurs objectent le jeune âge de Timothée, à l'époque où fut écrite la première Épître, S. Paul lui recommandant de faire respecter sa jeunesse. Mais il faut tenir compte de l'âge avancé de l'Apôtre, qui se qualifie de vieillard et qui avait au moins une soixantaine d'années, de l'habitude où il était de parler à Timothée comme à son disciple, et de la pratique commune au premier siècle de n'appliquer aux fonctions pastorales que les hommes qui touchaient à la vieillesse. (L. BACUEZ.)

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Message  Louis Jeu 19 Oct 2017, 6:29 am

PREMIÈRE ÉPÎTRE

DE SAINT PAUL

A TIMOTHÉE

Que se propose l’Apôtre dans cette Epître ?

Dans celle Epitre, le dessein de S. Paul est d'avertir l'évêque d'Ephèse des principaux devoirs attachés à sa charge, et de l'animer à les bien remplir, III, 15. Dans ce but, il indique brièvement à Timothée les obligations les plus graves de l'épiscopat. Il lui dit :

— 1° Comment il doit instruire son peuple et combattre les mauvaises doctrines, I, 1-20.

— 2° Avec quel soin il doit s'acquitter de la prière publique et des exercices du culte divin, II, 1-15

— 3° Comment il doit choisir ses coopérateurs, III, 1-16

—  4° Quel zèle il doit avoir pour se sanctifier lui-même, IV, et pour maintenir la discipline dans son église, V et VI.

A ces instructions, qui conviennent à tous les pasteurs, se mêlent des exhortations et des avis personnels, avec certains détails sur la vie de l'Apôtre. (L. BACUEZ.)

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Message  Louis Ven 20 Oct 2017, 6:49 am

DEUXIÈME ÉPÎTRE

DE SAINT PAUL

À TIMOTHÉE

Quel est le caractère de cette Épître ?

La seconde Épître à Timothée est plus personnelle et plus intime encore que la première. C'est comme le testament de l'Apôtre, sa dernière communication avec son disciple. Aux avis et aux exhortations, il mêle des prophéties sur l'avenir de l'Eglise, et quelques détails relatifs à sa personne. La disposition des chapitres répond assez bien à celle des idées : — 1° S. Paul exhorte Timothée à mettre en pratique la grâce du sacerdoce. — 2° Il dit de quelle manière il convient d'instruire les fidèles. — 3° Il signale à son disciple les hérésies qu'on aura bientôt à combattre. — 4° Enfin il conclut ses exhortations et ses avis. La tendresse et l'émotion que respire cet écrit rappellent le discours de la dernière Cène, et font sentir la prévision que l'Apôtre a de sa mort prochaine, IV, 6-8. (L. BACUEZ.)

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Message  Louis Sam 21 Oct 2017, 7:32 am

ÉPÎTRE

DE SAINT PAUL

À TITE

Quelles sont les observations que suggère cette Épître ?

Tite avait été placé par S. Paul à la tête de l'Eglise de Crète. L'Epître qui lui est adressée rappelle la première à Timothée, non seulement par sa forme et son style, simple, naturel, plein d'onction, mais encore par les idées qu'elle exprime et par les termes dans lesquels elle est conçue. — Les avis qu'elle contient se rapportent aussi à trois points : le choix des ministres, la défense de la foi, l'instruction des fidèles. — Les doctrines qu'elle réprouve sont celles des judaïsants. Mais le péril paraît moins grand en Crète qu'à Ephèse. (L. BACUEZ.)

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Message  Louis Dim 22 Oct 2017, 6:57 am

ÉPÎTRE DE SAINT PAUL

À PHILÉMON

Quel est l’objet de cette Épître ; sa date ; son caractère ?

Philémon était un homme de qualité de la ville de Colosses, que l'Apôtre, ou son disciple Epaphras, avait gagné au christianisme. Un de ses esclaves, Onésime, ayant pris la fuite, la Providence le conduisit à Rome ; et l'Apôtre, l'ayant aussi converti, ne voulut ni le garder auprès de lui sans le consentement de son maître, ni le renvoyer à Colosses, sans recommander à Philémon ce frère repentant, et lui assurer un bon accueil. En la personne de cet esclave, S. Paul plaide la cause de tous ceux qui se trouvaient dans la même condition, c'est-à-dire de l'immense majorité du genre humain.

Suivant toute apparence, l'Apôtre écrivit cette Lettre en même temps que les Epîtres aux Ephésiens et aux Colossiens. Il y fait mention, comme dans l'Epître aux Colossiens, d'Epaphras, de Timothée, d'Aristarque, de Marc, de Démas et de Luc. Peut-être est-ce par intérêt pour Onésime qu'il fait aux Colossiens de si vives recommandations en faveur des esclaves.

L'Epître à Philémon est la plus courte de toutes celles de l'Apôtre. Après une salutation où il remplace son titre d'apôtre par celui de captif de Jésus-Christ, vient comme exorde et sous forme d'actions de grâce, l'éloge de Philémon, 4-7. Ensuite il énonce son sujet, sans réticence, mais en s'appuyant sur des raisons qui doivent lui faire espérer un heureux succès, 8-16. Il finit en se substituant à Onésime, comme le Sauveur s'est substitué aux pécheurs, et en priant Philémon de l'agréer pour son débiteur. Tout cela est dit avec l'onction, la dignité, la simplicité qui caractérisent le chrétien et qu'inspire la charité du Sauveur. Rien de plus affectueux, de plus touchant, de plus propre à faire impression sur un fidèle. Rien aussi de plus insinuant. « Peu de pages, dit M. Renan, ont un accent de sincérité aussi prononcé. Paul seul, autant qu'il semble, a pu écrire ce petit chef-d'œuvre. » Nous ajouterons avec S. Jérôme : Un billet d'un Apôtre pouvait seul avoir cette fortune d'être conservé, admiré, pris pour règle de conduite par toute la terre jusqu'à la fin des temps. (L. BACUEZ.)

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Message  Louis Lun 23 Oct 2017, 7:29 am

ÉPÎTRE DE SAINT PAUL

AUX HÉBREUX

Est-il de foi que l’Epître aux Hébreux est inspirée et qu’elle a S. Paul pour auteur comme les précédentes ?

On trouve cette Épître comptée parmi les écrits inspirés dans presque tous les Canons. On ne saurait donc en nier l'inspiration et le caractère divin sans se mettre en opposition avec la croyance de l'Eglise et avec ses définitions. Mais on la met au nombre des livres deutéro-canoniques, parce qu'il y a eu en Occident, au second et au troisième siècle, un certain nombre d'Eglises et de docteurs qui ne se tenaient pas assurés de son authenticité.

S. Paul n'étant nulle part nommé dans cette Epître, on pouvait dire qu'elle n'est pas de lui, sans se mettre d'une manière expresse en contradiction avec elle. Les théologiens enseignent encore qu'il n'est pas de foi qu'il en soit l'auteur.

Néanmoins, on convient qu'il y aurait témérité à contester aujourd'hui cette Epître à l'Apôtre, contre le sentiment unanime des pasteurs et des fidèles.

Le sentiment de l'Eglise…

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Message  Louis Mar 24 Oct 2017, 7:08 am


ÉPÎTRE DE SAINT PAUL

AUX HÉBREUX

SUITE

A qui l’Epître aux Hébreux s’adresse-t-elle précisément ?

Le sentiment de l'Eglise, exprimé dans ses Canons des Livres Saints, a toujours été que cette Épître fut composée pour des chrétiens d'origine juive.

Mais à quelle partie du peuple hébreu l'Apôtre s'adresse-t-il? Est-ce aux Hébreux convertis de Jérusalem ou à ceux de la dispersion?

Le sentiment commun des Pères et des Docteurs est qu'il écrit à ceux de Jérusalem et de la Palestine. Il est vrai que le titre ad hebræos n'exclut pas absolument les Juifs établis parmi les Gentils, mais il désigne spécialement les Hébreux de Judée, ceux qui parlaient le langage de leurs pères; et quand on étudie la Lettre avec attention, qu'on en examine les détails, on reconnaît que l'auteur les avait directement en vue. En effet,  il écrit à une église particulière dont les pasteurs ont souffert pour la foi, à laquelle il a été enlevé, qu'il se propose de revoir bientôt ; et il lui envoie les salutations d'une autre église. Les détails dans lesquels il entre sur le temple et sur les cérémonies du culte, IX et X, semblent supposer que ses lecteurs les ont sous les yeux. Il en est de même de ses allusions à la passion et au crucifiement du Sauveur. Les fidèles auxquels il s'adresse ont été instruits par les disciples du Sauveur; ils possèdent déjà depuis longtemps les éléments du christianisme. Ils ont été persécutés dès l'origine, et les persécutions qu'ils éprouvent encore les exposent à retomber dans le judaïsme. Il n'est question nulle part des Gentils, soit infidèles, soit chrétiens, au milieu desquels les Hébreux auraient à vivre.

Ce qui a porté S. Paul à écrire aux Hébreux…

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Message  Louis Mer 25 Oct 2017, 7:54 am

ÉPÎTRE DE SAINT PAUL

AUX HÉBREUX

SUITE

Qu’est ce qui a porté l’Apôtre à s’adresser aux chrétiens de Judée et à leur écrire cette Epître ?

Ce qui a porté S. Paul à écrire aux Hébreux, c'a été : 1º Sa charité pour tous les hommes et le zèle particulier qu'il avait pour le salut de ses compatriotes, selon le témoignage qu'il en rend en divers endroits.  

2º L'étendue de la mission qui lui avait été donnée. Les Gentils lui sont désignés comme premier objet de son apostolat, mais les Juifs ne sont pas omis. Dans sa prison de Rome, il pouvait se dire qu'il avait porté le nom du Sauveur devant les nations et devant les magistrats de l'empire ; mais il devait regretter de n'avoir pas pu jusque-là le prêcher à ceux qui auraient dû le reconnaître avant tous les autres. S. Pierre ayant fixé son siège au centre même de la Gentilité, la convention qu'il avait faite autrefois avec S. Paul ne devait plus empêcher celui-ci de s'occuper de la Judée. Arrêté à Jérusalem dans son dernier voyage, au moment où il espérait vaincre les préventions de ses compatriotes, il était naturel qu'au sortir de sa prison l'Apôtre reportât ses vues de ce côté, qu'il se proposât de faire aussitôt qu'il le pourrait ce qu'il avait tenté plus tôt, et que pour disposer les esprits à sa venue, il se fit précéder à Jérusalem, comme il avait fait à Rome, par une sorte de traité, composé à loisir et renfermant l'abrégé de sa doctrine ou le programme de ses prédications.

Ce qui a déterminé S. Paul à traiter dans sa Lettre la question qu'il y traite, c'est l'embarras où il savait que se trouvaient un grand nombre d'Hébreux convertis, relativement au culte extérieur. Les Juifs incrédules cherchaient à les détacher des réunions chrétiennes et à les ramener à eux. Ils représentaient aux fidèles la pauvreté de leur religion, sans éclat et sans prestige. Ils faisaient valoir la renommée du temple, la multitude des adorateurs aux grandes solennités, le nombre et l'autorité des prêtres, la pompe des cérémonies : autant d'objets pour lesquels les Israélites, même baptisés, avaient conservé beaucoup d'estime et d'affection. Aux sollicitations, ils joignaient les menaces, les vexations et quelquefois la violence. S. Jacques venait de subir le martyre.

On pouvait être en 62 ou 63. S. Paul, justifié au tribunal de l'empereur, sortait de prison ou se voyait à la veille d'en sortir et songeait à repasser bientôt en Orient. Informé de l'état des esprits, il croit de son devoir d'instruire, d'exhorter, d'encourager les fidèles de Judée qui ont confiance en lui. Sans condamner ceux qui jugeraient devoir pratiquer encore quelques-unes des observances anciennes, il fait sentir à tous quelle serait leur erreur de s'y croire obligés et quel tort ils se feraient en revenant en arrière par respect humain, après les engagements qu'ils ont pris et les faveurs dont ils se voient comblés.

Il montre que l'Ancien Testament n'était que la figure et l'ébauche de la religion véritable et que le christianisme en est la perfection. La gloire du peuple juif, c'était sa loi et son culte : sa loi qui lui venait de Dieu par les anges et par Moïse, son culte dont Aaron avait reçu la charge et exercé le Pontificat. Mais le peuple chrétien a, dans le Fils de Dieu, un législateur bien supérieur aux anges et à Moïse, et un Pontife bien plus parfait qu'Aaron et toute sa race. Cette dernière considération est celle sur laquelle l'Apôtre insiste le plus.

Après avoir montré l'excellence du Pontificat du Sauveur et le mérite infini de son sacrifice, il arrive à cette conclusion que l'Ancien Testament n'avait que des ombres; tandis que nous avons la réalité. Tel est l'objet de la première partie, I-X, 18. La seconde, moins étendue et toute morale, résulte de la première; elle a pour but de faire sentir la nécessité de la foi, X, 18-XI, 40, et des bonnes œuvres, XII,  1-XIII, 25. Elle est aussi énergique que la première est sublime. (L. BACUEZ.)

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Message  Louis Jeu 26 Oct 2017, 6:33 am

LES

ÉPÎTRES CATHOLIQUES

Qu’entend-on par Epîtres catholiques ?

On donne le nom d’Épîtres catholiques à un groupe d’Épîtres apostoliques, que l'Eglise a placées à la suite de celles de S. Paul dans le Nouveau Testament. On en compte sept, une de S. Jacques, deux de S. Pierre, trois de S. Jean et une de S. Jude. Pour le rang qu'on a donné à chacune, on a eu moins égard à leur date qu'à leur étendue ; car la Lettre de S. Jude est bien antérieure aux Épîtres de S. Jean. Il est vrai que certains exemplaires du Nouveau Testament placent celles-ci en dernier lieu, sans doute pour les joindre à l'Apocalypse, comme venant du même Apôtre.

Le titre de catholiques, donné dès le second siècle à certaines Épîtres, paraît signifier qu'elles sont adressées à l'Eglise entière, ou du moins qu'elles n'ont pas, comme celles de S. Paul, de destinataires bien déterminés. Du temps d'Eusèbe (328) nos sept Épîtres avaient déjà cette qualification et formaient un recueil distinct; mais il n'est pas aisé de dire à quelle époque s'était faite cette collection. Une fois insérées au Canon, ces Épîtres furent nommées Canoniques, surtout par les Pères latins, qui les distinguent ainsi des Épîtres apocryphes attribuées aux Apôtres.

Ces Épîtres tendent au même but…

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Message  Louis Ven 27 Oct 2017, 6:17 am

LES

ÉPÎTRES CATHOLIQUES

SUITE

Qu’est-ce que ces Epîtres ont de commun ?

Ces Épîtres tendent au même but; elles sont inspirées par un même état des esprits et des choses, et l'on peut dire qu'elles ont toutes un objet semblable ou presque identique. L'avantage qu'elles procurent à l'Eglise, ce n'est pas d'accroître les dogmes par de nouvelles révélations ; c'est d'éclaircir, d'inculquer et de défendre les vérités préalablement révélées, d'en faire voir le sens et la portée, d'en signaler les conséquences pratiques.

L'hérésie commençait à lever la tête. Dans l'Orient surtout, où ces Lettres ont été écrites, la doctrine des Apôtres était menacée par une foule de prédicateurs qui l'altéraient, sous prétexte de la compléter, et qui semaient partout la division et l'inquiétude. Simples judaïsants d'abord, c'est-à-dire Israélites mal convertis, qui voulaient être chrétiens sans cesser d'être juifs et asservir aux pratiques légales les Gentils baptisés, bientôt dogmatiseurs, chefs de sectes, révélateurs ou adeptes de toutes sortes de systèmes aussi disparates que bizarres, sous les noms de Simonites, de Nicolaïtes, de Cérinthiens, d'Ebionites, etc., ils ne craignaient pas de nier ou de combattre les points les plus essentiels de la foi et de la morale chrétiennes.

Plusieurs Épîtres de S. Paul nous ont déjà fait voir, en ces hérétiques, la prétention orgueilleuse de substituer « la science » à la foi pure et simple, avec une tendance plus ou moins manifeste à rabaisser la dignité du Sauveur et l'importance de son œuvre. Les Épîtres catholiques nous prouvent, ce que confirme la tradition, qu'ils en vinrent jusqu'à nier la divinité de Jésus-Christ, son Incarnation, la réalité de sa nature humaine, la rédemption; et qu'après avoir substitué à sa doctrine les rêveries les plus absurdes, ils osèrent soutenir que la foi, une foi éclairée comme la leur, était la seule condition du salut, les œuvres étant une chose absolument indifférente devant Dieu.

Ces sept Épîtres s'accordent à flétrir ces docteurs, à défendre la divinité du Sauveur et la réalité de la rédemption ; mais surtout elles insistent sur la nécessité d'avoir une foi pratique et d'unir à des convictions fermes et vraies la fuite du péché et la pratique des vertus. Elles sont donc, à la différence de celles de S. Paul, moins dogmatiques que morales. Aussi est-ce le ton de l'exhortation qui y domine, plutôt que celui de la démonstration.

Au point de vue de l'histoire, ces écrits fournissent des renseignements importants sur les temps apostoliques et sur le caractère des premières hérésies. Ils montrent en outre comment se sont éclaircis et complétés les enseignements des Apôtres; et l'on peut constater dès ce moment cette loi providentielle que les contradictions dont la doctrine de l'Eglise a été l'objet ont toujours pour résultat de mettre en relief les vérités contestées, et de leur faire acquérir toute la netteté et la certitude désirables. (L. BACUEZ.)

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Message  Louis Sam 28 Oct 2017, 6:57 am

ÉPÎTRE DE SAINT JACQUES

Quel est l’auteur de cette première Épître catholique ?

L'auteur de cette Épître ne peut être S. Jacques, fils de Zébédée, mis à mort une dizaine d'années après la Pentecôte. C'est donc S. Jacques, fils d'Alphée, apôtre comme le premier, et parent de Notre Seigneur, selon que l'affirme le concile de Trente.

Quelques auteurs ont voulu distinguer du fils d'Alphée, Jacques, évêque de Jérusalem, parent de Notre Seigneur et auteur de cette Lettre; mais ce sentiment, contraire à la persuasion commune, ne peut être justifié par de bonnes raisons. S. Luc et S. Paul parlent bien de Jacques, évêque de Jérusalem : or, l’Épître aux Galates dit nettement qu'il était parent de Notre Seigneur, qu'il fut du nombre des Apôtres et qu'on le regardait comme l'une des colonnes de l'Eglise. D'ailleurs, nous savons que l'Apôtre Jacques était fils d'Alphée ou de Cléophas, qu'Alphée ou Cléophas était marié à une parente de la sainte Vierge et qu'il en avait eu un fils qu'on nommait Jacques le Mineur. Il n'y a donc pas moyen de justifier cette distinction.

Etant fils de Cléophas et de Marie, l'auteur de cette Lettre était frère de Jude, de Simon et de Joseph. Le Sauveur lui apparut en particulier, après sa résurrection ; et plusieurs ont cru, dit S. Jérôme, qu'il l'avait lui-même établi évêque de Jérusalem. L'importance de cette église, l'affluence des Juifs et des chrétiens qui y venaient de toutes parts, l'opposition que la foi chrétienne ne pouvait manquer d'y rencontrer demandaient bien les soins et la présence assidue d'un apôtre. Il est certain que S. Jacques exerça cette charge de bonne heure.

La première fois que S. Paul se rend à Jérusalem, après s'être présenté à S. Pierre, le chef du collège apostolique, il rend visite à Jacques, le frère du Seigneur. Au Concile, il le retrouve, et dans son Épître aux Galates, il le nomme comme l'une des principales colonnes de l'Eglise.

Il paraît que S. Jacques occupa son siège pendant plus de trente ans. Sa sagesse et sa vertu lui acquirent l'estime des Juifs incrédules eux-mêmes ; ce qui n'empêcha pas qu'il ne fût victime de sa foi et qu'il ne rendit au Sauveur, comme ses collègues, le témoignage du sang. Il fut mis à mort en l'an 62 ou 63, sous le pontificat d'Ananie, dans un soulèvement populaire dont les Scribes et les Pharisiens étaient les instigateurs. Eusèbe nous a transmis la tradition qu'Hégésippe avait recueillie sur ce sujet. Il nous apprend de plus que les fidèles de Jérusalem avaient conservé par vénération et qu'ils montraient encore, de son temps, la chaire de leur premier évêque. C'est un des plus anciens monuments du culte des reliques dans l'Eglise.

Ce qui parait avoir donné lieu à l’Épître de S. Jacques…

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Message  Louis Dim 29 Oct 2017, 6:00 am

ÉPÎTRE DE SAINT JACQUES

SUITE

Quelle a été l’occasion de cette Epître et quel est l’objet ?

Ce qui parait avoir donné lieu à l’Épître de S. Jacques, ce sont les enseignements antichrétiens de certains docteurs simonites ou nicolaïtes. D'après ces hérétiques, hommes présomptueux qui abondaient en paroles, pour avoir part à l'héritage de Jésus-Christ, il n'était besoin pour personne, ni de changement de vie, ni de bonnes œuvres ; il suffisait d'adhérer aux oracles divins et d'en avoir l'intelligence. En cela seul consistait le mérite aussi bien que la sagesse. Ils citaient, à l'appui de leur système, quelques paroles de S. Paul qu'ils interprétaient à leur manière. Averti du scandale et peut-être consulté sur ce sujet par les chrétiens israélites ou gentils, dont un grand nombre venaient chaque année à Jérusalem, S. Jacques se crut d'autant plus obligé de défendre la vérité que le crédit particulier dont il jouissait parmi ses compatriotes le mettait à même de s'en faire écouter et de leur donner d'utiles avis.

L'objet de la Lettre répond naturellement à la fin que l'auteur se propose. Bien qu'il touche plusieurs points de morale, entre autre la vanité des richesses et la nécessité de la patience, les vérités sur lesquelles il insiste le plus sont celles-ci : qu'on ne doit pas se flatter de se sauver, si l'on néglige les œuvres de salut, qu'il faut veiller sur ses paroles, ne pas faire ostentation de science ni s'arroger la charge de Docteur, mais observer avec soin les devoirs de la justice et de la charité.

On peut distinguer trois parties dans cet écrit : — 1° S. Jacques exhorte les fidèles à la constance, I. — 2° Il reprend les faux Docteurs, II-IV, 7. — 3° Il indique les devoirs des divers états, IV, 8-V, 20.

Cette Épître a plutôt la forme…

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Message  Louis Lun 30 Oct 2017, 6:17 am

ÉPÎTRE DE SAINT JACQUES

SUITE

Quels sont les caractères de cette Epître ?

Cette Epître a plutôt la forme d'une instruction morale ou d'une exhortation que celle d'une lettre. Elle commence par une salutation aux tribus d'Israël, comme il convenait à une instruction de l'évêque de Jérusalem ; mais on n'y voit rien qui ressemble à une conclusion épistolaire. Peut-être S. Jacques voulait-il en faire son testament spirituel. Bien que Jésus-Christ n'y soit nommé que deux fois, cet écrit respire toute la ferveur du christianisme. Il porte cependant l'empreinte de la sagesse et de la modération de son auteur. Nulle part la nécessité d'une vertu effective et le caractère obligatoire de la loi de Dieu ne sont plus fortement inculqués. Pour la méthode, il rappelle moins les Epîtres de S. Paul que les discours du Sauveur et surtout le sermon sur la montagne. S. Jacques ne procède pas par raisonnements, mais par affirmations, par sentences; il énonce simplement ses idées, sans chercher à les déduire d'un principe ni à les lier ensemble, et pour l'ordinaire il en a un certain nombre sur chaque sujet et il les donne d'un ton qui annonce l'autorité. Ses maximes dénotent un esprit vif, cultivé, poétique même, accoutumé à la lecture des prophètes. Le style, quoique simple, est non seulement correct, mais noble, élégant, énergique. Les fortes pensées, les images, les interrogations, les tours vifs et frappants, les antithèses abondent et donnent à cet écrit une physionomie à part. Quoique les pensées soient toutes bibliques, le grec est très pur.

Cette Épître doit avoir été composée vers…

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Message  Louis Mar 31 Oct 2017, 6:45 am

ÉPÎTRE DE SAINT JACQUES

SUITE

A date et de quel lieu cette Epître a-t-elle été écrite ?

Cette Épître doit avoir été composée vers 62, peu de temps avant la mort de S. Jacques. Elle suppose non seulement que S. Pierre avait quitté la Judée et peut-être écrit déjà aux fidèles de l'Asie-Mineure, mais que les Epîtres même de S. Paul aux Romains et aux Galates étaient connues et commentées. Du moins les remarques de S. Jacques sur la nécessité des bonnes œuvres semblent motivées par la fausse interprétation qu'on donnait à certains passages de ces lettres.

Il est également probable que S. Paul n'était plus dans l'Asie-Mineure et qu'il se trouvait éloigné des lieux où l'on dénaturait ainsi le sens de ses paroles.

D'un autre côté, il n'est pas possible de renvoyer la composition de cette lettre après la ruine de Jérusalem, ni même à l'époque du siège, lorsque les chrétiens étaient retirés à Pella ou sur le point de quitter la ville. Rien n'y ressent l'agitation de cette époque. On sait d'ailleurs que S. Jacques ne dépassa pas l'an 62.

Quant au lieu où cette Épître fut écrite, il n'y a aucune raison de douter que ce ne soit Jérusalem, cette ville à laquelle l'auteur était attaché par tant de liens, et d'où il semble qu'il ne s'est jamais éloigné. On trouve dans son langage la manière, les souvenirs et toutes les images d'un habitant de la Palestine, versé dans la connaissance de la loi et des prophètes. (L. BACUEZ.)

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Message  Louis Mer 01 Nov 2017, 7:44 am

PREMIÈRE ÉPITRE DE S. PIERRE

Cette Epître est-elle authentique ?

On n'a jamais contesté l'authenticité de cette Épître. Eusèbe la met immédiatement après les Épîtres de S. Paul, dans la liste des homologoumènes avec la première de S. Jean. Elle a été citée dès le premier siècle par S. Clément. S. Pierre lui-même en fait mention dans sa seconde Lettre ; et tous les caractères de cet écrit, sa forme, sa destination, son objet, confirment le témoignage de la tradition.

S'il convenait à l'Apôtre des nations d'instruire et de diriger par ses Epîtres les Eglises qu'il avait fondées parmi les Gentils, n'appartenait-il pas à S. Pierre, l'Apôtre des circoncis, de veiller sur ses compatriotes, de pourvoir à leurs besoins spirituels, et d'envoyer à ceux qu'il avait évangélisés les instructions et les avis que rendaient nécessaires leurs dispositions, leurs habitudes et les épreuves par lesquelles ils devaient bientôt passer? C'est ce qu'il fait dans cette Lettre, avec une dignité, une élévation de sentiments, une étendue de vue, une solidité et une plénitude de doctrine qui répondent à la hauteur de sa position, et qui font de son écrit un monument de sagesse et une source d'édification pour les fidèles de tous les temps et de tous les lieux.

Elle est datée de Rome…

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Message  Louis Jeu 02 Nov 2017, 6:22 am

PREMIÈRE ÉPÎTRE DE S. PIERRE

En quel lieu, en quel temps et pour qui cette Lettre a-t-elle été écrite ?

Elle est datée de Rome; car le nom de Babylone désigne Rome, ici comme dans l'Apocalypse.

Plusieurs croient qu'elle fut écrite peu d'années après l'arrivée de S. Pierre dans cette ville, vers 45, parce qu'il y parle de S. Marc comme étant encore auprès de lui. Mais cette raison n'est pas décisive; car si ce disciple quitta Rome de bonne heure pour aller fonder l'Eglise d'Alexandrie, nous voyons par l’Épître aux Colossiens qu'il y est revenu au temps de la captivité de S. Paul ; et c'est à ce moment que le plus grand nombre des commentateurs renvoient la composition de cette première Épître.

S. Pierre, aussi bien que S. Jacques, écrit aux tribus dispersées ; mais il adresse son Épître aux Israélites convertis du Pont, de la Galatie, de la Cappadoce, de l'Asie, et de la Bythinie, en leur associant dans sa pensée ceux des Gentils qui professent la même foi dans les mêmes contrées. Les uns et les autres se mêlaient, dit Origène, dans ces pays, où S. Paul avait prêché aussi bien que S. Pierre. Cette Lettre fut confiée aux mains de Sylvanus.

Le but de cette Épître…

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