Simon le Magicien, patriarche du...
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Simon le Magicien, patriarche du...
Bonjour,
Ce qui suit est tiré du livre suivant :
J’espère, avec ses extraits de l’abbé Maistre, mettre en évidence la lutte de tous les instants entre S. Pierre et Simon le Magicien, entre Dieu et le Diable.
Comme toujours, j’éditerez ce fil pour compléter ce message et y déposer des liens en vue de faciliter la consultation et pour ne pas surcharger le texte.
Bien à vous.
Bonne et pieuse lecture à tous.
« Simon le Magicien, patriarche du gnosticisme…» (Rohrbacher, 1872)
LIVRE TROISIÈME.PATRIARCAT DE SAINT PIERRE EN ORIENT
IX. — On prie l'Apôtre de combattre et de réfuter la fausse doctrine de Simon le Magicien.
X. — Discours que prononce S. Pierre devant les Habitants de Césarée.
XI. — Réponse de Simon le Magicien.
XII. — Comment Simon le Magicien combattait l'enseignement Apostolique; — ce qu'il y substituait.
XIII. — Du système théologique de Simon le Magicien.
XIV. — Simon réfuté par S. Pierre. — Noms de plusieurs Disciples de cet Apôtre.
XV. — Puissance magique de Simon. (Extrait)
XVI. — Simon est publiquement convaincu de magie. (Extrait)
XVII. — Le seul disciple resté attaché à Simon demande la pénitence.
XVIII. — S. Pierre fonde les églises de Césarée et de Tyr, et leur donne des évêques.
XIX. — S. Pierre fonde les églises de Sidon et de Béryte, — et leur donne des évêques.
XX. — Création par S. Pierre des églises et des évêchés de Byblis et de Tripoli…. (Extraits)
XXIII.— S. Pierre à Antioche. (Extrait)
XXIV.— S. Pierre voyage et prêche dans les diverses parties de l'Asie, et il y établit des évêques. (Extrait)
LIVRE QUATRIÈME.SAINT PIERRE, déjà Patriarche de l'Orient,PREND ENCORE, PAR L'ORDRE DE DIEU,
POSSESSION DU PATRIARCAT DE L'OCCIDENT.En fixant sa chaire principale à Rome, capitale du Monde,
et particulièrement de l'Occident,ET DEVIENT AINSI, DE FAIT COMME DE DROIT,LE PASTEUR SUPRÊME ET LE PATRIARCHE ŒCUMÉNIQUEDE TOUTES LES ÉGLISES DE L'UNIVERS.
IV. — Toute la force de Satan et de Simon le Magicien est brisée par la force de Jésus-Christ et de S. Pierre. (Extraits)
VI. — S. Pierre écrit sa première Épître aux églises d’Asie. (Extraits)
XII. — Néron, persécuteur des Chrétiens. — Simon, ennemi mortel des Apôtres et de l’Église.
XIII. — S. Pierre écrit sa seconde Épître canonique. (Extraits)
XVI. — * S. Pierre et S. Paul convertissent la plus grande partie des Romains. — * Lutte de Simon contre S. Pierre. — * Son impuissance. — * S. Pierrre ressuscite un mort.
XVII. — * S. Pierre et S. Paul devant Néron et ses magiciens. — *. Lecture d'une lettre de P. Pilate. — *. Simon le Magicien promet de monter au Ciel vers son Père, étant porté par ses Anges.
XVIII. — *. Simon précipité du haut des airs par la puissance de S. Pierre. — *. Certitude de cet important événement.
Dernière édition par Louis le Sam 09 Sep 2017, 7:16 am, édité 29 fois
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
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Re: Simon le Magicien, patriarche du...
III. — CONSIDÉRATIONS DE BOSSUET. (Extrait)
Ce fut lui qui frappa d'anathème Simon le Magicien, et en sa personne tous les hérétiques dont cet Impie était comme le chef.
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Re: Simon le Magicien, patriarche du...
XIII. — S. Pierre va donner la Confirmation aux Samaritains convertis. — Sa réponse à Simon le Magicien, qui voulait acheter le pouvoir de donner le Saint-Esprit.
S. Luc, en décrivant ce que firent les Disciples dispersés dans diverses Provinces, rapporte que Philippe, l'un des sept diacres, et collègue de S. Etienne, étant sorti de Jérusalem comme les autres pour éviter la fureur des Juifs, se rendit dans le pays de Samarie et y annonça l’Évangile. Il ne croyait pas agir en cela contre l'intention de Jésus-Christ, puisque lui-même avait prêché dans la ville de Sichar et y avait converti plusieurs Samaritains. Les peuples, ajoute le S. Évangéliste, étaient attentifs aux choses que Philippe leur disait, et l'écoutaient tous avec une même ardeur, voyant les miracles qu'il faisait.
Car les esprits impurs sortaient des corps de plusieurs possédés, en jetant de grands cris. Et beaucoup de paralytiques et de boiteux furent aussi guéris. — Ce qui remplit la ville d'une grande joie.
Or, il y avait dans la même ville un homme nommé Simon, Samaritain de naissance, qui y avait auparavant exercé la magie, et qui , par ses enchantements, avait séduit le peuple de Samarie, se disant être quelque chose de grand; de sorte qu'ils le suivaient tous, depuis le plus petit jusqu'au plus grand, et disaient :
— Celui-ci est la Grande Vertu de Dieu ! c'est-à-dire, selon S. Irénée et d'autres Anciens, le Père élevé au-dessus de toutes choses !
S. Jérôme dit qu'il se vantait d'être le Verbe, ou la Parole de Dieu, le Beau, le Paraclet, le Tout-Puissant, le Tout de Dieu : Ego sum Sermo Dei, ego sum Speciosus, ego Paracletus, Ego Omnipotens, ego Omnia Dei. Il disait qu'il avait donné la Loi à Moïse sur le Sinaï, en la personne du Père ; que sous l'empire de Tibère il avait apparu au monde sous la figure apparente du Fils; qu'ensuite, aux jours de la Pentecôte, il était descendu sur les Apôtres en forme de langues de feu, en qualité de Saint-Esprit : mais que le Christ n'avait jamais paru, ni souffert réellement; que tout cela ne s'était passé qu'en apparence. Ce Patriarche de toutes les hérésies enseignait encore plusieurs autres erreurs qu'il n'est pas de notre dessein de rapporter ici ; mais il ne commença à publier hautement ces erreurs qu'après qu'il eut renoncé au Christianisme, de la manière que nous allons voir.
Les prédications de S. Philippe détrompèrent les Samaritains, et l'éclat de ses miracles effaça enfin ce qu'avaient pu produire sur l'esprit de ce peuple les illusions et les enchantements de la magie de Simon. Tous, hommes et femmes, se faisaient baptiser au nom de Jésus-Christ.
Simon crut aussi lui-même, dit S. Luc…
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XIII. — S. Pierre va donner la Confirmation aux Samaritains convertis. — Sa réponse à Simon le Magicien, qui voulait acheter le pouvoir de donner le Saint-Esprit.
(suite)
Simon crut aussi lui-même, dit S. Luc, et, après qu'il eût reçu le baptême, il s'attachait à Philippe; et voyant les prodiges et les grands miracles qui se faisaient par son ministère, il en était dans l'admiration et dans le dernier étonnement.
Plusieurs Pères enseignent qu'il ne crut pas véritablement; mais qu'il feignit de croire. C'était un hypocrite qui, ne pouvant résister à la force des miracles de Philippe, fit semblant de croire en Jésus-Christ, et de s'attacher à ce Prédicateur, s'imaginant qu'il pourrait avec le temps connaître les moyens par lesquels il opérait ses prodiges ; car il les attribuait à la magie. Il regardait Philippe simplement comme un magicien, mais plus habile et plus puissant que lui ; bien résolu de le quitter dès qu'il aurait pu lui dérober son secret. — D'autres veulent qu'il ait cru véritablement ; mais d'une foi simplement intellectuelle à laquelle le cœur et la volonté n'eurent aucune part ; comme un homme qui, convaincu par l'évidence d'un fait qu'il n'ose nier, se rend malgré lui à l'évidence, et cherche toutefois à se débarrasser de cette croyance, ou par des doutes affectés, ou par une révolte malicieuse contre la vérité connue. C'est ainsi que les Démons croient : Dæmones credunt, et contremiscunt, et que les mauvais Chrétiens croient en Jésus-Christ, mais sans l'aimer.
« Simon était rempli d'orgueil et de présomption, dit S. Augustin ; il aurait voulu pouvoir imiter les prodiges du pouvoir miraculeux des Apôtres ; mais il n'aimait pas pratiquer la justice et la vérité qu'ils annonçaient : eum plus delectabat potentia Apostolorum quam justitia Christianorum. Il entra dans l'Eglise et désira le Baptême, non pour avoir la grâce et la justification, mais pour avoir le don des miracles.
Lorsque les Apôtres, qui étaient à Jérusalem, eurent appris que ceux de Samarie avaient reçu la parole de Dieu, ils leur envoyèrent Pierre et Jean, comme les deux principaux du Sacré Collège. C'est ainsi que souvent, dans une ville ou dans une communauté, on envoie, on députe celui qui est le premier ou le Chef, pour une affaire importante ou honorable. On le supplie alors de se charger de la députation, et de vouloir bien, dans cette circonstance, se prêter au désir de ceux qui le considèrent comme leur Maître.
Lorsqu'ils furent arrivés, ils firent des prières pour les fidèles de Samarie, afin qu'ils reçussent le Saint-Esprit : car il n'était point encore descendu sur aucun d'eux, mais ils avaient seulement été baptisés au nom du Seigneur Jésus. Mais alors ils leur imposèrent les mains et ils reçurent le Saint-Esprit d'une manière sensible. Car ceux qui recevaient le Sacrement de Confirmation, recevaient alors en même temps les dons miraculeux du Saint-Esprit, et, en particulier, le don des langues.
Lorsque Simon eut vu que le Saint-Esprit était donné par l'imposition des mains ; qu'il communiquait aux fidèles des faveurs extraordinaires, telles que le don de la science, le don de la prophétie, l'intelligence des langues, le pouvoir prodigieux, il souhaita posséder une semblable puissance. Deux motifs le lui faisaient désirer.
Le premier était l'orgueil et l'envie de se distinguer parmi les siens, et de conserver la réputation qu'il s'était acquise par ses prestiges et ses opérations magiques; — et de s'élever au-dessus de S. Philippe qui ne possédait pas cette prérogative.
Le second était l'avarice. Il se flattait que s'il pouvait obtenir le magnifique privilège de donner le Saint-Esprit et de communiquer aux autres le don des miracles, il pourrait amasser par là des richesses immenses et acquérir un crédit infini. Il s'imaginait, dit S. Chrysostôme, que le pouvoir des Apôtres n'était que l'effet d'une magie, d'une puissance diabolique, mais supérieure à celle dont il usait.
Simon vint donc offrir à S. Pierre une somme d'argent, et lui dit :
— Donnez-moi aussi ce pouvoir, que ceux à qui j'imposerai les mains reçoivent le Saint-Esprit.
Mais S. Pierre eut horreur de cette proposition…
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Re: Simon le Magicien, patriarche du...
XIII. — S. Pierre va donner la Confirmation aux Samaritains convertis. — Sa réponse à Simon le Magicien, qui voulait acheter le pouvoir de donner le Saint-Esprit.
(suite)
Mais S. Pierre eut horreur de cette proposition, et il lui fit une réprimande sévère, qui fut une juste sentence contre son impiété ; et par laquelle, comme avec un fouet, dit Tertullien, il chassa du Temple de Dieu ce nouveau marchand qui voulait trafiquer de la puissance du Saint-Esprit :
— Que ton argent périsse avec toi, lui dit-il, ô toi qui as cru que le don de Dieu peut s'acquérir avec de l'argent ? Va-t-en à ton malheur avec ton argent ! Si tu ne rentres en toi-même, la main de Dieu va te frapper. Tu regardes comme estimables à prix d'argent, comme un vil objet de trafic, les dons du Saint-Esprit, les Grâces surnaturelles que Dieu n'accorde qu'à qui il veut par sa bonté toute gratuite, les fonctions et les dignités de l'Eglise, les Sacrements, et, en général, toutes les choses sacrées ! Ce trafic que tu veux faire est un outrage au Saint-Esprit, un mépris pour ses dons et pour sa Personne Divine. Simon, tu fais à notre égard le métier de Tentateur ; tu veux nous engager dans la prévarication, en nous offrant de l'argent pour une chose qui n'a point de prix, et dont nous ne sommes pas les propriétaires et les maîtres, mais seulement les dépositaires et les dispensateurs.
Tu n as point de part à cette grâce, et tu ne peux rien prétendre à ce ministère. Car ton cœur n'est pas droit devant Dieu.
Fais donc pénitence de cette méchanceté, et prie Dieu, afin que, s'il est possible, il te pardonne cette mauvaise pensée de ton cœur.
Car je vois que tu es dans un fiel amer et dans les liens de l'iniquité. Tu es une de ces mauvaises plantes ou racines qui ne produisent que des sucs venimeux et des fruits remplis d'une amertume mortelle. Tu es dans l'esclavage du crime, vendu pour faire le mal, livré à toute sorte de dérèglements, et en quelque sorte incorrigible.
Simon, frappé comme d'un coup de foudre par la prédiction des malheurs que lui annonça tout à coup un Apôtre aussi puissant que S. Pierre, se soumit extérieurement, répandit beaucoup de larmes, et pria très-instamment, dit Tertullien :
— Je vous supplie, dit-il à l'Apôtre, de prier vous-même pour moi auprès du Seigneur, afin qu'il ne m'arrive rien de ce que vous m'avez dit.
Mais cet hypocrite, au lieu de suivre le conseil que lui donnait S. Pierre, qui était de faire une sérieuse pénitence de sa faute, fit semblant de se repentir, et le pria d'intercéder pour lui, non afin que Dieu lui donnât l'esprit de componction et de pénitence, mais afin que les maux dont l'Apôtre l'avait menacé ne tombassent pas sur lui.
Vrai modèle des faux pénitents, qui, sans haïr le péché, craignent simplement la peine qui en est une suite. C'est ainsi que Pharaon, au lieu d'amollir et de convertir son cœur, demandait à Moïse qu'il fît cesser les plaies dont il le frappait. Mais en était-il délivré? Il ne pensait plus à ses résolutions ni à ses promesses. Simon s'endurcit donc davantage, en ne profitant point de l'avis de S. Pierre. Il s'appliqua avec plus de curiosité à la magie, et, tant pour s'acquérir une vaine réputation parmi les hommes que pour soulager sa douleur et se venger de saint Pierre, il s'opposera désormais de toutes ses forces aux progrès de l'Evangile.
Il quitta bientôt le pays de Samarie et parcourut diverses contrées, cherchant les lieux où le nom de Jésus Christ n'était pas connu, pour y pervertir les esprits. Nous le verrons reparaître plus tard comme le plus grand ennemi de Jésus-Christ et comme l'antagoniste le plus acharné du Chef des Apôtres.
S. Pierre continua avec S. Jean à rendre témoignage au Seigneur, et à prêcher sa parole dans Samarie, puis ils revinrent à Jérusalem, annonçant en chemin l'Evangile dans plusieurs cantons des Samaritains.
S. Pierre alla à Césarée, ville très-importante alors…
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Re: Simon le Magicien, patriarche du...
IX. — On prie l'Apôtre de combattre et de réfuter la fausse doctrine de Simon le Magicien.
S. Pierre alla à Césarée, ville très-importante alors, avantageusement située sur le bord de la Méditerranée, rebâtie par Hérode le Grand, et appelée la Tour de Straton. Dans Josèphe, nous trouvons une description de la magnificence incroyable de cette ville, de son port, de son môle, de ses édifices et de ses autres beautés. Elle fut depuis la métropole de toute la Palestine.
Simon le Magicien, le même qui avait voulu acheter à prix d'argent les dons sacrés du Saint-Esprit, se trouvait alors dans cette cité. Cet imposteur, qui était originaire du Bourg de Gitton, dans le pays de Samarie, fut disciple du Magicien Dosithée, qui prétendait être le Messie prédit par les Prophètes. Le Disciple faisait des efforts extraordinaires pour surpasser son Maître dans l'art des prestiges, et il réussit : la tradition rapporte qu'il passait impunément au milieu des flammes ; qu'il traversait les airs comme les oiseaux ; qu'il se métamorphosait et paraissait sous mille formes différentes ; il faisait mouvoir et parler les statues des idoles : sa parole ouvrait les portes, changeait les pierres en pain, et produisait des arbres 1.
Que ces prestiges fussent des effets du commerce que Simon avait avec les Démons, ou des tours d'adresse, il est certain qu'ils séduisaient les peuples de la Palestine et des contrées circonvoisines ; que Simon attirait sur lui l'attention de tout le monde, et fit rentrer Dosithée dans la classe des hommes ordinaires. Il se disait Jupiter Stator et la Grande Vertu de Dieu.
De l'argent que S. Pierre avait refusé à Samarie, Simon, dit Tertullien, avait acheté une courtisane nommée Hélène, qui apparemment devait servir à ses opérations magiques et à ses plaisirs. Accompagné de cette femme, il allait dans les Provinces où l'Evangile n'avait pas encore été annoncé, et il combattait la doctrine de Jésus-Christ et des Apôtres partout où il se trouvait. Il souhaitait surtout renverser la doctrine de Simon-Pierre, qu'il considérait avec raison comme son ennemi le plus formidable. C'est pourquoi, ayant appris qu'il était à Césarée...
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1 Nicéph., Hist. Eccl. l. 2. c. 27; S. Clém., Recog. l..2; Hom. Clem. et Epitom. Clem.; Hist. Apost. l. 1 ; Marcellus, de Actibus B. Petri; Ordericus Vitalis, Hist. Eccl. l. II. c. 5, p. 110-122, etc.
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Re: Simon le Magicien, patriarche du...
IX. — On prie l'Apôtre de combattre et de réfuter la fausse doctrine de Simon le Magicien.
(suite)
C'est pourquoi, ayant appris qu'il était à Césarée, il fixa un jour où il se présenterait lui-même au milieu de la multitude qui devait entendre la parole de Pierre, et il s'engagea à disputer avec cet Apôtre 1.
Lors donc que ce jour déterminé commença à luire, Zachée, qui était considéré dans la ville, vint trouver Pierre, et lui dit :
— Pierre, le moment est venu d'entrer en lice contre Simon. La foule, réunie au milieu de la place, se presse en vous attendant. Au sein de cette multitude se trouve Simon, accompagné de nombreux Disciples.
En apprenant cette nouvelle, Pierre dit à quelques-uns de ceux 2 qui n'étaient pas encore purifiés des péchés qu'ils avaient commis par ignorance, de s'éloigner parce qu'il voulait prier, puis il dit aux autres :
— Prions, mes frères, afin que le Seigneur, dans son infinie miséricorde, et à cause du Christ son fils, me vienne en aide au moment où je vais me mettre en marche pour procurer le salut de tant d'hommes qui sont l'ouvrage de ses mains.
Lorsqu'il eut dit cela et qu'il eut prié, il s'avança au milieu d'une cour immense, remplie d'une foule de personnes qui s'étaient réunies pour écouter ce qu'on allait dire. Lorsqu'il les vit tous dans un profond silence et dans une grande attention, et qu'il eut aperçu au milieu d'eux le magicien Simon, leur conducteur, il commença à parler en ces termes : ...
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1 Tertull., de anima, c. 34. — Theodoret, hær. fab. l. I. c. .I; Calmet, Pluquet; Hist. Apost. l. I. c. 6, cujus versio vetus a Ruffino servatur ; Clementinæ, etc.
2 S. Clément de Rome, qui depuis peu était du nombre des disciples de S. Pierre, dit qu'il reçut ordre de se retirer pendant qu'il ferait oraison; J. Cassien ajoute que S. Pierre ne commanda pas seulement de prier, mais qu'il prescrivit aussi un jeûne avant d'aller combattre Simon. (Cassian, Institut. Cœnob., 1.1, c. 10.)
S. Damase, pape, dans son Pontifical (in Petrum), rapporte, conformément à ce récit, que S. Pierre soutint contre Simon le Magicien plusieurs disputes, et devant l'empereur Néron et devant le peuple : (B. Petrus) cum Simone Mago multas disputationes habuit , tam coram Nerone imperatore, quant coram populo.... » Vide S. Damasum, apud Labbæum, Concil. t. 1, p. 64.
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Re: Simon le Magicien, patriarche du...
X. — Discours 1 que prononce S. Pierre devant les Habitants de Césarée.
Lorsqu'il les vit tous dans un profond silence et dans une grande attention, et qu'il eut aperçu au milieu d'eux le magicien Simon, leur conducteur, il commença à parler en ces termes :
« Que la paix soit avec vous tous qui êtes prêts à vous rendre à la vérité ! Tous ceux, en effet, qui lui obéissent, s'imaginent rendre à Dieu quelque service. Mais ce sont eux-mêmes qui reçoivent de lui un immense bienfait, en marchant dans les sentiers de la justice. C'est pourquoi la chose la plus utile de toutes est de chercher la justice de Dieu et son royaume; sa justice, afin que nous soyons instruits des règles d'une sainte vie ; son royaume, afin que nous connaissions quelle est la récompense réservée à notre travail et à notre patience, Là, les justes auront pour rémunération les biens éternels ; pour ceux qui se seront conduits contrairement à la volonté de Dieu, ils auront les châtiments pour partage. Ici donc, c'est-à-dire pendant que vous êtes dans cette vie, et qu'il vous est donné d'agir, il vous est nécessaire de connaître la volonté de Dieu. Car si quelqu'un veut, avant de corriger ses actions, rechercher ce qu'il ne saurait trouver, ses investigations seront inutiles et insensées. En effet, le temps est court; et le jugement de Dieu roulera, non sur les questions que l'homme aura agitées, mais sur les actions qu'il aura faites. Cherchons donc avant tout, ce que nous devons faire, et comment nous devons nous conduire pour mériter d'obtenir la vie éternelle. Car si nous employons le temps si court de notre vie à de futiles et vaines questions, nous irons nous présenter devant Dieu les mains vides de bonnes œuvres. C'est là, comme je l'ai dit, que se fera le jugement de nos actions. Chaque chose a son temps et son lieu. Maintenant c'est le temps et le lieu des actions; l'éternité sera le temps de jouir du fruit des mérites acquis.... Je suis donc d'avis, conformément, d'ailleurs, à l'enseignement du Prophète par excellence, que tous doivent chercher d'abord la justice, et que c'est le devoir de ceux-là surtout qui font profession de connaître Dieu. — Si quelqu'un pense pouvoir donner quelque conseil meilleur que le mien, qu'il l'expose; et lorsqu'il l'aura exposé, qu'il écoute ma réponse, mais toujours avec patience et avec calme. Car c'est pour cela qu'en commençant et en vous saluant, je vous ai souhaité la paix à tous.
À l'exhortation de S. Pierre, Simon répondit ainsi :…
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1 Ap. Coteler, in SS. PP., S. Clément de Rome, Recogn. 1. 2, c. 20; Hist apost., 1,1, c. 7 ; Voir également Clementin, Epitome, cap. 24.
Une grande partie de ce discours de S. Pierre est reproduite dans l'Épître de S. Nil à Asclépius (an 380-450). Les Pères du 7e Concile œcuménique lurent deux des Épîtres de S. Nil, l'une à Héliodore, et l'autre à Olympiodore. Apud Coteler. in SS. PP. t.1. p. 509.
A suivre : XI. — Réponse de Simon le Magicien…
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Re: Simon le Magicien, patriarche du...
XI. — Réponse de Simon le Magicien 1.
À l'exhortation de S. Pierre, Simon répondit ainsi :
— Nous n'avons pas besoin de votre paix ; car si la paix et la concorde existent entre nous, il nous sera impossible de rien faire pour arriver à la découverte de la vérité : en effet, les voleurs eux-mêmes ont la paix entre eux, de même que les adultères ; toutes les factions qui méditent les projets les plus criminels sont d'accord avec elles-mêmes ; nous aussi, donc, si nous nous réunissons pour donner, par amour de la paix, notre assentiment à tout ce qui se dit, nous ne serons utiles en rien à nos auditeurs; mais au contraire, nous nous serons même joués d'eux, si nous nous retirons bons amis. Conséquemment, n'invoquez point la paix: provoquez plutôt le combat qui la procure; et, si vous le pouvez, réfutez mes erreurs. Ne cherchez pas à vous concilier l'amitié de ces hommes par d'indignes flatteries; je veux que vous sachiez une chose avant tout; c'est qu'entre deux combattants il n'y aura de paix que lorsque l'un des deux tombera vaincu. C'est pourquoi, combattez comme vous pouvez, et ne demandez point la paix sans la guerre : c'est une chose impossible ou, si elle est possible, faites-le voir.
S. Pierre répondit :
— Pourquoi craignez-vous d'entendre souvent parler de paix ? Ignorez-vous que la paix est la fin et la perfection de la Loi ? Ce sont les péchés qui sont l'origine des guerres et la cause des combats. Là où il n'y a pas de péché, la paix se trouve même dans les controverses, et la vérité brille dans les œuvres.
Simon reprit :
— Vous êtes inhabile, vous qui mettez votre Maître en contradiction avec lui-même; car il a dit : Je ne suis point venu apporter la paix sur la terre, mais l'épée. Vous faites dire des choses contraires à Celui dont vous vous faites gloire d'être le disciple.
S. Pierre lui répondit :
— Vous censurez témérairement ce que vous ne comprenez pas. En effet, vous avez appris que Notre Maître est venu jeter l'épée sur la terre ; mais ces paroles qu'il a prononcées : Bienheureux les pacifiques, parce qu'ils seront appelés les enfants de Dieu , vous ne les avez pas entendues. Je n'enseigne donc point une doctrine contraire à celle du Maître. Quant à ces paroles : Je suis venu apporter sur la terre, non la paix, mais le glaive, elles renferment une doctrine de paix, en ce qu'après que la parole divine a d'abord établi la guerre entre les infidèles et les hommes fidèles, elle les établit ensuite dans la vraie paix de l'âme et les conduit heureusement au repos de l'éternelle béatitude.
Simon essaya ensuite de combattre l'unité de Dieu. Il alléguait même divers passages des Ecritures, pour établir la pluralité des dieux.
Mais S. Pierre n'eut pas de peine à démontrer qu'il interprétait faussement la Parole Divine; que les textes apportés par cet imposteur, ou ne désignaient que de simples dignitaires, ou devaient s'entendre des trois Personnes Divines.
— Cette controverse est rapportée fort au long par S. Clément 1 qui était alors à Césarée, et qui venait de s'attacher à S. Pierre en qualité de disciple.
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1 Longe plura sunt in Recognit. 1. 2, c.. 24, 22. etc.; Ap. Cot. in SS. PP.
S. Damase, pape, dit en parlant du discours de Simon : — « Et quos B. Petrus ad fidem Christi aggregabat, ille per magias et deceptiones segregabat. » (In Pontifie, ap. Labb. Conc., t.1, p. 64.
1 Ap. Cotel. in vet. PP. — S. Clément, Recogn., 1. 2, depuis le ch. 20 jusqu'au 70; 3 Homel. Clementin., c. 38, etc. Epitome, c. 36, etc.; Voir Cedrenus, Ruffinus, etc. Hist, apost., 1. 1, c. 8.
A suivre : XII. — Comment Simon le Magicien combattait l'enseignement Apostolique…
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Re: Simon le Magicien, patriarche du...
XII. — Comment Simon le Magicien combattait l'enseignement Apostolique; — ce qu'il y substituait.
Simon continuait à combattre devant les Juifs et les Païens la doctrine de S. Pierre et des Apôtres sur l'origine du Monde et sur la Providence.
« Peut-on, disait-il, supposer que l'Être Suprême ait produit immédiatement le monde ? S'il avait formé lui-même l'homme, lui aurait-il prescrit des lois qu'il savait qu'il n'observerait pas ? Ou s'il avait voulu qu'Adam observât ses préceptes, quelle est donc la puissance de ce Créateur qui n'a pu prévenir la chute de l'homme? Non, ce Créateur n'est point l'Être tout-puissant et souverainement parfait et bon ; c'est un être, ennemi des hommes, qui ne leur a donné des lois que pour avoir des coupables à punir 2.
A la doctrine Apostolique Simon en substituait une autre, qui justifiait tous les désordres et tous les péchés, de même que toutes les erreurs de l'esprit humain. II avait choisi dans la Philosophie Platonicienne très-accréditée à cette époque, certaines idées polythéistes, dont il fit la base de son système. L'école Platonicienne croyait que le Dieu suprême et éternel n'était pas le Créateur du monde où nous vivons; elle enseignait qu'entre l'Etre Suprême et ce monde créé il y avait une longue chaîne d'Eons ou de Génies, auteurs de tous les phénomènes qui se passent sous nos yeux. Comme ces Eons ou Esprits n'étaient pas tout puissants par eux-mêmes, on avait cru pouvoir, par des enchantements mystérieux, conjurer leur influence funeste, ou s'aider de leur puissance, quoique limitée. L'art magique était donc une partie essentielle de cette philosophie Orientale ; et c'est celle que Simon embrassa avec ardeur, et où il fit des progrès jusqu'alors inouïs. Il entra tête baissée dans les communications les plus intimes avec ces Génies ou Esprits infernaux, qui jusqu'à ce jour avaient, en effet, réussi à se faire adorer comme des dieux, comme les arbitres de la santé, de la vie et de la destinée des hommes.
Simon supposait une Intelligence Supérieure, Suprême, dont la fécondité avait produit une infinité d'autres Intelligences ou Puissances semblables, mais limitées, qui jouissaient de propriétés différentes à l'infini. Parmi ces Puissances, émanées du Grand Dieu, Principe de toutes choses, Simon se donnait le premier rang ; il se disait l'Etre Divin le plus excellent, le plus beau, le plus puissant. Auteur de toutes les erreurs, et patriarche de tous les Hérétiques, des Gnostiques, des Ebionites, des Manichéens, des Valentiniens, et autres semblables, il donnait une fausse explication doctrinale à l'origine du mal dans le monde, à la naissance du péché, au rétablissement de l'ordre et à la rédemption des hommes par Jésus-Christ; l'Histoire de la création du monde et la doctrine évangélique de la sanctification des hommes par la grâce du Saint-Esprit, ont été altérées et corrompues en passant par la bouche de ce Magicien-Philosophe, homme profondément impie, entièrement livré aux Puissances ténébreuses, et justement appelé par les Pères le Fils de Satan.
Il n'a jamais nié le fait ni l'économie de la Rédemption qui a été opérée par Jésus-Christ; mais il expliquait cet événement important, tout autrement que les Apôtres, avec d'autres idées, d'autres vues, avec un esprit tout différent, avec un esprit hérétique, diabolique. Tous les autres grands corrupteurs de l'humanité, qui parurent depuis, l'ont pris pour modèle et ont marché sur ses traces. Tous les hérétiques de tous les siècles subséquents se sont sentis plus ou moins du même esprit.
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2 Fragment des ouvrages de Simon, rapportés par Grabe, Spicileg. PP., p. 308.
XIII. — Du système théologique de Simon le Magicien.
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Re: Simon le Magicien, patriarche du...
XIII. — Du système théologique de Simon le Magicien.
« Je suis, disait Simon, la Parole (ou le Verbe) de Dieu ; je suis la Beauté de Dieu ; je suis le Paraclet, je suis le Tout-Puissant, je suis tout ce qui est en Dieu 1.
« J'ai par ma toute puissance produit des Intelligences douées de différentes propriétés ; je leur ai donné différents degrés de puissance. Lorsque je formai le dessein de faire le monde, la première de ces Intelligences pénétra mon dessein, et voulut prévenir ma volonté ; elle descendit et produisit les Anges et autres Puissances spirituelles, auxquelles elle ne donna aucune connaissance de l'Etre Tout-Puissant à qui elle devait l'existence. Ces Anges et ces Puissances, pour manifester leur pouvoir, produisirent le monde, et, pour se faire regarder comme des dieux suprêmes, et qui n'avaient point été produits, ils retinrent leur mère parmi eux, lui firent mille outrages, et pour l'empêcher de retourner vers son père, l'enfermèrent dans le corps d'une femme ; en sorte que de siècle en siècle, elle avait passé dans le corps de plusieurs femmes, comme d'un vaisseau dans l'autre. Elle avait été la belle Hélène, qui avait causé la ruine de Troie, et, passant de corps en corps, elle avait été réduite à cette infamie, que d'être exposée dans un lieu de débauche.
« J'ai voulu retirer Hélène de la servitude et de l'humiliation, je l'ai cherchée comme un Pasteur cherche une brebis égarée; j'ai parcouru les mondes, je l'ai trouvée, et je veux lui rendre sa première splendeur. »
(C'est ainsi que Simon prétendait justifier la licence de s'associer dans sa mission une courtisane 1.)
« En parcourant les mondes formés par les Anges, disait Simon, j'ai vu que chaque monde était gouverné par une Puissance principale : j'ai vu ces Puissances ambitieuses et rivales se disputer l'empire de l'Univers : j'ai vu qu'elles exerçaient tour à tour un empire tyrannique sur l'homme en lui prescrivant mille pratiques fatigantes et insensées ; j'ai eu pitié du genre humain ; j'ai résolu de rompre ses chaînes, et de le rendre libre en l'éclairant : pour l'éclairer j'ai pris une forme humaine, et j'ai paru un homme entre les hommes, sans être cependant un homme.
« Je viens leur apprendre que les différentes Religions sont l'ouvrage des Anges…
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1 S. Jérôme (in Matth. 24.), rapporte, comme le marque Pluquet, que Simon disait publiquement : « Ego sum Sermo Dei, Ego Speciosus, Ego Paracletus, Ego Omnipotens, Ego omnia Dei. » — 1 Pluquet, Dict. des Hérés., au mot Simon.
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Louis- Admin
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Re: Simon le Magicien, patriarche du...
XIII. — Du système théologique de Simon le Magicien.
(suite)
« Je viens leur apprendre que les différentes Religions sont l'ouvrage des Anges, qui, pour tenir les hommes sous leur empire, ont inspiré les Prophètes, persuadé qu'il y avait des actions bonnes et mauvaises, lesquelles seraient punies ou récompensées. Les hommes, intimidés par leurs menaces, ou séduits par leurs promesses, se sont refusés aux plaisirs, ou dévoués à la mortification. — Je viens les éclairer et leur apprendre qu'il n'y a point d'actions bonnes ou mauvaises par elles-mêmes; que c'est par ma grâce, et non par leurs mérites, que les hommes sont sauvés, et que pour l'être, il suffit de croire en moi et à Hélène. C'est pourquoi je ne veux pas que mes Disciples répandent leur sang pour ma doctrine. »
« Lorsque le temps que ma miséricorde a destiné à éclairer les hommes, sera fini, je détruirai le monde, et il n'y aura de salut que pour mes Disciples : leur âme dégagée des chaînes du corps, jouira de la liberté des purs esprits : tous ceux qui auront rejeté ma doctrine, resteront sous la tyrannie des Anges 1. »
Telle est la doctrine que Simon enseignait. Un prestige dont il s'appuyait, subjuguait l'imagination de ses auditeurs ; ils voulaient devenir ses disciples et demandaient le Baptême ; le feu descendait sur les eaux, et Simon baptisait 2.
Par ces artifices et cette fausse doctrine, Simon avait séduit un grand nombre de personnes, et il se faisait adorer comme le vrai Dieu.
Simon connaissait l'étendue de la crédulité : il savait que les contradictions les plus choquantes disparaissent aux yeux des hommes séduits par le merveilleux, et que tant que le charme dure, l'imagination concilie les idées les plus inalliables. Il soutenait donc, qu'il était tout puissant, quoiqu'il fût sujet à toutes les infirmités de la nature humaine. Il disait, qu'il était la Grande Vertu de Dieu, quoiqu’il détruisît toute la morale, et qu'il ne peut délivrer ses adorateurs d'aucun de leurs maux.
Les Disciples de Simon perpétueront l'illusion par les prestiges qui l'ont produite ; et le peuple, qui ne retourne jamais sur ses pas pour examiner une doctrine qui ne le gêne pas, adorera Simon et croira ses prêtres. Au rapport de S. Justin, vers l'an 150, presque tous les Samaritains, et plusieurs autres hommes en divers pays, reconnaîtront encore Simon pour le plus grand des Dieux. Il aura encore des adorateurs vers le milieu du IIIe siècle.
On a encore maintenant des fragments des discours que Simon composa contre Jésus-Christ, et qu'il intitula : les Contradictions 1 . Ménandre était l’un de ses principaux Disciples : il forma une secte à part, qui porta son nom.
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1 S. Irén. l. 1, c 20, edit. Grab. Massuet, c. 23. — 2 S. Cyprien, de Baptismo. — 1 S. Dyonisius, de divin. nominibus, c. 6, p. 594 ; Constit. Apostol. 1. 6, c. 8, 16; Grab., Spicileg. PP., p. 305; Pluquet, Dict. des Hérés.
A suivre : XIV. — Simon réfuté par S. Pierre. — Noms de plusieurs Disciples de cet Apôtre.
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Re: Simon le Magicien, patriarche du...
XIV. — Simon réfuté par S. Pierre. — Noms de plusieurs Disciples de cet Apôtre.
S. Pierre réfuta toutes ces erreurs de Simon par des raisons solides, que S. Clément, son fidèle disciple, qui l'accompagnait alors même, a rapportées dans ses éloquents récits.
Le Prince des Apôtres avait avec lui, à Césarée, plusieurs illustres disciples, entre lesquels on compte en premier lieu cet admirable Clément, de la race impériale, aussi grand par ses vertus, sa science et son génie, que par sa noble extraction ; Nicétas et Aquila (autrement Faustinus et Faustinianus), deux frères, d'une égale vertu et d'une origine aussi distinguée : Nous aurons occasion, ailleurs, de dire comment ils avaient quitté la splendeur de leur domicile situé à Rome, pour venir d'abord en Palestine, se faire ensuite sectateurs de Simon-le-Magicien ; puis comment, après avoir reconnu les erreurs et les infamies de cet imposteur, ils s'étaient attachés à S. Pierre comme au véritable héraut de la doctrine du ciel. Les autres personnages qui étaient à la suite de S. Pierre, sont :
Zachée, autrefois publicain, et
Sophonias, son frère ;
Josèphe, et
Michée, son ami ; en outre,
Thomas, autrement appelé Phinéès, et Eliesdros (ou Eliézer ou Eléazar), frères jumeaux ;
Enée, prêtre ;
Lazare, prêtre, le même que Notre-Seigneur avait ressuscité quatre jours après sa mort ;
Elisée ; et
Benjamin, fils de Saphra ;
Rubilus, architecte, et
Zacharie, architecte ;
Ananie, et
Aggée-Jamméni,
Nicodème, ancien sénateur de Jérusalem 1.
Plusieurs de ces disciples, voyant que Simon avait été élevé, à Alexandrie, dans l'art de la dialectique, initié aux plus intimes secrets de la magie et aux mystères des sanctuaires des démons, et qu'il avait dans son éloquence séduisante une puissante action sur le peuple, tandis que Pierre, n'avait aucune connaissance des Lettres Humaines ni aucune habileté acquise dans l'art de la parole, étaient venus témoigner en particulier à cet Apôtre la crainte qu'ils avaient de le voir succomber publiquement, s'il entrait en lutte avec un si formidable antagoniste.
Mais S. Pierre les rassura et leur fit entendre que quelle que soit la puissance de l'homme et du Démon, elle ne saurait prévaloir contre la vérité ni contre la puissance divine qui résident dans les ministres de Jésus-Christ. En effet, il confondit fortement et si clairement les faux raisonnements de Simon, que ce dernier, reconnaissant, malgré lui, l'immense supériorité de la doctrine Apostolique sur la sienne, voulut quitter les discours et les raisonnements pour en venir aux actions prodigieuses ; il pensait par ce moyen remporter sur S. Pierre aux yeux du peuple qui les considérait 1.
« Les paroles que vous nous adressez, ô Pierre, ne démontrent rien, dit-il. Ce sont les faits qui prouvent. Or, maintenant, je vais vous faire voir la puissance de ma vertu et de ma divinité, afin que vous vous prosterniez aussitôt à mes pieds, et que vous m'adoriez. »
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1 Ap. Cotelerium, in SS. PP.; Voir S. Clém. Recogn., 1. 2, c. 1 ; Hom. Clementin., 2, c. 1 ; Epitome, c. 20.; Constit. Apost., 1. 6, c. 8 ; Cedrenus, Ruffinus, Orderic Vitalis, Hist. eccl., l. 2, c. 5, p. 120, éd. Migne. — 1 Hist. apost., 1.1, c. 8.
A suivre: XV. — Puissance magique de Simon.
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Re: Simon le Magicien, patriarche du...
XV. — Puissance magique de Simon.
« Je suis », dit-il à S. Pierre 2, en présence du peuple de Césarée, la Souveraine Puissance ; j'ai toujours été, je suis sans commencement. Etant entré dans le sein de Rachel (ma mère), afin de prendre le corps de l'homme, je suis né d'elle, semblable à un homme, dans le but de me faire voir aux hommes. Je prends mon vol au milieu des airs. Quand cela me plaît, j'apparais tout de feu. Je fais mouvoir les statues. J'anime les objets insensibles. Avec des pierres je fais des pains. Je vole du haut d'une montagne, et, soutenu par les mains des Anges, je descends sur la terre 3. Je n'ai pas fait cela qu'une seule fois ; mais je puis le faire encore maintenant, afin que par mes œuvres mêmes je prouve à tout le monde que je suis le Fils de Dieu, que je vis éternellement, et que je puis faire vivre éternellement avec moi ceux qui croient en moi. Pour vous, vos paroles sont vaines, et vous êtes dans l'impuissance de faire aucune œuvre qui en démontrent la vérité. Il en est de même du Magicien qui vous a donné mission, et qui n'a pu se délivrer des mains des Juifs et se soustraire au supplice de la croix.
Pour moi, je puis faire que je devienne invisible aux yeux de ceux qui voudraient me saisir, et je puis également, quand il me plaira, redevenir visible à leurs yeux. Si je veux m'enfuir, je puis transpercer les montagnes et passer au travers des rochers comme s'ils n'étaient qu'une eau limpide. Si je me jette d'une hauteur très-élevée, je serai comme porté, et je descendrai à terre sans avoir essuyé la moindre blessure. Si l'on me lie avec de fortes chaînes, je me délierai moi-même, et j'enchaînerai ceux qui m'auront lié. Si l'on me garotte dans une prison, je ferai que les serrures et les portes s'ouvriront d'elles-mêmes. Je puis animer tellement les statues insensibles, que ceux qui les verront les prendront pour des hommes. Je puis tout-à-coup faire sortir de terre toutes sortes d'arbres et de plantes. Je me jetterai au milieu des flammes et je ne brûlerai pas. Je change de visage 1, de sorte que personne ne saurait me reconnaître. Je puis me montrer à la fois sous deux figures, paraître brebis ou chèvre, donner de la barbe aux petits enfants. Je puis me transporter dans les airs comme si j'étais monté sur un char. Je ferai voir des monceaux d'or 2, je ferai des rois et je les détrônerai. Je me ferai adorer comme un Dieu, et l'on me rendra les honneurs divins ; l'on m'érigera des statues 1 , et on m'honorera comme le Souverain-Seigneur des hommes. Et qu'est-il besoin d'entrer dans tant de détails ? Je pourrai faire tout ce que je voudrai. Ce que je dis est justifié par l'expérience que j'ai déjà faite de mon pouvoir. Enfin un jour, ajouta-t-il, Rachel, ma mère, me commanda d'aller moissonner dans un champ. Pour moi, ayant vu une faucille placée en ma présence, je lui donnai ordre d'avancer et de moissonner ; elle le fit aussitôt, et moissonna dix fois plus que les autres. Déjà j'ai produit de nouveaux arbres, en un instant je les ai fait croître, fleurir et porter des fruits. Et deux fois j'ai transpercé la montagne voisine.
Tels sont les prestiges que Simon-le-Magicien faisait paraître par une puissance occulte. Nous sommes fondés à croire que par cette magie où il y avait beaucoup plus de tromperie et d'illusion que de puissance réelle, il jetait dans l'erreur et dans le vice une infinité de personnes, et causait de la sorte un mal considérable dans la société humaine. La vraie Religion était confondue et foulée aux pieds ; les âmes faibles rendaient dès lors les honneurs divins à la créature, souvent la plus criminelle, au lieu de servir le Créateur.
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2 Ita apud Hieronymum, in Matth., c. 24, Hist. apost. 1.1, c. 9; S. Clem. Recogn., 1.2, c. 7, 8, 9, 10, etc.; Clem. hom. 2, c. 32; Epitome ad S. Jacobum, c. 33. Cedrenus, S. in Vet. Test.; Eadem apud Marcellum de Actibus Petri et Pauli ; Apud Bollandum, 29 Junii ; Ordericum Vitalem, Hist. eccl., 1. 2, c. 5. — 3 Nicéphore, Hist. liv. II, c. 27, énumère semblablement les prodiges accomplis par Simon. — 1 Et dans Marcellus, disciple de S. Pierre, on lit pareillement: « Simon, cœpit stare ante Neronem, et subito mutare effigiem, ita ut fieret subito puer, et post hæc senior, altera vero hora adolescentior. Mutabatur sexu et ætate, et per multas figuras, Diaboli ministerio jactabatur. » Un peu après : Egit ille arte magica ut aries decollaretur, qui aries tamdiu Simon visus est, quamdiu decollaretur. » — 2 Ce passage se trouve apud S. Athanasium, in Qæstionibus ad Antiochum responsum 124 et apud Cotel. SS. PP. t. 1, p. 506.
1 Le passage précédent se trouve également dans l'ancien auteur de l'Ouvrage imparfait sur S. Mathieu, c. 7, v. 16, seu hom. 19 : « Volare per aerem, sicut et Dominum Diabolus hortabatur ; statuas facere ambulare ; aut commisceri flammæ, et non comburi ; et alia, qualia Simon fecit. »
S. Justin, S. Irénée, 1. 1, c. 20, et les autres anciens Pères, ont attesté que Simon s'était fait publiquement ériger des statues à Rome, et qu'il s'y était fait adorer comme un dieu. « Jovem se credi volebat, dit S. Augustin, lib. de hæresibus, Minervam vero meretricem quamdam Selenen, quam sibi sociam scelerum fecerat : imaginesque et suam et ejusdem meretricis discipulis suis prædeba adorandas, quas et Romæ tanquam Deorum simulacre auctoritate publica constituerat. » Ce fait historique sera examiné plus loin.
A suivre : XVI. — Simon est publiquement convaincu de magie.
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XVI. — Simon est publiquement convaincu de magie.
Après que Simon eut ainsi parlé, S. Pierre répondit :
— N'attribuez point aux autres ce qui leur est étranger. Quant à vous, que vous soyez un magicien, c'est ce que vous venez d'avouer et de faire connaître. Mais notre Maître, qui est le Fils de Dieu et le Fils de l'homme, est manifestement celui qui est bon par sa nature. Pour vous, si vous ne voulez pas reconnaître que vous êtes un magicien, allons avec cette foule de peuple à votre demeure, et alors il apparaîtra que vous êtes véritablement un enchanteur, un magicien.
Lorsque S. Pierre eut dit ces choses, Simon se mit à blasphémer et à le charger de malédictions. II excita une sédition, et jeta le trouble dans toute la foule, afin de n'être pas convaincu de magie. — S. Pierre, pour ne point paraître se retirer devant ses blasphèmes et ses injures, demeura immobile, et se mit à le convaincre plus fortement encore.
Alors le peuple, indigné, se mit à chasser Simon hors de la cour, et à le jeter dehors des portes. Le magicien, ainsi expulsé, s'en alla, suivi d'un seul homme. — S. Pierre, ayant alors demandé qu'on fît silence, parla au peuple en ces termes :
— C'est avec patience, mes frères, que vous devez supporter les méchants ; vous devez savoir que le Seigneur pourrait les exterminer et qu'il souffre néanmoins qu'ils vivent jusqu'au jour déterminé, dans lequel tous seront jugés. Comment donc, nous autres, ne souffrirons-nous pas ceux que supporte le Souverain Seigneur, à qui sont soumis et obéissent les cieux et la terre ? Vous donc qui vous convertissez à Dieu par la pénitence, fléchissez les genoux devant lui.
À ces paroles, toute la multitude fléchit les genoux en présence du Seigneur. — Alors S. Pierre, levant les yeux au ciel, priait sur ce peuple en versant des larmes, et suppliait le Seigneur de daigner, dans son infinie bonté, recevoir ceux qui se réfugiaient dans le sein de sa miséricorde. Après qu'il eut achevé sa prière et qu'il eut recommandé à cette multitude de revenir le lendemain de meilleure heure, il la congédia. Ensuite, suivant la coutume, il prit quelque temps de repos.
Ses Disciples l'allèrent trouver, pour lui faire en particulier plusieurs questions sur les raisons qui font que Dieu laisse aux Démons et aux magiciens, leurs ministres, une si grande puissance de séduction. S. Pierre leur donna des réponses très-solides et très-instructives, dont S. Clément nous a transmis le sens et même les termes, du moins en grande partie.
A suivre : XVII. — Le seul disciple resté attaché à Simon demande la pénitence.
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Louis- Admin
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Re: Simon le Magicien, patriarche du...
XVII. — Le seul disciple resté attaché à Simon demande la pénitence.
Le lendemain, dès que le jour commença à paraître, un des disciples de Simon vint trouver l'Apôtre et disait à haute voix :
— Je vous supplie, Pierre, recevez-moi après mon malheur, et après avoir été trompé par Simon le Magicien ; je m'attachais à lui, comme au Souverain Seigneur du ciel, parce que je l'avais vu faire des prodiges ; mais toutefois, après que j'eus entendu ses discours, j'ai commencé à ne voir en lui qu'un homme, et un homme méchant. Cependant lorsqu'il sortit de ce lieu, je le suivis seul ; car je ne connaissais pas encore parfaitement ses impiétés. Quand il eut vu que je le suivais, il m'appela bienheureux, et me conduisit dans sa maison. Or, vers le milieu de la nuit, il me dit :
— Si tu veux toujours venir avec moi, je ferai de toi le meilleur des hommes.
Je le lui promis. Alors il exigea de moi un serment de persévérance. Je le lui donnai. Il me mit aussitôt sur les épaules un fardeau impur, rempli de ses secrets abominables, puis il me commanda de le porter et de marcher après lui. Lorsqu'on fut arrivé à la mer, il entra dans un vaisseau qui se trouvait là par hasard, prit de dessus mes épaules les choses exécrables et souillées qu'il m'avait commandé de porter, et peu après, en étant sorti, il ne portait plus rien ; il avait tout jeté à la mer. Il me priait de partir avec lui pour Rome, ajoutant qu'il devait y jouir d'une si grande considération, qu'il serait regardé comme un Dieu, et qu'il y recevrait les honneurs divins.
— Alors, dit-il, si tu désires revenir ici, je t'y renverrai comblé de toutes sortes de richesses, et escorté de nombreux ministres (de plusieurs de mes anges).
Pour moi, entendant cela, et ne voyant point que les effets répondissent à de si belles paroles, mais comprenant que cet homme n'était qu'un magicien et un imposteur, je lui dis :
— Pardonnez-moi, je vous prie, j'ai un mal de pieds qui m'empêche de sortir de Césarée. J'ai, de plus, une femme et de petits enfants qu'il m'est absolument impossible de quitter.
Lorsqu'il eut entendu ma réponse, il me traita de lâche, et il partit aussitôt pour Dora, dans l'intention de se diriger vers Rome.
— Quand tu entendras parler de la gloire que j'aurai acquise dans la ville de Rome, tu te repentiras, dit-il, en me quittant.
Alors il se mit en marche pour se rendre à la capitale, comme lui-même le disait.
Pour moi je suis venu ici sur le champ, vous prier de vouloir bien me recevoir à la pénitence, car j'ai été séduit par cet homme trompeur.
A suivre : XVIII. — S. Pierre fonde les églises de Césarée et de Tyr, et leur donne des évêques.
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Re: Simon le Magicien, patriarche du...
XVIII. — S. Pierre fonde les églises de Césarée et de Tyr, et leur donne des évêques.
Après que celui qui avait quitté le parti de Simon eut parlé de la sorte, S. Pierre lui commanda de se tenir dans la cour où se faisait l'assemblée du peuple. Il s'y présenta aussi lui-même, et s'apercevant que la multitude qui s'y pressait, était beaucoup plus nombreuse que les jours précédents, il se plaça dans son lieu ordinaire, et, montrant celui qui venait de quitter Simon, il dit :
— Cet homme que vous voyez, mes frères, est venu me trouver il y a un moment, pour me faire part des pernicieux artifices de Simon, pour m'annoncer comment cet imposteur a jeté au fond de la mer tous les instruments de ses crimes, non pas qu'il fût touché de repentir, mais par crainte d'être découvert, arrêté, et assujetti aux peines portées par les lois de l'Etat contre les Magiciens 1.
Pendant que S. Pierre racontait ce qui venait de se passer, le peuple considérait l'homme qui avait quitté le parti de Simon, et il était frappé d'étonnement.
Or, plusieurs fois, à la fin de ces assemblées, cet apôtre se mit en prière avec les fidèles, et, invoquant, les genoux fléchis en terre, le saint nom de Dieu, il guérit les malades de la ville et délivra ceux qui étaient possédés des mauvais esprits. Avant de conférer le baptême aux idolâtres convertis, il leur prescrivait des jeûnes, des prières, et d'autres bonnes œuvres ; il les tenait séquestrés de lui-même et des autres fidèles pendant quelque temps. Son motif était que ceux qui n'étaient pas encore purifiés par le sacrement de la régénération, n'étaient pas exempts des souillures et des liens du démon, qui, depuis si longtemps, avait fixé son siège dans leurs âmes et y avait comme empreint son image. La communication de ces païens, déjà convertis, mais non encore régénérés, pourrait m'être nuisible pendant la prière, disait l'apôtre, sans être profitable à ces mêmes personnes 2.
Après qu'une grande partie des habitants de Césarée eut reçu le don de la foi, et que Simon le Magicien eut été obligé d'abandonner cette grande ville, S. Pierre la quitta lui-même pour aller porter l'Evangile ailleurs, et détruire le mal que l'Ennemi de Dieu et de l'Eglise faisait en différents lieux. Il mit à la tête de l'Eglise de Césarée, et en qualité d'évêque, le Centurion Corneille, comme le marquent les Bollandistes dans la vie de ce Saint 1.
Sept jours avant de sortir de cette ville…
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1 L'histoire fait mention des lois et des peines portées par les empereurs contre ceux qui exerçaient la magie. Vide Bodinum, libro Dæmonomaniæ et cap. ult. Mais ces rigueurs n'empêchaient nullement le mal de subsister. Tibère s'appliquait en secret aux sciences occultes et Néron s'y adonna sans mystère. — 2 Ce passage est cité par Agobard, archevêque de Lyon. (Cotel. in SS. PP. t. I, p.518. — 1 Boll. 2 febr. et 29 junii, p. 413.
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Re: Simon le Magicien, patriarche du...
XVIII. — S. Pierre fonde les églises de Césarée et de Tyr, et leur donne des évêques.
(suite)
Sept jours avant de sortir de cette ville, l'apôtre, ayant appris que Simon s'était rendu à Tyr, appela trois de ses Disciples, Clément, Nicétas et Aquila, et leur commanda de s'y transporter avant lui, de s'informer de ce qui s'y passait, de lui en rendre compte par lettre. Les trois Disciples obéirent, arrivèrent à Tyr, en passant par Dora, logèrent chez Bérénice la Chananéenne, qui les informa exactement de tout le succès que Simon avait obtenu sur l'esprit des habitants.
— « Il étonne, dit-elle, toute la ville par les spectres et les fantômes qu'il fait paraître au milieu du forum : quand il passe, les statues se meuvent, des ombres marchent souvent devant lui, il les appelle les âmes des morts. Il a invité un grand nombre de personnes à un festin ; il les a affligées de diverses maladies, et il les a livrées à des démons. Il s'est fait passer pour un Dieu. C'est pourquoi je ne pense pas que personne puisse éteindre un si vaste incendie. Je ne vous engage donc point à rien tenter contre lui, avant l'arrivée de Pierre, qui est le premier disciple de Jésus-Christ, et qui seul est capable de combattre une telle puissance. »
Nous écrivîmes ce rapport dès le matin, dit S. Clément, et nous le fîmes parvenir à Pierre. Ce Disciple raconte ensuite la dispute qu'il eut à soutenir contre Appion, l'un de ceux qui suivaient Simon, et comment il réfuta ses raisonnements au sujet des fausses divinités du Paganisme.
Le lendemain S. Pierre arriva 1. Plusieurs Tyriens allèrent à sa rencontre, et firent entendre des acclamations d'espérance :
— Que Dieu, s'écriaient-ils, nous fasse miséricorde par votre entremise ! Que par vous il guérisse nos maladies !
S. Pierre monta donc sur un lieu élevé, et, après avoir salué la multitude, il leur annonça un seul Dieu, créateur du ciel et de la terre, auteur et Conservateur de nos âmes et de nos corps. Il leur déclara que les maladies dont ils avaient été affligés par Simon et par les démons dont ce magicien était l'instrument et le ministre, disparaîtraient, lorsque, convertis au vrai Dieu, ils auraient été purifiés par le saint Baptême.
Dans quelques jours, en effet, un grand nombre de Tyriens furent instruits, baptisés et guéris de leurs maladies corporelles et spirituelles. Le bruit de ces merveilles alla jusqu'à Sidon ; ce qui engagea les habitants de cette ville à envoyer une députation à S. Pierre qui séjournait encore à Tyr. L'Apôtre acheva donc de guérir les malades de cette dernière ville, y institua une église, à la tête de laquelle il mit pour évêque l'un des prêtres qui l'accompagnaient. Puis il partit pour Sidon.
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1 Après avoir visité et évangélisé, en passant, la ville de Ptolémaïde. (S. Clem.Recog. 1.4, c. 1.)
A suivre : XIX. — S. Pierre fonde les églises de Sidon et de Béryte, — et leur donne des évêques.
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Louis- Admin
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Re: Simon le Magicien, patriarche du...
XIX. — S. Pierre fonde les églises de Sidon et de Béryte, — et leur donne des évêques.
Aussitôt que Simon eut appris l'arrivée de S. Pierre à Sidon, il sortit de lui-même de cette ville, et prit la fuite avec Appion et ses autres compagnons.
Dès que les Sidoniens virent S. Pierre au milieu d'eux, ils mirent leurs malades sur des lits, et vinrent les lui présenter. L'Apôtre leur dit :
— Ne pensez point que je puisse rien pour votre guérison, je ne suis qu'un homme mortel et sujet à mille infirmités. Mais je ne ferai pas difficulté de vous enseigner le moyen qui peut vous procurer la guérison.
En même temps, il leur parla du Christ comme du Prophète de la Vérité et comme du Médecin par excellence. Il leur expliqua les devoirs de la véritable Religion. Un grand nombre de Sidoniens persuadés par sa parole crurent en Jésus-Christ, firent pénitence, furent guéris, et formèrent une Eglise, à laquelle S. Pierre préposa comme évêque l'un des prêtres qui étaient à sa suite.
Ensuite il sortit de Sidon.
Or, aussitôt que le Prince des Apôtres arriva à Béryte, il se fit un tremblement de terre, et le peuple vint trouver S. Pierre pour implorer son secours.
— Nous avons craint, disaient-ils, de périr entièrement.
Alors Simon reprit son audace ; il ourdit une trame, de concert avec Appion, Annubion, Athénodore, et ses autres compagnons. Il criait publiquement au milieu de la foule, et disait, en montrant S. Pierre :
— Fuyez cet homme, ô habitants, fuyez-le avec horreur et en toute hâte... — C'est un Magicien, croyez-moi ! C'est lui qui a causé ce tremblement de terre; — c'est lui qui a causé vos maladies, afin de vous effrayer, et de passer pour un Dieu à vos yeux.
A ces paroles, le peuple se tint dans un profond silence ; alors S. Pierre, souriant, leur parla avec une grande liberté :
— Oui, dit-il, ô hommes, je reconnais que, si Dieu le veut, je puis tout ce que disent ces gens ; j'ai la puissance, (soyez persuadés de la vérité de mes paroles), de renverser toute votre ville jusqu'à ses fondements 1.
Dans ce moment la multitude fut consternée, et elle se montra aussitôt disposée à faire tout ce qu'il commanderait.
— Que nul d'entre vous, dit alors l'Apôtre, n'ait désormais de commerce avec ces magiciens, ni ne converse avec eux.
Après que le peuple eût entendu ces paroles, il attaqua sans délai Simon et ses compagnons, et les ayant couverts de blessures, il ne cessa de les frapper, que quand il les eut expulsés de la ville.
Ensuite tous ceux qui étaient aux prises avec les maladies et avec les démons, se jetaient à ses pieds. Alors l'Apôtre de Dieu, élevant les mains au ciel, et conjurant le Seigneur, les guérit par le seul effet de sa prière.
Il séjourna encore quelques jours au milieu des habitants de Béryte. Après qu'il en eut confirmé un grand nombre dans la foi et qu'il les eut baptisés au nom du Père, du Fils et de l'Esprit-Saint, il leur donna pour évêque l'un des prêtres qu'il conduisait à sa, suite. Cet évêque était Quartus, un fidèle disciple des Apôtres, dont parle S. Dorothée dans le Catalogue des Septante Disciples de Jésus. — L'apôtre quitta ensuite Bérythe (Trad. antiq. apud Boll.29 junii; S. Doroth,, in Sinopsi.)
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1 S. Paul déjoua pareillement ses ennemis en tournant habilement contre eux une grande partie des habitants de Jérusalem. (Act., XXIII, 6-7.)
A suivre : XX. — Création par S. Pierre des églises et des évêchés de Byblis et de Tripoli. — Ses miracles dans ces deux villes.
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Re: Simon le Magicien, patriarche du...
XX. — Création par S. Pierre des églises et des évêchés de Byblis et de Tripoli…. (Extraits)
S. Pierre arriva à Byblis. Là, il apprit que Simon venait de s'enfuir à Tripoli 1. Il ne demeura qu'un court espace de temps dans cette ville. Après y avoir rendu la santé à plusieurs malades et instruit ses habitants dans la doctrine de la vérité et de la piété, il leur donna pour évêque Jean-Marc 2 puis il se mit en marche pour Tripoli, afin de suivre les traces de Simon, afin qu'il fût manifeste qu'il le poursuivait 3 , et qu'il ne cherchait point à l'éviter.
Or, comme S. Pierre entrait dans la ville de Tripoli, beaucoup de personnes de Tyr, de Sidon, de Béryte, de Byblis, accoururent au-devant de lui, désireuses de l'entendre ; les habitants de Tripoli, en particulier, montrèrent un vif empressement de le voir : ils accoururent pour la plupart. Ceux des frères qui avaient été envoyés d'avance racontèrent à S. Pierre et à ses disciples, quel était l'état de la ville, et ce que Simon y avait fait : ils l'accueillirent avec joie, et le conduisirent dans la maison de Maron.
Arrivé à la porte de cette demeure, S. Pierre se tourna vers la foule qui le suivait, et lui promit de lui parler le lendemain de ce qui concerne le culte de Dieu. Simon, apprenant son arrivée et sa brillante réception, comprit qu'il ne pouvait lutter contre lui dans cette ville, et il partit de Tripoli la nuit même pour se rendre dans la Syrie…
Dans le même temps…
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1 Apud veteres Patres Cotelerii t.1. — 2 Apud Bollandum, 29 junii, p. 413. — La fête de Jean-Marc qui avait été le compagnon de S. Barnabé, se célèbre le 27 de septembre. — 3 Cette fuite continuelle de Simon devant S. Pierre est attestée également par S. Hégésippe, 1. 3, de excidio Hierosolym., c 2 ; et par l'auteur des Histoires apostoliques, 1. 1, c. 16 ; par Marcellus, disciple de S. Pierre, de actibus Petri et Pauli, p. 641.
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Re: Simon le Magicien, patriarche du...
XXIII.— S. Pierre à Antioche. (Extrait)
Dans le même temps, un ordre de l'Empereur faisait rechercher tous les magiciens. Pour éviter d'être arrêté à Antioche par les satellites impériaux, Simon le Magicien s'enfuit de cette ville et retourna dans la Judée.
Ajoutons qu'au nombre des évêques institués par S. Pierre…
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Re: Simon le Magicien, patriarche du...
XXIV. — S. Pierre voyage et prêche dans les diverses parties de l'Asie, et il y établit des évêques…(Extraits)
Ajoutons qu'au nombre des évêques institués par S. Pierre, la tradition 6 range encore S. Urbain, qui fut mis à la tête de l'Eglise de Tarse; S. Epaphrodite, qui gouverna l'Eglise d'Andriaca (ou Andraca ou Adriana), ville de la Lycie, située à peu de distance de Myre ; Phygelle, qui fut évêque à Ephèse, mais qui peu après eut le malheur de faire naufrage dans la foi, et d'embrasser les erreurs de Simon le Magicien ; S. Apelles, qui était frère de S. Polycarpe, et qui fut préposé à l'Eglise de Smyrne 7.
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6 Antiq. Scriptor, apud Bolland., loco supra citato, p. 414. — 7 Tous ces saints évêques sont mentionnés dans les martyrologes grecs et latins : — S. Apelle, au 22 avril ; S. Epaphrodite, au 22 mars ; S. Urbain, au 29 novembre.
A suivre : Livre quatrième.
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Re: Simon le Magicien, patriarche du...
IV. — Toute la force de Satan et de Simon le Magicien est brisée par la force de Jésus-Christ et de S. Pierre…(Extrait)
Le Prince de ce monde, voyant que par la vertu de la Croix, il allait être privé de la puissance dominatrice et des honneurs divins qu'il avait tyranniquement usurpés; que les idoles tombaient déjà de toutes parts, et que la puissance de ses Anges de ténèbres s'affaiblissait très-sensiblement tous les jours : le Démon mit, dès lors, tout en œuvre pour prévenir le coup mortel dont il se voyait menacé. Il créa une nouvelle Synagogue, pour l'opposer à l'Eglise Naissante, qui commençait déjà à fleurir, et qui s'étendait déjà avec éclat sur toute la surface de la terre. Il choisit pour instrument de son dessein Simon-le-Magicien ; il le munit de toute sa malice comme de toute sa puissance ; puis il l'opposa à Simon-Pierre, afin que ce que l'un opérait avec la vérité et avec l'esprit du Ciel, l'autre le détruisit avec le mensonge et avec l'esprit de l'Enfer.
Simon-le-Magicien fut si véritablement un ministre dévoué du Démon, que S. Ignace l'a surnommé le fils de Satan, et que S. Justin, S. Irénée, S. Epiphane et les autres Pères de l'Eglise, ont reconnu en lui le premier Chef de toutes les hérésies. C'est pourquoi les Anciens Pères ont dit que S. Pierre avait reçu l'ordre divin de venir particulièrement à Rome pour y combattre Simon-le-Magicien. « La Providence pleine de bonté et de miséricorde, dit Eusèbe 1, pour préserver le monde des prestiges de Simon, conduit à Rome Pierre, le plus courageux et le plus grand des Apôtres, celui qui, par sa magnanimité, était le Chef et le Prince de tous les autres. »
Rome était le centre de la superstition et de l'erreur. Le Démon, appuyé de la force et de la pompe des Césars, en avait fait le boulevard de son empire. Là était le trône de sa tyrannie. Pour résister à Simon-Pierre, apôtre du Fils de Dieu, il avait suscité un autre Simon, armé de toute la puissance infernale. Ce dernier, au lieu de profiter de la réprimande que l'Apôtre lui avait faite à Samarie, était devenu plus endurci que jamais 2, s'était adonné avec plus de zèle au culte des démons et à l'art de la magie. Il se glorifiait de résister de toutes ses forces aux Apôtres ; c'était comme une consolation pour lui de se venger, de la sorte, du Saint-Esprit même qui l'avait condamné par la bouche de S. Pierre. Il avait abandonné 3 la Samarie, parce qu'elle avait reçu la semence de l’Évangile ; et il parcourait les pays ou Jésus-Christ n'avait point encore été prêché, afin de prévenir les esprits des peuples par ses trompeuses séductions et les rendre moins susceptibles des lumières de la foi. Notre-Seigneur avait donc commandé à S. Pierre de suivre cet hérésiarque, de dissiper par l'éclat de la vérité les mensonges et les nuages que ce malheureux s'efforçait de répandre partout.
Convaincu de la manière la plus évidente par les miracles clairement divins de l'Apôtre…
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1 Euseb. 1. 2, c. 14: S. Cyrill., Catech., 6. — 2 S. Irén.,1. 4. c. 20. — 3 Théodoret, Hær., 1. 1, c. 1.
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IV. — Toute la force de Satan et de Simon le Magicien est brisée par la force de Jésus-Christ et de S. Pierre…(Extraits)
(suite)
Convaincu de la manière la plus évidente par les miracles clairement divins de l'Apôtre 1 , chassé de tous les lieux par la puissance insurmontable de Jésus-Christ, le ministre de Satan n'en continuait pas moins de faire la guerre qu'il avait déclarée à Dieu et à la vérité. Après avoir donc couru diverses provinces il vint enfin à Rome sous l'Empereur Claude 2. Il avait quitté l'Orient et traversé les mers pour se saisir le premier de la Capitale de l'Empire, et pour fuir la présence de l'Apôtre S. Pierre 3. Déjà, par le moyen des Démons 4, tant de ceux dont il était possédé, que de ceux qui dominaient à Rome, il avait fait par la magie un si grand nombre de prodiges, qu'il y était honoré comme un Dieu, même par le Sénat, comme le témoignent la plupart des Anciens Pères 5.
Mais la présence de S. Pierre éteignit bientôt cette flamme incendiaire allumée par le Démon au moyen des tromperies et des prestiges de Simon. En peu de temps, cet imposteur et d'autres semblables, que l'Esprit de ténèbres avait suscités à cette époque, pour imiter, contrefaire, et par là contrebalancer les œuvres miraculeuses des Saints Apôtres, virent leurs efforts magiques réduits à l'impuissance devant la splendeur toute divine de la doctrine et des prodiges de S. Pierre 1. Leurs maléfices furent découverts et anéantis dans ce premier 2 combat ; mais ils seront confondus plus complètement encore dans la dernière lutte qui précédera le glorieux martyre du Prince des Apôtres.
Ce chef vaillant de la sainte milice de Jésus-Christ n'ignorait point que la Divine Providence voulait qu'il attaquât le Démon au centre même de sa domination et de l'idolâtrie. Il comprenait que, en fixant la forteresse de la foi dans la Capitale du Monde, la lumière évangélique se propagerait avec plus de facilité et de rapidité chez les différents peuples soumis à cette Grande Ville. Il voyait qu'en renversant le Démon du trône même de sa tyrannique domination, il fraierait le chemin à la conquête de tout l'Univers. C'est pour cette raison qu'il ne craignit point d'entreprendre ce qu'il y avait de plus insensé aux yeux de là raison humaine.
Comment, en effet, un pêcheur ignorant aurait-il pu se flatter de convertir la capitale d'un empire idolâtre, qui était en même temps le siège de toutes les sciences ?
Quel succès aurait-il pu se promettre, en prêchant le mépris des honneurs, des richesses et des plaisirs, dans une ville où régnaient l'ambition, l'avarice et l'amour effréné de la volupté?
Comment l'ignominie de la Croix devait-elle être considérée par ceux qui ne savaient apprécier que l'éclat pompeux qui environnait les Grands de Rome et le trône des Césars?
Ces obstacles, humainement insurmontables, ne firent qu'enflammer le zèle de l'Apôtre. Il sait que Jésus-Christ est avec lui. Il prêche donc avec confiance ce Dieu crucifié, mais ressuscité par sa propre puissance. Il ne craint pas d'attaquer les vices, les superstitions et l'idolâtrie, enracinés depuis des siècles dans les cœurs orgueilleux des Romains. Après avoir fait entendre sa voix d'abord aux Juifs et ensuite aux Gentils, il forma en peu de temps une nombreuse église composée des uns et des autres.
Simon-le-Magicien fut obligé de quitter la ville pour un temps ; mais il y reviendra sous l'empire de Néron, et il engagera une nouvelle lutte avec S. Pierre, comme nous le dirons en son lieu.
Mais en fondant et en gouvernant avec une si grande sollicitude pastorale les églises de l'Occident septentrional et de l'Occident méridional…
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1 S. Justin, Apol. 1. — 2 Euseb., 1. 2, c. 13-14. — 3 S, Chrys. in Act. hom. 18. — 4 S. Justin, Apol. 2, p. 69. — 5 C'est ce que nous apprenons de S. Justin, Apol. 2, p. 69; de S. Irénée, 1. 1, c, 20 ; de Tertullien, Apolog. c. 13 ; d'Eusèbe, 1. 2, c. 14 ; de S. Cyrille de Jérusalem, Catéch. 6 ; de S. Augustin, de Hæres., 1.1. VI ; de Théodoret, de hæres. 1.1, c. 1 ; etc. — 1 Euseb. 1. II, c. 14 ; S. Hieronym. vir illust. c. I ; Theoderet. Hær. 1.1, c. i. — 2 Ce fut alors que Marcellus, noble patricien, fils du préfet Marcus, voyant la faiblesse des prestiges de Simon et la grandeur des miracles de Pierre, quitta le premier pour suivre le second, comme il le raconte lui-même. (Voyez sa Notice historique.)
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Re: Simon le Magicien, patriarche du...
VI. — S. Pierre écrit sa première Épître aux églises d’Asie. (Extraits)
Mais en fondant et en gouvernant avec une si grande sollicitude pastorale les églises de l'Occident septentrional et de l'Occident méridional, S. Pierre, comme Pasteur œcuménique de toutes les chrétientés de la terre, ne perdait point de vue le soin de toutes les églises qu'il avait fondées dans l'Orient, et qui, dans leurs difficultés et leurs épreuves, s'adressaient à lui, comme à leur Saint Père, comme au premier et commun Père des fidèles.
Il écrivit donc une lettre aux Eglises de l'Orient, du Pont, de la Bithynie, de la Galatie, de la Cappadoce, et de l'Asie, pour confirmer les fidèles dans la foi au milieu des souffrances et des persécutions, et pour réfuter les erreurs de Simon-le-Magicien, ainsi que celles des Nicolaïtes. Il la data de Babylone 1 , nom par lequel Eusèbe 2, Saint Jérôme 3, et toute l'antiquité 4, entendent la ville de Rome, qui était alors le centre de l'idolâtrie et du vice….
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1 C'était la coutume chez les Juifs de donner des noms allégoriques à de semblables villes. Ils donnaient celui de Sodome à une ville infâme par ses débauches; celui d'Egypte à un pays idolâtre ; celui de Chanaan à une race maudite de Dieu. Rome est aussi appelée Babylone dans l'Apocalypse. Les chrétiens primitifs pouvaient avoir encore d'autres raisons de donner à la ville de Rome le nom de Babylone. Quelques-uns pensent que l'apôtre faisait allusion, non à Babylone de Chaldée, mais à Babylone d'Egypte. Mais il paraît certain qu'il a donné ce nom à Rome, à cause de la confusion et du ramas de toutes les superstitions du monde qui y étaient réunies. — 2 Euseb., 1. 2, c. 15. — 3 Hieronym., de vir. ill., c. 8. — 4 Ruffin, Beda, t. V, p. 743 ; Œcumen., p. 526. C'est le sentiment général des Pères. Grotius dit qu'aucun chrétien n'en a jamais douté, et ajoute, avec Baronius, que S. Pierre s'est servi de ce terme figuré pour ne pas faire connaître le lieu où il était. (Till., Mém., n. 31, t, 1.)
A suivre: XII. — Néron, persécuteur des Chrétiens. — Simon, ennemi mortel des Apôtres et de l’Église.
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