Néron; SS. Apôtres Pierre et Paul; Simon le Magicien.
Page 1 sur 1
Néron; SS. Apôtres Pierre et Paul; Simon le Magicien.
Bonjour,
Ce qui suit est un extrait du livre Histoire de saint Pierre, par l'abbé Maistre,
dont je me suis servi dans le fil Saint Pierre, Prince des Apôtres.
Comme d’habitude, nous éditerons ce fil pour compléter ce message et y déposer des liens pour faciliter sa consultation et nous mettrons des chiffres en avant des titres pour ne pas surcharger le texte avec les liens informatiques.
Bonne et pieuse lecture à tous.
Ce qui suit est un extrait du livre Histoire de saint Pierre, par l'abbé Maistre,
dont je me suis servi dans le fil Saint Pierre, Prince des Apôtres.
Comme d’habitude, nous éditerons ce fil pour compléter ce message et y déposer des liens pour faciliter sa consultation et nous mettrons des chiffres en avant des titres pour ne pas surcharger le texte avec les liens informatiques.
Bonne et pieuse lecture à tous.
Dernière édition par Louis le Lun 26 Nov 2018, 9:14 am, édité 6 fois (Raison : Insertion du lien et du miniature de l'abbé Maistre.)
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Néron; SS. Apôtres Pierre et Paul; Simon le Magicien.
.S. Pierre et S. Paul devant Néron et ses magiciens.
Frappé de l'éclat du pouvoir Apostolique, le magicien était alors vivement tourmenté. Il alla trouver l'empereur Néron, fit en sa présence plusieurs choses extraordinaires, qui paraissaient de vrais prodiges, mais qui n'étaient que des prestiges.
À ce spectacle, César s'imaginait que cet imposteur était vraiment le Fils de Dieu.
Simon cherchait le moyen de faire mourir S. Pierre ; se voyant ainsi en faveur auprès de Néron, il l'engagea à faire venir l'Apôtre en sa présence. — Mais lorsque le Disciple de Jésus-Christ fut arrivé, il dit au Prince, que Simon n'était qu'un magicien, un homme de mensonge et de crime, un Ennemi des choses de Dieu et de la vérité; et il ajouta, qu'il ne restait plus à attendre que le moment, où, par l'ordre de Dieu, son iniquité allait être manifestée aux yeux de tout le monde.
Simon, se présentant alors devant Néron, lui dit :
— Ecoutez-moi, excellent Empereur; je suis le fils de Dieu qui suis descendu du Ciel ; jusqu'à présent je n'avais à souffrir que de la part de Pierre qui se dit Apôtre; maintenant le mal est augmenté au double ; car on dit que Paul enseigne la même doctrine, et qu'il prêche avec lui contre moi. Or, il est certain que, si vous ne vous déterminez à les faire mourir, votre règne ne pourra durer.
Inquiété par ce discours, Néron eut hâte de les faire venir en sa présence. Un autre jour donc Simon-le-Magicien, de même que les Apôtres Pierre et Paul, furent introduits auprès de Néron. C'est ainsi qu'autrefois Moïse et Aaron se trouvèrent introduits avec les magiciens, Jannès et Mambrès, en présence de l'impie Pharaon, ennemi de l'ancien peuple de Dieu. Mais de même que les efforts de ces derniers furent anéantis par les deux serviteurs de Dieu ; de même la puissance des Magiciens de Néron sera confondue par les deux Chefs du nouveau peuple de Dieu.
Simon dit à Néron :
— Ces deux hommes sont les disciples de Jésus de Nazareth, tous deux sortis des derniers rangs du peuple Juif.
— Qu'est-ce que Nazareth ? reprit Néron :
Simon répondit :
— Il est une ville de Judée, qui a toujours conspiré contre vous : elle s'appelle Nazareth, et c'est de cette ville qu'est sorti leur maître.
Néron dit :
— Dieu instruit et aime tous les hommes. Quel est le motif qui vous porte à poursuivre ceux-ci?
Simon répondit :
— C'est cette espèce d'hommes qui a perverti toute la Judée et qui l'a tournée contre moi.
Néron dit alors à Pierre :
— Pourquoi avez-vous la même perfidie que votre nation?
S. Pierre se tournant du côté de Simon, lui dit :
— Vous avez pu en imposer à tout le monde, mais vous ne réussirez pas de même avec moi. Ceux que vous avez égarés, Dieu les a tirés de leur erreur par mon ministère. Et lorsque l'expérience vous a démontré qu'il était au-dessus de vos forces de vaincre la puissance que Dieu a mise en moi, j'admire avec quelle audace vous osez vous vanter, en présence du Prince, qu'au moyen de votre art magique vous triomphez des Disciples du Christ.
Néron dit :
— Qu'est-ce que le Christ ?
S. Pierre répondit :
— Le Christ est Celui qui a été crucifié pour le salut et la rédemption du monde. Ce magicien, Simon, assure qu'il est lui-même le Christ ; mais il n'est qu'un homme, plein d'iniquité, et ses actions sont les œuvres du Démon. Si vous voulez, Prince, connaître avec certitude les choses qui se sont passées dans la Judée à l'égard du Christ, envoyez chercher les lettres (authentiques) que Ponce-Pilate a adressées à son sujet à l'Empereur, votre prédécesseur 1; parcourez-les, et vous connaîtrez ainsi sûrement toutes les choses (principales qui le concernent).
Dès que Néron eut entendu ces dernières paroles, il commanda…
__________________________________________________________________
1 Comme il y avait à Rome, au temps de Claude, de très-violentes disputes au sujet de Jésus-Christ, il parait très-vraisemblable que ce prince ait fait prendre des informations particulières auprès de Ponce-Pilate, ancien procurateur de ce pays ; et que ce dernier ait exposé, dans une ou plusieurs lettres, la manière dont les choses s'étaient passées. On ne saurait dire si cette lettre a été envoyée à Claude avant ou après le décret d'expulsion des Juifs et probablement des Chrétiens qui furent obligés de quitter Rome la neuvième année de ce prince.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Néron; SS. Apôtres Pierre et Paul; Simon le Magicien.
.Lecture d'une lettre de Ponce Pilate.
Dès que Néron eut entendu ces dernières paroles, il commanda qu'on allât aussitôt chercher ces Lettres, et qu'on les lût en sa présence. Voici la teneur de l'une de ces lettres :Lettre de Ponce Pilate a écrit:— « Ponce-Pilate à Claude, salut...
« J'ai reconnu dernièrement que ce fut par un motif d'envie que les Juifs ont prononcé contre Jésus une condamnation inhumaine.
— Leur Dieu avait promis à leurs Ancêtres, qu'il leur enverrait du Ciel son propre Fils pour être leur roi ; et il leur avait annoncé que ce Fils de Dieu naîtrait d'une Vierge. Il l'envoya donc dans la Judée, au temps où j'en étais gouverneur. On apprit qu'il rendait la vue aux aveugles, qu'il purifiait les lépreux, qu'il guérissait les paralytiques, qu'il chassait les démons des corps des hommes, qu'il ressuscitait les morts par la force de son autorité, qu'il marchait à pied sec sur les eaux de la mer, et qu'il avait fait un grand nombre d'autres prodiges admirables. Comme tout le peuple des Juifs le disait et le croyait Fils de Dieu, les Princes des Prêtres conçurent contre lui de l'envie, se saisirent de sa personne, me le livrèrent, en l'accusant faussement de plusieurs griefs, disant que c'était un magicien, et qu'il enfreignait leur Loi.
— Pour moi, (à la vue de tant de témoignages), je crus qu'il en était ainsi; je le fis donc flageller, et je le leur livrai pour le traiter comme ils voudraient. Ils le crucifièrent, et mirent une garde à son tombeau. Mais le troisième jour, pendant que mes soldats gardaient le sépulcre, il ressuscita. Or, la malice des Juifs alla si loin, qu'ils donnèrent de l'argent aux soldats en leur disant : publiez que ses Disciples ont enlevé son corps ; et lorsque les gardes eurent reçu l'argent, ils ne purent taire ce qui s'était passé. Car ils ont attesté qu'ils l'avaient vu ressusciter, et qu'ils avaient reçu de l'argent des Juifs. C'est pourquoi j'ai rétabli la vérité de ces faits, afin que personne ne les considère autrement et ne les répète d'une manière mensongère, en s'en rapportant aux calomnies des Juifs. »
Après la lecture de cette lettre, Néron dit :
— Dites-moi, Pierre, tout s'est-il réellement bien passé ainsi?
— Oui, Prince, répondit S. Pierre ; tout s'est passé de cette, manière, je ne vous induis point en erreur. Ce Simon, qui vous a raconté autrement les faits, est un homme menteur, et il porte si loin la tromperie, qu'il s'imagine être tout ce que Dieu est, tandis qu'il n'est qu'un homme méchant et misérable. Dans Jésus-Christ il y a deux substances, celle de Dieu, et celle de l'homme ; l'incompréhensible Majesté de Dieu se revêtit de la nature de l'homme, afin par elle de venir au secours des hommes. Mais dans Simon il y a deux êtres, l'homme et le Démon; celui-ci se sert de cet homme pour empêcher les hommes de parvenir au salut.
Simon dit:
— Prince, je suis étonné que vous fassiez la moindre estime de cet homme inhabile, d'un pêcheur, d'un homme menteur, qui n'a aucune puissance ni par son éloquence, ni par sa naissance ; mais pour ne pas souffrir plus longtemps cet ennemi, je vais commander à l'instant à mes Anges, de venir me venger de lui.
Le bienheureux Pierre dit :
— Je ne redoute point vos anges; quant à eux, ils pourront me craindre à cause de la puissance et de la confiance que j'ai en Jésus-Christ, mon Seigneur, que vous vous vantez d'être par un insigne mensonge 1.
Néron dit :
— Pierre, vous ne craignez pas Simon…?
___________________________________________________________________
1 Notre-Seigneur Jésus-Christ avait prévenu ses Disciples que, dans les temps qui précéderaient la fin de Jérusalem, comme dans ceux qui précéderont la fin du monde, plusieurs faux docteurs se diraient LE CHRIST. Multi enim venient dicentes : Ego sum Christus. (S. Matth. XXIV, 5 et 23.) Une telle usurpation de la part de Simon est un éclatant témoignage rendu à la divinité de Jésus-Christ et à l'incontestable vérité de sa doctrine céleste.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Néron; SS. Apôtres Pierre et Paul; Simon le Magicien.
.Simon le Magicien promet de monter au Ciel vers son Père,
étant porté par ses Anges 2.
Néron dit :
— Pierre, vous ne craignez pas Simon, qui prouve sa divinité par des faits ?
S. Pierre répondit :
— L'une des plus évidentes preuves de la Divinité consiste à découvrir les secrets du cœur. Si donc la Divinité est en lui, qu'il me dise maintenant ce que je pense, ou ce que je me propose de faire. Avant qu'il ne vous expose ses tromperies, Prince, je vous communiquerai en particulier ma pensée, afin qu'il ne puisse se servir du mensonge sur ce point.
— Faites-moi part de votre pensée, dit Néron.
S. Pierre lui dit :
— Commandez qu'on m'apporte un pain d'orge et qu'on me le remette secrètement.
Lorsque cet ordre eut été donné, et qu'on eut remis le pain à S. Pierre, il le rompit, le bénit, le tint caché dans son manteau, puis il dit :
— Que Simon fasse connaître présentement, ce que j'ai pensé, ce que j'ai dit, et ce que j'ai fait.
— Que dites-vous, Simon, vous qui avez fait en ma présence tant de merveilles et qui avez fait paraître devant moi vos Anges ?
Comme Simon ne pouvait révéler le secret de l'Apôtre, et que celui-ci le pressait de donner cette seule marque de sa divinité, en lui disant :
O vous donc, qui vous proclamez le Fils de Dieu, révélez, si la chose vous est possible, l'objet de ma pensée, de même que l'action que j'ai faite.
Simon, alors indigné de ce qu'il ne pouvait découvrir le secret de l'Apôtre, s'écria et appela à son secours les démons, qui apparurent sous des formes monstrueuses d'animaux et se précipitèrent vers l'Apôtre. Mais S. Pierre, ayant adressé une prière au Seigneur, et ayant présenté le pain qu'il avait béni à ses animaux immondes, ils disparurent aussitôt.
Voilà, dit alors S. Pierre à Néron, les Anges que Simon avait promis de montrer. Et c'est ainsi que ce dieu a pu connaître les pensées des cœurs.
— Vous verrez le néant de tous les prétendus prodiges par lesquels il veut vous faire illusion.
En effet, le magicien vit tout son art criminel confondu par l'Apôtre en présence de l'Empereur, et il parut manifeste que ce qu'il appelait ses Anges, n'étaient que des démons impurs.
Néron avoua à Simon qu'ils étaient vaincus par la puissance de S. Pierre. Et Simon reconnut qu'il avait éprouvé la même opposition, de la part de l'Apôtre, en Judée, à Césarée, et dans toute la Palestine.
Après que S. Pierre et S. Paul eurent été interrogés sur différents points de la foi par l'Empereur, et qu'ils lui eurent donné des réponses, capables de lui ouvrir les yeux sur les impostures de Simon et sur la vérité du Christianisme, le magicien, excité par le dépit et la honte, dit à l'Empereur, que, pour reconquérir l'estime des Romains, il voulait leur démontrer publiquement qu'il était Dieu.
— Que tardez-vous, Simon, lui dit l'Empereur ? que ne faites-vous voir publiquement que vous êtes véritablement dieu, afin qu'on châtie aussitôt ces deux hommes 1 ?
Alors Simon annonça que le lendemain, qui était le Dimanche, il monterait au-dessus d'une tour 1, appellerait ses Anges, et leur commanderait de le transporter au Ciel à la vue de toute la Ville. Il ajouta que si les deux Apôtres ne pouvaient l'imiter en cela, ce serait une preuve qu'ils n'étaient que des hommes inhabiles, et ils mériteraient d'être punis du dernier supplice pour l'avoir outragé par leurs paroles.
Néron reprit :
— C'est la journée de demain qui vous fera connaître les uns et les autres.
— Simon, dit S. Pierre, ne cessera d'être persuadé qu'il est le Christ, que quand il aura éprouvé la puissance de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Après que les Apôtres eurent rendu témoignage à la vérité devant l'Empereur, qui, séduit par son magicien, ne voulait point s'y rendre, ils se séparèrent, mais avec la résolution de se trouver tous le lendemain au lieu de l'Ascension de Simon…
______________________________________________
2 Hæc inveniuntur in iisdem scriptoribus, qui supra. — 1 Ibid., ap. auctores jam supra laudatos. — 1 Hégésippe, Marcellus, parlent également de cette tour, de même que Walafride Strabon et Venantius. Fortunatus, dans le Poème de S. Pierre, inséré dans le recueil de Canisius, Lectiones antique, tom. VI, p. 659.
Dernière édition par Louis le Jeu 24 Aoû 2017, 7:34 am, édité 1 fois (Raison : Correction d'une lettre (le "o") dans la note 1.)
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Néron; SS. Apôtres Pierre et Paul; Simon le Magicien.
.Simon précipité du haut des airs par la puissance de S. Pierre.
Après que les Apôtres eurent rendu témoignage à la vérité devant l'Empereur, qui, séduit par son magicien, ne voulait point s'y rendre, ils se séparèrent, mais avec la résolution de se trouver tous le lendemain au lieu de l'Ascension de Simon.
S. Augustin 2, d'après la relation de plusieurs Anciens, rapporte que S. Pierre jeûna le Samedi, veille du jour où il devait combattre Simon, et qu'il commanda à tous les fidèles de l'Eglise de Rome de jeûner pareillement, afin qu'il plût à Dieu de lui accorder la victoire sur ce pernicieux ennemi, soutenu par toutes les forces de l'enfer.
Le jour étant arrivé, Simon monta au-dessus de la tour qui lui avait été préparée (au Capitole, comme le rapporte Hégésippe avec d'autres auteurs). Ce malheureux annonça au peuple assemblé sur la place, qu'en sa qualité de Fils de Dieu, il allait monter dans les Cieux.
L'Empereur Néron, avec le Sénat et les Chevaliers Romains, s'y rendit au moment indiqué, et se plaça sur un balcon d'où il pouvait contempler le spectacle qui allait avoir lieu. Il voulut que S. Pierre et S. Paul y fussent présents. Comme il s'agissait d'un fait qui devait avoir une grande conséquence, soit en faveur de l'idolâtrie, soit en faveur du règne de Jésus-Christ, ils s'y présentèrent, et ils entendirent Néron qui leur disait :
— « Nunc habet veritas apparere : Voici l'heure où la vérité doit paraître ! »
Alors Simon, le front ceint d'un laurier, se servant de la puissance de sa magie, soutenu par deux démons, étendit les mains et s'enleva dans les airs, porté sur un chariot de feu.
— A cette vue, tout le peuple et les chevaliers et l'empereur s'écrièrent, ravis d'admiration:
— Simon est le vrai Dieu ! — Simon est le vrai Dieu!!
Cependant S. Pierre et S. Paul, les genoux fléchis en terre, s'étaient mis en prière. Ils entendirent Néron qui leur disait :
— Simon est le docteur de la vérité ! vous êtes des séducteurs !
— Vous ne tarderez pas, dit S. Pierre, à reconnaître que les Disciples de Jésus-Christ enseignent la vérité, et que Simon n'est pas le Christ, mais un magicien et un enchanteur.
— Vous persévérez encore dans le mensonge ! dit Néron, et ne le voyez-vous pas qui s'élève vers les Cieux ?
Alors S. Pierre dit à S. Paul :
— Paul, levez les yeux, et voyez !
S. Paul, ayant levé ses yeux mouillés de pleurs, et ayant vu Simon qui volait dans les airs, dit ces paroles :
— Pierre, que tardez-vous? Achevez l'œuvre que vous avez commencée.
Alors S. Pierre pria avec larmes Notre-Seigneur Jésus-Christ de déployer sa puissance, et de ne pas permettre qu'un peuple si nombreux fût trompé par les vains artifices de Satan. Il le conjura de faire tomber le magicien, afin que tous reconnaissent qu'on ne peut rien contre sa puissance et contre sa volonté. Puis il dit à haute voix :
— Si je suis l'homme de Dieu et le véritable Apôtre de Jésus-Christ, le Docteur de la vérité, et non pas comme vous, Simon, le docteur du mensonge et de l'erreur, j'adjure les Puissances Mauvaises qui vous portent, et je leur commande au nom de Jésus-Christ, de cesser de vous soutenir, afin que celui qui a enseigné le mensonge tombe du haut des airs, et qu'il devienne le jouet de ceux qu'il a trompés !
Aussitôt, l'imposteur, abandonné de ses démons, tomba à terre dans la Voie Sacrée, et mourut de cette chute, mais non pas sur le champ. Il se cassa les jambes, et, ayant été porté à Brinde, il se précipita de douleur et de honte du haut de l'appartement où il avait été transporté .
Cette entreprise de Simon-le-Magicien…
________________________________________________________
2 S. Augustin, ep. 86, p. 146.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Néron; SS. Apôtres Pierre et Paul; Simon le Magicien.
.Certitude de cet important événement.
Cette entreprise de Simon-le-Magicien, et sa chute fameuse sont attestées par S. Justin 1, S. Irénée 2, Arnobe 3, S. Cyrille 4 de Jérusalem, S. Ambroise 5, S. Sulpice Sévère 6, S. Isidore de Péluse 1, Théodoret 2, S. Augustin 3, S. Prosper 4, S. Grégoire de Tours 5, S. Maxime de Turin 6, Cassien 7, S. Philastre 8, S. Epiphane 9, par tous les Pères et les Docteurs de l'Eglise Grecque et Latine 10.
Baronius 11 et plusieurs écrivains appliquent à cet imposteur ce que l'historien païen, Suétone 1, rapporte d'un homme qui, sous Néron, entreprit de voler dans les airs, en présence de l'Empereur, mais qui tomba par terre, se brisa si violemment, que son sang rejaillit jusque sur le pavillon d'où ce Prince le regardait. — Les critiques les plus sévères reconnaissent avec tout le monde que ce récit convient parfaitement à l'histoire de Simon.
S. Philastre et S. Pacien, de même que plusieurs Anciens, disent pareillement que cet événement se passa sous les yeux de l'empereur.
Lucifer et les autres Légats du Pape Libère, écrivant à Eusèbe de Verceil, témoignent que le nom de Dieu Tout-puissant avait été glorifié à la venue des Bienheureux Apôtres, par la chute et la ruine de Simon 2.
S. Isidore de Péluse 3 dit que cette mort de Simon était très-célèbre. S. Ambroise 4 rapporte qu'avant de mourir, S. Pierre vainquit Simon par une victoire éclatante.
Plusieurs auteurs…
_____________________________________________________
1 S. Justin, Apolog. 1, c. 34. — 2 S. Iren., hær. — 3 Arnob., 1. 2, p. 50. — 4 S. Cyrill., Catech. 6. — 5 S. Ambr., Hexam., 1. 4, c. 8. — 6 S. Sulp. Sev., Hist., 1. 2, p. 45.
11 Baron. An. 68, c. 14. — 1 Suétone, 1. 6, c. 12, in Nerone : Icarus (ille) primo statim conatu juxta cubiculum ejus decidit, ipsum que crurore respersit. Car Néron s'était mis trop en avant. — 2 Baron. 355, n. 8. — 3 S. Isid. Pelus., 1. 1, ep. 13. — 4 S. Ambr.,Serm. 58.
Dernière édition par Louis le Jeu 24 Aoû 2017, 7:48 am, édité 2 fois (Raison : Note 10, ligne 18 lisez antea Simonem au lieu de autea Simonem.)
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Néron; SS. Apôtres Pierre et Paul; Simon le Magicien.
.Certitude de cet important événement.(suite)
Plusieurs auteurs 5 ont pensé qu'en mémoire de ce triomphe de S. Pierre sur le Magicien, l'on frappa alors des médailles qui portaient d'un côté Néron, et de l'autre S. Pierre avec cette légende :* PETRUS GALILEUS. — * NERO CÆSAR AUGUSTUS.
Le nom de l'empereur Néron leur a paru rappeler ce mémorable événement. On présenta à Paul IV des médailles anciennes qui portaient ces deux effigies.
Au sixième siècle, on montrait à Rome une pierre un peu creusée, où, selon la tradition 1, les deux Apôtres avaient demandé, à genoux, au Seigneur le secours dont ils avaient besoin pour ce grand combat, — D'autres 2 montraient aussi des pierres encore teintes, disaient-ils, du sang de Simon.
Théodoret 3 rapporte que plusieurs de ceux qui furent présents à ce spectacle tragique se convertirent.
Dion Chrysostôme 4, historien païen, contemporain, fait mention d'un homme qui fut longtemps nourri à la cour de Néron, et qui avait entrepris de voler dans les airs. — Baronius entend ce passage de Simon-le-Magicien 5.
Arnobe 6 dit que cet imposteur avait essayé d'imiter Elie et de prendre son essor vers les cieux sur un char de feu : Viderant currum Simonis Magi et quadrigas igneas Petri ore difflatas, et, nominato Christo, evanuisse.
Strabon Walafride, ou Fortunat, a ainsi dépeint dans ses vers la chute de Simon :Insuper et magicum falsi phantasma Simonis
Funditus evacuans, tetras detrusit in umbras,
Romanum vulgus solvens errore vetusto :
Qui præcelsa rudis scandit fastigia turris,
Atque coronatus lauri de fraude 7 volavit :
Sed mox ætherias dimittens furcifer auras,
Cernuus ad terras confractis ossibus ambro
Corruit ; et Petro cessit victoria bello.
Ainsi cette victoire si mémorable du Prince des Apôtres, a été, non-seulement célébrée par les Auteurs Chrétiens, mais encore attestée par les écrivains profanes.
D'ailleurs, pour que personne ne regarde comme incroyable…
____________________________________________________
5 Voir David de la Roque, Dissert, de Legione fulminante, p. 613; Pluquet, Dict. des Hér. — 1 S. Greg. Tur., de gloria Martyr., c. 28. — 2 Coteler., PP. Apost., p. 269. — 3 Theod. t. Hær., l. 1, c. 1. — 4 Dio Chrys., Orat. 21. — 5 Baron., 68, n. 14, de même que Tillemont, Cellier, Orsi. — 6 Arnob., 1. 2, adv. Gentes, p. 50.— 7 Porte Fronde.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Néron; SS. Apôtres Pierre et Paul; Simon le Magicien.
.Certitude de cet important événement.(suite)
D'ailleurs, pour que personne ne regarde comme incroyable le vol de Simon-le-Magicien, Cléodème assure, dans Lucien, qu'après avoir traité lui-même de ridicule et de fabuleux ce qu'on lui racontait de ce genre de magiciens, il avait changé d'opinion en voyant, de ses propres yeux, un certain Barbare du Nord, et voler, et se promener sur l'eau, et marcher à pas lents au milieu des flammes. — Les démons étaient évidemment les auteurs de ces opérations magiques.
Plusieurs auteurs ont remarqué que S. Pierre, en demandant à Dieu qu'il fit tomber du haut des airs Simon, cet homme si dangereux pour l'Église, avait souhaité, non pas qu'il mourût sur le champ, mais qu'il eût les jambes brisées, et qu'il eût encore quelque temps pour se reconnaître et se repentir. Il avait voulu que le peuple, en le voyant encore en vie, fût affermi de plus en plus dans la vérité.
En effet, les fidèles furent très-consolés de voir leurs prières exaucées, et le ministre de l'Enfer, qui infectait toute la terre du poison de ses doctrines, complètement défait par le Chef de l'Église. — Les Païens, au contraire, furent frappés de stupeur et couverts de la plus grande confusion. Néron, en particulier, lorsqu'il eut appris que Simon venait de mourir, désespéré, dans le quartier ou village de Rome où il avait été transporté, se livra à des sentiments de colère et de rage contre Pierre, qui avait privé, disait-il, le Prince et la République d'un homme si excellent et si utile. Il proféra des menaces contre les deux Apôtres, en présence d'Agrippa, préfet de Rome, et commença, dès lors, à chercher des raisons pour se saisir d'eux et les mettre à mort.
FIN.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum