Saint Jérôme et les Saintes Écritures
Page 1 sur 2
Page 1 sur 2 • 1, 2
Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
Idées de Saint Jérôme en Ecriture SainteOpinion qui attaque la véracité du récit sacré
(citations implicites et narrations soi-disant historiques)
Il est encore un autre groupe de déformateurs de l'Ecriture Sainte: nous voulons dire ceux qui, par abus de certains principes, justes du reste tant qu'on les renferme dans certaines limites, en arrivent à ruiner le fondement de la véracité des Ecritures et à saper la doctrine catholique transmise par l'ensemble des Pères. S’il vivait encore, saint Jérôme dirigerait à coup sûr des traits acérés contre ces imprudents qui, au mépris du sentiment et du jugement de l'Eglise, recourent trop aisément au système qu'ils appellent système des citations implicites ou des récits qui ne seraient historiques qu'en apparence, prétendent découvrir dans les Livres Saints tels procédés littéraires inconciliables avec l'absolue et parfaite véracité de la parole divine, et sur l'origine de la Bible professent une opinion qui ne va à rien de moins qu'à en ébranler l'autorité ou même la réduit à néant.
A suivre : Opinion qui nie l'intégrité matérielle du texte sacré.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
A suivre : Les Idées mêmes du Christ.Idées de Saint Jérôme en Ecriture SainteOpinion qui nie l'intégrité matérielle du texte sacré
(compilations hétérogènes)
Que penser maintenant de ceux qui, dans l'explication des Evangiles, s'attaquent à leur autorité tant humaine que divine, amoindrissent celle-là et détruisent celle-ci? Discours, action de Notre-Seigneur Jésus-Christ, rien, pensent-ils, ne nous est parvenu dans son intégrité et sans altération, malgré le témoignage de ceux qui ont consigné avec un soin religieux ce qu'ils avaient vu et entendu; ils ne voient là — surtout pour ce qui est du quatrième Evangile — qu'une compilation comprenant, d'une part, des additions considérables dues à l'imagination des Evangélistes, et, d'autre part, un récit de fidèles d'une autre époque; finalement, ces courants issus d'une double source ont aujourd'hui si bien mêlé leurs eaux dans le même lit qu'on n'a absolument aucun critérium certain par quoi les distinguer.
Ce n'est pas ainsi que les Jérôme, les Augustin et les autres Docteurs de l'Eglise ont compris la valeur historique des Evangiles, dont « celui qui a vu a rendu témoignage, et son témoignage est vrai ; et il sait qu'il dit vrai, afin que vous aussi vous croyiez ». (46) Aussi bien, après avoir reproché aux hérétiques, auteurs d'évangiles apocryphes, d'avoir visé plus à bien ordonner le récit qu'à établir la vérité historique, saint Jérôme ajoute par contre, en parlant des Livres canoniques : « Personne n'a le droit de mettre en doute la réalité de ce qui est écrit. » (47) Ici encore, il était de nouveau d'accord avec saint Augustin, qui disait excellemment en parlant des Evangiles : « Ces choses vraies ont été écrites en toute fidélité et véracité à son sujet, afin que quiconque croit à son Evangile se nourrisse de vérité au lieu d'être le jouet de mensonges. » (48)
____________________________________________________
(46). Ioh. XIX, 35. — (47). Matth. Prol. Ep. LXXVIII, I, 1; cf. Marc, I, 13-31. — (48). S. Aug. C. Faustum XXVI, 8.
Dernière édition par Louis le Dim 03 Mai 2015, 12:03 pm, édité 1 fois
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
Idées de Saint Jérôme en Ecriture SainteLes Idées mêmes du Christ.
Vous voyez dès lors, Vénérables Frères, avec quelle ardeur vous devez conseiller aux enfants de l'Eglise de fuir avec le même soin scrupuleux que les Pères cette folle liberté d'opinion. Vos exhortations seront suivies dans la mesure où vous aurez convaincu les clercs et les fidèles confiés par l'Esprit Saint à votre garde de l'idée que saint Jérôme et les autres Pères de l'Eglise n'ont puisé cette doctrine sur les Saints Livres nulle part ailleurs qu'à l'école du divin Maître Jésus-Christ. Lisons-nous, en effet, que Notre-Seigneur ait eu une autre conception de l'Ecriture? Les formules « II est écrit » et » Il faut que l'Ecriture s'accomplisse » sont sur ses lèvres un argument sans réplique et qui doit clore toute controverse.
Mais insistons plus à loisir sur cette question. Qui ne sait ou ne se souvient que dans ses discours au peuple, soit sur la montagne voisine du lac de Génésareth, soit dans la synagogue de Nazareth et dans sa ville de Capharnaüm, le Seigneur Jésus empruntait au texte sacré les points principaux et les preuves de sa doctrine? N'est-ce pas là qu'il puisait des armes invincibles pour ses discussions avec les pharisiens et les sadducéens? Qu'il enseigne ou qu'il discute, il produit des textes et comparaisons tirés de toutes les parties de l'Ecriture, et il les produit comme des autorités qui doivent nécessairement faire foi: c'est ainsi, par exemple, qu'il se réfère indistinctement à Jonas et aux habitants de Ninive, à la reine de Saba et à Salomon, à Elie et à Elisée, à David, à Noé, à Loth, aux habitants de Sodome et à la femme même de Loth. (49)
Quel témoignage rendu à la vérité des Saints Livres que sa solennelle déclaration: « Un seul iota ou un seul trait de la Loi ne passera pas, que tout ne soit accompli » (50), et cette autre: « L'Ecriture ne peut être anéantie »; (51) aussi « celui qui aura violé un de ces moindres commandements et appris aux hommes à faire de même sera le moindre dans le royaume des cieux». (52)
Avant de rejoindre son Père dans le ciel, il voulut pénétrer de cette doctrine les apôtres qu'il allait bientôt laisser ici-bas; c'est pourquoi « il leur ouvrit l'esprit, pour leur faire comprendre les Ecritures, et leur dit: Ainsi il est écrit et ainsi il fallait que le Christ souffrît, qu'il ressuscitât des morts le troisième jour ».(53)
La doctrine de saint Jérôme sur l'excellence et la vérité de l'Ecriture est donc, pour tout dire en un mot, celle du Christ lui-même. Aussi Nous invitons de la façon la plus pressante tous les enfants de l'Eglise, et ceux surtout qui enseignent l'Ecriture Sainte aux étudiants ecclésiastiques, à suivre sans défaillance la voie tracée par le Docteur dalmate; il en résultera sans nul doute qu'ils auront des Ecritures la même profonde estime qu'il en avait lui-même et que la possession de ce trésor leur rendra d'exquises jouissances.
_____________________________________________________
(49). Matth. XII, III, 39-42; Luc, XVII, 26-29, 32, etc. — (50). Matth. V, 18. — (51). Ioh. X, 35. — (52.) Matth. V, 19. — (53.) Luc, XXIV, 45 sq.
A suivre : III — Partie Pratique. Directoire hiéronymien pour l’Étude de l’Ecriture Sainte.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
III — PARTIE PRATIQUE
A suivre : Amour passionné des Ecritures.Directoire hiéronymien pour l'étude de l'Ecriture SainteDispositions nécessaires pour étudier avec fruit les Ecritures
A prendre le grand Docteur pour guide et maître, on retirera non seulement les avantages que Nous avons déjà signalés, mais bien d'autres encore et de considérables; Nous tenons, Vénérables Frères, à vous les rappeler en quelques mots.
Signalons d'abord...
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
III — PARTIE PRATIQUE
A suivre : Pureté du coeur.Directoire hiéronymien pour l'étude de l'Ecriture SainteAmour passionné des Ecritures.
Signalons d'abord, puisqu'il se présente avant tout autre à Notre esprit cet amour passionné de la Bible dont témoignent chez saint Jérôme tous les traits de sa vie et ses paroles sont imprégnées de l'Esprit de Dieu, amour qu'il s'est étudié à exciter chaque jour davantage dans les âmes des fidèles: « Aimez l'Ecriture Sainte, semble-t-il dire à tous en s'adressant à la vierge Démétriade, et la sagesse vous aimera; chérissez-la et elle vous gardera; honorez-la et vous recevrez ses caresses. Qu'elle soit pour vous comme vos colliers et vos pendants d'oreilles. » (54)
La lecture assidue de l'Ecriture, l'étude approfondie et très attentive de chaque livre, voire de chaque proposition et de chaque mot, lui ont permis de se familiariser avec le texte sacré plus qu'aucun autre écrivain de l'antiquité ecclésiastique.
Si, de l'avis de tous les critiques impartiaux, la version de la Vulgate établie par notre Docteur laisse très loin derrière elle les autres versions anciennes, parce qu'on estime qu'elle rend l'original avec plus d'exactitude et d'élégance, cela est dû à cette connaissance de la Bible alliée à un esprit très fin. Cette Vulgate, qu'une décision du Concile de Trente ordonne de tenir pour authentique et de suivre dans l'enseignement de la liturgie, comme « étant consacrée par le long usage qu'en a fait l'Eglise durant tant de siècles », Notre vif désir, si toutefois la grande bonté de Dieu nous prête vie, est de la voir corrigée et rendue à sa pureté primitive, d'après le texte authentique des manuscrits; labeur ardu et de longue haleine, heureusement confié aux Bénédictins par Notre prédécesseur Pie X, d'heureuse mémoire, et qui fournira, Nous en sommes absolument certain, des ressources nouvelles pour l'intelligence des Ecritures.
Cet amour de saint Jérôme pour l'Ecriture se révèle tout particulièrement dans ses lettres, au point qu'elles semblent comme un tissu de citations des Livres Saints; de même que saint Bernard trouvait insipide toute page qui ne renfermât le nom très doux de Jésus, de même notre Docteur ne goûtait aucun écrit qui ne rayonnât des lumières des Ecritures. Aussi pouvait-il écrire en toute simplicité dans une lettre à saint Paulin, autrefois brillant sénateur et consul, récemment converti à la foi du Christ: « Si vous aviez ce terrain d'appui (je veux dire la science des Ecritures), vos ouvrages, loin d'y perdre, y gagneraient un certain fini et ne le céderaient à aucun autre pour l'élégance, pour la science et pour la pureté de la forme...Joignez à cette docte élégance le goût ou l'intelligence des Ecritures, et je vous verrai bientôt vous placer au premier rang de nos écrivains. » (55)
__________________________________________________
(54). Ep. CXXX, 20. — (55). Ep. LVIII, IX. 2; XI, 2.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
III — PARTIE PRATIQUE
A suivre : Humilité de l'esprit.Directoire hiéronymien pour l'étude de l'Ecriture SaintePureté du coeur
Mais encore quelle voie et quelle méthode suivre pour chercher, avec l'agréable espoir de le découvrir, ce précieux trésor que le Père céleste a donné à ses enfants comme consolation dans leur exil? Saint Jérôme nous l'indique lui-même par son exemple. Il nous demande avant tout d'apporter à l'étude de l'Ecriture une soigneuse préparation et un cœur bien disposé. Voyons-le lui-même après son baptême: pour écarter tous les obstacles extérieurs qui pouvaient contrarier son pieux dessein, imitant le personnage de l'Evangile qui, « dans sa joie » d'avoir trouvé un trésor, « s'en va, vend tout ce qu'il a et achète le champ », (56) il dit adieu aux plaisirs éphémères et frivoles de ce monde, s'éprend de solitude et embrasse une vie austère avec d'autant plus d'ardeur qu’il s'est mieux rendu compte du danger que courait jusque-là son salut parmi les séductions du vice.
__________________________
(56). Matth. XIII, 44.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
III — PARTIE PRATIQUE
Directoire hiéronymien pour l'étude de l'Ecriture SainteHumilité de l'esprit
Il devait encore d'ailleurs, après avoir écarté ces obstacles, disposer son esprit à acquérir la science de Jésus-Christ et à se revêtir de celui qui est « doux et humble de cœur». Il avait, en effet, éprouvé les mêmes répugnances qu'Augustin avouait avoir ressenties lui-même lorsqu'il entreprenait l'étude des Saintes Lettres. Après s'être plongé, durant sa jeunesse, dans la lecture de Cicéron et autres auteurs profanes, Augustin voulut importer son esprit vers la Sainte Ecriture:« Elle me parut, écrit-il, indigne d'être comparée aux beautés cicéroniennes. Mon emphase avait horreur de sa simplicité et mon intelligence n'en pénétrait pas la moelle: on la pénètre d'autant mieux qu'on se fait plus petit, mais je répugnais à me faire tout petit, et l'enflure de ma suffisance me grandissait à mes propres yeux. » (57)
Comme Augustin, Jérôme goûtait à ce point la littérature profane jusqu'au fond de sa solitude, que la pauvreté du style des Ecritures l'empêchait encore de reconnaître en elles le Christ dans son humilité. « Ainsi, dit-il, je poussais la folie jusqu'à me priver de manger pour lire Cicéron. Après avoir passé bien des nuits sans sommeil après avoir versé des larmes que faisait jaillir du fond de mon cœur le souvenir de mes fautes passées, c'est Plaute que je prenais en main. S'il arrivait qu'un retour sur moi-même m'eût fait entreprendre la lecture des prophètes, leur style barbare me révoltait, et quand mes yeux d'aveugle restaient fermés à la lumière, j'en accusais non mes yeux, mais le soleil. » (58) Bientôt cependant il s'éprit si bien de la folie de la croix, qu'il est resté la preuve vivante des facilités que donne pour l'intelligence de la Bible un esprit humble et pieux.
__________________________________________________
(57). S. Aug., Conf. III, 5: cf. VIII, 12. — (58). Ep. XXII, XXX, 2.
A suivre : Esprit de prière.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
III — PARTIE PRATIQUE
A suivre : Culture de la tradition.Directoire hiéronymien pour l'étude de l'Ecriture SainteEsprit de prière
Conscient comme il était que « dans l'explication des Saintes Ecritures nous avons toujours besoin du secours du Saint-Esprit », (59) et que pour la lecture et l'interprétation des Saints Livres il faut t'en tenir eu sens que l'Esprit-Saint avait en vue quand elle fut écrite, Jérôme appelle de ses supplications, fortifiées des prières de ses amis, le secours de Dieu et les lumières de l'Esprit-Saint. (60) Il est raconté aussi qu'en commençant ses Commentaires des Livres Saints, il les recommandait à la grâce de Dieu et aux prières de ses frères, auxquelles il en attribuait le succès quand il les avait achevés.
______________________________________________
(59). Mich. I, 10, 15. — (60). Gal. V, 19 sq.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
III — PARTIE PRATIQUE
Directoire hiéronymien pour l'étude de l'Ecriture SainteCulture de la tradition
Aussi bien qu'en la grâce divine il s'en remet si pleinement à l'autorité de la tradition, qu'il peut affirmer avoir appris « tout ce qu'il sait, non par lui-même, c'est-à-dire à l'école du bien triste maître qu'est l'orgueil, mais auprès des illustres docteurs de l'Eglise » (61) ; il avoue, en effet, que jamais il ne s'est fié à ses propres forces en matière de Sainte Ecriture, et voici comment, (62) dans une lettre à Théophile d'Alexandrie, il formule la loi suivant laquelle il avait ordonné sa vie et ses saints labeurs: « Sachez pourtant que Nous n'avons rien plus à cœur que de sauvegarder les droits du christianisme, de ne rien changer au langage des Pères et de ne jamais perdre de vue cette foi romaine dont l'apôtre fit l'éloge. » (63)
__________________________________________
(61). Ep. CVIII, XXVI, 2. — (62). Ad Dommionem et Rogationem in 1. Par. Praef. — (63). Ep. LXIII, 2.
A suivre : Amour docile et dévoué de l'Eglise.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
III — PARTIE PRATIQUE
A suivre : Nécessité de l'étude des Ecritures.Directoire hiéronymien pour l'étude de l'Ecriture SainteAmour docile et dévoué de l'Eglise
A l'Eglise, maîtresse souveraine en la personne des Pontifes romains, Jérôme est dévoué et soumis de toute son âme. Et voici ce que, du désert de Syrie où il est en butte aux factions des hérétiques, il écrit au pape Damase, voulant remettre au Siège apostolique la solution de la controverse des Orientaux sur le mystère de la Très Sainte Trinité:
« J'ai donc cru bon de consulter la Chaire de Pierre et la foi glorifiée par l'Apôtre, demandant aujourd'hui la nourriture de mon âme là même où autrefois j'ai reçu les livrées du Christ. Ne voulant d'autre guide que le Christ, je me tiens en étroite communion avec Votre Béatitude, c'est-à-dire avec la Chaire de Pierre. Je sais que c'est sur cette pierre qu'est bâtie l'Eglise...Prononcez, je vous en conjure: si vous en décidez ainsi, je n'hésiterai pas à admettre trois hypostases; si vous l'ordonnez, j'accepterai qu'une foi nouvelle remplace celle de Nicée et que, orthodoxes, nous nous servions des mêmes formules que les Ariens.» (64)
Enfin, dans la lettre suivante, il renouvelle cette très remarquable confession de sa foi. « En attendant, je crie à qui veut l'entendre: Je suis avec quiconque est uni à la Chaire de Pierre. » (65)
Persévéramment fidèle, dans l'étude de l'Ecriture, à cette règle de foi, il invoque ce seul argument pour réfuter une fausse interprétation du texte sacré: « Mais l'Eglise de Dieu n'admet point cette opinion»; (66) et voici les seuls mots pour lesquels il récuse un livre apocryphe qu'avait invoqué contre lui l'hérétique Vigilantius: « Ce livre, je ne l'ai jamais lu. Quel besoin avons-nous donc de recourir à ce que l'Eglise ne reconnaît point? » (67)
Un zèle si ardent à sauvegarder l'intégrité de la foi le jetait en des polémiques très véhémentes contre les enfants rebelles de l'Eglise, qu'il considérait comme ses ennemis personnels: « Il me suffira de répondre que jamais je n'ai épargné les hérétiques et que j'ai mis tout mon zèle à faire des ennemis de l'Eglise mes ennemis personnels»; (68) et dans une lettre à Rufin il écrit: « Il est un point sur lequel je ne pourrai être d'accord avec toi: épargner les hérétiques, ne pas me montrer catholique. » (69) Cependant, attristé de leur défection, il les suppliait de revenir à leur Mère éplorée, source unique de salut; (70) et en faveur de ceux « qui étaient sortis de l'Eglise et avaient abandonné la doctrine de l'Esprit-Saint pour suivre leur propre jugement », il demandait la grâce de revenir à Dieu de toute leur âme. (71)
_________________________________________________________
(64). Ep. XV, I, 2, 4. (65). Bp. XVI, II, 2. — (66). Dan. III, 37. —(67). Adv. Vigil. 6. — (68). Dial. c. Pelag. Prolog. 2. — (69). Contra Ruf. III, 43. — (70). Mich. I, 10 sq. — (71). Is. I, VI, cap. XVI, 1-5.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
III — PARTIE PRATIQUE
Nécessité de l'étude des EcrituresElle s'impose de nos jours plus que jamais
Vénérables Frères, s'il fût jamais nécessaire que tous les clercs et tous les fidèles s'imprègnent de l'esprit du grand Docteur, c'est surtout à notre époque, où de nombreux esprits se dressent avec une orgueilleuse opiniâtreté contre la souveraine autorité de la révélation divine et du magistère de l'Eglise. Vous savez, en effet — Léon XIII nous en avertissait déjà, — « quels hommes s'acharnent à cette lutte, à quels artifices ou à quelles armes ils ont recours ». Quel devoir urgent s'impose donc à vous de susciter pour cette cause sacrée des défenseurs le plus nombreux et le plus compétents possible: il leur faudra non seulement combattre ceux qui, niant tout ordre surnaturel, ne reconnaissent ni révélation ni inspiration divine, mais encore se mesurer avec ceux qui, assoiffés de nouveautés profanes, osent interpréter les Saintes Lettres comme un livre purement humain, rejettent les opinions reçues dans l'Eglise dès la plus haute antiquité ou poussent le mépris de son magistère jusqu'à dédaigner, ensevelir sous le silence, ou même ramener à leur propre sens, en les dénaturant, soit sournoisement, soit avec effronterie, les Constitutions du Siège apostolique et les décrets de la Commission pontificale pour les études bibliques. Puissions-nous voir tous les catholiques suivre la règle d'or du saint Docteur et, dociles aux ordres de leur Mère, avoir la modestie de ne pas dépasser les limites traditionnelles fixées par les Pères et approuvées par l'Eglise!
Mais revenons à notre sujet. Les esprits une fois armés de piété et d'humilité, Jérôme les convie à l'étude de la Bible.
A suivre : Elle s'impose à tous les fidèles, même aux femmes.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
III — PARTIE PRATIQUE
A suivre : Eloge de l'Oeuvre de saint Jérôme et des oeuvres d'édition et de propagande biblique.Nécessité de l'étude des EcrituresElle s'impose à tous les fidèles, même aux femmes.
Avantages qu'ils en retireront.
Et tout d'abord il recommande inlassablement à tous la lecture quotidienne de la parole divine: « Affranchissons notre corps du péché, et notre âme s'ouvrira à la sagesse; cultivons notre intelligence par la lecture des Livres Saints, que notre âme y trouve sa nourriture de chaque jour. » (72) Dans son Commentaire de l'Epitre aux Ephésiens, il écrit: « Nous devons donc avec toute notre ardeur lire les Ecritures et méditer jour et nuit la loi du Seigneur; nous pourrons ainsi, tels des changeurs exercés, distinguer les pièces bonnes des fausses. » (73)
Il n'exclut point, d'ailleurs, de cette obligation commune les matrones et les vierges. A la matrone romaine Læta il donne entre autres ces conseils sur l'éducation de sa fille: « Assurez-vous qu'elle étudie chaque jour quelque passage des Ecritures... Qu'au lieu des bijoux et des soieries elle affectionne les Livres divins... Elle devra d'abord apprendre le Psautier, se distraire à ses chants, et puiser une règle de vie dans les proverbes de Salomon. L'Ecclésiaste lui fournira un modèle de force et de patience. Elle passera ensuite aux Evangiles, qu'elle devra toujours avoir entre les mains. Elle s'assimilera avidement les Actes des Apôtres et les Epîtres. Après avoir recueilli ces trésors dans le mystique coffret de son âme, elle apprendra les prophètes, l'Heptateuque, les Livres des Rois et des Paralipomènes, pour finir sans danger par le Cantique des cantiques. » (74). Il donne les mêmes directions à la vierge Eustochium : « Sois très assidue à la lecture et étudie le plus possible. Que le sommeil te trouve le livre à la main, et que le feuillet sacré reçoive ta tête tombante de fatigue. » (75) Dans l'éloge funèbre qu'il envoya à Eustochium de sa mère Paula, il louait aussi cette très sainte personne d'avoir avec sa fille poussé si avant l'étude des Ecritures qu'elle les connaissait à fond et les savait par cœur. Il ajoutait encore: « Je relèverai ce détail, qui paraîtra, peut-être, incroyable à ses émules : elle voulut apprendre l'hébreu, que j'étudiai moi-même en partie depuis ma jeunesse au prix de bien des fatigues et bien des sueurs et que je continue à approfondir par un labeur incessant pour ne pas l'oublier ; elle arriva à le posséder si bien qu'elle chantait les psaumes en hébreu et parlait cette langue sans le moindre accent latin. Ce fait se produit aujourd'hui encore chez sa fille Eustochium. » (76) Et il n'a garde d'oublier sainte Marcella, très versée également dans la science des Ecritures (77).
Qui ne voit quels avantages et quelles jouissances réserve aux esprits bien disposés la lecture pieuse des Livres Saints ? Prenez seulement contact avec la Bible dans des sentiments de piété, de foi solide, d'humilité et le désir de vous perfectionner ; vous y trouverez et pourrez y goûter le pain descendu du ciel, et en vous se vérifiera la parole de David : « Les secrets et les mystères de ta sagesse, tu me les as révélés » (78) ; sur cette table de la parole divine, en effet, se trouve vraiment « la doctrine sainte; elle enseigne la vraie foi, soulève le voile (du sanctuaire) et conduit avec sûreté jusque dans le Saint des Saints » (79).
Pour Nous, Vénérables Frères, à l'exemple de saint Jérôme, jamais Nous ne cesserons d'exhorter tous les chrétiens à faire leur lecture quotidienne principalement des très saints Evangiles de Notre-Seigneur, ainsi que des Actes des Apôtres et des Epitres, de façon à se les assimiler complètement.
_____________________________________________________
(72) Tit. III, 9. — (73). Eph. IV, 31. — (74). Ep. CVII. IX, 12. — (75). Ep. XXII, XVII, 2; cf. ibid. XXIX, 2. — (76). Ep. CVIII, 26. — (77). Ep. CXXVII, 7. — (78). Ps. L, 8. — (79). Imit. Chr, IV, XI, 4.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
III — PARTIE PRATIQUE
Nécessité de l'étude des EcrituresEloge de l'Oeuvre de saint Jérôme et des
oeuvres d'édition et de propagande biblique.
Aussi, à l'occasion de ce centenaire, se présente à Notre pensée l'agréable souvenir de la Société dite de Saint-Jérôme, souvenir d'autant plus cher que Nous avons Nous-même pris part aux débuts et à l'organisation définitive de cette Oeuvre; heureux d'avoir pu constater ses développements passés, Nous Nous faisons une joie d'en augurer d'autres encore pour l'avenir. Vous connaissez, Vénérables Frères, le but de cette Société: étendre la diffusion des quatre Evangiles et des Actes des Apôtres de manière que ces livres aient désormais leur place dans toute famille chrétienne et que chacun prenne l'habitude de les lire et méditer chaque jour. Cette Oeuvre, que Nous aimons beaucoup pour en avoir constaté l'utilité, Nous souhaitons vivement la voir se propager et se développer partout, par la constitution, en chacun de vos diocèses, de Sociétés de même nom et de même but, rattachées au centre de Rome.
Dans le même ordre d'idées, les plus précieux services sont rendus à la cause catholique par ceux qui, en différents pays, ont mis et mettent encore le meilleur de leur zèle à éditer, sous un format commode et attrayant, et à répandre tous les livres du Nouveau Testament et un choix des livres de l'Ancien. Il est certain que cet apostolat a été singulièrement fécond pour l'Eglise de Dieu, puisque, par cette œuvre, un grand nombre d'âmes s'approchent désormais de cette table de la doctrine céleste que Notre-Seigneur a fait dresser pour l'univers chrétien par ses prophètes, ses apôtres et ses docteurs.
Mais ce devoir que Jérôme inculque à tous les fidèles d'étudier le texte sacré, il l'impose tout particulièrement à ceux qui « se sont chargés du joug du Christ » et qui ont la céleste vocation de prêcher la parole de Dieu. (80)
Voici l'exhortation que, dans la personne du moine Rusticus, il adresse à tous les clercs: « Tant que tu es en ta patrie, fais-toi de ta cellule comme un paradis, cueille les fruits variés des Ecritures, fais tes délices de ces Saints Livres et jouis de leur intimité... Aie toujours la Bible en main et sous les yeux, apprends mot à mot le Psautier, que ta prière soit incessante, ton cœur constamment en éveil et fermé aux pensées vaines. » (81)
Au prêtre Népotien il donne cet avis: …
__________________________________________________
(80). Imit. Chr. IV, XI, 4. — (81). Ep. CXXV, VII, 3; XI, 1.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
III — PARTIE PRATIQUE
A suivre : Elle s'impose particulièrement aux clercs et aux prêtres.Nécessité de l'étude des EcrituresEloge de l'Oeuvre de saint Jérôme et des
oeuvres d'édition et de propagande biblique.
(SUITE)
Au prêtre Népotien il donne cet avis: « Relis fréquemment les divines Ecritures, et même que le Saint Livre ne quitte jamais tes mains. Apprends là ce que tu enseigneras. Reste fermement attaché à la doctrine traditionnelle qui t'a été enseignée, afin d'être en état d'exhorter selon la sainte doctrine et de réfuter ceux qui la contredisent» (82)
Après avoir rappelé à saint Paulin les préceptes donnés par saint Paul à ses disciples Timothée et Tite sur la science des Ecritures, il ajoute: « La sainteté sans la science ne profite qu'à elle-même; autant elle édifie l'Eglise du Christ par une vie vertueuse, autant elle lui nuit si elle ne repousse pas les attaques de ses contradicteurs. Le prophète Malachie, ou plutôt le Seigneur lui-même disait par la bouche de Malachie: « Va consulter les prêtres sur la loi ». C'est dès lors le devoir du prêtre de renseigner sur la loi ceux qui l'interrogent. Nous lisons de plus dans le Deutéronome: « Demande-le à ton père et il te l'indiquera, à tes prêtres et ils te le diront... » Daniel, à la fin de sa très sainte vision, dit que les justes brillent comme les étoiles, et les intelligents — c'est-à-dire les savants — comme le firmament. « Vois-tu quelle distance sépare la sainteté sans la science et la science doublée de sainteté? La première nous rend pareils aux étoiles, la seconde au ciel même. » (83)
En une autre circonstance, dans une lettre à Marcella, il raille ironiquement chez d'autres clercs « la vertu sans science » : « Cette ignorance leur tient lieu de sainteté, et ils se déclarent les disciples des pêcheurs, comme s'ils faisaient consister leur sainteté à ne rien savoir. » (83a)
________________________________________________
(82). Ep. LII, VII, 1. — (83). Ep. LIII, 3 sq. — (83a) Ep. XX(X ou V ?) II, I. 2.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
III — PARTIE PRATIQUE
A suivre : Instructions pour la fréquentation de l'institut biblique.Nécessité de l'étude des EcrituresElle s'impose particulièrement aux clercs et aux prêtres
Mais ces ignorants ne sont pas seuls, remarque saint Jérôme, à commettre la faute de ne pas connaître les Ecritures; c'est aussi le cas de certains clercs instruits; et il emploie les termes les plus sévères pour recommander aux prêtres le commerce assidu des Livres Saints.
Ces enseignements du très saint exégète, vous devez chercher de tout votre zèle, Vénérables Frères, à les graver plus profondément dans l'esprit de vos clercs et de vos prêtres; l'un de vos premiers devoirs n'est-il pas de ramener avec soin leur attention sur ce qu'exige d'eux la mission divine qui leur est échue, s'ils ne veulent s'en montrer indignes? « Car les lèvres du prêtre seront les gardiennes de la science, et c'est de sa bouche qu'on demandera l'enseignement, parce qu'il est l'ange du Seigneur des armées.» (84) Qu'ils sachent donc qu'ils ne doivent ni négliger l'étude des Ecritures ni s'y livrer dans un esprit différent de celui que Léon XIII a expressément imposé dans la lettre Encyclique Providentissimus Deus.
____________________________________
(84). Mal. II, 7.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
III — PARTIE PRATIQUE
A suivre : But de l'étude des Ecritures.Nécessité de l'étude des EcrituresInstructions pour la fréquentation de l'institut biblique
Ils obtiendront sûrement de plus beaux résultats s'ils fréquentent l'Institut biblique que Notre Prédécesseur immédiat, réalisant le vœu de Léon XIII, a fondé pour le plus grand bien de l'Eglise, comme le prouve éloquemment l'expérience des dix dernières années. La plupart n'en ont point la possibilité; aussi est-il désirable, Vénérables Frères, que, à votre instigation et sous vos auspices, une élite de membres de l'un et l'autre clergé du monde entier vienne à Rome pour s'adonner aux études bibliques dans Notre Institut. Les étudiants qui répondront à cet appel auront bien des motifs de suivre les leçons de ce haut établissement. Les uns — et c'est là le but principal de l'institut — approfondiront les sciences bibliques en vue « d'être à même de les enseigner à leur tour, en particulier ou en public, par la plume ou la parole, et d'en soutenir l'honneur soit comme professeurs, au sein des écoles catholiques, soit dans le rôle d'écrivains, champions de la vérité catholique»; (85) d'autres, déjà engagés dans le saint ministère, pourront accroître les connaissances qu'ils ont amassées pendant leurs études théologiques en fait d'Ecriture Sainte, d'autorités exégétiques, de chronologie et de topographie bibliques; ce complément aura principalement l'avantage de faire d'eux des ministres parfaits de la parole divine et de les préparer à toutes les formes du bien. (86)
_______________________________________________________
(85). Pius X in Litt. A p. — (86). II Tim. III, 17.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
III — PARTIE PRATIQUE
But de l'étude des Ecritures
Vénérables Frères, l'exemple et les déclarations autorisées de saint Jérôme nous ont indiqué les vertus nécessaires pour lire et étudier la Bible. Entendons-le maintenant nous dire où doit tendre la connaissance des Saintes Lettres et quel en doit être le but.But ascétique: elle alimente la vie spirituelle
Ce qu'il fut chercher avant tout dans l'Ecriture, c'est la nourriture qui alimentera notre vie spirituelle et la fera avancer dans la voie de la perfection: c'est dans ce dessein que saint Jérôme s'accoutuma à méditer jour et nuit la loi du Seigneur et à se nourrir, dans les Saintes Ecritures, du pain descendu du ciel et de la manne céleste qui renferme en soi toutes les délices. (87) Comment notre âme se passerait-elle de cet aliment? Et comment le prêtre pourra-t-il montrer aux autres la voie du salut, s'il néglige de s'en instruire lui-même par la méditation de l'Ecriture? Et de quel droit, dans le ministère sacré, se flatterait-il « d'être le guide des aveugles, la lumière de ceux qui sont dans les ténèbres, le docteur des ignorants, le maître des enfants, ayant dans la loi la règle de la science et de la vérité », (88) s'il se refuse à scruter cette science de la loi et ferme l'entrée de son âme à la lumière d'en haut? Que de ministres sacrés, hélas! qui, pour avoir négligé la lecture de la Bible, périssent eux-mêmes de faim et laissent périr un trop grand nombre d'autres âmes, selon ce qui est écrit: « Les petits enfants demandent du pain et nul ne leur en donne. » (89) Toute la terre est désolée, parce que personne ne médite en son cœur. » (90).
_______________________________________________________
(87) . Tract, de Ps. CXLVII. — (88). Rom. II, 19 sq. — (89). Thren. IV, 4. — (90). Jer. XII, 11.
A suivre : But apologétique: elle fournit des armes pour la défense de la foi.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
.
A suivre : But apostolique: elle féconde le ministère de la prédication.
III — PARTIE PRATIQUE
But de l'étude des EcrituresBut apologétique: elle fournit des armes pour la défense de la foi
En second lieu, il faut, suivant les besoins, puiser dans les Ecritures des arguments par quoi éclairer, confirmer et défendre les dogmes de la foi. C'est ce qu'a merveilleusement fait saint Jérôme dans ses combats contre les hérétiques de son temps: quand il voulait les confondre, quelles armes bien aiguisées et solides, toutes ses œuvres en témoignent clairement, il a puisées dans les textes de l'Ecriture! Si les exégètes actuels imitent son exemple, il en résultera sans nul doute cet avantage — « résultat nécessaire et infiniment désirable », disait Notre prédécesseur dans sa Lettre Encyclique Providentissimus Deus, — que « l'utilisation de l'Ecriture influera sur toute la science théologique, dont en quelque sorte elle sera l'âme ».
A suivre : But apostolique: elle féconde le ministère de la prédication.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
.
A suivre : Pour le FOND: Rechercher avant tout le sens littéral.
III — PARTIE PRATIQUE
But de l'étude des EcrituresBut apostolique: elle féconde le ministère de la prédication
Règles qui doivent diriger l'emploi de l'Ecriture dans la prédication
Enfin, l'Ecriture servira principalement à sanctifier et féconder le ministère de la parole divine. Et ici, il Nous est particulièrement doux de pouvoir confirmer par le témoignage du grand Docteur les directions que Nous avons Nous-mêmes données sur la prédication sacrée dans Notre Lettre Encyclique Humani generis. Et de fait, si l'illustre commentateur conseille si vivement et si souvent aux prêtres la lecture assidue des Saints Livres, c'est surtout afin qu'ils s'acquittent dignement de leur ministère d'enseignement et de prédication. Leur parole, en effet, perdrait toute influence et toute autorité comme toute efficacité pour la formation des âmes si elle ne s'inspirait pas de l'Ecriture Sainte ni ne lui empruntait sa force et sa vigueur. « La lecture des Saints Livres sera comme le condiment de la parole du prêtre».(91) Car « chaque parole de la Sainte Ecriture est comme une trompette qui fait résonner aux oreilles des croyants sa grande voix menaçante»; (92) et « rien n'est aussi frappant qu'un exemple emprunté aux Saintes Ecritures ».(93)
_____________________________________________
(91). Ep. LII, VIII, 1. — (92). Amos III, 3 sq. — (93). Zach. IX, 15 sq.
A suivre : Pour le FOND: Rechercher avant tout le sens littéral.
Dernière édition par Louis le Mar 11 Aoû 2020, 11:05 am, édité 1 fois (Raison : Insertion d'un lien.)
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
.
III — PARTIE PRATIQUE
A suivre: Ne pas négliger les sens mystiques et allégoriques.But de l'étude des EcrituresPOUR LE FOND: Rechercher avant tout le sens littéral
Quant aux enseignements du saint Docteur sur les règles à observer dans l'emploi de la Bible, et qui s'adressent tout d'abord, il est vrai, aux exégètes, les prêtres ne doivent point les perdre de vue dans la prédication de la parole divine.
Il nous prévient d'abord que nous devons, par un examen très attentif des paroles mêmes de l'Ecriture, nous assurer, sans doute possible, de ce qu'a écrit l'auteur sacré. Nul n'ignore en effet, que Jérôme avait accoutumé, en cas de besoin, de recourir au texte original, de comparer entre elles les différentes interprétations, de peser la portée des mots, et, s'il découvrait une erreur, d'en rechercher l'origine, de manière à écarter de la lecture toute hésitation. Ensuite, enseigne notre Docteur, il faut rechercher le sens et l'idée qui se cachent sous les mots, car « pour discuter Ecriture Sainte, c'est moins le mot que le sens qui importe ».(94)
Dans cette recherche du sens, Nous le reconnaissons sans aucune difficulté, saint Jérôme, à l'exemple des Docteurs latins et de certains Docteurs grecs de la période antérieure, a tout d'abord sacrifié plus peut-être que de raison aux interprétations allégoriques. Mais son amour des Livres Saints, ses efforts persévérants pour les identifier et les pénétrer à fond, lui permirent de faire chaque jour un progrès nouveau dans la juste appréciation du sens littéral et de formuler sur ce point de solides principes. Nous allons les résumer, car ils jalonnent aujourd'hui encore la voie sûre que tous doivent suivre pour arracher aux Livres Saints tout leur sens.
C'est d'abord à découvrir le sens littéral ou historique que s'appliquera notre esprit: « Je donne toujours aux lecteurs prudents le conseil de ne point accepter des interprétations superstitieuses et qui isolent des tronçons du texte suivant le caprice de l'imagination, mais bien d'examiner ce qui précède, ce qui accompagne et ce qui suit, et d'établir un lien pour tout le passage en question. » (95)
Toutes les autres manières d'interpréter les Ecritures, ajoute-t-il, sont basées sur le sens littéral; (96) et il n'y a pas lieu de croire que ce sens manque chaque fois que l'on rencontre une expression figurée, car « il arrive souvent que l'histoire elle-même est cousue de métaphores, et emploie un style imagé ». (97) Quelques-uns prétendent que notre Docteur a déclaré de certains passages de l'Ecriture qu'ils ne comportaient pas de sens historique; il leur répondait d'avance: « Sans nier le sens historique, nous adoptons de préférence le sens spirituel. » (98)
_________________________________________________
(94). Ep. XXIX, 1, 3. — (95). Matth. XXV, 13. — (96). Ez. XXXVIII, 1 sq.; XLI, 24 sq.; XLII, 13 sq.; Marc I, 13-31; Ep. CXXIX, VI, 1, etc. — (97). Hab. III, 14 sq. — (98). Marc, IX, 1-7; Ez. XI, 24-27.
Dernière édition par Louis le Dim 22 Nov 2015, 5:18 pm, édité 1 fois (Raison : orthographe d'un mot.)
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
.
A suivre : POUR LA FORME: Rester objectif; Ne pas sacrifier la vérité aux charmes de la vanité littéraire.
III — PARTIE PRATIQUE
But de l'étude des EcrituresNe pas négliger les sens mystiques et allégoriques
Le sens littéral ou historique établi avec certitude, saint Jérôme recherche des sens moins obvies et plus profonds en vue de nourrir son esprit d'un aliment plus choisi. Il demande, en effet, à propos du livre des Proverbes, et conseille à maintes reprises pour d'autres livres de l'Ecriture, de ne point s'en tenir au seul sens littéral, « mais de creuser plus profond pour y trouver le sens divin, de même que l'on cherche l'or au sein de la terre, le noyau sous l'écorce, le fruit qui se cache sous des Saintes Ecritures » (99) « encore que chaque passage des livres divins ait une écorce vive et chatoyante, la moelle en est plus douce encore. Qui veut goûter l'amande brise l'écorce ».(100) Saint Jérôme fait cependant observer que lorsqu'il s'agit de découvrir ce sens caché, il convient d'user d'une certaine discrétion, « de peur que le désir des richesses du sens spirituel ne nous donne l'apparence de dédaigner la pauvreté du sens historique ». (101)
Aussi ce qu'il reproche à beaucoup d'interprétations mystiques d'auteurs anciens, c'est surtout de négliger complètement de s'appuyer sur le sens littéral: « Il ne faut pas que toutes les promesses qu'ont chantées, au sens littéral, les lèvres des saints prophètes soient réduites à n'être plus que des formules vides et les termes matériels d'une simple figure de rhétorique; elles doivent, au contraire, reposer sur un terrain ferme, et ce n'est qu'établies sur les fondations de l'histoire qu'elles pourront s'élever jusqu'au faîte du sens mystique. » (102) Il observe sagement, à ce propos, qu'il ne faut point s'écarter de la méthode du Christ et des apôtres: bien que l'Ancien Testament ne soit à leurs yeux que comme la préparation et l'ombre de l'Alliance Nouvelle et que, par suite, ils en interprètent au sens figuré un grand nombre de passages, ils n'en ramènent point pour cela tout l'ensemble à des figures. A l'appui de sa thèse, fréquemment saint Jérôme invoque l'exemple de l'apôtre saint Paul, qui, pour citer un cas, « exposant les figures mystiques d'Adam et d'Eve, ne niait pas qu'ils eussent été créés, mais, basant l'interprétation mystique sur le fondement de l'histoire, écrivait: «C'est pourquoi l'homme quittera...» (103)
Les commentateurs des Saintes Lettres et les prédicateurs de la parole de Dieu gagneront à suivre l'exemple du Christ et des apôtres, à ne pas négliger, conformément aux directions de Léon XIII, « les transpositions allégoriques ou autres analogues que les Pères ont faites de certains passages, si surtout elles découlent du sens littéral et sont confirmées par l'autorité d'un grand nombre de Pères », enfin, en prenant pour base le sens littéral, à s'élever avec mesure et discrétion jusqu'à des interprétations plus hautes: ils saisiront avec saint Jérôme la vérité profonde du mot de l'Apôtre: « Toute Ecriture est divinement inspirée et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour former à la justice » (104) et le trésor inépuisable des Ecritures leur fournira un large appoint de faits et d'idées par quoi orienter avec force et onction vers la sainteté la vie et la conduite des fidèles.
________________________________________________________
(99). Eccl. XII, 9 sq. — (100). Ep. LXIII, IX, 1. — (101). Eccl. II, 24 sq. — (102). Amos IX, 6. — (103). Is. VI, 1-7. — (104). II, Tim. III, 16.
A suivre : POUR LA FORME: Rester objectif; Ne pas sacrifier la vérité aux charmes de la vanité littéraire.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
.
III — PARTIE PRATIQUE
But de l'étude des EcrituresPOUR LA FORME: Rester objectif;
Ne pas sacrifier la vérité aux charmes de la vanité littéraire.
Quant au mode d'exposition et d'expression, puisque c'est la fidélité que l'on cherche dans les dispensateurs des mystères de Dieu, Jérôme pose en principe qu'il faut s'en tenir avant tout à l'« exactitude de l'interprétation » et que « le devoir du commentateur est d'exposer non des idées personnelles, mais bien celles de l'auteur qu'il commente »;(105) d'ailleurs, ajoute-t-il, « l'orateur sacré est exposé au grave danger de faire un jour ou l'autre, par une interprétation défectueuse, de l'Evangile du Christ l'Evangile de l'homme ».(106)
En second lieu, « dans l'explication des Saintes Ecritures, ce n'est point le style recherché et orné de fleurs de rhétorique qui est de mise, mais la valeur scientifique et la simplicité de la vérité ». (107)
En se conformant à cette règle pour la rédaction de ses ouvrages, déclare-t-il dans les Commentaires, il avait en vue non « de faire applaudir » ses paroles, « mais de faire comprendre dans leur vrai sens les excellentes paroles des autres»; (108) l'explication de la parole divine réclame, dit-il, un langage qui « ne sente point la recherche, mais découvre l'idée objective, dissèque le sens, éclaire les passages obscurs et ne s'embarrasse point de la floraison touffue des effets de langage ».
Il paraît bon de reproduire ici certains passages de saint Jérôme qui montrent clairement combien il avait en horreur l'éloquence propre aux rhéteurs, qui, dans le fracas et le débit vertigineux de paroles creuses, ne vise qu'à de vains applaudissements.
« Ne va pas devenir, conseille-t-il au prêtre Népotien, un déclamateur et un intarissable moulin à paroles; mais familiarise-toi avec les sens cachés et possède à fond les mystères de ton Dieu. Dérouler des mots et se faire valoir par la volubilité du langage aux yeux du vulgaire ignorant est le propre des sots.» (109)
«Tout ce que l'on compte aujourd'hui d'esprits cultivés se préoccupent non point de s'assimiler la moelle des Ecritures mais de caresser les oreilles de la foule avec des fleurs de rhétorique.» (110)
« Je ne veux rien dire de ceux qui, comme moi-même autrefois, s'il leur arrive de n'aborder les Saintes Ecritures qu'après avoir fréquenté la littérature profane et de flatter l'oreille de la foule par leur style fleuri, prennent toutes leurs paroles pour la loi de Dieu et ne daignent pas se demander ce qu'ont voulu dire les prophètes et les apôtres, mais adaptent à leur façon de voir des témoignages qui ne s'y rapportent point; comme si c'était la grande éloquence et non la pire de falsifier les textes et de tirer par la violence l'Ecriture à son dessein.» (111)
« Car, sans l'autorité des Ecritures, ces bavards perdraient toute force persuasive, n'était qu'ils paraissent étayer de textes sacrés la fausseté de leurs doctrines. » (112)
Or, cet éloquent bavardage et cette ignorance loquace…
_____________________________________________________
(105). Ep. XLIX, al. 48, 17, 7. — (106). Gal. I, II Sq. — (107). Amos Praef. in I, III. — (108). Ep. XXXVI, XIV, 2; Ep. CXL, I, 2. — (109) . Ep. LII, VIII, 1. — (110). Dial. c. Lucif. II. — (111). Ep. LIII, VII, 2. — (112) . Tit. I, 10 Sq.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
.
A suivre : Fruits de l'étude des Ecritures
III — PARTIE PRATIQUE
But de l'étude des EcrituresPOUR LA FORME: Rester objectif;
Ne pas sacrifier la vérité aux charmes de la vanité littéraire.
(SUITE)
Or, cet éloquent bavardage et cette ignorance loquace « n'ont rien d'incisif, de vif ni de vital, mais ne sont qu'un composé mou, flétri et inconsistant, qui ne produit que d'humbles plantes et des herbes, bien vite fanées et couchées à terre»; la doctrine de l'Evangile, faite, au contraire, de simplicité, « produit mieux que d'humbles plantes», et, tel l'imperceptible grain de sénevé, « devient un arbre, de sorte que les oiseaux du ciel... viennent s'abriter dans ses rameaux ». (113)
Aussi, Jérôme recherchait-il en tout cette sainte simplicité de langage, qui n'exclut point un éclat et une beauté toute naturelle: « Que d'autres soient diserts, reçoivent les applaudissements qu'ils recherchent et débitent d'une voix emphatique des torrents de paroles; quant à moi, je me contente de parler pour me faire comprendre et, traitant des Ecritures, d'imiter la simplicité des Ecritures mêmes. » (114)
En effet, « sans renoncer aux charmes du langage, l'exégète catholique doit les voiler et les éviter afin d'atteindre non de vaines écoles de philosophes et une poignée de disciples, mais le genre humain tout entier». (115)
Si les jeunes prêtres mettent vraiment à profit ces conseils et ces préceptes, si les prêtres plus âgés ne les perdent jamais de vue, leur saint ministère, Nous en avons la confiance, sera très profitable aux âmes des fidèles.
_________________________________________
(113). Matth. XIII, 32. — (114) . Ep. XXXVI, XIV. 2. — (115). Ep. XLVIII, a1. 49, 4, 3.
A suivre : Fruits de l'étude des Ecritures
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
.
A suivre : ... pour laquelle il bataille vaillamment contre l’erreur et contre le vice.
III — PARTIE PRATIQUE
Fruits de l'étude des Ecritures(les grandes dévotions de saint Jérôme)
Amour de l’Eglise, qu'il découvre dans les Ecritures
Il Nous reste, Vénérables Frères, à rappeler les « doux fruits » que saint Jérôme a retirés « de l'amère semence des Saintes Lettres », dans l'espoir que son exemple enflammera les prêtres et les fidèles confiés à vos soins du désir de connaître et d'éprouver eux aussi la salutaire vertu du texte sacré.
Cette surabondance d'exquises délices spirituelles qui remplissaient l'âme du pieux anachorète, Nous préférons que vous l'appreniez, pour ainsi dire, de sa propre bouche plutôt que par Nous-même.
Ecoutez donc en quels termes il parle de cette science sacrée à Paulin, son « confrère, compagnon et ami » : « Je te le demande, frère bien-aimé, vivre parmi ces mystères, les méditer, ne savoir où chercher rien d'autre, ne te semble-t-il pas que ce soit déjà le paradis sur terre? » (116)
« Dis-moi, demande-t-il à son élève Paula, quoi de plus saint que ce mystère? quoi de plus captivant que ces plaisirs? Quel aliment, quel miel plus doux que de connaître les desseins de Dieu, d'être admis dans son sanctuaire, de pénétrer la pensée du Créateur, et d'enseigner les paroles de ton Seigneur que les sages de ce monde tournent en dérision et qui débordent pourtant de sagesse spirituelle? Laissons les autres jouir de leurs richesses, boire dans une coupe ornée de pierreries, se parer de soies éclatantes, se repaître des applaudissements de la foule sans que la variété des plaisirs parvienne à épuiser leurs trésors: nos délices, à nous, consisteront à méditer jour et nuit la loi du Seigneur, à frapper à la porte en attendant qu'elle s'ouvre, à recevoir de la Trinité l'aumône mystique des pains, et à marcher, guidés par le Seigneur, sur les flots du siècle. » (117)
A Paula encore et à sa fille Eustochium il écrit, dans son Commentaire de l'Epure aux Ephésiens: « S'il est quelque chose, ô Paula et Eustochium, qui retienne ici-bas dans la sagesse et qui parmi les tribulations et les tourbillons du monde maintienne l'équilibre de l'âme, je crois que c'est avant tout la méditation et la science des Ecritures. » (118)
C'est parce qu'il y recourait que, accablé de profonds chagrins intimes et frappé dans son corps par la maladie, il goûtait encore la consolation de la paix et de la joie du cœur: cette joie, il ne s'arrêtait point à la savourer dans une vaine oisiveté, mais ce fruit de la charité se transformait en charité active au service de l'Eglise de Dieu à qui le Seigneur a confié le dépôt de la parole divine.
Et, en effet, chaque page des Saintes Lettres des deux Testaments lui chantait les gloires de l'Eglise de Dieu. Presque toutes les femmes célèbres et vertueuses qui sont à l'honneur dans l'Ancien Testament, n'étaient-elles pas l'image de cette épouse mystique du Christ? Le sacerdoce et les sacrifices, les coutumes et les solennités, la presque totalité des faits rapportés dans l'Ancien Testament n'en constituaient-ils pas comme l'ombre? Et ce fait qu'il trouvait divinement réalisées dans l'Eglise tant de promesses des psaumes et des prophètes? Et lui-même, enfin, ne connaissait-il point, par l'annonce qu'en avait faite Notre-Seigneur et les apôtres, les insignes privilèges de cette Eglise? Comment dès lors la science des Ecritures n'eût-elle pas enflammé le cœur de Jérôme d'un amour chaque jour plus ardent pour l'Epouse du Christ?
____________________________________________________
(116). Ep. LIII, X. 1. — (117). Ep. XXX, 13. — (118). Eph., Prol.
A suivre : ... pour laquelle il bataille vaillamment contre l’erreur et contre le vice.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
.
III — PARTIE PRATIQUE
Fruits de l'étude des Ecritures(les grandes dévotions de saint Jérôme)
Amour de l’Eglise, qu'il découvre dans les Ecritures
…pour laquelle il bataille vaillamment contre l’erreur et contre le vice
Nous savons déjà, Vénérables Frères, quel profond respect, quel amour enthousiaste il portait à l'Eglise Romaine et à la Chaire de Pierre; Nous savons avec quelle vigueur il livrait bataille aux ennemis de l'Eglise. Applaudissant son jeune compagnon d'armes Augustin, qui soutenait les mêmes combats, et se félicitait de s'être comme lui attiré la fureur des hérétiques, il lui écrit: « Honneur, à ta bravoure! Le monde entier a les yeux sur toi. Les catholiques vénèrent et reconnaissent en toi le restaurateur de la foi des premiers jours, et, signe plus glorieux encore, tous les hérétiques te maudissent et me poursuivent avec toi d'une haine égale, jusqu'à nous tuer en désir, dans leur impuissance à nous immoler sous le glaive. » (119)
Ce témoignage se trouve excellemment confirmé dans Sulpice-Sévère par Postumianus: « Une lutte de tous les instants et un duel ininterrompu avec les méchants ont concentré sur Jérôme les haines des pervers. En lui, les hérétiques haïssent celui qui ne cesse de les attaquer; les clercs, celui qui leur reproche leur vie et leurs crimes. Mais tous les hommes vertueux sans exception l'aiment et l'admirent.» (120)
Cette haine des hérétiques et des méchants fit endurer à Jérôme bien de pénibles souffrances, surtout quand les Pélagiens se ruèrent sur le monastère de Bethléem et le mirent à sac; mais il supporta d'une âme égale tous les mauvais traitements et tous les outrages et ne fut point découragé, prêt qu'il était à mourir pour la défense de la foi chrétienne: « Ce qui fait ma joie, écrit-il à Apronius, c'est d'apprendre que mes enfants bataillent pour le Christ; que Celui auquel nous croyons fortifie en nous ce zèle courageux, afin que nous soyons prêts à verser notre sang pour sa foi... Les persécutions des hérétiques ont ruiné de fond en comble notre monastère quant à ses richesses matérielles, mais la bonté du Christ le remplit de richesses spirituelles. Mieux vaut n'avoir que du pain à manger que de perdre la foi. » (121)
S'il n'a jamais permis à l'erreur de se répandre impunément…
_______________________________________________________
(119). Ep. CXLI, II; Ep. CXXXIV, I. — (120). Postumianus apud Sulp. Sev. Dial. 1. 9. — (121). Ep. CXXXIX.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Page 1 sur 2 • 1, 2
Page 1 sur 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum