Saint Jérôme et les Saintes Écritures
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Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
III — PARTIE PRATIQUE
Nécessité de l'étude des EcrituresElle s'impose de nos jours plus que jamais
Vénérables Frères, s'il fût jamais nécessaire que tous les clercs et tous les fidèles s'imprègnent de l'esprit du grand Docteur, c'est surtout à notre époque, où de nombreux esprits se dressent avec une orgueilleuse opiniâtreté contre la souveraine autorité de la révélation divine et du magistère de l'Eglise. Vous savez, en effet — Léon XIII nous en avertissait déjà, — « quels hommes s'acharnent à cette lutte, à quels artifices ou à quelles armes ils ont recours ». Quel devoir urgent s'impose donc à vous de susciter pour cette cause sacrée des défenseurs le plus nombreux et le plus compétents possible: il leur faudra non seulement combattre ceux qui, niant tout ordre surnaturel, ne reconnaissent ni révélation ni inspiration divine, mais encore se mesurer avec ceux qui, assoiffés de nouveautés profanes, osent interpréter les Saintes Lettres comme un livre purement humain, rejettent les opinions reçues dans l'Eglise dès la plus haute antiquité ou poussent le mépris de son magistère jusqu'à dédaigner, ensevelir sous le silence, ou même ramener à leur propre sens, en les dénaturant, soit sournoisement, soit avec effronterie, les Constitutions du Siège apostolique et les décrets de la Commission pontificale pour les études bibliques. Puissions-nous voir tous les catholiques suivre la règle d'or du saint Docteur et, dociles aux ordres de leur Mère, avoir la modestie de ne pas dépasser les limites traditionnelles fixées par les Pères et approuvées par l'Eglise!
Mais revenons à notre sujet. Les esprits une fois armés de piété et d'humilité, Jérôme les convie à l'étude de la Bible.
A suivre : Elle s'impose à tous les fidèles, même aux femmes.
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
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III — PARTIE PRATIQUE
A suivre : Eloge de l'Oeuvre de saint Jérôme et des oeuvres d'édition et de propagande biblique.Nécessité de l'étude des EcrituresElle s'impose à tous les fidèles, même aux femmes.
Avantages qu'ils en retireront.
Et tout d'abord il recommande inlassablement à tous la lecture quotidienne de la parole divine: « Affranchissons notre corps du péché, et notre âme s'ouvrira à la sagesse; cultivons notre intelligence par la lecture des Livres Saints, que notre âme y trouve sa nourriture de chaque jour. » (72) Dans son Commentaire de l'Epitre aux Ephésiens, il écrit: « Nous devons donc avec toute notre ardeur lire les Ecritures et méditer jour et nuit la loi du Seigneur; nous pourrons ainsi, tels des changeurs exercés, distinguer les pièces bonnes des fausses. » (73)
Il n'exclut point, d'ailleurs, de cette obligation commune les matrones et les vierges. A la matrone romaine Læta il donne entre autres ces conseils sur l'éducation de sa fille: « Assurez-vous qu'elle étudie chaque jour quelque passage des Ecritures... Qu'au lieu des bijoux et des soieries elle affectionne les Livres divins... Elle devra d'abord apprendre le Psautier, se distraire à ses chants, et puiser une règle de vie dans les proverbes de Salomon. L'Ecclésiaste lui fournira un modèle de force et de patience. Elle passera ensuite aux Evangiles, qu'elle devra toujours avoir entre les mains. Elle s'assimilera avidement les Actes des Apôtres et les Epîtres. Après avoir recueilli ces trésors dans le mystique coffret de son âme, elle apprendra les prophètes, l'Heptateuque, les Livres des Rois et des Paralipomènes, pour finir sans danger par le Cantique des cantiques. » (74). Il donne les mêmes directions à la vierge Eustochium : « Sois très assidue à la lecture et étudie le plus possible. Que le sommeil te trouve le livre à la main, et que le feuillet sacré reçoive ta tête tombante de fatigue. » (75) Dans l'éloge funèbre qu'il envoya à Eustochium de sa mère Paula, il louait aussi cette très sainte personne d'avoir avec sa fille poussé si avant l'étude des Ecritures qu'elle les connaissait à fond et les savait par cœur. Il ajoutait encore: « Je relèverai ce détail, qui paraîtra, peut-être, incroyable à ses émules : elle voulut apprendre l'hébreu, que j'étudiai moi-même en partie depuis ma jeunesse au prix de bien des fatigues et bien des sueurs et que je continue à approfondir par un labeur incessant pour ne pas l'oublier ; elle arriva à le posséder si bien qu'elle chantait les psaumes en hébreu et parlait cette langue sans le moindre accent latin. Ce fait se produit aujourd'hui encore chez sa fille Eustochium. » (76) Et il n'a garde d'oublier sainte Marcella, très versée également dans la science des Ecritures (77).
Qui ne voit quels avantages et quelles jouissances réserve aux esprits bien disposés la lecture pieuse des Livres Saints ? Prenez seulement contact avec la Bible dans des sentiments de piété, de foi solide, d'humilité et le désir de vous perfectionner ; vous y trouverez et pourrez y goûter le pain descendu du ciel, et en vous se vérifiera la parole de David : « Les secrets et les mystères de ta sagesse, tu me les as révélés » (78) ; sur cette table de la parole divine, en effet, se trouve vraiment « la doctrine sainte; elle enseigne la vraie foi, soulève le voile (du sanctuaire) et conduit avec sûreté jusque dans le Saint des Saints » (79).
Pour Nous, Vénérables Frères, à l'exemple de saint Jérôme, jamais Nous ne cesserons d'exhorter tous les chrétiens à faire leur lecture quotidienne principalement des très saints Evangiles de Notre-Seigneur, ainsi que des Actes des Apôtres et des Epitres, de façon à se les assimiler complètement.
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(72) Tit. III, 9. — (73). Eph. IV, 31. — (74). Ep. CVII. IX, 12. — (75). Ep. XXII, XVII, 2; cf. ibid. XXIX, 2. — (76). Ep. CVIII, 26. — (77). Ep. CXXVII, 7. — (78). Ps. L, 8. — (79). Imit. Chr, IV, XI, 4.
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Nécessité de l'étude des EcrituresEloge de l'Oeuvre de saint Jérôme et des
oeuvres d'édition et de propagande biblique.
Aussi, à l'occasion de ce centenaire, se présente à Notre pensée l'agréable souvenir de la Société dite de Saint-Jérôme, souvenir d'autant plus cher que Nous avons Nous-même pris part aux débuts et à l'organisation définitive de cette Oeuvre; heureux d'avoir pu constater ses développements passés, Nous Nous faisons une joie d'en augurer d'autres encore pour l'avenir. Vous connaissez, Vénérables Frères, le but de cette Société: étendre la diffusion des quatre Evangiles et des Actes des Apôtres de manière que ces livres aient désormais leur place dans toute famille chrétienne et que chacun prenne l'habitude de les lire et méditer chaque jour. Cette Oeuvre, que Nous aimons beaucoup pour en avoir constaté l'utilité, Nous souhaitons vivement la voir se propager et se développer partout, par la constitution, en chacun de vos diocèses, de Sociétés de même nom et de même but, rattachées au centre de Rome.
Dans le même ordre d'idées, les plus précieux services sont rendus à la cause catholique par ceux qui, en différents pays, ont mis et mettent encore le meilleur de leur zèle à éditer, sous un format commode et attrayant, et à répandre tous les livres du Nouveau Testament et un choix des livres de l'Ancien. Il est certain que cet apostolat a été singulièrement fécond pour l'Eglise de Dieu, puisque, par cette œuvre, un grand nombre d'âmes s'approchent désormais de cette table de la doctrine céleste que Notre-Seigneur a fait dresser pour l'univers chrétien par ses prophètes, ses apôtres et ses docteurs.
Mais ce devoir que Jérôme inculque à tous les fidèles d'étudier le texte sacré, il l'impose tout particulièrement à ceux qui « se sont chargés du joug du Christ » et qui ont la céleste vocation de prêcher la parole de Dieu. (80)
Voici l'exhortation que, dans la personne du moine Rusticus, il adresse à tous les clercs: « Tant que tu es en ta patrie, fais-toi de ta cellule comme un paradis, cueille les fruits variés des Ecritures, fais tes délices de ces Saints Livres et jouis de leur intimité... Aie toujours la Bible en main et sous les yeux, apprends mot à mot le Psautier, que ta prière soit incessante, ton cœur constamment en éveil et fermé aux pensées vaines. » (81)
Au prêtre Népotien il donne cet avis: …
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(80). Imit. Chr. IV, XI, 4. — (81). Ep. CXXV, VII, 3; XI, 1.
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A suivre : Elle s'impose particulièrement aux clercs et aux prêtres.Nécessité de l'étude des EcrituresEloge de l'Oeuvre de saint Jérôme et des
oeuvres d'édition et de propagande biblique.
(SUITE)
Au prêtre Népotien il donne cet avis: « Relis fréquemment les divines Ecritures, et même que le Saint Livre ne quitte jamais tes mains. Apprends là ce que tu enseigneras. Reste fermement attaché à la doctrine traditionnelle qui t'a été enseignée, afin d'être en état d'exhorter selon la sainte doctrine et de réfuter ceux qui la contredisent» (82)
Après avoir rappelé à saint Paulin les préceptes donnés par saint Paul à ses disciples Timothée et Tite sur la science des Ecritures, il ajoute: « La sainteté sans la science ne profite qu'à elle-même; autant elle édifie l'Eglise du Christ par une vie vertueuse, autant elle lui nuit si elle ne repousse pas les attaques de ses contradicteurs. Le prophète Malachie, ou plutôt le Seigneur lui-même disait par la bouche de Malachie: « Va consulter les prêtres sur la loi ». C'est dès lors le devoir du prêtre de renseigner sur la loi ceux qui l'interrogent. Nous lisons de plus dans le Deutéronome: « Demande-le à ton père et il te l'indiquera, à tes prêtres et ils te le diront... » Daniel, à la fin de sa très sainte vision, dit que les justes brillent comme les étoiles, et les intelligents — c'est-à-dire les savants — comme le firmament. « Vois-tu quelle distance sépare la sainteté sans la science et la science doublée de sainteté? La première nous rend pareils aux étoiles, la seconde au ciel même. » (83)
En une autre circonstance, dans une lettre à Marcella, il raille ironiquement chez d'autres clercs « la vertu sans science » : « Cette ignorance leur tient lieu de sainteté, et ils se déclarent les disciples des pêcheurs, comme s'ils faisaient consister leur sainteté à ne rien savoir. » (83a)
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(82). Ep. LII, VII, 1. — (83). Ep. LIII, 3 sq. — (83a) Ep. XX(X ou V ?) II, I. 2.
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A suivre : Instructions pour la fréquentation de l'institut biblique.Nécessité de l'étude des EcrituresElle s'impose particulièrement aux clercs et aux prêtres
Mais ces ignorants ne sont pas seuls, remarque saint Jérôme, à commettre la faute de ne pas connaître les Ecritures; c'est aussi le cas de certains clercs instruits; et il emploie les termes les plus sévères pour recommander aux prêtres le commerce assidu des Livres Saints.
Ces enseignements du très saint exégète, vous devez chercher de tout votre zèle, Vénérables Frères, à les graver plus profondément dans l'esprit de vos clercs et de vos prêtres; l'un de vos premiers devoirs n'est-il pas de ramener avec soin leur attention sur ce qu'exige d'eux la mission divine qui leur est échue, s'ils ne veulent s'en montrer indignes? « Car les lèvres du prêtre seront les gardiennes de la science, et c'est de sa bouche qu'on demandera l'enseignement, parce qu'il est l'ange du Seigneur des armées.» (84) Qu'ils sachent donc qu'ils ne doivent ni négliger l'étude des Ecritures ni s'y livrer dans un esprit différent de celui que Léon XIII a expressément imposé dans la lettre Encyclique Providentissimus Deus.
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(84). Mal. II, 7.
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A suivre : But de l'étude des Ecritures.Nécessité de l'étude des EcrituresInstructions pour la fréquentation de l'institut biblique
Ils obtiendront sûrement de plus beaux résultats s'ils fréquentent l'Institut biblique que Notre Prédécesseur immédiat, réalisant le vœu de Léon XIII, a fondé pour le plus grand bien de l'Eglise, comme le prouve éloquemment l'expérience des dix dernières années. La plupart n'en ont point la possibilité; aussi est-il désirable, Vénérables Frères, que, à votre instigation et sous vos auspices, une élite de membres de l'un et l'autre clergé du monde entier vienne à Rome pour s'adonner aux études bibliques dans Notre Institut. Les étudiants qui répondront à cet appel auront bien des motifs de suivre les leçons de ce haut établissement. Les uns — et c'est là le but principal de l'institut — approfondiront les sciences bibliques en vue « d'être à même de les enseigner à leur tour, en particulier ou en public, par la plume ou la parole, et d'en soutenir l'honneur soit comme professeurs, au sein des écoles catholiques, soit dans le rôle d'écrivains, champions de la vérité catholique»; (85) d'autres, déjà engagés dans le saint ministère, pourront accroître les connaissances qu'ils ont amassées pendant leurs études théologiques en fait d'Ecriture Sainte, d'autorités exégétiques, de chronologie et de topographie bibliques; ce complément aura principalement l'avantage de faire d'eux des ministres parfaits de la parole divine et de les préparer à toutes les formes du bien. (86)
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(85). Pius X in Litt. A p. — (86). II Tim. III, 17.
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III — PARTIE PRATIQUE
But de l'étude des Ecritures
Vénérables Frères, l'exemple et les déclarations autorisées de saint Jérôme nous ont indiqué les vertus nécessaires pour lire et étudier la Bible. Entendons-le maintenant nous dire où doit tendre la connaissance des Saintes Lettres et quel en doit être le but.But ascétique: elle alimente la vie spirituelle
Ce qu'il fut chercher avant tout dans l'Ecriture, c'est la nourriture qui alimentera notre vie spirituelle et la fera avancer dans la voie de la perfection: c'est dans ce dessein que saint Jérôme s'accoutuma à méditer jour et nuit la loi du Seigneur et à se nourrir, dans les Saintes Ecritures, du pain descendu du ciel et de la manne céleste qui renferme en soi toutes les délices. (87) Comment notre âme se passerait-elle de cet aliment? Et comment le prêtre pourra-t-il montrer aux autres la voie du salut, s'il néglige de s'en instruire lui-même par la méditation de l'Ecriture? Et de quel droit, dans le ministère sacré, se flatterait-il « d'être le guide des aveugles, la lumière de ceux qui sont dans les ténèbres, le docteur des ignorants, le maître des enfants, ayant dans la loi la règle de la science et de la vérité », (88) s'il se refuse à scruter cette science de la loi et ferme l'entrée de son âme à la lumière d'en haut? Que de ministres sacrés, hélas! qui, pour avoir négligé la lecture de la Bible, périssent eux-mêmes de faim et laissent périr un trop grand nombre d'autres âmes, selon ce qui est écrit: « Les petits enfants demandent du pain et nul ne leur en donne. » (89) Toute la terre est désolée, parce que personne ne médite en son cœur. » (90).
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(87) . Tract, de Ps. CXLVII. — (88). Rom. II, 19 sq. — (89). Thren. IV, 4. — (90). Jer. XII, 11.
A suivre : But apologétique: elle fournit des armes pour la défense de la foi.
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A suivre : But apostolique: elle féconde le ministère de la prédication.
III — PARTIE PRATIQUE
But de l'étude des EcrituresBut apologétique: elle fournit des armes pour la défense de la foi
En second lieu, il faut, suivant les besoins, puiser dans les Ecritures des arguments par quoi éclairer, confirmer et défendre les dogmes de la foi. C'est ce qu'a merveilleusement fait saint Jérôme dans ses combats contre les hérétiques de son temps: quand il voulait les confondre, quelles armes bien aiguisées et solides, toutes ses œuvres en témoignent clairement, il a puisées dans les textes de l'Ecriture! Si les exégètes actuels imitent son exemple, il en résultera sans nul doute cet avantage — « résultat nécessaire et infiniment désirable », disait Notre prédécesseur dans sa Lettre Encyclique Providentissimus Deus, — que « l'utilisation de l'Ecriture influera sur toute la science théologique, dont en quelque sorte elle sera l'âme ».
A suivre : But apostolique: elle féconde le ministère de la prédication.
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A suivre : Pour le FOND: Rechercher avant tout le sens littéral.
III — PARTIE PRATIQUE
But de l'étude des EcrituresBut apostolique: elle féconde le ministère de la prédication
Règles qui doivent diriger l'emploi de l'Ecriture dans la prédication
Enfin, l'Ecriture servira principalement à sanctifier et féconder le ministère de la parole divine. Et ici, il Nous est particulièrement doux de pouvoir confirmer par le témoignage du grand Docteur les directions que Nous avons Nous-mêmes données sur la prédication sacrée dans Notre Lettre Encyclique Humani generis. Et de fait, si l'illustre commentateur conseille si vivement et si souvent aux prêtres la lecture assidue des Saints Livres, c'est surtout afin qu'ils s'acquittent dignement de leur ministère d'enseignement et de prédication. Leur parole, en effet, perdrait toute influence et toute autorité comme toute efficacité pour la formation des âmes si elle ne s'inspirait pas de l'Ecriture Sainte ni ne lui empruntait sa force et sa vigueur. « La lecture des Saints Livres sera comme le condiment de la parole du prêtre».(91) Car « chaque parole de la Sainte Ecriture est comme une trompette qui fait résonner aux oreilles des croyants sa grande voix menaçante»; (92) et « rien n'est aussi frappant qu'un exemple emprunté aux Saintes Ecritures ».(93)
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(91). Ep. LII, VIII, 1. — (92). Amos III, 3 sq. — (93). Zach. IX, 15 sq.
A suivre : Pour le FOND: Rechercher avant tout le sens littéral.
Dernière édition par Louis le Mar 11 Aoû 2020, 11:05 am, édité 1 fois (Raison : Insertion d'un lien.)
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A suivre: Ne pas négliger les sens mystiques et allégoriques.But de l'étude des EcrituresPOUR LE FOND: Rechercher avant tout le sens littéral
Quant aux enseignements du saint Docteur sur les règles à observer dans l'emploi de la Bible, et qui s'adressent tout d'abord, il est vrai, aux exégètes, les prêtres ne doivent point les perdre de vue dans la prédication de la parole divine.
Il nous prévient d'abord que nous devons, par un examen très attentif des paroles mêmes de l'Ecriture, nous assurer, sans doute possible, de ce qu'a écrit l'auteur sacré. Nul n'ignore en effet, que Jérôme avait accoutumé, en cas de besoin, de recourir au texte original, de comparer entre elles les différentes interprétations, de peser la portée des mots, et, s'il découvrait une erreur, d'en rechercher l'origine, de manière à écarter de la lecture toute hésitation. Ensuite, enseigne notre Docteur, il faut rechercher le sens et l'idée qui se cachent sous les mots, car « pour discuter Ecriture Sainte, c'est moins le mot que le sens qui importe ».(94)
Dans cette recherche du sens, Nous le reconnaissons sans aucune difficulté, saint Jérôme, à l'exemple des Docteurs latins et de certains Docteurs grecs de la période antérieure, a tout d'abord sacrifié plus peut-être que de raison aux interprétations allégoriques. Mais son amour des Livres Saints, ses efforts persévérants pour les identifier et les pénétrer à fond, lui permirent de faire chaque jour un progrès nouveau dans la juste appréciation du sens littéral et de formuler sur ce point de solides principes. Nous allons les résumer, car ils jalonnent aujourd'hui encore la voie sûre que tous doivent suivre pour arracher aux Livres Saints tout leur sens.
C'est d'abord à découvrir le sens littéral ou historique que s'appliquera notre esprit: « Je donne toujours aux lecteurs prudents le conseil de ne point accepter des interprétations superstitieuses et qui isolent des tronçons du texte suivant le caprice de l'imagination, mais bien d'examiner ce qui précède, ce qui accompagne et ce qui suit, et d'établir un lien pour tout le passage en question. » (95)
Toutes les autres manières d'interpréter les Ecritures, ajoute-t-il, sont basées sur le sens littéral; (96) et il n'y a pas lieu de croire que ce sens manque chaque fois que l'on rencontre une expression figurée, car « il arrive souvent que l'histoire elle-même est cousue de métaphores, et emploie un style imagé ». (97) Quelques-uns prétendent que notre Docteur a déclaré de certains passages de l'Ecriture qu'ils ne comportaient pas de sens historique; il leur répondait d'avance: « Sans nier le sens historique, nous adoptons de préférence le sens spirituel. » (98)
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(94). Ep. XXIX, 1, 3. — (95). Matth. XXV, 13. — (96). Ez. XXXVIII, 1 sq.; XLI, 24 sq.; XLII, 13 sq.; Marc I, 13-31; Ep. CXXIX, VI, 1, etc. — (97). Hab. III, 14 sq. — (98). Marc, IX, 1-7; Ez. XI, 24-27.
Dernière édition par Louis le Dim 22 Nov 2015, 5:18 pm, édité 1 fois (Raison : orthographe d'un mot.)
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A suivre : POUR LA FORME: Rester objectif; Ne pas sacrifier la vérité aux charmes de la vanité littéraire.
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But de l'étude des EcrituresNe pas négliger les sens mystiques et allégoriques
Le sens littéral ou historique établi avec certitude, saint Jérôme recherche des sens moins obvies et plus profonds en vue de nourrir son esprit d'un aliment plus choisi. Il demande, en effet, à propos du livre des Proverbes, et conseille à maintes reprises pour d'autres livres de l'Ecriture, de ne point s'en tenir au seul sens littéral, « mais de creuser plus profond pour y trouver le sens divin, de même que l'on cherche l'or au sein de la terre, le noyau sous l'écorce, le fruit qui se cache sous des Saintes Ecritures » (99) « encore que chaque passage des livres divins ait une écorce vive et chatoyante, la moelle en est plus douce encore. Qui veut goûter l'amande brise l'écorce ».(100) Saint Jérôme fait cependant observer que lorsqu'il s'agit de découvrir ce sens caché, il convient d'user d'une certaine discrétion, « de peur que le désir des richesses du sens spirituel ne nous donne l'apparence de dédaigner la pauvreté du sens historique ». (101)
Aussi ce qu'il reproche à beaucoup d'interprétations mystiques d'auteurs anciens, c'est surtout de négliger complètement de s'appuyer sur le sens littéral: « Il ne faut pas que toutes les promesses qu'ont chantées, au sens littéral, les lèvres des saints prophètes soient réduites à n'être plus que des formules vides et les termes matériels d'une simple figure de rhétorique; elles doivent, au contraire, reposer sur un terrain ferme, et ce n'est qu'établies sur les fondations de l'histoire qu'elles pourront s'élever jusqu'au faîte du sens mystique. » (102) Il observe sagement, à ce propos, qu'il ne faut point s'écarter de la méthode du Christ et des apôtres: bien que l'Ancien Testament ne soit à leurs yeux que comme la préparation et l'ombre de l'Alliance Nouvelle et que, par suite, ils en interprètent au sens figuré un grand nombre de passages, ils n'en ramènent point pour cela tout l'ensemble à des figures. A l'appui de sa thèse, fréquemment saint Jérôme invoque l'exemple de l'apôtre saint Paul, qui, pour citer un cas, « exposant les figures mystiques d'Adam et d'Eve, ne niait pas qu'ils eussent été créés, mais, basant l'interprétation mystique sur le fondement de l'histoire, écrivait: «C'est pourquoi l'homme quittera...» (103)
Les commentateurs des Saintes Lettres et les prédicateurs de la parole de Dieu gagneront à suivre l'exemple du Christ et des apôtres, à ne pas négliger, conformément aux directions de Léon XIII, « les transpositions allégoriques ou autres analogues que les Pères ont faites de certains passages, si surtout elles découlent du sens littéral et sont confirmées par l'autorité d'un grand nombre de Pères », enfin, en prenant pour base le sens littéral, à s'élever avec mesure et discrétion jusqu'à des interprétations plus hautes: ils saisiront avec saint Jérôme la vérité profonde du mot de l'Apôtre: « Toute Ecriture est divinement inspirée et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour former à la justice » (104) et le trésor inépuisable des Ecritures leur fournira un large appoint de faits et d'idées par quoi orienter avec force et onction vers la sainteté la vie et la conduite des fidèles.
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(99). Eccl. XII, 9 sq. — (100). Ep. LXIII, IX, 1. — (101). Eccl. II, 24 sq. — (102). Amos IX, 6. — (103). Is. VI, 1-7. — (104). II, Tim. III, 16.
A suivre : POUR LA FORME: Rester objectif; Ne pas sacrifier la vérité aux charmes de la vanité littéraire.
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But de l'étude des EcrituresPOUR LA FORME: Rester objectif;
Ne pas sacrifier la vérité aux charmes de la vanité littéraire.
Quant au mode d'exposition et d'expression, puisque c'est la fidélité que l'on cherche dans les dispensateurs des mystères de Dieu, Jérôme pose en principe qu'il faut s'en tenir avant tout à l'« exactitude de l'interprétation » et que « le devoir du commentateur est d'exposer non des idées personnelles, mais bien celles de l'auteur qu'il commente »;(105) d'ailleurs, ajoute-t-il, « l'orateur sacré est exposé au grave danger de faire un jour ou l'autre, par une interprétation défectueuse, de l'Evangile du Christ l'Evangile de l'homme ».(106)
En second lieu, « dans l'explication des Saintes Ecritures, ce n'est point le style recherché et orné de fleurs de rhétorique qui est de mise, mais la valeur scientifique et la simplicité de la vérité ». (107)
En se conformant à cette règle pour la rédaction de ses ouvrages, déclare-t-il dans les Commentaires, il avait en vue non « de faire applaudir » ses paroles, « mais de faire comprendre dans leur vrai sens les excellentes paroles des autres»; (108) l'explication de la parole divine réclame, dit-il, un langage qui « ne sente point la recherche, mais découvre l'idée objective, dissèque le sens, éclaire les passages obscurs et ne s'embarrasse point de la floraison touffue des effets de langage ».
Il paraît bon de reproduire ici certains passages de saint Jérôme qui montrent clairement combien il avait en horreur l'éloquence propre aux rhéteurs, qui, dans le fracas et le débit vertigineux de paroles creuses, ne vise qu'à de vains applaudissements.
« Ne va pas devenir, conseille-t-il au prêtre Népotien, un déclamateur et un intarissable moulin à paroles; mais familiarise-toi avec les sens cachés et possède à fond les mystères de ton Dieu. Dérouler des mots et se faire valoir par la volubilité du langage aux yeux du vulgaire ignorant est le propre des sots.» (109)
«Tout ce que l'on compte aujourd'hui d'esprits cultivés se préoccupent non point de s'assimiler la moelle des Ecritures mais de caresser les oreilles de la foule avec des fleurs de rhétorique.» (110)
« Je ne veux rien dire de ceux qui, comme moi-même autrefois, s'il leur arrive de n'aborder les Saintes Ecritures qu'après avoir fréquenté la littérature profane et de flatter l'oreille de la foule par leur style fleuri, prennent toutes leurs paroles pour la loi de Dieu et ne daignent pas se demander ce qu'ont voulu dire les prophètes et les apôtres, mais adaptent à leur façon de voir des témoignages qui ne s'y rapportent point; comme si c'était la grande éloquence et non la pire de falsifier les textes et de tirer par la violence l'Ecriture à son dessein.» (111)
« Car, sans l'autorité des Ecritures, ces bavards perdraient toute force persuasive, n'était qu'ils paraissent étayer de textes sacrés la fausseté de leurs doctrines. » (112)
Or, cet éloquent bavardage et cette ignorance loquace…
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(105). Ep. XLIX, al. 48, 17, 7. — (106). Gal. I, II Sq. — (107). Amos Praef. in I, III. — (108). Ep. XXXVI, XIV, 2; Ep. CXL, I, 2. — (109) . Ep. LII, VIII, 1. — (110). Dial. c. Lucif. II. — (111). Ep. LIII, VII, 2. — (112) . Tit. I, 10 Sq.
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Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
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A suivre : Fruits de l'étude des Ecritures
III — PARTIE PRATIQUE
But de l'étude des EcrituresPOUR LA FORME: Rester objectif;
Ne pas sacrifier la vérité aux charmes de la vanité littéraire.
(SUITE)
Or, cet éloquent bavardage et cette ignorance loquace « n'ont rien d'incisif, de vif ni de vital, mais ne sont qu'un composé mou, flétri et inconsistant, qui ne produit que d'humbles plantes et des herbes, bien vite fanées et couchées à terre»; la doctrine de l'Evangile, faite, au contraire, de simplicité, « produit mieux que d'humbles plantes», et, tel l'imperceptible grain de sénevé, « devient un arbre, de sorte que les oiseaux du ciel... viennent s'abriter dans ses rameaux ». (113)
Aussi, Jérôme recherchait-il en tout cette sainte simplicité de langage, qui n'exclut point un éclat et une beauté toute naturelle: « Que d'autres soient diserts, reçoivent les applaudissements qu'ils recherchent et débitent d'une voix emphatique des torrents de paroles; quant à moi, je me contente de parler pour me faire comprendre et, traitant des Ecritures, d'imiter la simplicité des Ecritures mêmes. » (114)
En effet, « sans renoncer aux charmes du langage, l'exégète catholique doit les voiler et les éviter afin d'atteindre non de vaines écoles de philosophes et une poignée de disciples, mais le genre humain tout entier». (115)
Si les jeunes prêtres mettent vraiment à profit ces conseils et ces préceptes, si les prêtres plus âgés ne les perdent jamais de vue, leur saint ministère, Nous en avons la confiance, sera très profitable aux âmes des fidèles.
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(113). Matth. XIII, 32. — (114) . Ep. XXXVI, XIV. 2. — (115). Ep. XLVIII, a1. 49, 4, 3.
A suivre : Fruits de l'étude des Ecritures
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Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
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A suivre : ... pour laquelle il bataille vaillamment contre l’erreur et contre le vice.
III — PARTIE PRATIQUE
Fruits de l'étude des Ecritures(les grandes dévotions de saint Jérôme)
Amour de l’Eglise, qu'il découvre dans les Ecritures
Il Nous reste, Vénérables Frères, à rappeler les « doux fruits » que saint Jérôme a retirés « de l'amère semence des Saintes Lettres », dans l'espoir que son exemple enflammera les prêtres et les fidèles confiés à vos soins du désir de connaître et d'éprouver eux aussi la salutaire vertu du texte sacré.
Cette surabondance d'exquises délices spirituelles qui remplissaient l'âme du pieux anachorète, Nous préférons que vous l'appreniez, pour ainsi dire, de sa propre bouche plutôt que par Nous-même.
Ecoutez donc en quels termes il parle de cette science sacrée à Paulin, son « confrère, compagnon et ami » : « Je te le demande, frère bien-aimé, vivre parmi ces mystères, les méditer, ne savoir où chercher rien d'autre, ne te semble-t-il pas que ce soit déjà le paradis sur terre? » (116)
« Dis-moi, demande-t-il à son élève Paula, quoi de plus saint que ce mystère? quoi de plus captivant que ces plaisirs? Quel aliment, quel miel plus doux que de connaître les desseins de Dieu, d'être admis dans son sanctuaire, de pénétrer la pensée du Créateur, et d'enseigner les paroles de ton Seigneur que les sages de ce monde tournent en dérision et qui débordent pourtant de sagesse spirituelle? Laissons les autres jouir de leurs richesses, boire dans une coupe ornée de pierreries, se parer de soies éclatantes, se repaître des applaudissements de la foule sans que la variété des plaisirs parvienne à épuiser leurs trésors: nos délices, à nous, consisteront à méditer jour et nuit la loi du Seigneur, à frapper à la porte en attendant qu'elle s'ouvre, à recevoir de la Trinité l'aumône mystique des pains, et à marcher, guidés par le Seigneur, sur les flots du siècle. » (117)
A Paula encore et à sa fille Eustochium il écrit, dans son Commentaire de l'Epure aux Ephésiens: « S'il est quelque chose, ô Paula et Eustochium, qui retienne ici-bas dans la sagesse et qui parmi les tribulations et les tourbillons du monde maintienne l'équilibre de l'âme, je crois que c'est avant tout la méditation et la science des Ecritures. » (118)
C'est parce qu'il y recourait que, accablé de profonds chagrins intimes et frappé dans son corps par la maladie, il goûtait encore la consolation de la paix et de la joie du cœur: cette joie, il ne s'arrêtait point à la savourer dans une vaine oisiveté, mais ce fruit de la charité se transformait en charité active au service de l'Eglise de Dieu à qui le Seigneur a confié le dépôt de la parole divine.
Et, en effet, chaque page des Saintes Lettres des deux Testaments lui chantait les gloires de l'Eglise de Dieu. Presque toutes les femmes célèbres et vertueuses qui sont à l'honneur dans l'Ancien Testament, n'étaient-elles pas l'image de cette épouse mystique du Christ? Le sacerdoce et les sacrifices, les coutumes et les solennités, la presque totalité des faits rapportés dans l'Ancien Testament n'en constituaient-ils pas comme l'ombre? Et ce fait qu'il trouvait divinement réalisées dans l'Eglise tant de promesses des psaumes et des prophètes? Et lui-même, enfin, ne connaissait-il point, par l'annonce qu'en avait faite Notre-Seigneur et les apôtres, les insignes privilèges de cette Eglise? Comment dès lors la science des Ecritures n'eût-elle pas enflammé le cœur de Jérôme d'un amour chaque jour plus ardent pour l'Epouse du Christ?
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(116). Ep. LIII, X. 1. — (117). Ep. XXX, 13. — (118). Eph., Prol.
A suivre : ... pour laquelle il bataille vaillamment contre l’erreur et contre le vice.
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III — PARTIE PRATIQUE
Fruits de l'étude des Ecritures(les grandes dévotions de saint Jérôme)
Amour de l’Eglise, qu'il découvre dans les Ecritures
…pour laquelle il bataille vaillamment contre l’erreur et contre le vice
Nous savons déjà, Vénérables Frères, quel profond respect, quel amour enthousiaste il portait à l'Eglise Romaine et à la Chaire de Pierre; Nous savons avec quelle vigueur il livrait bataille aux ennemis de l'Eglise. Applaudissant son jeune compagnon d'armes Augustin, qui soutenait les mêmes combats, et se félicitait de s'être comme lui attiré la fureur des hérétiques, il lui écrit: « Honneur, à ta bravoure! Le monde entier a les yeux sur toi. Les catholiques vénèrent et reconnaissent en toi le restaurateur de la foi des premiers jours, et, signe plus glorieux encore, tous les hérétiques te maudissent et me poursuivent avec toi d'une haine égale, jusqu'à nous tuer en désir, dans leur impuissance à nous immoler sous le glaive. » (119)
Ce témoignage se trouve excellemment confirmé dans Sulpice-Sévère par Postumianus: « Une lutte de tous les instants et un duel ininterrompu avec les méchants ont concentré sur Jérôme les haines des pervers. En lui, les hérétiques haïssent celui qui ne cesse de les attaquer; les clercs, celui qui leur reproche leur vie et leurs crimes. Mais tous les hommes vertueux sans exception l'aiment et l'admirent.» (120)
Cette haine des hérétiques et des méchants fit endurer à Jérôme bien de pénibles souffrances, surtout quand les Pélagiens se ruèrent sur le monastère de Bethléem et le mirent à sac; mais il supporta d'une âme égale tous les mauvais traitements et tous les outrages et ne fut point découragé, prêt qu'il était à mourir pour la défense de la foi chrétienne: « Ce qui fait ma joie, écrit-il à Apronius, c'est d'apprendre que mes enfants bataillent pour le Christ; que Celui auquel nous croyons fortifie en nous ce zèle courageux, afin que nous soyons prêts à verser notre sang pour sa foi... Les persécutions des hérétiques ont ruiné de fond en comble notre monastère quant à ses richesses matérielles, mais la bonté du Christ le remplit de richesses spirituelles. Mieux vaut n'avoir que du pain à manger que de perdre la foi. » (121)
S'il n'a jamais permis à l'erreur de se répandre impunément…
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(119). Ep. CXLI, II; Ep. CXXXIV, I. — (120). Postumianus apud Sulp. Sev. Dial. 1. 9. — (121). Ep. CXXXIX.
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Amour de l’Eglise, qu'il découvre dans les Ecritures
…pour laquelle il bataille vaillamment contre l’erreur et contre le vice
(SUITE)
S'il n'a jamais permis à l'erreur de se répandre impunément, il n'a pas mis un moindre zèle à s'élever en termes énergiques contre les mauvaises mœurs, voulant, dans la mesure de ses forces, « présenter » au Christ « une Eglise glorieuse, sans tache, sans ride ni rien de semblable, mais sainte et immaculée ». (122)
Quelle vigueur dans les reproches qu'il adresse à ceux qui profanaient par une vie coupable leur dignité sacerdotale! Avec quelle éloquence il s'élève contre les mœurs païennes qui infectaient en grande partie la ville même de Rome ! Pour endiguer à tout prix ce débordement de tous les vices et de tous les crimes, il leur oppose l'excellence et la beauté des vertus chrétiennes, convaincu à juste titre qu'il n'est point de plus puissant préservatif contre le mal que l'amour des choses les plus pures; il réclame instamment pour la jeunesse une éducation pieuse et honnête, engage par ses graves conseils les époux à mener une vie pure et sainte, insinue dans les âmes plus délicates le culte de la virginité, ne trouve pas assez d'éloges pour l'austère mais délicieuse contrainte de la vie intérieure, rappelle de toutes ses forces le premier précepte de la religion chrétienne — le commandement de la charité alliée au travail, — dont l'observation devait arracher la société humaine aux bouleversements et lui rendre la tranquillité de l'ordre.
Retenons cette belle parole qu'il disait à saint Paulin à propos de la charité: « Le véritable temple du Christ, c'est l'âme du fidèle: orne-le, ce sanctuaire, pare-le, déposes-y tes offrandes et reçois-y le Christ. A quoi bon couvrir les murailles de pierres précieuses, si le Christ meurt de faim dans la personne du pauvre? » (123)
Quant à la loi du travail, il la rappelait à tous avec une telle ardeur, par ses écrits et mieux encore par les exemples de toute sa vie, que Postumianus, après un séjour de six mois à Bethléem près de Jérôme, lui a rendu ce témoignage dans Sulpice-Sévère: « On le trouve sans cesse tout à la lecture, tout entier plongé dans les livres: ni le jour ni la nuit il ne prend de repos; toujours il lit ou écrit » (124)
Par ailleurs…
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(122). Eph. V, 27. — (123). Ep. LVIII, VII, 1. — (124). Postumianus apud Sulp. Sev. Dial. 1, 9.
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A suivre : ... Amour du Christ, qu'il découvre dans les Ecritures
III — PARTIE PRATIQUE
Fruits de l'étude des Ecritures(les grandes dévotions de saint Jérôme)
Amour de l’Eglise, qu'il découvre dans les Ecritures
…pour laquelle il bataille vaillamment contre l’erreur et contre le vice
(SUITE)
Par ailleurs, son brillant amour de l'Evangile s'exhale de ses commentaires, où il ne manque aucune occasion de célébrer l'Epouse du Christ. Citons, entre autres, ce passage du Commentaire du prophète Aggée: « On a vu accourir l'élite de toutes les nations et la gloire a rempli la maison du Seigneur, c'est-à-dire l'Eglise du Dieu vivant, colonne et fondement de la vérité... Ces métaux précieux donnent plus d'éclat à l'Eglise du Sauveur que jadis à la Synagogue; c'est de ces pierres vivantes qu'est bâtie la maison du Christ, et elle se couronne d'une paix éternelle. » (125)
En un autre passage, commentant Michée: « Venez, montons vers la maison du Seigneur: il faut monter si l'on veut arriver jusqu'au Christ et à la maison du Dieu de Jacob, l'Eglise, maison de Dieu, colonne et fondement de la vérité.» (126)
Dans la préface enfin du Commentaire de saint Matthieu: « L'Eglise a été bâtie sur la pierre par une parole du Seigneur; c'est elle que le Roi a fait introduire dans sa chambre, et c'est à elle que par l'ouverture secrète il a tendu la main. » (127)
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(125). Agg. II, 1 Sq. — (126). Mich. IV, 1 sq. — (127). Matth., Prol.
A suivre : ... Amour du Christ, qu'il découvre dans les Ecritures
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A suivre : ... Auquel il s'unit par le sacrifice de toutes choses.
III — PARTIE PRATIQUE
Fruits de l'étude des EcrituresAmour du Christ, qu'il découvre dans les Ecritures
Comme c'est le cas pour les derniers extraits que nous avons cités, notre Docteur exalte généralement l'union intime du Seigneur avec l'Eglise. Dès là qu'on ne peut séparer la tête de son corps mystique, l'amour de l'Eglise entraîne nécessairement l'amour du Christ, qui doit être regardé comme le fruit principal, et doux entre tous, de la science des Ecritures.
Jérôme, de fait, était à ce point convaincu que cette connaissance du texte sacré est la voie ordinaire qui mène à la connaissance et à l'amour de Notre-Seigneur, qu'il n'avait pas crainte d'affirmer: « Ignorer les Ecritures, c'est ignorer le Christ lui-même ». (128)
Il écrit dans le même sens à sainte Paula: « Comment pourrait-on vivre sans la science des Ecritures, à travers lesquelles on apprend à connaître le Christ lui-même qui est la vie des croyants? » (129)
C'est vers le Christ, en effet, que convergent, comme vers leur centre, toutes les pages des deux Testaments; et, commentant le passage de l'Apocalypse où il est question du fleuve et de l'arbre de vie, Jérôme écrit notamment: « Il n'y a qu'un fleuve qui sorte de sous le trône de Dieu, c'est la grâce du Saint-Esprit, et cette grâce du Saint-Esprit est renfermée dans les Saintes Ecritures, c'est-à-dire dans ce fleuve des Ecritures. Ce fleuve pourtant coule entre deux rives, qui sont l'Ancien et le Nouveau Testament, et sur chaque bord est planté un arbre qui est le Christ » (130)
Rien d'étonnant dès lors que, dans ses pieuses méditations, Jérôme eût accoutumé de rapporter au Christ tout ce qu'il lisait dans les Livres Saints:
«Pour moi, quand je lis l'Evangile et que j'y rencontre des témoignages tirés de la loi, des témoignages tirés des prophètes, je ne considère que le Christ: si j'ai vu Moïse, si j'ai vu les prophètes, c'était seulement pour comprendre ce qu'ils disent du Christ. Quand, un jour, je serai entré dans la splendeur du Christ et que brillera à mes yeux sa lumière éblouissante à l'instar du soleil éclatant, je ne pourrai plus voir la lumière d'une lampe. Allume une lampe en plein jour, éclairera-t-elle? Quand luit le soleil, la lumière de la lampe s'évanouit; de même, quand on jouit de la présence du Christ, la loi et les prophètes disparaissent. Je n'enlève rien à la gloire de la loi et des prophètes; au contraire, je les loue d'être les annonciateurs du Christ. Quand je lis la loi et les prophètes, mon but n'est point de m'en tenir à la loi et aux prophètes, mais par la loi et les prophètes, d'arriver jusqu'au Christ » (131)
Ainsi nous le voyons s'élever merveilleusement par le commentaire des Ecriture» jusqu'à l'amour et à la connaissance du Seigneur Jésus et y trouver la perle précieuse dont parle l'Evangile: «Il n'y a qu'une pierre précieuse entre toutes, la connaissance du Sauveur, le mystère de sa passion et le secret de sa résurrection. » (132)
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(128). ls., Prol, ; tract. de Ps. LXXVII. — (129). Ep. XXX, 7. — (130) . Tract, de Ps. I. — (131).Tract. Marc, IX, 1-7. — (132). Matth., XIII, 45. Seq.
A suivre : ... Auquel il s'unit par le sacrifice de toutes choses.
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A suivre : ...qu'il aime dans son Eucharistie, dans…
III — PARTIE PRATIQUE
Fruits de l'étude des EcrituresAmour du Christ, qu'il découvre dans les Ecritures…Auquel il s'unit par le sacrifice de toutes choses
L'amour qui le consumait pour le Christ l'amenait, pauvre et humble avec le Christ, à se libérer sans réserve de tous les liens des préoccupations terrestres, à ne chercher que le Christ, à se conduire par son esprit, à vivre avec lui dans l'union la plus étroite, à frapper sa propre vie à l'effigie du Christ souffrant, à n'avoir pas de désir plus ardent que de souffrir avec le Christ et pour le Christ.
Ainsi s'explique ce qu'il écrivait au moment de s'embarquer, lorsque, Damase étant mort, des ennemis perfides qui le harcelaient de leurs vexations l'eurent fait s'éloigner de Rome: « Certains peuvent me considérer comme un criminel, écrasé sous le fardeau de tous les forfaits, et ce n'est rien encore en comparaison de mes péchés; tu as raison cependant de croire en ton âme à la vertu même des pécheurs... Je rends grâce à mon Dieu de mériter la haine du monde... Quelle partie de souffrances ai-je endurée, moi le soldat de la croix? La calomnie m'a couvert de l'opprobre du crime: mais je sais qu'avec la mauvaise comme avec la bonne réputation on parvient au royaume des cieux. » (133)
Et voici en quels termes il exhortait la pieuse vierge Eustochium à supporter courageusement pour le Christ les souffrances de la vie présente: « Grande est la souffrance, mais grande aussi est la récompense, à imiter les martyrs, à imiter les apôtres, à imiter le Christ...Toutes ces souffrances que je viens d'énumérer paraîtront bien pénibles à qui n'aime pas le Christ; celui, au contraire, qui considère toute la pompe du siècle comme une fange immonde, pour qui tout est vanité sous le soleil, qui ne veut s'enrichir que du Christ, qui s'associe à la mort et à la résurrection de son Seigneur et qui crucifie sa chair avec ses vices et ses convoitises, celui-là pourra redire en toute liberté: Qui nous séparera de la charité du Christ? » (134)
Jérôme goûtait donc des fruits très abondants dans la lecture des Livres Saints: c'est là qu'il puisait ces lumières intérieures qui le faisaient avancer toujours davantage dans la connaissance et l'amour du Christ; là qu'il puisait cet esprit de prière dont il a si bien parlé dans ses écrits; là enfin qu'il acquérait cette admirable familiarité avec le Christ, dont les douceurs l'encourageaient à tendre sans relâche, par le rude sentier de la croix, à la conquête de la palme de la victoire.
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(133). Ep. XLV, I, 6. — (134), Ep. XXII, 38 sq.
A suivre : ...qu'il aime dans son Eucharistie, dans…
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A suivre : Même mort, saint Jérôme parle encore: suivons ses enseignements.
III — PARTIE PRATIQUE
Fruits de l'étude des EcrituresAmour du Christ, qu'il découvre dans les Ecritures… ...qu'il aime dans son Eucharistie, dans la Vierge sa mère; dans les Lieux qu'il a sanctifiés.
De même, l'élan de son cœur le portait sans cesse vers la très sainte Eucharistie: « Nul, en effet, n'est plus riche que celui qui porte le corps du Seigneur dans une corbeille d'osier et son sang dans une ampoule.» (135)
Il avait la même vénération affectueuse pour la Sainte Vierge, dont il défendit de toutes ses forces la virginité perpétuelle; et la Mère de Dieu, idéal achevé de toutes les vertus, était le modèle qu'il proposait d'ordinaire aux épouses du Christ (136)
Personne ne s'étonnera donc que les lieux de Palestine qu'avaient sanctifiés notre Rédempteur et sa très sainte Mère aient exercé un charme et un attrait si puissants sur saint Jérôme. Ses sentiments sur ce point se laissent deviner dans ce que ses disciples Paula et Eustochium écrivaient de Bethléem à Marcelle: « En quels termes et par quelle voix pouvons-nous te donner une idée de la grotte où naquit le Sauveur? Et la crèche qui entendit ses vagissements d'enfant, le silence est plus digne d'elle que nos pauvres paroles... Ne viendra-t-il donc pas, le jour où il nous sera donné de pénétrer dans la grotte du Sauveur, de pleurer au tombeau du Maître avec une sœur, d'y pleurer avec une mère ? Puis de baiser le bois de la Croix, et sur le mont des Oliviers de suivre en désir et en esprit le Christ dans son Ascension ? » (137) Jérôme menait, loin de Rome, une vie plus pénible pour son corps ; mais le rappel de ces augustes souvenirs apportait à son âme tant de douceur qu’il s’écriait : » Ah ! si Rome avait ce que possède Bethléem, plus humble pourtant que la Cité Romaine ! » (138)
Le vœu du très saint exégète s'est réalisé autrement qu'il ne pensait, et Nous avons, Nous et tous les citoyens de Rome, sujet de nous en réjouir. En effet, les restes du grand Docteur, déposés dans cette grotte qu'il avait si longtemps habitée et que la célèbre cité de David se faisait gloire autrefois de conserver, Rome a aujourd'hui le bonheur de les posséder dans la basilique de Sainte-Marie Majeure où ils reposent à côté de la crèche même du Sauveur.
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(135). Ep. CXXV, XX, 4. — (136). Ep. XXII, XXXVIII, 3. — (137) Ep. XLVI, X1, 13. — (138) Ep. LIV, XIII, 6.
A suivre : Même mort, saint Jérôme parle encore: suivons ses enseignements.
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FIN
III — PARTIE PRATIQUE
Fruits de l'étude des EcrituresMême mort, saint Jérôme parle encore:
suivons ses enseignements
La voix s'est tue, dont l'écho parti du désert remplissait jadis le monde catholique tout entier; mais, par ses écrits qui « brillent sur tout l'univers comme des flambeaux divins », (139) saint Jérôme parle encore. Il proclame l'excellence, l'intégrité et la véracité historique des Ecritures, les doux fruits qu'on goûte à les lire et méditer.
Il proclame pour tous les enfants de l'Eglise la nécessité de retourner à une vie digne du nom de chrétien et de se préserver de la contagion des mœurs païennes que notre époque semble avoir presque entièrement rétablies.
Il proclame que la Chaire de Pierre, grâce surtout à la piété filiale et au zèle des Italiens, à qui le ciel a donné de la posséder dans leurs frontières, doit jouir de l'honneur et de la liberté absolument indispensables à la dignité et à l'exercice même de la charge apostolique.
Il proclame, pour les nations chrétiennes qui ont eu le malheur de se séparer de l'Eglise, le devoir de revenir à leur Mère, en qui repose toute espérance du salut éternel.
Dieu fasse que cet appel soit entendu surtout par les Eglises orientales, qui depuis trop longtemps nourrissent des dispositions hostiles pour la Chaire de Pierre. Alors qu'il vivait dans ces contrées et avait pour maîtres Grégoire de Nazianze et Didyme d'Alexandrie, Jérôme synthétisait dans cette formule devenue classique la doctrine des peuples orientaux de son époque : « Quiconque ne se réfugie pas dans l'arche de Noé sera englouti dans les flots du déluge. » (140)
Ce fléau, aujourd'hui, si Dieu ne l'arrête, ne menace-t-il pas de détruire toutes les institutions humaines ? Que reste-t-il debout, en effet, après la suppression de Dieu, auteur et conservateur de toutes choses ? Qu'est-ce donc qui peut subsister après s'être séparé du Christ, qui est la vie ? Mais Celui qui jadis, à l'appel de ses disciples, apaisa la mer en furie peut encore rendre à la société humaine bouleversée le bienfait si précieux de la paix. Que saint Jérôme attire cette faveur sur l'Eglise de Dieu, qu'il a aussi ardemment aimée que courageusement défendue contre tous les assauts de ses ennemis; puisse son patronage nous obtenir que, toutes discordes apaisées selon le vœu de Jésus-Christ, « il n'y ait plus qu'un troupeau et qu'un pasteur ».
Portez sans retard, Vénérables Frères, à la connaissance de votre clergé et de vos fidèles les instructions que Nous venons de vous donner à l'occasion du quinzième centenaire de la mort du grand Docteur. Nous voudrions que tous, à l'exemple et sous le patronage de saint Jérôme, non seulement restent fidèles à la doctrine catholique sur l'inspiration divine des Ecritures et en prennent la défense, mais encore observent avec un soin scrupuleux les prescriptions de l’Encyclique Providentissimus Deus et de la présente Lettre.
En attendant, Nous émettons le vœu que tous les enfants de l'Eglise se laissent pénétrer et fortifier par la douceur des Saintes Lettres, afin d'arriver à une connaissance parfaite de Jésus Christ. Comme gage de ce souhait et en témoignage de Notre paternelle bienveillance, Nous vous accordons très affectueusement dans le Seigneur, à vous, Vénérables Frères, ainsi qu'à tout le clergé et à tous les fidèles qui vous sont confiés, la bénédiction apostolique.
Donné à Rome, prés Saint-Pierre, le 15 septembre 1920, en la septième année de Notre Pontificat.
BENOIT XV, PAPE.
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(139). Cassian, De incarn. 7, 26. — (140). Ep. XV, II, 1.
FIN
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
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