Saint Jérôme et les Saintes Écritures
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Saint Jérôme et les Saintes Écritures
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Note de Louis : Les titres ne sont pas dans l’Encyclique et la traduction est empruntée à la Documentation Catholique. Nous mettrons la Table des matières d'entrée de jeu et au fur et à mesure de la publication nous y insérerons les liens
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Bonne lecture à tous.
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Introduction
Esquisse de la vie et des travaux de saint Jérôme
Origines — Années de formation.
En Orient (Palestine ; désert de Chalcis ; Constantinople)
A Rome (secrétaire du Pape Damase; revision de la Vulgate)
A Bethléem (Disciple à cheveux blanc ; grand travaux scripturaires)
Le Docteur des Ecritures — Idée de saint Jérôme en Ecriture Sainte
Le fait de l’Inspiration.
Le mécanisme psychologique de l’Inspiration.
Les conséquences de l’Inspiration.
Directions pontificales qu’elles confirment.
Théories modernes qui s’en écartent.
Opinion qui rétrécit le champ de l’Inspiration.
Opinion qui restreint l’historicité des Livres Saints.
Opinion qui conteste l’objectivité du récit sacré.
Opinion qui attaque la véracité du texte sacré.
Opinion qui nie l’intégrité matérielle du texte sacré.
Les idées même du Christ.
Directoire hiéronymien pour l’étude de l’Ecriture Sainte
Dispositions nécessaire pour étudier avec fruits les Ecritures.
Amour passionné des Ecritures.
Pureté du cœur.
Humilité de l'esprit.
Esprit de prière.
Culture de la tradition.
Amour docile et dévoué de l'Eglise.
Nécessité de l'étude des Ecritures
Elle s'impose de nos jours plus que jamais.
Elle s'impose à tous les fidèles même aux femmes.
Avantages qu'ils en retireront.
Eloge de l'oeuvre de saint Jérôme et des oeuvres d'édition et de propagande biblique.
Elle s'impose particulièrement aux clercs et aux prêtres.
Instructions pour la fréquentation de l’institut biblique.
But de l’étude des Ecritures
But ascétique: elle alimente la vie spirituelle.
But apologétique: elle fournit des armes pour la défense de la foi.
But apostolique: elle féconde le ministère de la prédication.
Règles qui doivent diriger l'emploi de l'Ecriture dans la prédication.
Pour le fond : Rechercher avant tout le sens littéral.
Ne pas négliger les sens mystiques et allégoriques.
Pour la forme: Rester objectif ; Ne pas sacrifier la vérité aux charmes de la vanité littéraire.
Fruits de l'étude des Ecritures
Amour de l'Eglise, qu'il découvre dans les Écritures
Amour de l'Eglise, qu'il découvre dans les Ecritures. . . pour laquelle il bataille vaillamment contre l'erreur et contre le vice.
Amour du Christ, qu'il découvre dans les Ecritures
...auquel il s'unit par le sacrifice de toutes choses
.. qu'il aime dans son Eucharistie, dans la Vierge sa mère; dans les Lieux qu'il a sanctifiés.
Même mort, saint Jérôme parle encore: suivons ses enseignements.
Note de Louis : Les titres ne sont pas dans l’Encyclique et la traduction est empruntée à la Documentation Catholique. Nous mettrons la Table des matières d'entrée de jeu et au fur et à mesure de la publication nous y insérerons les liens
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Bonne lecture à tous.
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Table des matières
Introduction
I — BREF HISTORIQUE
Esquisse de la vie et des travaux de saint Jérôme
Origines — Années de formation.
En Orient (Palestine ; désert de Chalcis ; Constantinople)
A Rome (secrétaire du Pape Damase; revision de la Vulgate)
A Bethléem (Disciple à cheveux blanc ; grand travaux scripturaires)
II — PARTIE DIDACTIQUE
Le Docteur des Ecritures — Idée de saint Jérôme en Ecriture Sainte
Le fait de l’Inspiration.
Le mécanisme psychologique de l’Inspiration.
Les conséquences de l’Inspiration.
Directions pontificales qu’elles confirment.
Théories modernes qui s’en écartent.
Opinion qui rétrécit le champ de l’Inspiration.
Opinion qui restreint l’historicité des Livres Saints.
Opinion qui conteste l’objectivité du récit sacré.
Opinion qui attaque la véracité du texte sacré.
Opinion qui nie l’intégrité matérielle du texte sacré.
Les idées même du Christ.
III — PARTIE PRATIQUE
[size=14]Directoire hiéronymien pour l’étude de l’Ecriture Sainte
Dispositions nécessaire pour étudier avec fruits les Ecritures.
Amour passionné des Ecritures.
Pureté du cœur.
Humilité de l'esprit.
Esprit de prière.
Culture de la tradition.
Amour docile et dévoué de l'Eglise.
Nécessité de l'étude des Ecritures
Elle s'impose de nos jours plus que jamais.
Elle s'impose à tous les fidèles même aux femmes.
Avantages qu'ils en retireront.
Eloge de l'oeuvre de saint Jérôme et des oeuvres d'édition et de propagande biblique.
Elle s'impose particulièrement aux clercs et aux prêtres.
Instructions pour la fréquentation de l’institut biblique.
But de l’étude des Ecritures
But ascétique: elle alimente la vie spirituelle.
But apologétique: elle fournit des armes pour la défense de la foi.
But apostolique: elle féconde le ministère de la prédication.
Règles qui doivent diriger l'emploi de l'Ecriture dans la prédication.
Pour le fond : Rechercher avant tout le sens littéral.
Ne pas négliger les sens mystiques et allégoriques.
Pour la forme: Rester objectif ; Ne pas sacrifier la vérité aux charmes de la vanité littéraire.
Fruits de l'étude des Ecritures
Amour de l'Eglise, qu'il découvre dans les Écritures
Amour de l'Eglise, qu'il découvre dans les Ecritures. . . pour laquelle il bataille vaillamment contre l'erreur et contre le vice.
Amour du Christ, qu'il découvre dans les Ecritures
...auquel il s'unit par le sacrifice de toutes choses
.. qu'il aime dans son Eucharistie, dans la Vierge sa mère; dans les Lieux qu'il a sanctifiés.
Même mort, saint Jérôme parle encore: suivons ses enseignements.
Dernière édition par Louis le Dim 31 Mai 2015, 1:58 pm, édité 46 fois
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
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Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
Introduction
L'Esprit-Saint, qui, pour initier le genre humain aux mystères de la divinité, lui avait donné le trésor des Saintes Lettres, a fort providentiellement suscité au cours des siècles de nombreux exégètes, aussi remarquables par leur sainteté que par leur science, qui, non contents de ne point laisser infécond (1) ce céleste trésor devaient, par leurs études et leurs travaux, faire goûter avec surabondance aux fidèles la consolation des Ecritures. . C'est d'un avis unanime qu'on place au premier rang de cette élite saint Jérôme, en qui l'Eglise catholique reconnaît et vénère le plus grand Docteur que lui ait donné le ciel pour l'interprétation des Saintes Écritures. Devant commémorer dans quelques jours le quinzième centenaire de sa mort, Nous ne voulons pas, Vénérables Frères, laisser passer une si favorable occasion de vous entretenir à loisir de la gloire qu'a acquise saint Jérôme et des services qu'il a rendu par sa science des Saintes Ecritures.
La conscience de Notre charge apostolique que le désir de développer l'étude, noble entre toutes, de l'Écriture nous incitent, d'une part, à proposer à l'imitation le beau modèle qu'est ce grand génie, de l'autre, à confirmer de Notre autorité apostolique et à mieux adapter aux temps que traverse aujourd'hui l'Eglise les si précieuses directions et prescriptions données en cette matière par Nos prédécesseurs d'heureuse mémoire Léon XIII et Pie X. De fait, saint Jérôme, « esprit pleinement imprégné du sens catholique et très versé dans la connaissance de la loi sainte » (2) « maître des catholiques» (3) « modèle de vertu et lumière du monde entier » (4) a merveilleusement exposé et défendu avec vaillance la doctrine catholique concernant nos Saints Livres; à ce titre, il nous fournit une foule d'enseignements de très haute valeur dont Nous Nous autorisons pour exhorter tous les enfants de l'Eglise, et principalement les clercs, au respect en même temps qu'à la lecture pieuse et à la méditation assidue des divines Ecritures.
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(1). Conc. Trid. s. V. decr. de reform. c 1. — (2). Sulp. Sev., Dial, 1, 7. — (3). Cm., De inc., VII, 26. — (4). S. Prosper, Carmen de ingratis, v. 57.
A suivre : I — BREF HISTORIQUE
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
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Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
I — BREF HISTORIQUE
Esquisse de la vie et des travaux de saint Jérôme
Origines — Années de formation
Comme vous le savez Vénérables Frères, Jérôme naquit à Stridon, « jadis ville frontière entre la Dalmatie et la Pannonie » (5). Elevé dès la plus tendre enfance (6) dans le catholicisme il revêtit ici même à Rome, au baptême (7) les livrées du Christ; dès ce jour, et jusqu'à la fin de sa très longue vie, il consacra toutes ses forces à l'étude, à l'explication et à la défense des Saints Livres. A Rome, il s'initia aux lettres latines et grecques, et il quittait à peine la chaire des rhéteurs que, encore adolescent, il s'essaya à commenter le prophète Abdias; cet essai de sa « première jeunesse » développa ( 8 ) à ce point son amour des Ecritures que, suivant la parabole de l'Evangile, il décide de sacrifier au trésor qu'il découvrait «tous les avantages de ce monde». (9)
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(5). De viris ill., 135. — (6). Ep. LXXXII, II, 2. — (7). Ep. XV, I, 1 ; XVI. 1. — ( 8 ). In Abd. Praef. — (9). Matth. XIII, 44.
A suivre : En Orient.
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
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Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
Esquisse de la vie et des travaux de saint Jérôme
En Orient
(Palestine; désert de Chalcis; Constantinople)
Aussi, bravant toutes les difficultés d'un pareil projet, il quitte sa maison, ses parents, sa sœur et ses proches, renonce à sa table somptueuse et part pour les Lieux Saints, afin d'y acquérir plus abondamment les richesses du Christ et la connaissance du Sauveur par la lecture et l'étude des Saints Livres. (10) A plusieurs reprises, il nous dit lui-même comment il s'y employa sans épargner ses sueurs: « Une soif ardente m'excitait à m'instruire auprès des autres et je ne fus point, comme certains le pensent, mon propre maître. A Antioche, je suivis souvent les leçons d'Apollinaire de Laodicée, que je fréquentais; mais, bien que je fusse son disciple dans les Saintes Ecritures, jamais je n'ai adopté son dogmatisme opiniâtre en matière de sens. » (11)
De Palestine, Jérôme se retira dans le désert de Chalcis en Syrie orientale; et, en vue de pénétrer plus à fond le sens de la parole divine en même temps que pour refréner par un travail acharné les ardeurs de la jeunesse, il se mit à l'école d'un Juif converti qui lui apprit également l'hébreu et le chaldéen. « Quelle peine il m'en coûta, que de difficultés à vaincre, que de découragements, combien de fois j'ai abandonné cette étude pour la reprendre ensuite, stimulé par ma passion de la science, moi seul pourrais le dire qui l'éprouvai, et ceux avec qui je vivais. Je bénis Dieu pour les doux fruits qu'a portés pour moi la graine amère de l'étude des langues.» (12)
Fuyant les bandes d'hérétiques qui venaient le troubler jusqu'au fond du désert, Jérôme gagna Constantinople. L'évêque de cette ville était alors saint Grégoire le Théologien, célèbre pour l'universel renom de sa science. Jérôme le prit, durant près de trois années, pour guide et maître dans l'interprétation des Saintes Lettres. C'est à cette époque qu'il traduisit en latin les Homélies d'Origène sur les Prophètes ainsi que la Chronique d'Eusèbe, et commenta la vision des Séraphins dans Isaïe.
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(10). Ep. XXII, XXX, 1. — (11). Ep. LXXXIV, III, 1. — (12). Ep. CXXV, 12.
A suivre : A Rome.
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Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
Esquisse de la vie et des travaux de saint JérômeA Rome
(Secrétaire du Pape Damase : revision de la Vulgate)
Les difficultés que traversait la chrétienté le ramenèrent à Rome. Il y fut paternellement accueilli par le pape Damase, qu'il assista dans le gouvernement de l'Eglise. (13) Tiraillé en tous sens par les soucis de cette charge, il n'en continua pas moins de fréquenter assidûment les Livres Saints (14) et de transcrire et collationner (15) les manuscrits soit de résoudre les difficultés qu'on lui soumettait et d'initier des disciples des deux sexes à la science des Ecritures. (16) Le Pape lui avait confié la tâche immense de reviser la version latine du Nouveau Testament; il y fit preuve d'une telle pénétration et finesse de jugement que son œuvre est de plus en plus admirée et estimée par les exégètes modernes eux-mêmes.
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(13). Ep. CXXIII, IV, a1., 10; Ep. CXXVII, VII, 1. — (14). Ep. CXXVII, VII, 1 sq. — (15). Ep. XXXVI, 2; Ep. XXXII, 1. — (16). Ep. XLV, 2; CXXVI, 3; CXXVII, 7.
A suivre : A Bethléem.
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Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
Esquisse de la vie et des travaux de saint JérômeA Bethléem: disciple à cheveux blancs;
grands travaux scripturaires
Mais toutes ses pensées, tous ses goûts l'attiraient vers les lieux vénérables de la Palestine. Aussi, à la mort de Damase, Jérôme se retira à Bethléem; il éleva près du berceau du Christ un monastère où il se consacra tout entier à Dieu, employant tous les instants que lui laissait la prière à étudier et enseigner les Ecritures. « Déjà, dit-il encore lui-même, ma tête se parsemait de cheveux blancs, et me donnait l'apparence d'un maître bien plus que d'un disciple; néanmoins, j'allai à Alexandrie me mettre à l'école de Didyme. Je lui dois beaucoup: il m'apprit ce que j'ignorais; ce que je savais, j'ai gagné à l'apprendre sous une autre forme. On se figurait que je n'avais plus rien à apprendre: or, à Jérusalem et à Bethléem, au prix de quelles fatigues et de quels efforts n'ai-je pas suivi encore pendant la nuit les leçons de Baraninas! Il craignait les Juifs et me faisait l'effet d'un second Nicodème. » (17)
Loin de s'en tenir aux leçons et à l'autorité de ces maîtres — et il en eut d'autres, — il utilisa, pour faire de nouveaux progrès, des sources de documentation de tout genre: après s'être procuré dès le début les meilleurs manuscrits et commentaires de l'Ecriture, il dépouilla les livres des synagogues et les ouvrages de la bibliothèque de Césarée, constituée par Origène et Eusèbe; la collation de ces textes avec les siens devait lui permettre de fixer la forme authentique et le sens véritable du texte sacré. Pour mieux atteindre son but, il visita toute la Palestine, pleinement convaincu de l'avantage qu'il faisait ressortir dans sa lettre à Domnion et à Rogatien: « La Sainte Ecriture aura bien moins de secrets pour qui a vu la Judée de ses yeux et retrouvé la trace des villes disparues, les noms identiques et transformés des localités. C'est cette pensée qui nous guidait quand nous nous sommes imposé la fatigue de parcourir, en compagnie des meilleurs savants juifs, la région dont le nom retentit dans toutes les églises du Christ. » (18)
Voici donc Jérôme nourrissant sans cesse son esprit de cette manne exquise, commentant les Epîtres de saint Paul, corrigeant à la lumière des textes grecs les manuscrits latins de l'Ancien Testament, retraduisant de l'original hébreu en latin presque tous les Livres Saints, expliquant chaque jour les Saintes Ecritures aux fidèles assemblés, répondant aux lettres qui de toute part lui soumettent des difficultés exégétiques à résoudre, réfutant avec véhémence les détracteurs de l'unité et de la foi catholiques, et — si puissante était l'énergie que lui donnait son amour des Ecritures — ne s'arrêtant d'écrire ou de dicter que lorsque la mort viendra glacer sa main et éteindre sa voix.
C'est ainsi que, sans compter avec les fatigues, les veilles ni les dépenses, jamais, jusqu'à son extrême vieillesse, il ne cessa de méditer jour et nuit, auprès de la Crèche, la loi du Seigneur, du fond de sa solitude rendant plus de services au nom catholique, par les exemples de sa vie et par ses écrits, que s'il avait vécu à Rome, centre du monde.
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(17). Ep. LXXXIV, m, 1 sq. — (18). (18). Ad Domnionem et Rogationum in 1. Paral. Praef.
A suivre : II — PARTIE DIDACTIQUE
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Louis- Admin
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Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
II — PARTIE DIDACTIQUE
Le Docteur des Ecritures
Idées de Saint Jérôme en Ecriture Sainte
Après cette rapide esquisse de la vie et des travaux de saint Jérôme, abordons, Vénérables Frères, l'examen de son enseignement sut la dignité divine et l'absolue véracité des Ecritures.
Le fait de l'Inspiration
Qu'on parcoure à cet égard les écrits du grand docteur: pas une seule page qui n'en témoigne à l'évidence, il a fermement et invariablement affirmé, avec l'Eglise catholique tout entière, que les Saints Livres ont été écrits sous l'inspiration du Saint-Esprit, qu'ils ont Dieu pour auteur et que c'est comme tels que l'Eglise les a reçus. (19) Les Livres de la Sainte Ecriture, affirme-t-il, ont été composés sous l'inspiration, ou la suggestion, ou l'insinuation, ou même la dictée de l'Esprit-Saint; bien plus, c'est cet Esprit lui-même qui les a rédigés et publiés. Mais Jérôme ne doute nullement, par ailleurs, que tous les auteurs de ces Livres n'aient, chacun conformément à son caractère et à son génie, (porté) librement son concours à l'inspiration divine.
Ainsi, il n'affirme pas seulement sans réserve ce qui est l'élément commun de tous les écrivains sacrés — à savoir, que leur plume était guidée par l'Esprit de Dieu, au point que Dieu doit être tenu pour la cause principale de chacune des pensées et des expressions de l'Ecriture; — il discerne encore avec soin ce qui est particulier à chacun d'eux. A de multiples points de vue, ordonnance des matériaux, vocabulaire, qualités et forme du style, il montre que chacun a mis à profit ses facultés et forces personnelles; il arrive ainsi à fixer et dépeindre le caractère particulier, les « notes », pourrait-on dire, et la physionomie propre de chacun, surtout pour les prophètes et l'apôtre saint Paul. Pour mieux expliquer cette collaboration de Dieu et de l'homme à la même œuvre, Jérôme donne l'exemple de l'ouvrier qui emploie à la confection de quelque objet un instrument ou un outil; en effet, tout ce que disent les écrivains sacrés « constitue les paroles de Dieu, non leurs paroles à eux, et, en parlant par leur bouche, le Seigneur s'en est servi comme d'un instrument ». (20)
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(19). Conc. Vat. s. III const. de fide cath. cap. II. — (20). Tract, de Ps. LXXXVIlI.
A suivre : Le mécanisme psychologique de l'Inspiration.
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Louis- Admin
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Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
Idées de Saint Jérôme en Ecriture Sainte
(suite]Le mécanisme psychologique de l'Inspiration (véracité absolue)
Si maintenant nous cherchons à savoir comment il faut entendre cette influence de Dieu sur l'écrivain sacré et son action comme cause principale, nous verrons aussitôt que le sentiment de saint Jérôme est en parfaite harmonie avec la doctrine commune de l'Eglise catholique en matière d'inspiration: Dieu, affirme-t-il, par un don de sa grâce, illumine l'esprit de l'écrivain pour ce qui touche à la vérité que celui-ci doit transmettre aux hommes « de par Dieu » ; il meut ensuite sa volonté et le détermine à écrire; il lui donne enfin assistance spéciale et continue jusqu'à l'achèvement du livre. C'est principalement sur ce concours divin que notre Saint fonde l'excellence et la dignité incomparables des Ecritures, dont il assimila la science au riche trésor (21) et à la parole précieuse (22) de l'Evangile, et dont il assure qu'elles recèlent les richesses du Christ (23) et «l'argent qui orne la maison de Dieu » . (24)
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(21). Matth. XIII. 44; tract, de Ps. LXXVII. — (22). Matth. XIII, 45 sq. — (23). Quaest in Gen., Praef. — (24). In Agg. II, 1 sq.; cf. in Gal. II, 10 etc.
A suivre : Les conséquences de l'Inspiration.
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Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
Idées de Saint Jérôme en Ecriture SainteLes conséquences de l'Inspiration
(autorité divine des Ecritures)
L'autorité souveraine de l'Ecriture, il la proclamait éloquemment en paroles et en fait. Dès que s'élevait une controverse, il recourait à la Bible comme au plus riche arsenal et en tirait des témoignages, des arguments très solides ; et absolument irréfutables; c'est ainsi qu'il répondit, avec «une clarté dénuée de recherche, à Helvidius qui niait la virginité perpétuelle de la Mère de Dieu: « Comme nous admettons ce que dit l'Ecriture, nous rejetons ce qu'elle ne dit pas. Si nous croyons que Dieu est né d'une Vierge, c'est que nous le lisons dans l'Ecriture; et si nous nions que Marie ne soit pas restée vierge après l'enfantement, c'est que l'Ecriture ne le dit point » (25)
Et c'est avec les mêmes armes qu'il se promet de défendre avec la plus grande vigueur contre Jovinien la doctrine catholique sur l'état de virginité, la persévérance, l'abstinence et la valeur méritoire des bonnes œuvres: « A chacune de ses assertions, je ferai tous mes efforts pour opposer les textes de l'Ecriture; j'éviterai ainsi qu'il aille se plaindre à tous les échos que je l'ai vaincu plus par mon éloquence que par la force de la vérité. » (26) Dans la défense qu'il écrivit de ses ouvrages contre le même hérétique, il ajoute: « Il semblerait qu'on l'ait supplié de me rendre les armes, alors qu'il ne s'est laissé prendre qu'à contre-cœur et en se débattant aux filets de la vérité. » (27)
Sur l'ensemble de l'Ecriture, nous lisons encore dans son commentaire sur Jérémie, que la mort l'empêcha d'achever: « Ce n'est point l'erreur des parents ni des ancêtres qu'il faut suivre, mais bien l'autorité des Ecritures et la volonté du maître qui est Dieu. » (28)
Et voici en quels termes il décrit à Fabiola la méthode et l'art de combattre l'ennemi: « Une fois versé dans les divines Ecritures armé de ses lois et témoignages, qui sont les liens de la vérité, tu marcheras à tes ennemis, tu les enlaceras, les enchaîneras et les ramèneras captifs; et de ces adversaires et prisonniers d'hier tu feras de libres enfants de Dieu.» (29)
Mais saint Jérôme enseigne que l'inspiration divine des Livres Saints et leur souveraine autorité comportent, comme conséquence nécessaire, la préservation et l'absence de toute erreur et tromperie; ce principe, les plus célèbres écoles d'Occident et d'Orient le lui avaient donné comme transmis par les Pères et communément reçu. Aussi bien, comme il venait d'entreprendre, sur l'ordre du pape Damase, la revision du Nouveau Testament, certains « esprits à courte vue » lui reprochaient amèrement d'avoir tenté, « au mépris de l'autorité des anciens et de l'opinion du monde entier, de faire certaines retouches aux Evangiles », il se contente de répondre qu'il n'était pas assez simple d'esprit ni assez lourdement naïf pour penser qu'une parcelle des paroles du Seigneur eût besoin d'être corrigée ou ne fût pas divinement inspirée. (30) Commentant la première vision d'Ezéchiel sur les quatre Evangiles, il remarque: « Celui-là ne trouvera pas étrange tout ce corps et ces dos parsemés d'yeux, qui s'est rendu compte que du moindre détail des Evangiles jaillit une lumière dont le rayonnement éclaire le monde au point que tel détail même qu'on croit négligeable et vulgaire rayonne de tout l'éclat majestueux de l'Esprit-Saint » (31)
Or, ce privilège qu'il revendique ici pour les Evangiles, il le réclame, en chacun de ses commentaires…
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(25). Adv. Helv. 19. — (26). Adv. Iovin. 1; 4. — (27). Ep. XLIX, al. XLVIII, 14, 1. — (28). In 1er, IX, 12 sq. — (29). Ep. LXXVIII, XXX, al. 28, mansio. — (30) . Ep. XXVII, I, 1 sq. — (31). In Ex. I, 15 sq.
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Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
Idées de Saint Jérôme en Ecriture SainteLe mécanisme psychologique de l’Inspiration
(véracité absolue)
(SUITE)
Or, ce privilège qu'il revendique ici pour les Evangiles, il le réclame, en chacun de ses commentaires, pour toutes les autres « paroles du Seigneur » et en fait la loi et la base de l'interprétation catholique; tel est, d'ailleurs, le critérium qu'emploie saint Jérôme lui-même pour distinguer le vrai du faux prophète. (32) « Car la parole du Seigneur est vérité et, pour lui, dire et réaliser, c'est tout un » (33), et il n'est pas permis d'accuser l'Ecriture de mensonge (34) ni même d'admettre dans son texte ne fût-ce qu'une erreur de nom. (35) Au reste, le saint Docteur ajoute qu'il « ne traite pas de la même façon les apôtres et les autres écrivains », c'est-à-dire les auteurs profanes; «ceux-là disent toujours la vérité; ceux-ci, comme il arrive aux hommes, se trompent sur certains points » (36) et bien des affirmations de l'Ecriture qui paraissent incroyables ne laissent pas d'être vraies; (37) dans cette «parole de vérité» on ne saurait découvrir de choses ou d'affirmations contradictoires, «aucune discordance, aucune incompatibilité»; (38) par conséquent, « si l'Ecriture contenait deux données qui paraîtraient s'exclure, l'une et l'autre » resteraient « vraies », « en dépit de leur diversité». (39)
Fortement attaché à ce principe, s'il lui arrivait de rencontrer dans les Saints Livres des contradictions apparentes, Jérôme concentrait tous ses soins et les efforts de son esprit à résoudre la difficulté; jugeait-il la solution encore peu satisfaisante, il reprenait, quand l'occasion s'en présentait, et sans se décourager, l'examen de cette difficulté, sans arriver toujours à la résoudre parfaitement. Jamais, du moins, il n'impute aux écrivains sacrés la moindre imposture — « Je laisse cela aux impies, tels Celse, Porphyre, Julien.» (40) Il était en cela pleinement d'accord avec saint Augustin: celui-ci, lisons-nous dans une de ses lettres à saint Jérôme lui-même, portait aux seuls Livres Saints une si respectueuse vénération qu'il croyait très fermement que pas une erreur ne s'est glissée sous la plume d'aucun de leurs auteurs; aussi, s'il rencontrait dans les Saintes Lettres un passage qui parût contraire à la vérité, loin de crier au mensonge, il en accusait une altération du manuscrit, une erreur de traduction, ou de sa part une totale inintelligence. A quoi il ajoutait: « Et je sais, mon frère, que tu ne juges point différemment; je ne m'imagine pas, veux-je dire, le moins du monde que tu désires voir tes ouvrages lus dans les mêmes dispositions d'esprit que ceux des prophètes et des apôtres: douter que ceux-ci soient exempts de toute erreur serait un crime. » (41)
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(32). In Mich. II, 11 sq.; III, 5 sq. — (33). Mich. IV, 1 sq. — (34). In 1er. XXXI, 35 sq. — (35). Nah. I, 9. — Ep. LVII, VII, 4. — (36). Ep. LXXXII, VII, 2. — (37). Ep. LXXII, II, 2. — (38). Ep. XVIII, VII, 4; cf. Ep. XLVI, VI. — (39). Ep. XXXVI, XI, 2. — (40). Ep. LVIl IX, 1 — (41). S. Aug. ad S. Hieron., int. epist. S. Hier. CXVI, 3.
A suivre : Directions pontificales qu'elles confirment.
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Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
Idées de Saint Jérôme en Ecriture SainteDirections pontificales qu'elles confirment
Cette doctrine de saint Jérôme confirme donc avec éclat en même temps qu'elle explique la déclaration où Notre prédécesseur Léon XIII, d'heureuse mémoire, formulait solennellement la croyance antique et constante de l'Eglise en l'immunité parfaite qui met l'Ecriture à l'abri de toute erreur: « Il est si impossible que l'inspiration divine soit exposée à un danger d'erreur, que non seulement la moindre erreur en est exclue essentiellement, mais que cette exclusion et cette impossibilité sont aussi nécessaires qu'il est nécessaire que Dieu, souveraine vérité, ne soit l'auteur d'aucune erreur, fût-ce la plus légère. »
Après avoir reproduit les définitions des Conciles de Florence et de Trente, confirmées par celui du Vatican, Léon XIII ajoute: « La question ne change en rien du fait que l'Esprit-Saint s'est servi des hommes comme d'instruments pour écrire, comme si quelque erreur avait pu échapper, non pas, il est vrai, à l'auteur principal, mais aux rédacteurs inspirés. En effet, lui-même les a, par son action surnaturelle, à ce point excités et poussés à écrire, à ce point assisté pendant la rédaction, qu'ils concevaient avec justesse, voulaient rapporter fidèlement et exprimaient parfaitement et avec une exactitude infaillible tout ce qu'il leur ordonnait d'écrire, et cela seulement; s'il en avait été autrement, il ne serait pas lui-même l'auteur de la Sainte Ecriture tout entière. » (42)
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(42). Litt. Enc. Providentissimus Deus.
A suivre : Théories modernes qui s’en écartent.
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Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
Idées de Saint Jérôme en Ecriture SainteThéories modernes qui s’en écartent
(Réfutation)
Ces paroles de Notre prédécesseur ne laissaient place à aucun doute ni à aucune hésitation. Hélas! Vénérables Frères, il ne manqua pas néanmoins, non seulement au dehors, mais même parmi les enfants de l'Eglise catholique et — déchirement plus cruel encore à Notre cœur — jusque parmi les clercs et les maîtres des sciences sacrées, des esprits qui, avec une confiance orgueilleuse en leur propre jugement, repoussèrent ouvertement ou attaquèrent sournoisement sur ce point le magistère de l'Eglise. Certes, Nous approuvons le dessein de ceux qui, désireux pour eux-mêmes et pour les autres de déblayer de ses difficultés du texte sacré, recherchent, avec l'appoint de toutes les données de la science et de la critique, de nouvelles façons et méthodes de les résoudre; mais ils échoueront lamentablement dans leur entreprise s'ils négligent les directions de Notre prédécesseur et s'ils outrepassent les bornes et limites précises indiquées par les Pères.
A suivre : Opinion qui rétrécit le champ de l'Inspiration.
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Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
A suivre : Opinion qui restreint l'historicité des Livres Saints.Idées de Saint Jérôme en Ecriture SainteOpinion qui rétrécit le champ de l'Inspiration
(élément principal ou religieux;
élément secondaire ou profane)
Or, l'opinion de certains modernes ne s'embarrasse nullement de ces prescriptions et de ces limites, distinguant dans l'Ecriture un double élément, élément principal ou religieux, élément secondaire ou profane, ils acceptent bien que l'inspiration porte sur toutes les propositions et même sur tous les mots de la Bible, mais ils en restreignent et limitent les effets, à commencer par l'immunité d'erreur et l'absolue véracité, au seul élément principal ou religieux. Selon eux, Dieu n'a en vue et n'enseigne personnellement, dans l'Ecriture, que ce qui touche à la religion; pour le reste, qui a rapport aux sciences profanes et n'a d'autre utilité pour la doctrine révélée que de servir comme d'enveloppe extérieure à la vérité divine, Dieu le permet seulement et l'abandonne à la faiblesse de l'écrivain. Il devient tout naturel dès lors que, dans l'ordre des questions physiques, historiques et autres semblables, la Bible présente d'assez nombreux passages qu'il n'est pas possible de concilier avec les progrès actuels des sciences.
Il se trouve des esprits pour prétendre que ces opinions erronées ne s'opposent en rien aux prescriptions de Notre Prédécesseur: n'a-t-il pas déclaré qu'en matière de phénomènes naturels l'auteur sacré a parlé selon les apparences extérieures, donc susceptibles de tromper? Allégation singulièrement téméraire et mensongère, comme le prouvent manifestement les termes mêmes du document pontifical.
L'apparence extérieure des choses, a fort sagement déclaré Léon XIII après saint Augustin et saint Thomas d'Aquin, doit entrer en ligne de compte; mais ce principe ne saurait autoriser contre les Saintes Lettres le moindre soupçon d'erreur; la saine philosophie tient, en effet, pour certain que, dans la perception immédiate des choses qui constitue leur objet propre de connaissance, les sens ne se trompent nullement. De plus, après avoir écarté toute distinction et toute possibilité d'équivoque entre ce qu'on appelle l'élément principal et l'élément secondaire, Notre prédécesseur montre clairement la très grave erreur de ceux qui estiment que « pour juger de la vérité des propositions il faut sans doute rechercher ce que Dieu a dit, mais plus encore peser les motifs qui l'ont fait parler ». Léon XIII enseigne en outre que l'inspiration divine atteint toutes les parties de la Bible, sans sélection ni distinction aucune, et qu'il est impossible que la moindre erreur se soit glissée dans le texte inspiré: « Ce serait une faute très grave de restreindre l'inspiration à certaines parties seulement de la Sainte Ecriture ou d'admettre que l'auteur sacré lui-même se soit trompé. ».
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Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
Idées de Saint Jérôme en Ecriture SainteOpinion qui restreint l'historicité des Livres Saints.
(théorie des apparences appliquée à l'histoire)
La doctrine de l'Eglise, confirmée par l'autorité de saint Jérôme et des autres Pères, n'est pas moins méconnue par ceux qui pensent que les parties historiques des Ecritures s'appuient non point sur la vérité absolue des faits, mais seulement sur leur vérité relative , comme ils disent, et sur la manière générale et populaire de penser. Ils ne craignent pas de se réclamer, pour soutenir cette théorie, des paroles mêmes du pape Léon XIII, qui aurait déclaré qu'on peut transporter dans le domaine de l'histoire les principes admis en matière de phénomènes naturels. Ainsi, de même que dans l'ordre physique les écrivains sacrés ont parlé suivant les apparences, de même, prétend-on, quand il s'agissait d'événements qu'ils ne connaissaient point, ils les ont relatés tels qu'ils paraissaient établis d'après l'opinion commune du peuple ou les relations inexactes d'autres témoins; en outre, ils n'ont pas mentionné les sources de leurs informations et n'ont pas personnellement garanti les récits empruntés à d'autres auteurs.
A quoi bon réfuter longuement une théorie gravement injurieuse pour Notre Prédécesseur en même temps que fausse et pleine d'erreurs? Quel rapport y a-t-il, en effet, entre les phénomènes naturels et l'histoire? Les sciences physiques s'occupent des objets qui frappent les sens et doivent dès lors concorder avec les phénomènes tels qu'ils paraissent; l'histoire, au contraire, écrite avec des faits, doit, c'est sa loi principale, cadrer avec ces faits tels qu'ils se sont réellement passés. Comment, si l'on admettait la théorie de ces auteurs, sauvegarderait-on au récit sacré cette vérité, pure de toute fausseté, à laquelle Notre Prédécesseur déclare, dans tout le contexte de sa Lettre, qu'il ne faut point toucher? Quand il affirme qu'il y a intérêt à transporter en histoire et dans les sciences connexes les principes qui valent pour les sciences physiques, il n'entend pas établir une loi générale et absolue, il indique simplement une méthode uniforme à suivre pour réfuter les objections fallacieuses des adversaires et défendre contre leurs attaques la vérité historique de la Sainte Ecriture.
A suivre : Opinion qui conteste l'objectivité du récit.
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Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
A suivre : Opinion qui attaque la véracité du récit sacré.Idées de Saint Jérôme en Ecriture SainteOpinion qui conteste l'objectivité du récit sacré
(données de la croyance populaire)
Si seulement les partisans de ces nouveautés s'en tenaient là! Ne vont-ils point, pour défendre leur opinion, jusqu'à se réclamer du Docteur dalmate? Saint Jérôme, à les en croire, aurait déclaré qu'il faut maintenir l'exactitude et l'ordre des faits historiques dans la Bible « en prenant pour règle non la réalité objective, mais l'opinion des contemporains » et que telle est la loi propre de l'histoire. (43) Qu'ils s'entendent bien à déformer, pour les besoins de leur cause, les paroles du saint Docteur! Sa véritable pensée ne peut faire doute pour personne: il ne dit pas que dans l'exposé des faits l'écrivain sacré s'accommode d'une fausse croyance populaire à propos de choses qu'il ignore, mais seulement que, dans la désignation des personnes et des objets, il adopte le langage courant. Ainsi, quand il appelle saint Joseph père de Jésus, il indique lui-même clairement dans tout le cours de son récit comment il entend ce nom de père.
Dans la pensée de saint Jérôme, la « vraie loi de l'histoire » demande au contraire que, dans l'emploi des dénominations, l'écrivain s'en tienne, tout danger d'erreur écarté, à la façon générale de s'exprimer; car c'est l'usage qui est l'arbitraire et la règle du langage. Eh quoi! notre Docteur va-t-il mettre les faits que raconte la Bible sur le même pied que les dogmes que nous devons croire de nécessité de salut? De fait, voici ce que nous lisons dans son commentaire de l'Epître à Philémon: « Pour moi, voici ce que je dis: Un tel croit au Dieu Créateur; cela ne lui est pas possible, tant qu'il ne croit pas à la vérité de ce que contient l'Ecriture au sujet de ses saints. » Et il termine une fort longue série de citations tirées de l'Ancien Testament en disant: « Quiconque refuse d’ajouter foi à tous ces faits et aux autres — sans exception — rapportés au sujet des saints ne pourra croire au Dieu des saints. » (44) Saint Jérôme est donc en complet accord avec saint Augustin, qui, ramassant pour ainsi dire le sentiment commun de toute l'antiquité chrétienne, écrivait: «Tout ce que la Sainte Ecriture nous atteste au sujet d'Enoch, d'Elie et de Moïse, elle que les sûrs et vénérables témoignages de la véracité placent au faite suprême de l'autorité, tout cela nous le croyons... Si donc nous croyons que le Verbe est né de la Vierge Marie, ce n'est point qu'il n'eût d'autre moyen de prendre une véritable chair et de se manifester aux hommes (comme le prétendait Faustus), mais c'est que nous le lisons ainsi dans cette Ecriture à laquelle nous devons ajouter foi sous peine de ne pouvoir ni demeurer chrétiens ni nous sauver. » (45)
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(43). Ier, XIII, 15 sq.; Matth. XIV, 8; ad Helv. 4. —(44) . Philem. 4. — (45). S. Aug. Contra Faustum XXVI, 3 sq., 6 sq.
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Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
Idées de Saint Jérôme en Ecriture SainteOpinion qui attaque la véracité du récit sacré
(citations implicites et narrations soi-disant historiques)
Il est encore un autre groupe de déformateurs de l'Ecriture Sainte: nous voulons dire ceux qui, par abus de certains principes, justes du reste tant qu'on les renferme dans certaines limites, en arrivent à ruiner le fondement de la véracité des Ecritures et à saper la doctrine catholique transmise par l'ensemble des Pères. S’il vivait encore, saint Jérôme dirigerait à coup sûr des traits acérés contre ces imprudents qui, au mépris du sentiment et du jugement de l'Eglise, recourent trop aisément au système qu'ils appellent système des citations implicites ou des récits qui ne seraient historiques qu'en apparence, prétendent découvrir dans les Livres Saints tels procédés littéraires inconciliables avec l'absolue et parfaite véracité de la parole divine, et sur l'origine de la Bible professent une opinion qui ne va à rien de moins qu'à en ébranler l'autorité ou même la réduit à néant.
A suivre : Opinion qui nie l'intégrité matérielle du texte sacré.
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Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
A suivre : Les Idées mêmes du Christ.Idées de Saint Jérôme en Ecriture SainteOpinion qui nie l'intégrité matérielle du texte sacré
(compilations hétérogènes)
Que penser maintenant de ceux qui, dans l'explication des Evangiles, s'attaquent à leur autorité tant humaine que divine, amoindrissent celle-là et détruisent celle-ci? Discours, action de Notre-Seigneur Jésus-Christ, rien, pensent-ils, ne nous est parvenu dans son intégrité et sans altération, malgré le témoignage de ceux qui ont consigné avec un soin religieux ce qu'ils avaient vu et entendu; ils ne voient là — surtout pour ce qui est du quatrième Evangile — qu'une compilation comprenant, d'une part, des additions considérables dues à l'imagination des Evangélistes, et, d'autre part, un récit de fidèles d'une autre époque; finalement, ces courants issus d'une double source ont aujourd'hui si bien mêlé leurs eaux dans le même lit qu'on n'a absolument aucun critérium certain par quoi les distinguer.
Ce n'est pas ainsi que les Jérôme, les Augustin et les autres Docteurs de l'Eglise ont compris la valeur historique des Evangiles, dont « celui qui a vu a rendu témoignage, et son témoignage est vrai ; et il sait qu'il dit vrai, afin que vous aussi vous croyiez ». (46) Aussi bien, après avoir reproché aux hérétiques, auteurs d'évangiles apocryphes, d'avoir visé plus à bien ordonner le récit qu'à établir la vérité historique, saint Jérôme ajoute par contre, en parlant des Livres canoniques : « Personne n'a le droit de mettre en doute la réalité de ce qui est écrit. » (47) Ici encore, il était de nouveau d'accord avec saint Augustin, qui disait excellemment en parlant des Evangiles : « Ces choses vraies ont été écrites en toute fidélité et véracité à son sujet, afin que quiconque croit à son Evangile se nourrisse de vérité au lieu d'être le jouet de mensonges. » (48)
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(46). Ioh. XIX, 35. — (47). Matth. Prol. Ep. LXXVIII, I, 1; cf. Marc, I, 13-31. — (48). S. Aug. C. Faustum XXVI, 8.
Dernière édition par Louis le Dim 03 Mai 2015, 12:03 pm, édité 1 fois
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Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
Idées de Saint Jérôme en Ecriture SainteLes Idées mêmes du Christ.
Vous voyez dès lors, Vénérables Frères, avec quelle ardeur vous devez conseiller aux enfants de l'Eglise de fuir avec le même soin scrupuleux que les Pères cette folle liberté d'opinion. Vos exhortations seront suivies dans la mesure où vous aurez convaincu les clercs et les fidèles confiés par l'Esprit Saint à votre garde de l'idée que saint Jérôme et les autres Pères de l'Eglise n'ont puisé cette doctrine sur les Saints Livres nulle part ailleurs qu'à l'école du divin Maître Jésus-Christ. Lisons-nous, en effet, que Notre-Seigneur ait eu une autre conception de l'Ecriture? Les formules « II est écrit » et » Il faut que l'Ecriture s'accomplisse » sont sur ses lèvres un argument sans réplique et qui doit clore toute controverse.
Mais insistons plus à loisir sur cette question. Qui ne sait ou ne se souvient que dans ses discours au peuple, soit sur la montagne voisine du lac de Génésareth, soit dans la synagogue de Nazareth et dans sa ville de Capharnaüm, le Seigneur Jésus empruntait au texte sacré les points principaux et les preuves de sa doctrine? N'est-ce pas là qu'il puisait des armes invincibles pour ses discussions avec les pharisiens et les sadducéens? Qu'il enseigne ou qu'il discute, il produit des textes et comparaisons tirés de toutes les parties de l'Ecriture, et il les produit comme des autorités qui doivent nécessairement faire foi: c'est ainsi, par exemple, qu'il se réfère indistinctement à Jonas et aux habitants de Ninive, à la reine de Saba et à Salomon, à Elie et à Elisée, à David, à Noé, à Loth, aux habitants de Sodome et à la femme même de Loth. (49)
Quel témoignage rendu à la vérité des Saints Livres que sa solennelle déclaration: « Un seul iota ou un seul trait de la Loi ne passera pas, que tout ne soit accompli » (50), et cette autre: « L'Ecriture ne peut être anéantie »; (51) aussi « celui qui aura violé un de ces moindres commandements et appris aux hommes à faire de même sera le moindre dans le royaume des cieux». (52)
Avant de rejoindre son Père dans le ciel, il voulut pénétrer de cette doctrine les apôtres qu'il allait bientôt laisser ici-bas; c'est pourquoi « il leur ouvrit l'esprit, pour leur faire comprendre les Ecritures, et leur dit: Ainsi il est écrit et ainsi il fallait que le Christ souffrît, qu'il ressuscitât des morts le troisième jour ».(53)
La doctrine de saint Jérôme sur l'excellence et la vérité de l'Ecriture est donc, pour tout dire en un mot, celle du Christ lui-même. Aussi Nous invitons de la façon la plus pressante tous les enfants de l'Eglise, et ceux surtout qui enseignent l'Ecriture Sainte aux étudiants ecclésiastiques, à suivre sans défaillance la voie tracée par le Docteur dalmate; il en résultera sans nul doute qu'ils auront des Ecritures la même profonde estime qu'il en avait lui-même et que la possession de ce trésor leur rendra d'exquises jouissances.
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(49). Matth. XII, III, 39-42; Luc, XVII, 26-29, 32, etc. — (50). Matth. V, 18. — (51). Ioh. X, 35. — (52.) Matth. V, 19. — (53.) Luc, XXIV, 45 sq.
A suivre : III — Partie Pratique. Directoire hiéronymien pour l’Étude de l’Ecriture Sainte.
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Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
III — PARTIE PRATIQUE
A suivre : Amour passionné des Ecritures.Directoire hiéronymien pour l'étude de l'Ecriture SainteDispositions nécessaires pour étudier avec fruit les Ecritures
A prendre le grand Docteur pour guide et maître, on retirera non seulement les avantages que Nous avons déjà signalés, mais bien d'autres encore et de considérables; Nous tenons, Vénérables Frères, à vous les rappeler en quelques mots.
Signalons d'abord...
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Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
III — PARTIE PRATIQUE
A suivre : Pureté du coeur.Directoire hiéronymien pour l'étude de l'Ecriture SainteAmour passionné des Ecritures.
Signalons d'abord, puisqu'il se présente avant tout autre à Notre esprit cet amour passionné de la Bible dont témoignent chez saint Jérôme tous les traits de sa vie et ses paroles sont imprégnées de l'Esprit de Dieu, amour qu'il s'est étudié à exciter chaque jour davantage dans les âmes des fidèles: « Aimez l'Ecriture Sainte, semble-t-il dire à tous en s'adressant à la vierge Démétriade, et la sagesse vous aimera; chérissez-la et elle vous gardera; honorez-la et vous recevrez ses caresses. Qu'elle soit pour vous comme vos colliers et vos pendants d'oreilles. » (54)
La lecture assidue de l'Ecriture, l'étude approfondie et très attentive de chaque livre, voire de chaque proposition et de chaque mot, lui ont permis de se familiariser avec le texte sacré plus qu'aucun autre écrivain de l'antiquité ecclésiastique.
Si, de l'avis de tous les critiques impartiaux, la version de la Vulgate établie par notre Docteur laisse très loin derrière elle les autres versions anciennes, parce qu'on estime qu'elle rend l'original avec plus d'exactitude et d'élégance, cela est dû à cette connaissance de la Bible alliée à un esprit très fin. Cette Vulgate, qu'une décision du Concile de Trente ordonne de tenir pour authentique et de suivre dans l'enseignement de la liturgie, comme « étant consacrée par le long usage qu'en a fait l'Eglise durant tant de siècles », Notre vif désir, si toutefois la grande bonté de Dieu nous prête vie, est de la voir corrigée et rendue à sa pureté primitive, d'après le texte authentique des manuscrits; labeur ardu et de longue haleine, heureusement confié aux Bénédictins par Notre prédécesseur Pie X, d'heureuse mémoire, et qui fournira, Nous en sommes absolument certain, des ressources nouvelles pour l'intelligence des Ecritures.
Cet amour de saint Jérôme pour l'Ecriture se révèle tout particulièrement dans ses lettres, au point qu'elles semblent comme un tissu de citations des Livres Saints; de même que saint Bernard trouvait insipide toute page qui ne renfermât le nom très doux de Jésus, de même notre Docteur ne goûtait aucun écrit qui ne rayonnât des lumières des Ecritures. Aussi pouvait-il écrire en toute simplicité dans une lettre à saint Paulin, autrefois brillant sénateur et consul, récemment converti à la foi du Christ: « Si vous aviez ce terrain d'appui (je veux dire la science des Ecritures), vos ouvrages, loin d'y perdre, y gagneraient un certain fini et ne le céderaient à aucun autre pour l'élégance, pour la science et pour la pureté de la forme...Joignez à cette docte élégance le goût ou l'intelligence des Ecritures, et je vous verrai bientôt vous placer au premier rang de nos écrivains. » (55)
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(54). Ep. CXXX, 20. — (55). Ep. LVIII, IX. 2; XI, 2.
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Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
III — PARTIE PRATIQUE
A suivre : Humilité de l'esprit.Directoire hiéronymien pour l'étude de l'Ecriture SaintePureté du coeur
Mais encore quelle voie et quelle méthode suivre pour chercher, avec l'agréable espoir de le découvrir, ce précieux trésor que le Père céleste a donné à ses enfants comme consolation dans leur exil? Saint Jérôme nous l'indique lui-même par son exemple. Il nous demande avant tout d'apporter à l'étude de l'Ecriture une soigneuse préparation et un cœur bien disposé. Voyons-le lui-même après son baptême: pour écarter tous les obstacles extérieurs qui pouvaient contrarier son pieux dessein, imitant le personnage de l'Evangile qui, « dans sa joie » d'avoir trouvé un trésor, « s'en va, vend tout ce qu'il a et achète le champ », (56) il dit adieu aux plaisirs éphémères et frivoles de ce monde, s'éprend de solitude et embrasse une vie austère avec d'autant plus d'ardeur qu’il s'est mieux rendu compte du danger que courait jusque-là son salut parmi les séductions du vice.
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(56). Matth. XIII, 44.
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Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
III — PARTIE PRATIQUE
Directoire hiéronymien pour l'étude de l'Ecriture SainteHumilité de l'esprit
Il devait encore d'ailleurs, après avoir écarté ces obstacles, disposer son esprit à acquérir la science de Jésus-Christ et à se revêtir de celui qui est « doux et humble de cœur». Il avait, en effet, éprouvé les mêmes répugnances qu'Augustin avouait avoir ressenties lui-même lorsqu'il entreprenait l'étude des Saintes Lettres. Après s'être plongé, durant sa jeunesse, dans la lecture de Cicéron et autres auteurs profanes, Augustin voulut importer son esprit vers la Sainte Ecriture:« Elle me parut, écrit-il, indigne d'être comparée aux beautés cicéroniennes. Mon emphase avait horreur de sa simplicité et mon intelligence n'en pénétrait pas la moelle: on la pénètre d'autant mieux qu'on se fait plus petit, mais je répugnais à me faire tout petit, et l'enflure de ma suffisance me grandissait à mes propres yeux. » (57)
Comme Augustin, Jérôme goûtait à ce point la littérature profane jusqu'au fond de sa solitude, que la pauvreté du style des Ecritures l'empêchait encore de reconnaître en elles le Christ dans son humilité. « Ainsi, dit-il, je poussais la folie jusqu'à me priver de manger pour lire Cicéron. Après avoir passé bien des nuits sans sommeil après avoir versé des larmes que faisait jaillir du fond de mon cœur le souvenir de mes fautes passées, c'est Plaute que je prenais en main. S'il arrivait qu'un retour sur moi-même m'eût fait entreprendre la lecture des prophètes, leur style barbare me révoltait, et quand mes yeux d'aveugle restaient fermés à la lumière, j'en accusais non mes yeux, mais le soleil. » (58) Bientôt cependant il s'éprit si bien de la folie de la croix, qu'il est resté la preuve vivante des facilités que donne pour l'intelligence de la Bible un esprit humble et pieux.
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(57). S. Aug., Conf. III, 5: cf. VIII, 12. — (58). Ep. XXII, XXX, 2.
A suivre : Esprit de prière.
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Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
III — PARTIE PRATIQUE
A suivre : Culture de la tradition.Directoire hiéronymien pour l'étude de l'Ecriture SainteEsprit de prière
Conscient comme il était que « dans l'explication des Saintes Ecritures nous avons toujours besoin du secours du Saint-Esprit », (59) et que pour la lecture et l'interprétation des Saints Livres il faut t'en tenir eu sens que l'Esprit-Saint avait en vue quand elle fut écrite, Jérôme appelle de ses supplications, fortifiées des prières de ses amis, le secours de Dieu et les lumières de l'Esprit-Saint. (60) Il est raconté aussi qu'en commençant ses Commentaires des Livres Saints, il les recommandait à la grâce de Dieu et aux prières de ses frères, auxquelles il en attribuait le succès quand il les avait achevés.
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(59). Mich. I, 10, 15. — (60). Gal. V, 19 sq.
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
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Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
III — PARTIE PRATIQUE
Directoire hiéronymien pour l'étude de l'Ecriture SainteCulture de la tradition
Aussi bien qu'en la grâce divine il s'en remet si pleinement à l'autorité de la tradition, qu'il peut affirmer avoir appris « tout ce qu'il sait, non par lui-même, c'est-à-dire à l'école du bien triste maître qu'est l'orgueil, mais auprès des illustres docteurs de l'Eglise » (61) ; il avoue, en effet, que jamais il ne s'est fié à ses propres forces en matière de Sainte Ecriture, et voici comment, (62) dans une lettre à Théophile d'Alexandrie, il formule la loi suivant laquelle il avait ordonné sa vie et ses saints labeurs: « Sachez pourtant que Nous n'avons rien plus à cœur que de sauvegarder les droits du christianisme, de ne rien changer au langage des Pères et de ne jamais perdre de vue cette foi romaine dont l'apôtre fit l'éloge. » (63)
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(61). Ep. CVIII, XXVI, 2. — (62). Ad Dommionem et Rogationem in 1. Par. Praef. — (63). Ep. LXIII, 2.
A suivre : Amour docile et dévoué de l'Eglise.
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
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Re: Saint Jérôme et les Saintes Écritures
III — PARTIE PRATIQUE
A suivre : Nécessité de l'étude des Ecritures.Directoire hiéronymien pour l'étude de l'Ecriture SainteAmour docile et dévoué de l'Eglise
A l'Eglise, maîtresse souveraine en la personne des Pontifes romains, Jérôme est dévoué et soumis de toute son âme. Et voici ce que, du désert de Syrie où il est en butte aux factions des hérétiques, il écrit au pape Damase, voulant remettre au Siège apostolique la solution de la controverse des Orientaux sur le mystère de la Très Sainte Trinité:
« J'ai donc cru bon de consulter la Chaire de Pierre et la foi glorifiée par l'Apôtre, demandant aujourd'hui la nourriture de mon âme là même où autrefois j'ai reçu les livrées du Christ. Ne voulant d'autre guide que le Christ, je me tiens en étroite communion avec Votre Béatitude, c'est-à-dire avec la Chaire de Pierre. Je sais que c'est sur cette pierre qu'est bâtie l'Eglise...Prononcez, je vous en conjure: si vous en décidez ainsi, je n'hésiterai pas à admettre trois hypostases; si vous l'ordonnez, j'accepterai qu'une foi nouvelle remplace celle de Nicée et que, orthodoxes, nous nous servions des mêmes formules que les Ariens.» (64)
Enfin, dans la lettre suivante, il renouvelle cette très remarquable confession de sa foi. « En attendant, je crie à qui veut l'entendre: Je suis avec quiconque est uni à la Chaire de Pierre. » (65)
Persévéramment fidèle, dans l'étude de l'Ecriture, à cette règle de foi, il invoque ce seul argument pour réfuter une fausse interprétation du texte sacré: « Mais l'Eglise de Dieu n'admet point cette opinion»; (66) et voici les seuls mots pour lesquels il récuse un livre apocryphe qu'avait invoqué contre lui l'hérétique Vigilantius: « Ce livre, je ne l'ai jamais lu. Quel besoin avons-nous donc de recourir à ce que l'Eglise ne reconnaît point? » (67)
Un zèle si ardent à sauvegarder l'intégrité de la foi le jetait en des polémiques très véhémentes contre les enfants rebelles de l'Eglise, qu'il considérait comme ses ennemis personnels: « Il me suffira de répondre que jamais je n'ai épargné les hérétiques et que j'ai mis tout mon zèle à faire des ennemis de l'Eglise mes ennemis personnels»; (68) et dans une lettre à Rufin il écrit: « Il est un point sur lequel je ne pourrai être d'accord avec toi: épargner les hérétiques, ne pas me montrer catholique. » (69) Cependant, attristé de leur défection, il les suppliait de revenir à leur Mère éplorée, source unique de salut; (70) et en faveur de ceux « qui étaient sortis de l'Eglise et avaient abandonné la doctrine de l'Esprit-Saint pour suivre leur propre jugement », il demandait la grâce de revenir à Dieu de toute leur âme. (71)
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(64). Ep. XV, I, 2, 4. (65). Bp. XVI, II, 2. — (66). Dan. III, 37. —(67). Adv. Vigil. 6. — (68). Dial. c. Pelag. Prolog. 2. — (69). Contra Ruf. III, 43. — (70). Mich. I, 10 sq. — (71). Is. I, VI, cap. XVI, 1-5.
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