SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.

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Message  ROBERT. Jeu 23 Jan 2014, 1:41 pm

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"HOMMES D'ISRAËL, ÉCOUTEZ CES PAROLES."

(Actes II, vv. 22-36)




Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.


1. Saint Chrysostôme développe habilement l'art et le tact exquis avec lesquels saint Pierre propose à ses auditeurs les grands mystères de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ. Il glisse légèrement sur le premier, comme étant un fait public, et s'appuie pour prouver le second sur l'autorité de David, dont les prophéties étaient connues et respectées de tous.

2. Revenant ensuite sur l'explication des premiers versets de ce discours, l'orateur fait ressortir la force du témoignage qu'allègue l'apôtre en faveur de la résurrection de Jésus-Christ, et le montre assis dans les cieux sur un trône de gloire, régnant sur ses ennemis, et envoyant l'Esprit-Saint à ses apôtres. — Cependant, pour ne pas offusquer ses auditeurs, Pierre, comme l'observe saint Chrysostôme, signale principalement ici l'action du Père, se contentant de faire entendre que le Fils étant Dieu comme lui, participe également à cet envoi.

3. Mais si Dieu le Père a établi dans les cieux le règne de son Fils, c'est afin de nous faire part de son royaume; et cependant les chrétiens méprisent ce royaume, et courent encenser le démon qui les conduit à l'enfer. — Ici l'orateur trace un éloquent parallèle entre la conduite du Seigneur et celle du démon; et entre l'homme doux et patient et celui qui habituellement se livre à tous les transports de la colère.

4. L'âme de l'un, calme et sereine, ressemble à ces montagnes qui jouissent d'une température toujours douce et toujours égale, et le cœur de l'autre rappelle le tumulte et les cris de la place publique. — Le choix d'un chrétien ne saurait donc être douteux.





3. Ici la parole de l'apôtre se relève noblement, et il parle avec fermeté. Il n'a donc plus recours à ces précautions oratoires: qu'il me soit permis de vous dire, mais il s'exprime en toute franchise. "Le Seigneur a dit à mon Seigneur: assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je réduise tes ennemis à te servir de marche-pied". Or, si le Christ est le Seigneur de David, à plus forte raison l'est-il des Juifs. "Assieds-toi à ma droite". Cette parole résume toutes choses. "Jusqu'à ce que je réduise tes ennemis à te servir de marche-pied". Cette citation ne pouvait manquer de renouveler dans les esprits une salutaire terreur, car elle montrait quelle sera la conduite du Seigneur envers ses amis et ses ennemis. Mais, pour se mieux concilier ses auditeurs, Pierre se hâte d'attribuer au Père l'exercice de la souveraineté, et, après avoir proclamé ces sublimes mystères , il abaisse insensiblement son langage.


"Que toute la maison d'Israël sache donc". Voyez comme il prévient le doute et l'hésitation, et comme il continue avec autorité. "Que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus". Il cite les paroles du Psalmiste, et, au lieu de dire: Que toute la maison d'Israël sache donc certainement que le Christ est assis à la droite de Dieu le Père, ce qui marquait la gloire la plus élevée, il laisse ce privilège, et dit plus humblement que Dieu l'a "fait" , c'est-à-dire, l'a établi Christ et Seigneur. Ainsi, il omet de parler de la personne même du Fils, et ne s'arrête qu'à l'action du Père. "Ce Jésus que vous avez crucifié". Que ce dernier membre de phrase est heureux ! Et quels remords il devait exciter dans l'âme de cette multitude. Car l'apôtre, qui lui a d'abord montré toute la grandeur du crime, en désigne ici les coupables, afin qu'ils en comprennent mieux l'énormité, et qu'ils en conçoivent une salutaire terreur. Et en effet, les bienfaits sont moins puissants pour attirer les hommes que la crainte pour les corriger. Mais il est des hommes admirables, de pieux amis du Seigneur, qui sont au-dessus de ce double motif; tel était Paul qui aimait Dieu sans s'inquiéter du ciel, ni de l'enfer.




SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc,
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES.  Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865,   Tome IX, pp. 1-292.

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"HOMMES D'ISRAËL, ÉCOUTEZ CES PAROLES."

(Actes II, vv. 22-36)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.


1. Saint Chrysostôme développe habilement l'art et le tact exquis avec lesquels saint Pierre propose à ses auditeurs les grands mystères de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ. Il glisse légèrement sur le premier, comme étant un fait public, et s'appuie pour prouver le second sur l'autorité de David, dont les prophéties étaient connues et respectées de tous.

2. Revenant ensuite sur l'explication des premiers versets de ce discours, l'orateur fait ressortir la force du témoignage qu'allègue l'apôtre en faveur de la résurrection de Jésus-Christ, et le montre assis dans les cieux sur un trône de gloire, régnant sur ses ennemis, et envoyant l'Esprit-Saint à ses apôtres. — Cependant, pour ne pas offusquer ses auditeurs, Pierre, comme l'observe saint Chrysostôme, signale principalement ici l'action du Père, se contentant de faire entendre que le Fils étant Dieu comme lui, participe également à cet envoi.

3. Mais si Dieu le Père a établi dans les cieux le règne de son Fils, c'est afin de nous faire part de son royaume; et cependant les chrétiens méprisent ce royaume, et courent encenser le démon qui les conduit à l'enfer. — Ici l'orateur trace un éloquent parallèle entre la conduite du Seigneur et celle du démon; et entre l'homme doux et patient et celui qui habituellement se livre à tous les transports de la colère.

4. L'âme de l'un, calme et sereine, ressemble à ces montagnes qui jouissent d'une température toujours douce et toujours égale, et le cœur de l'autre rappelle le tumulte et les cris de la place publique. — Le choix d'un chrétien ne saurait donc être douteux.




3. (suite) C'est là véritablement aimer Jésus-Christ, et ne point se conduire en mercenaire, qui ne cherche que son profit et son avantage: c'est là être véritablement chrétien, et n'agir que par le principe de l'amour divin. Combien donc notre conduite est-elle digne de larmes, puisqu'appelés à cet héroïsme de vertu, nous ne savons pas même considérer le ciel comme le but d'un utile négoce. Jésus-Christ nous promet les plus riches trésors, et nous ne l'écoutons point. Ah ! Quels châtiments ne mérite pas une telle indifférence ! L'homme qu'excite la tyrannique passion de l'or ne considère point s'il se trouve en rapport avec un étranger, ou un esclave; avec un ennemi, ou un rival implacable, pourvu qu'il espère en tirer quelqu'argent. Il n'est donc rien qu'il ne fasse volontiers, fallût-il les aduler, les servir, et les tenir pour les plus honnêtes gens du monde, dès qu'il est assuré d'en être grassement payé: tant la soif du lucre éteint en lui toute autre pensée. Eh ! Le royaume des cieux est moins puissant sur nous que la vue d'un vil métal ! Cette perspective ne peut émouvoir notre indifférence, et néanmoins celui qui nous promet ce royaume n'est pas un homme ordinaire; c'est le Roi des cieux.


Cependant, à ne considérer même que le royaume qui nous est promis, et le Dieu qui veut nous le donner, il est beau de recevoir un tel don, et de le recevoir de telles mains. Hélas ! Nous agissons comme ces insensés à l'égard desquels un roi veut couronner mille bienfaits en les associant à l'héritage de son fils, et qui ne savent que mépriser ses offres généreuses. Mais, au contraire, que le prince des méchants, celui qui, plein de malice, a précipité nos premiers parents et toute leur postérité dans un abîme de maux, nous présente une obole, et soudain nous courons l'adorer. Dieu nous promet un royaume, et nous le méprisons; le démon nous entraîne vers l'enfer, et nous l'honorons. Ainsi, d'un côté le Seigneur, et de l'autre le démon. Mais quelle différence encore dans leurs commandements ! Oui, supposons qu'il n'existe ni Dieu, ni démon, ni ciel, ni enfer, cette différence seule suffirait à éclairer notre choix. Et, qu'ordonnent-ils donc l'un et l'autre ? Le démon, tout ce qui souille l'homme; et Dieu, tout ce qui fait sa gloire et on honneur. Le démon, tout ce qui nous rend malheureux et infâmes; et Dieu, tout ce qui nous apporte la paix et la tranquillité. Écoutez en effet les paroles de l'un: "Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes". (Matthieu XI, 29) Quel est, au contraire, le langage de l'autre ? Soyez dur et inhumain, furieux, et moins homme que bête féroce. Quant aux résultats de ces commandements, de quel côté est l'utilité et l'opportunité ? Mais, à part toutes ces considérations, il suffit de savoir que l'un des deux est le démon; et, si nous en sommes bien persuadés, nous le vaincrons avec plus de gloire. Car l'utilité du précepte, et non sa facilité, nous doit faire connaître celui qui nous porte un véritable intérêt. C'est ainsi que les pères donnent à leurs enfants des ordres sévères, et les maîtres à leurs esclaves; mais ils n'en sont pas moins pères et maîtres, tandis que les autres sont dépendants et serviteurs.




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(Actes II, vv. 22-36)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.


1. Saint Chrysostôme développe habilement l'art et le tact exquis avec lesquels saint Pierre propose à ses auditeurs les grands mystères de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ. Il glisse légèrement sur le premier, comme étant un fait public, et s'appuie pour prouver le second sur l'autorité de David, dont les prophéties étaient connues et respectées de tous.

2. Revenant ensuite sur l'explication des premiers versets de ce discours, l'orateur fait ressortir la force du témoignage qu'allègue l'apôtre en faveur de la résurrection de Jésus-Christ, et le montre assis dans les cieux sur un trône de gloire, régnant sur ses ennemis, et envoyant l'Esprit-Saint à ses apôtres. — Cependant, pour ne pas offusquer ses auditeurs, Pierre, comme l'observe saint Chrysostôme, signale principalement ici l'action du Père, se contentant de faire entendre que le Fils étant Dieu comme lui, participe également à cet envoi.

3. Mais si Dieu le Père a établi dans les cieux le règne de son Fils, c'est afin de nous faire part de son royaume; et cependant les chrétiens méprisent ce royaume, et courent encenser le démon qui les conduit à l'enfer. — Ici l'orateur trace un éloquent parallèle entre la conduite du Seigneur et celle du démon; et entre l'homme doux et patient et celui qui habituellement se livre à tous les transports de la colère.

4. L'âme de l'un, calme et sereine, ressemble à ces montagnes qui jouissent d'une température toujours douce et toujours égale, et le cœur de l'autre rappelle le tumulte et les cris de la place publique. — Le choix d'un chrétien ne saurait donc être douteux.




3. (suite)  Et maintenant, voulez-vous examiner la question sous le rapport du bonheur ? La solution en est facile et évidente. Et en effet, y a-t-il parité de satisfaction entre l'homme irascible et furieux et l'homme doux et patient ? L'esprit de ce dernier possède le calme d'une paisible solitude et l'âme du premier ressemble à ces places publiques où se presse une foule importune et où les gens qui conduisent des chameaux, des mulets et des ânes, crient à tue-tête pour avertir les passants de se garer. Oui, je comparerai le méchant à ces villes où l'on n'entend que le bruit de l'enclume et du marteau et où l'encombrement est si grand qu'à chaque pas on risque de heurter les autres ou d'en être soi-même heurté.


Mais le juste est semblable à une montagne dont le sommet jouit de la douce haleine des zéphyrs et s'illumine des rayons d'une pure lumière. Des sources jaillissantes abreuvent mille fleurs qui en font un délicieux jardin; l'on dirait une prairie que le printemps a émaillée de plantes et de fleurs et qu'il arrose de limpides ruisseaux. Ajoutez au plaisir des yeux celui de l'oreille que charment de suaves mélodies. Car, ou les oiseaux chantent sur les cimes élevées des grands arbres, ou la cigale, le rossignol et l'hirondelle harmonisent leurs voix et leurs concerts: D'autres fois c'est le zéphyr qui se joue dans les hautes branches des arbres et qui, agitant les pins et les mélèzes, imite les chants mélodieux du cygne; ou ce sont les lis et les roses de la vallée qui s'inclinent comme dans un fraternel embrassement et présentent l'image d'une mer calme et tranquille. Les fleurs nous offrent d'autres emblèmes non moins gracieux. Ainsi la rose symbolise l'arc-en-ciel, la violette la mer azurée, et le lis le ciel. Mais cet admirable spectacle de la nature qui réjouit l'œil, récrée également le corps. On y respire en effet un tel bien-être qu'on se croit plutôt dans les cieux que sur la terre.




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Message  ROBERT. Ven 24 Jan 2014, 11:41 am

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Par Saint Jean Chrysostôme.



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1. Saint Chrysostôme développe habilement l'art et le tact exquis avec lesquels saint Pierre propose à ses auditeurs les grands mystères de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ. Il glisse légèrement sur le premier, comme étant un fait public, et s'appuie pour prouver le second sur l'autorité de David, dont les prophéties étaient connues et respectées de tous.

2. Revenant ensuite sur l'explication des premiers versets de ce discours, l'orateur fait ressortir la force du témoignage qu'allègue l'apôtre en faveur de la résurrection de Jésus-Christ, et le montre assis dans les cieux sur un trône de gloire, régnant sur ses ennemis, et envoyant l'Esprit-Saint à ses apôtres. — Cependant, pour ne pas offusquer ses auditeurs, Pierre, comme l'observe saint Chrysostôme, signale principalement ici l'action du Père, se contentant de faire entendre que le Fils étant Dieu comme lui, participe également à cet envoi.

3. Mais si Dieu le Père a établi dans les cieux le règne de son Fils, c'est afin de nous faire part de son royaume; et cependant les chrétiens méprisent ce royaume, et courent encenser le démon qui les conduit à l'enfer. — Ici l'orateur trace un éloquent parallèle entre la conduite du Seigneur et celle du démon; et entre l'homme doux et patient et celui qui habituellement se livre à tous les transports de la colère.

4. L'âme de l'un, calme et sereine, ressemble à ces montagnes qui jouissent d'une température toujours douce et toujours égale, et le cœur de l'autre rappelle le tumulte et les cris de la place publique. — Le choix d'un chrétien ne saurait donc être douteux.




4. Dirai-je encore que le murmure des eaux qui se précipitent en cascade et frémissent sur un lit de cailloux, détend nos membres fatigués et provoque un doux sommeil ? Cette description vous charme et vous ferait aimer la solitude; mais combien plus délicieux est l'état d'une âme humble et patiente. Et ne croyez pas que ma parole se soit égayée dans cette description pour le seul plaisir de peindre la nature et d'en tracer un riant tableau; non, non. J'ai voulu vous montrer quels sont les charmes de la patience, et vous faire comprendre qu'il est plus doux et plus utile de vivre avec un homme vraiment patient, que d'habiter ces lieux enchanteurs. Et en effet, jamais il ne déchaîne autour de lui le souffle violent de l'aquilon, et son langage doux et modéré ne rappelle que les brises légères d'un paisible zéphyr. Ses reproches eux-mêmes sont pleins de bienveillance et imitent le chant des oiseaux. Comment donc ne pas trouver auprès de lui le véritable bonheur?  


Si sa parole ne peut rien sur le corps, du moins elle calme et récrée l'âme; et les soins habiles d'un médecin coupent moins vite la fièvre que la parole d'un homme patient n'apaise un esprit furieux et emporté. Eh ! Pourquoi parler du médecin, puisqu'un fer rouge qu'on plonge dans l'eau, perd sa chaleur moins promptement qu'un cœur  courroucé ne se calme au contact d'un homme patient ?  Mais de même qu'on ne fait sur la place publique aucune attention au chant des oiseaux, ainsi mes paroles frappent inutilement l'oreille d'un esprit furieux et irascible. Combien donc la douceur est préférable à la colère et à l'emportement. D'ailleurs Dieu nous commande la première et le démon la seconde. Aussi, quand même il n'existerait ni Dieu, ni démon, n'oubliez point que nos propres intérêts nous prescriraient encore de cultiver cette vertu et de fuir ce vice.


Et en effet, l'homme doux et patient est débonnaire pour lui-même et utile aux autres, tandis que l'homme violent et irascible devient ennuyeux à lui-même et inutile aux autres. Eh ! Y a-t-il rien de moins aimable et de plus triste, de plus fatigant et de plus insupportable que de vivre avec un esprit de ce caractère, tandis que nos relations avec un esprit pacifique sont empreintes de charmes et de douceurs ! Il vaut mieux habiter avec une bête féroce qu'avec le premier; car celle-ci s'apprivoise et devient soumise, mais celui-là s'irrite des démarches mêmes que vous faites pour l'apaiser, tant la colère est son état habituel !  Les jours joyeux et sereins de l'été et les tristes frimas de l'hiver sont moins opposés que ces deux hommes.




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Message  ROBERT. Sam 25 Jan 2014, 2:10 pm

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ANALYSE.


1. Saint Chrysostôme développe habilement l'art et le tact exquis avec lesquels saint Pierre propose à ses auditeurs les grands mystères de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ. Il glisse légèrement sur le premier, comme étant un fait public, et s'appuie pour prouver le second sur l'autorité de David, dont les prophéties étaient connues et respectées de tous.

2. Revenant ensuite sur l'explication des premiers versets de ce discours, l'orateur fait ressortir la force du témoignage qu'allègue l'apôtre en faveur de la résurrection de Jésus-Christ, et le montre assis dans les cieux sur un trône de gloire, régnant sur ses ennemis, et envoyant l'Esprit-Saint à ses apôtres. — Cependant, pour ne pas offusquer ses auditeurs, Pierre, comme l'observe saint Chrysostôme, signale principalement ici l'action du Père, se contentant de faire entendre que le Fils étant Dieu comme lui, participe également à cet envoi.

3. Mais si Dieu le Père a établi dans les cieux le règne de son Fils, c'est afin de nous faire part de son royaume; et cependant les chrétiens méprisent ce royaume, et courent encenser le démon qui les conduit à l'enfer. — Ici l'orateur trace un éloquent parallèle entre la conduite du Seigneur et celle du démon; et entre l'homme doux et patient et celui qui habituellement se livre à tous les transports de la colère.

4. L'âme de l'un, calme et sereine, ressemble à ces montagnes qui jouissent d'une température toujours douce et toujours égale, et le cœur de l'autre rappelle le tumulte et les cris de la place publique. — Le choix d'un chrétien ne saurait donc être douteux.




4. (suite) Mais, avant d'exposer tous les maux dont la colère est le principe à l'égard du prochain, examinons ceux qu'elle nous attire. Sans doute c'est déjà un grand mal que de nuire à ses frères, et j'en parlerai plus tard. Pour le moment je vous demande quel bourreau déchire les côtés comme la colère et l’emportement, quel dard transperce le corps aussi cruellement, et quel accès de folie ébranle aussi complètement la raison ?  J'en ai connu plusieurs que la colère a rendus malades; et, de toutes les fièvres, celles-ci sont les plus dangereuses. Mais si tels sont les ravages que cette passion porte dans le corps, que seront ceux dont elle afflige l'âme? Eh ! Ne dites point qu'on ne les voit pas au dehors, mais pensez que si l'homme furieux et emporté se nuit ainsi à lui-même, il ne peut amener pour les autres que de terribles malheurs. Plusieurs en effet ont perdu la vue par suite d'un accès de colère, et plusieurs autres sont tombés dans de graves maladies. Mais l'homme vraiment patient soutient sans fléchir le poids de l'adversité. Et cependant, malgré toute la rigueur de ses commandements et en dépit des supplices de l'enfer où ils nous conduisent, le démon, cet ennemi juré de notre salut, se voit obéi avec plus d'empressement que le Sauveur Jésus, qui est notre bienfaiteur et qui ne nous intime que des préceptes faciles, salutaires, et non moins utiles à nous-mêmes qu'à nos frères.


Rien de plus dangereux, mon cher frère, que la colère et l'emportement. Si sa violence ne dure qu'un instant, les suites en sont bien graves. Car souvent toute la vie ne suffit pas pour réparer un mot prononcé dans la colère; et un seul acte d'emportement brise souvent toute une carrière. Mais ce qui est plus déplorable encore, c'est que souvent un instant, une action et une parole nous font perdre les biens éternels et nous dévouent aux plus affreux supplices. Je vous en conjure donc, muselez cette bête féroce. Mais c'est assez parler de la douceur et de la colère, et si vous voulez poursuivre ce parallèle entre l'avarice et la générosité, l'impureté et la chasteté, la jalousie et la bienveillance, vous trouverez entre elles la même différence. Il me suffit de vous avoir montré à reconnaître par le seul énoncé du précepte quel en est l'auteur, Dieu ou le démon. Ah ! Obéissons à Dieu et ne nous précipitons point dans l'enfer; et tandis que nous en avons le temps et la facilité, purifions notre âme de la tache du péché, afin que nous obtenions les biens éternels, par la grâce et la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui soit, avec le Père et l'Esprit-Saint, la gloire, l'honneur et l'empire, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.




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1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES.  Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865,   Tome IX, pp. 1-292.

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Message  ROBERT. Sam 25 Jan 2014, 2:14 pm

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"À CES PAROLES ILS FURENT TOUCHÉS AU FOND DE LEUR CŒUR,

ET ILS DIRENT À PIERRE ET AUX AUTRES APÔTRES: FRÈRES, QUE FERONS-NOUS ?

(Actes II, vv. 37-47)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.



1. L'Orateur montre, par les sentiments de componction que font paraître les Juifs, le succès de la méthode que saint Pierre a suivie, et développe la réponse de cet apôtre: Faites pénitence, et que chacun de vous soit baptisé. —  Ici saint Chrysostôme trace le tableau de cette vie si admirable des premiers fidèles, et nous les représente persévérant dans la prière, la fraction du pain et la communauté des biens.

2. A l’égard de ce merveilleux désintéressement, il observe qu'ils faisaient de leurs biens un sage et utile usage, et ne les dédaignaient point, comme quelques philosophes, par vanité et arrogance.  —  Il appuie également sur le tact avec lequel saint Pierre leur propose le baptême sans s'étendre sur la passion et la mort de Jésus-Christ, parce qu'il voulait ménager ici, comme précédemment, leur trop grande susceptibilité.

3. L'Orateur revient ensuite sur le spectacle qu'offraient les premiers fidèles, et exalte leur charité qui  enfantait pour tous la joie pure de l'âme, et l'abondance des biens célestes. —  II rehausse ensuite magnifiquement leur simplicité, et prouve que la prudence qui accompagne toujours cette vertu, ainsi que la confiance en Dieu, finissent par réussir.

4. Ces premiers fidèles étaient ardents à se mortifier, et les chrétiens de nos jours ne recherchent que les délices; ils se dépouillaient de leurs biens, et nous prétendons conserver les nôtres avec affection; ils descendaient nus dans l'arène, et nous nous présentons au combat pompeusement parés: la lutte ne peut donc être égale. —  C'est pourquoi nous devons, à leur exemple, retrancher toute cupidité, et, par un désintéressement vrai et sincère, nous assurer la victoire sur le démon, et la possession des biens éternels.



1. Considérez ici les avantages inestimables de la douceur. Elle pénètre dans les cœurs plus avant que la violence, et les perce plus profondément. Le fer qui ouvre un abcès dur et compact ne produit qu'une légère douleur; mais si des émollients ont rendu cet abcès tendre et impressionnable, la douleur devient vive et forte. C'est ainsi que l'apôtre devait amollir d'abord les esprits, et puis les piquer. Or ce résultat s'obtient par la douceur, et non par la colère, les reproches violents et les injures. Car l'emportement augmente le mal, et la douceur le diminue. Aussi voulez-vous amener celui qui vous a insulté à reconnaître sa faute, reprenez-le avec une extrême douceur. Telle est la conduite de l'apôtre. Il rappelle à ses auditeurs le souvenir de leur crime, et sans y ajouter aucun reproche, il s'étend sur les dons de Dieu à l'égard des Juifs, et sur les preuves des faits qui se sont accomplis parmi eux.


C'est pourquoi ils surent gré à l'apôtre de sa douceur, parce qu'il ne faisait entendre à ceux qui avaient crucifié son Dieu, et qui voulaient la mort de ses disciples, que le langage d'un père et d'un maître affectionné. Mais bientôt ils joignirent à ces sentiments de reconnaissance les remords d'une conscience coupable, et ils comprirent toute l'énormité de leur crime. Car Pierre ne permit point qu'ils s'abandonnassent aux fureurs du désespoir, ni que leurs âmes fussent enveloppées de ténèbres. Il se hâta donc de dissiper, par l'humilité de sa parole, les nuages de l'indignation, et puis il leur représenta la grièveté de leur faute. Chaque jour l'expérience justifie une semblable conduite. Quand nous disons à un injuste agresseur qu'il nous a blessé, il s'efforce de nous prouver le contraire. Mais si nous lui soutenons que, loin d'avoir été atteint par ses traits, c'est nous qui l'avons percé, il se récrie et se déclare invulnérable. Aussi, voulez-vous fortement embarrasser votre ennemi, ne l'accusez pas, mais prenez sa défense, et il s'accusera lui-même. Car l'homme aime naturellement la contradiction. Pierre ne l'ignorait pas; c'est pourquoi il évite de les reprendre avec aigreur, et s'efforce, autant qu'il peut, de les excuser tout doucement. Aussi parvint-il à toucher leurs esprits. Eh ! Qui atteste ce succès ? Leurs propres paroles, car ils disent:  "Frères, que ferons-nous ?"




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ET ILS DIRENT À PIERRE ET AUX AUTRES APÔTRES: FRÈRES, QUE FERONS-NOUS ?

(Actes II, vv. 37-47)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.


1. L'Orateur montre, par les sentiments de componction que font paraître les Juifs, le succès de la méthode que saint Pierre a suivie, et développe la réponse de cet apôtre: Faites pénitence, et que chacun de vous soit baptisé. —  Ici saint Chrysostôme trace le tableau de cette vie si admirable des premiers fidèles, et nous les représente persévérant dans la prière, la fraction du pain et la communauté des biens.

2. A l’égard de ce merveilleux désintéressement, il observe qu'ils faisaient de leurs biens un sage et utile usage, et ne les dédaignaient point, comme quelques philosophes, par vanité et arrogance.  —  Il appuie également sur le tact avec lequel saint Pierre leur propose le baptême sans s'étendre sur la passion et la mort de Jésus-Christ, parce qu'il voulait ménager ici, comme précédemment, leur trop grande susceptibilité.

3. L'Orateur revient ensuite sur le spectacle qu'offraient les premiers fidèles, et exalte leur charité qui  enfantait pour tous la joie pure de l'âme, et l'abondance des biens célestes. —  II rehausse ensuite magnifiquement leur simplicité, et prouve que la prudence qui accompagne toujours cette vertu, ainsi que la confiance en Dieu, finissent par réussir.

4. Ces premiers fidèles étaient ardents à se mortifier, et les chrétiens de nos jours ne recherchent que les délices; ils se dépouillaient de leurs biens, et nous prétendons conserver les nôtres avec affection; ils descendaient nus dans l'arène, et nous nous présentons au combat pompeusement parés: la lutte ne peut donc être égale. —  C'est pourquoi nous devons, à leur exemple, retrancher toute cupidité, et, par un désintéressement vrai et sincère, nous assurer la victoire sur le démon, et la possession des biens éternels.





1. (suite) Voyez-vous comme ils appellent frères ces mêmes hommes qu'ils nommaient séducteurs ? Ce n'est point qu'ils s'égalent à eux, et ils ne veulent que s'attirer leur bienveillance et leur amitié. Observez encore qu'après les avoir appelés frères, et avoir dit: "Que ferons-nous ?" ils n'ajoutent pas : Nous ferons donc pénitence, mais: qu'ils s'abandonnent à leur conduite. C'est ainsi que dans un naufrage imminent, ou dans une grave maladie, tous laissent agir le pilote ou le médecin, et lui obéissent docilement. Et de même ces Juifs reconnaissent hautement qu'ils sont en un péril extrême, et qu'il ne leur reste plus aucune espérance de salut. Aussi ne disent-ils point: Comment serons-nous sauvés ? Mais: "Que ferons-nous ?"   Ils s'adressaient à tous les apôtres, mais Pierre seul répond. Et que dit-il ? "Faites pénitence, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ". Il ne dit pas encore: Croyez; mais: "Que chacun de vous soit baptisé", parce qu'ils devaient recevoir la foi avec le baptême; et pour leur en montrer les avantages il ajoute: "En rémission de vos péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit". N'était-ce pas leur dire: Pourquoi différer ce baptême qui vous apportera la rémission de vos péchés et la plénitude des dons célestes ?


Bien plus, afin de rendre sa parole plus persuasive encore, il ajoute: "Car la promesse", celle dont il avait parlé précédemment, "est faite à vous et à vos enfants".  Ainsi le don de l'Esprit-Saint est d'autant plus excellent qu'ils pourront le laisser en héritage à leurs enfants. "Et à tous ceux qui sont éloignés"; à plus forte raison à vous qui êtes proches "et à tous les hommes que le Seigneur notre Dieu appelle". Observez que l'apôtre ne parle de  "ceux qui sont éloignés" que quand il voit ses auditeurs rentrer en eux-mêmes et se condamner eux-mêmes. Car de semblables dispositions empêchaient qu'ils ne fussent jaloux des gentils. "Et par plusieurs autres discours il rendait témoignage et les exhortait en ces termes". Voyez comme Pierre parle toujours brièvement, sans faste et sans ostentation: "Il rendait témoignage et les exhortait en ces termes !" La doctrine parfaite sait également inspirer la crainte et l'amour.  "Sauvez-vous de cette génération perverse". S'il parle du présent plutôt que de l'avenir, c'est que rien ne nous touche plus vivement. Aussi leur prouve-t-il que sa parole les délivrera des maux présents et futurs.




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ET ILS DIRENT À PIERRE ET AUX AUTRES APÔTRES: FRÈRES, QUE FERONS-NOUS ?

(Actes II, vv. 37-47)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.


1. L'Orateur montre, par les sentiments de componction que font paraître les Juifs, le succès de la méthode que saint Pierre a suivie, et développe la réponse de cet apôtre: Faites pénitence, et que chacun de vous soit baptisé. —  Ici saint Chrysostôme trace le tableau de cette vie si admirable des premiers fidèles, et nous les représente persévérant dans la prière, la fraction du pain et la communauté des biens.

2. A l’égard de ce merveilleux désintéressement, il observe qu'ils faisaient de leurs biens un sage et utile usage, et ne les dédaignaient point, comme quelques philosophes, par vanité et arrogance.  —  Il appuie également sur le tact avec lequel saint Pierre leur propose le baptême sans s'étendre sur la passion et la mort de Jésus-Christ, parce qu'il voulait ménager ici, comme précédemment, leur trop grande susceptibilité.

3. L'Orateur revient ensuite sur le spectacle qu'offraient les premiers fidèles, et exalte leur charité qui  enfantait pour tous la joie pure de l'âme, et l'abondance des biens célestes. —  II rehausse ensuite magnifiquement leur simplicité, et prouve que la prudence qui accompagne toujours cette vertu, ainsi que la confiance en Dieu, finissent par réussir.

4. Ces premiers fidèles étaient ardents à se mortifier, et les chrétiens de nos jours ne recherchent que les délices; ils se dépouillaient de leurs biens, et nous prétendons conserver les nôtres avec affection; ils descendaient nus dans l'arène, et nous nous présentons au combat pompeusement parés: la lutte ne peut donc être égale. —  C'est pourquoi nous devons, à leur exemple, retrancher toute cupidité, et, par un désintéressement vrai et sincère, nous assurer la victoire sur le démon, et la possession des biens éternels.




1. (suite) "Ceux donc qui reçurent sa parole furent baptisés, et il y eut en ce jour environ trois mille personnes qui se joignirent aux disciples". Ne pensez-vous pas que tout autre miracle eût moins réjoui les apôtres que ces nombreuses conversions ? "Or ils persévéraient dans la doctrine des apôtres et dans la communion". Ici l'écrivain sacré note spécialement deux vertus: la persévérance et l'union des esprits; et il nous fait ainsi entendre que les apôtres continuèrent longtemps encore à les instruire. "Ils persévéraient donc dans la communion, et dans la fraction du pain, et dans la prière". En outre, dit saint Luc, tout était commun entre eux, et ils se soutenaient dans ces saintes dispositions. "Et la crainte était dans les âmes, et les apôtres opéraient beaucoup de merveilles et de miracles". Je ne m'en étonne pas. Car ce n'étaient pas des hommes ordinaires. Ils n'envisageaient plus les choses sous un aspect tout profane; et ils étaient tout embrasés des feux de l'Esprit-Saint. Mais parce que Pierre, dans son discours, avait entremêlé les promesses et les menaces, le présent et l'avenir, les esprits étaient d'autant plus frappés de crainte que les prodiges confirmaient les paroles. Ainsi aux jours de la Pentecôte comme en ceux du Sauveur, les prodiges précédaient la doctrine et les miracles l'accompagnaient.


"Or tous ceux qui croyaient vivaient ensemble, et ils avaient tout en commun". Voyez quels progrès rapides ! Car à l'union de la prière et de la doctrine, ils ajoutaient celle de la vertu. "Ils vendaient leurs terres et leurs biens et les distribuaient à tous selon que chacun en avait besoin". Voyez encore quelle crainte dominait les esprits ! "Et ils les distribuaient", c'est-à-dire, en faisaient un sage partage, "selon que chacun en avait besoin". Ce n'était donc pas cette prodigalité de certains philosophes qui abandonnaient leur patrimoine ou jetaient leur or dans la mer, plutôt par folie et déraison que par un véritable mépris des richesses. Car toujours le démon s'est étudié à corrompre l'usage des créatures que Dieu a faites, comme si l'on ne pouvait user sagement de l'or et de l'argent.
 



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(Actes II, vv. 37-47)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.


1. L'Orateur montre, par les sentiments de componction que font paraître les Juifs, le succès de la méthode que saint Pierre a suivie, et développe la réponse de cet apôtre: Faites pénitence, et que chacun de vous soit baptisé. —  Ici saint Chrysostôme trace le tableau de cette vie si admirable des premiers fidèles, et nous les représente persévérant dans la prière, la fraction du pain et la communauté des biens.

2. A l’égard de ce merveilleux désintéressement, il observe qu'ils faisaient de leurs biens un sage et utile usage, et ne les dédaignaient point, comme quelques philosophes, par vanité et arrogance.  —  Il appuie également sur le tact avec lequel saint Pierre leur propose le baptême sans s'étendre sur la passion et la mort de Jésus-Christ, parce qu'il voulait ménager ici, comme précédemment, leur trop grande susceptibilité.

3. L'Orateur revient ensuite sur le spectacle qu'offraient les premiers fidèles, et exalte leur charité qui  enfantait pour tous la joie pure de l'âme, et l'abondance des biens célestes. —  II rehausse ensuite magnifiquement leur simplicité, et prouve que la prudence qui accompagne toujours cette vertu, ainsi que la confiance en Dieu, finissent par réussir.

4. Ces premiers fidèles étaient ardents à se mortifier, et les chrétiens de nos jours ne recherchent que les délices; ils se dépouillaient de leurs biens, et nous prétendons conserver les nôtres avec affection; ils descendaient nus dans l'arène, et nous nous présentons au combat pompeusement parés: la lutte ne peut donc être égale. —  C'est pourquoi nous devons, à leur exemple, retrancher toute cupidité, et, par un désintéressement vrai et sincère, nous assurer la victoire sur le démon, et la possession des biens éternels.




2. "Et tous les jours ils étaient ensemble dans le temple". Ces paroles nous apprennent quels fruits produisit immédiatement la prédication des apôtres; et admirez avec quel zèle ces Juifs oubliaient le soin de toute affaire temporelle et se rendaient assidûment au temple. Car leur respect pour ce lieu sacré croissait avec leur ferveur; et les apôtres ne les en éloignaient pas encore par bonté et par condescendance. "Et ils rompaient le pain dans leurs maisons, prenant leur nourriture avec joie et simplicité de cœur, louant Dieu et agréables à tout le peuple".


Je crois que, par cette expression: Rompant le pain, l'écrivain sacré a voulu désigner les jeûnes et l'abstinence que pratiquaient ces premiers chrétiens, puisque leur nourriture était frugale et ennemie de toute recherche. Apprenez donc ici, mes frères, que le bonheur de la vie accompagne la frugalité bien plus que les délices de la table; et la pratique de la sobriété nous est une source de joie, tandis que l'intempérance du festin est un principe de tristesse. La parole de Pierre fit donc éclore la sobriété chrétienne qui produisit à son tour un pur et saint contentement.


Et comment ? Me direz-vous. Parce que leurs aumônes "les rendaient agréables à tout le peuple". Car il faut faire moins attention aux prêtres qui s'élevaient contre eux par esprit d'une basse jalousie, qu'au peuple qui les accueillait avec faveur. "Or le Seigneur augmentait chaque jour ceux qui devaient être sauvés dans l'Eglise ; et tous ceux qui croyaient vivaient ensemble". Tant l'union et la concorde sont bonnes en toutes choses !


Cependant Pierre "rendait témoignage par d'autres discours". Cette remarque de saint Lue nous fait entendre que l'apôtre donna quelque développement à ses premières paroles, ou qu'après avoir amené ses auditeurs à croire en Jésus-Christ, il laissa aux autres apôtres le soin de leur expliquer la pratique de cette croyance. Il évite aussi de leur parler de la croix, et dit seulement: "Que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ". Pourquoi dont ne leur parle-t-il point fréquemment de la croix ? Par ménagement et pour éviter tout reproche; aussi se borne-t-il à dire: "Faites pénitence, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ". Ainsi, au tribunal de la religion, les choses se passent tout autrement que dans celui de la justice humaine: car l'aveu de sa faute assure le salut du pécheur.




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1. L'Orateur montre, par les sentiments de componction que font paraître les Juifs, le succès de la méthode que saint Pierre a suivie, et développe la réponse de cet apôtre: Faites pénitence, et que chacun de vous soit baptisé. —  Ici saint Chrysostôme trace le tableau de cette vie si admirable des premiers fidèles, et nous les représente persévérant dans la prière, la fraction du pain et la communauté des biens.

2. A l’égard de ce merveilleux désintéressement, il observe qu'ils faisaient de leurs biens un sage et utile usage, et ne les dédaignaient point, comme quelques philosophes, par vanité et arrogance.  —  Il appuie également sur le tact avec lequel saint Pierre leur propose le baptême sans s'étendre sur la passion et la mort de Jésus-Christ, parce qu'il voulait ménager ici, comme précédemment, leur trop grande susceptibilité.

3. L'Orateur revient ensuite sur le spectacle qu'offraient les premiers fidèles, et exalte leur charité qui  enfantait pour tous la joie pure de l'âme, et l'abondance des biens célestes. —  II rehausse ensuite magnifiquement leur simplicité, et prouve que la prudence qui accompagne toujours cette vertu, ainsi que la confiance en Dieu, finissent par réussir.

4. Ces premiers fidèles étaient ardents à se mortifier, et les chrétiens de nos jours ne recherchent que les délices; ils se dépouillaient de leurs biens, et nous prétendons conserver les nôtres avec affection; ils descendaient nus dans l'arène, et nous nous présentons au combat pompeusement parés: la lutte ne peut donc être égale. —  C'est pourquoi nous devons, à leur exemple, retrancher toute cupidité, et, par un désintéressement vrai et sincère, nous assurer la victoire sur le démon, et la possession des biens éternels.




2. (suite) Observez encore avec quel tact Pierre insiste sur un point bien important. Après avoir signalé la grâce du baptême, il ajoute immédiatement: "Vous recevrez le don de l'Esprit-Saint"; et en présence des prodiges qui s'opéraient sous leurs yeux, les Juifs ne pouvaient pas ne point croire à cette promesse. Au reste, l'apôtre se contente de leur révéler ce qu'il y avait de plus facile, et qui, par la communication des dons célestes, les pouvait conduire au salut. Car il savait bien qu'à l'occasion la saveur de ces premiers biens les enflammerait d'un nouveau zèle. Mais parce qu'il voyait en ses auditeurs le désir de connaître ce point capital de son discours, il leur apprit que cette connaissance était un don de l'Esprit-Saint. Aussi voyez avec quelle attention ils l'écoutent et comme ils louent une parole qui les remplit de crainte et de frayeur ! Bien plus, ils croient et demandent le baptême.


Mais reprenons l'explication des premiers versets de notre texte: "Ils persévéraient", dit saint Luc, "dans la doctrine". Nous pouvons évidemment conclure de ces paroles que les apôtres instruisirent ces néophytes non-seulement pendant un, deux ou trois jours, mais tout le temps que demandait leur conversion. "Et tous étaient dans une grande frayeur".  "Tous", c'est-à-dire même ceux qui ne croyaient pas. Et il est vraisemblable que, dans ces derniers, cette frayeur venait ou du changement prodigieux qu'ils voyaient, ou peut-être des miracles qui s'opéraient sous leurs yeux.


Saint Luc dit aussi qu'ils vivaient "dans une intime union", expression plus forte que l'adverbe "ensemble", parce qu'on peut vivre avec des personnes dont on ne partage pas les sentiments. Enfin il ajoute que Pierre les exhortait par ses discours, et sans en rien rapporter, il se borne à cette sommaire indication. Mais elle suffit pour nous apprendre que les apôtres présentèrent d'abord à ces néophytes, comme à de tendres enfants, le lait et le miel de la doctrine évangélique, et qu'en peu de temps ceux-ci atteignirent une perfection tout angélique.



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1. L'Orateur montre, par les sentiments de componction que font paraître les Juifs, le succès de la méthode que saint Pierre a suivie, et développe la réponse de cet apôtre: Faites pénitence, et que chacun de vous soit baptisé. —  Ici saint Chrysostôme trace le tableau de cette vie si admirable des premiers fidèles, et nous les représente persévérant dans la prière, la fraction du pain et la communauté des biens.

2. A l’égard de ce merveilleux désintéressement, il observe qu'ils faisaient de leurs biens un sage et utile usage, et ne les dédaignaient point, comme quelques philosophes, par vanité et arrogance.  —  Il appuie également sur le tact avec lequel saint Pierre leur propose le baptême sans s'étendre sur la passion et la mort de Jésus-Christ, parce qu'il voulait ménager ici, comme précédemment, leur trop grande susceptibilité.

3. L'Orateur revient ensuite sur le spectacle qu'offraient les premiers fidèles, et exalte leur charité qui  enfantait pour tous la joie pure de l'âme, et l'abondance des biens célestes. —  II rehausse ensuite magnifiquement leur simplicité, et prouve que la prudence qui accompagne toujours cette vertu, ainsi que la confiance en Dieu, finissent par réussir.

4. Ces premiers fidèles étaient ardents à se mortifier, et les chrétiens de nos jours ne recherchent que les délices; ils se dépouillaient de leurs biens, et nous prétendons conserver les nôtres avec affection; ils descendaient nus dans l'arène, et nous nous présentons au combat pompeusement parés: la lutte ne peut donc être égale. —  C'est pourquoi nous devons, à leur exemple, retrancher toute cupidité, et, par un désintéressement vrai et sincère, nous assurer la victoire sur le démon, et la possession des biens éternels.




2. (suite) "Et ils distribuaient à tous leurs biens, selon que chacun en avait besoin". Ces nouveaux  disciples voyaient qu'entre eux les dons spirituels étaient communs et que tous en étaient également favorisés; aussi en vinrent-ils promptement à l'idée d'en faire autant pour les biens de la terre. "Or, tous ceux qui croyaient, vivaient ensemble". Mais ils n'habitaient pas la même maison, comme le prouvent ces autres paroles: "Et ils avaient tout en commun". Ainsi l'égalité était parfaite sans que l'un eût plus, et l'autre moins, et ils formaient comme une société d'esprits célestes, puisque chacun ne possédait rien en propre. Cette pauvreté volontaire coupait donc jusque dans ses racines le principe de tous les maux, et ces nouveaux disciples prouvaient par là qu'ils avaient compris la doctrine évangélique.


Or, Pierre leur disait: "Sauvez-vous de cette génération perverse; et il y eut en ce jour environ, trois mille personnes qui se joignirent aux disciples".  Parce qu'ils étaient trois mille, ils ne craignaient point de se produire au dehors, et chaque jour ils montaient au temple, où ils se rendaient assidûment. C'est aussi ce que firent peu après les apôtres Pierre et Jean, car tout d'abord ils ne changèrent rien à la loi de Moïse. Au reste l'honneur rendu au temple rejaillissait sur le Maître du temple. Voyez aussi quels rapides progrès faisait en eux l'esprit de piété ! Ils se dépouillaient avec joie de leurs biens terrestres, et ils s'en réjouissaient d'autant plus qu'ils estimaient davantage leurs richesses spirituelles. L'orgueil et la jalousie, le faste et le mépris étaient inconnus parmi eux, c'étaient des enfants qui ne voulaient qu'être instruits; et ils avaient la candeur d'un enfant nouveau-né.


Direz-vous que je trace un tableau d'imagination ? Mais rappelez-vous le dernier tremblement de terre dont le Seigneur a épouvanté cette ville. Quel n'était pas l'effroi et la consternation générale ! Qui songeait alors à tromper son frère, ou à médire de lui ! Ce que faisait parmi nous la terreur et l'effroi, la charité l'opérait parmi les premiers chrétiens: ils ne connaissaient point cette froide parole, "le mien" et "le tien"; aussi s'asseyaient-ils pleins de joie à une table commune. L'un ne pensait point qu'il faisait les frais du festin, et l'autre qu'il était nourri gratuitement, quoique cela nous paraisse aujourd'hui une véritable énigme. Mais c'est que chacun se regardait comme propriétaire des biens de la communauté, en même temps qu'il les considérait comme appartenant à tous les frères. Ainsi le pauvre ne rougissait point de sa pauvreté, et le riche ne s'enorgueillissait point de ses richesses. De là naissait une joie vraie et sincère, parce que dans l'un le sentiment de la reconnaissance, et dans l'autre celui d'une bonne œuvre resserrait entre tous les liens d'une fraternelle unanimité. Mais parce que, même dans l'aumône, il peut se glisser quelque orgueil, quelque vanité ou quelque hauteur, l'apôtre nous dit: "qu'il ne faut point la faire avec tristesse, et comme par force". Qu'il est donc beau le témoignage que saint Luc rend à ces premiers chrétiens !  Il atteste leur foi sincère, leur vie irréprochable, et leur persévérance dans la doctrine, la prière, la frugalité et la joie.




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"À CES PAROLES ILS FURENT TOUCHÉS AU FOND DE LEUR CŒUR,

ET ILS DIRENT À PIERRE ET AUX AUTRES APÔTRES: FRÈRES, QUE FERONS-NOUS ?

(Actes II, vv. 37-47)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.


1. L'Orateur montre, par les sentiments de componction que font paraître les Juifs, le succès de la méthode que saint Pierre a suivie, et développe la réponse de cet apôtre: Faites pénitence, et que chacun de vous soit baptisé. —  Ici saint Chrysostôme trace le tableau de cette vie si admirable des premiers fidèles, et nous les représente persévérant dans la prière, la fraction du pain et la communauté des biens.

2. A l’égard de ce merveilleux désintéressement, il observe qu'ils faisaient de leurs biens un sage et utile usage, et ne les dédaignaient point, comme quelques philosophes, par vanité et arrogance.  —  Il appuie également sur le tact avec lequel saint Pierre leur propose le baptême sans s'étendre sur la passion et la mort de Jésus-Christ, parce qu'il voulait ménager ici, comme précédemment, leur trop grande susceptibilité.

3. L'Orateur revient ensuite sur le spectacle qu'offraient les premiers fidèles, et exalte leur charité qui  enfantait pour tous la joie pure de l'âme, et l'abondance des biens célestes. —  II rehausse ensuite magnifiquement leur simplicité, et prouve que la prudence qui accompagne toujours cette vertu, ainsi que la confiance en Dieu, finissent par réussir.

4. Ces premiers fidèles étaient ardents à se mortifier, et les chrétiens de nos jours ne recherchent que les délices; ils se dépouillaient de leurs biens, et nous prétendons conserver les nôtres avec affection; ils descendaient nus dans l'arène, et nous nous présentons au combat pompeusement parés: la lutte ne peut donc être égale. —  C'est pourquoi nous devons, à leur exemple, retrancher toute cupidité, et, par un désintéressement vrai et sincère, nous assurer la victoire sur le démon, et la possession des biens éternels.





3. Deux choses cependant pouvaient les attrister: le jeûne et l'abandon de leurs biens. Mais ils y trouvaient un double sujet de joie; et à la vue de semblables dispositions, chacun les aimait comme son père. Nul ne songeait à molester son frère, et ils s'abandonnaient entièrement à la grâce divine. Aussi étaient-ils généreux et intrépides au milieu des dangers. Mais cette confiante simplicité attestait tout l'héroïsme de leur vertu, plus encore que le mépris des richesses, le jeûne et la persévérance dans la prière. Ils louaient donc le Seigneur en esprit et en vérité; et ce sont là les seules louanges qu'il demande. Eh ! Voyez comme ils en sont immédiatement récompensés ! Car la faveur dont le peuple les entoure prouve combien ils étaient aimables et savaient se faire aimer. Et en effet, qui ne loue et qui n'admire un homme simple dans ses mœurs, et qui  ne se lie volontiers avec un homme franc et sincère ? Mais n'est-ce point à eux qu'appartiennent le salut et tous les dons du ciel ?


Les bergers n'ont-ils pas été les premiers appelés à l'Evangile ? Et Joseph n'était-il pas admirable de simplicité, lui qui, même en soupçonnant une faute, ne s'arrête à aucune mesure rigoureuse. Est-ce que Dieu n'a point toujours choisi des hommes simples et francs ? "Toute âme simple", dit l'auteur des Proverbes, "sera bénie "; et encore: "Celui qui marche avec simplicité, marche avec sécurité". (Proverbes II, 25;  X, 9) Je l'avoue, me direz-vous; mais il faut y joindre la prudence. Eh ! La simplicité n'est-elle pas inséparable de la prudence ? Vous ne soupçonnez pas le mal; vous ne le commettez donc point: vous ne vous offensez de rien; pourriez-vous donc conserver le souvenir d'une injure ?  on a cherché à vous humilier et vous n'en avez eu aucun ressentiment; on a parlé contre vous, et vous n'y avez fait aucune attention; on vous jalouse, et vous restez calme et impassible. La simplicité nous conduit ainsi à la vraie sagesse; et l'âme n'est jamais plus belle que quand elle est simple. Et en effet le chagrin, l'accablement et le vague des pensées altèrent la beauté du visage, tandis que la joie et le sourire en augmentent les charmes; et de même un esprit fourbe et menteur corrompt toutes les bonnes qualités qu'il possède, au lieu qu'un esprit simple et franc les pare et les embellit. Avec un tel homme l'amitié est fidèle, et une réconciliation devient facile. Il ne faut pour cela ni chaînes, ni prison, et la plus grande sécurité règne entre lui et ses amis.




SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
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1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES.  Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865,   Tome IX, pp. 1-292.

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Message  ROBERT. Mer 29 Jan 2014, 10:15 am

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ET ILS DIRENT À PIERRE ET AUX AUTRES APÔTRES: FRÈRES, QUE FERONS-NOUS ?

(Actes II, vv. 37-47)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.


1. L'Orateur montre, par les sentiments de componction que font paraître les Juifs, le succès de la méthode que saint Pierre a suivie, et développe la réponse de cet apôtre: Faites pénitence, et que chacun de vous soit baptisé. —  Ici saint Chrysostôme trace le tableau de cette vie si admirable des premiers fidèles, et nous les représente persévérant dans la prière, la fraction du pain et la communauté des biens.

2. A l’égard de ce merveilleux désintéressement, il observe qu'ils faisaient de leurs biens un sage et utile usage, et ne les dédaignaient point, comme quelques philosophes, par vanité et arrogance.  —  Il appuie également sur le tact avec lequel saint Pierre leur propose le baptême sans s'étendre sur la passion et la mort de Jésus-Christ, parce qu'il voulait ménager ici, comme précédemment, leur trop grande susceptibilité.

3. L'Orateur revient ensuite sur le spectacle qu'offraient les premiers fidèles, et exalte leur charité qui  enfantait pour tous la joie pure de l'âme, et l'abondance des biens célestes. —  II rehausse ensuite magnifiquement leur simplicité, et prouve que la prudence qui accompagne toujours cette vertu, ainsi que la confiance en Dieu, finissent par réussir.

4. Ces premiers fidèles étaient ardents à se mortifier, et les chrétiens de nos jours ne recherchent que les délices; ils se dépouillaient de leurs biens, et nous prétendons conserver les nôtres avec affection; ils descendaient nus dans l'arène, et nous nous présentons au combat pompeusement parés: la lutte ne peut donc être égale. —  C'est pourquoi nous devons, à leur exemple, retrancher toute cupidité, et, par un désintéressement vrai et sincère, nous assurer la victoire sur le démon, et la possession des biens éternels.




3. (suite) Mais qu’arrivera-t-il, direz-vous, si ce juste tombe entre les mains des méchants ? Le Seigneur, qui nous commande d'être simples, nous tend une main protectrice. Qui se montra plus simple que David et plus rusé que Saül ?  Et néanmoins qui fut vainqueur? Que n'eut pas à souffrir Joseph? Il agissait envers sa maîtresse en toute simplicité: et celle-ci usait de ruse à son égard: mais en devint-il la victime ? Qui fut plus simple qu'Abel, et plus méchant que Caïn ? Et pour en revenir à Joseph, ne se conduisit-il pas toujours envers ses frères avec une entière simplicité ? Et le rang élevé où il parvint, n'eut-il point pour principe la franchise de ses paroles et la malignité de ses frères ? Il leur avait raconté ses deux songes, et sans aucune défiance de sa part, il leur apportait des vivres, se confiant pour toutes choses au Seigneur. C'est ainsi que plus ils le regardaient comme un ennemi, et plus il les traitait comme des frères. Sans doute Dieu pouvait empêcher qu'il ne tombât entre leurs mains; mais il le permit pour faire éclater la vertu de Joseph, et montrer qu'il triompherait de tous leurs mauvais desseins.


Concluons que si le juste est quelquefois éprouvé, le coup vient des autres et non de lui-même. Le méchant, au contraire, se blesse le premier et n'atteint point son adversaire, en en sorte qu'il est son propre ennemi. Son âme est toujours pleine d'un noir chagrin, et ses pensées troublées et confuses. Il ne saurait rien entendre, ni rien dire qu'il ne tourne tout en mal, et qu'il ne critique tout. Entre des hommes de ce caractère, l'amitié et l'union sont impossibles; ils ne savent que se disputer, se haïr et se contrarier; bien plus, ils se suspectent les uns les autres, ils ne connaissent ni les douceurs du sommeil, ni celles de la vie; et s'ils sont mariés, hélas ! Hélas ! Ils n'aiment personne, et détestent tout le monde. Enfin mille jalousies les consument, et une crainte continuelle les agite. Aussi disons-nous que "mauvais" dérive de "mal"; et en effet, l'Ecriture joint toujours ces deux mots: "Le mal et le travail", dit-elle, "résident sous la langue des mauvais"; et encore: "Il ne reste aux mauvais que le mal et la douleur". (Psaumes  IX, 7 et LXXXIX, 10).




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1. L'Orateur montre, par les sentiments de componction que font paraître les Juifs, le succès de la méthode que saint Pierre a suivie, et développe la réponse de cet apôtre: Faites pénitence, et que chacun de vous soit baptisé. —  Ici saint Chrysostôme trace le tableau de cette vie si admirable des premiers fidèles, et nous les représente persévérant dans la prière, la fraction du pain et la communauté des biens.

2. A l’égard de ce merveilleux désintéressement, il observe qu'ils faisaient de leurs biens un sage et utile usage, et ne les dédaignaient point, comme quelques philosophes, par vanité et arrogance.  —  Il appuie également sur le tact avec lequel saint Pierre leur propose le baptême sans s'étendre sur la passion et la mort de Jésus-Christ, parce qu'il voulait ménager ici, comme précédemment, leur trop grande susceptibilité.

3. L'Orateur revient ensuite sur le spectacle qu'offraient les premiers fidèles, et exalte leur charité qui  enfantait pour tous la joie pure de l'âme, et l'abondance des biens célestes. —  II rehausse ensuite magnifiquement leur simplicité, et prouve que la prudence qui accompagne toujours cette vertu, ainsi que la confiance en Dieu, finissent par réussir.

4. Ces premiers fidèles étaient ardents à se mortifier, et les chrétiens de nos jours ne recherchent que les délices; ils se dépouillaient de leurs biens, et nous prétendons conserver les nôtres avec affection; ils descendaient nus dans l'arène, et nous nous présentons au combat pompeusement parés: la lutte ne peut donc être égale. —  C'est pourquoi nous devons, à leur exemple, retrancher toute cupidité, et, par un désintéressement vrai et sincère, nous assurer la victoire sur le démon, et la possession des biens éternels.




3. (suite) Et maintenant si l'on s'étonne que les chrétiens aient été si parfaits au commencement, lors qu'aujourd'hui on les voit si imparfaits, je répondrai que cette perfection reposait sur le principe de la pauvreté volontaire, et que cette pauvreté était pour eux l'oracle de la sagesse et la mère de la piété; car en se dépouillant de leurs biens, ils tarissaient la source de toute iniquité. Je l’avoue, me direz-vous; mais, souffrez que je vous le demande: pourquoi tant de vices parmi nous ? A la parole des apôtres, trois mille hommes d'abord, et puis cinq mille embrassèrent soudain la vertu, et devinrent véritablement philosophes, tandis qu'aujourd'hui à peine ces premiers chrétiens comptent-ils un imitateur. D'où vient encore qu'ils étaient si unis ensemble ? Si prompts et si agiles au service de Dieu ? Et quel feu sacré les embrasait ? C'est qu'ils se convertissaient sincèrement, qu'ils ne recherchaient pas les honneurs comme on le fait aujourd'hui, et que, dégagés de toute affection terrestre, ils élevaient leurs pensées vers les biens célestes.


Le propre d'une âme ardente est de se plaire dans les souffrances, et c'est en cela que ces premiers fidèles faisaient consister le christianisme. Nous, au contraire, nous ne recherchons qu'une vie molle et délicate. Aussi dans l'occasion, combien nous sommes loin de les imiter ! Ils disaient, en s'accusant eux-mêmes: "Que ferons-nous" ? Nous disons également: que ferons-nous ? Mais dans un sens tout contraire, car nous nous vendons au monde, et nous nous estimons profondément sages. Ils accomplissaient strictement leurs devoirs, et nous, nous négligeons les nôtres. Ils se condamnaient eux-mêmes, et craignaient pour leur salut; aussi devinrent-ils des saints, et ils reconnurent toute l'excellence du don qu'ils avaient reçu.




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Message  ROBERT. Jeu 30 Jan 2014, 10:27 am

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ANALYSE.


1. L'Orateur montre, par les sentiments de componction que font paraître les Juifs, le succès de la méthode que saint Pierre a suivie, et développe la réponse de cet apôtre: Faites pénitence, et que chacun de vous soit baptisé. —  Ici saint Chrysostôme trace le tableau de cette vie si admirable des premiers fidèles, et nous les représente persévérant dans la prière, la fraction du pain et la communauté des biens.

2. A l’égard de ce merveilleux désintéressement, il observe qu'ils faisaient de leurs biens un sage et utile usage, et ne les dédaignaient point, comme quelques philosophes, par vanité et arrogance.  —  Il appuie également sur le tact avec lequel saint Pierre leur propose le baptême sans s'étendre sur la passion et la mort de Jésus-Christ, parce qu'il voulait ménager ici, comme précédemment, leur trop grande susceptibilité.

3. L'Orateur revient ensuite sur le spectacle qu'offraient les premiers fidèles, et exalte leur charité qui  enfantait pour tous la joie pure de l'âme, et l'abondance des biens célestes. —  II rehausse ensuite magnifiquement leur simplicité, et prouve que la prudence qui accompagne toujours cette vertu, ainsi que la confiance en Dieu, finissent par réussir.

4. Ces premiers fidèles étaient ardents à se mortifier, et les chrétiens de nos jours ne recherchent que les délices; ils se dépouillaient de leurs biens, et nous prétendons conserver les nôtres avec affection; ils descendaient nus dans l'arène, et nous nous présentons au combat pompeusement parés:  la lutte ne peut donc être égale. —  C'est pourquoi nous devons, à leur exemple, retrancher toute cupidité, et, par un désintéressement vrai et sincère, nous assurer la victoire sur le démon, et la possession des biens éternels.




4. Mais comment leur ressembleriez-vous, vous qui faites tout le contraire ?  Dès la première prédication, ils demandèrent le baptême, et n'alléguèrent point ces froides excuses qu'aujourd'hui nous mettons en avant. Ils ne cherchèrent ni retards, ni prétextes, quoiqu'ils ne connussent pas encore l'ensemble de la religion, et qu'ils n'eussent entendu que cette parole: "Sauvez-vous de cette génération perverse". Ils ne furent donc pas lâches et négligents, mais ils crurent à la parole des apôtres, et prouvèrent leur foi par leurs œuvres. Ils se montrèrent donc tels qu'ils étaient, et à peine entrés dans la lice, ils se dépouillèrent de leurs vêtements. Nous, au contraire, nous les conservons, même en nous présentant au combat. Aussi notre adversaire nous renverse-t-il sans grands efforts, car, par tout ce vain attrait, nous lui facilitons notre chute.


Nous agissons comme l'athlète qui, voyant son antagoniste nu et couvert de poussière, noirci par le soleil, frotté d'huile et tout ruisselant de sueur, de boue et de sable, se hâterait de parfumer sa chevelure, de revêtir un vêtement de soie, de chausser des brodequins dorés, de relever une robe longue et traînante, et de ceindre une couronne d'or, et puis engagerait la lutte. Non seulement cette superbe parure gênerait ses mouvements, mais le soin qu'il prendrait pour ne la point salir ou déchirer occasionnerait promptement sa défaite, et il tomberait bientôt blessé, comme il le craignait, dans les principales parties du corps. Or, voilà l'heure du combat, et vous vous couvrez d'un vêtement de soie ? Voilà le moment de la lutte et de la course, et vous vous parez avec une ridicule recherche ? Pouvez-vous espérer la victoire ? Il ne s'agit pas ici de combats extérieurs, mais d'une lutte intestine. Car lorsque l'âme est enchaînée par les soucis et les préoccupations des biens terrestres, elle ne nous permet ni de lever le bras, ni de frapper l'ennemi, tant elle nous rend mous et efféminés. Ah ! Puissions-nous briser ces liens et vaincre ce tyrannique ennemi !




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1. L'Orateur montre, par les sentiments de componction que font paraître les Juifs, le succès de la méthode que saint Pierre a suivie, et développe la réponse de cet apôtre: Faites pénitence, et que chacun de vous soit baptisé. —  Ici saint Chrysostôme trace le tableau de cette vie si admirable des premiers fidèles, et nous les représente persévérant dans la prière, la fraction du pain et la communauté des biens.

2. A l’égard de ce merveilleux désintéressement, il observe qu'ils faisaient de leurs biens un sage et utile usage, et ne les dédaignaient point, comme quelques philosophes, par vanité et arrogance.  —  Il appuie également sur le tact avec lequel saint Pierre leur propose le baptême sans s'étendre sur la passion et la mort de Jésus-Christ, parce qu'il voulait ménager ici, comme précédemment, leur trop grande susceptibilité.

3. L'Orateur revient ensuite sur le spectacle qu'offraient les premiers fidèles, et exalte leur charité qui  enfantait pour tous la joie pure de l'âme, et l'abondance des biens célestes. —  II rehausse ensuite magnifiquement leur simplicité, et prouve que la prudence qui accompagne toujours cette vertu, ainsi que la confiance en Dieu, finissent par réussir.

4. Ces premiers fidèles étaient ardents à se mortifier, et les chrétiens de nos jours ne recherchent que les délices; ils se dépouillaient de leurs biens, et nous prétendons conserver les nôtres avec affection; ils descendaient nus dans l'arène, et nous nous présentons au combat pompeusement parés:  la lutte ne peut donc être égale. —  C'est pourquoi nous devons, à leur exemple, retrancher toute cupidité, et, par un désintéressement vrai et sincère, nous assurer la victoire sur le démon, et la possession des biens éternels.





4. (suite) C'est pourquoi, comme si ce n'était pas assez de renoncer à nos richesses, Jésus-Christ nous dit encore: "Vendez tout ce que vous possédez, et le donnez aux pauvres; et venez, et suivez-moi". (Marc X, 21) Ainsi le renoncement aux biens de la terre ne suffit pas toujours pour nous établir dans une parfaite sûreté, et il faut y joindre mille précautions. Mais, à plus forte raison, si nous retenons ces biens, deviendrons-nous incapables de tout héroïsme, et prêterons-nous à rire aux spectateurs et à notre cruel ennemi. Au reste, quand même le démon n'existerait point, et que nul ne nous attaquerait, l'amour des richesses multiplierait pour nous les chemins de l'enfer. Où sont donc aujourd'hui ceux qui disent: Pourquoi le démon a-t-il été créé ? Car ici l'action du démon est nulle, et c'est nous qui faisons tout. Ce langage pourrait être permis à ces anachorètes qui vivent sur les montagnes, qui ont embrassé la sainte virginité, et qui ont méprisé l'argent et tous les biens de la terre, et qui ont quitté généreusement maison et champ, père, femme et enfants. Mais ils se taisent, et laissent ces blasphèmes à ceux qui ne devraient jamais les prononcer.


La passion de l'argent est comme une arène où le démon nous provoque, et il ne mérite pas que nous y descendions. Mais c'est lui, me direz-vous, qui allume en nous cette ardente cupidité. Fuyez donc, ô homme ! Et éteignez ces feux dangereux. Si vous voyiez un homme secouer d'un lieu élevé un vêtement couvert de poussière, et un autre assis au-dessous recevoir tranquillement ces immondices; vous ne plaindriez point ce dernier, et même vous diriez dans votre indignation qu'il n'a que ce qu'il mérite. Tous les passants lui diraient également: Ne soyez donc pas si imbécile ! Et ils blâmeraient plus celui qui reçoit l'outrage que celui qui en est l'auteur. Or, maintenant vous ne pouvez ignorer que le démon n'excite en nous la soif des richesses, et qu'il est à notre égard la cause d'épouvantables malheurs. Vous le voyez préparer, comme une fange immonde, les pensées les plus honteuses, et vous ne comprenez pas qu'il vous les jette au visage, quand il ne faudrait qu'un peu vous éloigner pour les éviter. L'imbécile dont je parlais tout à l'heure n'aurait qu'à changer de place, et il s'épargnerait tout désagrément; et vous aussi, n'accueillez pas ces pensées, et vous éviterez le péché.



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2. A l’égard de ce merveilleux désintéressement, il observe qu'ils faisaient de leurs biens un sage et utile usage, et ne les dédaignaient point, comme quelques philosophes, par vanité et arrogance.  —  Il appuie également sur le tact avec lequel saint Pierre leur propose le baptême sans s'étendre sur la passion et la mort de Jésus-Christ, parce qu'il voulait ménager ici, comme précédemment, leur trop grande susceptibilité.

3. L'Orateur revient ensuite sur le spectacle qu'offraient les premiers fidèles, et exalte leur charité qui  enfantait pour tous la joie pure de l'âme, et l'abondance des biens célestes. —  II rehausse ensuite magnifiquement leur simplicité, et prouve que la prudence qui accompagne toujours cette vertu, ainsi que la confiance en Dieu, finissent par réussir.

4. Ces premiers fidèles étaient ardents à se mortifier, et les chrétiens de nos jours ne recherchent que les délices; ils se dépouillaient de leurs biens, et nous prétendons conserver les nôtres avec affection; ils descendaient nus dans l'arène, et nous nous présentons au combat pompeusement parés:  la lutte ne peut donc être égale. —  C'est pourquoi nous devons, à leur exemple, retrancher toute cupidité, et, par un désintéressement vrai et sincère, nous assurer la victoire sur le démon, et la possession des biens éternels.





4. (suite) Réprimez donc en vous la cupidité. Eh ! Comment y parviendrai-je, me direz-vous ?  Si vous étiez païen, et si, comme tel, vous n'étiez touché que des biens de la terre, cela vous serait peut-être difficile, quoique des païens l'aient fait. Mais vous espérez le ciel et les biens éternels, et vous dites: Comment réprimer la cupidité ? Si je vous tenais un langage tout contraire, le doute vous serait permis; et si je vous disais: Désirez les richesses, vous me répondriez avec raison: Comment puis-je les désirer en voyant tout ce que je vois ? Si je vous disais encore, en vous offrant de l'or et des pierres précieuses: Donnez la préférence à une masse de plomb, hésiteriez-vous à me répondre: Eh ! Puis-je le faire ?


S'il ne fallait, au contraire, que mépriser le plomb, rien ne vous serait plus facile. En vérité, j'admire moins qu'on méprise les richesses que je ne m'étonne qu'on les puisse rechercher. Car c'est le caractère d'une âme basse, qui n'a aucune élévation dans la pensée, et qui, semblable à un vil insecte, rampe à terre, et se complaît dans la boue et la fange. Étrange langage ! Vous prétendez à l'héritage de la vie éternelle, et vous dites: Comment mépriserai-je la vie présente ? Est-ce que ces deux vies peuvent être comparées ? On vous offre la pourpre impériale, et vous dites: Comment rejetterais-je ces sales haillons ? On va vous introduire dans le palais du prince, et vous dites: Comment abandonnerais-je cette humble cabane ?


Certes, nous sommes toujours nous-mêmes la cause et le principe de tous nos malheurs, parce que nous ne secouons jamais une coupable indolence. Car tous ceux qui l'ont réellement voulu y sont parvenus avec ferveur et facilité. Ah ! puissent mes paroles convaincre vos esprits, en sorte que votre conduite soit vraiment chrétienne, et que vous deveniez les imitateurs de ces premiers héros du christianisme, par la grâce et la miséricorde du Fils unique de Dieu, à qui soit, avec le Père et l'Esprit-Saint, la gloire, l'honneur et l'empire, maintenant et toujours, et dans tous les siècles des siècles ! Ainsi soit-il.




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"OR, PIERRE ET JEAN MONTÈRENT ENSEMBLE AU TEMPLE,

À LA PRIÈRE DE LA NEUVIÈME HEURE."

(Actes III, vv.1-11)


Par Saint Jean Chrysostôme.




ANALYSE.

1. Le sujet de cette homélie est la guérison d'un boiteux opérée par les apôtres saint Pierre et saint Jean, et pour mieux faire ressortir l'éclat du miracle, l'orateur constate d'abord l'état de cet homme. —  Il développe ensuite tous les détails de ce miracle, et loue la conduite pleine de reconnaissance que tint ce boiteux.

2. Cependant le peuple s'étant rassemblé, Pierre en prend occasion de faire connaître Jésus-Christ. — Ici saint Chrysostôme, après avoir rappelé le discours fait dans le cénacle, montre l'apôtre s'élevant dans celui-ci à une plus grande hauteur de force et de confiance. — Mais soudain il interrompt son sujet, et, abordant une question de morale, il exhorte ses auditeurs à travailler courageusement à l'acquisition des vertus chrétiennes, leur prouvant que l'habitude d'une seule facilite la pratique de toutes les autres.

3. C'est pourquoi il les supplie avec prières et avec menaces d'extirper du milieu de Constantinople le jurement et le blasphème, et montre quelle sera sur l'univers entier l'heureuse influence d'un tel exemple. — Si un petit nombre seulement obéit à la voix du pasteur, il s'en consolera, parce qu'il vaut mieux pour lui n'avoir à diriger que quelques brebis dociles que de commander à une multitude de chrétiens qui déshonorent aux yeux des païens la sainteté de la religion.



1. Une étroite amitié unissait les deux apôtres, Pierre et Jean. Aussi voyons-nous  que, dans la dernière cène, "Pierre fait signe à Jean", et qu'ils courent tous deux au tombeau. C'est encore Pierre qui interroge Jésus-Christ au sujet de Jean, et lui dit: "Et celui-ci, que deviendra-t- il ?" (Jean XXI, 21) Saint Luc, qui a omis le récit de plusieurs autres miracles, y rapporte la guérison du boiteux, parce qu'elle frappa plus fortement tous ceux qui en furent témoins. Mais observons tout d'abord que les deux apôtres ne montèrent point au temple dans le dessein d'opérer un miracle, car, à l'imitation de leur divin Maître, ils évitaient tout ce qui pouvait tourner à leur avantage. Pourquoi donc vinrent-ils au temple ?


Est-ce qu'ils observaient encore le culte mosaïque ? Nullement: mais c'était pour l'édification générale. Nous les voyons en effet opérer un prodige nouveau qui les affermit eux-mêmes dans leur vocation, et qui détermine la conversion d'un grand nombre de disciples. Ce boiteux l'était de naissance, et par conséquent incurable par les moyens ordinaires. Il était âgé de quarante ans, comme on va nous le dire, et depuis quarante ans on n'avait pu le guérir. Au reste vous savez assez combien toute infirmité de ce genre est rebelle aux traitements de la médecine, et la sienne était si grande qu'il ne pouvait même pourvoir aux besoins de son existence.


Du reste tout contribuait à le faire connaître, le lieu où il se tenait, et le genre même de son infirmité. "Or, il y avait," dit saint Luc,  "un homme boiteux dès le sein de sa mère, qui était porté, et qu'on plaçait chaque jour à la porte du temple, appelée la Belle-Porte, pour demander l'aumône à ceux qui y entraient". Il demandait donc l'aumône, et ne connaissait pas les apôtres auxquels il s'adressait. "Voyant Pierre et Jean entrer au temple, il les pria de lui donner l'aumône. Mais Pierre et Jean le fixèrent, et Pierre lui dit: Regardez-nous".  A ces mots, il ne se lève point, et persiste à leur demander l'aumône.


Car telle est la coutume du pauvre, il ne se rebute point d'un premier refus, et renouvelle ses instances. Rougissons donc, nous qui cessons de prier, si le Seigneur ne nous exauce sur-le-champ. Au reste voyez comme Pierre se hâte de lui adresser une parole de bienveillance: "Regardez-nous", lui dit-il. Ainsi s'épanchaient au dehors les dispositions de son âme. "Mais celui-ci les regarda attentivement, «espérant en recevoir quelque aumône. Or, Pierre dit: Je n'ai ni or, ni argent; mais ce que j'ai, je te le donne". Il ne dit point : Je te donne une chose bien plus précieuse que l'argent; que dit-il donc ?  "Au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche, et l'ayant pris par la main droite, il le souleva". L'apôtre imita dans cette circonstance le Sauveur Jésus, qui, lui aussi, tendait la main à tous ceux dont la foi était faible et chancelante, pour prouver que ce n'était pas en eux un mouvement spontané.




SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc,
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES.  Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865,   Tome IX, pp. 1-292.

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À LA PRIÈRE DE LA NEUVIÈME HEURE."

(Actes III, vv.1-11)



Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.

1. Le sujet de cette homélie est la guérison d'un boiteux opérée par les apôtres saint Pierre et saint Jean, et pour mieux faire ressortir l'éclat du miracle, l'orateur constate d'abord l'état de cet homme. —  Il développe ensuite tous les détails de ce miracle, et loue la conduite pleine de reconnaissance que tint ce boiteux.

2. Cependant le peuple s'étant rassemblé, Pierre en prend occasion de faire connaître Jésus-Christ. — Ici saint Chrysostôme, après avoir rappelé le discours fait dans le cénacle, montre l'apôtre s'élevant dans celui-ci à une plus grande hauteur de force et de confiance. — Mais soudain il interrompt son sujet, et, abordant une question de morale, il exhorte ses auditeurs à travailler courageusement à l'acquisition des vertus chrétiennes, leur prouvant que l'habitude d'une seule facilite la pratique de toutes les autres.

3. C'est pourquoi il les supplie avec prières et avec menaces d'extirper du milieu de Constantinople le jurement et le blasphème, et montre quelle sera sur l'univers entier l'heureuse influence d'un tel exemple. — Si un petit nombre seulement obéit à la voix du pasteur, il s'en consolera, parce qu'il vaut mieux pour lui n'avoir à diriger que quelques brebis dociles que de commander à une multitude de chrétiens qui déshonorent aux yeux des païens la sainteté de la religion.



1. (suite) "Et l'ayant pris par la main droite, il le souleva". Cette guérison attestait la résurrection de Jésus-Christ, car elle en était une image. "Et aussitôt ses jambes et ses pieds s'affermirent; et, s'élançant, il se leva et marcha". Il s'essayait, pour ainsi dire, à marcher, et il expérimentait si ses jambes pourraient le soutenir; il avait des pieds, mais ils étaient perclus. Quelques-uns même disent que dans le premier moment il ne savait pas marcher. "Et marchant, il entra avec eux dans le temple". En vérité, voilà un étonnant prodige. Ce boiteux n'est point conduit par les deux apôtres, mais il les suit, et fait ainsi connaître ses bienfaiteurs. Bien plus, sautant de joie, il louait le Seigneur, et non les hommes, car il ne les regardait que comme les instruments de la bonté divine. C'est ainsi qu'il se montrait reconnaissant.


Mais revenons sur l'explication des versets précédents. "Pierre et Jean montaient au temple à la neuvième heure de la prière". Peut-être était-ce l'heure où l'on y portait le boiteux, parce que, à ce moment, le temple était plus fréquenté. Au reste saint Luc réfute tout autre motif que celui de recevoir l'aumône, car il dit expressément: "On le plaçait à la porte du temple pour demander l'aumône à ceux qui y entraient". Ce détail si précis est une preuve de la sincérité du récit. Mais pourquoi , direz-vous, ses parents ne l'avaient-ils pas conduit à Jésus-Christ ? Peut-être étaient-ils eux-mêmes incrédules; et, en effet, quoiqu'ils se trouvassent en ce moment dans le temple, ils ne le présentèrent point aux deux apôtres. Cependant ils les virent entrer, et ils ne pouvaient ignorer les grands prodiges qu'ils avaient déjà opérés.  "Il les priait de lui faire l'aumône". Il les reconnut sans doute à leur extérieur pour des hommes charitables, aussi s'empressa-t-il de les arrêter.




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À LA PRIÈRE DE LA NEUVIÈME HEURE."

(Actes III, vv.1-11)


Par Saint Jean Chrysostôme.




ANALYSE.

1. Le sujet de cette homélie est la guérison d'un boiteux opérée par les apôtres saint Pierre et saint Jean, et pour mieux faire ressortir l'éclat du miracle, l'orateur constate d'abord l'état de cet homme. —  Il développe ensuite tous les détails de ce miracle, et loue la conduite pleine de reconnaissance que tint ce boiteux.

2. Cependant le peuple s'étant rassemblé, Pierre en prend occasion de faire connaître Jésus-Christ. — Ici saint Chrysostôme, après avoir rappelé le discours fait dans le cénacle, montre l'apôtre s'élevant dans celui-ci à une plus grande hauteur de force et de confiance. — Mais soudain il interrompt son sujet, et, abordant une question de morale, il exhorte ses auditeurs à travailler courageusement à l'acquisition des vertus chrétiennes, leur prouvant que l'habitude d'une seule facilite la pratique de toutes les autres.

3. C'est pourquoi il les supplie avec prières et avec menaces d'extirper du milieu de Constantinople le jurement et le blasphème, et montre quelle sera sur l'univers entier l'heureuse influence d'un tel exemple. — Si un petit nombre seulement obéit à la voix du pasteur, il s'en consolera, parce qu'il vaut mieux pour lui n'avoir à diriger que quelques brebis dociles que de commander à une multitude de chrétiens qui déshonorent aux yeux des païens la sainteté de la religion.





1. (suite) Il n'est pas inutile d'observer qu'ici saint Jean garde le silence, et que saint Pierre parle en son nom. "Je n'ai", dit-il, "ni or, ni argent". Il ne dit point, comme nous, je n'ai pas sur moi; mais absolument: je n'ai pas. Vous rejetez donc ma demande, pouvait lui dire ce boiteux. Non, reprenait Pierre; mais je vous fais part de ce que j'ai. Voyez l'humble modestie de l'apôtre ! Il ne se glorifie point même devant celui dont il va devenir le bienfaiteur. On ne voit ici agir que les lèvres et la main. Ce boiteux représentait les Juifs, qui, au lieu d'implorer la guérison de leurs âmes, rampaient sur la terre, et ne demandaient que des biens temporels. Ils fréquentaient le temple, mais c'était pour mieux s'enrichir. Quelle fut donc la conduite de l'apôtre ?  Il ne méprisa point ce boiteux, et ne chercha point un riche, disant:


Si le miracle s'opère à son égard, il ne fera aucun bruit.  Ainsi il n'attendit aucune gloire de celui qu'il allait guérir, et il ne le guérit point en présence de nombreux témoins, car il était encore sur le seuil de la porte, et non dans l'intérieur du temple que remplissait la multitude. Pierre ne s'entoura point de tant de solennité, et quand il fut entré dans le temple, il ne publia point ce miracle. Son extérieur seul avait engagé ce boiteux à lui demander l'aumône. Mais, par un prodige nouveau et plus grand, cet homme eut à l'instant la conscience de sa guérison. Tout au contraire, un malade guéri après de longues années, en croit à peine une guérison qu'il voit de ses propres yeux. Or, ce boiteux étant guéri, suivit les apôtres et rendit grâces à Dieu. "Il entra avec eux dans le temple", dit saint Luc, "marchant, sautant et louant Dieu".




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(Actes III, vv.1-11)


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ANALYSE.

1. Le sujet de cette homélie est la guérison d'un boiteux opérée par les apôtres saint Pierre et saint Jean, et pour mieux faire ressortir l'éclat du miracle, l'orateur constate d'abord l'état de cet homme. —  Il développe ensuite tous les détails de ce miracle, et loue la conduite pleine de reconnaissance que tint ce boiteux.

2. Cependant le peuple s'étant rassemblé, Pierre en prend occasion de faire connaître Jésus-Christ. — Ici saint Chrysostôme, après avoir rappelé le discours fait dans le cénacle, montre l'apôtre s'élevant dans celui-ci à une plus grande hauteur de force et de confiance. — Mais soudain il interrompt son sujet, et, abordant une question de morale, il exhorte ses auditeurs à travailler courageusement à l'acquisition des vertus chrétiennes, leur prouvant que l'habitude d'une seule facilite la pratique de toutes les autres.

3. C'est pourquoi il les supplie avec prières et avec menaces d'extirper du milieu de Constantinople le jurement et le blasphème, et montre quelle sera sur l'univers entier l'heureuse influence d'un tel exemple. — Si un petit nombre seulement obéit à la voix du pasteur, il s'en consolera, parce qu'il vaut mieux pour lui n'avoir à diriger que quelques brebis dociles que de commander à une multitude de chrétiens qui déshonorent aux yeux des païens la sainteté de la religion.




2. Admirez comme il saute de plaisir, et ferme ainsi la bouche à tous les murmures des Juifs. Je croirais aussi que, pour mieux prouver la réalité de sa guérison, il se donnait ces violents mouvements qu'on ne peut feindre. C'était bien ce même homme perclus des deux jambes, et qui ne pouvait se remuer, même pressé par la faim; et certes, s'il eût pu marcher seul, il n'eût point voulu partager ses aumônes avec ceux qui l'assistaient. Comment donc aujourd'hui le voudrait-il ? Ou comment feindrait-il une guérison pour faire honneur à des gens qui lui auraient refusé une légère aumône ? Mais il conservait, même après sa guérison, le sentiment d'une vive reconnaissance, et il en donna des preuves dans cette circonstance comme dans la suite. Au reste, il était généralement connu, et c'est ce que dit expressément saint Luc. "Et tout le peuple le vit marcher et louer Dieu. Et tous reconnaissaient que c'était celui-là même qui était assis à la Belle-Porte du temple pour demander l'aumône". Cette expression: "reconnaissaient", est parfaitement juste, car ce ne fut point ce miracle qui le fit connaître, comme nous le disons de ceux dont nous n'avons qu'un vague souvenir. Mais pouvait-on ne pas croire qu'au nom de ce même Jésus qui opérait de si grands prodiges, les péchés étaient remis ?


"Et comme celui qui avait été guéri tenait par la main Pierre et Jean, tout le peuple étonné courut vers eux, au portique qui s'appelle le portique de Salomon". L'attachement et l'amitié ne permettaient pas à ce boiteux de quitter ses bienfaiteurs, et sans doute qu'il les louait et les remerciait. "Et tout le peuple courait vers eux, ce que voyant Pierre, il prit la parole". Pour la seconde fois le même apôtre agit et parle. Dans le cénacle le prodige de l'universalité des langues lui avait gagné l'attention de ses auditeurs, et dans le temple c'est la guérison de ce boiteux. Alors il avait pris, comme pour texte de son discours , le déicide que les Juifs avaient commis, et maintenant il part du sujet même de leurs pensées. Il ne sera donc pas sans intérêt d'examiner en quoi ces deux discours diffèrent et se ressemblent. Le premier fut prononcé dans le cénacle, avant toute conversion et tout miracle: le second, au contraire, le fut en présence du peuple étonné, du boiteux guéri, et d'une foule qui ne doutait plus, et qui ne disait plus: "Ces gens sont pris de vin". Observez encore que là Pierre parlait au nom de tous les apôtres, et ici au nom seul de saint Jean; et enfin qu'il s'exprime avec plus de force et de confiance.




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À LA PRIÈRE DE LA NEUVIÈME HEURE."

(Actes III, vv.1-11)


Par Saint Jean Chrysostôme.




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1. Le sujet de cette homélie est la guérison d'un boiteux opérée par les apôtres saint Pierre et saint Jean, et pour mieux faire ressortir l'éclat du miracle, l'orateur constate d'abord l'état de cet homme. —  Il développe ensuite tous les détails de ce miracle, et loue la conduite pleine de reconnaissance que tint ce boiteux.

2. Cependant le peuple s'étant rassemblé, Pierre en prend occasion de faire connaître Jésus-Christ. — Ici saint Chrysostôme, après avoir rappelé le discours fait dans le cénacle, montre l'apôtre s'élevant dans celui-ci à une plus grande hauteur de force et de confiance. — Mais soudain il interrompt son sujet, et, abordant une question de morale, il exhorte ses auditeurs à travailler courageusement à l'acquisition des vertus chrétiennes, leur prouvant que l'habitude d'une seule facilite la pratique de toutes les autres.

3. C'est pourquoi il les supplie avec prières et avec menaces d'extirper du milieu de Constantinople le jurement et le blasphème, et montre quelle sera sur l'univers entier l'heureuse influence d'un tel exemple. — Si un petit nombre seulement obéit à la voix du pasteur, il s'en consolera, parce qu'il vaut mieux pour lui n'avoir à diriger que quelques brebis dociles que de commander à une multitude de chrétiens qui déshonorent aux yeux des païens la sainteté de la religion.





2. (suite) Tel est, en effet, le caractère de la vertu, qu'elle progresse toujours et ne s'arrête jamais. Remarquez aussi que ce premier miracle s'opère dans le temple, afin de fortifier la foi des nouveaux fidèles. Ce n'est donc point dans un lieu retiré, et comme en secret que Pierre agit, et néanmoins ce n'est point dans l'intérieur du temple, où le peuple était nombreux. Mais comment le peuple put-il croire à ce miracle ? Parce que celui-là même sur qui il avait été opéré publiait sa guérison; or, si elle n'eût été réelle, aurait-il seulement osé se montrer à la foule ? Ainsi ce miracle s'opère dans un lieu qui est tout ensemble public et secret. Et voyez ce qui arrive: Pierre et Jean montaient au temple pour prier, et ils firent tout autre chose. Ainsi le centurion Corneille priait et jeûnait pour obtenir une grâce tout autre que la révélation dont il fut favorisé.


Jusqu'ici Pierre désigne le Sauveur sous le nom de Jésus de Nazareth; et il dit au boiteux: "Au nom de Jésus de Nazareth, lève-toi et marche". C'était un moyen de l'amener à croire à sa parole. Mais, je vous le demande, ne vous lassez pas dès les premiers instants de cet entretien; et quoique plusieurs peut-être se retireront après ce premier récit, je veux y revenir. D'ailleurs avec un peu de bonne volonté, nous arriverons bientôt à la fin, et nous atteindrons le but. Car, comme dit le proverbe, le zèle engendre le zèle, et la lâcheté, la lâcheté. Le peu de bien que l'on a fait, encourage à en faire plus encore , et on le continue avec confiance. Plus on met de bois sur un brasier, et plus il devient ardent. Ainsi plus l'âme se nourrit de pieuses pensées, et plus elle devient invincible à la tentation. Vous faut-il un exemple ? Dans notre cœur naissent, comme des ronces et des épines, le parjure, le mensonge, la dissimulation, la fraude, la malignité, la raillerie, l'injure, la moquerie et les paroles impures et obscènes. D'un autre côté pullulent dans ce même cœur l'avarice, la rapine, l’injustice, l'hypocrisie et la malice. Ajoutez-y encore la concupiscence, l'immodestie, l’impureté, la fornication et l'adultère; et enfin l'envie, la jalousie, la colère, l'emportement, la haine; la vengeance, le blasphème et mille autres vices. Si vous triomphez des premiers, vous vaincrez facilement les seconds et même les troisièmes…




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1. Le sujet de cette homélie est la guérison d'un boiteux opérée par les apôtres saint Pierre et saint Jean, et pour mieux faire ressortir l'éclat du miracle, l'orateur constate d'abord l'état de cet homme. —  Il développe ensuite tous les détails de ce miracle, et loue la conduite pleine de reconnaissance que tint ce boiteux.

2. Cependant le peuple s'étant rassemblé, Pierre en prend occasion de faire connaître Jésus-Christ. — Ici saint Chrysostôme, après avoir rappelé le discours fait dans le cénacle, montre l'apôtre s'élevant dans celui-ci à une plus grande hauteur de force et de confiance. — Mais soudain il interrompt son sujet, et, abordant une question de morale, il exhorte ses auditeurs à travailler courageusement à l'acquisition des vertus chrétiennes, leur prouvant que l'habitude d'une seule facilite la pratique de toutes les autres.

3. C'est pourquoi il les supplie avec prières et avec menaces d'extirper du milieu de Constantinople le jurement et le blasphème, et montre quelle sera sur l'univers entier l'heureuse influence d'un tel exemple. — Si un petit nombre seulement obéit à la voix du pasteur, il s'en consolera, parce qu'il vaut mieux pour lui n'avoir à diriger que quelques brebis dociles que de commander à une multitude de chrétiens qui déshonorent aux yeux des païens la sainteté de la religion.





2. (suite) … C'est qu'une première victoire fortifie l'âme et la prépare à de nouveaux succès. Que celui qui a l'habitude de jurer, se corrige donc de cette diabolique coutume, et non seulement il remplira un devoir, mais encore il se sentira porté aux divers exercices de la piété. Car


celui qui s'interdit le péché du blasphème, ne voudra point en commettre d'autre, et il gardera honorablement la vertu qu'il s'est acquise. Il se respectera lui-même avec le même soin que nous évitons de salir un habit précieux.


 Il en arrivera donc bientôt à ne plus se permettre aucun acte de colère, d'emportement, ni de méchanceté, et ainsi, en avançant peu à peu, il atteindra la perfection. Mais souvent nous voyons arriver tout le contraire: car celui qui a bien commencé, ne se soutient pas; il retombe par lâcheté dans ses premiers désordres et devient incorrigible. Par exemple, nous nous sommes imposé la loi de ne pas jurer, et pendant trois ou quatre jours nous v avons été fidèles: Mais dans une circonstance la tentation l'a emporté et nous avons perdu tout le fruit de notre première victoire. Alors, hélas ! Nous tombons dans un lâche découragement, et nous ne voulons plus renouveler nos efforts. Cela se comprend jusqu'à un certain point; car on est toujours peu empressé à relever un bâtiment qu'on a vu s'écrouler; et cependant il faudrait s'armer de courage et recommencer avec une nouvelle énergie.



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ANALYSE.

1. Le sujet de cette homélie est la guérison d'un boiteux opérée par les apôtres saint Pierre et saint Jean, et pour mieux faire ressortir l'éclat du miracle, l'orateur constate d'abord l'état de cet homme. —  Il développe ensuite tous les détails de ce miracle, et loue la conduite pleine de reconnaissance que tint ce boiteux.

2. Cependant le peuple s'étant rassemblé, Pierre en prend occasion de faire connaître Jésus-Christ. — Ici saint Chrysostôme, après avoir rappelé le discours fait dans le cénacle, montre l'apôtre s'élevant dans celui-ci à une plus grande hauteur de force et de confiance. — Mais soudain il interrompt son sujet, et, abordant une question de morale, il exhorte ses auditeurs à travailler courageusement à l'acquisition des vertus chrétiennes, leur prouvant que l'habitude d'une seule facilite la pratique de toutes les autres.

3. C'est pourquoi il les supplie avec prières et avec menaces d'extirper du milieu de Constantinople le jurement et le blasphème, et montre quelle sera sur l'univers entier l'heureuse influence d'un tel exemple. — Si un petit nombre seulement obéit à la voix du pasteur, il s'en consolera, parce qu'il vaut mieux pour lui n'avoir à diriger que quelques brebis dociles que de commander à une multitude de chrétiens qui déshonorent aux yeux des païens la sainteté de la religion.




3. Proposons-nous donc chaque jour la pratique d'une vertu, et commençons par les plus faciles. Renonçons à la mauvaise habitude de jurer, mettons un frein à notre langue et ne prenons jamais en vain le nom du Seigneur. Ici point de dépenses, point de pratiques et nuls efforts pénibles:


il suffit de le vouloir et tout est fait; car c'est une affaire d'habitude. Aussi je vous le demande instamment: sachez vouloir.


Si je vous avais annoncé une distribution d'argent, tous, vous vous seriez empressés d'accourir; et si vous me voyiez dans un péril extrême, vous n'hésiteriez pas à exposer votre vie pour m'en arracher. Eh bien ! Aujourd’hui, je suis en proie à une vive douleur, et je souffre tout autant que si j'étais prisonnier, battu de verges ou condamné aux mines. Tendez-moi une main secourable, et réfléchissez à quels dangers vous m'exposez si je ne puis obtenir de vous-mêmes le plus léger acte de vertu; je dis léger sous le rapport du travail et des efforts. Et en effet, que répondrai-je à ces accusations: Pourquoi n'as-tu pas exhorté et repris ?  Pourquoi n'as-tu pas commandé, insisté sur l'obligation et menacé fortement les désobéissants ?



SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc,
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES.  Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865,   Tome IX, pp. 1-292.

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gras, caractère, police,
italiques et soulignés ajoutés.
à suivre
ROBERT.
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Message  ROBERT. Lun 03 Fév 2014, 9:37 am

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SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME. - Page 3 Saint_10
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"OR, PIERRE ET JEAN MONTÈRENT ENSEMBLE AU TEMPLE,

À LA PRIÈRE DE LA NEUVIÈME HEURE."

(Actes III, vv.1-11)


Par Saint Jean Chrysostôme.



ANALYSE.

1. Le sujet de cette homélie est la guérison d'un boiteux opérée par les apôtres saint Pierre et saint Jean, et pour mieux faire ressortir l'éclat du miracle, l'orateur constate d'abord l'état de cet homme. —  Il développe ensuite tous les détails de ce miracle, et loue la conduite pleine de reconnaissance que tint ce boiteux.

2. Cependant le peuple s'étant rassemblé, Pierre en prend occasion de faire connaître Jésus-Christ. — Ici saint Chrysostôme, après avoir rappelé le discours fait dans le cénacle, montre l'apôtre s'élevant dans celui-ci à une plus grande hauteur de force et de confiance. — Mais soudain il interrompt son sujet, et, abordant une question de morale, il exhorte ses auditeurs à travailler courageusement à l'acquisition des vertus chrétiennes, leur prouvant que l'habitude d'une seule facilite la pratique de toutes les autres.

3. C'est pourquoi il les supplie avec prières et avec menaces d'extirper du milieu de Constantinople le jurement et le blasphème, et montre quelle sera sur l'univers entier l'heureuse influence d'un tel exemple. — Si un petit nombre seulement obéit à la voix du pasteur, il s'en consolera, parce qu'il vaut mieux pour lui n'avoir à diriger que quelques brebis dociles que de commander à une multitude de chrétiens qui déshonorent aux yeux des païens la sainteté de la religion.



3. (suite) Il ne me suffira pas de répondre que j'ai averti, car on répliquera qu'il fallait plus que de simples remontrances, et l'on me condamnera par l'exemple d'Héli. Ce n'est point, à Dieu ne plaise ! Que je vous compare à ses fis. Mais enfin il les reprenait et leur disait: "Mes enfants, n'agissez pas ainsi, car j'apprends qu'on parle mal de vous". (I Rois II, 24)  Cependant l'Ecriture dit qu'il n'avertit point ses enfants, c'est-à-dire qu'il ne le fit pas avec assez de force et de sévérité. De plus, n'est-il pas absurde de voir, parmi les Juifs, un chef de synagogue parler en maître et se faire obéir, tandis qu'ici ma parole est méprisée et dédaignée ? Je ne cherche point ma propre gloire et je n'en veux point d'autre que vos mœurs chrétiennes; mais je cherche votre  salut. Chaque jour je crie, je tonne à vos oreilles, et malgré la véhémence de mes paroles, personne ne m'écoute. Ah ! Combien j'ai à craindre qu'au jour du jugement je ne rende compte de ma trop grande indulgence ! C'est pourquoi je vous le déclare à haute et intelligible voix: j'interdis l'entrée de l'église à quiconque se permettra encore de parler le langage de Satan, c'est-à-dire de jurer.


Je vous donne un mois pour vous corriger; et ne m'alléguez point la nécessité de vos affaires ni la défiance que l'on a de votre parole, car vous pouvez changer cette habitude de tout attester par serment. Je sais bien que je vais prêter à la critique; mais il vaut mieux pour moi d'être critiqué pendant ma vie que de brûler après ma mort. Au reste, qui rira de moi, sinon les insensés ? Car quel homme sage blâmerait mon zèle à faire observer la loi divine ? Mais les plaisanteries des méchants retomberont bien moins sur moi que sur Jésus-Christ lui-même. Ce mot vous fait horreur, et cependant il est vrai. Si j'étais l'auteur de cette loi, ces froides railleries m'atteindraient; mais puisque Jésus-Christ en est le législateur, elles se dirigent contre lui.



Oui, il a été autrefois moqué, frappé à la joue et souffleté, et aujourd'hui encore il reçoit absolument les mêmes outrages.  Aussi nous menace-t-il de l'enfer et du ver qui ne meurt pas.



SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN,
licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc,
1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APOTRES.  Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865,   Tome IX, pp. 1-292.

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gras, caractère, police
italiques et soulignés ajoutés.
à suivre

 
 
Nota: on peut rajouter, à la suite de Saint Jean Chrysostôme:
 
Oui, il a été autrefois moqué, frappé à la joue et souffleté,
et aujourd'hui encore  [PLUS…] il reçoit absolument les mêmes outrages.
ROBERT.
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