Marie, Mère de Dieu et notre Mère
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Marie, Mère de Dieu et notre Mère
.
1. Marie est Mère de Dieu, 471.
Le Concile d’Éphèse, 472.
Dignité souveraine de Marie, 473.
Position protestante, 474.
2. Marie, notre Mère, 475.
a) Notre confiance en Marie, 476.
Elle protège l’Église, 477.
Elle ramène les dissidents, 478.
b) L’Exemple de la Sainte Famille, 479.
Marie, modèle des mères, 480.
Conclusion, 481.
Introduction
Dévotion croissante envers Marie, 482.
Marie et la réconciliation des dissidents, 483.
I. Marie, notre Mère.
1. A la croix, 484.
2. Au Cénacle, 485.
3. Au ciel, 486.
II. Marie, inspiratrice de la foi, 487.
1. Témoignage de saint Cyrille d’Alexandrie, 488.
2. De saint Dominique, 489.
3. Des Papes, 490.
III. Marie, fondatrice de l’unité de l’Église, 491.
1. A Éphèse, 492.
2. De nos jours, 493.
a) Marie et les Églises d’Orient, 494.
b) Le Rosaire et l’unité, 495-496.
c) Le culte du Rosaire en Orient, 497-498
Conclusion, 499.
1 Pie XII, Lettre encyclique pour le XVe centenaire du Concile d’Éphèse. AAS XXIII (1931) 511-517.
2 Léon XIII, Lettre encyclique sur Marie Auxiliatrice. AAS XXVIII (1895-1896) 129-136.
( Tiré de AUX SOURCES DE LA VIE SPIRITUELLE, p. 257-275, par P. CATTIN — H. TH. CONUS, des Frères Prêcheurs, Éd. St-Paul, 1951.)
Marie, Mère de Dieu et notre Mère
A. Extrait de la Lettre Encyclique de Sa Sainteté Pie XI
du 25 décembre 1931 1
LUX VERITATIS
A. Extrait de la Lettre Encyclique de Sa Sainteté Pie XI
du 25 décembre 1931 1
LUX VERITATIS
1. Marie est Mère de Dieu, 471.
Le Concile d’Éphèse, 472.
Dignité souveraine de Marie, 473.
Position protestante, 474.
2. Marie, notre Mère, 475.
a) Notre confiance en Marie, 476.
Elle protège l’Église, 477.
Elle ramène les dissidents, 478.
b) L’Exemple de la Sainte Famille, 479.
Marie, modèle des mères, 480.
Conclusion, 481.
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B. Lettre encyclique de Sa Sainteté Léon XIII
du 5 septembre 1895 2
ADJUTRICEM POPULI
du 5 septembre 1895 2
ADJUTRICEM POPULI
Introduction
Dévotion croissante envers Marie, 482.
Marie et la réconciliation des dissidents, 483.
I. Marie, notre Mère.
1. A la croix, 484.
2. Au Cénacle, 485.
3. Au ciel, 486.
II. Marie, inspiratrice de la foi, 487.
1. Témoignage de saint Cyrille d’Alexandrie, 488.
2. De saint Dominique, 489.
3. Des Papes, 490.
III. Marie, fondatrice de l’unité de l’Église, 491.
1. A Éphèse, 492.
2. De nos jours, 493.
a) Marie et les Églises d’Orient, 494.
b) Le Rosaire et l’unité, 495-496.
c) Le culte du Rosaire en Orient, 497-498
Conclusion, 499.
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1 Pie XII, Lettre encyclique pour le XVe centenaire du Concile d’Éphèse. AAS XXIII (1931) 511-517.
2 Léon XIII, Lettre encyclique sur Marie Auxiliatrice. AAS XXVIII (1895-1896) 129-136.
( Tiré de AUX SOURCES DE LA VIE SPIRITUELLE, p. 257-275, par P. CATTIN — H. TH. CONUS, des Frères Prêcheurs, Éd. St-Paul, 1951.)
Dernière édition par Louis le Mer 16 Oct 2013, 5:47 am, édité 19 fois (Raison : Déposer un lien)
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
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Re: Marie, Mère de Dieu et notre Mère
471
1. Marie est Mère de Dieu
... De la doctrine catholique suit nécessairement le dogme de la maternité divine, que nous proclamons de la Bienheureuse Vierge Marie. « Non pas, comme le remarque saint Cyrille, que la nature du Verbe et sa divinité tirent leur origine de la Vierge très sainte, mais qu'il a reçu d'elle son corps sacré informé par une âme intelligente, en sorte que le Verbe, qui est uni à ce corps hypostatiquement, est né de la Vierge selon la chair (1). »
Et en effet, si le Fils de la Bienheureuse Vierge Marie est Dieu, elle est appelée à juste titre mère de Dieu, et s'il n'y a en Jésus-Christ qu'une personne et que cette personne est divine, Marie doit être appelée et proclamée par tous non seulement la Mère du Christ homme, mais aussi Mère de Dieu ou Théotocos. Celle donc que sa parente ; Elisabeth salua Mère de mon Seigneur (2), dont saint Ignace martyr déclare qu'elle a donné le jour à Dieu (3) et Tertullien que Dieu est né d'elle (4), nous devons tous la vénérer comme la Mère de Dieu, à qui la Toute-Puissance conféra la plénitude de la grâce et une dignité incomparable.
Et cette vérité enseignée par l'Eglise dès les premiers siècles, personne ne pourra la mettre en doute sous prétexte que la Bienheureuse Vierge Marie a engendré le corps de Jésus-Christ, mais non le Verbe du Père éternel puisque, comme Cyrille répondait déjà justement et clairement, les autres femmes dans le sein desquelles est formé l'organisme humain, mais non l'esprit, reçoivent et méritent le nom de mère et que, par conséquent, la maternité divine doit être attribuée à la Mère de Jésus à cause de l'unité de personne de son Fils.
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(1) Concile d'Ephèse, Cyrilli ad Nestorium, MANSI, IV, 891. — (3) S. Luc I, 43. — (3) Cf. S. IGNACE, In Eph. VII, 18-20. PG 5, 660. — (4) Cf. TERTULLIEN, De Carne Chr., 17. PL 2, 781.
Dernière édition par Louis le Ven 11 Oct 2013, 7:53 pm, édité 1 fois (Raison : orthographe)
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Re: Marie, Mère de Dieu et notre Mère
472
Le Concile d’Éphèse
C'est donc justement que l'opinion impie de Nestorius qui avait été condamnée, l'année précédente, par l'évêque de Rome, sous l'inspiration de l'Esprit Saint, le fut à nouveau et solennellement par le Concile d'Ephèse.
La population d'Ephèse était animée envers la Vierge Mère de Dieu d'une telle piété et d'un tel amour qu'elle exulta d'une grande joie à l'annonce du jugement prononcé par les Pères du Concile et qu'elle accueillit ceux-ci par des acclamations, puis toute une foule se munit de flambeaux et se forma en cortège pour les accompagner à leurs demeures. Et certainement la Mère de Dieu, à la vue de ce spectacle, sourit avec suavité à ses fils d'Ephèse et à tous les fidèles du monde catholique et elle les entoura de son amour et de son secours maternels.
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Re: Marie, Mère de Dieu et notre Mère
473
Dignité souveraine de Marie
De ce dogme de la maternité divine jaillissent comme d'une source profonde et mystérieuse la grâce singulière de Marie et sa dignité souveraine, la plus haute après celle de Dieu. Et même, comme l'écrit excellemment saint Thomas d'Aquin : « La dignité que possède la Bienheureuse Vierge parce qu'elle est Mère de Dieu est d'une certaine manière infinie à cause du bien infini qu'est Dieu (1). »
Vérité que développe et explique Cornélius à Lapide : « La Bienheureuse Vierge est Mère de Dieu, donc elle est de loin supérieure à tous les anges, même aux séraphins et aux chérubins. Elle est la Mère de Dieu ; donc elle est tellement pure et tellement sainte qu'après celle de Dieu on ne puisse concevoir une pureté plus grande. Elle est Mère de Dieu ; donc tout ce qui fut accordé de privilège à n'importe quel saint (dans l'ordre de la grâce, gratum faciens), elle l'a reçu la première (2). »
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(1) S. THOMAS, Somme théol., I, q. 25, art. 6. — (2) CORNÉLIUS A LAPIDE, In S. Matth. I, 6.
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Re: Marie, Mère de Dieu et notre Mère
474
Position protestante
Pourquoi donc les protestants et beaucoup d'autres non-catholiques nous reprochent-ils si sévèrement notre piété envers la Vierge Mère de Dieu, comme si nous lui rendions un culte qui n'est dû qu'à Dieu ?
Ignorent-ils ou négligent-ils de considérer que rien ne peut être plus agréable à Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui aime certainement sa Mère d'un amour immense et ardent, que de nous voir la vénérer comme elle le mérite, l'aimer en retour de tout notre cœur, imiter ses exemples très saints et nous concilier son patronage puissant ?
Nous ne voulons cependant point passer sous silence un fait qui Nous cause une grande consolation. Il ne manque pas de protestants de nos jours qui reconnaissent mieux la dignité de la Vierge Mère de Dieu et qui se sentent attirés et poussés à l'honorer et à la vénérer. Ce changement, à condition qu'il provienne d'une conviction sincère, et non, comme Nous l'avons constaté parfois, d'un simple souci de se concilier la sympathie des catholiques, nous fait espérer — grâce aux prières et à la collaboration de tous et à l'intercession de la Bienheureuse Vierge elle-même, dont l'amour maternel poursuit les fils égarés — qu'ils reviendront enfin à l'unique troupeau de Notre-Seigneur Jésus-Christ et par conséquent à Nous qui, malgré Notre indignité, le remplaçons sur terre.
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Re: Marie, Mère de Dieu et notre Mère
475
2. Marie, notre Mère
Mais il est une autre pensée, plus douce encore et plus suave, qui nous vient à l'esprit lorsque nous considérons la mission maternelle de Marie. Du fait d'avoir engendré le Rédempteur du genre humain, Marie est devenue aussi, en quelque sorte, la mère très aimante de nous tous que Notre-Seigneur Jésus-Christ a voulu avoir pour frères (1) .
« Mère, elle nous apparaît, ainsi s'exprime Notre prédécesseur d'heureuse mémoire, Léon XIII, lorsque nous pensons à cette élection divine qui a fait d'elle la Mère du Verbe et qui lui a donné des sentiments tout maternels qui ne se lassent jamais d'aimer et de pardonner ; lorsque nous voyons Jésus-Christ lui obéir comme un fils à sa mère ; lorsqu'il lui confia, en la personne de saint Jean, le soin maternel de toute l'humanité ; lorsque, enfin, elle recueillit l'héritage d'immense labeur laissé par son Fils et commença de grand cœur à accomplir envers nous tous ses devoirs maternels (2). »
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(1) Cf. Rom. viii, 29.— (2) LEON XIII, Lettre encyclique Octobri mense du 22 septembre 1891. ASS xxiv (1891-1892) 196. Cf. SVS n. 504.
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Re: Marie, Mère de Dieu et notre Mère
476
a) Notre confiance en Marie
De là cet élan irrésistible qui nous porte vers elle, afin de lui confier tout, nos joies si nous sommes heureux, nos peines si nous sommes angoissés, nos espoirs si nous tendons vers des jours meilleurs. De là cet empressement avec lequel nous courons vers elle pour obtenir secours du ciel lorsque les temps sont mauvais pour l'Eglise, lorsque la foi chancelle parce que la charité s'est refroidie, lorsque les mœurs privées et publiques se corrompent, lorsqu'un péril menace le catholicisme ou la société. De là cette prière ultime que nous lui adressons à l'heure de la mort, quand il n'y a plus d'autre espoir ni d'autre secours, levant vers elle nos yeux mouillés de larmes et nos mains défaillantes, demandant par elle à son Fils le pardon de nos fautes et le bonheur éternel.
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Re: Marie, Mère de Dieu et notre Mère
477
Elle protège l’Église
Avec plus d'ardeur que jamais en ces besoins pressants qui nous affligent aujourd'hui, recourons tous à sa bonté et demandons-lui par une fervente supplication « d'obtenir de son Fils que les nations égarées reviennent aux principes chrétiens qui sont la garantie du salut public, la source de la paix et du vrai bonheur. Demandons-lui surtout de nous obtenir ce que nous devons désirer plus que tous les biens, la liberté de notre mère la sainte Eglise, qui ne veut servir que les intérêts supérieurs des hommes, qui n'a jamais causé de tort aux individus ni aux nations, mais leur a toujours procuré de très grands bienfaits (1) ».
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(1) LEON XIII, Lettre encyclique Octobri mense du 22 septembre 1891. ASS xxiv (1891-1892) 203.
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Re: Marie, Mère de Dieu et notre Mère
478
Elle ramène les dissidents
Mais il est une grâce très importante que Nous demandons à tous d'implorer, par l'intercession de la Reine du ciel. Que celle qui est aimée et honorée par une piété si ardente des dissidents orientaux ne permette pas qu'ils errent loin de l'unité de l'Eglise et par conséquent de son Fils dont Nous tenons la place sur terre. Qu'ils reviennent au Père commun dont la décision fut accueillie avec respect par les Pères du Concile d'Ephèse et qui fut saluée par eux d'une acclamation unanime comme le « gardien de la foi ». Qu'ils reviennent tous à Nous, qui les aimons d'un amour paternel et qui faisons Nôtres très volontiers les paroles aimantes de Cyrille à Nestorius pour l'exhorter à « conserver la paix des Eglises et à maintenir entre les prêtres de Dieu le lien indissoluble de la dilection et de la concorde (2) ».
Ah ! luise bientôt ce jour heureux où la Vierge de Dieu, représentée par Notre prédécesseur en cette mosaïque de la basilique libérienne que Nous avons restaurée, verra tous ses fils séparés revenir et la vénérer avec Nous d'un seul cœur et avec une même foi. Ce qui Nous causera la plus grande des joies.
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(2) Concile d'Ephèse, Cyrilli ad Nestorium, MANSI, IV, 891.
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Re: Marie, Mère de Dieu et notre Mère
479
b) L’Exemple de la Sainte Famille
Nous considérons comme un bon auspice qu'il Nous soit donné de célébrer ce quinzième centenaire du Concile d'Ephèse, à Nous qui avons défendu la dignité et la sainteté du mariage contre les erreurs et les sophismes de tout genre (1) et qui avons revendiqué solennellement les droits sacrés de l'Eglise catholique dans l'éducation de la jeunesse et qui avons enseigné comment cette éducation devait être faite et à quels principes elle devait se conformer (2). Nos prescriptions en ces deux matières trouvent en effet un exemple admirable et que l'on peut proposer à l'imitation de tous dans la mission maternelle de Marie et dans la vie de la sainte Famille de Nazareth. « Les pères de famille, écrit Notre prédécesseur d'heureuse mémoire Léon XIII, ont en Joseph une règle illustre de vigilance et de prévoyance paternelle ; les mères ont dans la très Sainte Vierge Mère de Dieu un modèle insigne d'amour, de modestie, de soumission et de foi parfaite ; les fils ont en Jésus, qui leur était soumis (3), un exemple divin d'obéissance, à admirer, à honorer, à imiter (4). »
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(1) Cf. PIE XI, Lettre encyclique Casti connubii du 21 décembre 1930. AAS XXII (1930) 539-592. Cf. SVS nn. 1637-1752. — (2) Cf. PIE XI, Lettre encyclique Divini illius Magistridu 31 décembre 1929. AAS XXII (1930) 49-86. — (3) S. Luc II, 51. — (4) LEON XllI, Lettre apostolique Neminem fugit du 14 janvier 1892. AAS XX V (1892-1893) 8. Cf. SVS nn. 1756-1758.
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Re: Marie, Mère de Dieu et notre Mère
480
Marie, modèle des mères
Mais il est particulièrement opportun que les mères, surtout à notre époque, qui, par lassitude des enfants ou du lien conjugal, ont méprisé et violé leur devoir, lèvent les yeux vers Marie et considèrent attentivement à quelle dignité a été élevée par elle la mission très importante de la maternité. Ainsi peut-on espérer, par l'assistance de la Reine céleste, qu'elles aient honte d'avoir déshonoré le grand sacrement de mariage et qu'elles se reprennent à vouloir imiter selon leurs moyens ses admirables vertus.
S'il en va de la sorte, si la famille, principe et fondement de toute la société humaine, est ramenée à cette norme de haute sainteté, il n'y a aucun doute que nous pourrons enfin apporter un remède à cet ensemble formidable de maux qui nous affligent actuellement.
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Re: Marie, Mère de Dieu et notre Mère
481
Conclusion
Et il adviendra que la paix de Dieu qui dépasse tout sentiment gardera tous les cœurs et toutes les intelligences (5) ; et que le Règne du Christ, dans l'union des âmes et des efforts, s'établira heureusement sur tous les peuples.
Nous ne voulons pas terminer cette Encyclique sans vous faire part, Vénérables Frères, d'une décision qui vous sera certainement agréable à tous. Désireux qu'il reste de cette commémoration centenaire un monument liturgique qui contribue à réchauffer la piété du clergé et des fidèles envers l'auguste Mère de Dieu, Nous avons ordonné à la Congrégation des Rites d'éditer Office et Messe de la Maternité divine, à célébrer par l'Eglise universelle.
En attendant, comme gage des faveurs célestes et comme témoignage de nos sentiments paternels, Nous vous donnons de grand cœur, à vous tous et à chacun, Vénérables Frères, à votre clergé et à votre peuple, la Bénédiction Apostolique.
Donné à Rome, près St-Pierre, le 25 décembre, fête de la Nativité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, l'an MCMXXXI, dixième de notre Pontificat.PIE XI, PAPE.
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(5) Phil. IV, 7.
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Re: Marie, Mère de Dieu et notre Mère
482
Introduction
Dévotion croissante envers Marie
L'auxiliatrice du peuple chrétien, puissante et infiniment miséricordieuse, c'est la Vierge Mère de Dieu. Il convient de la célébrer par des louanges toujours plus magnifiques et de l'implorer avec une confiance toujours plus vive. En effet, les motifs de confiance et d'éloges se multiplient en proportion des bienfaits variés qu'elle répand partout pour le bien commun avec une générosité chaque jour plus grande. En retour de tant de bonté, du côté des fidèles on accomplit tous les devoirs d'un dévouement profond : plus que jamais, même et surtout à notre époque si funeste à la religion, on peut voir dans toutes les classes sociales se réveiller et s'accroître l'amour et le culte de la bienheureuse Vierge Marie. Nous en avons un témoignage éclatant : un peu partout on rétablit, on multiplie les confréries érigées sous son patronage. On construit de magnifiques églises dédiées à son saint nom, on accomplit des pèlerinages à ses sanctuaires les plus vénérés, et l'affluence n'y nuit pas à un grand recueillement ; on tient des congrès dont les délibérations tendent à la glorifier davantage ; on organise d'autres manifestations analogues, fort bonnes en elles-mêmes et d'un heureux présage pour l'avenir.
De plus, fait remarquable et que Nous avons un grand plaisir à rappeler, parmi les formes multiples de la dévotion mariale, le Rosaire, ce mode de prière si excellent, est désormais de plus en plus en faveur dans l'opinion et dans la pratique. C'est, disons-Nous, une très grande joie pour Nous : si Nous avons consacré à propager la dévotion du Rosaire une très grande part de Notre activité, Nous voyons bien avec quelle bienveillance la Reine du ciel s'est laissé fléchir et a exaucé Nos vœux. Nous avons confiance que c'est ainsi qu'elle Nous exaucera encore, pour adoucir les douleurs et les amertumes que Nous apporteront les jours prochains.
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Re: Marie, Mère de Dieu et notre Mère
483
Introduction
Marie et la réconciliation des dissidents
Mais c'est surtout pour l'extension du règne du Christ que nous attendons de la puissance du Rosaire des secours qui seront pour Nous plus féconds en résultats. Le but qu'à l'heure actuelle Nous mettons toute notre énergie à atteindre, c'est la réconciliation des nations séparées de l'Eglise ; Nous l'avons dit plus d'une fois. Mais en même temps Nous avons déclaré que le succès devait être cherché surtout dans la prière et les supplications adressées à là Toute-Puissance divine. Cette conviction, Nous l'avons affirmée il y a peu de temps : à l'occasion des solennités de la Pentecôte, Nous avons recommandé d'adresser à cette intention des prières spéciales au Saint-Esprit ; et on s'est conformé partout à cette invitation avec un grand empressement. Mais le conseil de l'Apôtre : Persévère dans la prière (1), est particulièrement adapté à l'importance d'un projet aussi ardu et à la constance qui s'impose dans l'exercice de toute vertu. C'est même d'autant plus opportun que les heureux commencements de l'entreprise semblent être un doux encouragement à cette insistance dans la prière. En conséquence, rien ne sera plus utile à Notre plan, ni plus agréable pour Nous que de vous voir, vous et votre peuple, invoquer pieusement avec Nous la Vierge-Mère pendant tout le prochain mois d'octobre par la récitation du Rosaire et l'accomplissement des prescriptions d'usage. Nous avons assurément de puissants motifs pour confier avec la plus grande espérance Nos projets et Nos vœux à sa protection.
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(1) Col. IV, 2.
Dernière édition par Louis le Dim 13 Oct 2013, 11:33 am, édité 1 fois (Raison : Enlever un paragraphe en double.)
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Re: Marie, Mère de Dieu et notre Mère
484
I. Marie, notre Mère.
1. A la croix
Le mystère de l'immense amour du Christ pour nous est clairement mis en lumière par le fait suivant : en mourant, il a voulu laisser sa Mère à saint Jean par ce testament mémorable : Voici votre fils (2). Or, en la personne de Jean, selon le sentiment constant de l'Eglise, c'est le genre humain que le Christ a désigné symboliquement, et plus spécialement ceux qui adhéraient à lui par la foi ; c'est en ce sens que saint Anselme de Cantorbéry a dit : « O Vierge, quel privilège peut être estimé plus que celui qui fait de toi la mère de ceux dont le Christ daigne être le père et le frère ? (3) »
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(2) S. JEAN XIX, 26. — (3) S. ANSELME de Cantorbéry, Orat. 47, olim 46. PL 158, 945.
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Re: Marie, Mère de Dieu et notre Mère
485
I. Marie, notre Mère.
2. Au Cénacle
Marie a magnifiquement assumé et rempli cette fonction singulière et pénible, dont les débuts furent consacrés au Cénacle. Elle a admirablement soutenu la chrétienté naissante par la sainteté de son exemple, l'autorité de ses conseils, la douceur de ses consolations, l'efficacité de ses saintes prières : elle fut vraiment la Mère de l'Eglise, l'Educatrice et la Reine des Apôtres, à qui elle communiqua également une large part des divins oracles qu'elle conservait dans son cœur (4) .
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(4) S. Luc II, 19.
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Re: Marie, Mère de Dieu et notre Mère
486
I. Marie, notre Mère.
3. Au ciel
Ces fonctions exercées par Marie, il est presque impossible d'exprimer jusqu'à quel point elles ont pris de l'ampleur et de l'efficacité lorsqu'elle a été élevée auprès de son Fils à ce faîte de gloire dans le ciel qui convenait à sa dignité et à l'éclat de ses mérites. C'est du haut du ciel que, par un décret de Dieu, elle a commencé de si bien veiller sur l'Eglise, de si bien nous assister et nous protéger comme une mère, qu'après avoir été associée au mystère de la Rédemption des hommes, elle est aussi associée à la dispensation de la grâce qui de ce mystère devait dériver sur tous les temps : c'est là un pouvoir presque illimité qui lui a été conféré. Aussi est-ce avec juste raison que les âmes chrétiennes vont à Marie comme instinctivement ; qu'elles lui font part en confiance de leurs projets, de leurs actions, de leurs douleurs et de leurs joies; qu'elles se recommandent elles-mêmes finalement à sa sollicitude et à sa bonté, avec tout ce qui leur appartient. Aussi est-ce avec juste raison qu'on lui adresse de grandes louanges, dans tous les pays et dans toutes les liturgies, et qu'on l'appelle, entre autres, « Notre-Dame, notre Médiatrice (1) , Réparatrice du monde entier (2) , Dispensatrice des dons de Dieu (3) ».
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(1) S. BERNARD, Sermo II in advent. Domini, II. 5. PL 183, 43. — (2) S. TARAISE, Orat. in præsentat. Deiparæ. PG 98, 1499. —
(3) Office de l'Eglise grecque, 8 décembre, Theotokion, après l'hymne IX.
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II. Marie, inspiratrice de la foi
Et puisque le fondement et le principe des dons divins par lesquels l'homme est surnaturellement élevé et rendu apte à la vie éternelle, c'est la foi, on a raison de proclamer efficace, pour l'acquérir et la faire fructifier, l'action secrète de celle qui a enfanté l'Auteur de la foi (4) et qui, en raison de sa foi, a été saluée bienheureuse (5). « Nul, ô Vierge très sainte, n'est rempli de la connaissance de Dieu que par vous ; nul n'est sauvé que par vous, ô Mère de Dieu ; nul n'obtient un don de la miséricorde de Dieu que par vous (6). »
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(4) Hebr. XII, 2.— (5) S. Luc I, 45. — (6) S. GERMAIN de Constantinople, Orat. 2 in Dormition. B. M. V. PG 98, 350.
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1. Témoignage de saint Cyrille d’Alexandrie
En tout cas il ne paraîtra pas exagéré d'affirmer que c'est surtout sous sa conduite et avec son aide que la sagesse et les doctrines évangéliques, malgré des obstacles et de cruelles persécutions, se sont répandues si rapidement dans l'universalité des nations, fondant partout un ordre nouveau de justice et de paix. C'est ce qui a inspiré l'âme et la prière de saint Cyrille d'Alexandrie lorsqu'il s'adresse à la Vierge en ces termes : « C'est par vous que les Apôtres ont prêché le salut aux nations... c'est par vous que, dans le monde entier, la précieuse croix est vénérée et adorée... c'est par vous que les démons sont chassés et que l'homme lui-même est rappelé à la pensée du ciel ; c'est par vous que toutes les créatures qui étaient retenues dans les erreurs de l'idolâtrie sont amenées à reconnaître la vérité. C'est par vous que les fidèles sont parvenus au saint baptême et que, dans toutes les nations, des Eglises ont été fondées (1). »
Bien plus, comme l'a proclamé avec éloges le même docteur, c'est elle qui a donné et consolidé « le sceptre de la vraie foi » (2) ; elle s'est employée avec une sollicitude constante à maintenir parmi les peuples la solidité, l'intégrité et la fécondité de la foi catholique. Il y en a des preuves nombreuses, bien connues, et qui ont éclaté parfois d'une manière miraculeuse.
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(1) S. CYRILLE d'Alexandrie, Hom. contre Nest., PG 77, 991.— (2) Ibid.
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2. De saint Dominique
A certaines époques et dans certains pays, il était bien douloureux de voir la foi mourir de l'indifférence ou se corrompre aux néfastes attaques de l'hérésie. C'est alors que se manifesta favorablement la bonté de l'auguste Vierge : mus par son inspiration, fortifiés par sa grâce, des hommes se levèrent, glorieux par leur sainteté et leur esprit apostolique, afin d'anéantir les efforts des méchants, afin de ramener les âmes à la piété d'une vie chrétienne et de les y enflammer. A lui seul Dominique de Guzman en valait beaucoup. Il se consacra à cette double tâche, mais il avait placé, avec succès, sa confiance dans le Rosaire de Marie. Et nul ne peut mettre en doute quelle grande part revient à la Mère de Dieu dans les services rendus par les vénérables Pères et Docteurs de l'Eglise qui ont travaillé remarquablement à la défense et à la manifestation de la vérité catholique. En effet, c'est à celle qui est et le siège de la sagesse divine (1) » qu'ils rapportent avec reconnaissance la féconde inspiration de leurs écrits. C'est par elle, donc, et non par eux, que la malice des hérésies a été vaincue.
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(1) Litanies de la Sainte Vierge.
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3. Des Papes
Enfin, les Princes et les Pontifes romains, gardiens et défenseurs de la foi, les premiers en menant leurs croisades, les seconds en promulguant leurs décrets solennels, ont toujours imploré le nom de la divine Mère et ont toujours éprouvé sa puissance et sa faveur. Aussi est-ce avec autant de vérité que d'éclat que l'Eglise et les Pères chantent les louanges de Marie : « Salut, ô voix toujours éloquente des Apôtres, fondement solide de la foi, rempart inébranlable de l'Eglise (2). Salut, vous par qui nous faisons partie des fidèles de l'Eglise une, sainte, catholique et apostolique (3). Salut, source jaillissante, source divine de laquelle prennent naissance les fleuves de la sagesse divine qui, roulant les flots purs et limpides de l'orthodoxie, balayent l'amas des erreurs (4). Réjouissez-vous parce qu'à vous seule vous avez détruit toutes les hérésies dans le monde entier (5). »
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(2) Hymne Acatistos, en usage dans l'Eglise grecque. — (3) S. JEAN DAMASCENE, Orat. in annunt. Dei Genitric. PG 96, 655.— (4) S. GERMAIN de Constantinople, Or. in Deiparae Praesentat., 14. PG 98, 306. — (5) Antienne de l'office de la B. V, M.
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III. Marie, fondatrice de l’unité de l’Église
Cette part qui fut celle de la puissante Vierge, et qui est si importante dans le développement, dans les combats, dans les triomphes de la foi catholique, rend plus évident le plan divin sur elle et doit faire naître chez tous les gens de bien une grande espérance au sujet de ce que nous souhaitons tous aujourd'hui. Il faut se confier à Marie ; il faut supplier Marie. Une seule et même profession de foi unissant les esprits pacifiés au sein des nations chrétiennes, un unique lien de charité parfaite groupant les volontés, voilà pour la religion un nouveau triomphe ardemment souhaité ; quelle n'est pas, pour en hâter l'heure, la puissance de Marie ? Son Fils unique a instamment demandé au Père l'union la plus étroite pour les nations ; il les a appelées au même héritage du salut (1) acquis à un prix infini, par la grâce d'un seul et unique baptême ; est-ce que Marie refusera d'agir pour que ces nations viennent toutes, d'un même cœur, à l'admirable lumière (2) du Verbe ? Est-ce que Marie refusera de déployer sa tendresse et sa prévoyance pour consoler l'Eglise, Epouse du Christ, des longues douleurs du schisme et pour réaliser dans la grande famille chrétienne ce bienfait de l'unité qui est le fruit insigne de sa maternité ?
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(1) Hebr. I, 14. — (2) S. PIERRE, I Epître, II, 9.
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1. A Éphèse
L'espoir que ce grand événement s'accomplira bientôt semble confirmé par l'opinion et la confiance qui grandissent dans les âmes pieuses : ne croit-on pas que Marie sera comme le trait d'union heureux, dont la forte et douce puissance fera de tous ceux qui aiment le Christ, où qu'ils soient, un seul peuple de frères, obéissant, comme à un père commun, à son Vicaire ici-bas, le Pontife romain ?
Ici la pensée se reporte d'elle-même, à travers l'histoire ecclésiastique, vers d'illustres exemples de l'antique unité et s'arrête avec une complaisance particulière à l'évocation du Concile général d'Ephèse. L'identité absolue de la foi, la participation aux mêmes sacrements qui unissaient en ce temps-là l'Orient et l'Occident, s'affirmèrent visiblement alors avec une fermeté singulière et resplendirent d'une gloire plus pure lorsque, les Pères du Concile ayant régulièrement sanctionné le dogme qui définit que la Sainte Vierge est bien la Mère de Dieu, la nouvelle de cet événement, débordant les limites de la ville que transportait une sainte joie, inonda tout l'univers catholique de la même allégresse universellement partagée.
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Re: Marie, Mère de Dieu et notre Mère
493
2. De nos jours
Tant de motifs, qui soutiennent et alimentent la confiance que, grâce à la puissante et très bonne Vierge, se réaliseront les événements que nous demandons par la prière, sont comme autant d'aiguillons qui doivent stimuler le zèle à la supplier que Nous voulons inspirer aux catholiques. Qu'ils songent combien ce zèle est beau, combien il leur est avantageux, combien il sera doux et agréable à la Vierge.
Comme ils possèdent eux-mêmes l'unité de la foi, ils manifestent, en la demandant pour d'autres, qu'ils estiment hautement, ainsi qu'elle le mérite, la valeur de ce bienfait, et qu'ils veulent le conserver religieusement.
Or ils ne peuvent pas traduire plus éloquemment leurs dispositions fraternelles à l'égard des dissidents qu'en venant de leur mieux à leur secours pour les aider à recouvrer ce bien qui est le plus précieux de tous. Cette affection fraternelle, véritablement chrétienne, s'est manifestée à toutes les époques de l'histoire de l'Eglise ; elle a traditionnellement demandé sa principale force à la Mère de Dieu, comme à la meilleure protectrice de la paix et de l'unité.
C'est elle que saint Germain de Constantinople implorait en ces termes : « Souvenez-vous des chrétiens qui sont vos serviteurs ; recommandez toutes leurs prières, aidez toutes leurs espérances ; affermissez la foi ; établissez les Eglises dans l'unité (1) . » C'est à elle qu'aujourd'hui encore les Grecs adressent cette supplication : « O Vierge très pure, à qui il a été donné de pouvoir vous adresser à votre Fils sans jamais avoir à craindre qu'il vous repousse, priez-le, ô Vierge très sainte, d'accorder la paix au monde, d'inspirer le même esprit à toutes les Eglises ; et nous vous glorifierons tous ensemble (2). »
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(1) S. GERMAIN de Constantinople, Or. hist. in dormit. Deipar. PG 98, 371. — (2) Ménologe (bréviaire) de l'Eglise grecque, le 5 mai, Theotokion (antienne à la Sainte Vierge) après l'hymne IX, Office de sainte Irène, vierge et martyre.
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Re: Marie, Mère de Dieu et notre Mère
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a) Marie et les Églises d’Orient
A cela s'ajoute un autre motif pour lequel la Sainte Vierge doit écouter plus favorablement nos prières collectives en faveur des nations dissidentes : ce que jadis, et surtout en Orient, elles ont fait pour elle. C'est à elles qu'on doit pour beaucoup la propagation et l'extension de son culte ; c'est chez elles que se sont trouvés de remarquables apologistes ou défenseurs de sa dignité, des panégyristes illustres par la chaleur et le charme de leur éloquence, « des impératrices très aimées de Dieu (3) », qui ont imité l'exemple de la Vierge très pure, l'ont honorée par leur munificence et lui ont élevé des églises et des basiliques d'un luxe royal.
Nous tenons à ajouter un détail qui n'est pas étranger au sujet et qui glorifie la sainte Mère de Dieu. Tout le monde connaît ces images vénérées, venues par hasard au cours des âges d'Orient en Occident, surtout en Italie et à Rome. Il y en a un nombre respectable. Nos pères les ont accueillies avec une profonde piété, ils leur ont rendu un culte magnifique ; et leurs descendants, rivalisant avec eux de piété, considèrent ces images comme sacrées. Le cœur aime à découvrir dans ce fait un signe providentiel et une grâce de la part d'une Mère aussi prévenante. Ne semble-t-il pas signifier que ces images ont subsisté parmi nous comme autant de témoins de ces âges où les chrétiens ne formaient en tout lieu qu'une seule famille étroitement unie ? Elles sont comme les gages précieux d'un commun héritage. Aussi leur aspect, comme si la Vierge elle-même nous en faisait souvenir, doit inviter les cœurs à se rappeler pieusement ceux que l'Eglise catholique rappelle avec un profond amour à la concorde et à la joie qu'ils goûtaient jadis dans son sein.
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(3) S. CYRILLE d'Alexandrie, De Fide ad Pulcheriam et sorores reginas. PG 76, 1202.
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