Aperçus de philosophie thomiste. (COMPLET)

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Message  Louis Mer 16 Mai 2012, 3:27 pm

PROPÉDEUTIQUE

VI.

VALEUR DU FAIT CATHOLIQUE

AUX YEUX DE LA RAISON
(suite)
Appliquons notre raison et voyons.

Partons de ce principe évident : qu'il n'y a pas d'effet sans cause et sans cause proportionnée.

Donc le fait catholique doit avoir une cause et une cause proportionnée.

Elle ne peut exister que dans le monde humain, ou dans un monde supérieur au monde humain.

Dans le monde humain, nous avons l'individu et la collection de ces individus.

Est-ce que la cause du fait catholique serait dans l'individu humain? — Voyez plutôt : dans l'individu humain, nous avons le corps et l'âme; et dans l'âme l'intelligence et la volonté : puis, unissant les deux, la partie affective sensible.

Est-ce donc l'intelligence? — Mais le fait catholique, comme tel, propose des mystères à l'épouvanter : Trinité, Incarnation, Eucharistie, Prédestination et le reste.

Est-ce dans la volonté? — Le fait catholique propose ou plutôt impose une loi d'une rigueur de justice inflexible : devoirs envers Dieu — envers le prochain — ; la plus légère infraction est menacée de châtiment.

Est-ce dans le corps, dans la partie affective sensible? Oh! ici, c'est encore pire : la pureté du cœur et du corps qu'elle requiert a quelque chose d'effroyable : « Moi je vous dis que celui qui aura regardé une femme avec des yeux de convoitise a déjà commis l'adultère dans son cœur ; — Si votre œil droit vous scandalise, arrachez-le; si c'est votre main droite, coupez-la; — Celui qui ne hait pas son père et sa mère, et sa propre vie, n'est pas digne de moi ».

Et en échange de quoi? — de biens temporels? Il faut les mépriser d'une façon absolue. — En échange de biens qui n'ont aucune prise sur les sens, ni même sur la raison et dans un avenir qui n'a de certitude que par la foi.

Que l'individu humain — que des individus humains acceptent cela, évidemment nous n'en trouvons pas la cause en eux. Or, ils l'acceptent, — nous l'avons vu dans le fait catholique — élément fidèles.

Où donc sera la cause?...

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Message  Louis Jeu 17 Mai 2012, 6:13 am

PROPÉDEUTIQUE

VI.

VALEUR DU FAIT CATHOLIQUE

AUX YEUX DE LA RAISON
(suite)


Où donc sera la cause? — Au-dessus de l'être et du monde humain, il n'y a que le monde des formes pures et de l'Acte pur ou de Dieu.

Les formes pures! Peut-être! Encore est-il que ce ne sera que ministériel, — puisque tout le fait catholique est ordonné à cette fin : La conquête de Dieu.

C'est donc à Dieu qu'il faut aboutir! Lui seul! Lui seul peut expliquer par son action, non seulement miraculeuse du début — comme l'affirme le témoin du fait catholique — mais miraculeuse actuellement — dans les âmes — dans les témoins pour qu'ils ne défaillent point, dans les fidèles pour qu'ils acceptent toujours, l'existence de ce fait catholique actuellement présent sous nos yeux et que nul ne peut méconnaître, puisqu'il est seul à exister avec sa raison propre et son caractère essentiel de témoins qui portent un témoignage et de fidèles qui acceptent ce témoignage.

Que ces témoins continuent de témoigner depuis des siècles, sans jamais varier d'un iota sur l'essence de ce témoignage, et que le genre humain, dans une portion si considérable de ceux qui le composent, ait accepté et continue d'accepter ce témoignage, — voilà un fait qui porte en lui, aveuglante d'évidence, l'action même de Dieu seule capable de l'expliquer aux yeux de la raison.

A suivre :
VII. — LE MAGISTERE DANS L’ÉGLISE


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Message  Louis Jeu 17 Mai 2012, 12:25 pm

PROPÉDEUTIQUE

VII.

LE MAGISTERE DANS L’ÉGLISE

Le fait catholique est divin. Il invoque des titres qui portent le sceau de Dieu. Le signe de Dieu, sous forme de miracles et de prophéties, y éclate avec une abondance et une force qui sont pour la raison une démonstration. Chacun peut à loisir, selon qu'il le désire et qu'il en a le moyen, contrôler la vérité de ce signe. Des documents innombrables et de toute sorte lui permettent de vérifier l'existence et la vérité de ce signe. Au surplus, l'existence du fait catholique, tel qu'il est sous nos yeux, implique nécessairement l'existence ou la réalité préalable de signes divins. Si ce fait existait sans que ces signes eussent existé, lui-même serait le plus grand de tous les signes. Il reste d'ailleurs en lui-même et par lui-même, indépendamment de la vertu des signes préalables se retrouvant en lui, un signe éclatant qui ajoute son propre éclat à celui de tous les autres. — Ce fait, tel qu'il est actuellement et que nous l'avons sous nos yeux, ne peut s'expliquer, soit du côté des témoins, soit du côté des fidèles, que par l'action directe de Dieu, assurant la pérennité de ce témoignage et l'adhésion actuelle des fidèles qui l'acceptent et qui en vivent.

Il est donc certain qu'une intervention surnaturelle s'est produite dans le monde humain. Un monde de la foi, distinct du monde de la raison et s'y surajoutant, existe. Et il existe de telle sorte qu'il s'impose à nous.

Un message a été confié par Dieu à des hommes de son choix; et, par eux, comme ils en témoignent eux-mêmes, ce message est adressé à tous.

Étant donné que ce message existe, et qu'il nous est adressé, que faire à son endroit? Comment nous en instruire? Où le trouver? Quel moyen Dieu a-t-il pris pour nous en assurer le bienfait?

Voilà le nouvel aspect de la question que nous devons nous appliquer à résoudre…


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Message  Louis Ven 18 Mai 2012, 6:29 am

PROPÉDEUTIQUE

VII.

LE MAGISTERE DANS L’ÉGLISE
(suite)


Voilà le nouvel aspect de la question que nous devons nous appliquer à résoudre.

Mais, à vrai dire, est-ce un nouvel aspect de la question ; et ne se trouve-t-il pas résolu par cela même que nous avons établi ?

Nous avons constaté le fait catholique. Nous avons dit qu'il consiste essentiellement en une parole, un témoignage, que des témoins profèrent et que des fidèles acceptent. D'autre part, nous l'avons aussi montré et démontré : ce fait est divin. Dieu est dans ce fait. Que nous reste-t-il donc, sinon de nous en tenir à ce fait; je veux dire : accepter le témoignage que les témoins profèrent? — Lors donc que nous nous demandions : Où trouver ce témoignage? la réponse est donnée par ce témoignage lui-même : C'est sur les lèvres des témoins.

Comment? sur les lèvres des témoins? Mais ne serait-ce pas plutôt dans des livres, dans un livre, qu'il faudrait aller le chercher?

N'est-ce pas dire que nous abordons la question brûlante qui divise en deux camps opposés des esprits et des cœurs qui voudraient tous cependant s'avouer disciples ou sectateurs du message divin ?

Est-ce en un livre, en des livres, ou plutôt sur des lèvres vivantes qu'il nous faut recueillir le message venu d'en haut?

Une chose n'est pas douteuse; et tous sont d'accord là-dessus. C'est que le message divin, en sa manifestation la plus divine, a retenti sous forme de parole. S'il est vrai, et nous le dirons, qu'il est question de livres, de livres divins, dans l'ordre du message qui nous occupe, il n'est pas moins vrai qu'il est aussi question, à titre exceptionnel et primordial, d'un Témoin vivant, qui a parlé, qui, même, n'a fait que parler, qui n'a rien écrit Lui-même, qui n'a pas laissé de livre, qui n'a laissé qu'une parole, une parole vivante, confiée, sous la même forme de parole vivante et non de livre, à des hommes de son choix, qui ont eu mission de la redire, de la porter partout, jusqu'aux extrémités de la terre et jusqu'à la fin des temps : Allez, enseignez toutes les nations, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai confié. Vous serez mes témoins à Jérusalem, en Samarie, jusqu'aux extrémités de la terre. Et voici que je suis avec vous jusqu'à la consommation des siècles.

C'est donc d'abord, et essentiellement…


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Message  Louis Ven 18 Mai 2012, 2:11 pm

PROPÉDEUTIQUE

VII.

LE MAGISTERE DANS L’ÉGLISE (suite)

C'est donc d'abord, et essentiellement, sous forme de parole, de parole dite, non de parole écrite, que le message, en ce qu'il a de plus formellement divin, a été donné et institué.

Cependant, nous n'aurons garde d'affirmer que ce message divin, même en ce qu'il a de plus formellement divin, soit totalement indépendant de la forme livre.

Il dépend du livre, en ce premier sens, que c'est un livre qui l'avait annoncé. Et le Témoin par excellence en appellera sans cesse à ce livre : sicut scriptam est; scriptum est enim. Au jour de son triomphe, et alors que ses premiers fidèles, désemparés par l'ignominie de son supplice, doutaient de Lui, Il affermit leur foi par un appel au Livre qui l'avait précédé : Commençant par Moïse et tous les prophètes, Il leur interprétait, dans toutes les Écritures, ce qui le regardait. Lui-même n'est venu, Il n'a vécu, Il n'a parlé, agi, Il n'est mort et ressuscité, que pour réaliser ou pour accomplir ce qui avait été écrit dans ce Livre.

Rien de plus sacré, par conséquent, rien de plus intimement lié au message divin ou au témoignage dont il s'agit, que le fait d'un livre, d'un livre à part, d'un livre formellement divin, ayant précédé le témoignage du Témoin par excellence, et, en un sens, commandant ce témoignage lui-même.

Mais ce n'est pas tout. Non seulement nous trouvons le livre antérieur au témoignage et le commandant en quelque sorte. Nous le trouvons, aussi, venant après et, en quelque sorte, l'étayant. Car, si le Témoin par excellence n'a pas écrit Lui-même, et s'il n'a pas enjoint d'écrire à ceux qu'il envoyait, comme tels, cependant II a voulu et II a pris soin que l'écrit ou le livre vînt prêter secours à leur témoignage. Il a voulu que l'essentiel de ce témoignage, en même temps qu'il serait porté oralement à tous et toujours, fût fixé par écrit et mis ainsi sous une autre forme à la portée de ceux qui devraient en vivre. Au livre qui avait précédé s'est joint le livre qui a suivi. Et les deux réunis forment le Livre par excellence, le Livre tout court ou la Bible, Arche sainte du témoignage divin.

Encore est-il…


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Message  Louis Sam 19 Mai 2012, 6:01 am

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VII.


LE MAGISTERE DANS L’ÉGLISE (suite)

Encore est-il, et c'est ici que tout se complète dans l'harmonie du message divin, que le Livre, s'il justifie le témoignage oral et s'il lui prête un appui des plus précieux, est aussi, lui-même, garanti par l'autorité de ce témoignage, et mis excellemment à profit pour le bien de tous ceux qui doivent vivre du message divin.

Le Livre justifie le témoignage oral, soit que l'on considère ce témoignage dans la personne du Témoin par excellence, soit qu'on le considère dans la personne de ceux qui le continuent à travers tous les temps et en tous lieux.

C'est qu'en effet, nous l'avons souligné déjà dans notre précédente étude, une partie du Livre a préexisté au Témoin divin, et l'a annoncé. Il l'a annoncé quant à sa Personne et quant à son œuvre. Du même coup, son œuvre de témoin dans sa Personne et dans la personne de ceux qui le continuent, s'en trouve confirmée. Ne disait-il pas Lui-même, à ceux qui refusaient de l'accepter : Prenez les Écritures, dans lesquelles vous-mêmes estimez avoir la vie éternelle. Ce sont elles qui témoignent de moi. Il leur disait aussi : Il est quelqu’un qui vous condamne ; c'est Moïse, en qui vous espérez. Si, en effet, vous croyiez à Moïse, vous croiriez aussi en moi;

Aperçus de philosophie thomiste. (COMPLET) - Page 18 P_pagu10

La partie du Livre qui est venue après le témoignage oral du divin Témoin est également du plus haut prix pour la conservation fidèle du souvenir de sa vie et de la teneur de son témoignage. Et, en même temps, elle appuie de tout son poids l'autorité des témoins qui la continuent : puisqu'elle contient les preuves historiques les plus irrécusables du mandat qui leur a été confié par le Témoin qu'ils continuent.

Mais si le Livre…

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Message  Louis Sam 19 Mai 2012, 12:06 pm

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VII.

LE MAGISTERE DANS L’ÉGLISE (suite)

Mais si le Livre offre pour les témoins du message divin les avantages que nous venons de dire, le témoignage de ces témoins n'est pas d'un moindre prix pour le Livre lui-même.

En premier lieu, le témoignage des témoins garantit la vérité du Livre, puisque, aussi bien, nous l'avons dit, l'existence et la permanence des témoins portent en elles, comme dans l'effet qu'elles ont produit, la vertu des merveilles divines accomplies autrefois pour confirmer la vérité de leur témoignage : merveilles dont le récit est contenu dans le Livre.

De plus, les témoins se présentent comme qualifiés pour nous dire la vraie nature du Livre dont il s'agit. Ce Livre, en effet, n'est pas un livre ordinaire. Il a un caractère absolument à part. Non seulement il est véridique, comme peuvent l'être et comme le sont, aussi, bien d'autres livres humains. Il a ce caractère tout à fait distinctif, d'être un livre humain et divin. Ou plutôt, il est formellement un livre divin. Il est le Livre de Dieu. Or, cela, nous ne pouvions le savoir que si Dieu Lui-même nous l'apprenait. Et Il nous l'a appris par les témoins dont il s'agit.

Le plus grand de tous ces témoins, le Témoin par excellence est Celui qui a le plus nettement affirmé cette origine divine du Livre…


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Message  Louis Dim 20 Mai 2012, 6:46 am

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VII.

LE MAGISTERE DANS L’ÉGLISE
(suite)

Le plus grand de tous ces témoins, le Témoin par excellence est Celui qui a le plus nettement affirmé cette origine divine du Livre, quant à la partie qui l'avait précédé et qui l'annonçait. Nous avons déjà fait remarquer que c'est à chaque instant qu'Il s'autorisait de ce Livre. Et II s'autorisait de lui comme d'un livre divin. Il appelait tout ce qui est dans ce Livre : la parole sortie de la bouche de Dieu. Tout ce qui est écrit dans ce Livre est sacré comme étant l'expression même de la volonté de Dieu, de ses desseins, de ses conseils. Un iota, un accent ne passera pas, de ce Livre, que tout n'ait été accompli. Tout ce qui est dans les Écritures doit être réalisé, comme étant la volonté même de Dieu, annoncée par avance, à titre de prophétie. Lui-même n'agit en tout que pour réaliser cette parole, cette volonté, celle prophétie, cet écrit, ces Écritures. Si on lui propose d'agir autrement, Il répond : Comment avec cela s'accompliraient les Écritures qui ont annoncé qu'il en serait ainsi?

Quant à la partie du Livre qui est venue après Lui et qui est l'œuvre des témoins envoyés par Lui, son caractère divin nous est assuré par ceux de ces témoins qui sont appelés à se prononcer avec autorité sur le caractère de cette œuvre. De telle sorte qu'appuyés sur cette autorité, nous savons, d'une certitude infrangible comme la vérité même de Dieu, que ces Livres, tous ces Livres, et ceux qui ont suivi et ceux qui avaient précédé, sont bien, en effet, le Livre de Dieu, nous donnant sa pensée, son message, ce qu'il a voulu faire, ce qu'il veut faire de nous.

Et l'on voit, par là, si le témoin s'oppose au Livre comme d'aucuns seraient portés à le penser et à le dire sur des impressions injustifiées.

Les témoins et le Livre ne font qu'un. Ils se compénètrent pour ainsi dire, l'un l'autre, ou plutôt ils s'aident l'un l'autre et se corroborent réciproquement, le Livre appuyant le témoin, et le témoin garantissant le Livre, fixant aussi son caractère divin, que le Livre, par lui-même, ne saurait démontrer.

Mais ce n'est pas tout...

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Message  Louis Dim 20 Mai 2012, 1:31 pm

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VII.

LE MAGISTERE DANS L’ÉGLISE
(suite)

Mais ce n'est pas tout. Le rôle du témoin n'est pas seulement de garantir le Livre et de fixer sa vraie nature. Il est aussi de faire porter tous ses fruits de vie au message qu'il a pour mission de transmettre en s'aidant du livre qui contient aussi ce message.

Ici, le rôle du témoin est de tout premier plan. Et il se présente sous un jour qui prend les proportions de l'infini.

En effet, le Livre, par lui-même, quelque divin qu'il soit, ne peut sortir des conditions qui sont celles de tout livre; savoir : d'être un écrit, un écrit immuable, donné une fois pour toutes, et, qui dans la mesure même où il sera varié et étendu — et nul autre livre n'est étendu ou varié comme ce Livre-là — pourra prêter, indépendamment même du côté mystérieux que nécessairement il présente en ce qu'il a de plus essentiel, à des interprétations multiples et diverses.

Il en résulte que…


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Message  Louis Lun 21 Mai 2012, 6:56 am

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VII.

LE MAGISTERE DANS L’ÉGLISE
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Il en résulte que si tous ceux qui peuvent l'avoir sous la main et qui ont appris à lire, peuvent, en effet, le lire, et le lire avec fruit, à certains égards,

— toutefois, pour le bien lire, pour le bien entendre, pour harmoniser ses aspects multiples et divers, pour en dégager la moelle, la pensée profonde et vitale que Dieu, son Auteur, a voulu y exprimer sous des formes aussi variées que le comportent les instruments humains dont II s'est servi pour l'écrire, et les êtres humains pour lesquels il a été, dans ses diverses parties, immédiatement écrit; surtout pour prévenir toute erreur d'interprétation qui irait peut-être jusqu'à compromettre l'essence du message divin; pour défendre cette essence du message divin contre ce qui serait, en effet, de nature à la compromettre, tant du côté de l'interprétation ou de la lecture du livre en lui-même que du côté des affirmations de la raison humaine dans ce qui est son domaine propre, scientifique ou philosophique;

— pour pénétrer — autant qu'un regard humain, aidé de toutes les lumières du ciel et de la terre, est capable de le faire ici-bas, — l'intime du message divin qui se confond avec la vie même de Dieu dans sa nature à Lui;

— pour traduire en termes humains appropriés tous les aspects du message, à mesure que la raison, éclairée de Dieu sous l'action normale de sa grâce, est à même d'en prendre conscience, en s'appliquant à le mieux pénétrer, à expliciter ou à faire épanouir les germes d'infinies vérités contenues implicitement dans le témoignage divin explicite;

— pour organiser toutes ces vérités en corps de doctrine répondant le plus parfaitement possible aux exigences et aux lois de la raison humaine;

—pour cette œuvre splendide et presque impossible humainement, n'est-il pas de toute évidence qu'il faut, à côté du Livre et distinctement, une organisation sociale, dont l'autorité, en ce qu'elle aura de pouvoir doctrinal définitif, devra être du même ordre que celle du Livre, c'est-à-dire infaillible et divine.

Cette organisation n'est pas autre que l'Église sous sa raison de magistère…


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Message  Louis Lun 21 Mai 2012, 12:40 pm

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LE MAGISTERE DANS L’ÉGLISE
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Cette organisation n'est pas autre que l'Église sous sa raison de magistère.

Sous cette raison, elle comprend, en tout premier lieu, c'est évident, l'élément autorité , dont nous avons déjà parlé, et qui se présentait à nous avec la forme et le nom de témoin. Mais elle comprend aussi, d'une certaine manière, l'élément multitude , désigné par le nom de fidèles .

C'est qu'en effet, il appartient aux fidèles, sous leur raison même de fidèles, de faire acte d'intelligence sur la teneur du message ou du témoignage que les témoins lui livrent. L'acte de foi, qui est l'acte essentiel du fidèle, celui qui le spécifie et lui donne son nom, est un acte d'intelligence. Et il est de la nature de cet acte, selon que l'intelligence fidèle sera plus active, ou plus éclairée, ou plus avide de connaître, d'aviver son mouvement d'enquête ou de recherche, et de l'intensifier, sans nuire du reste, en rien, au caractère d'absolue sécurité dont elle jouit en possédant son objet qui la dépasse d'ailleurs à l'infini — cogitare cum assensu —. Mais ne voyons-nous pas que l'intelligence du fidèle, en cherchant ainsi, devra nécessairement trouver, à tout le moins provoquer, dans la richesse infinie du témoignage divin, des aspects de vérité qui constitueront, pour l'âme, un trésor inépuisable?

A une condition toutefois : c'est que le travail de recherche ne risquera point de dévier, de s'égarer, d'aboutir à l'erreur. Car, enfin, toute intelligence humaine est faillible, surtout quand il s'agit de s'appliquer à des vérités pleines de mystère. Pour que cette condition soit remplie, il faut, il fallait de toute nécessité, que ce travail de l'intelligence des fidèles, quelque spontané et libre qu'il demeure et en raison même de cette spontanéité ou de cette liberté, demeurât soumis à un contrôle, au contrôle d'une autorité chargée, d'office, de veiller sur la conservation parfaite du message divin.

C'est à la nécessité de ce contrôle que répond l'institution du magistère dans l'Église. Il est fondé sur la raison et le rôle de témoin dans l'élément autorité. Mais il n'est pas que cette raison-là. Le témoin, comme tel, n'implique pas la collaboration du fidèle, si ce n'est pour autant que celui-ci accepte le témoignage. Mais le magistère, au sens parfait qui devait être le sien et qui l'est, en effet, implique la collaboration du fidèle. C'est en ce sens qu'on pourrait parler, en toute vérité, d'Ecclesia discens à côté de l'Ecclesia docens, les deux collaborant merveilleusement à une connaissance toujours plus parfaite du divin message, tel que le porte le témoin conjointement avec le Livre.

Tous les faits de l'histoire de l'Église…


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Message  Louis Mar 22 Mai 2012, 7:16 am

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LE MAGISTERE DANS L’ÉGLISE
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Tous les faits de l'histoire de l'Église, depuis ses origines jusqu'à nous, dans les événements les plus récents, confirment et éclairent cette conception du magistère que nous venons de préciser.

Dès lors, quelle difficulté pourrait-on raisonnablement lui opposer. La sainteté du Livre et l'autorité du Livre? Nul ne la revendique et ne veille à sa sauvegarde comme ce Magistère. La libre activité des fidèles s'exerçant sur le message divin pour le mieux posséder et en vivre plus pleinement? Mais c'est à cette libre activité que le Magistère doit son épanouissement le plus parfait.

Aura-t-on remarqué que le Maître par excellence de la doctrine dans l'Église de Dieu, celui en qui toute la perfection des autres se concentre et se trouve portée à sa plus haute puissance, à sa plus haute perfection, n'a pas appartenu à l'élément proprement hiérarchique ou d'autorité? S'il est vrai qu'il était religieux et prêtre, Thomas d'Aquin n'a rempli jamais aucune des fonctions proprement hiérarchiques, ni dans l'Église, ni dans son Ordre. Il n'a été qu'une intelligence croyante ou fidèle, appliquée sans relâche et sous l'action normale de l'Esprit-Saint à la prise de possession chaque jour plus parfaite du message divin. Et il n'est devenu le docens par excellence dans l'Église que parce qu'il avait été, comme nul autre, le parfait discens.

Par conséquent, loin de rien atrophier, de rien paralyser, de rien détruire ou diminuer, soit du côté du Livre ou du témoignage écrit, soit du côté des fidèles et du jeu spontané et souverainement fécond de leur activité, — toute la vie doctrinale de l'Église s'explique par le jeu de cette activité portant notamment sur la teneur du témoignage écrit.

La seule chose qui appartienne en propre au Magistère dont nous parlons, en ce qui relève strictement de l'élément autorité, c'est le droit, le pouvoir, et le devoir d'intervenir, selon que pourront l'exiger ou le demander les intérêts du message divin à sauvegarder ou à promouvoir, quand ils se trouveraient menacés, consciemment ou inconsciemment, par la négligence, ou l'intempérance, ou la simple fragilité de la libre activité de l'intelligence humaine du côté des fidèles, laquelle demeure toujours, de ce côté, nécessairement faillible.

Mais qui voudrait se plaindre de ce droit et de ce devoir d'intervention, si on l'a une fois bien compris. Pour maintenir sacré le droit du fidèle à vivre, sous l'action normale de l'Esprit-Saint, du message que contient le Livre ou même que portent les témoins, — voudra-t-on proclamer également sacré le droit trop réel et d'ailleurs fort triste qu'il a, toujours, à se tromper, puisque, aussi bien, dirons-nous :

C'est un droit qu'à la vie on apporte en naissant.

Que, pouvant se tromper…


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Message  Louis Mar 22 Mai 2012, 2:16 pm

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VII.

LE MAGISTERE DANS L’ÉGLISE
(suite)

Que, pouvant se tromper, il se trompe quelquefois, on ne saurait s'en étonner, bien que ce soit toujours en soi chose regrettable.

Que même, et en raison de cette possibilité trop réelle, le Magistère évite d'intervenir trop souvent, pour ne pas arrêter la spontanéité de l'activité des fidèles ; — on a le droit de l'attendre de lui, et c'est ce qu'il a coutume de faire, comme en témoigne son histoire, puisque souvent il n'est intervenu qu'à de longs intervalles et après un long temps, pour arrêter enfin des erreurs qui s'étaient manifestées avec la plus grande liberté. — Mais, comment lui faire reproche de ce qu'il interviendra quand le progrès de l'erreur ou les circonstances dans lesquelles cette erreur se produit amèneraient, pour le témoignage divin lui-même ou pour les fidèles qui doivent en vivre, un péril essentiel? N'est-il pas de toute évidence que son intervention, en pareil cas, est le plus grand des bienfaits?

Et concevrions-nous que Dieu eût confié son témoignage au monde sans doter le monde de ce bienfait inappréciable?

Or, le Magistère de l'Église, tel que l'Église elle-même le définit, n'est rien autre chose que ce que nous venons de dire.

Dans nos prochaines études, nous verrons comment il s'exerce pour assurer aux fidèles, le plus excellemment possible, la jouissance ou la possession du message divin.


VIII. — RÔLE DU MAGISTÈRE DANS L’ENSEIGNEMENT ORDINAIRE DES CHOSES DE LA FOI.

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Message  Louis Mer 23 Mai 2012, 6:50 am

PROPÉDEUTIQUE

VIII.


RÔLE DU MAGISTÈRE


DANS L’ENSEIGNEMENT ORDINAIRE


DES CHOSES DE LA FOI


Il existe, pour nous, un monde de la foi. Dieu est intervenu dans le monde humain. Un message a été confié par Lui à des hommes de son choix pour qu'ils le transmettent aux autres hommes. Le message est contenu dans un ensemble de livres écrits sous l'inspiration de Dieu, conjointement à la transmission orale qui se fait parmi les hommes sous l'autorité même de Dieu assistant les témoins chargés par Lui de cette transmission.

Pour nous instruire de ce message, le moyen par excellence est de le recueillir sur les lèvres des témoins, et aussi, dans la mesure où chacun le pourra, dans les livres, dans le Livre où Dieu Lui-même a daigné le fixer par les instruments humains de son choix.

Toutefois et parce qu'il est de l'essence de ce message de provoquer souverainement l'activité de l'intelligence dans laquelle il est reçu; que, d'autre part, cette activité de l'intelligence humaine, dans la mesure même où elle s'appliquera plus intensément à se pénétrer du message, courra risque, en raison même de la transcendance de ce message, de s'égarer à son sujet, Dieu a pourvu, dans sa miséricorde, à la préservation du dépôt confié par Lui à l'humanité, en instituant, dans l'élément autorité du corps social que constituent, dans leurs rapports essentiels, les témoins et les fidèles, un organisme de toute sûreté, assisté par Lui, et rendu infaillible, quand il s'agira de dirimer, en dernier ressort, les questions soulevées par l'intelligence humaine à l'endroit du message.

Nous n'avons pas à décrire cet organisme de toute sûreté, que nous avons appelé le Magistère dans l'Église…


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Message  Louis Mer 23 Mai 2012, 2:18 pm

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(suite)
Nous n'avons pas à décrire cet organisme de toute sûreté, que nous avons appelé le Magistère dans l'Église. Il est, d'ailleurs, d'une simplicité toute divine. Quelles que puissent être les modalités en quelque sorte accessoires ou secondaires qu'il pourra revêtir dans son exercice, il consiste, en sa forme essentielle et suprême, dans l'intervention autorisée de chef du corps social dont il s'agit. Tant que ce chef suprême n'est pas intervenu, et intervenu d'une manière définitive, arrêtant pour jamais toute discussion ultérieure sur un point en litige ayant trait au message contenu dans le Livre et transmis par les témoins, la discussion demeure possible, bien qu'elle ne laisse peut-être pas que d'être, en soi, intempestive ou téméraire. Quand, au contraire, l'intervention du chef s'est produite, dans les conditions que nous venons de dire, la foi des fidèles est engagée et nul ne peut plus, sans se soustraire à la vérité du message, aller contre cette définition souveraine.

Mais le bienfait du Magistère ne se limite pas à cette préservation in extremis de la vérité du message divin que compromettraient les intempérances de la raison humaine.

C'est d'une façon ordinaire et constante que le Magistère dont nous parlons s'exerce dans le corps social dont il s'agit, pour le bien de ceux qui doivent vivre du message divin.

Et il s'exerce ainsi sous une double forme : — une forme que j'appellerai commune et s'adressant à tous parmi ceux qui doivent vivre ainsi du message divin ; — et une forme que nous appellerons plus spéciale, parce qu'elle revêtira un caractère scientifique qui ne peut convenir qu'à une élite.

Voyons d'abord la première de ces deux formes sous laquelle s'exerce le Magistère. — La seconde forme nous occupera dans notre prochaine étude.

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Message  Louis Jeu 24 Mai 2012, 7:02 am

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RÔLE DU MAGISTÈRE

DANS L’ENSEIGNEMENT ORDINAIRE

DES CHOSES DE LA FOI (suite)
Voyons d'abord la première de ces deux formes sous laquelle s'exerce le Magistère. — La seconde forme nous occupera dans notre prochaine étude.

Que le Magistère dont nous parlons soit d'un grand secours, d'un secours inappréciable pour ceux qui doivent vivre du message divin, considéré dans leur généralité, nous n'aurons aucune peine à nous en convaincre, si nous prenons garde à ceci, que le message divin, pris dans sa teneur écrite, comprend, nous l'avions déjà souligné, une très grande étendue et variété de livres. Et je ne parle, en ce moment, que des livres inspirés, dont l'ensemble constitue ce que nous appelons le Livre par excellence, le Livre tout court, la Bible, ou le Livre de Dieu. Ce Livre a deux grandes parties, qu'on appelle l'Ancien et le Nouveau Testament. L'Ancien Testament se subdivise en 46 livres qui s'échelonnent sur un espace de temps allant du XVe siècle avant notre ère au IIIe ou au IIe siècle. Le Nouveau Testament comprend 25 livres, qui ont été écrits par des auteurs moins nombreux et ayant tous vécu au premier siècle de notre ère, mais qui contiennent des exposés de doctrine d'une importance et, disons-le, d'une difficulté, proportionnées à sa transcendance et à sa profondeur.

Évidemment, s'il fallait, pour vivre du message divin, posséder, dans la teneur de sa lettre, toutes les parties de ce Livre divin, on peut dire qu'ils seraient très rares ceux qui pourraient vivre du message adressé par Dieu aux hommes. Ceux-là mêmes qui, par impossible, posséderaient en fait ce Livre dans toute sa teneur, ne pourraient le revivre dans son ensemble qu'en des périodes de temps qui seraient, chacune, fort longue, et, par suite, assez rares. Quant à ceux qui n'ont pas la facilité d'avoir ce livre, ou de le lire, surtout de le lire dans son ensemble, par manque de temps, de moyens, ou même de goût et de constance, ils seraient dans une sorte d'impossibilité de vivre du message divin.

Et, cependant, le message divin est adressé à tous pour qu'ils en vivent et qu'ils en vivent constamment.

Le seul moyen de réaliser cette fin…

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Message  Louis Jeu 24 Mai 2012, 1:03 pm

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RÔLE DU MAGISTÈRE

DANS L’ENSEIGNEMENT ORDINAIRE

DES CHOSES DE LA FOI
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Et, cependant, le message divin est adressé à tous pour qu'ils en vivent et qu'ils en vivent constamment.

Le seul moyen de réaliser cette fin ne sera-t-il pas de dégager du message divin considéré dans la teneur de sa lettre écrite avec l'étendue et la variété que nous venons de souligner, — un fond de doctrine, qui sera comme la ligne essentielle de la pensée divine, de ce que Dieu a voulu dire aux hommes sous les multiples formes dont il aura revêtu ce fond en s'adressant, par des instruments humains très variés, aux diverses catégories de sujets qu'il visait plus spécialement durant les diverses époques et dans les divers milieux où les diverses parties de son Livre ont été données.

Si l'on parvient à dégager ce fond de la doctrine, ces lignes essentielles de la pensée divine, ce que Dieu a voulu imposer à croire et donner comme ligne de conduite en vue de la fin proposée par Lui ; si l'on arrive à formuler ce fond de doctrine en quelques propositions simples, choisies, peu nombreuses, suffisamment ordonnées pour que facilement elles puissent être conservées dans toutes les mémoires, assurément, le bien de tous s'en trouvera procuré de la manière la plus précieuse, la plus féconde.

Or, c'est ici que le Magistère dont nous parlons intervient, sous la première forme que je précise en ce moment, pour assurer, en effet, le bien de tous dans l'ordre de message divin…

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Message  Louis Ven 25 Mai 2012, 6:42 am

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Or, c'est ici que le Magistère dont nous parlons intervient, sous la première forme que je précise en ce moment, pour assurer, en effet, le bien de tous dans l'ordre de message divin.

Il va prendre, dans l'ensemble de message divin considéré dans sa teneur écrite ou orale, ce qui constitue l'essence de ce message. Il le résume en quelques formules brèves, simples et claires, autant que le permet la profondeur du message; et il offre à tous, sans exception, ce formulaire pour qu'ils se pénètrent, en le redisant, à plaisir et sans cesse, de l'élément de vie contenu dans le message divin.

Cette première forme n'est pas autre que le symbole ou les symboles édictés par le Magistère en question et proposés aux fidèles. Ces symboles sont courts, très courts. Ils peuvent être dits en quelques instants. On peut les redire aussi souvent qu'on le désire et qu'on en a le goût, non pas seulement au cours de toute une vie, mais au cours d'une môme journée, notamment aux principaux moments de sa journée, le matin, le soir, au milieu du jour.

Quel bienfait inappréciable que celui-là !

Et il est dû au Magistère dont nous parlons.

C'est qu'en effet, il ne faudrait pas croire que cette mise en forme abrégée et succincte de la pensée divine en son fond essentiel soit chose facile et qui s'impose d'elle-même. Rien n'est plus difficile. Rien surtout ne demande une plus haute autorité. Ne savons-nous pas que les formules du symbole même des Apôtres, et plus encore celles du symbole de Nicée, ont demandé, pour être arrêtées dans les termes où nous les utilisons nous-mêmes, des efforts séculaires et les interventions les plus solennelles de l'autorité doctrinale assemblée dans ces fameux conciles qui dominent l'histoire des six premiers siècles de l'Église?

Cette première forme d'intervention du Magistère…

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Message  Louis Ven 25 Mai 2012, 6:13 pm

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Cette première forme d'intervention du Magistère, si précieuse, si importante, pour le bien de tous ceux qui doivent vivre du message divin, est complétée par un développement qui est un peu du même ordre, c'est-à-dire, destiné généralement à tous les fidèles dans les conditions communes de leur généralité. C'est la forme que j'appellerai d'un nom familier à nous tous, non moins que celui de symbole, — la forme du catéchisme.

Comment dire l'excellence de cette forme d'enseignement, dans l'ordre du message divin, que nous devons, elle aussi, au seul Magistère dont nous parlons?

Si la mise en formules du symbole requiert l'autorité du Magistère, le premier développement de ces formules en enseignement catéchistique autorisé et pouvant s'imposer à tous, la requerra en quelque sorte plus encore. Non pas assurément que les formules de l'enseignement catéchistique revêtent le caractère de fixité solennelle et sacrée qui est celui des formules constituant le symbole. Mais, parce qu'elles sont une première explication, un premier développement de ces formules, constituant un enseignement commun, dans l'ordre du message divin, destiné et adressé à l'universalité des fidèles, pour ce motif il est d'une importance souveraine que cet enseignement soit sûr, authentique et incontesté pour tous, conditions qui ne sont possibles que s'il se présente au nom du magistère seul constitué par Dieu pour veiller avec autorité au maintien et à l'épanouissement parfait, comme fruits de vie, dans l'âme des fidèles, du message divin.

Cet enseignement catéchistique, du reste,…

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Message  Louis Sam 26 Mai 2012, 7:08 am

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Cet enseignement catéchistique, du reste, pourra se présenter lui-même sous une double forme : un enseignement catéchistique ordinaire ; et un enseignement catéchistique plus spécial, tout en restant dans la ligne de l'enseignement catéchistique, de soi à la portée de tous, au sens de la multitude elle-même.

L'enseignement catéchistique ordinaire est celui qui conserve, jusque dans son exposé, le cadre des formules mêmes du symbole, en ce que le symbole a de tout premier, savoir le symbole qu'on appelle symbole des Apôtres.

Il se ramène donc, comme ce symbole, à la formule très simple, qui constituait, dans la primitive Église, la profession de foi imposée à tous ceux qui se présentaient pour recevoir le sacrement de l'initiation et de l'incorporation à l'Église du Christ. Cette formule, dans sa teneur première, était celle-ci : — Je crois en Dieu : le Père, le Fils, le Saint-Esprit. — Et nous retrouvons là le programme de doctrine divine tracée par le Christ Lui-même, quand II envoyait ses Apôtres avec ce mandat impératif : Allez, enseignez toutes les nations, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai dit, les baptisant au nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit.

— Mais, précisément, dans ce qu'il leur avait dit et qui était la mise en lumière de tout ce que contenait de caché, sous forme de promesse ou de figure, la partie du Livre divin qui l'avait précédé et qui devait être appelée du nom de Testament Ancien, quand serait fixée par écrit la partie future du Livre qui s'appellerait du nom de Testament Nouveau, — il y avait ceci, que Dieu avait résolu de sauver le monde déchu depuis Adam, et de lui rendre ses droits à l'héritage du ciel par la mort de son Fils unique. Le sang de l'alliance, qui ne serait pas autre que le sang du Fils de Dieu incarné, montré en figure, depuis Adam jusqu'au Christ, et livré dans sa vérité par l'immolation du Fils de Dieu sur la Croix dont la vertu serait communiquée à tous par les sacrements de la foi : voilà donc tout le secret de Dieu, tout le mystère de sa révélation aux hommes. Et c'est cela que contenait le précepte donné aux Apôtres : Allez, enseignez toutes les nations, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai dit, les baptisant au nom du Père, du Fils, du Saint-Esprit.

Aussi bien est-ce tout cela que professaient dans leur foi les nouveaux chrétiens, quand,…

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Message  Louis Sam 26 Mai 2012, 3:17 pm

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Aussi bien est-ce tout cela que professaient dans leur foi les nouveaux chrétiens, quand ils répondaient, en venant au baptême, — Je crois en Dieu le Père, le Fils, et le Saint-Esprit. Il s'agissait de Dieu, Esprit souverain, un et trine : un, car son nom demeure au singulier ; trine, car II est Père, Fils, et Esprit-Saint.

Et, comme traits distinctifs du Père, ils savaient qu'il était l'autorité première de tout, dans l'ordre du bien communiqué aux hommes; que c'était Lui qui avait envoyé le Fils.

Ils savaient, du Fils, qu'Il s'était fait homme ; qu'il était né d'une vierge; qu'Il avait subi, pour nous, le supplice de la croix; qu'Il était ressuscité et remonté au ciel ; que, du reste, Il devait en revenir pour juger les vivants et les morts.

Ils savaient, de l'Esprit-Saint, qu'Il était l'envoyé du Fils, comme le Fils était l'envoyé du Père; et qu'Il était envoyé par le Fils et par le Père pour faire porter à l'immolation rédemptrice du Fils tous les fruits de vie spirituelle et divine qui s'y trouvaient attachés ; que, par son action, par sa vertu, Il unirait en un seul corps mystique tous les rachetés, corps mystique intérieur et extérieur tout ensemble : intérieur par la sève de la vie divine qui l'animerait dans toutes ses parties ; extérieur, par l'organisme social qui assurerait la perpétuité des moyens transmettant la vie divine dans l'incorporation au Christ.

Tout cela était contenu dans la formule de profession de foi : — Je crois en Dieu le Père, le Fils et le Saint-Esprit ; formule qu'ils émettaient au moment même de leur incorporation au Christ par le baptême de l'eau.

Comme on le voit, cette formule, ainsi comprise, est la moelle de tout l'Ancien et Nouveau Testament. C'est tout le message divin contenu, renfermé en elle.

Mais, parce qu'elle est d'une telle plénitude…

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Message  Louis Dim 27 Mai 2012, 6:12 am

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Mais, parce qu'elle est d'une telle plénitude, elle prêtait donc à des développements, ou, si l'on le veut, à des précisions de sens qui pourraient se formuler en termes complémentaires ou explicatifs.

Elle pouvait aussi prêter à des inintelligences des sens multiples, en quelque sorte infinis, qu'elle portait en elle. — Pour peu que l'on fût distrait, ou inattentif, ou mal informé, ou d'esprit trop hardi, trop aventureux, aimant trop à subtiliser, ou à le faire d'une manière indue, avec une fausse philosophie ou une fausse science, — quel danger n'allait pas courir la pureté et l'intégrité du message divin, contenu dans la formule que l'on continuerait de professer, mais en la dénaturant quant à son sens le plus essentiel.

Et c'est ainsi qu'on vit bientôt des esprits téméraires continuer à parler de Dieu, Père, Fils, et Saint-Esprit et à pratiquer le baptême;

mais, pour les uns, l'aspect du Dieu Trine, dans la profession de foi, se ramenait à une simple question de mots ou de noms;

pour les autres, si la distinction réelle demeurait, ils établissaient une différence de nature, au point que le Fils et l'Esprit-Saint n'étaient plus Dieu, au même titre que le Père.

D'autres, aussi, dénaturaient complètement la portée du rite baptismal et la vérité de l'immolation rédemptrice qu'il représentait, suivant le mot de saint Paul : in morte ipsius baptizati sumus. Pour eux, il n'y avait pas eu d'immolation divine, ou, pour d'autres, d'immolation réelle.

Car il en était qui n'admettaient pas que le Fils se fût Lui-même incarné, et que, par suite, Il fût mort;

et, pour d'autres, ce n'était pas un corps réel qu'il avait pris, mais un corps éthéré et fantastique.

Nous entrevoyons, par là, ce qui demeurait, en de tels esprits, du message divin, même quand ils gardaient la matérialité de la formule et du rite qui en contenaient l'essence.

De là, une nécessité absolue, pour le Magistère, de fixer, par des additions successives, le vrai sens de la formule initiale…

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Message  Louis Dim 27 Mai 2012, 3:04 pm

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De là, une nécessité absolue, pour le Magistère, de fixer, par des additions successives, le vrai sens de la formule initiale.
Contre ceux qui voulaient supposer une sorte de dualité divine : un Dieu bon, et un Dieu mauvais : l'un, créateur du monde invisible ; l'autre, créateur du monde des corps, le Magistère ajouta : — Je crois en Dieu le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, auteur de toutes choses, celles qui se voient et celles gui ne se voient pas.

Contre ceux qui dénaturaient la formule du message par rapport au Fils, soit dans sa divinité, soit dans les mystères de son Incarnation et de sa Rédemption, le Magistère ajouta : —Je crois en Jésus-Christ, son Fils unique, Notre-Seigneur, Dieu de Dieu, lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu, engendré, non créé, consubstantiel au Père, qui pour nous et pour notre salut est descendu du ciel, s'est incarné par la vertu de l'Esprit-Saint, dans le sein dune vierge, est devenu homme comme nous ; a souffert sous Ponce-Pilate, a été crucifié, est mort, a été enseveli, est descendu aux enfers ; le troisième jour est ressuscité des morts, selon les Écritures, est remonté au ciel où il est assis à la droite du Père et d'où II viendra dans tout l'éclat de sa gloire, pour juger les vivants et les morts, et fixer l'établissement de son règne qui n’aura pas de fin.

Contre ceux qui dénaturaient la vérité du message divin et de sa formule en ce qui est de l'Esprit-Saint, le Magistère ajoutait : — Je crois au Saint-Esprit, le Seigneur, vivificateur, qui procède du Père et du Fils, qui est adoré ensemble et glo¬rifié avec le Père et le Fils, qui a parlé par les prophètes.

Contre ceux qui dénaturaient la portée du rite baptismal, comme rite d'incorporation au corps mystique du Christ, intérieur et extérieur, le Magistère ajoutait, ce qui, du reste, ne faisait que maintenir dans sa pureté la vérité du message divin contenu dans la formule initiale en ce qui est du rôle de l'Esprit-Saint, âme et lien vital du corps mystique : —Je crois l'Église, une, sainte, catholique, apostolique. Je confesse un baptême, pour la rémission des péchés, la communion des saints, la résurrection de la chair, la vie éternelle.

Toutes ces additions à la première formule d'initiation n'étaient qu'une sorte d'explication catéchistique, mais fixée par mode de définition.

Ce que nous appelons du nom propre de catéchisme…

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Message  Louis Lun 28 Mai 2012, 6:34 am

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Ce que nous appelons du nom propre de catéchisme, même au sens matériel du petit livre qui en renferme les formules explicatives, n'est que la reprise de ces premières explications essentielles, pour les détailler selon que peut le demander le bien des diverses intelligences dans l'universalité des fidèles qui tous doivent vivre du message divin.

Le Magistère de l'Église y ajoute le Décalogue auquel se ramènent tous les préceptes divins dans la nouvelle loi ; — et la prière du Notre Père, enseignée par le Christ Lui-même à ses disciples ; — parfois aussi on détache à part ce qui a trait aux sacrements, compris cependant, comme en son résumé, dans l'article du symbole ayant trait au baptême.

Comme on le voit, l'enseignement catéchistique dans l'Eglise, sous l'autorité du Magistère, n'est pas autre chose que l'explication même du symbole; comme le symbole lui-même n'est que l'explication de la formule d'initiation baptismale donnée par le Christ à ses Apôtres.

Ce mode d'enseignement catéchistique en sa forme ordinaire est calqué, nous venons de le voir, sur le cadre du symbole.

Nous avons dit qu'un autre mode d'enseignement catéchistique pouvait être conçu dans l'Église sous le contrôle de l'autorité du Magistère…

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Message  Louis Lun 28 Mai 2012, 3:55 pm

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(suite)

Nous avons dit qu'un autre mode d'enseignement catéchistique pouvait être conçu dans l'Église sous le contrôle de l'autorité du Magistère — Il consisterait en ceci que le même fond de doctrine serait expliqué, mais non plus sur le cadre du symbole, qui est un cadre occasionnel, si l'on peut ainsi dire ; en ce sens que les explications s'y sont ajoutées selon les circonstances ou les occasions dues aux interventions intempestives de l'imprudence ou de l'hérésie. Ce même fond de doctrine serait exposé selon les exigences d'une ordonnance logique et scientifique. L'avantage serait de donner l'impression d'un corps de doctrine merveilleusement harmonisé. — Mais, parce que ce mode dépend du caractère distinctif de l'enseignement scientifique, nous en renverrons la mention plus expresse à notre prochaine étude, où nous parlerons de cet enseignement scientifique sous l'autorité et le contrôle du Magistère de l'Église.

Pour le moment, et relativement à l'enseignement ordinaire qui nous a occupés, il suffira d'ajouter un mot : c'est que le Magistère, en même temps qu'il a pris soin de formuler comme nous venons de le dire, à l'usage de tous, l'essentiel du message divin, a multiplié, sous toutes les formes, les divers aspects de ce divin message, en ce qui est de son épanouissement historique. De là cet enseignement de l'histoire sainte oral, imagé, artistique, jusque dans les vitraux de ces cathédrales ou sur la façade des portails, tel celui de la cathédrale d'Amiens, où l'on voit revivre dans la pierre, et, a l'intérieur, dans les boiseries du chœur, comme en un merveilleux poème, toute la trame historique de l'Ancien et du Nouveau Testament.

Mais tout cela, symbole, catéchisme, histoire sainte, manifestation de l'art, se trouvait concentré dans le rite par excellence qui traduit toute la vie de l'Église ; la célébration du mystère eucharistique. Dans la célébration de ce mystère, tous les jours, l'Église remet sous les yeux de ses fidèles, non plus seulement des formules, ou des images et des souvenirs, mais la réalité même, cachée sous le sacrement, du message divin en ce qu'il a d'essentiellement vital : savoir l'immolation du Fils de Dieu, l'effusion de son sang pour notre rachat et pour nous assurer l'héritage de l'immortelle vie au sein du bonheur de Dieu, dans son ciel.

Vraiment ! se peut-il concevoir quelque chose de plus divin que ce premier mode dont le Magistère de l'Église remplit son rôle d'assurer à tous, dans sa pureté et dans son intégrité la plus parfaite, le bienfait du message de Dieu?

A suivre : IX. — RÔLE DU MAGISTÈRE DANS L’ENSEIGNEMENT SCIENTIFIQUE DES CHOSES DE LA FOI.

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