Aperçus de philosophie thomiste. (COMPLET)
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Re: Aperçus de philosophie thomiste. (COMPLET)
PROPÉDEUTIQUEIV. LE TÉMOIN CATHOLIQUE (suite)Et si vous l'interrogez encore — ne pouvant peut-être, par vous-même facilement aller vous enquérir auprès de l'évêque, pour demander à celui-ci ce qu'il affirme lui-même de son mandat, de sa mission, — le curé, toujours à votre portée, vous renseignera d'une façon très précise : il vous dira que comme lui tient son être et son mandat de l'évêque, — l'évêque, à son tour, étant donné qu'en fait il y en a plusieurs — un seul ne pouvant être en contact immédiat avec tous les curés qui sont et peuvent être sur toute la face du globe, — tient son être et son mandat d'un autre, d'un autre évêque, mais qui est unique celui-là, non seulement comme espèce ou comme genre de mandat, de mission, d'autorité, de ministère, mais même individuellement ou comme personne en chair et en os existant sur cette terre.
Cet autre évêque, unique, auquel se rattachent tous les autres évêques, avec lequel ils sont ou peuvent être et doivent être en rapport immédiat, où qu'ils se trouvent sur la face du globe, existe, lui aussi, actuellement. Il a un siège, une habitation connue de tous. On l'appelle d'un nom que tout le monde a entendu prononcer : le Pape. Il est à Rome. C'est là que les évêques du monde entier peuvent aller le trouver et communiquer avec lui, même oralement. Tous reconnaissent tenir de lui, de lui seul comme de leur source visible, sensible, leur être d'évêque, leur mandat, leur mission, leur doctrine, leur législation, leur ministère. C'est dans la mesure où ils sont d'accord avec lui, eu communion avec lui, qu'ils sont évêques, pouvant se présenter avec autorité aux autres hommes. S'ils étaient, sur un point quelconque, en désaccord avec lui, ils cesseraient, pour autant, d'être les envoyés ou les mandataires qu'ils affirment être au regard des autres hommes.
On voit le côté exceptionnel, unique, comme universalité, comme netteté ou précision, comme unité aussi ou continuité, ou identité d'affirmation, — de ce quelqu'un qui, actuellement, se présente aux hommes, se présente à nous, affirmant très haut qu'il est envoyé par Dieu pour nous transmettre, sur la seule autorité de Dieu, sur sa parole souveraine, un enseignement théorique et pratique, qui engage notre foi.
C'est donc, cette fois-ci, d'une manière précise et concrète…
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
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Re: Aperçus de philosophie thomiste. (COMPLET)
PROPÉDEUTIQUEIV. LE TÉMOIN CATHOLIQUE (suite)C'est donc, cette fois-ci, d'une manière précise et concrète, et à notre portée, la question d'un monde de la foi distinct du monde de la raison et s'ajoutant à lui, qui se pose à chacun de nous — à chaque être humain, agent moral — individu — chef de famille — chef de cité. Impossible de l'éviter. Le témoin s’impose . Il est de taille, si l'on osait ainsi s'exprimer, à ne pas permettre qu'on passe à côté de lui sans qu'on le voie, sans qu'on l'entende. Outre qu'il se dit, avec une netteté qui ne souffre aucune ambage, être, lui, envoyé de Dieu; même avant de rien détailler, au sujet de son mandat, il en déclare l'importance souveraine. Il dit qu'il y va des intérêts les plus sacrés, les plus vitaux pour tout être humain comme tel, pour la famille comme telle, pour la cité comme telle, pour la nation comme telle, pour tout l'ensemble du genre humain.
Ce témoin, considéré, sous sa raison de témoin, d'une façon globale, s'appelle l'Église. Et il faut entendre, par là, toujours à ne nous occuper que de sa raison de témoin, ces trois hommes dont nous avons parle, qui n'en font qu'un, à vrai dire, et qui sont : le curé, l'évêque, le pape. On les trouve partout, essentiellement un et identiques, attendu qu'en effet, le pape est un, et que les évêques ne sont plus évêques s'ils ne sont un avec lui, et que les curés ne sont plus curés, s'ils ne sont un avec l'évêque, avec le pape. Et ils sont un en tout, sous leur raison de témoins : ils disent le même message, s'autorisent du même mandat : mandat qu'ils disent venir de Dieu; message qu'ils disent au sens le plus strict, le plus formel, un message divin, ne contenant rien, sous sa raison de message, — et c'est cela seul qu'ils présentent sous leur raison de témoins ou de messagers, — qui ne soit expressément et formellement dit, révélé, autorisé par la parole même de Dieu.
Évidemment, tout se ramène pour nous à vérifier le dire de ce témoin : …
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Louis- Admin
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Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Aperçus de philosophie thomiste. (COMPLET)
A suivre : V. LE FAIT CATHOLIQUEPROPÉDEUTIQUEIV. LE TÉMOIN CATHOLIQUE (suite)Évidemment, tout se ramène pour nous à vérifier le dire de ce témoin : non pas son dire en tant qu'il exprime le dire divin. Ceci ne saurait relever de notre contrôle! ce serait folie! Mais son dire consistant à s'affirmer témoin, ou messager, ou mandataire de Dieu, à cette fin précise de nous transmettre son message divin.
Si le témoin est divin, — s'il porte le sceau de Dieu, c'en sera fait! notre tâche de propédeutique sera achevée, comme propédeutique, c'est-à-dire comme tâche devant nous conduire à la foi.
Nos prochaines études auront pour but de réaliser cette tâche.…
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Louis- Admin
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Re: Aperçus de philosophie thomiste. (COMPLET)
PROPÉDEUTIQUEV. LE FAIT CATHOLIQUENous sommes en présence d'un témoin hors de pair et qui s'impose à nous dans l'ordre de l'affirmation d'un domaine de la foi réellement existant pour nous.
Mais que vaut ce témoin? Quelle est son autorité? son témoignage est-il recevable? s'impose-l-il irrécusablement?
On dira peut-être que la seule donnée de son existence comme témoin — curé, évêque, pape : Église messagère — constitue un préjugé en sa faveur, préjugé tel qu'il semble imposer tout de suite l'adhésion.
Et il est très vrai qu'aucun autre témoin ne saurait lui être comparé comme unité, comme netteté, comme conscience de sa qualité de témoin. — Qu'un tel témoin existe, ainsi répandu partout, et si parfait dans son acte de témoigner, c'est assurément chose particulièrement cligne d'attention, et même d'étonnement. Pouvons-nous cependant conclure, tout de suite, à la divinité de son témoignage? La conclusion pourrait courir le risque d'être précipitée. Il sera mieux de nous réserver encore. Joignons plutôt à la considération de l'Église dans sa réalité de témoin — curé, évêque, pape — la considération de l'Église dans sa réalité de corps social. Si, considérée comme témoin, comme mandataire, comme messagère, dans son organisation si simple et si parfaite, se ramenant à ces trois hommes — curé, évoque, pape, — n'en faisant qu'un, qui reste un et qui suffît à tout, atteignant immédiatement ou pouvant atteindre tous les hommes qui sont sur la face du globe, — elle nous est apparue absolument unique, sans que rien, parmi les hommes, dans le même ordre de témoignage d'intervention d'en-haut, puisse lui être comparé, — considérée comme corps social, existant sous nos yeux, elle va revêtir un caractère encore plus absolu de transcendance souveraine : et ici, vraiment nous serons conduits à nous poser nettement la question, avec possibilité de conclure, nous le verrons, touchant la divinité de son mandat, de sa mission.
Tout corps social…
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Louis- Admin
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Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Aperçus de philosophie thomiste. (COMPLET)
PROPÉDEUTIQUEV. LE FAIT CATHOLIQUE (suite)Tout corps social, toute société se compose essentiellement de deux éléments ou de deux parties irréductibles : les membres qui sont multiples ; et un lien qui les unit, formant d'eux tous un seul corps. Pratiquement, dans l'ordre des sociétés civiles, ces deux éléments portent deux noms caractéristiques : on les appelle : gouvernés et gouvernement; ou encore : citoyens et autorité.
L'Église, considérée sous sa raison de corps social, comprendra, elle aussi, ce double élément. D'une part, on y verra des gouvernés; de l'autre, un gouvernement ou une autorité. Les gouvernés s'y appellent même d'un nom très spécial et qui marque déjà la note distinctive de cette société : on les nomme fidèles; ce qui signifie, proprement, croyants, avec tout ce qu'impliquera, nous l'allons voir, la foi dont il s'agit. Quant à l'autorité ou au gouvernement, nous le connaissons déjà. Il se ramène à ce que nous disions dans notre dernière considération. Il n'est pas autre que le témoin dont nous parlions : le curé — l'évêque — le pape, dans l'unité soulignée par nous la dernière fois. Et qu'on veuille remarquer ici l'à-propos de cette autorité ou de ce gouvernement. Les gouvernés s'appellent les fidèles. N'est-ce pas un indice que le côté le plus formel de l'autorité, ici, se ramène à un témoignage? La foi en effet, correspond au témoin. C'est parce que l'autorité du témoin est reconnue, que son témoignage est accepté par la foi.
Et, tout aussitôt, embrassons, d'un coup d'œil rapide, le fait de cette société formée par ces fidèles en regard de ces témoins.
Que voyons-nous?...
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Louis- Admin
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Re: Aperçus de philosophie thomiste. (COMPLET)
PROPÉDEUTIQUEV. LE FAIT CATHOLIQUE (suite)Que voyons-nous?
Sans même examiner encore d'une façon précise les caractères de ce fait, ne remarquons-nous pas, dès le premier regard jeté sur lui et quelque superficiel que soit encore ce premier regard, que ce fait, dans ce seul énoncé, apparaît unique? Car il s'agit, nous venons de le dire, d'une société constituée essentiellement, et on pourrait dire uniquement, de fidèles ou de croyants et de témoins. Tout se ramène donc ici, en dernière analyse, à des hommes qui affirment et à des hommes qui croient, à des hommes dont toute la raison d'être est d'affirmer, et à des hommes dont toute la raison d'être est de croire, de croire, notons-le bien, cela même et cela seul que les autres affirment. Tout se ramène, ici, à une parole, que les uns profèrent et que les autres acceptent.
Or, cette parole, par définition, qu'on veuille le remarquer, est une parole que ceux-là même qui l'affirment déclarent expressément être incompréhensible, incontrôlable, soit par eux-mêmes qui l'affirment, ou plutôt qui en témoignent, qui la transmettent, qui l'apportent, soit par ceux à qui ils l'apportent, à qui ils la transmettent.
Toute la société dont il s'agit est fondée sur la transmission, disons sur la tradition de cette parole par ceux qui constituent l'élément autorité, et sur l'acceptation de cette parole par ceux qui constituent l'élément gouvernés.
Encore un coup, et très expressément, j'attire l'attention sur…
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Louis- Admin
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Re: Aperçus de philosophie thomiste. (COMPLET)
PROPÉDEUTIQUE
V. LE FAIT CATHOLIQUE (suite)
Encore un coup, et très expressément, j'attire l'attention sur cette première remarque, que le fait de cette société, d'une société se présentant sous cette forme, est unique, absolument unique. — Il y a, sans doute, d'autres groupements humains, se rattachant au côté religieux dont nous parlons maintenant, c'est-à-dire à données de rapports plus ou moins affirmés, plus ou moins précis, à base d'intervention positive d'un monde supérieur au monde humain. Aucun de ces groupements ne peut se comparer à l'Église, et je ne parle pas seulement de groupements humains qui n'auraient rien de commun avec la société dont nous parlons, tels, par exemple...
Mais, au fait, en existe-t-il? En exista-t-il dans le monde antique? — le peuple d'Israël mis à part —, dans le monde gréco-romain? En existerait-il aujourd'hui parmi les peuples qui seraient comme la continuation de ces peuples antiques, du moins selon qu'ils vivaient hors du monde gréco-romain? ou selon qu'ils vivent sous la loi de Mahomet? Parmi ces peuples, y a-t-il eu, y a-t-il des groupements qu'on puisse dire, proprement, religieux, ayant pour centre, pour lien, une autorité d'ordre exclusivement religieux, et constituant, au milieu de ces peuples, une société véritable, distincte de la société politique officielle, avec sa vie propre et indépendante? à le vouloir, je crois qu'on trouverait bien, parmi ces peuples, des assemblées ou des attroupements plus ou moins nombreux, plus ou moins fréquents, plus ou moins réguliers, auxquels présideraient certains hommes entourés d'un certain prestige, distinct de celui que donne la seule autorité politique, et portant même le caractère de prestige religieux; — mais ces hommes ne seraient là que pour présider à ces sortes de cérémonies religieuses : — une fois l'assemblée dissoute, plus rien de commun ne lierait les membres et le président ; — toute la société se ramènerait à l'attroupement pour l'accomplissement d'un rite cultuel. — De société à base d'enseignement, à base de parole, à base de témoignage, à base de foi ; — de société constituée essentiellement par cela : des témoins et des fidèles, — non, nous n'en trouverons pas !
On n'en trouvera pas dans l'ordre de ces peuples étrangers à la société qui nous occupe, ayant vécu avant elle; — ou vivant actuellement en dehors d'elle. En trouverions-nous du côté des groupements qui lui seraient plus ou moins apparentés, tout en se distinguant d'elle essentiellement? Sans s'y tromper, on entendra que je désigne ici les groupements chrétiens, non catholiques : groupements qu'on désigne aussi quelquefois par le nom d'église : église orthodoxe; église anglicane, église luthérienne, ou d'un nom plus général, église protestante.
Non, nous n'en trouvons pas. Aucun…
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Louis- Admin
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Re: Aperçus de philosophie thomiste. (COMPLET)
PROPÉDEUTIQUE
V. LE FAIT CATHOLIQUE (suite)Non, nous n'en trouvons pas. Aucun de ces groupements, aucune de ces églises ne forme une société qui ait le caractère de la société qui nous occupe. — Dans aucun de ces groupements, dans aucune de ces églises, on ne trouve une autorité dont toute la raison d’autorité se ramène foncièrement à un témoignage, dont toute la raison d'être soit d'être témoin. Bien plus, on n'y trouve pas d'autorité proprement dite. Nul n'a le droit ni n'affirme avoir le droit d'y commander — dans l'ordre strictement religieux ;— et nul ne se considère comme obligé d'obéir. Ici encore, ce ne sont que des réunions pieuses, à forme d'assemblées plus ou moins libres, plus ou moins spontanées, où chacun, en principe, a le droit de faire et de dire ce qui lui paraît bon dans un certain domaine de mouvement de l'homme vers les choses ayant trait au culte de la divinité. Que s'il y a un président à ces réunions, à ces assemblées, ce n'est guère qu'un président d'honneur, à autorité assez précaire, et d'ordre bien limité. — Mais nul n'y parle avec autorité; et nul n'y est tenu d'accepter cette parole. — Pas de témoins; pas de fidèles.
Exception semblait devoir être faite pour l'église orthodoxe. Mais, outre qu'elle ne sera bientôt plus qu'un souvenir, — il y a encore que même là ne se trouvait point une autorité proprement religieuse — et strictement indépendante — s'imposant par elle-même et étant acceptée de tous dans l'ordre du témoignage, dans l'ordre de la parole venue d'en-haut.
Seule l'Église a le caractère de société qui nous occupe. — Et voilà pourquoi, de ce seul fait déjà, elle ne peut être confondue, ni même comparée avec qui que ce soit. Elle est unique. Il n'y a pas, au sens formel qui nous occupe — d'une société de témoins et de fidèles — plusieurs églises: il n'y en a qu'une : l'Église catholique.
Mais cette Église qu'est-elle — dans sa raison de société formée de témoins et de fidèles ? Comment nous apparaît-elle, dans le fait de sa réalisation devant nous?
Ceux qui constituent, dans cette société, l'élément autorité…
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Louis- Admin
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Re: Aperçus de philosophie thomiste. (COMPLET)
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V. LE FAIT CATHOLIQUE (suite)Ceux qui constituent, dans cette société, l'élément autorité, l'élément direction et gouvernement, ramené, dans son dernier fond, au caractère de témoins portant une parole, qu'ils se disent chargés de transmettre, au nom même de Dieu, — affirment aussi, très nettement, qu'ils ont mandat de transmettre cette parole à tous les êtres humains, quels qu'ils soient. Ils entendent, pour autant que cela dépend d'eux-mêmes, conquérir à cette parole tous les êtres humains sans exception : il n'est pas un être humain, non pas même s'il est à l'état d'enfant, à plus forte raison, s'il est adulte, à qui le témoin dont nous parlons ne se dise envoyé; il veut les faire bénéficier de tous les avantages qu'il dit être renfermés dans le mandat qui lui est confié. Le curé, dans sa paroisse, vise à atteindre, à conquérir tous les êtres humains qui s'y trouvent, soit qu'ils habitent régulièrement sur son territoire, soit qu'il leur arrive seulement d'y séjourner en passant. Il voudrait qu'il n'y eût pas un seul de ces êtres humains qui n'acceptât son témoignage et qui ne fût, avec lui, en dépendance parfaite, absolue, dans l'ordre de ce témoignage.
Ce que le curé vise à atteindre, à réaliser sur le territoire de sa paroisse et pour tous les êtres humains qui peuvent s’y rapporter, à un titre quelconque, l'évêque vise à l'atteindre, par tous les curés qui dépendent de lui, dans toute l'étendue de son diocèse : il n'y a aucun être humain, dans toute l'étendue de ce diocèse, dont l'évêque n'ambitionne de faire la conquête, dans l'ordre du témoignage dont il s'agit : un évêque qui exclurait, de son désir de conquête, un seul des êtres humains de son diocèse serait, par le fait même, infidèle à sa mission, à son mandat : il se doit, par cela même qu'il est évêque, à un titre encore plus étroit ou plus intime et plus profond que le curé — puisque celui-ci n'est en réalité que son délégué, son lieutenant dans chaque paroisse où il l'a placé, — de vouloir que chaque être humain qui peut, à un titre quelconque, se rapporter à son diocèse, soit, avec lui, en dépendance parfaite, absolue, dans l'ordre du témoignage qui lui est confié.
Pareillement, et à un titre encore plus intime et plus profond…
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Louis- Admin
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Re: Aperçus de philosophie thomiste. (COMPLET)
PROPÉDEUTIQUE
V. LE FAIT CATHOLIQUE (suite)
Pareillement, et à un titre encore plus intime et plus profond, ce que l'évêque vise à atteindre, à réaliser pour tous les êtres humains qui ont un rapport quelconque à son diocèse, le pape vise à l'atteindre, à le réaliser pour tous les êtres humains, sans exception, qui vivent sur la surface de la terre : il vise, il doit viser, il ne peut pas ne pas viser à les conquérir tous, afin que tous soient, avec lui, en dépendance parfaite, absolue, dans l'ordre du témoignage qu'il se dit être chargé de transmettre à tous les hommes, au nom de Dieu. Lui, pape, pour tout l'univers; et, sous lui et avec lui, l'évêque, pour tout son diocèse; et, de par l'évêque et avec l'évêque, le curé, pour toute sa paroisse, déclarent très haut, et sans ambage, que le mandat, le message dont ils sont les dépositaires, qui leur a été confié de la part de Dieu intéresse, au plus haut point, tout être humain, quel qu'il soit; qu'ils ont mission de le transmettre à tout être humain; que tout être humain est tenu de l'accepter, qu'il y va pour lui de sa destinée en ce qu'elle a de plus absolu, et de plus définitif.
Et, de fait, il se trouve, en ce moment — non pas certes que tous les êtres humains, dans l'univers, acceptent le mandat dont il s'agit, et soient, dans l'ordre de ce mandat, en dépendance parfaite, absolue avec l'autorité — curé, évêque, pape — qui le leur présente : ils sont légion au contraire, en ce moment, ceux qui dans l'univers se tiennent en dehors de ce mandat, et de ce qu'il implique; — mais quelque nombreux que soient ceux qui restent en dehors de ce mandat — et je dirais presque que cela importe peu ou plutôt que cela même sera une condition de plus dans la valeur du fait qui nous occupe — il se trouve que partout, dans l'univers exploré de part en part, — des êtres humains, appartenant à toutes les conditions et à tous les états, acceptent — du moins en principe et dans l'ordre du droit — le témoignage dont il s'agit. Partout, dans l'univers, en ce moment, il y a des êtres humains qui se reconnaissent comme obligés d'accepter, avec tout ce qu'il implique, le témoignage dont se disent chargés pour eux au nom de Dieu, à l'effet de le leur transmettre et de les aider à y répondre — le curé, l'évêque, le pape — c'est-à-dire l'autorité dont nous avons dit que le caractère foncier se ramène à témoigner, à être le témoin de cette parole venue de Dieu, et qui s'impose à la raison de l'homme sans que la raison de l'homme ait sur elle aucun droit de contrôle.
Voilà le fait….
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Louis- Admin
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Re: Aperçus de philosophie thomiste. (COMPLET)
PROPÉDEUTIQUE
V. LE FAIT CATHOLIQUE (suite)Voilà le fait. — L'Église, corps social, composé essentiellement de témoins et de fidèles — existe, en ce moment, dans tout l'univers. Dans tout l'univers, il y a, en liaison de foi absolue avec le pape vivant à Rome, et qui s'appelle en ce moment Pie XI, des évêques et des curés transmettant, au nom de Dieu et sur sa seule autorité, un message venu de Lui, qui engage, d'abord, leur raison, sous forme de foi; et puis, leur volonté, sous forme de précepte; et, enfin, leur vie tout entière, sous forme de pratiques rituelles. — Les membres constituant cette Église, ou ce corps social, appartiennent à toutes les catégories d'êtres humains. Il y a des enfants ; et des adultes. Parmi les adultes, des hommes et des femmes se présentent avec toutes les diversités ou toutes les différences qui caractérisent les êtres humains dans leur ensemble : riches et pauvres; savants et ignorants; patrons et ouvriers; paysans et habitants des villes, sans distinction de races, de nationalités, de degrés de civilisation ou de culture. — C'est là ce que nous appelons le fait catholique : le fait actuel, présent devant nos yeux; dont la constatation est à la portée de tout être humain.
Si ce fait était divin ? s'il portait avec lui le sceau de Dieu; — si au même titre qu'il s'impose comme fait, il s'imposait comme fait divin, oh ! alors la question qui nous occupe se résoudrait d'elle-même en évidence aveuglante.
Nous verrons ce qu'il en est, dans notre prochaine étude.
VI.
VALEUR DU FAIT CATHOLIQUE
AUX YEUX DE LA RAISON
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Louis- Admin
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Re: Aperçus de philosophie thomiste. (COMPLET)
PROPÉDEUTIQUE
VI.
VALEUR DU FAIT CATHOLIQUE
AUX YEUX DE LA RAISON
Le fait catholique se ramène à un témoignage. Il est constitué par des témoins qui portent un témoignage, et des fidèles qui acceptent ce témoignage.
Et le témoignage dont il s'agit, par sa définition même, est un témoignage qui engage tout de suite la question du fait ou de l'existence d'un monde de la foi, au sens le plus strict, au sens même surnaturel de ce mot. Car ce témoignage est donné comme venant de Dieu — de l'Acte pur — et portant, proprement, sur Dieu dans son domaine propre où nul autre que Lui ne saurait naturellement prétendre comme objet de connaissance proportionné à ses facultés de connaître.
Le fait de ce témoignage existant ainsi pour les hommes est unique, absolument unique. — Nulle part ailleurs, en dehors du fait catholique, on ne trouve le fait de ce témoignage. — Nulle part ailleurs, parmi les hommes, on ne trouve le fait de témoins, se définissant par le rôle de témoins, dans l'ordre d'un témoignage divin, surnaturel — et de fidèles, se définissant par leur rôle de fidèles, ou de croyants, en fonction do ce témoignage; de témoins n'étant que témoins, de fidèles n'étant que fidèles — en dehors de toute raison d'être se rattachant à quelque condition humaine, civile, politique, sociale, nationale, que ce puisse être.
En présence de ce témoignage, deux questions peuvent se poser : celle de sa valeur ; celle de sa teneur.
Deux questions qui diffèrent essentiellement : la teneur porte sur ce que contient ce témoignage; la valeur porte sur l'autorité de ce témoignage.
Ce témoignage qui se dit venir de Dieu, vient-il de Dieu en effet?
A supposer qu'il vienne de Dieu, que comprend-il, que contient-il?
Cette…
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Louis- Admin
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Re: Aperçus de philosophie thomiste. (COMPLET)
PROPÉDEUTIQUE
VI.
VALEUR DU FAIT CATHOLIQUE
AUX YEUX DE LA RAISON(suite)
Cette seconde question peut être abordée avec une double disposition ou dans un double état d'esprit : en croyants; ou simplement en curieux, si l'on peut ainsi dire, curiosité d'ailleurs qui pourra elle-même s'accompagner de sympathie ou de prévention plus ou moins hostile. Abordée avec la simple disposition de la curiosité, l'étude de la teneur du témoignage pourra présenter quelque avantage, si la curiosité s'accompagne de sympathie; si elle s'accompagnait d'hostilité ou de prévention, il se pourrait qu'elle n'aboutît qu'à un résultat plutôt fâcheux. — En toute hypothèse, elle ne pourrait, de soi, créer un état d'esprit définitif et pleinement plausible aux yeux de la pure raison. En effet, même si l'étude est sympathique, elle est incapable d'avoir une conclusion ferme et motivée en saine raison. Puisqu'il s'agit de choses qui dépassent la raison, ce n'est point au contrôle de la raison que peut être soumis le jugement de leur vérité ou de leur non-vérité.
Aussi bien, faudra-t-il toujours, en dernière analyse, si l'on veut agir selon la raison, que le témoignage soit étudié directement dans l'ordre de son autorité ou de sa valeur — puisque notre raison ne pourra se prononcer que sur cette valeur ou cette autorité.
Mais, ici, puisqu'il s'agit de témoignage qui se dit venir de Dieu, — sa valeur ou son autorité ne pourra être établie que sur un signe qui porte la marque de Dieu. La preuve devra être d'ordre divin, formellement divin, comme le témoignage lui-même. — D'autre part, de preuve formellement divine, il n'en est qu'une : quelque chose qui tombe sous nos sens, que nous puissions contrôler, et qui ne puisse s'expliquer absolument que par l'action directe de Dieu. Si quelque chose de ce genre nous est donné pour établir l'autorité du témoin, il devient évident que l'autorité divine de celui qui nous la donne sera établie par le fait même.
C'est donc à cela que tout se ramène dans notre étude du fait ou de l'existence d'un monde de la foi, — en présence du témoignage que nous considérions dans notre dernière enquête et dont nous voyions le caractère absolument unique et transcendant.
Ce témoignage est-il divin, c'est-à-dire ce témoignage se présente-t-il à nous avec le sceau et la marque de Dieu?
Pour le savoir…
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Louis- Admin
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Re: Aperçus de philosophie thomiste. (COMPLET)
PROPÉDEUTIQUE
VI.
VALEUR DU FAIT CATHOLIQUE
AUX YEUX DE LA RAISON(suite)
Pour le savoir, il faut évidemment aborder le témoin, et lui demander ses titres, ses lettres de créance.
Interrogé par nous, il ne se dérobera pas. Ses titres sont nets et précis. Nous les résumerons d'un mot. — Le curé se dit envoyé par l'évêque, l'évêque par le pape, et le pape se dit remonter par une chaîne ininterrompue de prédécesseurs, dont il nous dira le nombre et les noms avec leurs dates respectives, jusqu'à une époque où parut, sur notre terre, en Orient, dans la Palestine, un Personnage historique qui se présenta aux hommes en se proclamant le Fils de Dieu, égal à son Père, Dieu comme lui, vivant de sa même vie, et, par suite, possédant à fond tous ses secrets. Les secrets, au milieu desquels Il vivait, Il les communiqua aux hommes. Et Il en confia le dépôt à un groupe choisi par Lui, groupe dont le chef, appelé Pierre, est le premier chaînon de la chaîne aboutissant à Pie XI, actuellement à Rome, à qui se rattachent tous les évêques, tous les curés, qui constituent le témoin dont nous parlons.
Voilà qui est précis. Il est évident que si le témoignage dont il s'agit vient du Fils de Dieu en personne, il sera divin au sens le plus formel du mot.
Mais comment savoir s'il vient du Fils de Dieu en personne? — Ce personnage historique dont parlent les témoins en question, nous ne l'avons pas connu nous-mêmes. Comment dès lors nous renseigner à son sujet?
Voici….
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
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PROPÉDEUTIQUE
VI.
VALEUR DU FAIT CATHOLIQUE
AUX YEUX DE LA RAISON(suite)Voici.
Les témoins en question nous renseignent eux-mêmes. Ils nous disent son histoire ou sa vie et ce qu'Il a dit et ce qu'Il a fait. Les faits les plus extraordinaires ont marqué son histoire. En même temps qu'Il se disait le Fils de Dieu et la sagesse du Père, Il a accompli, pour assurer son dire, des prodiges de toutes sortes et dans tous les ordres, montrant qu'Il était le Maître de la nature, des esprits et des corps. Il a fait des prophéties que nous voyons réalisées sous nos yeux — entre autres, la conversion des hommes à sa doctrine. Mais ce qui est encore plus fort, c'est que Lui-même n'était que la réalisation de prophéties antérieures s'échelonnant sur un espace de plusieurs siècles et remontant même jusqu'à l'origine du genre humain. Et que ces prophéties aient existé, il n'est pas possible de le mettre en doute, puisque ceux-là même qui en ont été les dépositaires vivent encore au milieu de nous, actuellement, en ennemis irréductibles de la société ou des témoins qui témoignent du Christ.
Voilà les faits invoqués par les témoins. Si ces faits sont vrais, il est clair que le témoignage dont il s'agit est divin.
Or, que ces faits soient exacts, les témoins dont il s'agit nous mettent à même, selon que nous le voulons, de les contrôler et de les contrôler à loisir. Ils ont avec eux des documents qu'ils mettent à notre portée. Et, de plus, nous l'avons dit, une contre-épreuve vivante et permanente coexiste à leur témoignage : celle d'un peuple survivant à sa ruine, sorte de miracle permanent au milieu des autres peuples.
Mais comme il serait difficile et même impossible à tous les êtres humains de faire le contrôle dont nous parlons et d'examiner par eux-mêmes les documents qui établissent la vérité des faits invoqués par les témoins, il est une preuve de la vérité de ces faits, qui s'ajoute à eux, en les confirmant, et dans laquelle ils continuent d'être en quelque sorte palpables pour chacun de nous.
Cette preuve, c’est…
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PROPÉDEUTIQUE
VI.
VALEUR DU FAIT CATHOLIQUE
AUX YEUX DE LA RAISON(suite)
Cette preuve, c'est l'existence même du fait catholique tel que nous l'avons précisé dans notre dernière considération. L'existence de ce fait ne peut s'expliquer que par les faits prodigieux, miraculeux, divins, que les témoins en question rapportent ou auxquels ils en appellent. Puis donc que ce fait existe, les faits miraculeux dont il s'agit ont aussi existé. Car, s'ils n'avaient pas existé, le fait lui-même qui est là, patent devant nous, n'existerait pas. Ou, s'il existait, sans que ces faits miraculeux dont ces témoins s'autorisent eussent existé, le fait même de son existence serait le plus grand de tous les miracles et confirmerait à lui seul l'autorité des témoins.
Qu'on veuille bien prendre garde à ce merveilleux argument. A lui seul, il prouve, avec la clarté du plein soleil, l'autorité ou la divinité du témoin qui se présente à nous et qui nous porte le message d'un monde supérieur au monde humain, message qui constitue pour nous l'existence de ce monde de la foi au sujet duquel nous nous enquérons depuis le début de notre étude présente.
Oui, fixons notre attention sur la portée de cet argument. Il est capital…
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PROPÉDEUTIQUE
VI.
VALEUR DU FAIT CATHOLIQUE
AUX YEUX DE LA RAISON(suite)Oui, fixons notre attention sur la portée de cet argument. Il est capital. On peut y appuyer avec d'autant plus de confiance, que chacun pourra l'expérimenter à part soi. Il en jouira comme s'il lui appartenait en propre, comme s'il l'avait trouvé de lui-même. Plusieurs en demeureront comme éblouis. Et quand ils voudront se donner à eux-mêmes l'expérience renouvelée de la prise de possession consciente du vrai le plus absolu dans l'ordre des motifs qui portent leur foi, c'est à cet argument qu'ils aimeront revenir.
Mais, outre cette expérience personnelle qui pourrait n'avoir qu'une valeur relative, nous savons que cet argument d'ordre propédeutique a été donné explicitement par le génie de Thomas d'Aquin lui-même. Le saint Docteur n'a pas fait de cours de propédeutique proprement dit. Aussi bien, de son temps, les questions qui se rattachent à ce cours tel qu'on l'a développé depuis le XVIesiècle, ne s'étaient point posées dans le détail où elles l'ont été depuis.
Mais je dirai que nous n'avons pas à le regretter. A force d'être développés, les cours de propédeutique inaugurés depuis le XVIe siècle finissent par éparpiller l'attention et en quelque sorte détendre le ressort qui amène l'esprit à conclure. Saint Thomas, étant venu avant ces multiples dissertations éparses, a pu ramasser tout ce qui s'y rapporte en une seule page — qui est bien la plus radieuse démonstration de la vérité catholique qu'il ait été donné au génie humain de formuler. La voici dans la teneur même de son texte : …
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VALEUR DU FAIT CATHOLIQUE
AUX YEUX DE LA RAISON(suite)
…la plus radieuse démonstration de la vérité catholique qu'il ait été donné au génie humain de formuler. La voici dans la teneur même de son texte : Il s'agit de la révélation de secrets qui appartiendraient en propre au monde divin.
— Eh ! bien, « ces secrets de la divine Sagesse, nous les devons à la divine Sagesse elle-même, qui, évidemment, les possède à fond.
Or, qu'il soit certain que la Sagesse divine elle-même nous les ait révélés, nous en avons pour preuves les œuvres merveilleuses qu'Elle a daigné accomplir au milieu de nous et qui témoignaient tout ensemble de la vérité de sa présence, de la vérité de sa doctrine et de la vérité de sa mission.
Ces œuvres » (qui étaient le sceau de Dieu) « se résument en toutes sortes de guérisons d'infirmes, en des résurrections de morts, en des transformations étonnantes du monde de la nature, et, ce qui est autrement merveilleux, en l'illumination des intelligences humaines, au point que des esprits simples et grossiers, remplis des dons du Saint-Esprit, se sont trouvés posséder en un instant la suprême sagesse et la suprême éloquence. Et ces preuves ont été si convaincantes, que par leur seule force, sans qu'on ait eu recours à la violence des armes, sans en appeler aux plaisirs, bien plus, au milieu des persécutions suscitées par les tyrans, on a vu des multitudes innombrables, non pas seulement de gens simples, mais d'hommes les plus instruits, voler à la foi chrétienne.
— Or, le propre de cette foi est d'annoncer des vérités qui dépassent toute intelligence humaine, de réprouver les plaisirs charnels, d'inspirer le mépris de tout ce que le monde estime, où éclate le plus grand de tous les miracles et la preuve manifeste de la divinité de cette œuvre : que les hommes se soient mis à mépriser tout ce qui se voit pour ne plus rechercher que les biens invisibles.
— D'autant que ce n’est pas à l'improviste et comme par hasard que cette œuvre de la conversion du monde s'est réalisée. Dieu l'avait annoncée bien longtemps à l'avance par les oracles de ses prophètes, dont les livres sont conservés parmi nous avec vénération, précisément parce qu'ils nous fournissent la preuve de notre foi ».
On dira peut-être que ces preuves…
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VALEUR DU FAIT CATHOLIQUE
AUX YEUX DE LA RAISON(suite)On dira peut-être que ces preuves n'ont pas pour nous la même valeur, attendu que nous n'avons pas été témoins de tous ces prodiges et qu'il nous est difficile de contrôler les documents où ils sont relatés. — Mais non, répond saint Thomas. Car il est un fait qui subsiste toujours, que chacun de nous a sous les yeux et qu'il ne lient qu'à lui de constater. C'est ce fait catholique que je me suis appliqué à vous faire constater et pour ainsi dire toucher du doigt dans nos précédentes considérations.
Or, que ce fait existe ; qu'il existe des chrétiens, des catholiques, c'est-à-dire que des hommes en si grand nombre, appartenant à toutes les classes de la société et dans tous les pays, soient venus à la foi chrétienne et y persistent, —qu'ils continuent de croire au même symbole, de participer aux mêmes sacrements, de tendre à la même perfection de vie pour mériter le même ciel, spectacle qu'offre à tous, chaque jour et partout, l'Église catholique,Donc la vertu des anciens miracles — signe de Dieu — subsiste et se manifeste dans le fait même qui est là sous nos yeux — lequel ne peut s'expliquer que par ces miracles, — et qui serait lui-même le plus éclatant de tous les miracles s'il s'était produit sans miracles. — À noter, du reste, que, même en supposant les miracles anciens, —il est encore, par lui seul, un miracle permanent de l'action de l'Esprit-Saint se manifestant en lui. — Car, seule, l’action actuelle de l'Esprit-Saint peut expliquer ce fait tel que nous l'avons sous les yeux.« voilà qui ne nous permet pas de douter des anciens prodiges — tels que nous les rapportent les témoins dont nous avons parlé et qui constituent l'élément autorité dans le corps social qu'est l'Église catholique — sans qu'il soit besoin que ces anciens miracles se renouvellent devant nous, — puisque l'effet qu'ils ont produit est là, évident sous nos yeux. Ce serait, en effet, le plus grand de tous les prodiges, si, pour venir à croire des mystères si ardus, à réaliser des vertus si difficiles, à se nourrir d'espérances si hautes, le monde n'avait pas eu des signes miraculeux corroborant la prédication d'hommes simples et sans crédit ».
Et voici, sous une forme encore plus précise…
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VI.
VALEUR DU FAIT CATHOLIQUE
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Et voici, sous une forme encore plus précise, la mise en relief de cette dernière preuve — actuelle — démonstrative, là, sous nos yeux.
Elle repose, elle aussi, sur le principe de causalité. — Il n'y a jamais d'effet sans cause, et sans cause proportionnée.
Le fait catholique se ramène à ceci : une société de témoins et de fidèles, au sens que nous avons précisé. Ce fait est unique. Il a ceci de caractéristique et qui touche immédiatement à la question qui nous intéresse — et il est le seul à l'avoir — qu'en son élément actif ou d'autorité, il n'attend pas que nous allions à lui. Il vient à nous. Il s'impose. Il nous déclare que nous ne pouvons pas être indifférents à son endroit. Assurément, il n'entend pas nous contraindre. Du reste, il n'en aurait pas le moyen ; et ce serait en opposition flagrante avec ce qui le constitue essentiellement; savoir : la sollicitation d'une foi libre. Mais il affirme nettement des sanctions d'ordre moral et surnaturel, selon que nous donnerons notre foi librement ou que nous la refuserons, — si nous la refusions coupablement.
Donc il s'impose, — en se disant divin. Si cela est vrai, si ce fait est divin, du même coup tout sera tranché pour nous dans la question de l'existence du monde de la foi et de notre orientation dans l'ordre de ce nouveau monde.
C'est qu'en effet la partie active du fait catholique, c'est-à-dire, les témoins, déclarent qu'ils ont mission de transmettre une doctrine, qu'il faut accepter sur leur parole, et sur laquelle ils ont mission de veiller, — au point que si quelqu'un en dehors d'eux — serait-ce un ange du ciel — venait enseigner le contraire ou quelque chose qui ne s'harmoniserait pas avec cette doctrine, il faudrait lui jeter l'anathème; — et la partie fidèles accepte cela, le tient pour essentiel, pour indiscutable, au point que quiconque ne l'admettrait pas ne ferait déjà plus partie de ce fait catholique. — Si donc le fait catholique est divin, s'il y a Dieu dans ce fait, il devient manifeste et garanti par Dieu lui-même qu'en effet l'élément actif ou témoin ou autorité a mission d'enseigner, comme il l'affirme : et du même coup, nous n'avons, en toute tranquillité et sûreté absolue, qu'à accepter son témoignage selon qu'il nous le livre et dans la teneur où il nous le livre.
Ce fait est-il divin? Porte-t-il le sceau de Dieu? Est-il miraculeux? Ne peut-il avoir pour cause que Dieu seul?
Appliquons notre raison et voyons…
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VI.
VALEUR DU FAIT CATHOLIQUE
AUX YEUX DE LA RAISON(suite)Appliquons notre raison et voyons.
Partons de ce principe évident : qu'il n'y a pas d'effet sans cause et sans cause proportionnée.
Donc le fait catholique doit avoir une cause et une cause proportionnée.
Elle ne peut exister que dans le monde humain, ou dans un monde supérieur au monde humain.
Dans le monde humain, nous avons l'individu et la collection de ces individus.
Est-ce que la cause du fait catholique serait dans l'individu humain? — Voyez plutôt : dans l'individu humain, nous avons le corps et l'âme; et dans l'âme l'intelligence et la volonté : puis, unissant les deux, la partie affective sensible.
Est-ce donc l'intelligence? — Mais le fait catholique, comme tel, propose des mystères à l'épouvanter : Trinité, Incarnation, Eucharistie, Prédestination et le reste.
Est-ce dans la volonté? — Le fait catholique propose ou plutôt impose une loi d'une rigueur de justice inflexible : devoirs envers Dieu — envers le prochain — ; la plus légère infraction est menacée de châtiment.
Est-ce dans le corps, dans la partie affective sensible? Oh! ici, c'est encore pire : la pureté du cœur et du corps qu'elle requiert a quelque chose d'effroyable : « Moi je vous dis que celui qui aura regardé une femme avec des yeux de convoitise a déjà commis l'adultère dans son cœur ; — Si votre œil droit vous scandalise, arrachez-le; si c'est votre main droite, coupez-la; — Celui qui ne hait pas son père et sa mère, et sa propre vie, n'est pas digne de moi ».
Et en échange de quoi? — de biens temporels? Il faut les mépriser d'une façon absolue. — En échange de biens qui n'ont aucune prise sur les sens, ni même sur la raison et dans un avenir qui n'a de certitude que par la foi.
Que l'individu humain — que des individus humains acceptent cela, évidemment nous n'en trouvons pas la cause en eux. Or, ils l'acceptent, — nous l'avons vu dans le fait catholique — élément fidèles.
Où donc sera la cause?...
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VI.
VALEUR DU FAIT CATHOLIQUE
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Où donc sera la cause? — Au-dessus de l'être et du monde humain, il n'y a que le monde des formes pures et de l'Acte pur ou de Dieu.
Les formes pures! Peut-être! Encore est-il que ce ne sera que ministériel, — puisque tout le fait catholique est ordonné à cette fin : La conquête de Dieu.
C'est donc à Dieu qu'il faut aboutir! Lui seul! Lui seul peut expliquer par son action, non seulement miraculeuse du début — comme l'affirme le témoin du fait catholique — mais miraculeuse actuellement — dans les âmes — dans les témoins pour qu'ils ne défaillent point, dans les fidèles pour qu'ils acceptent toujours, l'existence de ce fait catholique actuellement présent sous nos yeux et que nul ne peut méconnaître, puisqu'il est seul à exister avec sa raison propre et son caractère essentiel de témoins qui portent un témoignage et de fidèles qui acceptent ce témoignage.
Que ces témoins continuent de témoigner depuis des siècles, sans jamais varier d'un iota sur l'essence de ce témoignage, et que le genre humain, dans une portion si considérable de ceux qui le composent, ait accepté et continue d'accepter ce témoignage, — voilà un fait qui porte en lui, aveuglante d'évidence, l'action même de Dieu seule capable de l'expliquer aux yeux de la raison.
A suivre :
VII. — LE MAGISTERE DANS L’ÉGLISE
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PROPÉDEUTIQUE
VII.
LE MAGISTERE DANS L’ÉGLISE
Le fait catholique est divin. Il invoque des titres qui portent le sceau de Dieu. Le signe de Dieu, sous forme de miracles et de prophéties, y éclate avec une abondance et une force qui sont pour la raison une démonstration. Chacun peut à loisir, selon qu'il le désire et qu'il en a le moyen, contrôler la vérité de ce signe. Des documents innombrables et de toute sorte lui permettent de vérifier l'existence et la vérité de ce signe. Au surplus, l'existence du fait catholique, tel qu'il est sous nos yeux, implique nécessairement l'existence ou la réalité préalable de signes divins. Si ce fait existait sans que ces signes eussent existé, lui-même serait le plus grand de tous les signes. Il reste d'ailleurs en lui-même et par lui-même, indépendamment de la vertu des signes préalables se retrouvant en lui, un signe éclatant qui ajoute son propre éclat à celui de tous les autres. — Ce fait, tel qu'il est actuellement et que nous l'avons sous nos yeux, ne peut s'expliquer, soit du côté des témoins, soit du côté des fidèles, que par l'action directe de Dieu, assurant la pérennité de ce témoignage et l'adhésion actuelle des fidèles qui l'acceptent et qui en vivent.
Il est donc certain qu'une intervention surnaturelle s'est produite dans le monde humain. Un monde de la foi, distinct du monde de la raison et s'y surajoutant, existe. Et il existe de telle sorte qu'il s'impose à nous.
Un message a été confié par Dieu à des hommes de son choix; et, par eux, comme ils en témoignent eux-mêmes, ce message est adressé à tous.
Étant donné que ce message existe, et qu'il nous est adressé, que faire à son endroit? Comment nous en instruire? Où le trouver? Quel moyen Dieu a-t-il pris pour nous en assurer le bienfait?
Voilà le nouvel aspect de la question que nous devons nous appliquer à résoudre…
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VII.
LE MAGISTERE DANS L’ÉGLISE(suite)
Voilà le nouvel aspect de la question que nous devons nous appliquer à résoudre.
Mais, à vrai dire, est-ce un nouvel aspect de la question ; et ne se trouve-t-il pas résolu par cela même que nous avons établi ?
Nous avons constaté le fait catholique. Nous avons dit qu'il consiste essentiellement en une parole, un témoignage, que des témoins profèrent et que des fidèles acceptent. D'autre part, nous l'avons aussi montré et démontré : ce fait est divin. Dieu est dans ce fait. Que nous reste-t-il donc, sinon de nous en tenir à ce fait; je veux dire : accepter le témoignage que les témoins profèrent? — Lors donc que nous nous demandions : Où trouver ce témoignage? la réponse est donnée par ce témoignage lui-même : C'est sur les lèvres des témoins.
Comment? sur les lèvres des témoins? Mais ne serait-ce pas plutôt dans des livres, dans un livre, qu'il faudrait aller le chercher?
N'est-ce pas dire que nous abordons la question brûlante qui divise en deux camps opposés des esprits et des cœurs qui voudraient tous cependant s'avouer disciples ou sectateurs du message divin ?
Est-ce en un livre, en des livres, ou plutôt sur des lèvres vivantes qu'il nous faut recueillir le message venu d'en haut?
Une chose n'est pas douteuse; et tous sont d'accord là-dessus. C'est que le message divin, en sa manifestation la plus divine, a retenti sous forme de parole. S'il est vrai, et nous le dirons, qu'il est question de livres, de livres divins, dans l'ordre du message qui nous occupe, il n'est pas moins vrai qu'il est aussi question, à titre exceptionnel et primordial, d'un Témoin vivant, qui a parlé, qui, même, n'a fait que parler, qui n'a rien écrit Lui-même, qui n'a pas laissé de livre, qui n'a laissé qu'une parole, une parole vivante, confiée, sous la même forme de parole vivante et non de livre, à des hommes de son choix, qui ont eu mission de la redire, de la porter partout, jusqu'aux extrémités de la terre et jusqu'à la fin des temps : Allez, enseignez toutes les nations, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai confié. Vous serez mes témoins à Jérusalem, en Samarie, jusqu'aux extrémités de la terre. Et voici que je suis avec vous jusqu'à la consommation des siècles.
C'est donc d'abord, et essentiellement…
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VII.LE MAGISTERE DANS L’ÉGLISE (suite)
C'est donc d'abord, et essentiellement, sous forme de parole, de parole dite, non de parole écrite, que le message, en ce qu'il a de plus formellement divin, a été donné et institué.
Cependant, nous n'aurons garde d'affirmer que ce message divin, même en ce qu'il a de plus formellement divin, soit totalement indépendant de la forme livre.
Il dépend du livre, en ce premier sens, que c'est un livre qui l'avait annoncé. Et le Témoin par excellence en appellera sans cesse à ce livre : sicut scriptam est; scriptum est enim. Au jour de son triomphe, et alors que ses premiers fidèles, désemparés par l'ignominie de son supplice, doutaient de Lui, Il affermit leur foi par un appel au Livre qui l'avait précédé : Commençant par Moïse et tous les prophètes, Il leur interprétait, dans toutes les Écritures, ce qui le regardait. Lui-même n'est venu, Il n'a vécu, Il n'a parlé, agi, Il n'est mort et ressuscité, que pour réaliser ou pour accomplir ce qui avait été écrit dans ce Livre.
Rien de plus sacré, par conséquent, rien de plus intimement lié au message divin ou au témoignage dont il s'agit, que le fait d'un livre, d'un livre à part, d'un livre formellement divin, ayant précédé le témoignage du Témoin par excellence, et, en un sens, commandant ce témoignage lui-même.
Mais ce n'est pas tout. Non seulement nous trouvons le livre antérieur au témoignage et le commandant en quelque sorte. Nous le trouvons, aussi, venant après et, en quelque sorte, l'étayant. Car, si le Témoin par excellence n'a pas écrit Lui-même, et s'il n'a pas enjoint d'écrire à ceux qu'il envoyait, comme tels, cependant II a voulu et II a pris soin que l'écrit ou le livre vînt prêter secours à leur témoignage. Il a voulu que l'essentiel de ce témoignage, en même temps qu'il serait porté oralement à tous et toujours, fût fixé par écrit et mis ainsi sous une autre forme à la portée de ceux qui devraient en vivre. Au livre qui avait précédé s'est joint le livre qui a suivi. Et les deux réunis forment le Livre par excellence, le Livre tout court ou la Bible, Arche sainte du témoignage divin.
Encore est-il…
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