EXTRAITS DU FILM "CREDO"

— Psy. : Vous vivez dans une illusion qui vous interdit de voir le monde tel qu’il est, qui ridiculise votre intelligence. Croire en Dieu, c’est limiter l’homme, c’est refuser le risque de vivre la liberté.

— Professeur : Mais c’est exactement le contraire !... seulement, vous ne pouvez pas comprendre…

— Psy. : Vous refusez d’entendre ce que je vous dis? Vous refusez ?... Ou vous ne pouvez pas ?

(…)



— Psy. : Je suis contente de cet "entr’acte", j’ai quelque chose à vous dire : Si vous persistez…nous ne vous laisserons pas partir… Vous savez ce que vous risquez. ALORS, DITES QUE VOUS AVEZ "COMPRIS". Dans votre intérêt, dites que je vous ai convaincu. QU’EST-CE QUE CELA VOUS COÛTE ? UNE SIMPLE FORMALITÉ !... D’AILLEURS TOUT EST FORMALITÉ DANS CETTE AFFAIRE…

— Professeur : Vous savez bien que ce n’est pas possible !!!

— Psy. : Pourquoi ? VOUS NE SEREZ PAS LE PREMIER !

(…)

— Psy. : Vous vous méfiez de moi ? C’est normal… Mais je vous dis là quelque chose de vrai et que vous devez croire : Si vous vous obstinez, vous êtes en danger…

— Professeur : On ne peut tout de même pas me mettre en prison parce que je crois en Dieu ? Vous ne pouvez pas !!

— Psy. : Non, mais ils peuvent faire autre chose…quelque chose auquel vous n’aurez peut-être pas pensé…

— Professeur : Votre mise en scène est transparente ! Elle me laisse indifférent… Je suppose que tout était prévu : cet "entr’acte" et mêmes vos "confidences"…

— Psy. : Vous me prêtez beaucoup d’astuces, beaucoup de calculs (…) Rassurez-vous, il ne s’agit ni de prison, ni de torture…

— Professeur : De quoi alors ?

— Psy. : Il est question de vous "SOIGNER"… … De vous emmener quelque part et de soigner votre esprit malade . Il y a des "spécialistes" pour çà. Ils font des "miracles" .

(…)

— Psy. : UN PETIT "RENONCEMENT" PASSAGER… ET VOUS SORTEZ D’ICI AVEC VOTRE FEMME ET VOTRE ENFANT… Je n’ai rien de plus à vous dire…

— Secrétaire ( presqu'aussitôt..) Vous pouvez revenir s’il-vous-plaît ?

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— Psy. : UN PETIT "RENONCEMENT" PASSAGER… ET VOUS SORTEZ D’ICI AVEC VOTRE FEMME ET VOTRE ENFANT… Je n’ai rien de plus à vous dire…

— Secrétaire (presqu’aussitôt..) Vous pouvez revenir s’il-vous-plaît ?

(Note personnelle de Robert : Le "Père" Serge serait le colonel-Général, KGB/GRU, Serguei Popov, attaché spécialement au Ministère de l’Intérieur et en étroite collaboration avec le Grand Intrus Kamarade Karol et le Conseil œcuménique des églises que je ne serais pas surpris le moins du monde…)




— Commissaire : Venez Professeur… Voici le "Père" Serge… et le "frère" Jean… qui ont "accepté" de vous parler… Ce sont de "vrais" prêtres… n’ayez aucune crainte… Par une faveur toute "spéciale", ils ont écouté ce que nous avons dit.

— "Père" Serge : Nous étions dans une pièce voisine...

— Commissaire (aux trois) : Asseyez-vous…

— "Père" Serge : (…) vous avez dit des choses passionnantes , et qui nous ont beaucoup touché, (…) très rare de rencontrer une foi comme la vôtre, très rare et très réconfortant …


— Professeur : ÊTES-VOUS ICI POUR ME LA FAIRE PERDRE ?

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— "Père" Serge : (…) vous avez dit des choses passionnantes , et qui nous ont beaucoup touché , (…) très rare de rencontrer une foi comme la vôtre, très rare et très réconfortant …

— Professeur : ÊTES-VOUS ICI POUR ME LA FAIRE PERDRE ?




— "Père" Serge : Euh ! Je ne sais pas très bien pourquoi nous sommes ici… Ce ne sont pas des locaux que nous affectionnons n’est-ce pas ? mais Monsieur le Commissaire nous a demandé… euh! comment dirais-je ?...une consultation…théologique !

— Commissaire : Exactement !

— "Père" Serge : (…) mais en apprenant qui vous êtes, votre fonction à l’université, je me suis dis : ALLONS-Y ! Le "cas " est rare, il peut être intéressant. Et, en effet, je ne me trompais pas !

(…)

— "Père" Serge : …oui très intéressant…

— Professeur : Que voulez-vous ?

— "Père" Serge : Vous avez ce que l’on appelle une foi de catéchisme(…) à l’ancienne, rigide et totale. Je voudrais essayer de la "préciser " un peu, avec votre "permission"…

— Professeur : VOUS NE CROYEZ PAS EN DIEU !!!...

— "Père" Serge : Pardon ?

— Professeur : VOUS NE CROYEZ PAS EN DIEU !!!

— "Père" Serge : BIEN SÛR, JE CROIS EN DIEU, MAIS JE VOUDRAIS VOUS DIRE EN QUEL (d)IEU JE CROIS…

— Professeur : Il y en a plusieurs ?

— "Père" Serge : OUI !… Je peux commencer ?

— Commissaire : Allez-y !


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— "Père" Serge : BIEN SÛR, JE CROIS EN DIEU, MAIS JE VOUDRAIS VOUS DIRE EN QUEL (d)IEU JE CROIS…

— Professeur : Il y en a plusieurs ?

— "Père" Serge : OUI !… Je peux commencer ?

— Commissaire : Allez-y !



— "Père" Serge : (…) Eh ! bien, la question est la suivante : est-ce que, sur le chemin de la Foi, nous commençons par raisonner ? par nous dire : un Dieu est-il nécessaire à l’univers ? Est-ce que l’élan sentimental qui est indispensable ne vient qu’ensuite ? Autrement dit : est-ce que la Foi est la fille de la raison ? Ou bien au contraire : Est-ce tout commence par cette illumination brutale et inexplicable qui vous renverse ? (…) On cherche à faire coïncider cette Foi brûlante avec sa raison : ce fût l’immense travail du grand Saint Thomas d’Aquin, par exemple,… et il en est ainsi pour toute foi…… on croit d’abord et on se justifie ensuite…
(note de Robert : en se retournant le Commissaire : ici s’engage un faux débat entre le "Père" et le Commissaire pour tenter de donner le change au Professeur…)

— Commissaire : Je vous dispense de vos allusions !

— "Père" Serge : Elles sont nécessaires !...

— Commissaire : Nous vivons dans un processus historique qui conduit forcément à la victoire de nos idées. Si nous croyons à quelque chose, c’est parce que nous avons PRIS CONSCIENCE de ce processus…

— Psy. : Notre foi, comme vous dites, n’a pas jailli un beau jour du néant, elle est le produit de notre raison, contrairement à la vôtre !!

— "Père" Serge : A plusieurs reprises, les chrétiens ont été persuadés qu’ils étaient le vent de l’histoire. Ils parlaient E-X-A-C-T-E-M-E-N-T COM-ME VOUS !!...
(…)

— Psy. : Oui ! Il fût un temps où l’Église était forte, où Elle avait toute la certitude , où Elle brûlait les hérétiques…

— "Père" Serge : Madame !...

(Fin de la 2ième Partie…)

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fin de la 2e Partie…
— "Père" Serge : A plusieurs reprises, les chrétiens ont été persuadés qu’ils étaient le vent de l’histoire. Ils parlaient E-X-A-C-T-E-M-E-N-T COM-ME VOUS !!...
(…)

— Psy. : Oui ! Il fût un temps où l’Église était forte, où Elle avait toute la certitude , où Elle brûlait les hérétiques…

— "Père" Serge : Madame !...


— "Père" Serge : Les tribunaux d’autrefois se sont retournés , nous le voyons tous… Mais aujourd’hui j’accepte votre pouvoir (communiste), mais d’ailleurs, vous ne l’auriez pas si Dieu ne vous l’avait pas donné. ( !!!!....) Dieu vous aime autant que nous, sinon plus, et, comme vous ne savez pas ce que vous faites, Il vous pardonne…

— Commissaire : Vous vous égarez !

— "Père" Serge : Vous avez raison !

(…)

— "Père" Serge : Je reviens sur un point qui me semble essentiel. Comme vous l’avez dit tous les deux (s’adressant d’abord au Professeur, puis à la Psy.), l’intelligence vous a été donnée par Dieu pour TOUT COMPRENDRE, TOUT ANALYSER, TOUT DÉFIER.

Aucun territoire n’est interdit à cette intelligence, pas même celui de la Foi… Mais, en même temps, remarquez le premier danger : La Foi, quand je commence à l’analyser, perd sa naïveté, son évidence, sa forte lumière intérieure… Saint Thomas ouvre la porte aux raisonneurs, aux coupeurs de cheveux en quatre.

— Psy. : Vous voulez dire qu’il fût le premier athée ?

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— "Père" Serge : Je reviens sur un point qui me semble essentiel. Comme vous l’avez dit tous les deux (s’adressant d’abord au Professeur, puis à la Psy.), l’intelligence vous a été donnée par Dieu pour TOUT COMPRENDRE, TOUT ANALYSER, TOUT DÉFIER.
Aucun territoire n’est interdit à cette intelligence, pas même celui de la Foi… Mais, en même temps, remarquez le premier danger : La Foi, quand je commence à l’analyser, perd sa naïveté, son évidence, sa forte lumière intérieure… Saint Thomas ouvre la porte aux raisonneurs, aux coupeurs de cheveux en quatre.

— Psy. : Vous voulez dire qu’il fût le premier athée ?


— "Père" Serge : On l’a prétendu, mais.. c’était une "plaisanterie"… (…) Tout ceci pour vous dire que les croyances qui font cortège à votre foi, ont été, LA PLUPART DU TEMPS IMAGINÉES PAR DES HOMMES POUR FAMILIARISER LE PRODIGIEUX MYSTÈRE QUI LES HABITAIENT. Comprendre, c’est approcher. La théologie est œuvre humaine, vous me comprenez ?

— Professeur : oui.

— "Père" Serge : Et, comme toute œuvre humaine, elle est tristement soumise au temps qui passe… elle vieillit, plus ou moins bien… J’ai autre chose à vous dire : il est bien vrai qu’on ne peut pas parler de Dieu, car Dieu est TOUT : IL EST VOUS , il est MOI, il est L'AIR qui remplit cette pièce, il est LA CIGARETTE(Commissaire) que vous fumez, IL EST LE CANCER qui vous ronge peut-être, IL EST MÊME LA CONSCIENCE OBSCURE que vous en avez ! (…) Nous ne pouvons pas savoir ce qu’est Dieu, mais nous pouvons savoir ce que nous avons fait de Lui. Vous êtes d’accord ?

— Professeur : oui.

— "Père" Serge : Et nous voyons tout de suite que, dans toute croyance, la vôtre par exemple, il y a deux notions différentes, très différentes de Dieu :

(…)

— Commissaire : Quelles notions ?

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— "Père" Serge : Et nous voyons tout de suite que, dans toute croyance, la vôtre par exemple, il y a deux notions différentes, très différentes de Dieu :

(…)

— Commissaire : Quelles notions ?



— "Père" Serge : La première, c’est le Dieu Créateur du monde. (…) la deuxième c’est le Dieu moral.(…) Vous voyez bien que ces deux notions sont différentes, très différentes, elles ne pas nécessairement liées; SEULES LES RELIGIONS MONOTHÉISTES LES ONT SOUDÉ…, portant jusqu’à l’infini, jusqu’à l’inconcevable, la toute-puissance de Dieu.

(…)

Donc le juge (Dieu moral) est l’horloger (créateur) : étrange amalgame de professions ! (…) Tandis que les siècles passent, le sens des mots se modifie, comme les lois, comme les coutumes. Dieu n’est plus tout à fait ce qu’Il était cent ans plus tôt... ce qu’il était l’année dernière...

Dira-t-on aujourd’hui qu’il soupèse chacune de nos actions ? Chacune de nos pensées ? Pour nous donner 50 ou 100 ans de Purgatoire ? Non ! (rire..) certainement pas ! On dira, par exemple, qu’il existe entre les hommes une sorte de SENTIMENT DU BIEN ET DU MAL, qui leur est commun et qui les unit et auquel on PEUT donner le nom de Dieu.

(…)




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— "Père" Serge : Dira-t-on aujourd’hui qu’il soupèse chacune de nos actions ? Chacune de nos pensées ? Pour nous donner 50 ou 100 ans de Purgatoire ? Non ! (rire..) certainement pas ! On dira, par exemple, qu’il existe entre les hommes une sorte de SENTIMENT DU BIEN ET DU MAL, qui leur est commun et qui les unit et auquel on PEUT donner le nom de Dieu.

(…)






— "Père" Serge : Si vous vous sentez le désir de faire l’aumône à un misérable, ce désir, vous POUVEZ l’appeler Dieu… Si, au contraire, vous éprouvez l’envie d’assommer quelqu’un dans la rue, de faire un croc-en-jambe à une vieille dame, cette envie vous POUVEZ l’appeler le diable (…)

Cette agressivité que nous possédons, c’est peut-être le péché originel après tout... (…) Cet ordre qu’aucune science ne peut expliquer, on PEUT l’appeler Dieu. L’EXPLOSION qui a créé le monde et qui continue sans doute à le créer (…) cette force on PEUT l’appeler Dieu. (…) On PEUT aussi appeler Dieu l’équilibre de la nature, les habitudes des insectes, l’abeille qui féconde les fleurs…. Vous voyez ? (Ton rieur…) Nous ne sommes pas très loin de l’écologie… !

Si donc la notion de Dieu peut varier, que dire alors des représentations de Dieu qui nous viennent des temps anciens ? Des images. Que contient ce livre (Missel du Professeur) par exemple ? Tout cela, c’est une façon de parler, une façon de penser… LA THÉOLOGIE EST UNE MODE, VOUS SAVEZ, AU SENS PROFOND DU MOT… PASSAGÈRE… COMME TOUTES LES MODES…

— Professeur : NON ! Pas pour moi ! Moi je crois à la vérité profonde de chacune de ces images !

— "Père" Serge : Vous parlez sérieusement !?

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— "Père" Serge : Si donc la notion de Dieu peut varier, que dire alors des représentations de Dieu qui nous viennent des temps anciens ? Des images. Que contient ce livre (Missel du Professeur) par exemple ? Tout cela, c’est une façon de parler, une façon de penser… LA THÉOLOGIE EST UNE MODE, VOUS SAVEZ, AU SENS PROFOND DU MOT… PASSAGÈRE… COMME TOUTES LES MODES…

— Professeur : NON ! Par pour moi ! Moi je crois à la vérité profonde de chacune de ces images !

— "Père" Serge : Vous parlez sérieusement !?


— Professeur : Vous le savez !

— "Père" Serge : De vous à moi Professeur : il est très improbable qu’il existe dans les étoiles un "grand vieillard à barbe blanche"… Dieu s’est replié à l’intérieur de nous-mêmes… L’objet de notre Foi dépend de plus en plus de nous. Les Vérités éternelles sont de plus en plus RELATIVES. NOUS DÉCIDONS DE CE QUE NOUS CROYONS !!

— Professeur : Admettons ! Alors, j’ai décidé de ne pas renoncer à ma foi. Le vieux chemin de la compromission, je n’en veux pas ! Je crois, je n’y peux rien !

— "Père" Serge : Ne dites pas : Je n’y peux rien ! VOUS POUVEZ TOUT CROIRE OU NE RIEN CROIRE. DIEU VOUS A DONNÉ CE POUVOIR !

— Professeur : Mais puisque mon salut est à ma portée, comment pourrais-je y renoncer ?

— "Père" Serge : Ce n’est pas ce que je vous demande !!

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— Professeur : Mais puisque mon salut est à ma portée, comment pourrais-je y renoncer ?

— "Père" Serge : Ce n’est pas ce que je vous demande !!



— Professeur : Au fond, vous ne croyez pas en Dieu. C’EST POUR ÇÀ QUE VOUS ÊTES LÀ !!... Dans une minute, vous allez me dire : se trouver face-à-face avec Dieu, c’est se trouver en face de soi-même !!! Votre solitude est en vous… au plus profond…

— "Père" Serge : Donc, vous pensez que le dogme existe en soi ? Et qu’il s’impose à nous jusqu’au moindre détail ?

— Professeur : OUI !

— "Père" Serge : Autre exemple : Vous ne croyez pas à la Résurrection des corps tout de même ?

— Professeur : SI !
(le Commissaire et le "frère" Jean échangent un regard…)

— "Père" Serge : Vous croyez que vous ressusciterez au Jour du Jugement Dernier, tel que vous êtes aujourd’hui, avec vos bras, vos jambes, et vos cheveux ?

— Professeur : OUI !

— "Père" Serge : Vous croyez à la virginité de Marie ?

— Professeur : OUI !

— "Père" Serge : Au Purgatoire ?

— Professeur : OUI !

— "Père" Serge : Vous ne croyez pas à l’existence du diable tout de même ?

— Professeur : SI !

— "Père" Serge : Vous croyez…à l’existence du diable ?

— Professeur : OUI !

— Commissaire : Mais même le pape ( l’INTRUS Karol) n’y croit plus !


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gabrielle a écrit:Merci Gérard pour ce beau cadeau.

— "Père" Serge : Vous ne croyez pas à l’existence du diable tout de même ?

— Professeur : SI !

— "Père" Serge : Vous croyez…à l’existence du diable ?

— Professeur : OUI !

— Commissaire : Mais même le pape (l’INTRUS Karol) n’y croit plus !



(…)

— "Frère" Jean : J’ai eu ce rêve il y a huit jours… mais… il m’est impossible de l’oublier… je me suis réveillé couvert de sueurs, le cœur battant, comme si j’étais fou…

— Psy. : Qu’avez-vous rêvé ?

— "Frère" Jean : Jamais je n’ai connu une telle angoisse… c’est inexprimable… elle ne me quitte pas. Tous les soirs, quand je vais m’endormir, je crains le retour de ce rêve.

— Psy. : Mais quel rêve ?

— "Frère" Jean : j’ai rêvé que j’étais damné…damné pour l’éternité, sans aucun espoir de salut.

— Psy. : Saviez-vous pourquoi ?

— "Frère" Jean : Non !

— Psy : Mais, qu’avez-vous vu ? Quelles images ?

— "Frère" Jean : Aucune image ! Ce qu’il y avait de plus angoissant, de vraiment atroce, c’était l’absence totale d’images… Je faisais un rêve noir et vide… je glissais lentement et infiniment dans une sorte d’obscurité creuse…Je cherchais avec désespoir à voir quelque chose…je ne voyais rien ! Je voulais toucher, je voulais sentir, je ne sentais rien !... et je savais que j’étais damné… et e comprenais enfin le sens de la vieille parole : l’enfer, c’est la privation de la lumière de Dieu. C’est le néant qui est insupportable !

— Psy. : C’était tout ?

(…)

— "Frère" Jean : Du même coup, j’ai compris toute la force du problème. C’est pourquoi je suis encore troublé…

— "Père" Serge : Explique-toi.

— "Frère" Jean : Je suis habité par un sens de l’infini…

— "Père" Serge : Oui ?

— "Frère" Jean : Quand je ferme les yeux, ma raison se perd dans des terres lointaines, j’imagine des choses que je ne connais pas, que je ne connaitrai jamais ! Alors je me dis comme vous (en regardant le Professeur) : C’EST DIEU QUI IMAGINE EN MOI… Ces rêves infinis ne peuvent être que Son œuvre. Je ne peux pas imaginer l’inimaginable, Lui seul le peut. A d’autres moments, je pense presque comme vous (Professeur), que je suis qu’un homme, rien qu’un homme et mon esprit chevauche l’impossible, qu’il danse sur des frontières imprécises, et qu’il en est ainsi pour chacun de mes semblables. Cette lumière vague qui nous attire et nous fuit viendrait-elle de nous ? Quelquefois, je me le demande. Tout ce que je sais après mon rêve, c’est QU’À AUCUN PRIX, JE NE VOUDRAIS LA PERDRE !!!
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— "Frère" Jean : Quand je ferme les yeux, ma raison se perd dans des terres lointaines, j’imagine des choses que je ne connais pas, que je ne connaitrai jamais ! Alors je me dis comme vous (en regardant le Professeur) : C’EST DIEU QUI IMAGINE EN MOI… Ces rêves infinis ne peuvent être que Son œuvre. Je ne peux pas imaginer l’inimaginable, Lui seul le peut. A d’autres moments, je pense presque comme vous (Professeur), que je suis qu’un homme, rien qu’un homme et mon esprit chevauche l’impossible, qu’il danse sur des frontières imprécises, et qu’il en est ainsi pour chacun de mes semblables. Cette lumière vague qui nous attire et nous fuit viendrait-elle de nous ? Quelquefois, je me le demande. Tout ce que je sais après mon rêve, c’est QU’À AUCUN PRIX, JE NE VOUDRAIS LA PERDRE !!!



— "Père" Serge : J’ai demandé au "frère" Jean de venir avec moi, car il me semble un bel exemple de CHRÉTIEN D’AUJOURD’HUI . Je parle de sa sincérité, des questions qu’il se pose, de son pouvoir D’ADAPTATION … Ce qui compte pour NOUS , c’est de déchiffrer le SENS ACTUEL d’un texte du passé, et de nous dire : Dieu habite dans NOTRE cœur, qu’il soit né de notre désir obscur, ou qu’Il existe vraiment là-bas, qu’il soit la nature, qu’il soit notre sentiment commun du bien ou du mal, ou qu’Il soit l’univers entier… au fond, qu’est-ce celà change dans notre vie ? CE QUI COMPTE C’EST LE SENS QUE NOUS DONNONS À DIEU dans un monde qui se déchire. Comment vivre ? C’est la seule question. HIER, DIEU REPRÉSENTAIT LA CONQUÊTE ET L’AUTORITÉ. AUJOURD’UI, IL EST DÉVOUEMENT ET SACRIFICE, IL EST FRATERNITÉ ET CHARITÉ. . Voilà l’essentiel !!

— Professeur : NON ! Je comprends ce que vous dites, mais je ne peux pas vous approuver. On ne peut pas dire : DIEU, C’EST N’IMPORTE QUOI !! On ne décide pas de Dieu, on ne l’adapte pas ! Votre foi est une IDÉOLOGIE parmi d’autres !!

— "Père" Serge : Oh! Je n’aime pas ce mot !!

— Professeur : Vous vous y habituerez !!...

— Psy. : Professeur, savez-vous comment s’appelle cette obstination poussée à l’extrême ?

— Professeur : Vous allez me le dire ?!


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— "Père" Serge : Oh! Je n’aime pas ce mot !!

— Professeur : Vous vous y habituerez !!...

— Psy. : Professeur, savez-vous comment s’appelle cette obstination poussée à l’extrême ?

— Professeur : Vous allez me le dire ?!





— Psy. : Une idée... fixe !!

— Professeur : C’est tellement facile de traiter de FOUS ceux qui ne pensent pas comme vous !

— Psy. : C’est vous qui vous vous mettez en dehors des "normes", ce n’est pas moi !! Je dirais même que vous y prenez un certain plaisir !

— Professeur : Votre "psychologie" me fait rire : vous passez votre temps à classer des âmes dans des petits tiroirs, mais elles s’en échappent toutes !! ...

— Psy. : Vous posiez la question au début, vous vous rappelez ? : Sommes-nous de la même chair et du même sang ? Est-ce que nos esprits sont opposés ? Eh ! bien oui ! De toute évidence : nous entendons, nous voyons les mêmes choses, mais les uns gardent la tête claire !! Pendant que vous, vous vous égarez…

— Professeur : Simple "rapport de force" !! ...

— Psy. : Certainement pas !! C’est une QUESTION DE "DÉSÉQUILIBRE MENTAL" qui menace notre "cohérence sociale", comprenez bien çà...

— Professeur : Une chose est impossible, si je comprends bien : c’est que vous admettiez ma Foi. Hors de question. Mais comme vous ne pouvez pas me l’arracher(…) avec des tenailles et du plomb fondu, il ne vous reste qu’une solution, c’est de me déclarer FOU. C’est très facile…

— Commissaire : Allons ! Taisez-vous !


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— Professeur : Une chose est impossible, si je comprends bien : c’est que vous admettiez ma Foi. Hors de question. Mais comme vous ne pouvez pas me l’arracher(…) avec des tenailles et du plomb fondu, il ne vous reste qu’une solution, c’est de me déclarer FOU. C’est très facile…

— Commissaire : Allons ! Taisez-vous !



— Professeur : Un jour, vous déclarerez FOUS et vous enfermerez dans des asiles, tous ceux qui ne seront pas d’accord, ceux qui penseront, ceux qui sentiront différemment, les révoltés comme les rêveurs, les mécontents, et même les grévistes. Vous direz : ILS SONT TOUS MALADES !! C’EST NOTRE DEVOIR DE LES SOIGNER !!!



— Psy. : Qu’est-ce c’est que ce délire ? Avez-vous complètement perdu la tête ? Imaginez-vous qu’on laisserait en place, à l’Université, un "paranoïaque" ?

— "Père" Serge : Professeur, écoutez-moi une dern-ière fois.

— Professeur : Je vous écoute...

— "Père" Serge : Vous leur avez dit : c’est très facile ! On peut retourner l’accusation : le confort intellectuel, c’est le vôtre, vous êtes bien au chaud dans votre Foi et vous avez réponse à tout (…) Ne croyez pas qu’il soit facile d’être un vrai chrétien par les temps qui courent, bien au contraire. Il est plus que jamais difficile de concilier l’autonomie, la liberté de l’homme et cette foi qui nous serait donnée de l’extérieur. De concilier notre désir de connaître, de dominer la nature et notre confiance nécessaire en la Providence qui nous dépasse. Plus difficile que jamais Professeur, de faire coïncider la cité humaineque nous construisons selon nos rêves, selon notre idéal et la Cité de Dieu que nous essayons d’imaginer, mais qui, au fond, nous demeure inconnue(…) Nous savons tous que nos illusions sont toutes-puissantes, que l’erreur a plus de force que la vérité, pas besoin d’être psychologue pour çà, MAIS L’AU-DELÀ EST PEUT-ÊTRE D’ABORD EN NOUS…VOUS DEVEZ L’ADMETTRE, D’ABORD EN NOUS...

— Professeur : Comment pouvez-vous dire que je suis dans l’erreur ?
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— "Père" Serge : Vous leur avez dit : c’est très facile ! On peut retourner l’accusation : le confort intellectuel, c’est le vôtre, vous êtes bien au chaud dans votre Foi et vous avez réponse à tout (…) Ne croyez pas qu’il soit facile d’être un vrai chrétien par les temps qui courent, bien au contraire. Il est plus que jamais difficile de concilier l’autonomie, la liberté de l’homme et cette foi qui nous serait donnée de l’extérieur. De [b]concilier notre désir de connaître, de dominer la nature et notre confiance nécessaire en la Providence qui nous dépasse. Plus difficile que jamais Professeur, de faire coïncider la cité humaineque nous construisons selon nos rêves, selon notre idéal et la Cité de Dieu que nous essayons d’imaginer, mais qui, au fond, nous demeure inconnue(…) Nous savons tous que nos illusions sont toutes-puissantes, que l’erreur a plus de force que la vérité, pas besoin d’être psychologue pour çà, MAIS L’AU-DELÀ EST PEUT-ÊTRE D’ABORD EN NOUS…VOUS DEVEZ L’ADMETTRE, D’ABORD EN NOUS...

— Professeur : Comment pouvez-vous dire que je suis dans l’erreur ?




— "Père" Serge : PERSONNE N’A JAMAIS VU DIEU ! JE VOUS LE RÉPÈTE : NOUS DEVONS LE TROUVER … D’ABORD EN NOUS !!...


— Madame Lenski (qui vient se mettre aux genoux de son mari…)
Je ne comprends pas tout ce qu’ils te disent… mais il me semble qu’ils ont raison…Écoute-les…

— Professeur : SI JE LES ÉCOUTE JE SUIS PERDU !! MA VIE N’A PLUS DE SENS !!...

— Madame Lenski : Est-ce que nous ne faisons pas partie de ta vie ?

— Commissaire : Un jour… vous ne croirez plus en Dieu; vous vous direz même : mais comment ai-je pu croire ? Comment ai-je pu au...être aussi bête ?

— Professeur : DEPUIS QUE J’AI REÇU VOTRE CONVOCATION, JE SAIS QUE LE JOUR DE MON TÉMOIGNAGE EST ARRIVÉ, LE JOUR OÙ DIEU A BESOIN DE MOI, C’EST AUJOURD’HUI, JE N’AI PAS LE DROIT DE LE DÉCEVOIR…

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— Professeur : DEPUIS QUE J’AI REÇU VOTRE CONVOCATION, JE SAIS QUE LE JOUR DE MON TÉMOIGNAGE EST ARRIVÉ, LE JOUR OÙ DIEU A BESOIN DE MOI, C’EST AUJOURD’HUI, JE N’AI PAS LE DROIT DE LE DÉCEVOIR…




— Madame Lenski : Alexandre…je t’en supplie…c’est grave…entre avec moi à la maison !!!!....

(…)

— Commissaire : Écoutez votre femme !! VOUS NE POUVEZ PAS AVOIR RAISON CONTRE NOUS TOUS !!!

— Professeur : MAIS ARRÊTEZ !!! TAISEZ-VOUS !!! Qu’est-ce que vous voulez de moi ? Vous voulez me rendre vraiment fou ? Vous avez convoqué les "prêtres"… et les "médecins", où sont-ils ? Ils attendent, eux aussi, dans la pièce voisine ? Devant leur écran de télévision ?



— Secrétaire : Vous voulez que je continue ?

— Commissaire : Non Non !


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— Professeur : MAIS ARRÊTEZ !!! TAISEZ-VOUS !!! Qu’est-ce que vous voulez de moi ? Vous voulez me rendre vraiment fou ? Vous avez convoqué les "prêtres"… et les "médecins", où sont-ils ? Ils attendent, eux aussi, dans la pièce voisine ? Devant leur écran de télévision ?



— Secrétaire : Vous voulez que je continue ?

— Commissaire : Non Non !





— Professeur (en faisant le tour de ses tortionnaires) : Vous ne trouvez pas qu’il y a assez de sécheresse comme çà dans le monde ? Assez d’isolement, assez de médiocrité ? La Terre est chaque jour plus petite, elle se perd dans un océan d’étoiles où je ne suis plus rien, vous non plus. Alors, pourquoi me refuser une porte ouverte, une chance d’infini ? Pourquoi ? Qui ai-je menacé ? A qui ai-je fait du mal ? Pourquoi fermer toujours plus étroitement le couvercle de la boîte où nous étouffons ? Aucune science, aucune technique, aucune expression, aucune poésie ne peut aller aussi loin que ma Foi ! Elle a les ailes les plus grandes, elle m’emporte très loin d’ici… loin de vos dossiers…vos fiches…de vos aff-aires…

(le professeur est au bord de l’exaspération…)


ALLEZ…ALLEZ… DÉBARRASSEZ-MOI TOUT ÇÀ !!!….ET ÇÀ AUSSI, ÇÀ SERT À RIEN !! ALLEZ JET…!!

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(le professeur est au bord de l’exaspération…)

ALLEZ…ALLEZ… DÉBARRASSEZ-MOI TOUT ÇÀ !!!

….ET ÇÀ AUSSI, ÇÀ SERT À RIEN !! ALLEZ JET…!!




— Professeur : J’vous demande pardon !

(…)

— "Père" Serge : Ressaisissez-vous !

— Professeur : Oui ! Bien sûr !

— "Père" Serge : IL N’EST PAS INTERDIT DE CROIRE, BIEN AU CONTRAIRE !

— Professeur : Je vais mieux…

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— "Père" Serge : Ressaisissez-vous !

— Professeur : Oui ! Bien sûr !

— "Père" Serge : IL N’EST PAS INTERDIT DE CROIRE, BIEN AU CONTRAIRE !

— Professeur : Je vais mieux…

— Commissaire : Vous savez, ON VOUS DEMANDE PEU DE CHOSE : GARDEZ CE QUE VOUS VOUS VOUDREZ DANS VOTRE CŒUR, MAIS NE DITES PLUS QUE VOUS CROYEZ EN DIEU. RENONCEZ À TOUT CE FATRAS…

— "Père" Serge : Il faut vivre parmi les hommes, Professeur, ET LEUR ACCORDER, QUAND C’EST POSSIBLE, CE QU’ILS DEMANDENT…

— Professeur : NON ! JE NE PEUX PAS RENONCER À LA PLUS PETITE PARTIE DE DIEU !

— "Père" Serge : Mais Dieu, ce n’est pas cela ! Vous nous parlez de rêveries dessinées jadis par des hommes !

— Professeur : Mais c’est mon chemin ! Je n’en connais pas d’autre ! si je m’écarte de ce chemin, je suis perdu! DIEU M’ABANDONNE !

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