Les Oblats aux Indes et en Afrique.

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Message  Louis Lun 05 Fév 2024, 7:16 am



Ceylan (1847-1861)

CHAPITRE II.— JAFFNA (1847 –1855)

§2

La ville épiscopale.

SUITE

Il fallut toute la douceur et l'habileté du P. Séméria, pour ramener la paix. Grâce à son influence sur les rebelles, ceux-ci, le dimanche suivant, consentirent à s'humilier â la porte de l'église, témoignant publiquement leur regret de ce qui avait eu lieu, et promettant d'obéir, désormais, à l'autorité légitime.

Aussi solennellement exprimé, ce ferme propos durerait... jusqu'à la prochaine occasion.

En décembre 1849. les mêmes scènes se renouvelèrent, plus graves encore.

Afin de les arrêter, Mgr Bettacchini crut bon d'interdire la Crèche dans l'une et l'autre églises. C'était jeter de l'huile sur le feu. Cris, injures, invectives, rien ne lui fut épargné. Malgré son désir de tout concilier, il dut lancer l'excommunication contre les principaux meneurs.

Les choses n'allèrent pas mieux, en 1850. La sédition aurait tourné au tragique, sans l'intervention du P. Séméria. dont l'ascendant sur la foule croissait de plus en plus, à mesure qu'on le connaissait davantage.

Quels chrétiens !

Tant de fureurs, de vociférations et de violences pour une Crèche !... Étrange manière d'honorer l'Enfant-Dieu. qui était venu apporter la paix sur la terre.

A propos des scènes de ce genre, un Européen disait :

— Ces Indiens seraient moins jaloux de voir leur femme enlevée par un rival, qu'une fête de leur chapelle concédée à une autre. Leur religion est tout extérieure... Les préceptes de la morale leur sont fort indifférents, et les dogmes de la foi ne les préoccupent guère : mais leurs usages... leurs privilèges... Ah ! ils remueraient ciel et terre, plutôt que de renoncer au moindre d'entre eux, et ils vouent une haine féroce à qui s'avise d'y toucher...

Loin d'être une exception, l'affaire de la Crèche n'est qu'un exemple entre mille. Que d'autres sujets, en effet, de troubles et de révolutions !

Convoitant les fruits d'un jardinet de l'église, les fidèles les plus huppés de Notre-Dame du Refuge levèrent, à leur tour, en 1852, l'étendard de la révolte.

Devant les tribunaux, ils accusèrent l'évêque d'accaparer injustement un bien, qui était, assuraient-ils, leur intangible propriété. Un procès s'ensuivit. Ils le perdirent ; mais, pour se venger, ils s'emparèrent des clefs de l'église, et les livrèrent à un misérable prêtre goanais schismatique. qui triomphalement s'y installa, le 22 décembre. L'évêque dut aller encore devant les tribunaux.

Pendant les deux ans et demi que durèrent les débats, toutes les arguties de la plus subtile…

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Message  Louis Mar 06 Fév 2024, 6:19 am



Ceylan (1847-1861)

CHAPITRE II.— JAFFNA (1847 –1855)

§2

La ville épiscopale.

SUITE

Pendant les deux ans et demi que durèrent les débats, toutes les arguties de la plus subtile chicane furent invoquées en faveur de l'intrus, qu'on dut finalement expulser, manu militari, au mois de juillet 1855. en vertu d'une sentence judiciaire.

Mais le malheureux n'erra pas longtemps sur le chemin. Presque aussitôt, une paroisse, située à quelques lieues au nord de Jaffna, l'appela pour l'opposer au Missionnaire catholique, dont elle ne voulait plus, pour un motif des plus futiles.

Malgré ces insubordinations et ces apostasies si fréquemment renouvelées, ces gens se vantaient d'être de parfaits chrétiens.

Quand  on leur reprochait leur indigne conduite, ils répondaient fièrement, comme preuve de l'intégrité de leur foi et de la pureté de leur conscience :

— Saint François-Xavier a évangélisé nos ancêtres. Donc. nous avons la vraie religion. Êtes-vous meilleurs que lui, vous qui prétendez nous faire la loi ?

Historiquement il est douteux que leurs aïeux fussent des convertis du grand apôtre des Indes ; mais, quoi qu'il en soit, les descendants, hélas ! étaient fort dégénérés.

Ce qui précède montre quelles difficultés énormes rencontrèrent les premiers Oblats envoyés à Ceylan. Néanmoins, le bien s'opéra : petitement d'abord, puis sur une plus vaste échelle.

— Depuis le mois d'octobre dernier, écrivait le P. Séméria. le 18 janvier 1849. nous avons baptisé, à Jaffna, une trentaine d'adultes païens. Dimanche prochain, j'en baptiserai sept ou huit autres. Quand nous serons assez nombreux, pour que quelques Missionnaires se consacrent uniquement à la conversion des infidèles, la moisson sera, je crois, abondante. Actuellement nous ne pouvons guère aller les chercher bien loin ; mais nous en trouvons dans le voisinage, autour de notre maison, dans les rues même. Nous ne négligeons aucune occasion de leur parler, de les instruire, de les inviter, de les presser même, et plusieurs sont dociles à nos exhortations. Il nous faut, cependant, de la prudence, pour n'être pas trompés sur la sincérité de leurs sentiments. Assez souvent, s'ils demandent le baptême, c'est en vue du mariage. Dès qu'un infidèle veut épouser une catholique, il manifeste un désir extraordinaire d'embrasser notre religion ; mais...

Évidemment, dans ces conjonctures, un désir de ce genre était de nature à éveiller, chez le…

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Message  Louis Mer 07 Fév 2024, 5:11 am



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CHAPITRE II.— JAFFNA (1847 –1855)

§2

La ville épiscopale.

SUITE

Évidemment, dans ces conjonctures, un désir de ce genre était de nature à éveiller, chez le prêtre, de justes soupçons. Ces païens changeaient de religion, aussi facilement que de chemise... plus facilement encore, car les Ceylanais n'en portaient pas, se contentant, pour tout vêtement, d'un léger morceau de toile autour des reins et des jambes.

Certaines gens, dans leur zèle à multiplier les néophytes, recouraient à un moyen qui révèle, une fois de plus, leur manque d'instruction, d'esprit surnaturel et de moralité.

Oubliant, ou plutôt ignorant l'axiome qu'il ne faut pas faire le mal pour arriver au bien, non sunt facienda mala, ut eveniant bona, ils s'employaient à mettre en concubinage des jeunes gens catholiques avec des jeunes filles infidèles, ou des jeunes filles catholiques avec de jeunes païens. Ces unions illégitimes duraient plus ou moins longtemps... peu importait : ce n'était, là, qu'un mince détail...

Mais voici le beau côté du système. Quand apparaissait le Missionnaire pour la visite du district, on séparait momentanément les coupables ; chrétiens et chrétiennes se confessaient (avec quelle contrition ? on le devine) ; païens et païennes recevaient le baptême ; puis, tous ensemble, en sainte allégresse, ils allaient à l'église convoler en justes noces... et le tour était joué au diable... et à ses diablotins. Messire Satan n'avait qu'à déguerpir au plus vite, en maugréant, à son aise, de voir tant d'innocentes brebis lui échapper, pour entrer dans le bercail du divin Pasteur !

Ni saint Paul, ni aucun des douze apôtres, malgré leur zèle et leurs lumières, n'avaient trouvé ce moyen si commode et si pratique d'augmenter le nombre des fidèles.

Quelle ferveur ensuite dans le cœur de ces nouveaux chrétiens ! S'étonnera-t-on que les néophytes, comme les anciens dans la foi, fussent si enclins à intenter des procès à leur évêque, et à passer au schisme goanais ?

Plusieurs auraient mille fois donné leur âme, plutôt que de renoncer à l'une des coutumes de leur caste, ou à l'un des prétendus droits de leur chapelle... En cela surtout consistait leur religion, et ils y tenaient avec un entêtement sauvage.

— Il faut que nous soyons décidés à être presque des martyrs de patience, écrivait le P. Séméria, au mois d'avril 1850…

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Message  Louis Jeu 08 Fév 2024, 5:48 am



Ceylan (1847-1861)

CHAPITRE II.— JAFFNA (1847–1855)

§2

La ville épiscopale.

SUITE

— Il faut que nous soyons décidés à être presque des martyrs de patience, écrivait le P. Séméria, au mois d'avril 1850. Le bien que l'on réalisera ici, de longtemps ne sera pas très apparent ; mais vouloir traiter les Indiens comme les Européens serait s'exposer à tout gâter...

De leur part, le Missionnaire ne doit attendre aucune reconnaissance... Néanmoins, le bien peut se faire, et se fera. Jaffna en fournit une preuve. Quand les prêtres goanais y exerçaient le ministère, les chrétiens les plus fervents se confessaient à peine à Pâques, et ces fervents étaient rares ; maintenant nous avons quotidiennement, dans notre église, une trentaine de communions. Auparavant, on n'y conservait même pas la Sainte Réserve ; actuellement, plusieurs personnes visitent régulièrement, chaque jour, le Très Saint Sacrement. Les années précédentes, lorsqu'on faisait le reposoir du Jeudi Saint, on laissait souvent Notre-Seigneur seul, et j'en fus indigné ; cette année, tout le jour et toute la nuit, la chapelle a été à peu près remplie. Autrefois il était impossible de réunir les enfants pour le catéchisme ; depuis deux ans. j'y réussis, et à ces réunions assistent spontanément de grandes personnes. J'espère que le nombre des uns et des autres ira toujours croissant. En peu de temps, j'ai baptisé de soixante à soixante-dix adultes...

Trois ans plus tard, il écrivait à Mgr de Mazenod :

— Je crois plus facile, quelquefois, de convertir un peuple idolâtre, qui souvent est soudainement touché des vérités inconnues qu'on lui annonce, que de régénérer des demi-chrétiens ayant abusé des lumières de la grâce. Cependant, si nous ne pouvons pas nous flatter d'avoir fait tout le bien que nous désirions, le changement opéré dans les idées et la conduite de beaucoup de nos chrétiens, est, j'ose le dire, vraiment merveilleux. Quelqu'un qui eût connu, il y a cinq on six ans, la ville de Jaffna. aurait certainement grandement raison de louer le Seigneur, s'il examinait l'énorme différence qui existe, entre les chrétiens d'alors et ceux d'aujourd'hui...

Chaque dimanche, notre église principale qui peut contenir environ deux mille personnes, est presque remplie, deux fois, dans la matinée, à nos deux Messes, qui se disent, l'une à sept heures, et l'autre à dix ; tandis qu'auparavant il n'y avait qu'une seule Messe, et peu fréquentée. Nous avons, dans la semaine, à nos Messes quotidiennes, de quatre-vingts à cent personnes, dont un certain nombre retournent, le soir, à l'église, pour leur visite au Saint Sacrement; tandis qu'autrefois la dévotion envers Notre-Seigneur. dans son Eucharistie, était à peu près inconnue, à tel point qu'on ne gardait pas la Sainte Réserve dans le Tabernacle, et qu'on n'administrait presque jamais le Saint Viatique aux malades, qui, par conséquent, mouraient sans avoir reçu, une seule fois, la sainte Communion...

Depuis que nous sommes ici, presque aucun de nos chrétiens de Jaffna n'est mort sans tous les sacrements : nos malades ne se contentent pas simplement de l'Extrême-Onction ; ils nous demandent instamment le Saint Viatique...

Les années suivantes, ce progrès, déjà si consolant, continua.

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CHAPITRE III. — DANS LES PROVINCES (1848–1855)….

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Message  Louis Ven 09 Fév 2024, 6:09 am



Ceylan (1847-1861)

CHAPITRE III. — DANS LES PROVINCES (1848–1855).

§1

Mantotte et Manaar.

Vers l'extrémité du Pont d'Adam, se trouvait la mission de Mantotte, oui de Mantodda, d'après l'orthographe locale.

Ce nom signifie grand jardin, ou jardin délicieux. Sous les rois indigènes, en effet, cette région était fertilisée par un immense réservoir : l'étang des Géants, Giants Tank, bassin égal, disait-on, au lac de Genève. Mais, depuis des siècles, la digue de ce lac artificiel s'étant rompue, et aucun des gouverneurs n'ayant songé à la reconstruire, tout le pays s'était couvert de buissons et d'arbres épineux, sauf de rares bouquets de palmiers et de cocotiers, aux endroits où il restait encore un peu d'humidité. Quand il pleuvait, le sol, durci par la chaleur précédente, conservait à sa surface, pendant quelque temps, les eaux. qui, demeurant stagnantes, le transformaient alors en bourbier.

Une trentaine de bourgades, ou hameaux, disséminés à de grandes distances, ne renfermaient ensemble que de trois à quatre mille catholiques, ou se disant tels. Pour s'y rendre, on ne disposait que de simples sentiers à peine tracés à travers la brousse, ou sur le sol marécageux.

Peu après son arrivée à Ceylan. et dès qu'il fut suffisamment familiarisé avec la langue tamoule. le P. Ciamin y fut envoyé.

Accueilli, d'abord, avec sympathie par les habitants, il s'occupa avec zèle de leur amélioration morale, et baptisa plusieurs païens.

Bientôt, cependant, un prêtre goanais, ordonné à Colombo, trois ans auparavant, par le vicaire apostolique noir, ayant obtenu de Mgr Bettacchini un poste voisin de Mantotte, y mena une conduite tellement répréhensible. que l'évêque, après plusieurs monitions inutiles, dut le suspendre des fonctions sacrées.

Levant, alors, l'étendard de la révolte, l'indigne prêtre tâcha de recruter, parmi le peuple ignorant de la campagne, des partisans décidés à le soutenir de toutes manières, même par la violence.

De sa propre autorité, il s'installa à Parapakandal...

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Message  Louis Sam 10 Fév 2024, 5:20 am



Ceylan (1847-1861)

CHAPITRE III. — DANS LES PROVINCES (1848–1855).

§1

Mantotte et Manaar.

SUITE

De sa propre autorité, il s'installa à Parapakandal, l'une des principales églises du district, et s'efforça d'entraîner le plus de gens possible dans le schisme.

— Ce qui se passe actuellement à Mantotte, fait tomber les bras, écrivait le P. Séméria à Mgr de Mazenod. le 6 avril 1850.

En effet, avec de l'argent et des liqueurs enivrantes, dont il usait lui-même largement, le prêtre interdit avait séduit plusieurs chefs de castes. Or, quand un chef était gagné, toute la caste suivait, d'ordinaire, aussi aveuglément que les moutons du troupeau de Panurge.

Par un acte rédigé devant notaire, tous ces chrétiens dévoyés s'engagèrent non seulement à défendre l'intrus envers et contre tous, mais à le garder chez eux, à le loger, à le nourrir, etc.

A l'annonce de ces tristes nouvelles. Mgr Bettacchini, accompagné du P. Le Bescou. arrivé à Ceylan depuis un an, alla, au commencement de la Semaine Sainte, dans cette mission bouleversée, pour s'opposer au progrès du schisme.

Aussitôt qu'il parut, l'un des principaux révoltés l'accosta avec toutes les apparences du respect, et le pria hypocritement de se rendre à l'église ; puis, il prit les devants, comme pour préparer une brillante réception. Mais, autour de la chapelle, le vicaire apostolique trouva cent cinquante hommes armés, et lui barrant le passage.

D'un air arrogant, ces forcenés demandèrent raison de l'injure faite à leur prêtre par cette suspense qu'ils qualifiaient de souverainement injuste et tyrannique. Les catholiques qui avaient suivi l'évêque protestèrent ; on s'échauffa, de part et d'autre, et il y eut des coups de bâton échangés.

Désireux d'éviter l'effusion du sang, Mgr Bettacchini se retira dans une autre chrétienté, à plusieurs lieues de distance. Le dimanche de Pâques, il y publia la sentence d'excommunication contre l'indigne prêtre, source de tout ce scandale, et contre ses adhérents les plus compromis, si, dans le terme de huit jours, ils ne revenaient à résipiscence.

Malgré les foudres spirituelles, le schisme persista.

Au P. Ciamin se joignit, alors, le P. Vivier, qui, ayant rapidement appris le tamoul, l'aida puissamment dans ce poste difficile. Ensemble ils luttèrent contre l'erreur, et remportèrent plusieurs triomphes éclatants sur l'esprit mauvais. En peu de mois, ils ramenèrent au bercail presque la moitié des égarés, appartenant à douze ou treize bourgades différentes.

Dans le but de mettre obstacle à ces conquêtes pacifiques, le prêtre excommunié appela à son secours un de ses confrères de Goa, schismatique comme lui.

Heureusement l'arrivée de cet autre semeur de zizanie, loin de nuire à la bonne cause, lui fut plutôt favorable, par les excès auxquels il s'adonna. Plusieurs fois, on le trouva ivre, étendu par terre. Quant à son bagage théologique, il était des plus minces. Ayant su que Pie IX avait dû se réfugier à Gaète. il s'écria :

— Le Pape n'est plus à Rome ! Donc la religion est finie !...

Son inconduite dégoûta les révoltés eux-mêmes, qui, peu à peu, ouvrant les yeux à la vérité, se rapprochèrent des Missionnaires.

Dès la première année de leur séjour à Ceylan, les Oblats s'occupèrent aussi des habitants de l'île de Manaar…

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Message  Louis Dim 11 Fév 2024, 5:40 am



Ceylan (1847-1861)

CHAPITRE III. — DANS LES PROVINCES (1848 –1855).

§1

Mantotte et Manaar.

SUITE

Dès la première année de leur séjour à Ceylan. les Oblats s'occupèrent aussi des habitants de l'île de Manaar. Si, comme la tradition le rapporte, plusieurs centaines de leurs ancêtres convertis par saint François-Xavier, subirent le martyre, la ferveur de ces héros ne survivait pas dans leurs descendants fort dégénérés. Ils étaient aussi ignorants que ceux de Mantotte ; aussi menteurs, aussi dissimulés, aussi enclins an schisme.

—  En ces contrées, écrivait le P. Séméria. le 18 janvier 1849. les Missionnaires doivent se tenir continuellement sur leurs gardes, pour n'être trompés que le moins possible. Qu'ils évitent aussi de s'abaisser trop, et de céder sur un seul point, tant soit peu essentiel... On leur manquerait aisément de respect !... Ici. plus que partout ailleurs, ils perdraient vite la considération sans laquelle leur ministère serait paralysé presque entièrement.

Jugement qui ne semblera pas trop sévère, si on le confronte avec celui de saint François-Xavier. Dans sa soixante-septième lettre, le thaumaturge s'exprime ainsi :

—   Les Indiens se sont révélés à moi comme très insouciants des choses divines, inconstants, très légers, peu sincères, peu fidèles et très faux. On ne doit se lier à eux, que lorsqu'on veut être trompé. La plupart sont bornés, corrompus, et ont la vertu en horreur. Ce n'est pas, certes, une petite besogne de faire d'eux des chrétiens et de les conserver tels.

Ceux dont le grand apôtre parlait ainsi, étaient les habitants de la côte de Malabar, depuis Goa jusqu'au cap Comorin ; mais les naturels de Manaar ne valaient guère mieux :

—  Dans l'île, écrivait le P. Séméria. le 8 août 1850. il y a plusieurs chrétientés, où, sans trop de difficultés, serait accueilli le premier prêtre de Goa qui consentirait à prendre possession de leur église, et à les diriger. Les Goanais ont, d'ailleurs, en leur faveur un argument puissant : c'est l'argent, dont ils sont assez largement pourvus, et qu'ils ne craignent pas de dépenser, pour éviter la honte d'échouer dans leurs desseins, quand ils ont résolu de s'établir quelque part.

Néanmoins, les Oblats réussirent à imposer le respect par l'austérité de leur conduite, l'ascendant de leur vertu et l'ardeur de leur zèle. Si, trompés par les prêtres schismatiques,  les pauvres chrétiens de Manaar côtoyèrent l'abîme, et y tombèrent même plusieurs fois, les Pères contribuèrent efficacement à les en retirer.

§2 Point-Pedro, Batticaloa et Trincomalie...

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Message  Louis Lun 12 Fév 2024, 7:08 am



Ceylan (1847-1861)

CHAPITRE III. — DANS LES PROVINCES (1848–1855).

§2

Point-Pedro, Batticaloa et Trincomalie.

Situé à l'extrémité septentrionale de Ceylan, Point-Pedro fut évangélisé par les Oblats, dès l'été de 1849. Le P. Leydier, après v avoir travaillé un an, fut rejoint, au mois de septembre 1850, par le P. Mauroit, du diocèse de Cambrai, et qui, plus tard, exerça les hautes fonctions de vicaire général.

Cette mission n'avait rien d'attrayant pour la nature : climat insalubre, et une telle pénurie de toutes choses que, même avec de l'argent, on ne pouvait rien s'y procurer.

De bonne heure aussi, les régions orientales de l'île virent les Oblats. Au mois de septembre 1849, les Pères Moukel et Keating se dirigèrent vers Batticaloa. mission des plus éloignées du vicariat apostolique de Jaffna, et comprenant sept ou huit chrétientés, sur un espace de plus de cent cinquante kilomètres, du nord au sud.

Il y a là, des lacs d'eau salée et des rivières navigables pour les petites embarcations, au pied de chaînes de collines, dont les lianes sont couverts de palmiers et de cocotiers. Au delà, vers l'intérieur, s'étendent d'immenses forêts, produisant des bois de construction de toute espèce, et remplies d'éléphants, de tigres, d'ours, de sangliers, de cerfs, d'élans, etc. Dans les pièces d'eau, abondent des crocodiles énormes.

Le P. Moukel se distinguait par son esprit d'ordre, son exemplaire régularité, son sens pratique et son heureux caractère. Agé déjà de quarante-sept ans, il complétait cet ensemble de qualités par une expérience qui en doublait la valeur.

Simultanément les Pères donnèrent leurs soins à Trincomalie. Ce nom, en tamoul. signifie montagne à trois cornes, à cause de la forme que présente, de la mer, le rocher sur lequel la ville est bâtie. Sa rade constituait pour les Anglais le plus beau port militaire de tout l'Orient. Elle offrait à leur flotte un abri absolument sûr, défendu par deux-forts, réputés, alors, imprenables. Malheureusement le terrain environnant était peu fertile.

Moins infectée par le schisme, la partie orientale de l'île réservait, cependant, aux apôtres bien des difficultés. Parmi les chrétiens si imparfaits qu'on y rencontrait, de mauvaises têtes, imbues de préjugés de caste, fomentaient entre leurs diverses chapelles des rivalités déplorables. De plus, les Wesleyens, s'efforcent de s'y implanter, répandaient à profusion les bibles hérétiques, et baptisaient les païens, sans prendre la peine de les instruire.

Comme on le voit, c'était un sol hérissé d'épines, qu'il s'agissait de défricher. Le travail serait pénible et long.

§ 3 Sainte-Anne.

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Message  Louis Mar 13 Fév 2024, 5:44 am



Ceylan (1847-1861)

CHAPITRE III. — DANS LES PROVINCES (1848 –1855).

§3

Sainte-Anne.

Au sud de la mission de Mantotte, il y avait, non loin du village de Calpentyn, un célèbre sanctuaire dédié à sainte Anne.

Catholiques, schismatiques, protestants, infidèles même, s'y pressaient en foule, le jour de la fête et durant la neuvaine, non seulement de toutes les provinces de Ceylan, mais encore de l'Inde continentale. Les alentours de l'église, ordinairement déserts, se transformaient, alors, subitement en une ville de vingt-cinq à trente mille personnes, qui logeaient dans des cabanes de feuillage.

Ces nombreux pèlerins, avant de partir, laissaient tous une offrande, selon leurs moyens. Il en résultait, pour le vicariat apostolique de Jaffna, quelques revenus qui permettaient à l'évêque d'aider un peu les autres missions dépourvues de ressources.

Quelle tentation pour les schismatiques !... Depuis longtemps, ils convoitaient la place, espérant s'y enrichir... Enfin, au mois de juillet 1848, un prêtre goanais, accourant de Colombo, fut assez habile pour s'introduire dans l'église, peu avant la fête, et s'y installa. Le dernier de ses soucis était de prêcher et de catéchiser. Jamais il ne monta en chaire ; moins souvent encore il entra au confessionnal : il se contenta de surveiller très attentivement le coffre, et de s'emparer du contenu.

Bien résolu à se maintenir dans la place, il prit ses mesures, pour donner à son larcin des apparences de légalité, prétendant que l'église lui appartenait, quoiqu'il n'eût pas dépensé un centime pour la bâtir.

— Je doute, écrivait le P. Séméria, que Mgr Bettacchini. malgré les poursuites judiciaires qu'il va lui intenter, parvienne à déloger cet intrus, qui n'a aucune juridiction ecclésiastique. Les tribunaux protestants reconnaîtront-ils la force de ses raisons ?...

Très long fut le procès, et fécond en péripéties de tout genre. Deux ans après, cependant, l'évêque eut gain de cause. Maître de la place, il préposa les Oblats à la garde de ce sanctuaire d'où dépendaient, sur une étendue de cent kilomètres, une trentaine de chrétientés, exposées aux atteintes des loups ravisseurs.

A tous les points de vue, c'était un poste de confiance…

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Message  Louis Mer 14 Fév 2024, 5:56 am



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§3

Sainte-Anne.

SUITE

A tous les points de vue, c'était un poste de confiance. Les fièvres paludéennes décimaient les habitants ; les Goanais, déboutés de leurs prétentions, méditaient un coup de main, pour récupérer par la force la proie toujours si avidement convoitée.

— Nous sommes en pleine guerre, écrivait l'un des premiers Oblats, chapelains de Sainte-Anne. Vive Dieu, et périsse le diable !...

Et que la Très Sainte Vierge Immaculée écrase la tête de tous les serpents et de tous les démons, au milieu desquels nous avons à vivre : démons du schisme ; démons de l'hérésie : démons de l'infidélité : démons du vice : démons de toutes les erreurs et de tous les désordres !...

Si vous saviez de quelle dissimulation incroyable sont plusieurs de ceux qui se disent chrétiens de vieille date !...

Aujourd'hui, ils vous feront mille promesses de dévouement : et, demain, ils se tourneront contre vous. Impossible de compter sur eux. Comment ne pas craindre de voir le schisme se propager dans d'autres parties de l'île, si les Goanais. qui ont assez d'argent, font luire quelques beaux écus devant les yeux éblouis de la foule ignorante ?...

Que Dieu nous délivre de ces faux pasteurs, qui, avec de l'or et de l'argent, achètent âmes et consciences ! Pauvres chrétiens !... aussi dignes de blâme que de commisération !...

Les Oblats aux Indes et en Afrique. - Page 2 Page_427

CHAPITRE IV. — ÉPIDÉMIES (1849–1855)….

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Message  Louis Jeu 15 Fév 2024, 5:49 am



Ceylan (1847-1861)

CHAPITRE IV. — ÉPIDÉMIES (1849–1855)

§1

Le choléra.

Dans leur apostolat, les Missionnaires furent, plusieurs fois, aidés par des prédicateurs d'une singulière éloquence : les maladies épidémiques.

Les premiers cas de choléra se manifestèrent durant l'été de 1849. Vers la même date, l'année suivante, le fléau reparut plus violent, et fit de nombreuses victimes.

Simplement parmi les chrétiens, à Jaffna, il y eut, en quinze jours, deux cent cinquante décès. Ces coups de la justice divine déterminèrent chez les survivants une amélioration momentanée.

Beaucoup qui ne s'étaient jamais confessés, ou ne l'avaient pas fait depuis longtemps, s'empressèrent de mettre ordre à leur conscience. Les anciens révoltés vinrent même demander publiquement pardon à l'évêque, avouant que la main de Dieu, s'appesantissait sur eux, à cause de leurs péchés, et, en particulier, de leur insubordination. Mais pouvait-on compter sur leur persévérance ? Le danger passé, n'oublieraient-ils pas
leurs promesses  ?

Protestants et païens se convertirent ; un certain nombre reçurent le baptême sur leur lit de mort.

Par leur dévouement du jour et de la nuit, dans ces douloureuses circonstances, les Pères gagnèrent l'estime de la population, qui comparait leur héroïsme à la lâcheté des ministres hérétiques, très peu pressés de visiter leurs coreligionnaires. D'ailleurs, les femmes de ces révérends, pour les empêcher de sortir et d'exposer leur précieuse existence, cachaient leurs habits dans des armoires, dont elles prétendaient avoir perdu les clefs.

Personne ne fut dupe d'un si grossier stratagème. Il ne servit qu'à entourer les Pères d'une auréole plus éclatante car, leur dévouement croissait avec le péril.

— Dernièrement je fus témoin d'une scène bien triste, écrivait le P. Séméria. le  4 septembre 1850. Appelé pour confesser une malade, je trouvai dans la même maison une mourante, qui déjà, avait été administrée. Je n'avais pas encore achevé mon ministère, qu'on me pria d'aller dans la maison voisine. J'y courus confesser un homme qui, en quarante-huit heures, avait perdu successivement cinq enfants, dont un, mort le matin, était encore étendu dans la seule chambre, ou cabane, qui constituait toute l'habitation. Tandis que je le confessais, je n'entendais que la psalmodie funèbre de ceux qui portaient des cadavres au cimetière, et les pleurs déchirants de la femme, qui, après avoir perdu tous ses enfants, à l'exception du plus petit, devait voir, le soir même, mourir son mari, son unique soutien...

Pour donner une idée de l'étendue du fléau, le Père disait, en terminant  sa lettre :…

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Message  Louis Ven 16 Fév 2024, 5:25 am



Ceylan (1847-1861)

CHAPITRE IV. — ÉPIDÉMIES (1849–1855)

§1

Le choléra.

SUITE

Pour donner une idée de l'étendue du fléau, le Père disait, en terminant sa lettre :

— Bien peu de familles que l'épidémie n'ait frappées de coups mortels !... Beaucoup furent en partie ou entièrement détruites... Plusieurs fois, nous avons dû ensevelir simultanément le mari et la femme, le père et les fils, les frères et les sœurs.

En dehors de Jaffna aussi, le choléra exerça ses ravages.

Au milieu de cette désolation générale, les Oblats ne furent pas épargnés. Suivant la parole et l'exemple du divin Maître, le pasteur ne doit-il pas donner sa vie pour le troupeau ?

En septembre 1850, les Pères Séméria et Le Bescou ainsi que le Frère Gaspard de Stefanis, furent les premiers atteints. Après quelques jours de maladie, cependant, la santé leur revint. Mais, l'année suivante, le 10 juin 1851, dans le village de Vadiry, dépendant de sa mission de Point-Pedro, expira l'aimable et jeune P. Leydier, victime de son zèle et martyr de la charité envers les cholériques.

Malgré les fatigues de ses courses continuelles du jour et de la nuit auprès des malades, rien encore, la veille de sa mort, ne laissait prévoir la catastrophe ; mais, en cinq ou six heures, le fléau le terrassa.

Consummatus in brevi, explevit tempora multa, écrivait de lui le P. Séméria, le 3 juillet. Notre regretté défunt n'ayant pas encore accompli sa trentième année, était, cependant, déjà plein de mérites ; par conséquent mûr pour le ciel. Il n'avait reculé devant aucune difficulté pour procurer le salut des âmes. Jusqu'au dernier soupir, il conserva la connaissance... Quand il reçut le Saint Viatique, on aurait cru qu'il voyait, des yeux du corps, Notre-Seigneur Jésus-Christ, présent sous les voiles eucharistiques... Si nous avons perdu, sur la terre, un frère toujours prêt à s'oublier pour rendre service au prochain, et un ouvrier inlassable dans la vigne du Seigneur, nous avons, sans doute, acquis un protecteur de plus au ciel.

Opiniâtrement le choléra reparut, en 1852, 1853, 1854 et 1855.

Épuisé par ses labeurs apostoliques, le P. Ciamin mourut de la fièvre, en 1853 ; et, en 1855, le P. Lacombe, après deux ans seulement de séjour à Ceylan, tomba victime de la charité, comme le P. Leydier.

C'étaient, là, de nouveaux deuils très sensibles.

§ 2 La petite vérole…

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Message  Louis Sam 17 Fév 2024, 5:24 am


Ceylan (1847-1861)

CHAPITRE IV.— ÉPIDÉMIES (1849–1855)

§2

La petite vérole.

Pour comble de malheur, au choléra s'unit la petite vérole, fauchant, elle aussi, en grand nombre, les existences humaines. Pendant neuf mois, les Pères se trouvèrent constamment au milieu des morts et des mourants.

— Nous avons tous été frappés de l'une ou l'autre de ces deux maladies, et, quelquefois, plusieurs simultanément, écrivait le P. Mauroit...

Ni médecins, ni remèdes pour soulager les souffrances...

De plus, nous avons dû endurer la faim, car, comme les bras manquaient pour cultiver la terre, la disette a fondu sur nous...

Quelle répugnance ne fallait-il pas surmonter, pour aller administrer les moribonds, dans leurs cabanes si basses que, le plus souvent, nous ne pouvions nous y tenir debout !...

Les infirmes gisaient à terre, les uns à côté des autres... Pour les confesser, impossible de s'asseoir : mais il était nécessaire de s'agenouiller et de s'incliner vers leurs lèvres, d'où ne sortait qu'un filet de voix...

Et quelle odeur infecte !...

Du pavé souillé et des feuilles à demi pourries composant la toiture et les parois, comme aussi des corps des malades, s'exhalait une puanteur épouvantable...

Impuissants à guérir ces malheureux, nous nous efforcions, du moins, de les consoler par des paroles de compassion et d'espérance surnaturelle...

Beaucoup se sont montrés dociles, et ont su profiter, pour la vie éternelle, de cette terrible épreuve.

Elle sévissait avec une particulière violence, depuis le mois de juillet 1854, lorsque le P. Séméria. dont le courage et la confiance en la miséricorde divine n'avaient nullement défailli, parmi tant de scènes d'horreur, eut l'heureuse idée de célébrer un triduum pour honorer spécialement le privilège de l'Immaculée Conception, dogme défini le 8 décembre précédent.

Ce triduum commença le 5 mars 1855.

Les deux premiers jours, on ne constata aucune diminution du fléau ; mais, le troisième, après la procession à travers les rues de Jaffna. Le 7 mars, il cessa subitement, et on n'eut plus, dès lors, de décès à enregistrer.

Choléra et petite vérole avaient soudainement et complètement disparu.

Tous, même les moins dévots, crièrent au miracle. Humainement, en effet, la chose était inexplicable.

Les Oblats aux Indes et en Afrique. - Page 2 Page_428


CHAPITRE V. — PHASE INTENSE D’ÉVANGÉLISATION (1856–1861)…

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Message  Louis Dim 18 Fév 2024, 6:33 am



Ceylan (1847-1861)

CHAPITRE V. — PHASE INTENSE D’ÉVANGÉLISATION (1856–1861)

§1

Élévation du P. Séméria à l’épiscopat.

Convoqué au Chapitre général de la Congrégation, le P. Séméria partit pour la France, au mois de juin 1856. Tandis qu'il voguait sur l'océan, la Propagande envoyait à Ceylan des Bulles par lesquelles le Souverain Pontife le nommait évêque d'Olympia, et coadjuteur de Mgr Bettacchini avec future succession.

Seulement à Marseille, l'élu apprit cette nouvelle. Son humilité protesta, mais vainement, et il dut courber la tête sous le redoutable fardeau.

En présence des membres du Chapitre venus de toutes les contrées du monde. Mgr de Mazenod. assisté de deux évêques Oblats, Mgr Guibert et Mgr Guigues, le sacra solennellement, dans la chapelle du scolasticat de Montolivet. le dimanche 17 août 1856.

A son retour. Mgr Séméria amenait trois autres Missionnaires, les Pères Gouret, Ponzin et Laclau-Pussacq. Avec eux, il débarquait à Galle, au milieu du mois d'avril 1857. Aussitôt il se rendit à Bollavatte, dans le sud, où s'était retiré Mgr Bettacchini. dont la santé déclinait rapidement, et qui mourut le 20 juillet.

Cette mort inopinée laissait à Mgr Séméria la charge entière de ce vicariat apostolique, avec les sollicitudes complexes qu'elle entraînait.

§ 2. Prédication de missions en règle...

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Message  Louis Lun 19 Fév 2024, 5:37 am


Ceylan (1847-1861)

CHAPITRE V. — PHASE INTENSE D’ÉVANGÉLISATION (1856–1861)

§2

Prédication de missions en règle.

Se rappelant le bien immense produit en France, en Angleterre et en Amérique, par les missions prêchées selon les usages traditionnels dans notre Société, Mgr Séméria résolut d'employer, pour la régénération spirituelle des chrétiens de Ceylan. si attiédis, ce puissant moyen de conversion.

On commença cette campagne apostolique par l'île de Kayts, à l'ouest de Jaffna, et habitée par quelques milliers de catholiques, disséminés en dix-huit villages, ou hameaux. Outre les vices ordinaires engendrés par la tiédeur, il faudrait y combattre les haines de partis, l'esprit de caste, la révolte, le schisme et l'irréligion.

Durant un mois et demi, du 18 septembre 1857 au 29 octobre, la lutte contre l'enfer fut dirigée par Mgr Séméria lui-même, entouré des Pères Chounavel, Bonjean et Le Bescou, qui, à une piété solide et à un zèle infatigable, joignaient une connaissance profonde de la langue du pays. Une semaine après l'ouverture, les Pères Flurin et Ponzin vinrent les aider.

Curieux par nature, les Indiens accoururent, d'abord, en assez grand nombre, avides surtout de contempler à l'autel un évêque avec son cortège de prêtres; mais, cette première curiosité satisfaite, ils restèrent la plupart chez eux.

Désolés d'une telle apathie, les Missionnaires crièrent vers Dieu, multipliant leurs prières et leurs mortifications ; puis, afin d'inviter les indifférents, ils entreprirent une longue série de visites à domicile, et de courses extrêmement fatigantes sous un soleil brûlant.

Tant d'efforts ne furent pas inutiles. Le chiffre des assistants augmenta peu à peu, jusqu'au jour où un mouvement général se produisit dans les masses.

Pour rendre les sermons plus intéressants…

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Message  Louis Mar 20 Fév 2024, 5:40 am



Ceylan (1847-1861)

CHAPITRE V. — PHASE INTENSE D’ÉVANGÉLISATION (1856–1861)

§2

Prédication de missions en règle.

SUITE

Pour rend re les sermons plus intéressants, on adopta souvent la forme de conférence dialoguée.

— L'un de nous parlait au nom de la foule, raconte le P. Le Bescou ; Mgr Séméria répondait avec l'autorité de sa parole et la netteté de sa doctrine. Il fallait lire, dans les yeux des auditeurs, la surprise et le plaisir de voir, d'un côté, si bien interpréter leurs pensées, et, de l'autre, si clairement résoudre leurs doutes, ou condamner leurs erreurs. Ils étaient eux-mêmes en scène, et croyaient se donner les instructions qu'ils recevaient.

Successivement on traita des vérités fondamentales, des vices les plus communs, des superstitions les plus répandues. Chacun des sujets les plus importants, ou les plus pratiques, eut son jour : vol. injustice, restitution, profanation du dimanche, fautes contre les bonnes mœurs, impénitence finale, confession, contrition, ferme propos, etc.

En même temps que l'auditoire, toujours croissant, s'intéressait davantage à ces conférences si variées, si pleines de vie, et si lucides, le mouvement vers le confessionnal s'accentuait.

De magnifiques cérémonies favorisèrent ces dispositions.

D'abord, une procession solennelle du Saint Sacrement, à la splendeur de laquelle tous voulurent contribuer.

— Dans les rues, dit encore le Père Le Bescou, s'élevèrent des reposoirs qui auraient pu faire sourire, il est vrai, nos artistes d'Europe, mais qui attestaient le désir de tous de glorifier, autant qu'il dépendait d'eux, le Dieu de l'Eucharistie. Des cantiques d'adoration alternaient avec les accents du Parce, Domine, que nous avions traduit en langue vulgaire.

Puis, ce fut une autre procession, en l'honneur de la Reine du ciel. On porta sa statue en triomphe, en récitant, ou plutôt, en chantant le rosaire., car les prières publiques n'allaient pas, en ce pays, sans de multiples modulations.

Sur la place du marché, où l'on fit une halte, quelques voix puissantes entonnèrent, en tamoul, le Salve Regina, que des milliers de bouches continuèrent avec un enthousiasme indescriptible. Même entrain, pendant le chant des litanies de la Sainte Vierge.

A partir de cette heure, la victoire sur l'enfer se dessina, de plus en plus nettement…

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Message  Louis Mer 21 Fév 2024, 5:44 am



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CHAPITRE V. — PHASE INTENSE D’ÉVANGÉLISATION (1856–1861)

§2

Prédication de missions en règle.

SUITE

A partir de cette heure, la victoire sur l'enfer se dessina, de plus en plus nettement. Les ennemis invétérés se réconcilièrent, et les pécheurs publics donnèrent des signes certains de repentir.

Sauf quelques rares exceptions, toutes les femmes, et, le 22 octobre, tous les hommes s'approchèrent de la Table sainte. En outre, trois cent cinquante personnes, dont la plupart âgées,  reçurent la confirmation.

Cédant à un vœu exprimé par la population, on prolongea d'une semaine les pieux exercices, pour ébranler les retardataires, et fortifier chez les autres le bien accompli.

La croix, érigée près de l'église, sur le rivage de la mer, devint un lieu de pèlerinage. Ainsi régénérés, les habitants la prirent en affection, et la regardèrent comme un palladium assuré. Ils se plurent à l'orner : ils l'illuminaient gracieusement, le soir : ils la visitaient, jour et nuit, pour se rappeler leurs promesses, et puiser auprès d'elle la force de la persévérance.

Contrairement à ce que bon pouvait craindre de l'inconstance propre, aux Indiens, le résultat de cette mission ne fut pas éphémère. Au cours des années suivantes, on constata, avec consolation, que la foi avait réellement repris son empire sur ces cœurs autrefois si égarés.

Ces succès éclatants en présageaient d'autres. Les ouvriers apostoliques parcoururent successivement et évangélisèrent. au prix de fatigues accablantes, mais avec la joie dans le cœur, les districts de Valigamme. Trineomalie, Batticaloa, Jaffna, Mantotte, Chilaw, Battavatte, et plusieurs petites îles adjacentes à Ceylan.

Chacune de ces missions durait deux mois en moyenne. Celle de Mantotte se prolongea même pendant quatre mois.

Partout la grâce agit puissamment, et le bien fut incalculable…

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Message  Louis Jeu 22 Fév 2024, 7:01 am



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CHAPITRE V. — PHASE INTENSE D’ÉVANGÉLISATION (1856 –1861)

§2

Prédication de missions en règle.

SUITE

Partout la grâce agit puissamment, et le bien fut incalculable.

— Nous avons eu le bonheur, écrivait Mgr Séméria, de voir ces pauvres chrétiens renouvelés, changés, sanctifiés.

A Trincomalie, la veille de la communion générale, beaucoup d'hommes passèrent la nuit à l'église, en prières, pour se préparer au banquet eucharistique.

—  Leur recueillement profond pendant toute la cérémonie, écrivait le P. Bonjean, le 5 octobre 1858, fut, à la fois, le fruit et la marque de cette fervente préparation. Touchant spectacle que celui de ces centaines d'hommes de toutes classes, confondus dans les mêmes rangs, absorbés dans les mêmes sentiments, immobiles et comme suspendus aux lèvres du prédicateur qui leur suggérait, de la chaire, les actes immédiatement préparatoires à la communion : ne remuant que pour obéir aux signes qui leur étaient faits, et semblant avoir tout oublié, pour ne penser qu'à l'Hôte divin qui allait les visiter. Dans cette réunion il y avait quelque chose de calme, de grave, une émotion tranquille, que je ne saurais décrire, mais qui impressionnait vivement.

Les Oblats aux Indes et en Afrique. - Page 2 Page_430

Sur cette mission de Trincomalie, se greffa une longue retraite pour les soldats irlandais de la garnison, appartenant au 50e régiment de la Reine. Ils avaient pris part à la guerre de Crimée et à la répression d'une insurrection aux Indes. Beaucoup, en souvenir de leur vaillance, portaient des décorations françaises et anglaises ; mais la plupart avaient fort négligé, depuis longtemps, les affaires de leur âme.

Les Pères Chounavel, Bonjean et Keating leur prêchèrent en anglais, et surent promptement gagner leur confiance…

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Message  Louis Ven 23 Fév 2024, 6:08 am



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§2

Prédication de missions en règle.

SUITE

Les Pères Chounavel, Bonjean et Keating leur prêchèrent en anglais, et surent promptement gagner leur confiance.

Plusieurs fois, des larmes silencieuses, roulant à la dérobée sur les joues de ces braves, prouvèrent que l'orateur touchait la corde sensible. Ils assistaient aux longues instructions, immobiles comme des factionnaires ; puis, à la caserne, se répétaient, les uns aux autres, ce qu'ils avaient entendu, rivalisant de zèle pour s'apprendre mutuellement les prières oubliées. Ce fut un véritable engouement. Les demandes et réponses du catéchisme remplaçaient les jurements, les blasphèmes et les querelles.

Témoins de ce changement remarquable, les officiers, même protestants, pensant avec raison que les sermons des Pères étaient plus efficaces que la salle de police, donnèrent à leurs hommes toutes les facilités pour assister aux pieux exercices.

— Comme le temps accordé n'était pas suffisant, cependant, pour toutes les confessions, raconte le P. Bonjean, nous nous arrangeâmes pour aller nous-mêmes au fort Frederick. Là, à l'intérieur d'une vieille redoute, bâtie sur le bord d'un rocher escarpé où se brisent les flots de la mer, dans nos confessionnaux d'un genre nouveau, inventés et construits par les soldats avec des nattes du pays, accouraient, les larmes du repentir dans les yeux, ces fils de l'Irlande, si attachés, malgré des égarements momentanés, à la foi de leurs ancêtres. Pendant plusieurs jours, devant le publie étonné, nous gravîmes cette montagne devenue sainte.

Dès que, du haut de leur rocher, ces bons soldats constataient l'approche des Pères, ils se précipitaient vers eux, avec les transports d'une joie presque enfantine. Sur le passage de leurs chers apôtres, les factionnaires présentaient les armes, avec un clignement d'œil significatif et un sourire affectueux.

Quand notre tâche quotidienne était terminée, continue le P. Bonjean, tous se pressaient autour de nous, pour entendre quelques mots de gaîté, ou d'édification, courant et folâtrant à nos côtés, comme de vrais enfants. Ces petits moments d'une joie franche et pure leur faisaient oublier bien des mauvais jours, et nous procuraient, à nous, un bonheur qu'un prêtre missionnaire seul peut comprendre.

La communion générale eut lieu, le dimanche, 11 juillet. Quelques-uns s'approchaient de la Sainte Table pour la première fois, et cinquante-deux furent confirmés. Parmi ceux-ci, on comptait plusieurs soldats protestants, convertis par le zèle tout militaire et la bonne conduite de leurs compagnons d'armes.

En ce jour béni, Trincomalie admira un spectacle…

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Message  Louis Sam 24 Fév 2024, 5:54 am

No. 43



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§2

Prédication de missions en règle.

SUITE

En ce jour béni, Trincomalie admira un spectacle qu'elle n'avait jamais contemplé. Ces rudes guerriers recevaient le pain des Anges avec une émotion qui se trahissait sur leurs traits, et se communiquait à l'assistance.

Dans la soirée, après la récitation du chapelet et un sermon sur les promesses baptismales, les soldats se formèrent sur deux lignes. A la tête de la colonne, trois d'entre eux, avec. l'un, le signe sacré de notre salut, et, les autres, des flambeaux allumés. On s'avança, au pas militaire, lent et solennel, faisant résonner le pavé de l'église. Mgr Séméria. entouré du clergé et en cappa magna, fermait la marche.

Où allait-on ainsi, en ordre de bataille ? A la grande croix de Mission, plantée le 27 juin. Deux semaines auparavant, indigènes et irlandais, unis dans le même sentiment de fraternité chrétienne, l'avaient simultanément portée sur leurs robustes épaules.

C'était le tour des soldats, maintenant, de renouveler à ses pieds leur serment de fidélité à Jésus crucifié. Ils le firent d'une voix entrecoupée par l'émotion, après un acte de consécration vibrante au divin Rédempteur. On rentra ensuite dans le même ordre, pour inaugurer la Société de Tempérance, sous la protection du Cœur Immaculé de Marie.

Tous, agenouillés devant l'évêque, prirent l'engagement du pledge. et reçurent, avec un empressement incomparable, outre une image commémorative de ce beau jour, des objets de piété, tels que croix, médailles. Agnus Dei, etc.

Pour clore cette inoubliable cérémonie. Mgr Séméria, avant la bénédiction du Saint Sacrement, leur adressa quelques paroles, empreintes de-cette délicatesse et de cette bonté qui le caractérisaient, et le faisaient aimer de tous. Il leur parla de sa sympathie pour l'Irlande et pour ses généreux enfants, les exhortant à se rendre toujours dignes, par leur conduite irréprochable, de ce beau titre d'Irlandais catholiques. Il termina en disant qu'il allait les bénir, eux, leurs pères, leurs mères, leurs sœurs. leurs villages, leurs maisons et leur chère Irlande tout entière.

Si paternelle dans le fond et l'expression, cette allocution remua les fibres les plus intimes. Plusieurs difficilement retenaient leurs larmes ; mais on voyait, en même temps, se peindre, sur leurs mâles visages, ce bonheur calme qu'une grande grâce produit toujours dans les âmes bien disposées.

Les prisons elles-mêmes eurent leur mission spéciale…

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Message  Louis Dim 25 Fév 2024, 5:36 am



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§2

Prédication de missions en règle.

SUITE

Les prisons elles-mêmes eurent leur mission spéciale, pour laquelle les autorités, émues des merveilles accomplies au dehors, accordèrent toutes les facilités désirables.

Au milieu de ces pauvres captifs, les fervents Oblats passèrent aussi de douces heures. Quelle joie pour eux de verser un peu de baume sur ces cœurs flétris ! de les relever à leurs propres yeux ! de leur montrer un rayon d'espérance ! de leur ouvrir le ciel, à eux que le monde rejette !

— Lorsque nous eûmes confessé nos pénitents, raconte encore le P. Bonjean, et que nous les vîmes nous entourer avec tous les témoignages de la joie et de la reconnaissance la plus vive, nous n'aurions pas échangé notre bonheur pour un royaume. Mgr Séméria les communia lui-même, et confirma ceux qui ne l'étaient pas encore. Que n'avons-nous pu faire participer aux mêmes consolations saintes les autres prisonniers qui n'étaient pas chrétiens !... Néanmoins, dans notre désir de donner à tous quelques marques de sympathie, nous profitâmes de la liberté qui nous fut octroyée, de les réunir et de leur adresser quelques mots. Païens, bouddhistes et autres, sauf les musulmans, se montrèrent très sensibles à cette preuve d'intérêt. Puissent ces germes de conversion s'épanouir dans ces pauvres âmes !

Batticaloa fut le théâtre des mêmes merveilles de la grâce. Dans cette population régénérée aussi, plus de mille personnes communièrent, et trois cents reçurent la confirmation. De ce centre, on se rendit dans les localités qui en dépendaient, dans un rayon de soixante à quatre-vingts kilomètres.

A Jaffna. la cérémonie de la Promulgation de la Loi, particulièrement solennelle, inspira aux assistants les plus saines et courageuses résolutions. Un tressaillement indéfinissable parcourait tous les rangs comme un courant électrique. L'enthousiasme fit explosion, lorsque des tonnerres de voix humaines répondirent, plusieurs fois, par un « oui » formidable et prolongé, au prédicateur demandant si l'on voulait, enfin, renoncer complètement aux superstitions et à tout ce que défend chacun des commandements de Dieu.

On compta deux mille communiants, admirablement disposés.

Dans sept ou huit centres de ce district, le bien opéré fut incalculable.

L'année suivante, à l'issue d'une retraite de quelques jours, il y eut, dans la seule ville épiscopale, quatorze cents communiants : résultat consolant montrant que les fruits de la mission se maintenaient.

Chilaw, chrétienté de deux mille âmes, devint également l'objet des bénédictions divines les plus signalées.

Partout l'amélioration était sensible, et le bien dura, grâce aux confréries  établies, soit pour les hommes, soit pour les femmes,  afin d'assurer leur persévérance. Ces pieuses associations, inconnues jusqu'alors dans le pays, produisirent les plus grands fruits : extirpation de l'ivrognerie. réforme des mœurs, sanctification plus exacte des dimanches et des fêtes, fréquentation assidue des sacrements.

De cette amélioration des chrétiens, les païens eux-mêmes éprouvèrent la salutaire influence. Le spectacle des missions les impressionnait vivement. A leur occasion, plusieurs milliers se convertirent.

Beaucoup de protestants aussi y trouvèrent la lumière qui leur indiqua la véritable église du Christ.

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§ 3 Dans le sud de l'île...

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Message  Louis Lun 26 Fév 2024, 4:54 am



Ceylan (1847-1861)

CHAPITRE V. — PHASE INTENSE D’ÉVANGÉLISATION (1856–1861)

§3

Dans le sud de l'île.

A la demande expresse de la Propagande, les Oblats vinrent, dès le mois de juillet 1851. travailler dans le vicariat de Colombo.

Ils évangélisèrent successivement Galle, Négombo, Kandy, Sina-Corle, Morotoo, etc.. etc. Leurs succès y furent non moins remarquables. On nota surtout le grand nombre de païens, qui, sur leurs exhortations, renoncèrent à leurs erreurs. En quelques années, plusieurs milliers reçurent le baptême.

Sans doute, il y avait, là aussi, bien des obstacles et des épreuves. Où n'en rencontre-t-on pas, quand on cherche à combattre les passions mauvaises ? Dans ces provinces méridionales, cependant, l'apostolat était, sous certains rapports, moins difficile que dans le vicariat de Jaffna, les Singhalais qui les habitaient étant, en général, plus souples de caractère, plus polis, plus respectueux, plus dociles, et, par conséquent, plus aptes que les Tamouls à être formés à la piété et aux vertus chrétiennes.

En outre, les voies de communication, plus multipliées et mieux entretenues, facilitaient aux Missionnaires la visite des diverses localités.

A Kandy. les Pères accomplirent dans les prisons un bien considérable, quoique, dès le principe, l'entrée leur en fût interdite par le sectarisme de quelques employés et la rivalité des ministres hérétiques. Il leur fallut trois ou quatre mois de démarches auprès des autorités, pour obtenir la permission d'en franchir le seuil.

Dès leur première apparition à l'infirmerie, tous les malades, curieux de voir des prêtres catholiques et de juger comment ils parlaient leur langue, les entourèrent avec empressement. Parmi eux se trouvaient des protestants, qui, d'un air narquois, leur proposèrent des objections appuyées sur des textes bibliques. Promptement et victorieusement les Pères les résolurent, au moyen de la Bible même que les opposants tenaient en main. Si ceux-ci ne voulurent point, par orgueil, reconnaître leur défaite, les assistants, plus impartiaux, conçurent de l'estime et du respect pour les Missionnaires.

Touchés par la grâce, plusieurs les écoutèrent avec une sympathie croissante, et finirent par demander le baptême. Le P. Pulicani n'omit rien, pour rendre plus solennelle cette cérémonie qu'il accomplit publiquement, en présence de la plus grande partie des prisonniers et des ministres venus pour leur prêche. Devant son auditoire bigarré, il expliqua le symbolisme des rites du baptême, et en prit occasion pour glisser quelques bons avis à l'adresse de tous. Ce fut un triomphe.

Les cachots les plus obscurs renfermaient douze bouddhistes condamnés à mort, et trois à la déportation perpétuelle…

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Message  Louis Mar 27 Fév 2024, 6:51 am



Ceylan (1847-1861)

CHAPITRE V. — PHASE INTENSE D’ÉVANGÉLISATION (1856–1861)

§3

Dans le sud de l'île.

SUITE

Les cachots les plus obscurs renfermaient douze bouddhistes condamnés à mort, et trois à la déportation perpétuelle. A partir de ce moment, les Pères les visitèrent quotidiennement, et réussirent à les convertir tons, malgré les efforts des ministres anabaptistes pour les affilier à leur secte.

Très consolés par la ferveur de ces êtres autrefois si coupables, les Pères furent leurs Anges gardiens jusqu'à leur dernier soupir.

Jamais, écrivait le P. Duffo. le 30 novembre 1859. je n'ai vu l'effet des sacrements se manifester d'une manière aussi frappante. Nous contemplions avec admiration ce miracle de la grâce, et nous répétions sans cesse le mot de saint Paul : Ubi abundavit delictum, snperabundavit gratia ! Les cellules des condamnés étaient devenues des oratoires, où, jour et nuit, retentissaient de pieux cantiques, ou d'ardentes prières. Pour nous, elles étaient des palais de délices, où nous respirions le parfum de l'innocence reconquise. Là régnaient le calme et la sainte joie du Seigneur, que les heures y passaient rapides ! Ces visages, empreints naguère de la flétrissure du crime, rayonnaient de félicité, et s'épanouissaient d'un doux sourire, à notre approche. Un seul regard de leurs yeux nous disait, plus que mille paroles, amour, reconnaissance et confiance sans bornes. Ce que j'exprime n'est qu'une très faible image des merveilles dont nous avons été les témoins. Un jour, deux riches rentiers de nos amis, venus à Kandy pour affaires d'argent, voulurent nous accompagner aux prisons.

Les Oblats aux Indes et en Afrique. - Page 2 Page_432

Ils ne pouvaient pas réprimer leur saisissement, en découvrant tant de paix et de bonheur, parmi des gens réprouvés par la justice humaine, et si proches de leur dernière heure !...

A l'instant suprême, après une nouvelle absolution et l'indulgence plénière in articula mortis. les condamnés acceptèrent, sans faiblesse ni forfanterie, la mort en expiation de leurs fautes, et prononcèrent quelques paroles, pour exhorter le public à profiter de la triste leçon que donnait leur fin ignominieuse sur le gibet.

— Mais, affirmèrent-ils. en terminant, nous espérons entrer au ciel, car maintenant nous sommes chrétiens !

— Impossible de mourir dans de meilleurs sentiments, disait le P. Pulicani. Ils ont dû s'envoler directement au ciel.

— Émules du bon larron, disait un autre, ils n'ont pas oublié complètement leur ancien métier... Heureux voleurs de paradis !...

Après cette victoire de la miséricorde divine, l'apostolat des Pères continua dans les prisons de Kandy. Ils y convertirent et baptisèrent de nombreux bouddhistes et protestants. Pleins de respect pour eux. les captifs ne prêtaient plus aucune attention aux discours des ministres anabaptistes et autres.

§ 4 Les écoles et la presse...

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Message  Louis Mer 28 Fév 2024, 6:14 am



Ceylan (1847-1861)

CHAPITRE V. — PHASE INTENSE D’ÉVANGÉLISATION (1856–1861)

§4

Les écoles et la presse.

Pour assurer l'avenir de la religion dans l'île, il fallait, de toute nécessité, procurer aux enfants des deux sexes une éducation solidement chrétienne.

Malgré la modicité de leurs ressources, et la difficulté de trouver des maîtres vraiment catholiques, les Oblats se mirent courageusement à l'œuvre.

Un des principaux obstacles était l'indifférence manifestée longtemps par les parents. Avant les conversions nombreuses provoquées par la prédication des missions régulières, ils n'avaient eu aucun scrupule d'envoyer leurs enfants aux écoles protestantes, qui avaient l'appât de la gratuité, et dans lesquelles, avec quelques éléments des sciences, les élèves puisaient le venin de l'hérésie.

Afin de secouer cette apathie coupable, Mgr Séméria publia une Lettre pastorale en anglais et en tamoul, sur l'obligation pour les parents d'éloigner, coûte que coûte, leurs enfants de ces chaires de pestilence. Le P. Bonjean traita la même question, dans une série de brochures en anglais, écrites d'un style alerte. Elles eurent un immense retentissement et rendirent le Gouvernement plus favorable aux revendications catholiques.

Le récit de ces luttes aux conséquences si vastes appartient à la période suivante. Il nous suffira ici d'en indiquer simplement le consolant succès.

Grâce à cette campagne menée vigoureusement et avec persévérance, il y a, aujourd'hui, à Ceylan. outre des asiles et des orphelinats, plus de six cents écoles catholiques fréquentées par plus de cinquante mille élèves.

Ce résultat si important fut couronné par la création de deux magnifiques collèges : celui de Saint-Patrick, à Jaffna. et celui de Saint-Joseph. à Colombo. Sous la direction de nos Pères, dix-huit cents jeunes gens des meilleures familles y reçoivent une éducation soignée, très appréciée en haut lieu. Elle leur permet d'occuper, dans le monde, des situations où leur influence est prépondérante, et dont le catholicisme bénéficie.

Les Oblats aux Indes et en Afrique. - Page 2 Page_433

Les Pères ont complété cet ensemble par la fondation de plusieurs imprimeries qui publient, outre des journaux, une foule de tracts, livres et brochures d'apologétique, de piété et de sciences, en langues singhalaise, tamoule, anglaise et française. Ils se servent ainsi, pour le bien, des moyens d'apostolat les plus puissants que fournit la civilisation moderne.

De l'avis de tous…

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Message  Louis Jeu 29 Fév 2024, 6:22 am



Ceylan (1847-1861)

CHAPITRE V. — PHASE INTENSE D’ÉVANGÉLISATION (1856–1861)

§4

Les écoles et la presse.

SUITE

De l'avis de tous, le diocèse de Jaffna. et l'archidiocèse de Colombo, entièrement aux mains des Oblats, sont actuellement, par les œuvres établies, par le nombre des conversions opérées et par le chiffre des fidèles pratiquants et éclairés, parmi les plus prospères de l'Orient.

Même des auteurs non catholiques ont loué, sans réserve, le zèle infatigable des nôtres, et admiré leur dévouement qui s'exerce efficacement jusque dans les districts les plus reculés.

— Durant mes voyages à travers la jungle, écrit l'un d'eux, je n'ai jamais aperçu un pasteur protestant, tandis que, dans les lieux les plus sauvages, j'ai  souvent  rencontré l'humble habitation surmontée de la croix, témoignage touchant de la persévérance du prêtre catholique. Si les conversions au protestantisme sont si rares, alors que celles au catholicisme sont si multipliées, c'est à cause de la supériorité que le Missionnaire romain puise dans l'abnégation dont il fait profession, et qu'il pratique constamment (1).

De  son côté, un organe protestant, le Ceylon Patriot, écrivait naguère :

— Depuis l'arrivée des Oblats. les choses ont totalement changé. Les catholiques sont maintenant à la tête du mouvement social, moral et intellectuel.

Les Oblats aux Indes et en Afrique. - Page 2 Page_434
________________________________________________

(1) Samuel W. Baker. Eight years wanderings in Ceylon, in-8°, Londres, 1885, p. 321.

LIVRE ONZIÈME — NATAL (1851-1861)...

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