Les OBLATS en Orégon & Colombie Britannique.

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Message  Louis Ven 03 Nov 2023, 5:44 am


Dans l’Orégon et la Colombie Britannique

(1847-1861)

CHAPITRE VI. — LA GUERRE POUR L’INDÉPENDANCE (1855 – 1858).

§1

Mécontentement des sauvages contre les Américains des États-Unis.

SUITE

C'était la guerre !... guerre de race !... guerre implacable !... guerre de-sauvages. combattant pour leur indépendance, et décidés à mourir. plutôt que d'y renoncer.

Une lettre du P. Ricard, du 2 octobre 1855. nous raconte les préludes de cette terrible conflagration :

— Dernièrement, cinquante soldats de l'armée régulière ont dû se rendre chez les Yakimas. pour capturer plusieurs individus qui avaient tué quelques Américains. Chaque jour, on acquiert de nouvelles preuves d'un vaste complot, à la tête duquel Kamaïarkan paraît être. Il ne s'agirait de rien moins que de mettre tout à feu et à sang. Le Gouvernement procède à des perquisitions. Très probablement, après l'enquête, on pendra quelques-uns des coupables, afin d'intimider les autres. Mais les sauvages semblent résolus à soutenir une lutte à outrance, convaincus que les traités du Gouvernement, pour l'achat de leurs terres, ne sont que duperies. L'effervescence des esprits grandit de plus en plus, et l'on ne sait vraiment ce qui en résultera. Plusieurs chefs de tribus établies le long du Puget Sound, nous ont assuré qu'ils n'entreraient pas en guerre ; mais d'autres tâchent de se procurer de nombreuses munitions... L'avenir est donc très incertain, et même plutôt sombre... Dociles aux avis de nos Pères, les sauvages chrétiens souhaiteraient la paix ; mais ils commencent à être persécutés par ceux qui n'aspirent qu'à la guerre. Ceux-ci s'irritent contre nous, répétant que nous pactisons avec les étrangers, et qu'il faut donc nous tuer, comme les autres.

Si les sauvages tenaient à garder leur indépendance, les Américains ne tenaient pas moins à s'emparer de leur pays, car des mines d'or venaient d'y être découvertes. De leur côté aussi, ils en voulaient aux prêtres, les accusant d'être de connivence avec les rebelles.

— Les Missionnaires, disaient-ils, connaissaient, sans doute, le complot qui se tramait. Leur devoir était de nous avertir. Pour les punir de leur mutisme, détruisons leurs établissements.

Ainsi, pris entre deux feux, les Pères se trouvaient dans une situation critique.

—   A Olympia, nous n'avons, je crois, rien à craindre, écrivait le P. Ricard à Mgr de Mazenod. Mais il n'en est pas ainsi des nôtres, chez les Yakimas et les Cayouses. Quelques méchants sauvages ont vociféré que les prêtres y passeraient comme les autres, et même les premiers.

Ceux qui proféraient ces paroles menaçantes étaient d'incorrigibles polygames, que les prédications des Missionnaires troublaient dans leurs voluptés. Certains chefs, qui avaient de huit à dix femmes, non seulement ne songeaient pas à briser ces liens honteux, mais, pour pallier leurs désordres, empêchaient leurs sujets d'embrasser la religion catholique. Si quelques-uns se convertissaient, ils les accablaient d'injures et de vexations.

Pour des êtres aussi vils, on le comprend, le prêtre était l'ennemi….

§2. Soulèvement général.

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Message  Louis Sam 04 Nov 2023, 4:44 am


Dans l’Orégon et la Colombie Britannique

(1847-1861)

CHAPITRE VI. — LA GUERRE POUR L’INDÉPENDANCE (1855 – 1858).

§2

Soulèvement général.

Les événements se précipitaient. Chaque jour, on apprenait que des engagements avaient lieu, et les meurtres se multipliaient.

Vers la fin d'octobre, les Cayouses massacrèrent plusieurs blancs, assiégèrent le fort Walla-Walla, le prirent, et pillèrent ou brûlèrent tout. Leur tactique était de s'emparer des magasins de poudre, et de raser complètement les édifices où les Américains auraient pu se retrancher.

Très surpris, les officiers de l'armée régulière commencèrent à s'apercevoir que les sauvages étaient de meilleurs guerriers qu'on ne l'imaginait.

Évidemment les Indiens ne connaissaient pas les règles de la stratégie, et ne possédaient pas les immenses ressources de leurs ennemis ; mais, cependant, ils ne manquaient pas d'intelligence, ni de finesse et de bravoure. Ils se battaient en désespérés, ne craignant pas d'affronter la mort, tandis que beaucoup de soldats américains ne portaient les armes que pour gagner les cent piastres mensuelles que le Gouvernement leur allouait.

De plus, les sauvages tuaient tous les animaux utiles : chevaux, ou bêtes à cornes, qu'ils ne pouvaient mettre en sûreté ; ils ravageaient la contrée, afin de créer le désert devant leurs ennemis, et d'exterminer, par la famine, ceux qui ne tomberaient pas sous leurs coups.

En peu de semaines, la guerre devint générale. On se battait simultanément chez les Cayouses, les Yakimas, les Walla-Wallas, et jusqu'aux Montagnes Rocheuses.

Le 18 novembre 1855. le P. Chirouse écrivait au P. Ricard :

— Tout le pays est en feu. On n'entend parler que de carnages, meurtres, pillages, incendies... Aucun de nous n'est encore mort, mais nous ne sommes pas sûrs du lendemain. Je ne sais combien de temps encore nous aurons la vie sauve. Les mauvais sauvages nous appellent les alliés des Américains, et méditent de noirs projets. Je n'ai pu encore avoir des nouvelles de nos autres Pères. Le bruit court que le P. Pandosy a été tué. Plusieurs personnes l'affirment. Qu'en est-il. au juste '? ... Voilà quinze jours que je ne dors pas. Dormirai-jc davantage, cette nuit ? Priez pour nous.

§ 3 Destruction des Missions chez les Yakimas et les Cayouses…

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Message  Louis Dim 05 Nov 2023, 6:08 am


Dans l’Orégon et la Colombie Britannique

(1847-1861)

CHAPITRE VI. — LA GUERRE POUR L’INDÉPENDANCE (1855–1858).

§3

Destruction des Missions chez les Yakimas et les Cayouses.

Une troupe d'engagés volontaires, protestants, presbytériens, ou méthodistes, gens sans aveu, pillards plus que soldats dignes de l'uniforme, voulurent se venger, sur les prêtres catholiques, des insuccès dus à leur négligence, ou à leur peu de courage.

La mission de l'Immaculée Conception chez les Yakimas. fut cernée, attaquée et brûlée. De la chapelle, de la maison d'habitation et de toutes les dépendances, construites en bois, il ne resta qu'un tas de cendres.

A cet acte de vandalisme les forcenés ajoutèrent le sacrilège. Ils s'affublèrent des ornements sacerdotaux, et, ainsi parés, organisèrent une ronde satanique autour de la Mission en flammes, dansant, gambadant, et hurlant.

Par un concours de circonstances providentielles, les Pères étaient, en ce moment, en courses apostoliques. Si ces furieux, qui souvent les avaient menacés de mort, les eussent rencontrés, seuls et sans défense, probablement ils eussent accompli sur eux leurs sinistres desseins.

En transmettant ces graves nouvelles à Mgr de Mazenod, le P. Ricard disait, dans des sentiments admirables de résignation :

— Ne vous inquiétez pas trop, cependant, à notre égard. Nous sommes heureux de souffrir quelque chose pour la justice et la sainte cause de Dieu. Le monde nous hait, parce que nous ne sommes pas du monde. Ce qu'il persécute en nous, ce sont les ministres de Jésus-Christ. Donc, réjouissons-nous, au sein de nos si grandes tribulations.

Après avoir détruit les missions chez les Yakimas. les sectaires voulurent infliger le même sort à celle qui se trouvait chez les Cayouses. Plus de quatre cents de ces fanatiques se dirigèrent vers la vallée de l'Umatilla ; mais, non loin de Sainte-Anne, six cents Indiens les taillèrent en pièces, après un vif combat. Les sauvages infidèles, enivrés par leur victoire, se précipitèrent sur la maison des Pères, pour la piller et la réduire en cendres.

L'armée régulière avait de la peine à tenir tête aux naturels, qui, connaissant parfaitement le pays, profitaient de toutes les occasions favorables, pour tenter des coups hardis, imprévus, et souvent couronnés de succès.

Après ces actes d'audace, accomplis parfois en plein jour, ils se retiraient dans les forêts épaisses qui couvraient presque en entier la contrée, et où il était presque impossible de les poursuivre, au risque de s'égarer dans un dédale inextricable de sentiers très étroits, d'être surpris par l'ennemi en embuscade, et d'être massacré sans pitié.

Au mois de mai 1850. le P. Chirouse qui, malgré le danger, n'avait pas quitté le théâtre des opérations militaires, écrivait au P. Ricard : …

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Message  Louis Lun 06 Nov 2023, 6:23 am


Dans l’Orégon et la Colombie Britannique

(1847-1861)

CHAPITRE VI. — LA GUERRE POUR L’INDÉPENDANCE (1855 – 1858).

§3

Destruction des Missions chez les Yakimas et les Cayouses.

SUITE

Au mois de mai 1856. le P. Chirouse qui, malgré le danger, n'avait pas quitté le théâtre des opérations militaires, écrivait au P. Ricard :

—  Si le Gouvernement ne procède pas mieux, et si les bandes indisciplinées continuent leurs criantes injustices, les troubles dureront longtemps encore. Plusieurs tribus, que nous avons réussi, jusqu'à présent, à maintenir dans le calme, prendront les armes, à leur tour. Si ce malheur arrive, les têtes seront tellement échauffées, que les Missionnaires, durant plusieurs années, ne pourront rien faire de solide chez les sauvages... Quel spectacle affreux, ici !... Souvent, je ne puis retenir mes larmes, à la vue de tant de ruines et d'atrocités !... Je ne découvre, de toutes parts, que des traces d'incendies, des roches encore rougies par le sang des victimes des carnages commis. Parfois, si l'on rencontre une bâtisse encore debout, elle est pleine de blessés, ou de gens furieux d'avoir tout perdu.

De son côté, le P. Ricard écrivait à Mgr de Mazenod, le 5 juin 1856 :

— Sans cesse de nouveaux meurtres !... Impossible de prévoir quand finira cette boucherie. Tout est bouleversé. Nous ne savons encore ce que nous pourrons faire, à l'avenir, pour ces malheureuses missions. Un moment, nous avons tressailli de joie, à la pensée que la paix allait être conclue. Mais, après une conférence qui a eu lieu, hier, ici, dans notre maison d'Olympia, entre les autorités et deux députés des Yakimas, nous n'avons presque plus d'espoir. Le Gouvernement exige trop, ce nous semble ; et les sauvages n'accepteront jamais les conditions qu'il a posées. Humainement, aucun remède à la situation. Attendons, pourtant, encore. Dieu est riche en ressources : mais on peut dire que le pays est dans le chaos, et plongé dans de profondes ténèbres, sans compter les crimes continuels qui souillent la face de cette terre infortunée. Priez pour nous, car nous avons bien besoin que le Seigneur nous aide.

§ 4 Apôtre des sauvages et aumônier militaire...

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Message  Louis Mar 07 Nov 2023, 6:46 am


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(1847-1861)

CHAPITRE VI. — LA GUERRE POUR L’INDÉPENDANCE (1855 – 1858).

§4

Apôtre des sauvages et aumônier militaire.

Au milieu de ces difficultés si graves, les Oblats, éprouvés de tant de façons, ne se décourageaient pas.

— Les contradictions, les souffrances, les persécutions sont les signes qui caractérisent les œuvres de Dieu, écrivait le P. Pandosy, le 18 juillet 1856, de la mission même de la Conception, où il était revenu, pour essayer d'en relever les ruines. C'est par la croix qu'il faut triompher. Aussi, au milieu de cette épouvantable tourmente, suis-je resté calme. Bien plus, j'ose dire que je me réjouissais, parce que j'envisageais, comme un temps de bénédictions et de grâces, ces jours qui, à d'autres, auraient paru des jours de deuil. J'ai embrassé avec amour cette croix que notre Immaculée Mère nous a obtenue de son divin Fils, et je m'en promettais une source de faveurs, pour ces pauvres âmes, au salut desquelles nous sommes venus travailler.

Étant encore au petit séminaire, le P. Pandosy avait vu sa vocation se présenter à lui sous une double forme : celle de missionnaire des sauvages, ou d'aumônier militaire.

— Maintenant, écrivait-il, je suis l'un et l'autre.

Tout en continuant son apostolat auprès des sauvages baptisés, que, par son influence, il avait détournés de la guerre, il s'était rendu au milieu de l'armée régulière américaine, pour offrir le secours de son ministère à ceux qui désireraient en profiter. Officiers supérieurs et simples soldats l'accueillirent avec les plus grandes marques de respect et de confiance. On savait que, grâce à lui, on avait moins d'ennemis à combattre, puisque c'est à lui et à ses confrères qu'on était redevable de la neutralité de plusieurs tribus. On l'entourait donc de prévenances, et on lui laissait toute liberté d'aller et de venir.

Chaque jour, dans le camp, il célébrait la Messe, faisait le catéchisme et un cours d'instruction suivi. Plusieurs, le dimanche, s'approchaient de la sainte Table.

— Mon costume, écrivait-il, est celui que j'ai toujours porté: la soutane et ma grande croix d'Oblat sur la poitrine. Le colonel et les membres de son état-major ont menacé de leur colère ceux qui auraient le mauvais esprit de se formaliser de mon habit, de mes démarches, ou de mes prédications. Les soldats, toutes les fois que je passe, me saluent militairement, comme un officier de l'armée, as an officer of the army : c'est la consigne, et ils n'ont garde de l'enfreindre. Le colonel a en moi une entière confiance; les soldats rivalisent d'affabilité, et le médecin-major me donne tous les remèdes que je désire pour mes sauvages.

Les engagés volontaires qui n'étaient que des braillards et des gens sans aveu, avaient été rappelés, et leur chef disgracié. Seules les troupes régulières tenaient la campagne. Tout se faisait, dès lors, avec ordre et discipline.

Beaucoup d'officiers regardaient cette guerre comme injuste…

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Message  Louis Mer 08 Nov 2023, 5:36 am


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(1847-1861)

CHAPITRE VI. — LA GUERRE POUR L’INDÉPENDANCE (1855 – 1858).

§4

Apôtre des sauvages et aumônier militaire.

SUITE

Beaucoup d'officiers regardaient cette guerre comme injuste. On se proposait de corriger les traités, cause de ce conflit sanglant. Avec des conditions moins dures, peut-être les sauvages se soumettraient-ils.

A la fin du mois d'août, cependant, rien n'était encore réglé, et l'horizon restait chargé de nuages.

Il ne tarda pas à s'assombrir davantage encore. Le calme de quelques semaines, dont on avait joui, ne fut qu'une éclaircie entre deux orages. La guerre reprit, et s'étendit même à d'autres régions, demeurées tranquilles jusqu'alors.

Pendant toute l'année 1857, elle se poursuivit, avec des alternatives de succès et de revers. Les hostilités menaçaient de se perpétuer indéfiniment (1).
____________________________________________

(1) Sur cette cruelle guerre et ses nombreuses péripéties, lire Bancroft. History of Oregon, Works..., t. XXIX, ch. XXV, The Cayuse war, p. 700-755 : t. XXX, ch. XV, Further Indian wars ; ch.. XVI, Extermination of the Indians, p. 309-442. Voir aussi History of the Pacific Northwest Oregon and Washington, by North Pacific History Company, 2 in-f'ol.. Portland, 1880, ch. XLVI-XLVIII- LII-LXVI t. I, p. 427-459, 550-640.


Les OBLATS en Orégon & Colombie Britannique. - Page 3 Page_325

Ci-dessous texte et image de la page 299:

Le terrain choisi par le P. Ricard confinait à la mer, mais se trouvait à la lisière d'une vraie forêt vierge, aux arbres gigantesques montant verticalement jusqu'à quatre-vingts mètres de hauteur avec, à la base, une circonférence de six à sept mètres, et quelquefois davantage.

Malgré leurs dimensions extraordinaires, ces arbres énormes étaient si rapprochés qu'ils se touchaient presque. On dut en abattre un grand nombre, pour trouver l'espace d'un jardin et d'un champ cultivable. Ce travail préliminaire de défrichement ne demanda pas moins d'une quinzaine de mois.

Les OBLATS en Orégon & Colombie Britannique. - Page 3 Page_233

Ci-dessous, le texte de la page 342:

Jusqu'en 1859, le mamelon sur lequel s'appuie New-Westminster, était couvert d'une épaisse forêt aux arbres gigantesques, ayant de quatre-vingts à cent mètres de haut, sur cinq ou six mètres de circonférence à la base.


CHAPITRE VII. — LES SNOHOMISH (1858–1861)…


Dernière édition par Louis le Mar 28 Nov 2023, 6:14 am, édité 1 fois (Raison : Insertion du lien de la page 342.)

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Message  Louis Jeu 09 Nov 2023, 6:20 am


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(1847-1861)

CHAPITRE VII. — LES SNOHOMISH (1858–1861).

§1

Projet de migration vers le nord..

L'année 1858 commença sous de tristes auspices. La secte des Mormons, établie, depuis 1847, près du grand lac Salé, sur le territoire d'Utah, leva, elle aussi, l'étendard de la révolte, et, dans une première rencontre, battit les troupes américaines. Ce succès encouragea les sauvages à continuer la lutte. L'espoir d'un triomphe complet centuplait leurs forces.

Ah ! s'écriaient-ils, nous combattrons avec plus d'ardeur que jamais. Nous refoulerons tous ces blancs maudits sur le bord de la mer, et nous les y jetterons. Alors, malheur à tous ceux qui auront refusé de nous aider à défendre notre cause.

— La guerre ne paraît pas toucher à son terme, écrivait le P. Chirouse, le 12 janvier. Au contraire, elle promet une longue série de troubles et de carnages.

En face de cette redoutable perspective, il importait de pourvoir à la sûreté de ceux qui, cédant aux conseils des Pères, avaient opté pour la paix.

D'autre part, sur le théâtre de la guerre, l'évangélisation était impossible. Les infidèles, uniquement préoccupés de combats, ne consentaient pas à entendre parler de religion.

— Plus tard, disaient-ils; quand nous aurons chassé tous les Américains, nous t'écouterons. Maintenant, nous n'avons pas le temps. Notre esprit n'est pas assez calme, pour prier et nous laisser instruire. Lorsqu'on nous aura rendu justice, tu reviendras. Actuellement, tu nous gênes.

Ceux qui se contentaient de repousser ainsi les prêtres, étaient, cependant, les meilleurs. Les autres, plus haineux, sachant que les Missionnaires allaient aussi chez les Américains, pour leur porter les secours spirituels, les accusaient de les trahir, et guettaient le moment propice pour les massacrer.

Si l'on excepte, en outre, le régiment dont le P. Pandosy était l'aumônier, les sentiments…

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Message  Louis Ven 10 Nov 2023, 6:59 am


Dans l’Orégon et la Colombie Britannique

(1847-1861)

CHAPITRE VII. — LES S NOHOMISH (1858 – 1861).

§1

Projet de migration vers le nord.

SUITE

Si l'on excepte, en outre, le régiment dont le P. Pandosy était l'aumônier, les sentiments de l'armée américaine, où dominaient les protestants de diverses sectes, n'étaient pas, dans leur ensemble, plus sympathiques aux prêtres que ceux des sauvages. Très souvent, officiers et soldats étaient changés. Les nouveaux venus, ignorant les services signalés précédemment rendus à leurs devanciers par les Missionnaires, se laissaient entraîner par leurs préjugés. Selon eux, il fallait expulser de l'Orégon ces papistes qui soulevaient les tribus sauvages, et ne cessaient de les exciter à la révolte.

Des deux côtés, c'étaient donc des mensonges sans fondement aucun. Si ces calomnies n'eussent présenté qu'un danger pour les Pères, ils n'en eussent pas été affectés. Ils ne craignaient ni le péril, ni la mort, bravée si souvent. Mais leur zèle étant, dans ces régions, neutralisé par les circonstances, et leurs néophytes étant persécutés à cause d'eux, ne devaient-ils pas, sans abandonner ceux-ci, tourner leur apostolat vers les tribus qui en profiteraient, et qui, depuis longtemps, les appelaient de tous leurs vœux ?

Il fut donc résolu que les Missionnaires quitteraient momentanément un pays où leur ministère, malgré leur dévouement, était frappé de stérilité ; et que, pour soustraire les convertis aux mauvais traitements que leur fidélité leur attirait, ils les emmèneraient avec eux, loin du théâtre de la guerre, sur les côtes septentrionales du Puget Sound, près de la frontière de la Colombie britannique.

C'était, ce semble, le seul parti à choisir. Il sauvegardait tous les intérêts. Les Pères continueraient à prodiguer leurs soins à leurs néophytes, et, en même temps, s'occuperaient de l'évangélisation des nombreux païens qui les réclamaient.

§ 2 Attachement réciproque des Missionnaires et des sauvages convertis...

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Message  Louis Sam 11 Nov 2023, 6:33 am


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(1847-1861)

CHAPITRE VII. — LES S NOHOMISH (1858 – 1861).

§2

Attachement réciproque des Missionnaires et des sauvages convertis.

Une lettre du P. Durieu, écrite à cette époque, nous révèle combien étaient doux et forts les liens d'affection unissant les Missionnaires à ceux qu'ils avaient, par leur héroïsme, engendrés à la vraie Foi :

— Malgré tant d'orages et de tempêtes, je suis encore en vie ! Misericordiæ Domini, quia non sumus consumpti puis-je m'écrier avec le prophète des douleurs ! Je me suis vu traqué comme une bête féroce, ne sachant jamais si j'aurais un abri pour le lendemain, ou un peu de nourriture pour soutenir mes forces, dans mes courses ininterrompues. J'errais sur la neige, ou sous la pluie qui me trempait jusqu'aux os, de forêts en forêts, de retraite en retraite, exposé à me noyer dans les rivières écumantes, ou à être dévoré par les ours et autres fauves qui pullulent dans les bois. Ce n'est, là. qu'un faible tableau de mon existence, durant ces trois années. Que pouvais-je, alors, faire, sinon de m'offrir à Dieu, pour m'immoler, suivant son bon plaisir ?... J'étais dans un état de mort continuelle !... Et, pourtant, quel bonheur dans mon âme !... Mon cœur débordait de joie !... Non ! je ne changerais pas ma position pour tout l'or du monde !

Souvent les vicissitudes de la guerre séparaient le pasteur de ses ouailles. Alors, c'étaient, de part et d'autre, des adieux touchants.

Prosternés à ses genoux, ses chers néophytes lui disaient :

— Oh ! puissions-nous vite nous retrouver ensemble !... Vois, comme le loup ravisseur rôde furieux autour du bercail. Sans toi, nous serions orphelins, sans lumière et sans consolation ! Tu nous protégeras contre les mauvais sauvages et contre les mauvais américains. Robe noire, reviens ; reviens au plus tôt.

Elle était vive la foi de ces néo-chrétiens. Et comme ils aimaient leur Père, dont ils se sentaient si aimés !...

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Message  Louis Dim 12 Nov 2023, 6:02 am


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CHAPITRE VII. — LES S NOHOMISH (1858–1861).

§2

Attachement réciproque des Missionnaires et des sauvages convertis.

SUITE

Elle était vive la foi de ces néo-chrétiens. Et comme ils aimaient leur Père, dont ils se sentaient si aimés !

—  Vous savez ce que souffre une poule voyant ses poussins menacés par un oiseau de proie, écrivait le P. Durieu à son frère. Sulpicien et directeur au grand séminaire de Lyon. Cette comparaison évangélique vous dépeint, mieux qu'une foule de phrases, ce que mon cœur a éprouvé de déchirements, tant de fois. Non, jamais la plume ne serait capable de décrire ce qui se passait, alors, dans mon âme. Impossible à mon esprit de se détourner de la pensée que mes enfants étaient dans la détresse.

Et quelles naïves prières s'échappaient des lèvres de ses pauvres sauvages, désireux, malgré tout, de garder leur Père au milieu d'eux !

— Oh ! Roi du ciel, s'écriaient-ils. Regarde-nous ! Écoute les supplications ardentes que nous t'adressons, pour celui qui nous a appris à te connaître. Laisse-nous notre Robe noire ! Que sa monture ne sache plus marcher, ou qu'elle ne puisse pas deviner sa route, pour s'éloigner de nous !

— Dieu vous couvrira de son ombre, répondait le P. Durieu, ému jusqu'aux larmes. Si vous êtes fidèles, il saura bien, pendant mou absence, vous dédommager.

Ils persévérèrent ; et même ceux qui ne purent, dans la suite, venir se fixer auprès de la nouvelle mission, n'hésitèrent pas à entreprendre régulièrement de longs et pénibles voyages, pour revoir, de temps en temps, leurs Pères aimés, et se retremper dans la vie surnaturelle par la réception des sacrements.

—  Cette affection si tendre que j’éprouve pour ces sauvages, vous étonne peut-être, écrivait encore le P. Durieu à son frère ; mais c'est la divine Providence qui a gravé ces sentiments dans mon âme. Comment n'en serais-je pas persuadé ? Je ne suis content qu'au milieu de ces sauvages, humainement, pourtant, peu attrayants ! Loin d'eux, je ne puis pas vivre : je languis. Auprès d'eux, je ne crains aucune fatigue, ni aucune souffrance. Ce que d'autres considéreraient  comme dur m'est agréable et doux. Voilà certainement l'œuvre de Dieu !

Les autres Pères parlaient de même.

§ 3. Près de la frontière anglaise. — Tulalip.

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Message  Louis Lun 13 Nov 2023, 6:28 am


Dans l’Orégon et la Colombie Britannique

(1847-1861)

CHAPITRE VII. — LES SNOHOMISH (1858 – 1861).

§3

Près de la frontière anglaise. — Tulalip.

Sur la côte orientale du Puget Sound, à cent cinquante kilomètres au nord d'Olympia, le gouvernement des Etats-Unis avait laissé un bel emplacement nommé Tulalip, pour les sauvages de cette région.

Déjà, au cours des années précédentes, les Oblats avaient poussé jusqu'en cet endroit leurs expéditions ; mais ils ne s'y étaient arrêtés que quelques semaines.

Durant l'été de 1858, ils y vinrent avec l'intention de s'y établir. Une maison-chapelle fut rapidement construite, près de l'embouchure de la rivière des Snohomish, point qui leur paraissait le plus accessible aux nombreuses tribus disséminées sur un vaste espace.

La nouvelle de leur arrivée s’étant répandue, une vingtaine de tribus leur envoyèrent des messagers, pour les remercier de s'être approchés ainsi, et les assurer qu'elles ne tarderaient pas à venir, à tour de rôle, pour apprendre d'eux la « vraie prière ». C'était bien, là, ce que désiraient les ouvriers apostoliques.

Nous ne prétendons pas. en effet, racontait le P. Durieu, fixer tout de suite ces nombreuses tribus autour de nous. Les sauvages sont essentiellement voyageurs. Demeurer longtemps à la même place leur est aussi antipathique que d'être enfermés en prison. Pour commencer, nous n'ambitionnons qu'une chose : leur faire passer, tous les quatre mois, quinze jours, ou trois semaines, à la mission. Nous aurons ainsi, plus que par de simples visites annuelles, la facilité de les instruire solidement. Ces peuplades ont parfaitement répondu à notre appel. Plus d'un tiers se sont ébranlées, dès les premiers mois. Les plus voisines de nous ont fait trois, six et huit lieues ; les autres, de soixante-dix à quatre-vingts kilomètres. Comme la grâce du ciel tombait abondante sur elles, pendant leur séjour ici !... Que d'enfants prodigues versèrent des larmes sur leurs égarements !... Combien renoncèrent aux liqueurs enivrantes, et s'agrégèrent à la Société de Tempérance ! Combien se réunirent à leurs épouses légitimes, qu'ils avaient abandonnées pour vivre avec d'autres femmes !... Tous demandaient des pénitences publiques pour réparer leurs scandales... Dieu, par sa miséricordieuse bonté, remuait les cœurs les plus endurcis !

Et quelle douce joie inondait nos âmes d'apôtres…

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Message  Louis Mar 14 Nov 2023, 6:21 am


Dans l’Orégon et la Colombie Britannique

(1847-1861)

CHAPITRE VII. — LES SNOHOMISH (1858–1861).

§3

Près de la frontière anglaise. — Tulalip.

SUITE

Et quelle douce joie inondait nos âmes d'apôtres, en ces jours de bénédiction !...

Au moment de leur départ, les prêtres leur disaient :

— Veillez sur vous, maintenant, afin de persévérer dans la vertu. Songez au paradis promis à ceux qui sont fidèles.

Et les sauvages, en leur serrant la main en signe de reconnaissance, répondaient :

Les OBLATS en Orégon & Colombie Britannique. - Page 3 Page_326

Mais. vous, nos Pères, priez bien pour nous. Demandez au Grand Esprit qu'il nous couvre de sa protection, qu'il nous porte même dans ses bras, afin que nous puissions toujours éviter le péché.

Les Snohomish, eux, résidaient ordinairement auprès de la chapelle. A l'exemple des Pères, ils se bâtissaient des maisons, et les entouraient de jardins. Un centre de population se formait ainsi. Le dimanche, leur nombre s'accroissait considérablement. Baptisés ou catéchumènes, habitant à une distance de dix à quinze kilomètres, se seraient fait un scrupule de manquer d'assister à la sainte Messe, aux jours d'obligation. Ceux qui étaient plus éloignés, venaient, toutes les deux ou trois semaines, malgré les intempéries des saisons.

— Bien des fois, j'ai été attendri jusqu'aux larmes, écrivait le P. Durieu, le 1er septembre 1860, quand ils me saluaient, en arrivant chez nous. Leurs mains glacées par le froid me disaient, plus que de longues phrases, combien ils aimaient  « la prière du Grand Esprit ».

Dans l'église des Snohomish, les offices se célébraient comme dans une petite cathédrale. Une douzaine d'enfants, revêtus de soutanes rouges et de blancs surplis, servaient à l'autel avec grâce et intelligence. D'autres, de leurs voix fraîches et argentines, exécutaient les chants latins, aux Messes solennelles.

Dès l'automne de 1859. les Pères avaient commencé à établir une école pour les sauvages. Elle prospéra et fut d'un immense avantage pour l'éducation chrétienne des nouvelles générations.

Infatigables conquérants, ils ne se contentaient pas d'accueillir avec bienveillance ceux qui répondant à leur appel, venaient à eux. Ils couraient aussi après ceux qui. sourds à leurs pressantes invitations, persistaient dans l'indifférence, ou s'opiniâtraient dans l'erreur. On les voyait remonter les rivières, traverser les montagnes, s'enfoncer dans les forêts profondes, à la recherche des brebis perdues.

Que d'âmes leur doivent le bonheur éternel !

Les OBLATS en Orégon & Colombie Britannique. - Page 3 Page_328

CHAPITRE VIII. — DANS L’ÎLE VANCOUVER (1858–1861).

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Message  Louis Mer 15 Nov 2023, 6:16 am


Dans l’Orégon et la Colombie Britannique

(1847-1861)

CHAPITRE VIII. — DANS L’ÎLE VANCOUVER (1858–1861).

§1

Esquimalt et Victoria.

Depuis de nombreuses années, Mgr Demers, évêque de l'île Vancouver et de la Colombie britannique, demandait aux Oblats de l'Orégon de venir l'aider à évangéliser son vaste diocèse. A grand peine il avait pu trouver quelques rares prêtres, pour former son clergé séculier. Presque tous, les uns après les autres, l'abandonnèrent, et, en 1858, deux seulement lui restaient.

Touché de cette pénurie d'ouvriers apostoliques dans une région où tant d'âmes vivaient dans les ténèbres de l'infidélité. Mgr de Mazenod consentit à y envoyer ses enfants.

Vancouver est une grande île de quatre cent cinquante kilomètres de long et de quatre-vingt-dix à cent vingt-cinq de large, avec une superficie de cinquante mille kilomètres carrés : le dixième de la France.

Entièrement montagneuse, à l'exception des plaines étroites du sud-est et du nord-ouest, elle a des pics s'élevant jusqu'à plus de deux mille mètres de hauteur. Les forêts épaisses qui la couvrent, s'étendent, souvent, jusqu'à la mer.

De ses nombreux fleuves, aucun n'est navigable. Ses côtes capricieusement échancrées sont profondément taillées en forme de fjords. En certains endroits, elles se dressent en falaises rocheuses, contre lesquelles les vagues se brisent écumantes, quand le vent souffle violemment.

L'évêque résidait à Victoria, qui. d'abord, simple fort établi par la Compagnie de la baie d'Hudson, en 1842, commença, quinze ans plus tard, à prendre l'aspect d'une petite ville.

Trois kilomètres à l'ouest, le faubourg d'Esquimalt. à cause de sa rade excellente, était le quartier général de la flotte anglaise du Pacifique avec arsenal, bassins de radoub et casernes. C'est là que Mgr Demers voulut fixer les Oblats. Ils y exerceraient un fécond ministère, et, de ce point, rayonneraient dans toute l'île.

Arrivés durant l'été de 1858, les Pères se mirent, sans tarder, à l'œuvre. En moins de deux ans, ils bâtirent deux chapelles, et se consacrèrent, avec un infatigable dévouement, à l'amélioration morale des nombreux soldats et marins irlandais des navires de guerre. Ils s'occupèrent aussi de l'éducation de la jeunesse. Le succès qu'ils obtinrent, et la confiance des familles qu'ils surent gagner rapidement, les encouragèrent, peu après, à fonder, à Victoria même, pour la population blanche, un collège qui devint bientôt très florissant.

Les OBLATS en Orégon & Colombie Britannique. - Page 3 Page3310
§   2. Les Saanich…

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Message  Louis Jeu 16 Nov 2023, 6:08 am


Dans l’Orégon et la Colombie Britannique

(1847-1861)

CHAPITRE VIII. — DANS L’ÎLE VANCOUVER (1858 –1861).

§2

Les Saanich.

Au nord de Victoria et d'Esquimalt, s'étend une presqu'île longue d'une trentaine de kilomètres. Là, habitait la tribu des Saanich. Les Oblats tâchèrent de la convertir. Ce ne fut point sans résultat.

Pendant le mois de mars 1859, ils curent la joie de voir deux mille de ces sauvages renoncer sincèrement à leurs erreurs, jurer de s'abstenir, désormais, de liqueurs enivrantes, et. comme gage de leur persévérance, rejeter tous les signes de leurs superstitions: amulettes, talismans, fétiches, etc.

Afin de confirmer le bien accompli, le P. Jayol passa, dès lors, une partie de l'année au milieu d'eux. Le P. Blanchet l'aida à construire une chapelle. Le P. Fouquet, venu récemment de Marseille, consacra aussi à cette peuplade les prémices de son apostolat.

Cette mission donna réellement des consolations à ceux qui s'y dévouèrent. La fatigue était grande, mais, devant la moisson d'âmes qui mûrissait, on redoublait d'efforts, stimulé par l'espérance d'arracher tant d'infortunés à l'enfer.

Les Frères convers secondaient puissamment les Pères, soit pour le catéchisme, soit pour le temporel.

Comme on plaignait, un jour, le Fr. Janin d'avoir à défricher un sol pierreux, il répondit :

— Je vous imite. Cette terre si dure me représente les âmes que vous cultivez. Vous et moi, nous n'aboutissons à un résultat appréciable qu'à la suite de rudes et constants efforts. Mais, en travaillant ainsi péniblement par obéissance et pour la gloire de Dieu, nous sommes certains qu'il coopérera avec nous pour pulvériser ces roches, où germeront, grâce à lui. des fleurs et des fruits de salut.

§ 3. A la découverte…

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Message  Louis Ven 17 Nov 2023, 5:44 am


Dans l’Orégon et la Colombie Britannique

(1847-1861)

CHAPITRE VIII. — DANS L’ÎLE VANCOUVER (1858 –1861).

§3

A la découverte.

Trois mois furent employés, au printemps de 1860, à explorer toute la partie septentrionale de l'île Vancouver, dans le but d'y préparer des centres d'évangélisation, et de s'élancer ensuite jusqu'à l'archipel de la Reine Charlotte. La plupart des nombreuses tribus disséminées sur ces vastes espaces, étaient presque entièrement barbares ; quelques-unes même anthropophages.

Le départ des Pères fit sensation, à Victoria. On admirait leur courage, et on les combla d'éloges.

— Ah ! si nos ministres avaient une semblable abnégation ! disaient les protestants ! Mais ils ne vont que dans les sites agréables, où ils espèrent pouvoir se bâtir de belles demeures, et jouir de tout le confortable qu'exige leur délicatesse.

Effrayés pour leurs Missionnaires qu'ils aimaient déjà beaucoup, les Saanich avaient essayé de dissuader les Pères d'un voyage aussi périlleux.

Redoutant les sauvages du nord, autant que nos aïeux craignaient les anciens Normands, écrivait le P. Fouquet, nos néophytes étaient convaincus que nous serions assassines, ou réduits en esclavage. Des scènes sanguinaires qui avaient eu lieu, huit jours auparavant, augmentaient leurs appréhensions.

Néanmoins, le départ s'effectua, le 11 avril...

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Message  Louis Sam 18 Nov 2023, 6:49 am


Dans l’Orégon et la Colombie Britannique

(1847-1861)

CHAPITRE VIII. — DANS L’ÎLE VANCOUVER (1858 –1861).

§3

A la découverte.

SUITE

Néanmoins, le départ s'effectua, le 11 avril. Après plusieurs jours, les intrépides apôtres arrivèrent sans encombre à Nanaimo, et, de station en station, atteignirent fort Rupert. à l'extrémité nord-est de l'île. Ils s'avancèrent même plus loin.

Sans autres armes que la croix, ils se présentèrent à ces peuplades qui n'avaient jamais vu de prêtre. Si on excepte quelques endroits, où ils coururent de vrais dangers, partout ailleurs l'accueil fut plutôt sympathique. Les sauvages laissèrent assez facilement baptiser leurs enfants. Plus de six cents de ces petits êtres furent ainsi régénérés, et plusieurs ne tardèrent pas à entrer dans le royaume céleste, où ils intercédèrent pour leurs malheureux parents.

— En dix mois, écrivait le P. Fouquet. le 13 décembre 1860, j'ai visité une soixantaine de camps, ou campements. J'ai voyagé trente jours en canot, à la merci des vents et des tempêtes : vingt, à pied ; quatorze, à cheval ; douze, en bateau à vapeur. Mon confrère et moi nous avons eu la consolation d'amener, à conclure la paix, douze tribus qui. de temps immémorial, ne cessaient de se combattre avec acharnement.

Peu après, les Pères Jayol et Durieu entreprirent un semblable voyage d'exploration, dans la partie occidentale de l'île. Les Saanich essayèrent aussi de les détourner de la pensée d'exécuter ce projet, en leur assurant que les sauvages de ces contrées, très adonnés à la boisson, ne les recevraient pas bien.

— Si nous attendions, répondirent-ils. que les infidèles fussent bons, pour aller à eux, nous n'irions jamais.

Cette remarque si juste frappa les Saanich. en les forçant de se rappeler ce qu'ils étaient eux-mêmes, avant l'arrivée des Oblats. Loin de continuer à s'opposer à leur départ, plusieurs s'offrirent à les accompagner.

Contrairement aux prévisions, les sauvages de l'ouest, en général, accueillirent assez bien les Pères. Ils écoutèrent leurs avis, et beaucoup promirent de renoncer aux liqueurs enivrantes.

Instruit des dangers courus par les Missionnaires…

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Message  Louis Dim 19 Nov 2023, 5:30 am


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(1847-1861)

CHAPITRE VIII. — DANS L’ÎLE VANCOUVER (1858 –1861).

§3

A la découverte.

SUITE

Instruit des dangers courus par les Missionnaires, des privations de tout genre qu'ils avaient subies, et du désintéressement absolu qui les poussait à se sacrifier ainsi pour des sauvages grossiers et cruels, un officier de la marine anglaise dit, un jour, au P. d'Herbomez :

— Je constate que vous ne travaillez pas pour de l'argent, et vous ne cherchez d'autre joie que celle du devoir accompli. Nos ministres sont dans une position fort différente de la vôtre : rien ne leur manque ; ils vivent dans une luxueuse oisiveté, et ne se soucient guère du reste.

Un publiciste protestant exposa longuement, dans un article de journal   paru à  Victoria,  le contraste entre la négligence des ministres anglicans,  si  richement  dotés, et le zèle infatigable des Missionnaires catholiques, aucunement rétribués :

— Les deux mille Indiens au milieu desquels je réside, disait-il, s'enivraient fréquemment, il y a dix-huit mois, et commettaient des meurtres, avec des raffinements de férocité, dont le simple récit ferait frissonner d'épouvante... Aujourd'hui, on ne les reconnaîtrait plus. Ils se sont volontairement interdit les liqueurs fortes, source de tant de désordres et de calamités. Les chefs de tribus punissent ceux qui s'enivrent. Aussi les assassinats et les autres crimes sont-ils, chez eux, maintenant, extrêmement rares. Or, je le demande, à qui est dû ce merveilleux changement ? Les prêtres catholiques ont acquis, par leur zèle et leur dévouement, une telle influence sur ces hommes, jadis si cruels, que ceux-ci, à la suite de leurs prédications, se sont corrigés de vices invétérés. Bien plus, ces sauvages, auparavant si cupides et si désœuvrés, se sont imposé des privations, et ont travaillé, de leurs mains, pour construire une belle église, capable de contenir un millier de personnes. Chaque dimanche, ils la remplissent. Mes amis du district de Saanich fourniraient des témoignages aussi péremptoires de la transformation analogue qui s'y est opérée... Élevé moi-même dans l'église officielle d'Angleterre, oserai-je demander au seigneur évêque anglican de Victoria, où, malgré ses opulentes dotations épiscopales, il pourrait me montrer des ouailles aussi dociles à sa voix, aussi fidèles à leurs devoirs religieux, en un mot aussi morales que ces prétendus païens ? Quand mes ressources me le permettront, j'enverrai un détachement de ces païens, si édifiants, convertir les bandes de voleurs, dont fourmille la nation qui prône si haut sa parfaite honorabilité (1).

Les OBLATS en Orégon & Colombie Britannique. - Page 3 Page_330
____________________________________________

(1) The British Colonist, du 20 mars 1861.

CHAPITRE IX. — EN COLOMBIE-BRITANNIQUE (1859 –1861).

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Message  Louis Lun 20 Nov 2023, 6:02 am


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(1847-1861)

Les OBLATS en Orégon & Colombie Britannique. - Page 3 Page_331


CHAPITRE IX. — EN COLOMBIE-BRITANNIQUE (1859–1861).

§1

Projet d’évangélisation.

Dès les premières années de son séjour en Orégon. le P. Ricard avait jeté les yeux sur la Colombie britannique, pensant que les Oblats auraient, là, un  champ immense à  défricher et un bien réel à accomplir.

— Dans ces régions, écrivait-il. le 30 août 1850, au Supérieur général, les sauvages sont en nombre considérable, et forment des tribus importantes. On les dit assez féroces. Leur réputation de barbarie vient surtout, je crois, de leur usage, encore en vigueur, de tuer une foule d'esclaves, quand meurt un grand chef, afin que ses serviteurs l'accompagnent dans l'autre vie. Mais ce n'est pas la soif du sang qui les pousse à cet acte de cruauté : c'est une charité mal entendue envers le défunt... Aucun prêtre n'a mis encore le pied sur leurs terres. Ne serions-nous pas destinés à leur apporter la bonne nouvelle de l'Évangile ?

Sept ou huit ans, néanmoins, devaient s'écouler, avant qu'il fût possible aux enfants de Mgr de Mazenod d'exercer leur zèle dans cette contrée, à elle seule presque aussi vaste que la France, car elle s'étend sur plus de mille kilomètres du sud au nord, entre les quarante-neuvième et soixantième degrés de latitude.

Quel tableau ravissant elle offre au touriste !

Au fond, une chaîne de montagnes altières, élevant jusque dans les nues leurs cimes couronnées de neiges perpétuelles. En avant, sur les contreforts de ce cadre gigantesque, des forêts touffues, aux arbres plusieurs fois séculaires, et dont la sombre verdure se détache vivement sur la blancheur immaculée des glaciers lointains.

Plus bas, de riantes vallées ; des gorges profondes, traversées par de belles et larges rivières; puis, des lacs magnifiques, dans des sites extrêmement pittoresques, et de gras pâturages, émaillés de fleurs.

Ce n'est pas sans motif qu'on l'a surnommée la Suisse de l'Amérique.

Après dix années de souffrances et de fatigues passées en Orégon. la santé déjà chancelante du P. Ricard avait été complètement ébranlée, et on avait dû le rappeler en France, au mois de juin 1857.

Son successeur, le P. d'Herbomez, poursuivit la réalisation de ses projets, au sujet de la Colombie britannique. Le temps pressait, et il importait de prévenir l'arrivée des ministres de l'erreur. Mgr Demers, dont le clergé séculier ne se composait que de deux prêtres suffisamment occupés à Victoria, suppliait les Oblats de se charger spécialement de la partie continentale de son trop vaste diocèse.

Leur zèle n'aurait pas à se limiter aux tribus sauvages plus nombreuses, cependant, que celles de l'Orégon ; mais ils devraient aussi créer des paroisses pour la population blanche, qui augmentait sensiblement, depuis la découverte des mines d'or : Canadiens, Métis, Irlandais, Français, Italiens. Espagnols et Mexicains y accouraient. Assurément, la plupart n'étaient pas très fervents, mais tous désiraient des Missionnaires, et se plaignaient de n'en pas rencontrer.

— Dès maintenant, je vais y envoyer quelques-uns des nôtres, écrivait, d'Esquimalt, le P. d'Herbomez, le 6 avril 1859. Ils prépareront les voies, sonderont les dispositions des sauvages, et se mettront en relation avec les Canadiens et les Européens.

§ 2. Sur les bords du lac Okanagan.

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Message  Louis Mar 21 Nov 2023, 6:35 am



Dans l’Orégon et la Colombie Britannique

(1548-1861)

CHAPITRE IX. — EN COLOMBIE-BRITANNIQUE (1859 –1861).

§2

Sur les bords du lac Okanagan.

Pour pénétrer dans la Colombie britannique, à une époque où nulle route encore n'était tracée, les Oblats n'avaient rien de mieux à faire que de s'engager dans la vallée du principal de ses fleuves : le Fraser.

Au mois de juillet 1859. ils le remontèrent, en canot, jusqu'au fort Hope, pendant près de cent cinquante kilomètres. Puis, ils traversèrent une chaîne secondaire de montagnes, par des sentiers presque impraticables, et, en cinq jours de chevauchée périlleuse, arrivèrent au fort Thompson, chez les sauvages Shoushouapes, établis entre le grand lac du même nom, Great Shuswap lake, le lac Kamloops, et le lac Okanagan, à plus de trois cents kilomètres, dans l'intérieur des terres.

— Nous entreprenons une œuvre difficile, sous tous les rapports, écrivait le P. Richard : mais aussi quel bonheur d'implanter le royaume de Dieu, en ces contrées !

Après de multiples recherches, le 8 octobre 1859. ils choisirent un emplacement vers le milieu de la rive orientale du lac Okanagan, à l'Anse au Sable, au bas d'une vallée des plus fertiles, en apparence. Ils élevèrent leur modeste demeure dans la plaine, contre une petite côte exposée au soleil, et qui l'abriterait contre le vent. Leur chapelle fut dédiée à l'Immaculée Conception.

La nouvelle de leur installation s'étant répandue, plusieurs familles canadiennes accoururent se fixer près d'eux.

Dans le courant de l'année suivante, leur chiffre s'accrut, car le bruit se propagea que des mines d'or venaient d'être découvertes, dans les environs immédiats du lac Okanagan. Plusieurs centaines de catholiques se groupèrent ainsi bientôt autour des Pères.

Il y avait, en outre, dans un rayon relativement restreint, plus de deux mille sauvages….

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Message  Louis Mer 22 Nov 2023, 5:24 am



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(1847-1861)

CHAPITRE IX. — EN COLOMBIE-BRITANNIQUE (1859 –1861).

§2

Sur les bords du lac Okanagan.

SUITE

Il y avait, en outre, dans un rayon relativement restreint, plus de deux mille sauvages.

Sur l'état de dégradation de ces pauvres infidèles, voici ce qu'écrivait le P. Fouquet au P. Tempier :

— Une immoralité qui aurait fait rougir Sodome et Gomorrhe. Rome païenne et Constantinople la Turque ! Ces infortunés avaient appris, par le contact de quelques chercheurs d'or, lie malsaine de la société, à joindre, à leurs grossiers vices d'autrefois, tous les immondes raffinements que porte avec elle l'écume dégoûtante d'une civilisation corrompue... Des hommes sans conscience leur vendaient un infect mélange d'alcool, de camphre et de jus de tabac. Ceux qui se livraient à cet infâme trafic, appelaient effrontément ce poison la meilleure des liqueurs... Partout, on ne rencontrait que des sauvages ivres... On les voyait par bandes, autour et jusque dans les places où sont les blancs, se battre et se tuer, en hurlant comme des bêtes féroces... Dans leurs camps, où ils n'avaient rien à craindre des blancs, c'était encore plus horrible... Des parents, des frères même se battaient et se tuaient entre eux... des pères ivres poignardaient leurs enfants inoffensifs !... Jugez par là quelle est notre tâche.

Pendant les cinq ou six premiers mois, il sembla aux Missionnaires prêcher dans le désert. Malgré leurs efforts et leur bonne volonté, ils voyaient à peine quelques sauvages s'approcher d'eux. Le P. d'Herbomez leur envoya quelques Saanich convertis. Avec eux, les intrépides apôtres parcoururent les camps échelonnés le long du Fraser. Cette campagne eut un succès extraordinaire. Plus de mille sauvages s'enrôlèrent dans la Société de Tempérance. Les chefs de tribu sonnaient eux-mêmes, pour convoquer leurs sujets aux prières du matin et du soir.

Un tel résultat obtenu en si peu de temps, tient du miracle. Évidemment Dieu coopérait sensiblement à l'œuvre de ses serviteurs.

— Je ne saurais vous dépeindre dans sa vérité et sa beauté, écrivait le P. Fouquet, dans cette même lettre, le consolant spectacle de milliers de sauvages qui, au premier appel de la grâce, sortent, soudain, et de tous côtés, des profondeurs de l'abîme où les entraînaient les vices d'une sauvagerie invétérée, unie à l'affreuse corruption des rebuts du monde civilisé... La transformation est subite et complète. Là où il y avait cent ivrognes, souvent il n'en reste pas un seul... Sous le rapport de la moralité, changement non moins radical. On nous répète : Squaws are all leaving the white men, and there is the greatest excitement : les sauvagesses de mauvaise vie quittent toutes les blancs ; cela cause le plus grand émoi... Et quelle ardeur montrent nos néophytes, pour s'instruire de la religion !... Je pourrais, à cet égard, vous citer les traits les plus édifiants. Ce sont des prodiges de la grâce !...

§3 Missions du fort Hope, du fort Yale et de Sainte-Marie.

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Message  Louis Jeu 23 Nov 2023, 5:16 am

No. 71 +lien



Dans l’Orégon et la Colombie Britannique

(1847-1861)

CHAPITRE IX. — EN COLOMBIE-BRITANNIQUE (1859–1861).

§3

Missions du fort Hope, du fort Yale et de Sainte-Marie.

Si, dans les établissements à fonder, les Missionnaires devaient être, tour à tour, prédicateurs, bûcherons, architectes, maçons, menuisiers, tailleurs et jardiniers, pour atteindre successivement tous les camps des sauvages disséminés sur de grandes distances, il leur fallait aussi être des cavaliers excellents. Impossible, en effet, de visiter à pied tant de peuplades, si éloignées les unes des autres, le long des rivières, sur le bord des lacs et sur les plages de la mer.

— J'avoue, écrivait le P. d'Herbomez, qu'à mon arrivée dans ce pays, je n'étais pas très habile, en fait d'équitation. Ce ne fut pas sans crainte que, pour la première fois, j'enfourchai un de ces chevaux, à demi indomptés, et dont l'agilité égale celle des chevaux arabes. Je tremblais !... Mais, dans l'alternative d'user mes jambes ou celles de mes chevaux, je pris la ferme résolution, coûte que coûte, d'apprendre à me tenir à cheval... Pour m'encourager, on me dit que nul n'est bon cavalier, s'il n'est tombé trois fois... Je vis qu'il y avait en cela quelque vérité... Je tombai quatre fois... sans me casser la tête, bien entendu, car, si ce malheur me fût arrivé, une fois seulement, c'était fini !

Être parfait cavalier, outre les autres qualités énumérées précédemment, ne suffisait pas encore….

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Message  Louis Ven 24 Nov 2023, 6:24 am



Dans l’Orégon et la Colombie Britannique

(1847-1861)

CHAPITRE IX. — EN COLOMBIE-BRITANNIQUE (1859–1861).

§3

Missions du fort Hope, du fort Yale et de Sainte-Marie.

SUITE

Être parfait cavalier, outre les autres qualités énumérées précédemment, ne suffisait pas encore.

— De plus, et que ceci ne scandalise personne (car ce n'est pas tant par amusement que par nécessité, que le Missionnaire exerce ce métier), il doit être aussi un bon chasseur. Oui, s'il ne veut pas mourir de faim, au milieu même de l'abondance, qu'il sache, à l'occasion, tirer un coup de fusil, pour tuer un canard, une poule, une dinde de prairie, un lapin, un chevreuil, un loup, ou un ours, qui constitueront son souper et celui de ses compagnons. N'en soyez pas étonnés : dans nos voyages, nous n'avons souvent, pour provision de bouche, que ce que nous procure notre fusil. Aussi, vivons-nous au jour le jour, selon le conseil de l'Évangile, et, si nous avons des jours d'abondance, il en est d'autres où nous jeûnons, sans rien à nous mettre sous la dent. Alors, que faire ?... On s'imagine avoir soupé, et l'on se couche... avec l'espérance que le lendemain sera meilleur.

Est-ce là tout ce qui est requis pour un Missionnaire ?... Pas encore.

— J'ajouterai qu'il doit aussi être bon médecin. Que ce mot ne vous épouvante pas. Dans ces régions, pas n'est besoin d'avoir traîné longtemps sur les bancs des Universités officielles, ou d'avoir fréquenté les amphithéâtres de dissection, pour être regardé comme le meilleur docteur du monde. Il suffit, pour cela, de savoir administrer, au moment opportun, une ou deux purgations... tout comme dans notre vieille et savante Europe, au temps du gai Molière et de l'ineffable Monsieur Purgon, d'inoubliable mémoire... Quand un sauvage ne mange pas, le cas est très grave : tous ses parents et amis sont convaincus qu'il va mourir; mais, dès qu'un sauvage est bien purgé, il recouvre instantanément un formidable appétit... et. dès qu'il peut manger, la guérison est complète... Plusieurs cures de ce genre ont stupéfié les Indiens, et m'ont acquis la réputation d'un docteur émérite. Je me soucie peu de la gloriole, mais elle m'a servi d'introductrice auprès des âmes : c'est l'essentiel. La lancette ne nous est pas moins utile: la petite vérole ayant éclaté à Victoria, les Oblats ont vacciné plus de dix mille sauvages, tandis que les ministres se tenaient prudemment à l'écart.

Pour eux-mêmes surtout, les Pères auraient dû être médecins, car…

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Message  Louis Sam 25 Nov 2023, 6:28 am



Dans l’Orégon et la Colombie Britannique

(1847-1861)

CHAPITRE IX. — EN COLOMBIE-BRITANNIQUE (1859–1861).

§3

Missions du fort Hope, du fort Yale et de Sainte-Marie.

SUITE

Pour eux-mêmes surtout, les Pères auraient dû être médecins, car leur zèle était de nature à altérer promptement les plus robustes santés.

Le P. Grandidier, par exemple, en la solennité de Noël, célébra la Messe de minuit au fort Yale, et la Messe du jour au fort Hope. Or, plus de vingt kilomètres séparent ces deux postes. La seule voie de communication entre eux était le Fraser, si rapide qu'on ne le descendait, ou qu'on ne le remontait pas sans péril. Le Père faisait ce trajet en canot découvert, par un froid très piquant.

Une autre fois, pour complaire à une tribu qui désirait sa visite, il partit, à cinq heures du soir, après une grande journée de fatigue, et voyagea, plusieurs heures de la nuit, par un temps affreux : vent, froid, pluie et neige !... Parvenu au camp, il prêcha longuement, organisa la Société de Tempérance, baptisa de nombreux enfants, et ne termina que vers trois heures du matin. Sans prendre de repos, il rejoignit son poste, où il arriva, plus mort que vif. Le lendemain, il repartait pour une autre expédition apostolique.

Les OBLATS en Orégon & Colombie Britannique. - Page 3 Page_333

Les autres Pères ne s'épargnaient pas davantage. Malades, ou convalescents, ils entreprenaient souvent des courses très fatigantes, qu'on aurait pu taxer d'imprudences, si les besoins des âmes n'avaient été si pressants.

Au fort Hope et au fort Yale...

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Message  Louis Dim 26 Nov 2023, 6:30 am



Dans l’Orégon et la Colombie Britannique

(1847-1861)

CHAPITRE IX. — EN COLOMBIE-BRITANNIQUE (1859 –1861).

§3

Missions du fort Hope, du fort Yale et de Sainte-Marie.

SUITE

Au fort Hope et au fort Yale, situé sur le Fraser, le P. Grandidier se dépensait sans compter.

— Il sut si bien fixer les sauvages sur le bon chemin, écrivait le P. Fouquet. que. depuis lors, ils ne s'en écartèrent plus. Chaque dimanche, leur église se remplissait, débordait même. Les blancs ne pouvaient en croire leurs yeux, ni leurs oreilles. Au lieu des cris féroces des sauvages ivres, ils les entendaient maintenant chanter des cantiques, ou réciter des prières. Matin et soir. tous, an son de la cloche, se rendaient exactement aux exercices pieux.

Irrités de voir leur échapper les gains illicites de leur honteux commerce, les vendeurs de rhum frelaté poursuivirent de leur colère l'auteur de cette transformation. Leur fureur alla jusqu'à les pousser, le jour de Pâques, à lui jeter des œufs pourris à la face. La population en fut indignée. Blancs et sauvages protestèrent énergiquement. et menacèrent d'un sévère châtiment les misérables capables de pareils attentats.

Son Excellence le Gouverneur de la Colombie, Sir James Douglas, encadré du juge en chef, M. Bigby, et du juge-adjoint. M. O'Reilly. crut du devoir de sa charge, de venir chez le Père, pour l'assurer de sa sympathie et le féliciter du succès de sa campagne en faveur de la Tempérance, de l'ordre social et de la civilisation.

Peu après, ce haut magistrat réunit les Indiens, pour les exhorter à écouter toujours le prêtre.

— Confiez-vous en lui, leur dit-il. en concluant, car il vous enseigne la vérité, ne vous donne que de bons conseils, vous indique le chemin du ciel, et vous rendra bons.

A l'instigation du P. Grandidier et sous la direction du Fr. Janin. les sauvages du fort Hope, du fort Yale et du voisinage, commencèrent, alors, à se bâtir des maisons, comme le faisait la population blanche. Ce ne fut pas un enthousiasme éphémère, car, deux ans plus tard, un journal, organe des Méthodistes, ne pouvait s'empêcher de reconnaître leur persévérance et leurs progrès.

— Nous avons constaté en ces endroits, écrivait l'un des rédacteurs, les heureux fruits du zèle des Missionnaires catholiques. Ils ont persuadé aux Indiens de s'abstenir de liqueurs enivrantes, et ont mis ainsi un terme aux désordres causés par l'abus des boissons. De plus, ces sauvages, autrefois si dégoûtants, sont maintenant remarquables par la propreté de leurs habits, l'aisance dans laquelle ils vivent, le confort de leurs habitations et la politesse de leurs manières (1).

Un établissement fondé vers la même époque, et qui devait acquérir…
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(1) The British Columbia 3 juin 1863.

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Message  Louis Lun 27 Nov 2023, 6:23 am



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(1847-1861)

CHAPITRE IX. — EN COLOMBIE-BRITANNIQUE (1859 –1861).

§3

Missions du fort Hope, du fort Yale et de Sainte-Marie.

SUITE

Un établissement fondé vers la même époque, et qui devait acquérir bientôt une grande importance, fut la mission Sainte-Marie, dans un très joli site, sur la rive droite du Fraser, presque à égale distance du fort Hope et de l'embouchure de ce beau fleuve. On y annexa, peu après, pour les jeunes sauvages, une école industrielle, qui fut un moyen très puissant de civilisation et d'amélioration morale.

Plus de douze mille Indiens furent visités et évangélisés. Plusieurs milliers s'agrégèrent à la Société de Tempérance, et en observèrent fidèlement les prescriptions. Tous les autres se convertirent dans la suite, et devinrent des chrétiens exemplaires par leur piété et leur régularité. Le bien si considérable opéré en eux par les Oblats fut attesté même par les historiens protestants (1).

___________________________________________

(1) Cf. Alex. Begg, History of British Columbia from its earliest discovery to the present time, in-8°, Londres, 1894, sect. IV, chap. XI, pp. 478, 480, 482, 484.

§ 4 New-Westminster.

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