Pensée de Saint Thomas

b) le ciel


1. La perfection dernière, qui est en même temps la fin de tout l'univers crée, c'est le bonheur des élus qui fera réalisé à la consommation des siècles. I. 73, a. 1.

2. Le bonheur dernier et parfait de l'homme consiste dans l'opération la plus noble qu'il y ait en lui, l'opération de l'intelligence. La dernière perfection des êtres raisonnables est, en effet, dans Celui qui est la cause de leur existence, car une chose est parfaite dans la mesure ou elle touche à son principe. I. 12, a 1.

3. ''La vie éternelle c'est qu'ils vous connaissent, vous, le seul vrai Dieu.'' La béatitude consiste dans la connaissance de Dieu, ce qui est un acte d'intelligence... Le rôle de la volonté dans la béatitude c'est la grande jouissance qui suit cet acte d'intelligence. Comme le dit Aristote : ''Le plaisir met un dernier fini à l'action, comme la grâce et la beauté ajoutent un complément à la jeunesse'', grâce et beauté qui ne sont qu'un effet de la jeunesse elle-même...De là que c'est pour nous aider à agir que l'intelligence divine, auteur de notre nature, a ajouté, l'élément plaisir à nos opérations. I-II. 4, a. 2, ad 2.

4. La gloire n'est pas l'objet principal de la béatitude, étant un rejaillissement de la gloire de l'âme. III. 7, a. 3, ad 2.

5. Aucune intelligence créée ne peut comprendre Dieu parfaitement. Donc aucune intelligence créée ne peut non plus, en voyant Dieu, voit en lui tout ce qu'il fait ou peut faire. Ce serait la comprendre parfaitement la puissance divine. Cependant, de ce que Dieu fait ou peut faire, une intelligence voit d'autant plus qu'elle voit Dieu plus farfaitement. I. 12. a. 8.

6. On entend par compréhension  le fait de tenir ou de posséder une chose qui dès lors nous est redue présente. Ainsi je poursuis quelqu'un et je puis dire que je l'ai quand je l'ai saisi et que je le tiens. C'est de cette manière que la compréhension est requise pour la béatitude. I-II., 4, a. 3, ad 1.

7. Quand même on ne verrait que Dieu seul, lui qui est la source et le principe de tout être et de toute vérité, le désir naturel de savoir en serait tellement comblé qu'on ne chercherait rien d'autre et qu'on serait bienheureux. C'est ce qui fait dire à S. Augustin : '' Malheureux l'homme qui connait toutes ces choses et, cependant ne te connait pas, ô mon Dieu ! Bienheureux qui te connait, ignorât-il tout le reste ! Mais qui connait à la fois toi et toutes choses, n'est pas plus heureux à cause de celles-ci : il est heureux à cause de toi seul. '' I. 12, a. 8, ad 4.

8. Parmi ceux qui verront l'essence de Dieu, l'un la verra plus parfaitement qu'un autre... La raison en sera que l'intelligence sera doué d'une plus grande force ou capacité chez l'un que chez l'autre pour voir Dieu. Mais cette force n'appartient pas naturellement à l'intelligence : elle lui vient de la lumière de gloire qui rend l'âme comme semblable à Dieu. Et donc plus une intelligence aura de cette lumière de gloire, plus elle verra Dieu, et elle aura d'autant plus de la lumière de gloire qu'elle aura de charité. I. 12, a. 6.

9. Comme aucune créature n'est capable d'une joie égale à celle que Dieu doit donner, il s'ensuit que l'homme ne peut contenir cette joie pleine et entière, mais c'est plutôt lui qui est absorbé par elle, selon cette parole : ''Entre dans la joie de ton maître''. II-II. 28, a. 3.

10. Tous les biens seront réunis dans le bonheur dernier et parfait du ciel. I-II. 4, a. 7, ad 2.

11. l'œil de chair est incapable d'avoir la vue de Dieu. Mais alors, pour lui permettre de jouir de cette vue divine d'une manière qui lui est proportionnée, il contemplera Dieu dans les œuvres matérielles qui seront toutes resplendissantes des traces de la divine majesté, en premier lieu dans le corps de Notre-Seigneur, puis dans celui des élus, et enfin dans toutes les autres choses corporelles. C'est pour cela que la bonté de Dieu se reflètera beaucoup plus dans le monde matériel que maintenant, sans toutefois en faire un monde d'espèce différente, mais en lui ajoutant come la perfection de la gloire. Ce sera là la rénovation du monde, qui aura lieu en même temps que la glorification de l'homme. Suppl. 91, a. 1.

12. Puisque le monde a été fait à certains égards pour l'homme, il faut que lorsque l'homme sera glorifié dans son corps, les autres êtres corporels soient améliorés, afin que l'univers devienne un séjour à la fois plus convenable et plus agréable. Suppl. 74, a. 1.

13. Chez les élus, après la résurrection, l'âme sera complètement maîtresse du corps, sans que rien puisse lui enlever cette maîtrise, car elle-même sera soumise à Dieu d'une manière immuable, ce qui n'était pas dans l'état d'innocence. Suppl. 82, a. 1, ad 2.

14. Le corps glorieux traversera les sphères célestes sans, pour ainsi dire, s'y ouvrir un chemin, et cela, non par sa subtilité, mais par un effet de la puissance divine qui se prêtera à tous les désirs des élus. Suppl. 83, a. 2, ad 3.

15. L'âme sera d'autant plus brillante au ciel qu'elle aura amassé de mérites ici-bas. Il en sera de même de la clarté du corps glorieux...C'est par lui qu'on connaîtra la gloire de l'âme, tout comme un vase de cristal reflète la couleur de l'objet qu'il renferme, dit S. Grégoire. Suppl. 85, a. 1.

16. L'énergie de l'âme glorifiée est incomparablement supérieure à celle de l'âme non glorifiée. Suppl. 84, a. 3, ad 3.

17. L'union de l'âme et du corps ici-bas est un exemple de l'union bienheureuse de Dieu et d'un esprit. Suppl. 92, a. 1.

18. Dans la vision béatifique nous verrons la même chose que Dieu voit, c'est-à-dire son essence, mais nous ne la verrons pas aussi bien que lui. Suppl. 92, a. 1.

19. Que certains soient prédestinés et d'autres réprouvés, on en peut trouver la raison dans la bonté même de Dieu. On dit, en effet, que Dieu à tout fait à cause de sa de sa bonté, c'est-à-dire pour que sa bonté fût comme retrouvée dans les choses. Mais la bonté divine, qui est une et simple en elle-même, ne peut être représentée dans les choses créée ne peut atteindre à la simplicité de l'être divin. Et voilà éminente, les autres sont reléguées en bas. I. 23, a. 5, ad 3.

20. Considérez le genre humain comme on considère tout l'ensemble de l'univers. Ça été la volonté de Dieu que parmi les êtres raisonnables, les uns, qu'il prédestine, représentent sa bonté sous la forme de la miséricorde qui pardonne; que les autres qu'il réprouve, représentent aussi sa bonté, mais sous la forme de justice qui punit. I. 23, a. 5, ad 3.

21. Pour ce qui est du nombres prédestinés, certains disent qu'il y aura autant d'hommes de sauvés qu'il y a eu d'anges déchus; d'autres pensent que le nombre des élus égalera celui des anges qui demeurèrent fidèles. D'autres, cependant, sont d'opinion que non seulement il y aura autant d'homme de sauvés qu'il y a eu d'anges de déchus, mais aussi d'anges de créés. Il vaut mieux, dire que Dieu seul connaît le nombre des élus appelés à prendre place dans la félicité éternelle. I. 23, a. 7.

22. Se basant sur la certitude de la prédestination divine, certain ont déclaré superflus les prières et pareillement tout ce qu'on peut faire en vue d'obtenir le salut... Mais contre cette opinion s'élèvent toutes les exhortations de la Sainte Écriture à prier et à faire prier, et à faire de bonnes œuvres. I. 23, a. 8.

23. L'intercession des saints et les autres bonnes œuvres concourent à la prédestination parce que la divine Providence, à laquelle se rattache la prédestination, ne supprime pas l'action des êtres créés qui interviennent comme causes secondes. I. 23, a. 8.

24. De même que dans les effets dans la nature créée se produisent sous l'action ordonnée de causes naturelles, sans lesquelles rien ne se produirait, ainsi la prédestination au salut est disposée de telle sorte que tout y contribue : prières faites par autrui, toute autre bonne œuvre et chose de ce genre sans quoi le salut serait manqué, car tout cela rentre dans l'ordre même de la prédestination. Il faut donc que les prédestinés s'efforcent de bien agir et de bien prier, parce que c'est par là que la prédestination a son dénouement certain. I. 23, a. 8.

25. ''Les âmes des morts ne voient pas Dieu de la même manière que les anges'', dit S. Augustin. Cela ne doit pas s'entendre d'une quantité inégale de la vision de Dieu, car même maintenant certaines âmes bienheureuses sont élevées aux ordres supérieurs du monde angélique et voient Dieu plus clairement que les anges inférieurs. I-II. 4, a. 5, ad 6.

26. Un élu au ciel aura plusieurs raisons quelqu'un qui lui est uni. L'âme des bienheureux ne restera pas étrangère aux motifs honnêtes d'amour. II-II. 26, a. 13.

27. Les martyrs et les vierges remporteront pleine victoire sur le monde et sur leur chair. On remporte aussi pleine victoire sur le démon, non seulement en ne cédant pas à ses assauts, mais en le tenant éloigné de soi-même et des autres. C'est l'œuvre de la prédication et de l'enseignement. Il y a donc dans le ciel une auréole pour ceux qui sont employés à la prédication et à l'enseignement, comme il y a une auréole pour les vierges et les martyrs. Suppl. a. 7.

28. Le livre de vie est l'inscription de ceux qui sont destinés à la vie éternelle. Il y a deux manières d'être destiné à cette vie : en vertu d'une prédestination divine, laquelle obtient toujours son effet; en raison de la grâce sanctifiante, car quiconque à cette grâce devient, par cela seul, digne de la vie éternelle. Cette destinée à la vie éternelle par la grâce échoue parfois. Il y en a, en effet, qui ont été destinés à la vie éternelle en recevant la grâce, mais le péché mortel leur fait perdre cette destination. I. 24, a. 3.

c) le purgatoire


1. Il y a deux peines en purgatoire : la peine du dam, qui est l'ajournement de la vue de Dieu, et la peine du sens, qui est le tourment infligé par le feu. Le moindre degré de l'une comme de l'autre surpasse la peine la plus grande que l'on puisse endurer ici-bas. Suppl. 70 ter, a. 3.

2. L'intensité des peines du purgatoire vient moins de la quantité du péché qui est puni que de la condition de celui qui est puni : ce qui fait que la punition du même péché est plus sévère dans l'autre vie. Suppl. 70 ter, a. 3, ad 2.

3. Certains péchés véniels sont plus adhérents selon que l'âme s'y porte avec plus de penchant et s'y attache avec plus de force, Or ce qui imprègne plus profondément exige plus de temps pour être enlevé. C'est pourquoi certaines âmes du purgatoire sont tourmentées plus longtemps, dans la mesure ou le péché véniel a pénétré davantage dans leurs affections. Suppl. 70 ter, a. 8.

4. L'intensité de la peine correspond à la grandeur de la faute, mais sa durée correspond à la profondeur de pénétration de celle-ci dans l'âme. Il peut donc arriver qu'au purgatoire certaines âmes souffrent moins vivement mais plus longtemps, ou inversement. Suppl. 70 ter, a. 8, ad 1.

5. L'œuvre d'un instrument appartient plus à l'agent principal qu'à l'instrument lui-même. C'est pourquoi l'œuvre de quelqu'un qui agit comme instrument et n'est pas dans les dispositions requises pour mériter, est méritoire quand même par la vertu de l'agent principal... Ainsi, si quelqu'un mourant en état de grâce, demande des suffrages, ou si quelqu'un, également en état de grâce, les demande pour lui, ces suffrages sont utile à ce défunt, même si ceux qui les acquittent sont en état de péché. S'ils étaient en état de grâce, leurs suffrages n'en vaudraient que mieux puisque la valeur serait doublée. Suppl. 71, a.3.

6. On peut croire, cependant, que par un effet de la divine miséricorde, le surplus des suffrages particuliers, surabondants pour ceux auxquels ils sont destinés, est appliqué à d'autres défunts qui sont privés de tels suffrages et qui ont besoin de secours. Suppl. 71, a. 14, ad 2.

7. Je dis que lorsqu'un moribond s'assure des suffrages, il entre en jouissance de leurs effets, quand à la part qui revient à l'agent principal, même avant leur acquittement, mais seulement après cet acquittement pour ce qui est de l'agent secondaire et des bonnes œuvres elles-mêmes. Suppl. 71, a. 6, ad 4.

8. Ici-bas, une peine volontairement acceptée a beaucoup plus d'efficacité d'expiration que la peine infligée après la mort. Suppl. 74, a. 8, ad 5.

9. S. Augustin dit que les suffrages pour les morts leur profite selon que, pendant leur vie, ils ont mérité d'être aidés après leur mort. Suppl. 71, a. 3.

d) les limbes


1. Les enfants, morts sans baptême, ne s'affligent en aucune manière de ne pas voir Dieu dans les limbes, et d'autre part, ils se réjouissent davantage d'avoir une large part au bien dont Dieu est la source, en possédant tous les dons naturels qu'ils tiennent de lui. Suppl. 70 bis, a. 2.

2. Quoique les enfants morts sans baptême, ne soient pas à Dieu dans la gloire, ils ne sont pas totalement séparés de lui. Au contraire, ils lui sont unis par tous les biens naturels qu'ils tiennent de lui : et ainsi il peut être leur joie par la connaissance qu'ils ont de lui et l'amour naturel qu'ils éprouvent pour lui. Suppl. 70 bis, a. 2, ad 5.  

e) l'enfer


1. Le malheur des damnés surpasse tout malheur d'ici-bas. Suppl. 98, a. 3.

2. Pour le bonheur parfait des élus, il n'y aura rien en eux qui ne sera pas cause de joie; mais de la même manière il n'y aura rien dans les damnés qui ne sera pour eux une cause de peine : tout ce qui peux affliger s'abattra sur eux afin que leur châtiment soit complet. Suppl. 98, a. 7.

3. Il y a deux chose dans le péché : à cet égard le péché est infini. On se tourne outre mesure vers un bien périssable : sous cet aspect le péché est fini... Et donc ce qui correspond à l'éloignement de Dieu dans le péché, c'est la peine du dam, qui est infini, puisqu'elle est la perte d'un bien infini qui est Dieu. Ce qui correspond à l'attachement désordonné, c'est la peine du sens, laquelle est finie. I-II. 87, a. 4.

4. On peut dire que la miséricorde divine s'exerce même envers les damnés, parce que leur châtiment reste en deçà de ce qu'ils ont mérité. Suppl. 99, a. 2. ad 1.

5. La cause principale pour laquelle le feu ne consommera pas le corps des damnés est la justice divine qui condamne ces corps à une peine éternelle. Suppl. 86, a. 3.

6. Le feu de l'enfer s'assimilera le corps des damnés, sans cependant le consumer. Suppl. 86, a. 3, ad 2.

7. Il faut dire que le feu qui tourmentera le corps des damnés après la résurrection est un feu corporel, car seule une peine corporelle peut proprement faire souffrir un corps. Suppl. 97, a. 5.

8. De même pour les corps des damnés seront les même corps qu'ils avaient sur terre, à la différence que maintenant ils sont corruptibles, et que, en enfer la justice les rendra incorruptibles... Ainsi en sera-t-il du feu infernal qui tourmentera ces corps. Suppl. 97, a. 6, ad 3.

9. Chez les damnés les peines se présenteront d'une manière successive, et ainsi elles auront toujours l'aspect d'une chose à venir... Mais la gloire des saints ne se réalise pas d'une manière successive : elle emprunte quelque chose de l'éternité, ou il n'y a pas de passé, ni futur, mais uniquement le présent. I-II. 67, a. 4, ad 2.

10. On peut croire que les damnés apparaissent aux vivants, soit pour leur enseignement, soit pour leur inspirer de la crainte. On peut croire la même chose relativement aux âmes du purgatoire qui apparaissent pour demander des prières. Suppl. 69, a. 3.

11. De même que les bienheureux au ciel auront une charité parfaite, ainsi les damnés ressentiront une haine souveraine. Suppl. 98, a. 4.

12. Les damnés sont la haine de Dieu, mais seulement en tant qu'il châtie et défend les désirs de leur mauvaise volonté. Les damnés ne voient en Dieu que celui et défend. Suppl. 98, a. 8.

DIVERS

1.  De même qu'il appartient à la religion de rendre un culte à Dieu, de même, à un degré inférieur, il appartient à la piété de rendre un culte aux parents et à la patrie. II-II. 101, a. 1.

2. Il en est de la reconnaissance comme du bienfait, dont la meilleur part en ce qui vient du coeur. II-II. 106, a. 3, ad 5.

3. Les biens spirituels sont suprêmes, les biens temporels ne sont que secondaires. Un innocent peut donc être puni dans ces derniers, avoir à souffrir les peines de cette vie que la Providence envoie pour humilier et éprouver; mais c'est toujours un coupable qui est puni dans les spirituels, en ce monde, et en l'autre. II-II. 108, a. 4.

4. La vaine gloire n'est pas toujours péché mortel, mais péché véniel qu'on n'évite pas sans une très grande perfection. ''C'est être très parfait, dit S. Grégoire, que de chercher la gloire de Dieu dans les œuvres que l'on fait, au lieu d'une joie égoïste dans les louanges qu'on en peut recevoir.'' II-II. 112, a. 2.

5. C'est un penchant naturel à l'homme que de donner un certain temps à toutes les choses nécessaires, à l'alimentation, au sommeil, etc. C'en est donc un, que de donner un certain temps à l'alimentation spirituelle par laquelle l'âme se refait en Dieu. II-II. 122, a. 4.

6. Parler de sainteté c'est dire deux choses : premièrement, pureté. C'est le sens donné par le mot grec ''agias'', comme si on disait ''sans terre''. Deuxièmement, fermeté. Les anciens appelaient saint ce que la loi protégeait et rendait inviolable. D'où vient aussi le terme de ''sanctionné'' pour désigner ce que confirme une loi. II-II. 81, a. 8.

7. Toute connaissance humaine a son origine dans les sens. III. 50, a. 4, ad 1.

8. L'eau bénite est dirigée contre les embûches du démon et contre les péchés véniels. III. 65, a. 1, ad 6.

9. Le jeûne est utile pour expier et réprimer le péché, comme aussi pour faciliter l'ascension de l'âme aux réalités spirituels. II-II. 147, a. 3.

10. Offrir un sacrifice c'est vouloir signifier quelque chose. Le sacrifice extérieurement offert est un signe d'un sacrifice intérieur, oblation spirituel que l'âme fait d'elle-même à Dieu. II-II. 85, a. 2.

11. Les œuvres de l'art et de la raison doivent être conformes aux œuvres de la nature, lesquelles sont instituées par la raison divine . II-II. 50, a. 4.

12. Le bien de la patrie est le plus grand des biens humains. II-II. 124, a. 5, ad 3.

13. En partant du caractère apparent des choses, nous en venons a la connaissance de leur nature et de leur essence. I. 18, a. 2.

14. L'impureté dans une chose vient de ce qu'elle est mélangée a des éléments inférieures. Par exemple, on ne dira pas que l'argent est impur par suite de l'alliage de l'or, mais bien du plomb ou de l'étain. Or la créature raisonnable est plus élevée que toutes les choses temporelles et corporelles. C'est pourquoi elle devient impure en se soumettant aux choses temporelles par l'amour qu'elle leur porte. Mais elle se purifie de cette impureté par un mouvement contraire, c'est-a-dire en tendant vers ce qui est au-dessus d'elle, et donc vers Dieu. II-II. 7, a. 2.

15. Ce qui rend la vieillesse respectable ce n'est pas l'état du corps qui a perdu sa perfection, mais la sagesse de l'âme qui est censée grandir avec les ans. Suppl. 81, a. 1, ad 1.

16. Quelques auteurs disent non sans probabilité qu'en entrant dans une église consacrée on n'obtient la rémission des péchés véniels, comme aussi par l'aspersion de l'eau bénite. III. 83, a. 3, ad 3.

17. Quand Dieu donne un pouvoir ou une faculté, il donne en même temps les secours nécessaires au bon emploi de ce pouvoir : a toutes les facultés de l'âme, par exemple, correspondent les divers membres du corps qui leur servent de moyens d'action. Suppl. 42, a. 3.

18. Un corps est précipité jusqu'à terre lorsque sans passer,, par des échelonnements gradués, il tombe jusqu'en bas, de son propre poids, ou bien quand il y est projeté par quelqu'un. Le sommet, ou lieu  le plus élevé de notre l'âme, c'est la raison. Par des échelons gradués, elle descend la pente qui se termine aux actions dont notre corps est l'instrument. Ces échelons gradués, que notre raison doit franchir méthodiquement, sont : la mémoire du passé, l'intelligence des conditions présentes, la prévision sagace des conséquences éventuelles, l'habile comparaisons des alternatives, la docilité a recueillir les avis des hommes éclairés et expérimentés : toutes chose requises pour la rectitude du conseil prudentiel. Si donc l'on se jette a l'action sans contrôle et sans passer par les intermédiaires obligés, mais uniquement par impulsion de volonté ou de passion, on agit avec précipitation. II-II. 53, a. 3. 

19. Une femme est parfois meilleur en son âme que beaucoup d'hommes. Suppl. 39, a. 1. ad 1.

20. Les traité ou discours sur des matières de morale sont moins utiles qu'en ils s'en tiennent aux généralités. Les actes, en effets, (c'est de cela qu'il s'agit en morale) se portent sur telle chose en particulier. II-II. Prologue.

21. L'excellence d'une personne lui vient surtout de sa vertu. II-II. 145, a. 1.

22. Les sens fournissent la matière a l'intelligence et les passions agissent sur la volonté II-II. 156, a. 1. ad 1.

23. Entre la raison et la passion se trouve la volonté qui peut être mise en branle par l'une et par l'autre. II-II. 155 a. 3, ad 2.