Litanies de Notre-Dame de Lorette.

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Message  Louis Lun 19 Déc 2016, 6:43 am

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Légende de la gravure.
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SANCTA DEI GENITRIX, ORA PRO NOBIS.

Une simple vierge de la tribu de Juda Mère de Dieu!... quelle merveille ! Que de grandeur et de majesté renferme ce titre, que d'honneur et de gloire, que de magnificence incomparable!

Dans l'opinion générale des hommes, la dignité d'une mère se mesure sur celle de son fils. Quelle doit donc être la dignité de Marie, qui a donné le jour à l'humanité adorable du Fils éternel de Dieu!... Si elle avait enfanté un illustre saint, elle serait, sans doute, à nos yeux très-honorable; elle le serait davantage si elle avait mis au monde un Ange incarné ; bien plus encore s'il était entré dans les conseils de Dieu que le premier « d'entre les princes 1 du ciel se fît chair 2  » dans son chaste sein. Mais, Marie Mère de Dieu! qui pourra jamais estimer assez, assez comprendre et assez dire l'élévation de la très-sainte Vierge? Et qui, pénétré d'une foi vive, ne s'écriera volontiers, avec l'Ange de l'école : « que ce titre a fait d'elle quelque chose d'infini, à cause du bien infini qui est en son Fils 1 ; » et avec le bienheureux Pierre Damien : « qu'il y a de quoi rester muet d'étonnement et d'admiration, de quoi n'oser lever les yeux devant l'éclat immense d'une telle dignité 2? »

Dieu a une puissance infinie : quelques merveilles qu'il produise, il peut toujours en produire de nouvelles et de plus grandes. Et pourtant ne craignons pas de dire que, tout-puissant qu'il est, il ne pouvait faire Marie ni plus noble ni plus grande qu'il ne l'a faite dans sa dignité de Mère de Dieu. Pouvait-il, en effet, lui donner un Fils plus noble et plus grand que celui qui, « sans usurpation, s'est égalé à Dieu 3, » et a dit : « Le Père et moi ne sommes qu'un 4 ? » Pouvait-il lui donner un Fils supérieur à lui-même?.... Marie jouit donc, par la maternité divine, de toute la dignité possible dans une mère; et tout comme le Créateur ne saurait faire un homme plus grand que l’Homme-Dieu, de même ne saurait-il faire une mère plus auguste et plus honorable que celle qui peut dire à cet Homme-Dieu : « Vous êtes mon Fils 5 . »

Oh! admirons, louons, exaltons ce chef-d'œuvre de la toute-puissance divine, ce chef-d'œuvre de la sagesse adorable du Très-Haut. Il pouvait opérer l'ineffable mystère de l'Incarnation sans donner une Mère à l'humanité de son Fils. Mais ne convenait-il pas que le Réparateur divin de la chute de l'homme fut « Fils de l'homme 6,» du moins par sa Mère, afin que ce fut un de nous qui payât pour nous tous la satisfaction infinie due à la justice éternelle? Et puis…
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1. Dan., x, 13. — 2. Jean, I, 14. —  1. S. Thomas, 3 p. q. 25. a. 6. ad. 4. — 2. Serm. de Nativ. B. M. V. — 3.  Philip., II, 6. — 4. Jean, x, 30. —5. Hébr. I, 5. — 6. Matt. XXVI,  24.


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Message  Louis Mar 20 Déc 2016, 6:47 am

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SANCTA DEI  GENITRIX, ORA PRO NOBIS.

(suite)

Et puis, Adam et Ève s'étant dégradés ensemble, et, par suite de  leur chute, ayant entraîné toute leur postérité dans la même perte qu’eux, ne semble-t-il pas que chaque sexe devait avoir sa part de concours dans la réhabilitation et le salut du genre humain? La sagesse divine a donc admirablement pourvu à l'œuvre de la rédemption en créant une Mère de Dieu. Par Marie, le sexe d'Ève a donné au monde son Sauveur; et par ce Sauveur celui d'Adam a racheté le monde.

Mais Dieu a plus fait encore. Il nous a tous gratifiés « d'une extension continuelle et perpétuelle du mystère de l'Incarnation. Ainsi parlent les Pères de  l'Église 1. » Dans la participation au mystère qui suppose, tous les autres, à l'adorable Eucharistie, n'avons-nous pas l'honneur infini de contracter avec Dieu l'union qui approche le plus de celle de Marie avec son Fils Jésus, le plus de celle du Verbe avec son humanité, puisque « nous y sommes réellement incorporés à la chair divine du Christ 2 , » et que Jésus a dit lui-même : « Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi et moi en lui 3 ? »

Ah ! confondons-nous ici devant le Seigneur, de ce qu'une faveur si prodigieuse nous laisse froids, tièdes, indifférents, au lieu d'enflammer nos cœurs, et d'exciter en nous un zèle et un dévouement sans bornes !

O Marie ! nous sommes heureux de proclamer avec l'Église que vous êtes véritablement Mère de Dieu. Nous reconnaissons avec joie, que

« c'est vous qui avez enfanté ce premier-né par excellence 1, » appelé par saint Paul « le frère aîné de ceux qui sont conformes à son image 2 ; »

que c'est vous et vous seule, qui avez le droit de vous appliquer littéralement ces paroles sacrées : « Celui qui m'a créée a reposé dans mon sein 3 ; » et que, comme le Père éternel dit à son Fils : « Je vous ai engendré avant l'aurore du temps 4 » ainsi vous pouvez lui dire vous-même : « Et moi, dans le temps, je vous ai aussi engendré. »

Nous révérons donc, nous honorons, de tout notre pouvoir, votre maternité divine ; nous vous offrons tous les hommages que mérite votre dignité incomparable.

Obtenez-nous, ô Marie ! d'apprécier l'admirable participation que votre divin Fils daigne, dans le Sacrement de son amour, nous donner à votre gloire et à la gloire de son adorable humanité:


Sainte Mère de Dieu, priez pour nous ! — Sancta Dei Genitrix, ora pro nobis !

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1. Bourdaloue, sur le T.-S. Sacrement. — 2. S. Chrysost., Homil. 63 ad popul. antioch. — 3. S. Jean, VI, 57. — 1. Matth., I, 25.— 2. Rom.,VIII, 29.— 3. Eccli, XXIV, 12. — 4. Ps, CIX, 3.

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Message  Louis Mer 21 Déc 2016, 7:06 am

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Légende de la gravure.
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SANCTA VIRGO VIRGINUM , ORA PRO NOBIS.


Vierge des vierges ! quel titre pouvait mieux convenir à celle qui, la première au monde, avait consacré l'amour de la sainte vertu par le sceau d'un vœu perpétuel! Vœu si précieux aux yeux de Marie, qu'elle ne consentit à la gloire ineffable de la maternité divine, qu'après que l'Ange lui eut donné, de la part de Dieu, l'assurance que cette gloire n'aurait rien d'incompatible avec l'engagement sacré qu'elle avait pris devant le Très-Haut ! Vierge des vierges ! quel titre pouvait mieux exprimer la pieuse admiration de l'Église pour sa virginité miraculeusement perpétuelle ! Mais aussi quel emblème aurait pu mieux figurer la vertu favorite de Marie et ce magnifique privilège, que cette tige de lis dont la triple fleur nous dit si bien qu'elle fut vierge dans l'enfantement du divin Jésus, vierge avant et après cet auguste mystère !

Le lis! Est-il une fleur d'un parfum plus doux, d'un éclat plus pur, d'une blancheur plus délicate? Il n'est donc pas de symbole plus parfait de la plus belle, de la plus exquise des vertus ; de cette vertu angélique, dont le triomphe éclate dans la Vierge des vierges, au jour même de l'incarnation du Verbe, lorsque l'Ange lui dit, pour la rassurer : « Le Saint-Esprit viendra en vous, et la vertu du Très-Haut vous couvrira de son ombre 1 ! » Aussi l'Écriture nous peint-elle sous l'image d'une « ceinture de lis 2 » la chasteté inviolable de l'Épouse des Cantiques, et la prédilection de l'Époux céleste pour la pureté virginale, en nous disant « qu'il est le lis des vallées, qu'il se nourrit parmi les lis.3 »

De ces délicieuses figures découle, pour nous, un expressif et suave enseignement. C'est que Jésus aime à reposer dans « les cœurs purs 4 ; » qu'il aime à demeurer uni aux âmes dont les pensées pures, les désirs purs, les affections pures, les mouvements purs, sont pour lui, comme « un parterre embaumé de plantes odoriférantes 5 ? »

Nous voyons là encore combien le divin Sauveur dut se complaire en Marie, dont la pureté spirituelle, vraiment parfaite, fut rehaussée par une autre pureté miraculeuse, de sorte que le nom même de cette double vertu est devenu son nom propre, et qu'elle seule, par excellence, est appelée la Vierge!

Mais, sondons nos cœurs, sommes-nous pour « l'agneau divin que les vierges suivent partout 6, » un saint objet de complaisance ?... Hélas ! sans descendre jusqu'à la boue du vice, ne nous permettons-nous jamais rien qui blesse son œil adorable?

Que de regards imprudents ou même dangereux!

Que de libertés qui, sans dépasser les bornes strictes de la vertu, choquent la sainte vérité d'une chaste délicatesse!

Que de pensées, que de souvenirs, que de regrets peut-être, que de désirs, que de projets, que de tableaux d'imagination, qui sont loin d'avoir pour emblème l'éclatante blancheur du lis!

Que de paroles qui sont loin de respirer « la bonne odeur de Jésus-Christ 1, » fils d'une vierge, vierge lui-même, et ami tendre, intime, de saint Jean, parce que, dit l'Église, celui-ci portait « intacte la couronne de la virginité 2  ! »

Enfin, que d'affections dont Dieu n'est ni le principe ni le but; que d'attaches nouées, sans qu'on veuille se l'avouer à soi-même, moins par l'esprit que par la chair!....

Ah! chassons, chassons…
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1. S. Luc, I, 35. — 2. Cant., VII, 2. —  3. Cant. II , 1 ; VI, 14. — 4. Matt., V, 8. — 5. Cant., VI, 4. — 6. Apoc, XIV, 4. — 1. II Cor., II, 15. — 2. Brév. Rom.

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Message  Louis Jeu 22 Déc 2016, 6:21 am

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SANCTA VIRGO VIRGINUM , ORA PRO NOBIS.

(suite)
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Ah! chassons, chassons courageusement de notre cœur, non-seulement tout ce qui peut offenser le divin fils de Marie, mais tout ce qui peut ne pas lui être agréable. Respectons « nos corps comme étant « les membres mêmes de Jésus 3  » et n'en faisons jamais qu'un saint usage. Souvenons-nous que là où l'œil de l'homme ne regarde point ou ne saurait atteindre, l'œil de Dieu voit et juge : car « l'enfer lui-même est sans ténèbres devant lui, et l'abîme est sans voile 4  » Souvenons-nous que  ses yeux doux comme « ceux de la colombe 5 » pour les âmes vierges, sont « comme une flamme de feu 6 » pour celles qui osent devant le Créateur ce que le simple regard d'un mortel leur ferait éviter comme répréhensible. Ah! si nous le comprenions bien, et si nous pouvions ne pas l'oublier !....

O Vierge des vierges, miracle vivant de pureté, qui avez été sur la terre pour le divin Jésus « sa colombe, unique, parfaite, » les filles de Sion vous ont vue et « vous ont proclamée bienheureuse. Il est infini le nombre de ces jeunes vierges 1, » que votre exemple si puissant a fait renoncer au monde et à tous ses prestiges les plus séduisants, pour se consacrer à Dieu dans la solitude, ou pour servir Jésus avec un indicible amour dans la personne des pauvres, ou pour marcher à votre suite, même au milieu des soins du siècle. « Les reines elles-mêmes au milieu de la pompe des  cours vous ont donné de magnifiques louanges 2, »  par les vertus sublimes qu'elles ont pratiquées à votre suite et sous vos auspices.

Gloire à vous, ô Marie, modèle incomparable de la vertu qui fait vivre l'homme à l'égal de l'Ange, comme si son âme n'était pas liée à de corruptibles organes. Ah! rendez-nous, par votre protection, vos fidèles imitateurs ; rendez-nous amateurs zélés de la modestie la plus délicate. C'est pour avoir le bonheur de vous ressembler et de mériter toujours les regards bienveillants de votre divin Fils, que nous vous disons :



Sainte Vierge des vierges, priez pour nous!
Sancta Virgo Virginum, ora pro nobis.

_______________________________________________________

3. I Cor., VI, 15. — 4. Job, XXVI, 6. — 5. Cant. V. 12. — 6. Apoc.,  I, 14. — 1. Cant., VI, 8,7. —   2.  Cant., VI, 8.


Dernière édition par Louis le Sam 24 Déc 2016, 4:41 pm, édité 1 fois (Raison : Orthographe.)

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Message  Louis Ven 23 Déc 2016, 6:37 am

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Légende de la gravure.
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MATER CHRISTI , ORA PRO NOBIS.

 Dire de Marie qu'elle est Mère de Dieu, c'est nous révéler en un trait toute sa grandeur et toute sa gloire. Mais pour le bien comprendre, il faudrait que l'esprit humain pût embrasser la majesté infinie. Voilà pourquoi l'Église, après nous avoir fait invoquer Marie sous ce titre, nous la présente ici sous un autre rapport moins difficile à saisir pour notre intelligence.

N'est-il pas vrai qu'une mère nous paraîtra d'autant plus honorable que son fils se distinguera par des qualités plus éminentes, et qu'il fera, pour le bonheur de ses semblables, de plus belles et de plus grandes choses?... Quelle gloire admirable revient donc à la très-sainte Vierge d'être la mère du Christ ? Jésus ne possède-t-il pas, même comme homme, toutes les perfections qui peuvent convenir à sa nature ? « Il a reçu l'onction de la Divinité 1 , » qui lui est unie personnellement. « En lui sont tous les trésors de la  sagesse et de la science 2 ; » en lui, tous les trésors de la bonté, de la douceur, de l'humilité, de la patience, de la compatissance, de la charité la plus pure et la plus dévouée ; en lui, la plénitude des sentiments les plus nobles, les plus élevés, les plus délicats, les plus généreux, les plus capables de saisir, d'émouvoir, de ravir le cœur humain...

Mais qui nous dira ce qu'il a fait pour le bonheur de ceux « dont il a bien voulu être le semblable 1 ? » Sans parler ici du salut qu'il nous a procuré au prix de sa vie, de quels bienfaits d'ailleurs ne nous a-t-il pas comblés ?

Quel progrès merveilleux n'a-t-il pas fait faire à l'humanité !

Quelle amélioration intellectuelle et morale n'a-t-il pas apportée au monde !

Quelle prodigieuse transformation n'y a-t-il pas opérée !

Encore aujourd’hui le Christianisme, en un seul jour, prévient plus de mal que n'en sauraient réprimer toutes les lois humaines ; en un seul jour il produit plus d'actes de vertu, souvent sublimes, que n'en sauraient faire naître toutes les pompeuses maximes des philosophes.

A qui est due la réhabilitation de la femme, qui jadis était considérée, était traitée comme une chose 2 dans la famille? n'est-ce pas au fils de Marie?...

A qui est dû le respect pour l'enfance, l'adoucissement de l'autorité paternelle, jadis absolue et souvent tyrannique? n'est-ce pas au fils de Marie ?...

De qui est venue l'abolition de l'esclavage ?

Qui a revêtu le serviteur d'un caractère auguste et sacré, aux yeux du maître chrétien, et qui nous a appris à voir dans tous les hommes de véritables frères? n'est-ce pas le Fils de Marie?...

De qui viennent tous les secours, toutes…
____________________________________________________________

1. Act., X, 38. —  2. Coloss., II, 3. — 1. Hébr., II, 17. — 2. De la déchéance de la femme et de sa réhabilitation par le Christ, par J.-Ch. Debas, Univ. cathol., t. XXIII.


Dernière édition par Louis le Sam 24 Déc 2016, 4:47 pm, édité 2 fois (Raison : Orthographe)

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Message  Louis Sam 24 Déc 2016, 5:41 am

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MATER CHRISTI , ORA PRO NOBIS.

(suite)

De qui viennent tous les secours, toutes les consolations, toutes les bonnes et admirables œuvres dont notre sainte Religion est l'âme et la source inépuisable? n'est-ce pas du Fils de Marie?...

Ah ! quand la très-sainte Vierge ne serait pas pour nous la mère de Dieu, quand le Christ, son adorable Fils, ne serait que le plus grand des hommes, le plus insigne bienfaiteur de l'humanité,  sa mère serait la plus noble, la plus auguste, la plus honorable des mères.

Et sous le rapport surnaturel, de quel bien Jésus-Christ n'est-il pas l'auteur? Sans lui, pour l'homme déchu, il n'y aurait pas, il n'y aurait eu jamais ni grâce sanctifiante, ni mérite pour le ciel, ni aucune de ces grâces actuelles, si nécessaires à notre faiblesse. Sans lui, soit avant l'époque de son apparition sur la terre, soit depuis, il n'y aurait eu aucune relation d'amour, de faveur entre Dieu et l'homme, aucune de ces douceurs si précieuses de la piété, aucune de ces lumières si consolantes de la foi, aucune lueur d'espérance pour l'éternité.

Mais que nous sommes donc aveugles et ingrats, de jouir de tous ces biens et d'en aimer si peu l'auteur ! Chacun de nos pas est marqué par quelque faveur du christianisme, et nous n'y songeons point ! A la vue de ces dons si précieux, nos cœurs devraient s'enflammer de plus en plus d'amour envers le divin Fils de Marie; et loin qu'il en soit ainsi, nous lui refusons un temps qui lui appartient à tant de titres, pour l'employer à violer ses saintes lois, à contredire ses exemples, à l'offenser volontairement. Quelle ingratitude est la nôtre !... Ah ! si nous avons un cœur tant soit peu sensible, réparons, par notre repentir, cette ingratitude, et désormais ne cessons pas un seul instant de vivre pour celui qui ne cesse de répandre sur nous ses faveurs.

O Marie ! qui avez pu dire à ce bienfaiteur adorable : « Vous êtes mon fils 1 ; c'est moi qui vous ai porté dans mon sein, moi qui vous ai allaité, qui vous ai nourri de ma substance 2, » quels durent être vos sentiments, quand vous eûtes « à envelopper de langes les membres délicats de cet enfant, le premier né 3 de tous ceux qui devaient par l'adoption divine, devenir ses frères 4 ! »

Ah ! sans aucun doute, vous épanchâtes votre cœur en expressions pleines d'amour et d'admiration ; vous fûtes heureuse de lui donner de continuels témoignages de dévouement, de consécration, d'entier abandon de vous-même. Les paroles les plus ardentes de l'Épouse des Cantiques suffisaient à peine pour rendre les saintes flammes qui vous dévoraient, et qui vous faisaient dire et redire : « Mon bien-aimé est à moi, il reposera sur mon cœur 5. »

Obtenez-nous donc, ô Marie, d'avoir part à votre admiration, à votre gratitude, à votre amour pour Jésus, qui ne cesse de nous combler de bienfaits. Ne permettez pas que nous soyons ingrats plus longtemps, surtout que nous ayons le malheur de l'être jamais jusqu'à offenser délibérément un tel bienfaiteur. Oui, nous vous en conjurons de toute l'ardeur de nos âmes, et nous répétons avec l'Église :



Mère du Christ, priez pour nous ! — Mater Christi, ora pro nobis !

__________________________________________________________

1. Hébr., I, 5.— 2. II Machab., VII, 27.— 3. Matth., I, 25. — 4. Rom., VIII, 29. — 5. Cant., I, 12.

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Message  Louis Lun 26 Déc 2016, 7:43 am

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MATER DIVINÆ  GRATIÆ, ORA PRO NOBIS.


 « Je vous salue, ô pleine de grâce 1 » dit à Marie le messager céleste chargé par le Très-Haut de lui annoncer le sublime mystère de l'Incarnation. Paroles d'un sens si profond, que nulle intelligence humaine; ne saurait le comprendre, ni nulle bouche l'expliquer ! Pleine de grâce ! Qui pourra donc mesurer l'abondance, apprécier la richesse de ce trésor ? S'il est vrai que le plus ou le moins de grâce est un effet du plus ou du moins d'amour que le Seigneur a pour une âme, quelle âme dut jamais en recevoir autant que Marie plus aimée de Dieu que toute autre?...

Pleine de grâce! « Expressions parfaites, dit saint Sophrone ; « car la grâce se donne aux autres comme par portions; à Marie, elle se donne avec plénitude 2. »

Seule, en effet, Marie était appelée à la triple dignité de fille bien-aimée du Père, de mère bien-aimée du Fils, d'épouse bien-aimée du Saint-Esprit; et à cette élévation incomparable devait correspondre une sainteté incomparable; et pour produire cette sainteté sans exemple, il fallait une abondance de grâce sans exemple, il fallait la plénitude de la grâce. Aussi l'Ange, voulant exprimer cette sainteté merveilleuse qui distingue Marie entre toutes les créatures, ne l'appela-t-il pas par son nom, quoique ce nom, nous l'avons vu, soit riche en significations admirables ; il la salua du titre même de « pleine de grâce 1, » comme pour la désigner par ce qui la caractérisait le mieux devant le Très-Haut.

Mais elle est, d'ailleurs, la mère de celui qui est « le Dieu de toute grâce 2, » et dont saint Paul a dit que, sous ses traits « la grâce de Dieu s'est montrée vivante aux hommes 3 . » Comment celle qui a donné le jour à un tel Fils pourrait-elle ne pas être appelée la Mère de la grâce divine, elle surtout à qui ce même fils a, pour ainsi dire, confié la distribution de ses faveurs? Car Jésus, du haut de la croix, nous à donné sa mère en la personne de saint Jean qui, resté seul de tous les disciples, représentait tous les fidèles 4 ; et ce qu'a dit le grand Apôtre du don que le Père éternel nous a fait de son Fils, nous pouvons, proportion gardée, le dire du don que le Fils nous a fait de sa divine Mère : « Avec elle comment ne nous aurait-il pas tout donné 5 ?... » Aussi les saints Docteurs de l'Église prodiguent-ils en son honneur les invocations les plus expressives.

« Souvenez-vous de nous, ô très-sainte Vierge, s'écrie saint Athanase…
______________________________________________________________

1. Luc, I, 28. — 2. SERM. de Assumpt. V. — 1. Luc, I, 28. — 2. I Pier., v, 10.— 3. Tit., II, 11. — 4. Bossuet, Sermon pour la fête du Saint Rosaire. — 5. Rom., VIII, 32.

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Message  Louis Mar 27 Déc 2016, 7:01 am

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MATER DIVINÆ  GRATIÆ, ORA PRO NOBIS.

(suite)

« Souvenez-vous de nous, ô très-sainte Vierge, s'écrie saint Athanase, et pour les faibles louanges que nous vous offrons accordez-nous de grands dons du trésor de vos « grâces 1. »

« En vous, patronne et médiatrice auprès du Dieu qui est né de vous, s'écrie saint Éphrem, la race humaine met sa joie ; en vous seule celui-là trouve son refuge et sa sûreté qui a pleine confiance en Dieu 2 ; » et dans une autre prière : « Après la Trinité, vous êtes maîtresse de tout; après le Paraclet, un autre Paraclet ; après le médiateur, médiatrice du monde entier3 . »

« Parce que vous êtes l'unique espérance des pécheurs, s'écrie saint Augustin, par vous nous espérons le pardon de nos crimes ; par vous, ô bienheureuse, nous attendons la céleste récompense 4. »

« Marie est l'océan des grâces, » disent d'elle saint Pierre Chrysologue 5, saint Jean Damascène 6 et saint Bonaventure 7.

Elle est cette fontaine par où s'épanchent sur le monde toutes les grâces, comme d'une source d'eau vive : « fontaine des jardins 8 , » destinée à « remplir le torrent des épines 9, » c'est-à-dire à changer nos cœurs, à faire germer en eux toutes les vertus ; fontaine si pleine de grâce, que cette douce Vierge « en a assez, dit le Docteur angélique, pour en répandre sur tous les hommes 10. »

Approchons donc, quelle que soit notre misère, approchons, avec un cœur tout dilaté, « du trône de grâce 11, » que le Fils de l'Éternel s'est choisi dans le sein de la divine Vierge. Implorons toujours son assistance ; dans les conjonctures mêmes qui nous sembleraient les plus désespérées, implorons-la du fond de nos entrailles, « certains d'entrer ainsi, dit saint Bernard, dans les vues de celui qui a voulu que tout nous vienne par Marie 1. »

O  Mère du « Verbe fait chair qui a daigné habiter « au milieu de nous, plein de grâce et de vérité 2,  » nous vous saluons avec l'Ange, « pleine de grâce 3. » Votre divin Fils en est la source, la source inépuisable, infinie ; et en fixant en vous sa première demeure parmi les hommes, il vous a donné le droit de dire : « En moi réside toute grâce 4. » Vos mains bénies sont comme le canal fortuné par où ce trésor divin s'épanche sur la terre entière, vivifie tout ce qui est aride, et « fait fleurir le désert même comme un nouvel Éden 5. » C'est donc à vous que nous voulons recourir dans tous nos besoins ; en vous, après Jésus, que nous plaçons pour toujours notre confiance ; par vous, que nous attendons de lui, tout indignes que nous sommes de sa miséricorde et de sa bonté, le pardon de nos fautes innombrables, le secours si nécessaire à notre faiblesse et la persévérance finale :


Mère de la grâce divine, priez pour nous!
Mater divinæ gratiæ, ora pro nobis !

___________________________________________________________________

1. SERM. in Annuntiat. — 2. Op. græco-lat.., t. III. —3. Ibid. — 4. SERM. in Annuntiat. — 5. Serm. CXLVI. — 6. Orat. I. de Nativit. — 7. In specul. V. — 8. Cant., IV, 15. — 9. Joël, III, 18. — 10.  P. III, quæst. XXVII, art. 5, — 11.Hébr., IV, 16. —1. SERM. II de Assumpt. B. M. V. — 2. Jean, I, 14. — 3. Luc, I, 28. — 4. Eccli. XXIV, 25. — 5.  Is, LI, 3.

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Message  Louis Mer 28 Déc 2016, 6:48 am

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Litanies de Notre-Dame de Lorette. - Page 2 Lyygen12
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MATER PURISSIMA , ORA PRO NOBIS.

 « Il convenait, dit saint Anselme, que la sainteté  de la Vierge-Mère fût telle qu'on ne pût en concevoir de plus grande après celle de Dieu 1. » Car autrement il faudrait penser que Dieu n'a pas voulu que celle à qui était réservé l'avantage infini d'être sa Mère fût, autant que possible, au niveau de cet honneur; et qu'il ne l'a pas créée assez digne d'un rang qui n'a pas et qui n'aura jamais d'égal au monde. C'est ce qui a donné lieu à saint Thomas d'écrire ces remarquables paroles : « Il peut exister une créature si pure qu'il soit impossible qu'il y ait rien de plus pur dans les ouvrages du Créateur; et telle a été la pureté de la bienheureuse Vierge, de celle qui ne connut jamais ni le péché originel ni le péché actuel 2. »

Dieu et le péché sont inconciliables : l'opposition entre ces deux termes est  absolue, infinie.  C'est pourquoi l'on ne s'approche de Dieu qu'en s'éloignant du mal, duquel aussi l'on s'éloigne d'autant plus que l'on s'approche davantage du « Saint des saints 1. » Mais comment imaginer une créature qui ait eu avec Dieu des rapports aussi intimes que la Mère de Dieu? Comment donc en concevoir une qui ait atteint, qui ait pu atteindre à une pureté d'âme semblable à celle de la bienheureuse Vierge?... Aussi l'Ange de l'école enseigne-t-il que « l'effusion de la grâce en elle a été si abondante, si complète, qu'elle a joui de l'union la plus étroite possible avec l'Auteur divin de la grâce, et a ainsi mérité de recevoir dans son sein celui qui en est la source 2. »

Il ne suffirait donc pas de donner à Marie la première place dans la hiérarchie des créatures même les plus saintes. Celle qui approche le plus possible de Dieu est au-dessus d'elles de toute la hauteur de son incomparable dignité ; elle s'en distingue « comme le lis qui éclate au milieu des épines 3 ; » sa sainteté domine parmi tous les élus, parmi tous les esprits bienheureux, « comme une colonne de vapeur qui s'élève du désert en exhalant la myrrhe, l'encens et tous les parfums 4

En admirant, dans cette auguste Mère, ce privilège de sainteté unique dont le Seigneur l'a gratifiée, tâchons de comprendre la haine nécessaire de Dieu pour tout ce qui offense sa majesté infinie.

Le péché, quel qu'il soit dans son objet et dans ses circonstances, est toujours une violation de l'ordre moral, un désordre véritable que Dieu doit repousser loin de lui, vu qu'il est lui-même l'ordre par essence, l'ordre substantiel, nécessaire, immuable.

Le péché est une révolte contre Dieu, ce pouvoir souverain, ce pouvoir suprême, ce pouvoir éternel qui le défend, et qui ne saurait, sans se manquer à lui-même, laisser impuni dans son empire universel un acte quelconque de rébellion.

Le péché est une ingratitude envers le premier, le plus grand des bienfaiteurs ; une ingratitude d'autant plus noire que nous offensons volontairement celui qui nous conserve la vie au moment même où nous en abusons contre lui-même; et qu'il nous est impossible de l'offenser sans tourner contre lui un de ses bienfaits. Mais Dieu peut-il ne pas haïr infiniment l'ingratitude, que les hommes mêmes flétrissent d'un souverain mépris?...

Ah ! ne glissons pas rapidement sur des vérités…
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1. De Concept., c. XVIII.— 2. 1 Sent. dist. XLIV, q. unica, art. 111, ad 3. — Concil. Trid. sess. V et VI. — 1. Dan., IX, 24. — 2. III  part.  quæst. XXVIII,  art. V, ad 1. . —3. Cant., II, 2. — 4. Cant., III, 6.

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Message  Louis Jeu 29 Déc 2016, 7:12 am

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MATER PURISSIMA , ORA PRO NOBIS.

(suite)

Ah ! ne glissons pas rapidement sur des vérités si propres à nous inspirer une sainte horreur pour les moindres violations de l'adorable volonté de Dieu, si capables d'exciter notre zèle, notre vigilance, nos efforts pour nous les faire éviter. Semblables à « celui qui ne veut pas comprendre son devoir 1, » nous serions en péril « de tomber et d'être rejetés par le Seigneur 2 ; ou comme « ces insensés qui dédaignent la sagesse 3, » nous mériterions « d'être dédaignés nous-mêmes par le Très-Haut, et d'être livrés à notre sens réprouvé 4. »

Méditons plutôt sérieusement ces vérités salutaires, et tâchons d'y puiser « cette crainte pieuse qui ne néglige rien 5 , » et qui a toujours devant soi la grande maxime du divin Maître : « Celui qui est fidèle dans les  moindres choses sera fidèle dans les plus grandes, et celui qui est infidèle dans les plus petites le sera aussi dans les grandes 1. »

O vous dont l'admirable sainteté « ressemble au doux et pur éclat du bel astre des nuits  2, » c'est de tout notre cœur que nous vous  disons : « Vous êtes toute pure, ô Marie, et il n'y a pas en vous la « tache la plus légère 3 , en vous maison de Dieu qui ne peut qu'être sainte 4, tabernacle du Très-Haut qu'il a revêtu de sa sainteté 5 . »

Oui, nous tous, vos enfants chéris, nous sommes heureux de contempler dans notre auguste et tendre Mère cet éclatant privilège devant lequel l'Église, toujours guidée par l'Esprit saint, s'est solennellement inclinée, en déclarant à l'univers catholique qu'elle n'avait garde de vous comprendre parmi les pécheurs 6.

Obtenez-nous, ô Marie, de bien sentir quelle haine Dieu a nécessairement pour le péché, dont le désordre n'a jamais déshonoré votre belle âme ; quelle horreur nous devons éprouver pour cet acte de révolte et d’ingratitude, lors même qu'il n'irait pas jusqu'à produire entre Dieu et nous la division de mort qu'il opère, hélas! trop souvent. Daignez, par votre intercession, nous en préserver; daignez exaucer ceux qui vous adressent cette pieuse invocation :


Mère très-pure, priez pour nous ! — Mater  purissima, ora pro nobis !

___________________________________________________________

1. Ps. xxxv, 4. — 2. Ps. xxxv, 13.-— 3. Prov., I, 7. — 4. Ecclés., VII, 14. — 5. Ecclés., VII, 19. — 1. Luc, XVI, 10. — 2. Cant., VI, 9. —3. Cant., IV,7. — 4. Ps. XCII, 5. — 5. Ps. XLV, 5. — 6. Concil. Trid., sess. V et VI.

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Message  Louis Ven 30 Déc 2016, 6:28 am

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Légende de la gravure.
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MATER CASTISSIMA , ORA PRO NOBIS.

Est-il rien de plus noble, rien de plus grand que la vertu qui laisse à l'esprit toute sa liberté pour le bien, en le dégageant de la servitude et, pour ainsi parler, du poids du corps, qu'elle maintient constamment dans la loi du devoir? Aussi, dans tous les temps, chez tous les peuples, les plus civilisés comme les plus abâtardis par le paganisme, la chasteté a-t-elle été en honneur 1. On dirait que, par une sorte d'instinct, Memphis, Athènes, Rome et les huttes sauvages de l'Amérique ont eu le sentiment de la prééminence de cette vertu, qui élève l'homme au-dessus de sa propre nature, presque au niveau des purs esprits.

Mais voyez de quel éclat merveilleux brille la chasteté dans la divine Mère de Jésus! Quoique liée, comme tous les enfants d'Adam, à une chair passible et mortelle, Marie, qui avait été préservée du péché d'origine, fut affranchie des suites les plus humiliantes de cette tache de naissance. Aurait-il été convenable, en effet, que le Seigneur, en l'exceptant de la transmission du péché d'Ève, lui eût laissé le fonds malheureux de concupiscence qu'Ève elle-même, encore innocente, n'avait pas connu?...

Il aurait donc fait de Marie une créature inférieure à la compagne du premier homme dans sa condition primitive ; et la Mère de Dieu aurait eu à pousser vers le Ciel ce gémissement de l'âme chrétienne : « Malheureuse que je suis ! qui me délivrera de ce corps de mort 1 ?... »

Ah ! quel cœur vraiment pieux ne repousserait de telles pensées comme indignes à la fois et du Fils et de la Mère ! « Que cette chair sacrée, qui avait fourni au Christ son corps virginal, dit saint Augustin, eût été livrée aux vers après la mort, c'est ce que j'aurais horreur de dire 2 . »

Mais si elle a dû être affranchie de la décomposition du tombeau, laquelle après tout n'est pas en soi désordonnée, combien plus a-t-elle dû être préservée par le Seigneur de toute espèce de tendance au désordre moral !

Marie a donc été dans son corps, autant qu'on peut comparer la matière à l'esprit, ce qu'elle a été dans son âme, toute pure, toute sainte. On peut dire d'elle, en lui appliquant à la lettre ce que saint Augustin dit, par figure, de la virginité : « qu'elle a eu dans la chair quelque chose qui n'était pas de la chair 3 ; » quelque chose qui tenait de la nature angélique plutôt que de notre nature, quelque chose de surhumain, qui a fait que « le Roi de gloire n'a pas eu horreur de se renfermer dans le sein d'une mortelle 4. »

Mais gardons-nous de penser que…
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1. Du Pape, par de Maistre, t. II, ch. III.— 1. Rom., VII, 24. — 2. De Assumpt., t. IX, n. 23. — 3. De Sancta Virginit., n. 12, t. VI. — 4. Hymne Te Deum.

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Message  Louis Sam 31 Déc 2016, 6:06 am

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MATER CASTISSIMA , ORA PRO NOBIS.

(suite)

 Mais gardons-nous de penser que, quoique Marie n'ait pas eu de combat à soutenir, la gloire de sa chasteté en ait été moins éclatante. Quelque beau que soit le péril quand la victoire le termine, quelque gloire qu'il y ait à triompher dans une lutte dont Dieu est le spectateur, le prix et la couronne, certes il est bien plus honorable d'être respecté par cet esprit impur dont les attaques ont fait gémir les plus grands Saints, et de ne pas essuyer de sa part même l'assaut le plus léger. Telle a été, par nature, la prérogative de l'adorable Jésus; tel a été, par grâce, le privilège de sa Mère, « dont l'œil a toujours pu regarder avec assurance 1 les puissances infernales vaincues par la croix de son divin Fils 2 . »

Pour nous qui n'éprouvons que trop souvent les « atteintes du mal qui est au fond de notre nature, et les combats dont il est la source 3, » réfugions-nous avec une filiale confiance sous la protection maternelle de Marie. Souvenons-nous que, quelque faibles que nous soyons, « nous pouvons tout par la grâce de Dieu qui nous fortifie 4, » et que, par l'entremise de sa Mère, nous devons espérer de ne pas manquer à la grâce. Mais ne comptons pas sur sa protection sans prendre les précautions et les moyens que la foi nous indique : ce serait vouloir rendre Marie complice de notre présomption et de nos coupables imprudences. «Veillons et prions 5  . » Veillons sévèrement sur nos sens, sur notre imagination, sur les impressions de notre cœur ; fuyons jusqu'à l'apparence même du danger : ce n'est que par la fuite que la chasteté s'assure la victoire. Prions, « prions en tout temps 1 ; » prions surtout au moment du péril, « afin de ne pas succomber à la tentation 2. »

O Marie, nous bénissons le Seigneur de ce que, dès l'instant de votre conception, « votre cœur et votre chair ont tressailli dans le Dieu vivant 3; » nous le bénissons de ce qu'en vous se sont réalisées, d'une manière admirable, ces paroles du grand Apôtre : « que les fruits de l'Esprit saint sont la continence et la chasteté 4. » Quelle continence pourra-t-on jamais comparer à la vôtre ? Quelle est la chasteté qui ne s'éclipse devant celle que Dieu a préservée de toutes les attaques de la concupiscence, et à qui, par la puissance « du lion invincible de la tribu de Juda 5, il a donné la gloire d'un perpétuel triomphe 6 ?... »

Hélas! que notre partage est bien différent, et qu'ils sont redoutables pour nous, pour notre éternité, « les combats que livrent à notre âme les désirs charnels 7 et les malins esprits qui nous environnent 8 ! »

Au nom de votre gloire, ô Marie, ne souffrez pas que ceux qui implorent votre secours, et qui combattent à l'ombre de votre puissance tutélaire, succombent jamais dans la lutte. Priez pour nous, afin que « le Dieu qui porte la paix dans les cœurs écrase Satan sous nos pieds 9, et que nous fassions mourir par « l'esprit les œuvres de la chair 10 ; » encore une fois,



Mère très-chaste, priez pour nous! — Mater castissima, ora pro nobis!

____________________________________________________________________

1. Ps. LIII, 9.— 2. Coloss., II, 15. — 3. Rom., VII, 21. — 4. Philipp., IV, 13.— 5. Marc, XIV, 38. —1. Ephés., VI, 18. — 2.Marc, XIV, 38. — 3. Ps. LXXXIII, 3. — 4. Galat., V, 23. — 5. Apoc, V, 5. — 6. II Cor., II, 14. — 7. 1 Pier., II, 11. — 8. Ephés., VI, 12.— 9. Rom., XVI, 20. — 10.Rom., VIII, 13.

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Message  Louis Dim 01 Jan 2017, 11:49 am

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MATER INVIOLATA , ORA PRO NOBIS.

 Jadis le prophète Isaïe, à qui Dieu faisait voir, dans un saint ravissement, sept siècles par avance, le miracle de la Vierge-Mère, disait aux ancêtres de Marie : « Maison de David, prêtez l'oreille;... voilà que la Vierge concevra et enfantera un fils qui aura pour nom Dieu-avec-nous 1. » C'est là, en effet, un de ces prodiges que Dieu tire des trésors de sa puissance quand il veut imprimer à ses œuvres un cachet qui frappe les hommes d'étonnement et d'admiration ; et c'est là aussi ce que l'Église veut nous faire honorer et louer par cette invocation : Mère de pureté inviolable, priez pour nous !

« O prodige! ô merveille ineffable! s'écrie saint Augustin, une Vierge est devenue Mère! Oui, elle est Mère, mais toujours Vierge! elle a un fils, mais qui ne connaît pas de père selon la chair ; elle a enfanté, mais son intégrité est restée inviolable 2. »

Saint Bernard enchérit sur l'immortel évêque d'Hippone : « Si je veux louer en elle, dit-il, sa virginité, plusieurs vierges s'offrent à mon esprit comme ayant eu part à la gloire de cette vertu. Si je fais l'éloge de son humilité, je trouve des fidèles qui, à la voix de son divin Fils, sont devenus doux et humbles de cœur. Si je relève par mes discours l'abondance de sa miséricorde, n'y a-t-il pas des hommes miséricordieux et des femmes modèles de compatissance? Mais voici en quoi personne, ni avant ni après elle, n'a jamais pu lui être nullement comparé : c'est dans l'alliance des joies maternelles avec la gloire virginale. Oui, c'est là le privilège exclusif de Marie : jamais une autre créature n'en sera honorée 1. »

Sans doute ce prodige est au-dessus de toutes les lois de la nature. Mais si notre premier père est venu au monde par un simple acte de la volonté de Dieu, était-il plus difficile à cette volonté toute-puissante d'allier, dans une mortelle, à la fleur de la virginité, « le fruit divin du Saint-Esprit 2 ? » Et d'ailleurs, l'image que reçoit et que nous rend « le miroir, en conservant toute sa pureté 3, » ne nous fait-elle pas assez concevoir comment « la splendeur de la gloire de Dieu 4 » a pu venir et se produire au monde d'une manière aussi admirable qu'elle est propre à étonner notre intelligence?...

Il semble, du reste, que le Seigneur avait voulu préparer de loin l'esprit des hommes à croire cette merveille, objet de notre foi ; car la prophétie solennelle qui chez le peuple de Dieu l'avait annoncée si longtemps d'avance, avait trouvé de l'écho chez presque tous les peuples païens de l'antiquité : leurs traditions religieuses s'accordaient à attendre pour libérateur le Fils d'une Vierge 1. Il semble aussi que le mystère d'un Homme-Dieu étant en soi un miracle sans pareil, la gloire en devait éclater dans sa naissance aussi bien que dans sa conception.

Louons ici le Seigneur…
________________________________________________________________

1. Is., VII, 14. — 2. Serm. XIII,  de tempore. — 1. Serm. IV de Assumpt. B. M. V. — 2. Matth., I, 20. —3. Sag., VII, 26. — 4. Héb., I, 3. — 1. IIIe Lettre de M. Drach.

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Message  Louis Lun 02 Jan 2017, 6:48 am

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MATER INVIOLATA , ORA PRO NOBIS.

(suite)

 Louons ici le Seigneur des admirables prodiges par lesquels il a relevé le mystère de « son anéantissement dans la nature humaine 2; » bénissons-le des glorieuses faveurs qu'il a départies à la très-sainte Vierge, et tâchons de nous pénétrer de plus en plus d'une haute estime, d'un amour généreux pour la vertu qu'il a honorée dans Marie par de telles merveilles.
Ah ! si nous savions combien cette vertu est agréable « à Dieu qui est esprit, qui veut que nous l'adorions en esprit 3, » et que notre chair, à sa manière, participe, autant qu'elle en est susceptible, à l'élévation, à la noblesse, à la pureté de cette adoration!...

Quels efforts incessants nous ferions pour pratiquer cette chasteté des sens qui s'impose la privation même de ce qui est permis, afin de ne pas s'exposer à en dépasser les bornes; cette chasteté du cœur qui exclut toute affection trop vive, quoique légitime ; cette chasteté de l'imagination qui bannit jusqu'à la pensée même fugitive d'un désordre quelconque ou de tout objet dangereux ! Et comme nous réglerions soigneusement tout notre extérieur de manière à inspirer aux autres par notre réserve, par notre modestie, l'estime et l'amour d'une vertu qui seule peut rendre nos hommages dignes de la très-sainte Vierge !

O mère d'inviolable pureté, appelée par l'Apôtre saint Jean « un admirable prodige, » nous aimons à vous contempler, avec lui, « revêtue du soleil, couronnée de douze étoiles, ayant la lune sous les « pieds 1. » Le soleil vous environne de sa clarté resplendissante : figure du divin « soleil de justice 2, » que vous avez porté dans vos chastes flancs, et qui a rendu votre pureté inaltérable comme ses brillants rayons. Douze étoiles forment votre diadème : image, par leur vif éclat, de celui de votre miraculeuse intégrité. Vous avez la lune sous les pieds : emblème du triomphe de votre virginité sur toute inconstance, toute imperfection, figurées par cet astre aux phases variables. Nous nous unissons aux pieux transports de saint Ambroise qui, dans la solennité de Noël, faisait chanter à tout son peuple : « Le monde entier admire le prodigieux enfantement de la Vierge. C'est ainsi que devait naître un Dieu 3 ! »

Nous souhaitons ardemment d'honorer en vous les merveilles du Seigneur par notre fidélité à imiter, autant que notre faiblesse peut le permettre, votre pureté surhumaine.

Pour nous en obtenir la grâce,



Mère de pureté inviolable, priez pour nous !
Mater inviolata, ora pro nobis!

___________________________________________________________

2.  Héb., I, 3. — 3. Jean, IV, 23. — 1. Apoc, XII, 1. — 2. Malach., IV, 2. — 3. Cité par le pape saint Célestin, Epist., decretal., roman, pontif.

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Message  Louis Mar 03 Jan 2017, 6:51 am

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MATER INTEMERATA , ORA PRO NOBIS.

Pour être digne de Dieu, l'éclat du prodige de la Vierge-Mère devait être inaltérable, et le chaste sein dans lequel « le Verbe s'était fait chair 1 » devait demeurer à jamais incorruptible, comme « un sanctuaire exclusivement réservé au Seigneur 2. » Aussi est-il de foi que Marie a toujours été vierge ; que rien n'a jamais terni « la fleur de pureté si admirablement associée en elle au fruit de gloire 3, » mais que cette même fleur, à son dernier jour de la terre, était tout aussi éclatante qu'à sa première aurore. Bien plus, l'Église nous dit, dans sa liturgie sacrée, que, loin de rien perdre de sa perfection, la virginité de Marie « a reçu par la naissance miraculeuse du Sauveur, comme une consécration divine 4. » C'est donc là « cette fontaine qui a toujours conservé le pur cristal de ses eaux sous la garde d'un sceau inviolable 5 ; » c'est là véritablement « ce jardin clos 6 » qui est la demeure inaccessible de la majesté divine, et « devant lequel veille le Chérubin armé d'un glaive de flamme 1. »

Et quand nous n'aurions pas, à cet égard, la certitude que nous donne l'enseignement infaillible de l'Église, quel est le fidèle qui ne comprenne que Marie, par la gloire de la maternité divine, était devenue le vrai temple du Fils de l'Éternel ? que le Verbe incréé ayant habité, pendant neuf mois, dans son sein virginal, en avait fait le sanctuaire le plus pur et le plus auguste? que si « tout lieu où jadis avait reposé l'arche du Seigneur, était digne de solennels hommages 2, » ce sanctuaire vivant de la Divinité en était incomparablement plus digne?... Mais, d'autre part, qui n'aurait horreur de supposer que Dieu ait pu permettre la profanation « de ce tabernacle qu'il avait choisi 3 » pour son Fils ? que Marie ait pu un seul instant cesser de respecter ce que Dieu avait rendu si vénérable, ou qu'elle ait pu oublier jamais cet engagement sacré dont elle avait parlé à l'Ange Gabriel comme « d'un trésor qu'elle n'eût pas sacrifié pour la maternité sublime qui lui était annoncée 4 ? »

Ah ! loin de nous, bien loin de nous des pensées qui non-seulement seraient contraires à la foi, mais qui accuseraient Marie « d'un sacrilège indigne d'elle et d'une profanation indigne de Jésus-Christ  même 5. » Unissons-nous plutôt aux saints docteurs…
_______________________________________________________________

1. Jean , I, 14. — 2. Ézéch., XLIV, 2. — 3. Eccli., XXIV, 23. — 4. Miss. Rom. in Concept. B. M. V. — 5. Cant., IV, 12. — 6. Ibid. — 1. Gen.,III, 24. — 2. Ps. CXXXI, 7. — 3. Ps. CXXXI, 13. — 4. Saint Grégoire de Nysse, homél. in Nativ. Chr. — 5. Élévat. sur les mystères, par Bossuet.

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Message  Louis Mer 04 Jan 2017, 6:25 am

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MATER INTEMERATA , ORA PRO NOBIS.

(suite)

Unissons-nous plutôt aux saints docteurs qui ont célébré l'incorruptibilité de la Vierge par excellence. Disons avec saint Jérôme : « Elle est demeurée toujours sainte et d'âme et de corps, éternellement vierge 1 ; » et avec saint Ambroise : « Marie est la maîtresse de la virginité, dont la gloire en elle n'a souffert nulle éclipse 2; » et avec saint Pierre Chrysologue : « Par l'enfantement de l'Homme-Dieu sa pureté n'a fait que s'accroître, sa chasteté a pris un nouveau lustre, sa virginité n'est devenue « que plus inviolable 3. »

(note de Louis : dans les temps mauvais où nous sommes, faisons d’ardentes et dévotes communions spirituelles.)

Mais de cette vérité sachons tirer une leçon fructueuse pour notre âme. La sainte et adorable Eucharistie, nous l'avons déjà vu, nous donne avec Jésus-Christ des rapports si étroits, si honorables, qu'ils ont une merveilleuse similitude avec ceux que la maternité divine produisit entre Marie et le Fils éternel du Très-Haut. Pourquoi de cette union ineffable, de cet immense honneur ne recueillons-nous pas un affermissement notable dans l'amour de la vertu, une force invincible contre la séduction des sens?... Ah! c'est que nous n'estimons pas assez, avant la sainte communion, le haut prix de la grâce que Dieu nous fait ; c'est qu'après, nous perdons trop tôt la mémoire de l'honneur incomparable que nous avons reçu.

Quand « on croit du fond du cœur 4, » comment peut-on , avant de participer au sacré banquet, se dire sans émotion : « Ce n'est pas à un homme, ce n'est pas à un Ange, c'est à Dieu lui-même que je prépare en moi une demeure 5 ! » Et après s'être uni si intimement à l'Homme-Dieu, comment ne pas « vivre en Dieu, en prenant des sentiments divins 6

Après s'être nourri « de ce corps virginal, de ce corps « conçu d'une vierge, né d'une vierge 1, » comment consentir, si l'on ne perd pas le souvenir d'une telle grâce, à cesser un seul instant d'être pur et sans tache ?

O Marie ! « nouvel Éden où la pureté fait épanouir ses plus belles fleurs 2, » quels éloges donnerons-nous à la gloire de votre virginité inviolable, perpétuelle ?...

« Miracle inouï, vous dirons-nous avec saint Éphrem, inexplicable prodige ; buisson incombustible; encensoir d'or d'où s'exhale un parfum délicieux ; seule très-pure d'âme et de corps; seule au-dessus de toute intégrité, de toute innocence et de toute virginité 3 ! »

Ah ! puissions-nous, par votre protection, faire désormais nos délices de la vertu « qui a fait toujours les vôtres, et qui vous fera bénir éternellement 4 ! »  — « Comme le cerf altéré court « après les eaux rafraîchissantes 5, » puissions-nous soupirer après l'adorable mystère où l'on goûte, avec « le froment des élus, le vin qui fait germer les vierges 6 ! » Puissions-nous surtout, quand nous avons eu l'honneur infini, l'inexprimable bonheur d'y participer ( Note de Louis : Aujourd’hui par la communion spirituelle…), en conserver le souvenir toujours présent, et mener une vie « sainte, irrépréhensible 7, » sous les auspices de celle à qui nous adressons cette supplication d'un cœur, hélas ! trop fragile :


Mère incorruptible, priez pour nous! — Mater  intemerata, ora pro nobis!

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1. Ep. x ad Eus. de ass.In Ezech., 1. XIII. — 2. De instit. Virg. — 3. Serm, CXLII.— 4. Rom., x, 10. — 5. 1 Paralip., XXIX, 1. — 6. Médit, sur l'Év., par Bossuet. — 1. Médit, sur l'Év., par Bossuet. — 2. Saint Basile, Orat. xxx. — 3. Sancti Ephremi opera græco-lat., t. III, p. 524-552. — 4. Judith, xv, 2. — 5. Ps. XLI, 2. — 6. Zachar., x, 17. — 7. Coloss., I, 22.

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Message  Louis Jeu 05 Jan 2017, 7:13 am

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Légende de la gravure.
Litanies de Notre-Dame de Lorette. - Page 2 Lyygen17

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MATER AMABILIS , ORA PRO NOBIS.

Le cantique sacré dans lequel le Saint-Esprit nous offre l'emblème de l'alliance du Verbe incarné avec son Église, est aussi une peinture magnifique de toutes les qualités qui assurent à Marie le titre de Mère aimable. Dans ce divin tableau le céleste Époux nous la représente sous les couleurs les plus variées, sous les images les plus exquises et les plus brillantes : ce sont des fleurs, des fruits, et les plantes les plus belles; ce sont des parfums précieux que l'art a préparés, ou qui sont l'ouvrage de la nature ; des comparaisons pleines de grâce et de douceur ; des ornements d'une délicatesse, d'un éclat, d'un charme ravissant.

Mais tout ce qui appartient à la terre est trop au-dessous de la Mère aimable par excellence ; et voilà que, par la bouche des vierges de Jérusalem, elle est saluée de ce cri d'admiration : « Quelle est donc celle qui s'avance comme l'aurore, belle comme la lune, éblouissante comme le soleil 1 ?... »

Oui, son amabilité a les brillantes couleurs des premiers feux du jour, le doux éclat de la lune, la riche splendeur du roi des astres; et c'est à bon droit que saint Épiphane lui dit avec un pieux enthousiasme : « Après Dieu, vous êtes la première beauté : celle des Chérubins, celle des Séraphins, celle de tous les chœurs des Anges s'efface devant la vôtre 1. » Combien plus éclipse-t-elle donc les charmes de Rébecca et de Rachel, les touchants attraits d'Esther, la grâce majestueuse de Judith, que l'Écriture mentionne pourtant avec honneur 2  !

Mais n'allons pas nous arrêter aux idées terrestres que donnent les sens : cette beauté, cette amabilité ineffable de la fille chérie du Roi des rois « vient en entier de son âme 3, » et de tous les dons inestimables dont le Seigneur l'a ornée. Si les hommes étaient capables de voir ce qu'est une âme qui possède la grâce sanctifiante, ils la trouveraient belle à ravir les yeux les plus indifférents; et s'il en est ainsi de toute âme qui jouit de ce trésor précieux, quelle ne doit pas être la beauté de celles qui, par leur fidélité, leur zèle, leur ferveur, méritent chaque jour et, pour ainsi dire, à chaque instant, un accroissement de ce don céleste, de cette magnifique, de cette divine parure de l'âme chrétienne ! Quelle idée faut-il donc avoir de la beauté intérieure, de l'amabilité surnaturelle de Marie ! Dès sa conception, elle avait reçu l'effusion de la grâce dans un degré supérieur à celui dont toutes les autres créatures ont pu être favorisées.

Le Seigneur, en effet, dans ses conseils éternels….
_____________________________________________________________

1. Cant. VI, 9. — 1. Serm, de laudib. Virg. — 2. Gen., XXIV, 16 ; Gen., XXIX, 17 ; Esth., II, 7; Jud., VIII, 7. — 3. Ps. XLIV, 14.

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Message  Louis Ven 06 Jan 2017, 6:40 am

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MATER AMABILIS , ORA PRO NOBIS.

(suite)

 Le Seigneur, en effet, dans ses conseils éternels, l'ayant choisie entre toutes pour être sa Mère, elle a dû nécessairement, dès son origine, lui être plus agréable que toute autre; et, pour ne pas rester inférieure à sa destinée incomparable, elle a dû par là même être, plus que toute autre, appliquée, unie à Dieu d'esprit et de cœur, jalouse d'augmenter incessamment son trésor par de nouveaux actes d'amour divin. Nulle autre ne s'est donc enrichie autant qu'elle, à chaque instant, de nouveaux traits de beauté surnaturelle; nulle autre n'a possédé comme elle les vertus qui sont inséparables d'une telle abondance de grâce, et qui ont tant de charme pour le cœur humain. Jamais donc cœur ne fut si humble, si patient, si charitable, si compatissant, si prévenant; jamais cœur, si généreux, si dévoué, si pur, si noblement élevé, si grand, si approchant du cœur adorable de son divin Fils.

Apprenons ici à aimer avant tout, comme Marie, ce qui seul est vraiment aimable, Dieu et les moyens de lui être agréables, de nous unir à lui.

Apprenons à dédaigner, comme elle, cette beauté extérieure si fragile qui se fane, se décolore, se flétrit, tombe enfin sous le coup de la mort, pour faire place à quelque chose de dégoûtant et de hideux.

Attachons-nous, de toutes nos forces, à cette beauté intérieure, à cette beauté de l'âme qui nous rend si aimables devant Dieu, que tout fidèle mourant en état de grâce est associé par lui à sa gloire et à son bonheur.

Souvenons-nous enfin qu'en méritant pour notre âme la félicité du ciel, nous la méritons aussi pour notre corps ; et que, par suite, tout ce que nous faisons dans le temps pour la beauté surnaturelle de l'âme, nous le faisons, non-seulement dans l'intérêt de sa béatitude éternelle, mais encore dans celui de la glorification de notre corps pour l'éternité.

O Marie ! chef-d'œuvre du Tout-Puissant, que votre beauté est ravissante aux yeux de la foi ! Oui, vous êtes digne « d'être appelée par excellence Aimable-au-Seigneur 1; » car vous êtes ornée de toutes les vertus. de toutes les perfections « qui peuvent rendre aimable une créature 2. »

Qu'il nous est doux, mère chérie, de nous écrier, avec un de vos dévots serviteurs, « que vous enlevez à eux-mêmes les cœurs qui vous contemplent 3! »

Qu'il nous est doux de vous exprimer le désir sincère que nous avons de vous aimer constamment selon votre mérite, de préférer, comme vous, la beauté de l'âme à tout le reste,  et de travailler sans cesse à l'accroître par la ferveur de notre charité ! Bénissez-le, ce désir ;



Mère aimable, priez pour nous! — Mater amabilis, ora pro  nobis !

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1. II Rois, XII, 25. — 2. Philipp., IV, 8. — 3. Médit.  in Antiph. Salve Reg. attribuées à saint Bernard.

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Message  Louis Sam 07 Jan 2017, 8:00 am

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Légende de la gravure.
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MATER ADMIRABILIS,  ORA PRO NOBIS.

L'homme a mis en œuvre ce que Dieu a livré à sa patiente industrie, et il a produit des choses admirables. Il a, par les plus heureux efforts de son génie, soumis les éléments les plus rebelles, la lumière elle-même, à son activité intelligente ; il a fait d'étonnants ouvrages, dignes d'exciter l'enthousiasme de tous ceux qui ont le sentiment du beau, du sublime dans les arts. Mais que sont tous les chefs-d'œuvre de l'homme comparés à ce que Dieu a produit par le seul acte de sa volonté toute-puissante ? Et que sont tous les chefs-d'œuvre de la création en comparaison de la Mère admirable?

Dieu, il est vrai, a tiré du trésor infini de sa puissance les merveilles les plus frappantes et les plus variés; il les a semées dans l'espace, comme dans nos champs, la poussière ; il a orné la terre de créatures où se déploient la délicatesse et la force les plus étonnantes; il a paré les cieux d'azur, d'argent et d'or; il a établi dans l'univers la plus profonde  combinaison d'éléments contraires, la plus savante harmonie de lois sublimes dans leur diversité, dans leur unité, dans leur stabilité ; il a créé l'homme qui est le roi de la nature, l'abrégé vivant de toutes les merveilles du monde.

Et pourtant il a plus fait encore, il a créé Marie, la Mère admirable : admirable dans ses grandeurs et dans ses privilèges; admirable dans le prodige unique de sa maternité divine ; admirable dans l'influence auguste, incomparable, qui lui a été donnée sur les destinées du genre humain, et que proclame sa coopération à notre salut, aussi bien que le pouvoir si étendu de son intercession; car tous les éléments semblent lui être soumis : à sa prière l'air contagieux perd sa malignité, l'incendie suspend ses ravages, les flots débordés rentrent dans leur lit, la terre stérile reprend sa fécondité.

Marie, ah ! c'est à la fois la vierge et la mère, l'étonnement de la nature confondue par la grâce; c'est la créature et la Mère du Créateur, « la servante et la Mère de Dieu 1; » c'est la fille d'Ève déchue et l'Ève véritable, « la véritable mère des vivants 2. »

Marie! c'est l'abrégé de la bonté, de la charité, de la miséricorde, de la puissance du Très-Haut, « l'abrégé de ses incompréhensibles perfections, dit André de Crète 3. »

C'est, après Dieu, le centre des vœux et des louanges de l'univers catholique ; c'est, pour la foi, la Sainte par excellence, inséparable de l'Homme-Dieu : leurs noms sont répétés chaque jour par toutes les bouches ; en leur honneur, l'Orient et l'Occident ont uni toujours et toujours uniront leurs chants et leurs hommages.

« Le Tout-Puissant a donc fait de bien grandes choses…
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1. Luc, I, 13. — 2. Gen., III, 20 — 3. Serm. 2 de Assumpt.

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Message  Louis Dim 08 Jan 2017, 6:29 am

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MATER ADMIRABILIS,  ORA PRO NOBIS.

(suite)

 « Le Tout-Puissant a donc fait de bien grandes choses 1 » pour cette incomparable Vierge : il l'a si prodigieusement glorifiée au ciel et sur la terre, qu'au jugement de saint Cyrille et de saint Bernard, « les  langues les plus éloquentes ne font que bégayer la louange, quand elles parlent de sa prééminence 2. »

Mais devrons-nous ici nous borner à un profond sentiment d'admiration pour cet ouvrage si parfait du Seigneur?... Replions-nous sur nous-mêmes; considérons-nous bien avec les yeux de la foi ; n'y a-t-il pas aussi en nous du prodige ? Dieu ne nous a-t-il pas rendus véritablement admirables? « Nous n'étions par notre naissance qu'enfants de colère 3 ; et  nous sommes devenus des enfants de prédilection 4, » l'objet de l'amour et des soins les plus tendres du Père céleste.

Bien plus, nous, mortels si petits et si méprisables, nous sommes élevés, par la grâce et par l'Eucharistie, jusqu'à la vie sublime des Anges, à la vie divine du ciel ; nous sommes destinés à jouir éternellement de la plus haute gloire, de la gloire même de Dieu, puisqu'il est écrit « que nous lui serons semblables 5 et que nous régnerons avec lui dans les « siècles des siècles 6. »

Ah ! si nous étions intimement pénétrés de ces magnifiques enseignements de la foi, que nos sentiments envers le Seigneur seraient grands et généreux ! que notre conduite répondrait bien mieux à ses faveurs et à la sublimité de nos espérances !

Vous êtes, ô Marie, et vous serez à jamais digne d'admiration, non-seulement à cause de votre perpétuelle et miraculeuse virginité, figurée par le prodige qui apparut à Moïse « sur la montagne de Dieu 1, » mais à cause de la sublimité de tous vos privilèges et de la surabondance de grâces dont le Seigneur vous a remplie, de la puissance incomparable qu'il vous a donnée, de la gloire unique dont il vous a revêtue.

« Admirable 2, » c'est le nom propre dont le Père céleste a voulu qu'on appelât son divin Fils; c'est le nom que l'Église vous donne, comme à celle qui approche le plus des adorables grandeurs de l'Homme-Dieu, et qui en réfléchit le mieux la gloire.

Auguste « objet de l'étonnement des grands et des princes de la terre 3,  ô vous dont l'excellence ne peut être assez admirée 4, » ah! rendez-nous sensibles aux prodiges de grandeur où il a plu à Dieu de nous élever nous-mêmes dans ce lieu d'exil et d'épreuve, aux prodiges bien plus merveilleux encore de la glorification céleste qu'il daigne promettre à nos efforts; rendez-nous dignes, par votre intercession, d'une si haute et si magnifique destinée;



Mère  admirable,  priez pour nous ! — Mater admirabilis, ora pro nobis  !

______________________________________________________________

1. Luc, I, 49. — 2. Saint Cyrille, Homil habita in Nestor.; saint Bernard, in deprecat. ad B.Virg. —3. Éphés.  II, 3. — 4. Éphés., v, 1. — 5. I Jean, III, 2. — 6. Apoc., XXII, 5. — 1. Exode, III, 2; Brév. rom., office de la Circoncis.— 2. Is.  IX, 6. — 3. Sag., VIII, 11. — 4. Eccli., XLII, 32.

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Message  Louis Lun 09 Jan 2017, 6:51 am

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MATER CREATORIS, ORA PRO NOBIS.

L'acte divin de la création est le plus grand, le plus étonnant aux yeux de notre intelligence : elle a beau scruter, approfondir le passage du néant à l'être, c'est un secret que Dieu s'est réservé, qui échappera toujours aux investigations de la raison humaine. Dieu donc qui est si grand sous tant d'autres rapports, se montre à nous, pour ainsi dire, dans toute sa puissance par son titre de Créateur de l'univers ; et l'Église, pénétrée de cette vérité, nous fait invoquer ici Marie sous le nom de Mère du Créateur, afin d'élever notre esprit à la plus haute idée que nous puissions concevoir d'elle.

Mère du Créateur! Ne semble-t-il pas d'abord qu'il y a comme une contradiction entre ces deux termes? Quoi ! le ruisseau peut-il produire sa source ? l'ouvrage, celui qui en est l'auteur? Qui vit jamais, qui jamais entendit des choses semblables?.....Sans doute, s'il n'y avait en Jésus-Christ que la nature divine, ce titre ne saurait appartenir à la Très-Sainte Vierge : la Divinité existe par elle-même de toute éternité, elle n'a d'autre principe qu'elle-même. Mais « le Verbe s'est fait chair 1,» et Marie, par un miracle sans égal, est devenue la mère de sa nature humaine. Or, le Verbe est Créateur comme le Père et le Saint-Esprit, ces trois adorables personnes ayant produit ensemble toutes les créatures par l'acte indivisible de leur volonté.

Écrions-nous donc avec saint Pierre Chrysologue : « Oui vraiment, Marie a mis au monde celui qui l'a créée et mise au monde elle-même 2 ! » Adressons-lui nos félicitations les plus empressées, en lui disant avec le même saint docteur : « Soyez bénie à jamais ! votre Créateur a bien voulu être conçu dans vos chastes flancs; votre premier principe a bien voulu vous devoir sa naissance; votre divin père a daigné se faire votre fils ; votre Dieu a daigné se faire chair dans votre propre chair 3. »

Mais pour qui le Créateur de toutes choses a-t-il élevé Marie à une si grande gloire ?.... C'est pour nous tous…
____________________________________________________

1. Jean, I, 14. — 2. Serm. 143. — 3. Serm. 142.

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Message  Louis Mar 10 Jan 2017, 5:51 am

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MATER CREATORIS, ORA PRO NOBIS.

(suite)

Mais pour qui le Créateur de toutes choses a-t-il élevé Marie à une si grande gloire ?.... C'est pour nous tous : par elle il est venu au monde, il est venu opérer en chacun de nous un changement plus merveilleux peut-être que la création. Au commencement, « Dieu dit, et tout fut fait 4 : » qu'est-ce qui pouvait résister à la force toute-puissante de sa parole? Mais dans les admirables opérations de « la grâce qui nous est donnée par Jésus-Christ 5, » Dieu permet que notre liberté puisse y faire obstacle, afin de nous rendre capables de mérite ; et ainsi la grâce triomphant de notre liberté, tout en  la respectant et en la laissant agir d'une manière méritoire, offre quelque chose qu'on pourrait dire plus grand, à certains égards, que l'acte de la création primitive.

C'est là ce que paraît vouloir nous faire entendre saint Paul, quand il emploie les mots de nouvelle créature pour exprimer la transformation de l'homme par la grâce du Christianisme. « Si quelqu'un est en Jésus-Christ, écrivait-il aux Corinthiens, il est créature nouvelle 1 ; » et aux Galates : « Ce qui sert en Jésus-Christ, c'est l'être nouveau qu'il crée en nous 2 ».

Hélas ! nous ne voyons pas cet être nouveau, et c'est pour cela que nous sommes peu touchés de l'acte admirable de puissance divine qui le produit. Habitués que nous sommes, d'ailleurs, à ne connaître la nature humaine que transformée en quelque sorte par le baptême dès le berceau, nous estimons moins le bienfait parce que nous ne savons pas, par expérience, ce que c'est que de grandir et d'avancer dans la vie sous la funeste influence de la dégradation originelle, sans remède et sans secours surnaturels. Ah ! ils le savaient bien ces païens convertis, auxquels le grand Apôtre disait, après leur avoir fait le tableau rapide des fruits les plus humiliants de la nature corrompue : « Voilà ce que vous avez été autrefois; mais vous avez été lavés, vous avez été sanctifiés, vous avez été justifiés au nom de Notre Seigneur Jésus-Christ 3. »

Pensons donc souvent à ce que nous serions aujourd’hui sans le baptême, et sans tous les secours si merveilleux dont il nous a ouvert la source; comparons-nous avec les infidèles, « auxquels Dieu n'a pas fait la même grâce qu'à nous 1, » et nous livrerons nos cœurs, sans réserve, à tous les sentiments que la reconnaissance la plus vive peut inspirer.

Daignez nous faire comprendre, ô Marie, tout ce que nous impose de gratitude et d'amour le changement prodigieux que la grâce de votre divin Fils opère en nous : faveur ineffable qui nous fait passer des limites de notre nature à un ordre surhumain, incomparablement plus élevé que le plus bel ordre moral ! Devant le bienfait « de la rénovation baptismale 2 » et de ses suites bienheureuses, dont le prix n'a pas de nom, « notre cœur devrait « s'enflammer, nous devrions être anéantis d'admiration 3 ; » hélas ! et nous sommes froids, ingrats, volontairement pécheurs. Ne permettez pas, ô Marie, que nous retardions plus longtemps « de rendre à Dieu ce  qui est à Dieu 4, d'offrir au Créateur dont la majesté a reposé dans votre sein 5 » les sentiments qui lui sont dus à tant de titres ; et afin que désormais nous soyons reconnaissants et toujours fidèles,


Mère du Créateur, priez pour nous! — Mater Creatoris, ora pro nobis!

__________________________________________________________________

4. Ps. CXLVIII, 5.— 5. Jean, 1, 17. — 1. Cor.,v, 17.—2. Galat.,VI, 15. — 3. I Cor., VI, 11. —  1. Ps. CXLVIII, 20. — 2. Tit., III, 5. —3. Ps. LXXII, 22. — 4. Luc, xx, 25. — 5. Eccli., XXIV, 12.

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Message  Louis Mer 11 Jan 2017, 6:37 am

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MATER SALVATORIS, ORA PRO NOBIS.

Voici le titre le plus touchant de Marie considérée comme mère ; voici son titre le plus cher à la piété chrétienne. Mère du Sauveur !  c'est-à-dire, ô vous qui, par votre coopération à l'incarnation divine, nous avez donné celui dont l'Ange Gabriel révéla jadis le nom de Jésus à votre chaste époux ; « celui qui devait opérer le salut du peuple, en le délivrant de ses péchés 1 !... »

Mère du Sauveur! ô vous à qui nous devons celui dont chaque battement de notre cœur dirait et redirait sans cesse le nom adorable, si nous sentions vivement l'obligation que nous avons à votre divin Fils ! Pour bien comprendre ce que nous est Marie, tâchons donc de bien apprécier ce que nous est ce doux Sauveur qu'elle a mis au monde.

Deux choses donnent de la valeur à un service : l'importance de ce qui en fait l'objet, et la générosité avec laquelle il est rendu. Oh ! qu'il est donc précieux, qu'il est véritablement   inestimable celui dont nous sommes redevables à l'adorable Fils de Marie !
Quel sort éternel eût été le nôtre sans ce divin Sauveur ! L'Esprit saint, pour nous le peindre, l'appelle « une mort éternelle 1, » c'est-à-dire un état qui ne prend jamais de fin et où les horreurs de la mort à chaque instant se renouvellent : dès lors, une vie impérissable, mais privée du souverain bien, avec un désir incessant et immense de le posséder, avec la certitude de ne jamais l'obtenir; une vie éternelle livrée  « à d'éternelles souffrances 2.....»

Mais, comme si c'était peu de nous affranchir d'une si déplorable destinée, Jésus nous a mérité l'inappréciable avantage « d'être un jour assis avec lui dans les cieux 3, d'y « jouir de sa gloire 4, d'y vivre et d'y régner éternellement avec lui 5 de lui être éternellement semblables 6; » c'est-à-dire d'être heureux toujours, heureux au delà de toute expression humaine, heureux au delà de toute pensée, au delà de tout désir. Et ce double service, il nous l'a rendu au prix du dévouement le plus désintéressé, le plus magnanime.

Qu'étions-nous par rapport à Jésus, pour que son cœur dût lui inspirer la pensée de notre salut par son sang? Étions-nous comme d'excellents frères pour lesquels il est doux de faire un sacrifice ? Oh ! non certes... Étions-nous comme de tendres amis dont le sort inspire un vif intérêt? Non encore...; comme des étrangers, du moins, dignes de pitié par leur vertu autant que par leur malheur?

Hélas! non, encore une fois…  
______________________________________________________________________

1. Matth., I, 21. — 1. II Thessal., I, 19.— 2. Ibid. — 3. Ephés., II, 6.— 4. Rom., VIII, 17, — 5. II. Timoth., II, 12. — 6. 1 Jean, III, 2.

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Message  Louis Jeu 12 Jan 2017, 6:37 am

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MATER SALVATORIS, ORA PRO NOBIS.

(suite)

 Hélas! non, encore une fois : nous n'étions que de misérables créatures pécheresses, indignes d'un seul de ses regards, et dont il n'avait pas à attendre même la gratitude la plus vulgaire; que dis-je? dont il n'ignorait pas que tout le retour serait le plus souvent une froideur déplorable, ou même une multiplicité d'offenses, hélas ! trop volontaires. Et néanmoins, il nous a aimés « jusqu'à la mort, et à la mort de la croix 1. » Aimer, aimer jusqu’à l'héroïsme celui qui ne mérite aucune sympathie ; aimer celui qui n'aime point et qui ne témoignera jamais une juste reconnaissance, quel amour!... Mais se dévouer pour celui en qui l'on ne trouve que misère, insensibilité, de qui l'on n'attend que noire et opiniâtre ingratitude, quel amour plus pur, plus fort, plus généreux peut-on imaginer!

Quand donc rendrons-nous à l'amour de notre Sauveur ce que nous lui devons? Nous qui détestons les ingrats, quand donc cesserons-nous de l'être?....

Un homme qui, au péril de ses jours, nous aurait sauvé la vie corporelle, cette vie si fragile, si misérable, si pleine d'amertumes et de larmes, nous l'aimerions : ne pas lui être reconnaissants nous indignerait ; l'outrager nous ferait horreur. Oh! que nous sommes donc coupables envers l'adorable Fils de Marie, qui, par la plus ignominieuse et la plus cruelle des morts, nous a délivrés du sort éternel le plus funeste, et nous a mérité le sort éternel le plus heureux ! Mais que nous le serions bien davantage, si, après avoir médité des vérités si propres à toucher notre cœur, nous refusions encore d'acquitter envers lui une dette à tous égards si sacrée ! Soyons donc, soyons désormais, non plus à nous-mêmes, car « nous ne nous appartenons plus 1, » mais à celui qui « a acheté, à si grand prix 2, » notre amour, notre fidélité, notre dévouement.

O Marie, votre qualité de Mère du Sauveur vous associe à l'œuvre de la rédemption des hommes, opérée par sa Passion, dont les instruments douloureux, qui rappellent ses souffrances et les vôtres, parlent si éloquemment à tout cœur sensible. Amour, oh ! amour ardent, amour inviolable, éternel à Jésus! Après Jésus, à vous, Vierge sainte, ardent et fidèle amour jusqu'à notre dernier soupir ! Mère auguste et chérie de ce divin Fils, dont un Ange révéla le nom « de Sauveur 3 » aux bergers appelés à visiter son berceau et à adorer sa naissance, combien ce titre de « Sauveur du monde » lui convient-il mieux, lui appartient-il plus justement qu'à Joseph le sauveur de l'Égypte 4 ! Joseph l'avait mérité par un service rendu au peuple de Pharaon, mais sans aucun sacrifice personnel; et Jésus porte, pour ainsi dire, ce nom écrit sur son front adorable avec son propre sang.

Faites, ô Marie, que notre cœur lui rende, sinon sang pour sang, du moins amour pour amour; «qu'il lui rende un amour véritable qui se manifeste par les œuvres 5 ! »


Mère du Sauveur, priez pour nous ! — Mater Salvatoris, ora pro nobis !


____________________________________________________________________

1. Philipp., VI, 8. — 1. I Cor. , VI, 19. — 2. Ibid., 20. — 3. Luc, II, 11. — 4. Gen., XLI, 45. — 5. I Cor., VI, 18.

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Message  Louis Ven 13 Jan 2017, 6:33 am

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VIRGO  PRUDENTISSIMA, ORA PRO NOBIS.


Après nous avoir fait honorer dans Marie toutes les grandeurs de sa maternité, l'Église nous la fait célébrer comme vierge, et présente d'abord à nos hommages la prudence qui la distingue entre toutes les filles d'Ève, même les plus parfaites.

Dès son enfance, elle fuit l'atmosphère corrompue du monde, pour aller respirer l'air pur du sanctuaire : elle met sous la garde de la prudence la plus prévoyante un cœur qui n'a pourtant rien à craindre de la séduction du siècle; car le Seigneur le possède, dès sa conception, et ne permet pas qu'il connaisse les dangers ni les attaques de la concupiscence.

Lorsqu'un prince du ciel vient lui porter le message le plus glorieux, Marie se trouble. Elle est habituée  à une vie si solitaire, si pleine de réserve, que « la présence de l'Ange qui avait revêtu la forme d'un mortel, suffit, dit saint Ambroise, pour lui inspirer une pieuse crainte 1 ; » et cette crainte redouble, lorsqu’elle entend de sa bouche l'annonce d'une dignité naturellement incompatible avec le vœu qu'elle a fait, et qui est si cher à son cœur. Alors, (ô prudence véritablement admirable !) loin d'arrêter son esprit à la gloire de la maternité divine, Marie ne pense qu'au devoir d'éclairer sa conscience avant de donner son consentement. Elle expose sa perplexité à l'Ange avec une modeste simplicité. L'envoyé céleste lui donne un éclaircissement qui la rassure ; aussitôt, sans scruter davantage, elle acquiesce avec une humilité, un abandon à Dieu vraiment sublimes : « Voici la servante du Seigneur, que votre parole s'accomplisse en moi 1

Maintenant que va-t-elle faire? Ne s empressera-t-elle pas d'annoncer elle-même ce grand mystère à son digne époux? Non, elle se tait, guidée par une prudence surhumaine. Mais du moins, quand bientôt « le juste Joseph 2 » sera livré, à son sujet, aux inquiétudes les plus cruelles, qui ne pourront manquer de se trahir au dehors, Marie parlera sans doute : ne semble-t-il pas que ce sera pour elle un devoir de protéger ainsi son honneur?...

Oh! admirons ici de plus en plus la Vierge très-prudente. Elle comprend que, pour rassurer son époux, il faut plus que la parole d'une mortelle, surtout d'une mortelle qui semblerait n'être inspirée que par son propre intérêt; elle sait, d'autre part, que « celui-là n'est jamais confondu  qui se confie en la bonté du Seigneur 3 ; » elle se tait donc, et attend le moment marqué par la Providence divine, qui bientôt, en effet, justifie sa confiance.

Plus tard, quand elle entend dire des merveilles…
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1. Traité de Officiis, lib. 1, c. 8. — 1. Luc, I, 38. — 2. Matth., I, 19. — 3.  Ps. xxx, 2.

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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis
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