CONSEILS ET SOUVENIRS

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Message  Monique Lun 21 Nov - 20:13

AMOUR DE DIEU


« Regretter d'avoir lu »

Si la flamme de son amour était toujours pure et dévorante, c'est qu'elle avait soin de l'isoler de toutes les choses créées, l'alimentant seulement de sacrifice. Un jour que nous nous trouvions devant une bibliothèque, elle me dit avec sa gaieté habituelle:

« Oh ! que je serais marrie d'avoir lu tous ces livres-là !

Pourquoi donc, repris-je, puisqu'ils seraient lus, ce serait un bien acquis ; je comprendrais :

» Regretter d'avoir à les lire, mais pas de les avoir lus ? — Si je les avais lus, je me serais cassé la tête, j'aurais perdu un temps précieux que j'ai employé simplement à aimer le bon Dieu. »
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Message  Monique Mar 22 Nov - 22:12

AMOUR DE DIEU


Générosité


Je lui faisais remarquer que le bon Dieu me demandait plus qu'à d'autres, que telle ou telle Sœur se permettait ce dont je me privais. J'eus cette réponse :
« Moi je suis toujours contente de ce que le bon Dieu me demande, je ne m'inquiète pas de ce qu'il demande aux autres et je ne pense pas avoir plus de mérite parce qu'il me demande davantage. Ce qui me plaît, ce que je choisirais — si j'en avais la possibilité — c'est justement ce que le bon Dieu veut de moi. Je trouve toujours ma part belle... Quand même les autres devraient avoir plus de mérite en donnant moins, j'aimerais mieux avoir moins de mérite en donnant plus, parce que j'accomplirais la volonté du bon Dieu. »

Et comme je disais qu'elle était bien heureuse de s'en aller avec Lui :
« Ce n'est nullement pour la jouissance que je désire m'en aller. La souffrance m'attire trop pour que je lui préfère le Ciel. Seule la certitude d'accomplir la volonté divine me fait souhaiter la mort, autrement j'aimerais mieux vivre et souffrir le martyre. »

Bien qu'affligée de la persécution contre les Communautés religieuses, son regard s'animait d'une vive flamme à la pensée que nous aurions peut-être à verser notre sang. Elle avait alors des paroles toute véhémentes qui traduisaient l'ardeur d'amour dont son cœur était embrasé. Pendant sa dernière maladie, je l'entendis s'écrier :
« Quand je pense que je meurs dans un lit ! J'aurais tant voulu mourir dans une arène ! »



A suivre...
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Message  Monique Mer 23 Nov - 16:27

AMOUR DE DIEU



L'autel offert par M. Martin


Tandis que certaines personnes de la famille critiquaient mon Père d'avoir offert le maître-autel de la Cathédrale Saint-Pierre de Lisieux (1), cadeau trop important, disait-on, pour ses moyens, ce qui faisait tort à ses enfants, Thérèse s'en réjouissait disant :
« Après nous avoir toutes données au bon Dieu, il est bien naturel qu'il offre un autel pour nous immoler et s'immoler lui-même. »


1. Un dimanche de 1888, du haut de la chaire, M. le chanoine Rohée, archiprêtre de la Cathédrale, avait indiqué le prix de 10.000 fr. suffisant alors, croyait-il, pour l'achat d'un nouvel autel. M. Martin l'apporta aussitôt en exigeant le secret, qui fut si bien gardé que personne dans la paroisse ne connut le nom du donateur. La chose toutefois ne put être cachée à M. Guérin.



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Message  Monique Mer 23 Nov - 16:41

AMOUR DE DIEU



Cueillir les fleurs des arbres fruitiers


Je confiai à ma chère petite Sœur que, pendant l'Office divin, j'avais pensé que je jetais des fleurs en l'honneur du bon Dieu. Dans la récitation alternée des versets, je voyais une bataille de fleurs.

A chaque psaume, les fleurs variaient. Tantôt, c'étaient des lys, tantôt des roses. Toutes les fleurs qui se présentèrent naturellement à ma pensée y passèrent. Enfin, le jardin dans lequel je faisais ma cueillette se trouva dépouillé. Il ne restait plus que les arbres fruitiers. J'hésitai un instant, puis je moissonnai fleurs de pêchers, de cerisiers, d'abricotiers... A la fin de l'Office, il n'y avait plus aucune fleur.

Cette idée de cueillir les fleurs des arbres fruitiers plut à ma sainte petite Thérèse. Elle me fit remarquer que le propre de l'amour était de sacrifier tout, de donner à tort et à travers, de gaspiller, d'anéantir l'espérance même des fruits, d'agir avec folie, d'être prodigue à l'excès, de ne jamais calculer.

« Oh ! heureuse insouciance, heureuse ivresse de l'amour, dit-elle ! L'amour donne tout et se confie ! Mais, bien souvent, nous ne donnons qu'après délibération, nous hésitons à sacrifier nos intérêts temporels et spirituels. Ce n'est pas l'amour cela ! L'amour est aveugle, c'est un torrent qui ne laisse rien sur son passage ! »



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Message  Monique Mer 23 Nov - 22:12

AMOUR DE DIEU



S'appliquer uniquement à l'Amour


Je lui dis une autre fois : « Ce que j'envie en vous, ce sont vos œuvres. Je voudrais aussi faire du bien, composer de belles choses qui fassent aimer le bon Dieu !
— Il ne faut pas attacher son cœur à cela, me répondit-elle. Croyez-moi, écrire des livres de piété, composer les plus sublimes prières, faire des œuvres d'art... Oh ! non, devant notre impuissance, il faut offrir les œuvres des autres, c'est là le bienfait de la communion des Saints et, de cette impuissance, il ne faut jamais nous faire de peine, mais s'appliquer uniquement à l'amour.

Tauler dit : « Si j'aime le bien qui est en mon prochain plus qu'il ne l'aime lui-même, ce bien est à moi plus qu'à lui. Si j'aime en saint Paul toutes les faveurs que Dieu lui a accordées, tout cela m'appartient au même titre qu'à lui. Par cette communion, je puis être riche de tout le bien qui est au Ciel et sur la terre, dans les anges, les saints et en tous ceux qui aiment Dieu. »
« Les Docteurs nous enseignent que, dans le Ciel, l'amour qui unit tous les élus est si grand que chacun jouit autant du bonheur des autres que s'il l'avait mérité et en jouissait lui-même (1).

« Vous ferez tout autant de bien que moi et même plus, par le désir de taire ce bien et par l'œuvre la plus cachée accomplie par amour, par exemple en rendant un petit service qui coûte beaucoup.
« Vous savez que moi je suis pauvre, mais le bon Dieu me donne à mesure tout ce qu'il me faut. »


1. Cf. saint Thomas : « Au Ciel chacun des élus se réjouit du bonheur de tous les autres » (S. T. Suppl. 9. 71, art. 1er).
La Sainte avait lu dans un ouvrage qu'elle avait particulièrement goûté : Fin du monde présent et Mystères de la vie future, par l'abbé Arminjon, le passage suivant : « Les élus n'auront plus entre eux qu'un seul cœur... Chacun sera riche de la richesse de tous, chacun tressaillira du bonheur de tous. » (7e conférence : De la béatitude éternelle et de la vision surnaturelle de Dieu, p. 312).




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Message  Monique Mar 29 Nov - 17:33

AMOUR DE DIEU



C'est l'amour et l'obéissance qui, seuls, comptent...


Au cours de l'hiver 1896-1897, ne voulant pas que Sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus ait froid aux pieds, notre Révérende Mère Prieure (Mère Marie de Gonzague) exigeait qu'elle se serve d'une chaufferette avec de la braise, de façon à avoir toujours une paire d'alpargates (1) chaudes, mais elle n'en usait que par obéissance et grande nécessité, la faisant mourir inexorablement, à mon grand déplaisir, quand elle jugeait qu'il ne faisait pas assez froid.
« Les autres se présenteront au Ciel avec leurs instruments de pénitence et moi avec une chaufferette, me dit-elle, mais c'est l'amour et l'obéissance qui, seuls, comptent... »


1. Sortes de sandales à semelles de corde qui servent de chaussures aux Carmélites.



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Message  Monique Mar 29 Nov - 17:40

AMOUR DE DIEU



Celle qui avait bâti l'église...


J'ai lu, nous racontait Sœur Thérèse, qu'un grand seigneur, voulant faire élever une église, publia un édit par lequel il défendait à ses vasseaux de faire la plus petite aumône à cette intention, parce que lui seul voulait en avoir la gloire. Ainsi l'église se bâtit.
« Cependant, un jour, une pauvre vieille femme, voyant les chevaux, qui transportaient les pierres, gravir avec peine la colline, se dit en elle-même : « Il est défendu de donner de l'argent pour faire construire ce temple à Dieu, j'aurais pourtant été heureuse d'y contribuer, mais si j'aidais les animaux qui travaillent inconsciemment à cette grande œuvre, le bon Dieu serait peut-être content ? » Avec quelques sous, ses derniers, elle acheta une botte de foin et la donna aux chevaux.

« Quand l'église fut achevée, le seigneur voulut en faire célébrer la dédicace et, à cet effet, fit graver sur une pierre son nom et celui de sa famille, en immortel témoignage de sa libéralité. Mais voilà que, le lendemain, ce nom se trouva effacé et on lut à la place celui d'une pauvre femme inconnue.

« Le Seigneur, furieux, fit recommencer l'inscription à plusieurs reprises ; toujours le miracle se reproduisait. Enfin, il ordonna des recherches et, ayant trouvé l'humble femme, lui demanda si elle n'avait point donné quelque chose pour construire l'église. Toute tremblante, elle s'en excusa. Puis, pressée de questions, elle se souvint de la botte de foin et dit que, suivant la défense, elle n'avait pas donné d'argent, mais seulement aidé les chevaux en leur faisant manger un peu de foin. On comprit alors pourquoi son nom était inscrit et personne n'osa plus l'effacer.

« Ainsi, conclut Thérèse, vous voyez bien que la plus petite œuvre, la plus cachée, faite par amour, a souvent plus de prix que les grandes œuvres. Ce n'est pas la valeur ni même la sainteté apparente des actions qui compte, mais seulement l'amour qu'on y met, et nul ne saurait dire qu'il ne peut donner ces petites choses au bon Dieu, car elles sont à la portée de tous. »


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Message  Monique Mer 30 Nov - 2:36

AMOUR DE DIEU



Un simple coup d'aile


Souvenez-vous de cette belle strophe du Cantique spirituel de notre Père saint Jean de la Croix :

Revenez ma colombe
Car le cerf blessé
Apparaît sur le haut de la colline,
Attiré par l'air de votre vol et il y prend le frais.
(1)


« Vous le voyez, l'Epoux, le Cerf blessé n'est pas attiré par la hauteur, c'est-à-dire par des actions d'éclat, mais seulement par l'air du vol, et un simple coup d'aile — un acte de vraie charité — suffit pour produire cette brise d'amour. »


1. Strophe XIII.


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Message  Monique Mer 30 Nov - 3:03

AMOUR DE DIEU



L'offrande à l'Amour miséricordieux


Pendant l'heure d'adoration devant le Saint Sacrement exposé pour les « Quarante-Heures » — le mardi 26 février 1895 — Thérèse avait composé d'un jet son cantique « Vivre d'Amour ».

Le dimanche 9 juin 1895 — en la fête de la Sainte Trinité — au cours de la messe, elle fut inspirée de s'offrir en victime d'holocauste à l'Amour miséricordieux du bon Dieu pour recevoir, dans son cœur, tout l'Amour méprisé par les créatures auxquelles il voudrait le prodiguer.

Aussitôt, après la messe, tout émue, elle m'entraîna à sa suite, j'ignorais pourquoi. Mais, bientôt, nous eûmes rejoint notre Mère Prieure (Mère Agnès de Jésus), qui se dirigeait vers le Tour. Thérèse paraissait un peu embarrassée pour exposer sa demande. Elle balbutia quelques mots sollicitant la permission de s'offrir, avec moi, à l'Amour miséricordieux. Je ne sais pas si elle prononça le mot de « victime ». La chose ne paraissant pas importante, notre Mère dit : oui.

Une fois seule près de moi, elle m'expliqua brièvement ce qu'elle voulait faire, son regard était enflammé. Elle me dit qu'elle allait mettre ses pensées par écrit et composer un acte de donation.

Deux jours après, agenouillées ensemble devant la Vierge miraculeuse du Sourire, qui se trouvait alors dans l'emploi à côté de sa cellule, elle prononça l'Acte pour nous deux. C'était le mardi 11 juin.

Sœur Thérèse communiqua plus tard son Acte d'Offrande à Sœur Marie du Sacré-Cœur et à Sœur Marie de la Trinité (1). Elle en parle dans son manuscrit (2). Elle y convie toutes les petites âmes.

Dans sa pensée, en effet, il ne s'agissait pas de s'offrir à tout un luxe de souffrances surérogatoires, mais de s'abandonner avec une entière confiance à la Miséricorde du bon Dieu.

Sœur Marie du Sacré-Cœur, notre sœur aînée, refusa tout d'abord de faire cet Acte d'Offrande, ne voulant pas appeler sur elle un surcroît d'épreuves. A ce propos, voici la relation consignée par son infirmière dans des notes intimes inédites :

« Aujourd'hui, 6 juin 1934, je parlais avec Sœur Marie du Sacré-Cœur de l'Acte d'Offrande à l'Amour miséricordieux. Elle me dit que c'est en fanant l'herbe du pré que Sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus, qui était à côté d'elle, lui avait demandé si elle voulait bien s'offrir en victime à l'Amour miséricordieux du bon Dieu et qu'elle lui avait répondu : « Bien sûr que non, je ne vais pas m'offrir en victime, le bon Dieu me prendrait au mot et la souffrance me fait bien trop peur. D'abord, ce mot de victime me déplaît beaucoup. »
« Alors la petite Thérèse lui dit qu'elle la comprenait bien, mais que s'offrir en victime à l'Amour du bon Dieu n'était pas du tout la même chose que de s'offrir à sa Justice, qu'elle ne souffrirait pas davantage, que c'était pour pouvoir mieux aimer le bon Dieu pour ceux qui ne veulent pas l'aimer.
« Enfin, elle était si éloquente, ajouta Sœur Marie du Sacré-Cœur, que je me suis laissée gagner et je ne m'en repens pas, moi non plus. »

Il est à remarquer que Sœur Marie du Sacré-Cœur s'employa, dans la suite, à faire prononcer cet acte à tous ses amis et à toutes les personnes avec lesquelles elle correspondait. A ma connaissance, une seule résista à ses avances.
Enfin, c'est en renouvelant cette offrande à voix basse, mais en scandant nettement les mots, qu'elle expira le 19 janvier 1940, à 2 h. 20 du matin.

J'ajoute maintenant la confidence que je reçus de ma compagne de noviciat, Sœur Marie de la Trinité :
« Sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus ne me fit connaître sa donation comme victime d'holocauste à l'Amour miséricordieux que le 30 novembre 1895. Je lui manifestai aussitôt le désir de l'imiter et il fut décidé que je ferais ma consécration le lendemain.

Restée seule et réfléchissant à mon indignité, je conclus qu'il me fallait une plus longue préparation pour un acte d'une telle importance. Je retournai donc voir Sœur Thérèse, lui expliquant les raisons pour lesquelles je voulais différer mon offrande.
« Son visage prit une expression de grande joie :

« Oui, me dit-elle, cet acte est important, plus important que nous ne pouvons l'imaginer, mais savez-vous la seule préparation que le bon Dieu demande de nous ? Eh bien ! c'est de reconnaître humblement notre indignité et puisqu'il vous fait cette grâce, livrez-vous à Lui sans crainte. Demain, après l'action de grâces, je resterai près de vous à l'Oratoire où sera exposé le Saint Sacrement et, pendant que vous prononcerez votre Acte, je vous offrirai à Jésus comme la petite victime que je lui ai préparée. »

Si notre chère Maîtresse avait cru attirer sur nous des souffrances de surcroît elle n'aurait pas hâté, ainsi, notre donation à l'Amour ; mais, tout au contraire, elle nous précisait que ce geste était nettement différent de l'offrande en victime à la Justice divine :
« On n'a rien à craindre de l'Offrande à l'Amour miséricordieux, disait-elle avec force, car, de cet Amour, on ne peut attendre que de la miséricorde. »

Elle n'en ajoutait pas moins que cette offrande requérait la bonne volonté et la générosité.
« Bonne volonté et générosité » soutenues par la grâce attachée au moment présent. L'Acte de donation à l'Amour a pour effet de renforcer considérablement cette grâce et le secours divin est d'autant plus immédiat et efficace que l'offrande a été plus totale.






1. Voir à la fin de l'ouvrage le texte intégral de cet Acte d'offrande.
2. Ms. A, fol. 84 I° et V°.




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Message  Monique Jeu 1 Déc - 0:25

AMOUR DE DIEU



Le kaléidoscope


Elle me parlait à l'occasion d'un jeu bien connu, avec lequel nous nous amusions dans notre enfance. C'était un kaléidoscope, sorte de longue-vue, à l'extrémité de laquelle on aperçoit de jolis dessins de diverses couleurs ; si l'on tourne l'instrument, ces dessins varient à l'infini.

« Cet objet, m'avait-elle dit, causait mon admiration, je me demandais ce qui pouvait produire un si charmant phénomène ; lorsqu'un jour, après un examen sérieux, je vis que c'étaient simplement quelques petits bouts de papiers et de laine jetés çà et là, et coupés n'importe comment. Je poursuivis mes recherches et j'aperçus trois glaces à l'intérieur du tube. J'avais la clé du problème.

« Ce fut pour moi l'image d'un grand mystère. Tant que nos actions, même les plus petites, ne sortent pas du foyer de l'amour, la Sainte Trinité, figurée par les glaces convergentes, leur donne un reflet et une beauté admirables.
« Oui, tant que l'amour est dans notre cœur, que nous ne nous éloignons pas de son centre, tout est bien (1) et, comme dit saint Jean de la Croix : « L'amour sait tirer profit de tout, du bien et du mal qu'il trouve en moi et transformer toutes choses en soi (2). » Le bon Dieu, nous regardant par la petite lunette, c'est-à-dire comme à travers lui-même, trouve nos misérables pailles et nos plus insignifiantes actions toujours belles; mais, pour cela, il ne faut pas s'éloigner du petit centre ! Car, alors, de minces bouts de laine et de minuscules papiers, voilà ce qu'il verrait. »



1. Is., III, 10.
2. Glose sur le divin




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Message  Monique Jeu 1 Déc - 0:32

AMOUR DE DIEU



« Je joue à la banque de l'Amour ! »


Elle me disait souvent qu'elle ne voulait pas être « marchande des quatre saisons », parce qu'à ce métier-là, on ne gagne pas gros, mais sou par sou.
« Il y a pourtant des âmes qui gagnent leur vie à cette petite échelle, il y en a qui demandent à être payées à mesure. Mais moi, disait-elle, je joue à la banque de l'Amour... je joue gros jeu. Si j'y perds, je le verrai bien. Je ne m'occupe pas des coups de bourse, c'est Jésus qui les fait pour moi, je ne sais pas si je suis riche ou pauvre, plus tard, je le verrai. »




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Message  Monique Mar 6 Déc - 13:23

AMOUR DE DIEU



« Dieu est un feu consumant »


Une fois qu'elle tenait en mains les épîtres de saint Paul, elle m'appela et me dit avec enthousiasme :
« Écoutez, voici ce que dit l'Apôtre : « Ce n'est point d'une montagne que la main puisse toucher que vous vous approchez (par l'amour), ni d'un feu ardent, ni d'un tourbillon... mais de la montagne de Sion, de la cité du Dieu vivant qui est la Jérusalem céleste, des myriades d'anges et de la société de nos aînés... car notre Dieu est un feu consumant (1). » Et, reprenant ces dernières paroles, elle me les commenta avec émotion.


1. Hebr., XII, 18, 22, 23, 29.




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Message  Monique Jeu 8 Déc - 1:13

AMOUR DE DIEU



RECONNAISSANCE


« Ce qui attire le plus de grâces du bon Dieu, c'est la reconnaissance, car si nous le remercions d'un bienfait, il est touché et s'empresse de nous en faire dix autres et si nous le remercions encore avec la même effusion, quelle multiplication incalculable de grâces ! J'en ai fait l'expérience, essayez et vous verrez. Ma gratitude est sans bornes pour tout ce qu'il me donne et je le lui prouve de mille manières. »
Elle était reconnaissante aussi pour le moindre service reçu, mais particulièrement pour le bien qui lui avait été fait par les ministres du Seigneur auxquels elle avait eu l'occasion de se confier.



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Message  Monique Jeu 8 Déc - 1:18

AMOUR DE DIEU



Ne pas douter du bon Dieu


Je me lamentais sur ce que le bon Dieu semblait me délaisser... Sœur Thérèse reprit vivement :
« Oh ! ne dites pas cela ! Voyez-vous, même quand je ne comprends rien aux événements, je souris, je dis merci, je parais toujours contente devant le bon Dieu. Il ne faut pas douter de Lui, c'est manquer de délicatesse. Non, jamais « d'imprécations » contre la Providence, mais toujours de la reconnaissance. »


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Message  Monique Jeu 8 Déc - 1:24

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« Rappelle-toi »


J'entrai au Carmel avec l'impression d'avoir beaucoup donné à Jésus. Je priai donc ma petite Thérèse de me composer, sur l'air de « Rappelle-toi », un poème qui « rappellerait » à Jésus tout ce que j'avais cru lui sacrifier et tout ce que notre famille avait souffert. Elle accueillit le propos avec plaisir, comme l'occasion de me donner une petite leçon.

En de nombreux couplets, elle évoqua non ce que j'avais fait pour Jésus, mais ce qu'il avait fait pour moi.

Je pensai alors à la parabole du Pharisien et du Publicain : N'avais-je pas un peu imité le premier qui se vantait de payer la dîme de tout son bien ?...

Thérèse avait voulu m'enseigner à m'oublier complètement pour vivre dans l'amour et l'action de grâces.




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Message  Monique Mer 14 Déc - 0:39

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« Ce qui nous regarde, c'est de nous unir au bon Dieu »


Un jour, je m'enflammai d'indignation contre les Communautés qui satisfaisaient aux lois injustes portées alors contre elles et je disais : « Que je serais malheureuse si j'appartenais à l'une de ces Communautés ! Ah ! à ce sujet, je sens se réveiller toute mon ardeur ! J'aimerais mieux me faire écharper que de donner seulement une carotte !
Elle me répondit : « Cela ne nous regarde pas. Je pense comme vous, j'agirais comme vous si j'étais responsable dans l'affaire, mais je n'en suis pas chargée. Ce qui nous regarde, c'est de nous unir au bon Dieu. Quand même nous appartiendrions à une Communauté citée dans les journaux comme un exemple de lâcheté, cela ne devrait pas nous inquiéter. »


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Message  Monique Mer 14 Déc - 0:52

UNION A DIEU



Ni empressement, ni nonchalance


Elle essayait de combattre en moi l'empressement dans les affaires, le désir de trop bien faire, la vive peine que je ressentais quand je n'avais pas réussi à mon gré, en un mot, le tracas que je me donnais pour l'ouvrage :
« Vous n'êtes pas venue ici, me disait-elle, pour abattre beaucoup de besogne. Il ne faut pas non plus travailler pour réussir. Vous occupez-vous, en ce moment, de ce qui se passe dans les autres Carmels ? si les religieuses sont pressées ou non ? Leurs travaux vous empêchent-ils de prier, de faire oraison ? Eh bien, vous devez vous exiler de même de votre besogne personnelle, y employer consciencieusement le temps prescrit, mais avec dégagement de cœur.
« J'ai lu autrefois que les Israélites bâtirent les murs de Jérusalem travaillant d'une main et tenant une épée de l'autre (1). C'est bien l'image de ce que nous devons faire : ne travailler que d'une main, en effet, et de l'autre défendre notre âme de la dissipation qui l'empêche de s'unir au bon Dieu. »

Je sais qu'elle ne tenait pas ce langage avec les âmes qui avaient le penchant contraire, car elle ne pouvait supporter que l'on travaillât avec nonchalance, en se disant : « Si c'est bien, si j'ai fini, tant mieux ; si c'est mal, si je n'ai pas fini, tant pis ! » Elle voulait que nous mettions du cœur à notre ouvrage, jamais trop pour empêcher de garder la présence du bon Dieu, ni trop peu, ce qui nuit à cette même présence.
« Le cœur qui aime, ajoutait-elle, travaille avec amour, c'est-à-dire avec ferveur; il court, il vole, il ne trouve rien d'impossible et rien ne l'arrête (1). »


1. Imitation, L. III, ch. IV, 4.



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Message  Monique Lun 2 Jan - 22:48

UNION A DIEU


Office divin

Son maintien au chœur, si modeste et si recueilli, m'édifiait tellement que je lui demandai ce qu'elle pensait pendant la récitation de l'Office divin (2).

Elle me répondit « qu'elle n'avait pas de méthode fixe, mais que souvent elle se voyait en imagination sur un rocher désert, devant l'immensité, et là, seule avec Jésus, ayant la terre à ses pieds, elle oubliait toutes les créatures et lui redisait son amour dans des termes qu'elle ne comprenait pas, il est vrai, mais il lui suffisait de savoir que cela Lui faisait plaisir ».
Elle aimait à être hebdomadière (3) pour dire tout haut l'oraison, comme les prêtres à la Messe.

Sur son lit de mort, elle se rendit à elle-même ce témoignage :

« Je ne crois pas qu'il soit possible de désirer plus que je ne l'ai fait de bien réciter l'Office et de n'y pas commettre de fautes. »

Depuis qu'elle avait supplié les « bienheureux habitants du Ciel de l'adopter pour enfant (1) », elle me dit qu'elle écoutait chaque matin avec révérence et piété la lecture du Martyrologe, heureuse d'entendre le nom de « parents si chers ».

Elle me recommandait de ne pas dire quelque chose d'amusant ou de préoccupant à une Sœur juste avant l'Office divin, mais d'attendre après, pour éviter de lui donner des distractions. Elle-même pratiquait ce conseil très fidèlement.




1. Imitation, L. III, ch. IV, 4.
2. La Sainte ne comprenant pas le latin ne pouvait donner habituellement une attention littérale au texte, mais elle saisissait certains passages lus, en dehors de l'Office, dans les traductions.
3. La religieuse désignée chaque semaine pour remplir, dans la récitation chorale de l'Office divin, le rôle du prêtre officiant.
1. Ms. B, fol. 4 r°.



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Message  Monique Mar 3 Jan - 20:54

UNION A DIEU


L'Oraison: temps du bon Dieu

Sa vie entière s'écoula dans la foi nue. Il n'y avait pas d'âme moins consolée dans la prière; elle me confia qu'elle avait passé sept ans dans une oraison des plus arides: ses retraites annuelles, ses retraites du mois lui étaient un supplice. Et cependant on l'eût crue inondée de consolations spirituelles, tant ses paroles et ses œuvres avaient d'onction, tant elle était unie à Dieu.

Malgré cet état de sécheresse, elle n'était que plus assidue à l'oraison, « heureuse, par là même, de donner davantage au bon Dieu ». Elle ne souffrait pas qu'on dérobât un seul instant à ce saint exercice et formait ses novices dans ce sens.
Un jour que la Communauté était occupée au lavage quand l'oraison sonna et qu'il lui fallait continuer l'ouvrage, Sœur Thérèse qui m'observait, travaillant avec ardeur, me demanda :


« Que faites-vous ?
— Je lave, répondis-je. — C'est bien, reprit-elle, mais vous devez intérieurement faire oraison, c'est le temps du bon Dieu, il ne faut pas le lui prendre. »




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Message  Monique Mar 3 Jan - 21:08

UNION A DIEU



L'union à Dieu de Sœur Thérèse était simple et naturelle, de même que sa façon de parler de Lui.
Comme je lui demandais si elle perdait quelquefois la présence de Dieu, elle me répondit très simplement :

« Oh ! non, je crois bien que je n'ai jamais été trois minutes sans penser au bon Dieu. »

Je lui témoignai ma surprise qu'une telle application soit possible. Elle reprit :

« On pense naturellement à quelqu'un que l'on aime. »

C'était l’Évangile et le peu que l'on nous permettait alors de lire dans l'Ancien Testament qui l'occupaient pendant ses oraisons ; surtout à la fin de sa vie où aucun livre, même ceux qui lui avaient fait le plus de bien, ne lui parlaient plus au cœur.
Parmi ceux-ci, elle avait spécialement apprécié le Discours de Bossuet sur « La vie cachée en Dieu ». Dès mon entrée au Carmel elle m'en recommanda la lecture.

Au début de sa vie religieuse, lorsque j'étais encore dans le monde, elle me conseilla d'acheter l'ouvrage de Mgr de Ségur sur nos « Grandeurs en Jésus ». Mais si elle méditait ses « grandeurs » en Jésus, c'est la connaissance de sa « petitesse » qu'elle aimait surtout à approfondir jusqu'à avouer « préférer des lumières sur son néant à des lumières sur la foi ».

A cette époque et même plus tard, elle goûtait particulièrement les œuvres de saint Jean de la Croix.
Quand je l'eus rejointe au Monastère, je fus témoin de son enthousiasme lorsque devant le graphique de notre Bienheureux Père, dans « La Montée du Carmel », elle s'arrêtait et me faisait remarquer cette ligne où il avait écrit : « Ici, il n'y a plus de chemin, parce qu'il n'y a pas de loi pour le juste. »

Alors, dans son émotion, le souffle lui manquait pour traduire son bonheur. Cette parole l'aida beaucoup à prendre son indépendance dans ses explorations du pur amour que plusieurs taxaient de présomption. Elle excita sa hardiesse à trouver, pour l'atteindre, une voie toute nouvelle, celle de l'Enfance spirituelle, qui n'en est plus une, tant elle est droite et courte, aboutissant d'un seul jet au Cœur même de Dieu.

Je crois que toutes ses oraisons visaient uniquement cette recherche de « la science d'amour ».






A suivre... PIÉTÉ
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Message  Monique Mer 4 Jan - 23:39

PIÉTÉ



Prédilection pour la Sainte Écriture

Elle avait à un haut degré la connaissance des choses de Dieu et de la spiritualité. Douée d'une excellente mémoire, elle retenait facilement ce qu'elle lisait ou entendait et savait se servir au moment opportun des remarques judicieuses, des moindres anecdotes. Mais elle s'assimila surtout, avec promptitude et une appréciation sûre, les passages de la Sainte Écriture qui fut, au Carmel, son plus grand trésor. Elle en découvrait le sens caché et en faisait des applications surprenantes.

J'avais copié plusieurs extraits de l'Ancien Testament (1), je les lui communiquai et ces quelques pages lui furent un aliment délicieux pour ses oraisons.

Elle cherchait à connaître Dieu, à découvrir, pour ainsi dire, « son caractère » et comment pouvait-elle mieux le faire qu'en étudiant les Livres inspirés, spécialement le saint Évangile ? Aussi, s'affligeait-elle de la différence des traductions (1). « Si j'avais été prêtre, me disait-elle, j'aurais étudié l'hébreu et le grec afin de pouvoir lire la parole de Dieu, telle qu'il daigna l'exprimer dans le langage humain. »

Elle portait jour et nuit le saint Évangile sur son cœur et s'occupa beaucoup d'en trouver les textes édités séparément, afin de les faire relier et de nous procurer le même bonheur.



1. Sœur Geneviève fit cette copie étant encore dans le monde, lorsque Thérèse l'eut quittée pour le Carmel. Elle se servit pour ce travail, d'abord d'une Bible qui appartenait à son oncle, M. Guérin. C'était un ouvrage de luxe, très grand format, illustré par Gustave Doré, Traduction Bourassé et Janvier. Elle préféra ensuite utiliser un livre plus maniable et continua sa copie d'après la Bible traduite par Lemaistre de Sacy, éditée en 1864 chez Furne et Cie, Paris.

Le carnet manuscrit copié par Sœur Geneviève contient des passages des Livres suivants (dans l'ordre où ils sont copiés) : Cantique des Cantiques, Ecclésiaste, Sagesse, Proverbes, Isaïe, Tobie, Ecclésiastique, Ezéchiel, Osée, Habacuc, Sophonie, Malachie, Joël, Amos, Michée, Zacharie.

Après son entrée au Carmel, 14 septembre 1894, elle donna ce petit carnet à Sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus, qui y puisa pour ses méditations et lectures. C'est là que, selon toutes probabilités, elle a lu la parole qu'elle aimait tant : « Si quelqu'un est tout petit, qu'il vienne à moi » (Prov., IX, 4, cité dans Ms. C, fol. 3 r°).

1. Elle avait pu en juger, car, bien que les jeunes Sœurs ne fussent pas autorisées à lire une Bible complète, la sainte avait comparé les textes du petit carnet de Sœur Geneviève avec certaines traductions du Psautier (notamment dans l'édition de Glaire) des Livres des Prophètes et du Nouveau Testament. Elle lut celui-ci surtout dans le Manuel du Chrétien qui contenait aussi les Psaumes et l'Imitation de Jésus-Christ, précédés de l'Ordinaire de la Messe, des Vêpres et des Complies. (Édition approuvée par Monseigneur l'Archevêque de Tours, Marne et Fils, éditeurs, Tours, MDCCClXIV. Sans nom de traducteur), « Psaumes traduits de l'hébreu ».

En plus des exemplaires de l’Écriture Sainte proprement dite, elle avait à sa disposition des ouvrages qui en donnent de longs extraits comme la traduction du Bréviaire lue chaque jour à la Communauté au réfectoire, la Semaine Sainte latin-français, les Paroissiens et autres livres qui contiennent de nombreuses citations scripturaires, telles l'Année liturgique de Dom Guéranger, les Œuvres de saint Jean de la Croix, etc. L'examen des citations de l'Ancien et du Nouveau Testaments faites par la Sainte prouve bien qu'elle a puisé, en effet, à ces différentes sources.
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Message  Monique Lun 9 Jan - 19:49

PIÉTÉ



Son amour pour la Très Sainte Trinité

Sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus avait une grande dévotion pour la Très Sainte Trinité. Elle eût désiré que sa fête fût élevée à un rite supérieur.

Lorsque j'étais encore dans le monde, elle avait d'abord eu la pensée de m'appeler Marie de la Trinité, avant de me choisir le nom de Marie de la Sainte Face, que je portai, de fait, quelques mois au Carmel. Mais le premier vocable ayant été attribué à une autre novice, elle en fut très consolée.

C'est le jour de la fête de la Très Sainte Trinité, 9 juin 1895, pendant la Messe, qu'elle fut inspirée de s'offrir comme victime d'holocauste à l'Amour miséricordieux du bon Dieu (1).



1. Voir p. 66.




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Message  Monique Lun 9 Jan - 19:55

PIÉTÉ


bon Dieu « Notre Père »

Un jour, j'entrai dans la cellule de notre chère petite Sœur et je fus saisie par son expression de grand recueillement. Elle cousait avec activité et cependant semblait perdue dans une contemplation profonde :
« A quoi pensez-vous, lui demandai-je ?

— Je médite le Pater, me répondit-elle. C'est si doux d'appeler le bon Dieu notre Père !... »
Et des larmes brillèrent dans ses yeux.

Elle aima le bon Dieu comme un enfant chérit son père avec des tours de tendresse incroyables. Pendant sa maladie, il arriva qu'en parlant de Lui elle prit un mot pour un autre et l'appela : « Papa ». Nous nous mîmes à rire, mais elle reprit tout émue :

« Oh ! oui, Il est bien mon « Papa » et que cela m'est doux de lui donner ce nom. »



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Message  Monique Mar 10 Jan - 19:25

PIÉTÉ


La familiarité avec Jésus

Jésus était tout pour son cœur. Lorsqu'elle écrivait et qu'il s'agissait de Notre-Seigneur Jésus-Christ, elle mettait toujours des majuscules à « Lui » et à « Il », par respect pour sa personne adorable.
Elle me demanda :

« Aimez-vous mieux dire tu ou vous en priant Jésus ? »
Je lui répondis que j'aimais mieux dire : tu. Toute soulagée, elle reprit :
« Moi aussi, je préfère de beaucoup dire tu à Jésus, cela exprime mieux mon amour et je n'y manque jamais quand je parle à Lui seul, mais dans mes poésies et les prières qui doivent être lues par d'autres je n'ose pas. »


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Message  Monique Mer 11 Jan - 0:48

PIÉTÉ


Dévotion envers la Sainte Face

Cette dévotion fut, pour Sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus, le couronnement et le complet épanouissement de son amour pour la sainte Humanité de Jésus. La Sainte Face était le miroir où elle voyait l'Ame et le Cœur de son Bien-Aimé, où elle le contemplait tout entier. Ainsi la photographie du seul visage d'un être aimé nous suffit pour nous rendre celui-ci présent.

On peut dire que la dévotion à la Sainte Face a orienté la vie spirituelle de Sœur Thérèse. Si on veut conserver la note juste de ses pieuses inclinations, il faut reconnaître que celle-là les dépasse toutes, sans doute parce qu'elle les résume toutes.

C'est en contemplant la Face meurtrie de Jésus, en méditant ses humiliations, qu'elle puisa l'humilité, l'amour des souffrances, la générosité dans le sacrifice, le zèle des âmes, le dégagement des créatures, enfin toutes les vertus actives, fortes, viriles que nous lui avons vu pratiquer. Elle suivit, sans le connaître, le conseil de perfection que Notre-Seigneur donne à sainte Gertrude lorsqu'il lui dit :

« Que l'âme qui désire s'avancer dans le bien s'envole dans mon sein. Mais s'il lui prend envie de porter son vol plus loin et de monter encore plus haut sur les ailes de ses désirs, qu'elle s'élève avec la vitesse d'un aigle, qu'elle vole autour de ma Face, soutenue comme un Séraphin sur les ailes d'une charité généreuse. »
C'est ce que fit Sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus et les conséquences de son envolée furent un amour vraiment séraphique produisant des fruits de générosité héroïque.

Elle indiqua à ses novices la Face de Jésus comme un livre où elle puisait la science d'amour, l'art des vertus...

Elle tint à inscrire près de la Sainte Face, dans son blason mystique, cette devise : « L'Amour ne se paie que par l'amour ! » Ses lettres, son autobiographie, ses poésies sont imprégnées d'amour pour cette Face bénie.

Je reste persuadée que c'est ma chère petite Sœur qui fut l'inspiratrice de mon projet de reproduire la Sainte Face d'après le Saint-Suaire de Turin et que je lui dois la réussite de cette copie exécutée en 1904, sept ans après sa mort.



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