CONSEILS ET SOUVENIRS

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Message  Monique Mar 01 Mai 2012, 8:01 pm

FORCE DANS LA SOUFFRANCE



Ne pas se faire plaindre

Un jour de lessive, je me plaignais d'être plus fatiguée que les autres, parce que j'avais fait, en plus du travail commun, un ouvrage que l'on ignorait. Elle me répondit :
« Je voudrais toujours vous voir comme un vaillant soldat qui ne se plaint point de ses peines, qui appelle ses blessures des égratignures, qui est sans cesse porté à soulager les autres et à trouver leurs plus petits maux très graves. »

Elle me fit ensuite avouer que je sentais d'autant plus ma fatigue que les autres ne la connaissaient pas.
« Pourquoi n'avons-nous pas de courage ? c'est parce que nous ne sommes pas plaintes ! On dirait à une Sœur : « Vous êtes fatiguée, allez vous reposer ! » aussitôt, elle sentirait moins sa fatigue... C'est faire comme le vulgaire de désirer qu'on sache quand nous avons eu du mal. La bienheureuse Marguerite-Marie ayant eu deux panaris estimait n'avoir souffert que du premier, parce que le second, n'ayant pu rester ignoré, avait été l'objet de la compassion des Sœurs. »

« Si on vous plaint, ce serait une consolation. Si on ne vous plaint pas, réjouissez-vous-en ! A votre place, j'aimerais cet extrême, et je m'y complairais. Tout ou rien : ou de la compassion autant que votre douleur en mérite, ou un grand oubli, et pour qu'il soit plus grand, aidez-y !... Faites ressortir la peine des autres, les titres qu'elles ont à être plaintes, consolées plus que vous... »




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Message  Monique Mer 02 Mai 2012, 9:34 pm

FORCE DANS LA SOUFFRANCE



Dimanches et jours de fête

Je lui faisais encore remarquer que des occupations imprévues m'empêchaient de profiter du temps libre des dimanches et jours de fête. Elle me répondit :
« Savez-vous quels sont mes dimanches et jours de fête ?... Ce sont les jours où je suis éprouvée davantage. »


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Message  Monique Mer 02 Mai 2012, 9:39 pm

MAITRISE DE SOI



Sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus jugeait les choses avec vérité. Elle ne se montait pas la tête. On était sûr de trouver près d'elle un avis sage et pondéré. Rien de précipité dans sa conduite, elle avait une possession d'elle-même très remarquable.
Elle nous conseillait de ne jamais lui confier une peine, une tentation, lorsque nous étions encore émues. Si nous n'avions pas la force d'attendre, elle nous écoutait cependant, mais nous disait :

« Ne racontez pas, même à notre Mère, une difficulté pour que cesse la chose dont vous vous plaignez, mais ouvrez-vous par devoir, avec dégagement de cœur. Lorsque vous ne sentez pas ce dégagement, qu'il y a en vous ne fût-ce qu'une étincelle de passion, il est plus parfait de vous taire et d'attendre que votre âme soit pacifiée, autrement l'entretien ne fera qu'envenimer les choses. »
Rien ne pouvait l'émouvoir ni la bouleverser. Les menaces de persécution, les cataclysmes d'ici-bas faisaient monter plus haut ses chants. En toute occasion, la paix et la tranquillité se reflétaient sur son visage et elle voulait voir en ses novices la même sérénité, ne souffrant pas, par exemple, que nous plissions le front, ce qui indique un souci quelconque.

Un jour de fête de notre Mère Prieure, Sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus représentant Jeanne d'Arc sur le bûcher faillit être brûlée à la suite d'une imprudence. Mais sur un ordre de notre Mère de ne pas bouger de sa place, pendant qu'on s'efforçait d'éteindre les flammes qui crépitaient à ses pieds, elle resta calme au milieu du danger, offrant sa vie au bon Dieu, comme elle nous le confia ensuite.

Lorsqu'il survenait quelque accident, elle en réparait les dégâts avec une tranquillité parfaite. Peu de temps après mon entrée au Carmel, il m'arriva de répandre tout un encrier sur le mur blanc de notre cellule et sur le parquet; j'accourus à elle, hors de moi : « Venez vite », lui dis-je. — Pour me secourir, à mon idée, il eût fallu voler !
Elle, toujours si maîtresse d'elle-même, eut beaucoup de mal à garder son sérieux. Il est vrai que mon aspect était pitoyable et, ce qui l'augmentait encore, c'était le grand voile de crêpe qui pendait de mon bonnet de postulante.
Me regardant en souriant, elle me dit avec douceur :

« N'ayez pas de chagrin, on va tout de suite réparer le malheur, votre voile me représente cette nappe d'encre dont vous me parlez, mais on va la faire disparaître. »

Et prenant paisiblement les ustensiles nécessaires, elle répara, en effet, très vite, le malheur, quoique sans se presser. Et moi, stupéfaite, j'admirais son calme qui l'empêchait de se déconcerter devant les contre-temps de la vie.

Elle avait pourtant de la peine lorsqu'il lui arrivait de commettre une faute contre la pauvreté en cassant un objet quelconque.
L'année même de sa mort — c'était le 2 février 1897 — étant serveuse au réfectoire, elle brisa une des vitres du guichet de service avec l'angle du plateau. Comme elle était déjà très souffrante, elle ne put dissimuler assez promptement son émotion et je la vis pleurer.

Après le repas de la Communauté, tout en l'aidant à ramasser les débris de verre, je voulus la consoler, mais elle me dit :

« J'avais demandé au bon Dieu d'avoir aujourd'hui une grosse peine à lui offrir, en l'honneur de mon cher petit frère, Théophane Vénard, dont c'est l'anniversaire du martyre, eh bien ! la voilà ! Je ne l'aurais pas choisie, car c'est une faute contre la pauvreté, mais elle est involontaire, je la présente au bon Dieu comme un sacrifice d'agréable odeur. »




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Message  Monique Mar 08 Mai 2012, 8:56 pm

INSTRUMENTS DE DIEU



Puisque ma chère petite Thérèse était mon idéal et que je brûlais du désir de l'imiter, je le lui manifestais souvent. A chaque crainte que je lui exprimais, elle trouvait des réponses qui remettaient mon âme dans le vrai, car j'étais portée à estimer ce qui brille.
« Vous voyez bien, lui dis-je, que le bon Dieu vous aime particulièrement puisqu'il vous met ainsi en avant (1) et permet que vous soyez estimée et aimée des créatures, car vous ne pouvez nier que chacune, dans la Communauté, vous recherche et vous aime !

— Cela ne me donne rien, me répondit-elle, et je ne suis réellement que ce que le bon Dieu pense de moi. Quant à m'aimer mieux parce qu'il me met en avant et permet que je sois son interprète auprès de quelques novices, je trouve que c'est plutôt le contraire. Il me fait leur petite servante. C'est pour vous que le bon Dieu a mis en moi des charmes de vertu extérieure, ce n'est pas pour moi.

« Je me compare souvent à une petite écuelle de lait, tous les petits chats viennent y boire, ils se disputent parfois à qui en aura le plus ; mais là-bas, de côté, le petit Jésus guette ! « Je veux bien que vous buviez dans ma petite écuelle, dit-il, mais je vais veiller à ce qu'elle ne soit pas renversée. »

« En effet, il y fait attention ! Du reste, ce serait difficile de la casser puisqu'elle est par terre... Les Prieures, elles, sont aussi remplies de grâces pour les autres, mais elles sont sur une table, il y a plus de péril, l'honneur est toujours dangereux ! Le bon Dieu met, à mesure que vous en avez besoin, du lait dans sa petite écuelle et vous dites que c'est pour moi plus que pour vous ! Mais ce n'est pas moi qui en profite, c'est bien vous !

— Oui, mais c'est un signe qu'il met en vous sa confiance. Vous êtes à un poste d'honneur en étant à un poste de dévouement. Le bon Dieu est sûr de vous. »

— Ah ! vous ne savez pas ce que vous dites ! Humainement parlant, les plus privilégiés sont ceux que le bon Dieu garde pour Lui seul. Il a, par exemple, deux petits vases d'encens. Il garde l'un pour Lui et fait exhaler le parfum de l'autre devant les créatures. Lequel est le plus privilégié ?

« Il a de jolis petits paniers, Il garde les uns en magasin et met les autres en montre pour attirer les passants. A ceux-ci, Il attache des rubans roses et bleus, qui les font paraître plus beaux, mais cela n'ajoute rien à la valeur des paniers en eux-mêmes, et ceux qui sont dans les armoires sont aussi jolis, souvent davantage, car il faut presque un miracle de sa grâce pour que ceux qu'il met ainsi en devanture conservent leur fraîcheur. Et voilà ce que vous enviez !
— Ah ! je n'envie pas cela, en soi, mais parce que vous l'avez.
— Eh bien ! si j'étais favorisée de grâces extraordinaires, vous ne pourriez pourtant pas les désirer, parce que ce serait une faute vénielle (1). »
Alors, je pris une expression de tristesse et je rougis en répondant : « J'aurais bien du mal à m'en empêcher... J'avoue que c'est de l'enfantillage. La preuve, c'est que, si je recevais des grâces extraordinaires et que vous n'en ayez pas, je désirerais n'en pas avoir, tant j'ai confiance en la voie que le bon Dieu vous fait suivre.

— Une âme, reprit-elle, n'est pas sainte parce que Dieu la prend pour instrument. C'est comme un artiste qui emploie tel ou tel pinceau. Pourquoi celui-ci, alors que celui-là reste de côté ? Il n'en est pas moins pinceau et peut-être meilleur que l'autre. En tout cas, d'être employé à l'œuvre du Maître ne donne rien au premier.
— Qu'est-ce qui sert donc ?
— De reconnaître cette vérité, de ne rien s'attribuer, de ne pas estimer plus grand ceci ou cela, de tout retourner à Dieu (1).
« De même qu'avec une toute petite flamme faible et tremblante, on peut allumer un grand incendie, ainsi le bon Dieu se sert de qui II veut pour étendre son règne. Un livre ordinaire, profane même, peut y servir. Il n'y a donc jamais à s'enorgueillir quand nous sommes pris comme instruments. Le bon Dieu n'a besoin de personne. »

Cependant, j'insistai encore :
« Les lumières me viennent par vous, lui disais-je pour la centième fois, tandis qu'à vous le bon Dieu parle directement.
— Ce n'est pas un signe de prédilection pour moi, au contraire. Notre-Seigneur, comme je vous l'ai dit, me fait votre petite servante. C'est exprès pour vous qu'il me dit telle ou telle chose. Je devrais plutôt sentir mon infériorité en cette circonstance. Le bon Dieu, en effet, nous parle par les livres, par les choses extérieures, il se sert d'objets matériels souvent, eh bien ! tout cela est à notre service. De même, ce qui nous vient par certains saints est beaucoup plus pour nous que pour leur gloire propre. Dieu les exalte pour nous. Eux aussi sont nos serviteurs. Oui, en vérité : « Tout est à nous, tout est pour nous (1.) »




1. Pour la direction des novices bien qu'elle n'en ait pas la charge officielle.
1. Cf. saint Jean de la Croix : L'âme qui veut avoir des révélations pèche au moins véniellement (Maximes et Avis spirituels, la foi, n° 34).
1. Imitation : Ne vous appropriez rien du bien que vous faites et n'attribuez à aucun homme la vertu qu'il montre ; rapportez tout à Dieu sans lequel l'homme n'a rien de bon.(L. III ch. IX, V. 2).
1. Saint Jean de la Croix, Prière de l'âme embrasée de l'amour divin.




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Message  Monique Lun 14 Mai 2012, 11:47 am

SAINTETÉ ET GLOIRE



« Il y a des saints que nous connaissons parce qu'ils sont plus près de nous, mais rien ne prouve qu'ils soient les plus grands. Ainsi, nous jugeons les étoiles d'après leur distance, mais leur véritable beauté, Dieu seul la connaît. Certaines qui nous paraissent toutes petites, ou même que nous ne voyons pas du tout, sont incomparablement plus belles que celles que nous appelons « de première grandeur ».

« Sur la terre, on ne sait pas... Souvent, à mesure que les âmes montent, elles perdent l'estime de ceux qui les entourent. De même qu'un ballon s'élevant dans les airs semble de plus en plus petit, ainsi la sainteté la plus sublime est parfois méprisée. Sachant cela, nous « ferions cas de la gloire qu'on reçoit les uns des autres (2) ? »

« Rien ne nous assure que les saints canonisés soient les plus grands. Dieu les a mis en relief pour sa gloire et notre édification, plus que pour eux-mêmes. J'ai lu ceci : « l'amour que les saints se donnent les uns aux autres dans l'éternité ne sera pas mesuré sur leur grandeur et leur élévation en gloire, mais il y aura des sympathies entre eux. Nous pourrons aimer de toutes petites âmes d'une affection bien plus grande que d'autres beaucoup plus saintes. » Cette pensée m'a toujours ravie.

« Croit-on que les saints canonisés sont les plus aimés ? Ah ! qui aime avec désintéressement sur la terre ? Quel est le saint qui est aimé pour lui-même ? On le loue, on écrit sa vie, on lui prépare des fêtes magnifiques, il y a des solennités religieuses. « Fondons la cloche » et voyons ces personnes qui s'agitent autour d'une draperie, se contrarient parce que tout ne réussit pas, ou se réjouissent quand rien ne va à l'encontre de leur volonté. On crie, c'est un tumulte, dans ce feu des préparatifs. Après, on parle de l'orgue, des sermons... Et le Saint ? Ah ! moi j'aime mieux rester cachée que d'avoir une demi-gloire. J'attends de Dieu seul la louange que je mérite.

« Les saints ne sont pas saints parce qu'on les reconnaît tels et ne sont pas plus grands parce qu'on a écrit leur « Vie ». Qui sait si ce n'est pas à un autre saint — inconnu celui-là — que nous devons le bien fait par tel ouvrage, soit qu'il l'ait inspiré, dirigé ou qu'il ait disposé les âmes à le goûter. On verra tant de choses plus tard ! Je pense quelquefois que je suis peut-être le fruit des désirs d'une petite âme à laquelle je devrai tout ce que je possède.

« Donc, à Dieu seul la gloire, nous ne devons désirer qu'une chose : qu'elle arrive et être aussi contents que ce soit par les autres que par nous.

Et quelle illusion d'estimer les saints d'après ce qu'on pense d'eux ! Combien de saintes carmélites ont eu des circulaires (1) mal écrites, et par là, n'ont recueilli aucune estime, tandis que d'autres, de vertu très ordinaire, ont semblé ravissantes, parce que leur Mère Prieure savait manier la plume !
« Je ne puis vraiment désirer une gloire qui tient ainsi à un cheveu, c'est une loterie ! Et si les saints revenaient nous dire leur pensée sur ce que l'on a écrit d'eux, on serait bien surpris... Sans doute avoueraient-ils souvent qu'ils ne se reconnaissent pas dans le portrait qu'on a tracé de leur âme (2...)

« De qui sommes-nous parfaitement connus sur la terre et de qui sommes-nous parfaitement aimés ?
« Pour moi, je ne désire être aimée qu'au Ciel. Ma joie est de penser que là tous m'aimeront, même ceux qui m'aiment le moins en ce monde... Je trouve que l'amour donné aux saints sur la terre est plus pour nous que pour eux, parce que c'est nous qui en recueillons le bien, c'est nous qui en profitons.

« Tout peut être également apprécié ici-bas... Dans une « Vie », on loue tel saint parce qu'il a été exempté des tentations de la chair, dans une autre on louera le saint parce qu'il a vaincu ces mêmes tentations... Où est la gloire ? Qu'est-ce qui est vrai, puisque de quelque côté que l'on se tourne, tout est digne d'éloge !...
« La gloire humaine n'est rien. Les artistes, par exemple, se la disputent entre eux. Le reste du monde, ignorant tout de leurs œuvres, ne s'en occupe pas, ils n'ont donc qu'un petit nombre d'admirateurs et dans leur folie, ils s'en contentent. Il en est de même pour la gloire extérieure attachée à la sainteté, il n'y aura toujours qu'un très petit nombre de personnes qui l'admirera, qui aimera tel saint, qui lira sa « Vie ».

« Tout est sujet à la jalousie. Dès l'enfance, on reconnaît ce germe. Saint Augustin raconte l'histoire de deux petits enfants qui avaient la même nourrice : quand l'un voyait le tour de son petit frère arriver, il poussait des cris de rage et se roulait de colère. Cependant, il n'aurait pu prendre une goutte de lait en plus.

« Pour moi, j'avoue que je n'ai jamais cherché la gloire. Le mépris avait de l'attrait pour mon cœur, mais ayant reconnu que c'était encore trop glorieux, je me suis passionnée pour l'oubli. »
Elle me dit, toutefois, que, comme moi, elle s'était enthousiasmée pour le beau, le sublime, le parfait et avait éprouvé ce certain sentiment d'exil, cette tristesse que l'on ressent quand on se croit inférieur ou moins privilégié que d'autres, dont on entend la louange.Je lui demandai comment elle avait combattu cette impression.
« Je l'ai supportée, me répondit-elle humblement, et je me suis appliquée à aimer mon infériorité... alors elle m'est devenue douce comme le reste. »



2. Jn., V, 44.
1. On appelle « circulaire » la notice biographique adressée après la mort de chaque carmélite aux monastères de l'Ordre. Tous les Carmels n'ont pas l'usage d'écrire ces « circulaires ».
2. Devant certaines biographies, abondantes en détails fantaisistes ou superflus, elle avait dit une autre fois à Sœur Geneviève d'un ton enjoué : « Les saints sont tous mes parents là-haut. En arrivant au Ciel, j'irai leur faire une petite révérence et leur demanderai de me raconter leur vie. Mais il faudra que ce ne soit pas long ! En un clin d'œil ! »




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Message  Monique Mar 15 Mai 2012, 11:34 am

DÉSIR DE LA MORT


Sœur Thérèse eut toujours l'intuition que sa vie serait courte, ce qui lui fit mépriser toutes les choses périssables.
Quand elle voulait se rendre compte si son degré d'amour de Dieu était toujours égal, elle se demandait si la mort avait autant d'attrait pour elle. Une journée trop prospère, une joie vive lui étaient à charge parce qu'elles tendaient à affaiblir son désir de la mort.
« Pourquoi la mort me ferait-elle peur ? me dit-elle, je n'ai jamais agi que pour le bon Dieu. » Et comme on lui faisait cette réflexion : « Vous mourrez peut-être le jour de telle fête ?... », elle répondit :

« Je n'ai pas besoin d'un jour de fête pour mourir, le jour de ma mort sera pour moi le plus grand de tous les jours de fête. »



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Message  Monique Mar 15 Mai 2012, 11:44 am

RÉCOMPENSES CÉLESTES


Pour me rassurer sur le bonheur sans mélange du Ciel, elle me disait et redisait que le bon Dieu saurait si bien disposer toutes choses que nous n'aurions rien à nous envier les uns aux autres.Afin de nous communiquer cette conviction, elle s'appuyait sur les plus menus faits qui se passaient près d'elle.

Me voyant arranger les fleurs artificielles de manière à faire valoir la plus petite, rafraîchissant les plus fanées de sorte que, les bouquets terminés, on ne reconnaissait pas ce qui m'avait été confié, elle me disait que cela lui était un exemple frappant de ce que ferait le bon Dieu, en nous mettant en valeur, après avoir fait disparaître toutes nos misères. On verra ainsi le plus grand Saint mis en relief par le plus petit et le plus petit, très grand, par la projection de gloire que lui donnera le grand.

L'Evangile des ouvriers de la dernière heure, payés autant que ceux qui aveient porté le poids du jour (1) la ravissait :
« Voyez-vous, disait-elle, si nous mettons notre confiance dans le bon Dieu, faisant tous nos petits efforts et espérant tout de sa miséricorde, nous recevrons autant que les grands saints. »

Une de mes amies m'ayant donné une poupée, je l'offris à la fête de notre Mère et, tandis que les autres Sœurs apportaient des choses magnifiques, mon modeste cadeau fit plus de plaisir que tout le reste.

A ce propos, notre chère petite Sœur me dit :
« Les saints agiront ainsi avec nous, ce sont nos aînés, ils nous feront des présents et nous nous trouverons riches...
« Les Sœurs qui ont confectionné des écrins splendides, des objets de prix et de patience me représentent les saints qui ont fait des actions et laissé des écrits admirables. Et cependant votre petite poupée a davantage attiré l'attention... et encore un petit jouet qui vous avait été donné ! Rien de vous ! »



1. Mt., XX, 1-16.


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Message  Monique Ven 18 Mai 2012, 7:53 pm

DERNIÈRE MALADIE DE LA SAINTE


Les dernières années que la Servante de Dieu passa sur la terre furent l'écho de sa vie, elle ne se démentit pas un seul instant de son tendre abandon à Dieu, de sa patience, de son humilité. Son visage avait une expression de paix indéfinissable. On sentait que son âme était arrivée là où l'avaient conduite les désirs de toute une vie, dirigée vers un but unique, maintenant atteint. Comme Notre-Seigneur, avant d'expirer, elle me dit la veille de sa mort d'un ton grave :
« Tout est bien, tout est accompli, c'est l'amour seul qui compte. »
Les souffrances physiques qu'elle endura les derniers mois étaient atroces, car, à la maladie de poitrine se joignit la tuberculose dans les intestins, qui amena la gangrène, tandis que des plaies se formaient causées par son extrême maigreur, maux que nous étions impuissantes à soulager.

J'approchai de très près ma chère petite Sœur pendant sa maladie parce qu'étant deuxième infirmière, on m'en confia la garde. Je couchais dans une cellule attenante et ne la quittais que pour les heures d'Office et quelques soins à donner à d'autres malades. Pendant ce temps, Mère Agnès de Jésus me remplaçait et relevait sur des feuilles volantes toutes les paroles de notre petite Sœur à mesure qu'elle les prononçait. C'est grâce à ces documents certains que nous avons conservé la mémoire de faits qui sont aussi vivants qu'au premier jour.




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Message  Monique Ven 18 Mai 2012, 8:05 pm

DERNIÈRE MALADIE DE LA SAINTE




Force dans la souffrance physique

Après sa première hémoptysie du Vendredi-Saint 1896, Sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus fut saintement joyeuse d'avoir la permission d'achever le Carême dans toute sa rigueur, ce jour-là, et le lendemain. La voyant suivre ainsi tous les exercices, je ne me doutais pas de l'accident qui lui était arrivé. J'ai su, depuis, qu'elle avait beaucoup souffert du jeûne cette année-là, mais, selon son habitude, elle ne s'en était pas plainte.

De même, elle ne réclama aucun soulagement dans la fatigue extrême qu'elle éprouvait chaque jour à réciter l'Office, à l'heure même où la fièvre était la plus ardente. Elle se gardait bien de nous dire, en temps opportun, qu'elle souffrait davantage en faisant certains travaux, par exemple laver et étendre le linge.
Et quel courage pour supporter des soins douloureux !
Je la vois encore subissant plus de cinq cents pointes de feu sur le dos (je les ai moi-même comptées).
Tandis que le médecin agissait, tout en parlant à notre Mère de choses banales, l'angélique patiente était debout, appuyée contre une table. Elle offrait — m'a-t-elle dit après — ses souffrances pour les âmes et pensait aux martyrs. Après la séance, elle montait dans sa cellule, sans attendre qu'on lui adressât un mot de compassion, s'asseyait toute tremblante sur le bord de sa pauvre paillasse, et là, endurait seule l'effet de ce pénible traitement.

Le soir venu, comme elle n'était pas encore reconnue grande malade, il ne pouvait être question de matelas, aussi je n'avais que la ressource de plier en quatre notre couverture et de la glisser sur sa paillasse, ce que ma pauvre petite Sœur acceptait avec reconnaissance, sans qu'il s'échappât, de ses lèvres, un seul mot de critique sur la façon primitive dont les malades étaient alors soignées.

C'est vrai qu'au milieu des douleurs les plus aiguës, elle gardait grande sérénité et gaieté. Intérieurement je m'en étonnais, pensant que c'était parce qu'elle ne souffrait pas autant qu'on le croyait et je désirais la surprendre en un moment de crise. Peu de temps après, je la vis sourire avec un air angélique et lui en demandai la cause. Elle me dit :

« C'est parce que je ressens une très vive douleur de côté, j'ai pris l'habitude de faire toujours bon accueil à la souffrance. »



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Message  Monique Jeu 31 Mai 2012, 10:09 am

GAIETÉ HÉROIQUE



Ma sainte petite Sœur conserva jusqu'à la fin de sa vie des manières enfantines et charmantes qui rendaient sa compagnie très agréable. Chacune voulait la voir et l'entendre. Son aimable gaieté semblait même croître avec la souffrance ; elle révélait ainsi son extraordinaire force d'âme et son exquise charité pour nous, voulant nous distraire — malgré nous — de notre peine.

Elle se plaisait donc à multiplier les petites « joueries », se permettant alors l'usage de surnoms rappelant des souvenirs de notre enfance, pour m'amuser et, quelquefois, envelopper un conseil d'une forme gracieuse.

C'est pourquoi je n'hésite pas à livrer ces petits mots familiers, qui la montrent si simple aux heures les plus douloureuses de sa vie. Je les groupe, n'en ayant pas gardé les dates précises.




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Message  Monique Jeu 31 Mai 2012, 10:33 am

GAIETÉ HÉROIQUE




Réminiscences d'un conte d'enfants

Parmi les historiettes qui avaient le plus diverti notre jeune âge se trouvait un conte (1) où figuraient une fillette : MIle Lili, et son petit frère, M. Toto; comme j'étais l'aînée, on m'avait attribué le rôle de Lili, et Thérèse avait hérité de celui de Toto.
C'est pourquoi, à plusieurs reprises et pour me détendre, elle y fit allusion, dans l'intimité, même au Carmel.
Ainsi, lorsque, fatiguée, elle craignait de ne pas entendre le réveil, elle me recommandait :
« Voulez-vous regarder, demain matin, si M. Toto a entendu la matraque (2). »
Ou encore :
« N'oubliez pas de réveiller M. Toto demain, pauvre Mlle Lili, humiliée par tout le monde (3), mais aimée de Jésus et de M. Toto. »
Je lui faisais des frictions, par ordonnance du médecin, c'était pour elle un martyre, elle le confia plus tard à Mère Agnès de Jésus, mais à moi, elle les réclamât...
Une fois où je voulais, sans doute, les omettre, elle me fit ce rappel :

« J'ai peur que Notre Mère (1) ne soit pas contente, elle tient beaucoup aux frictions, surtout dans le dos. Si le docteur vient dimanche, il se demandera pourquoi l'on n'a pas fait ce qu'il avait dit... Peut-être vaudrait-il mieux attendre à lundi ? Enfin, Pauvre, Pauvre (2), faites comme vous voudrez, tout sera prêt demain. Surtout ne parlez pas à ce pauvre M. (3), opérez comme bon vous semblera et souvenez-vous que nous devons être riches, drès riches tous les deux !... »

Cette finale se rapporte au bon mot qu'une novice lui fit lire dans un almanach, sous une gravure représentant un poldève très cossu disant avec suffisance à son ami :
« Che suis riche, drès riche, eh pien ! quand ch'ai commencé les affaires, che n'avais rien !
— Oui, répliqua l'autre, mais celui avec qui vous les avez faites avait quelque chose ! »
Notre petite Sainte remarquait finement :
« Moi, je suis comme ce poldève : Che suis riche, drès riche, eh pien! quand ch'ai commencé les affaires, che n'avais rien !... Oui, mais Celui avec qui je les ai faites avait quelque chose !... »



1. L'album illustré où il figure se voit aux Buissonnets, dans la vitrine des jouets.
2. Instrument de bois muni d'une sorte de crécelle qui sert à réveiller la Communauté.
3. Allusion aux petites humiliations, coutumières aux noviciats.
1. La Révérende Mère Marie de Gonzague.
2. Surnom tiré d'une romance.
3. Pour ne pas rompre le « grand silence ».



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Message  ROBERT. Jeu 31 Mai 2012, 11:06 am

Monique a écrit:
GAIETÉ HÉROIQUE
Réminiscences d'un conte d'enfants


(...)
Cette finale se rapporte au bon mot qu'une novice lui fit lire dans un almanach, sous une gravure représentant un poldève très cossu disant avec suffisance à son ami :
« Che suis riche, drès riche, eh pien ! quand ch'ai commencé les affaires, che n'avais rien !
— Oui, répliqua l'autre, mais celui avec qui vous les avez faites avait quelque chose ! »
Notre petite Sainte remarquait finement :
« Moi, je suis comme ce poldève : Che suis riche, drès riche, eh pien! quand ch'ai commencé les affaires, che n'avais rien !... Oui, mais Celui avec qui je les ai faites avait quelque chose !... »


A suivre...

Remarquable repartie de la p’tite Thérèse qui rapporte tout à Dieu...

Sainte Thérèse-de-l’Enfant-Jésus-et-de-la-Sainte Face, priez pour nous !

.
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Message  Monique Mar 05 Juin 2012, 7:15 pm

GAIETÉ HÉROIQUE




A propos d'une image


Elle cherchait, en toute occasion, à me détacher de moi-même et se plaisait à comparer notre course à celle de deux enfants représentés sur une image (1) :
Veillés par leur Ange gardien, ces petits s'en vont sans souci au bord d'un précipice, l'un vêtu d'une simple tunique et libre de toute entrave, sauf la main de sa petite sœur qu'il entraîne. La fillette, au contraire, fait résistance, s'embarrassant d'un gros bouquet et folâtrant à cueillir toutes les fleurs à sa portée.
A ce propos, Sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus me conta cette histoire allégorique :

« Il y avait une fois, une « demoiselle (2) » possédant des richesses qui rendent injuste et auxquelles elle attachait beaucoup de prix.
« Elle avait un petit frère qui ne possédait rien, et cependant était dans l'abondance. Ce petit enfant tomba malade et dit à sa sœur : « Demoiselle », si vous vouliez, vous jetteriez au feu toutes vos richesses qui ne servent qu'à vous inquiéter, vous deviendriez ma bo-bonne (3) rejetant votre titre de « demoiselle », et moi, quand je serai dans le pays enchanteur où je dois bientôt aller, je reviendrai vous chercher parce que vous aurez vécu pauvre comme moi, sans vous inquiéter du lendemain.
« La « demoiselle » comprit que son petit frère avait raison, elle devint pauvre comme lui, se fit sa bo-bonne et plus jamais ne fut tourmentée par le souci des richesses périssables qu'elle avait jetées au feu...
« Son petit frère tint parole, il vint la chercher quand il fut dans le pays enchanteur, où le bon Dieu est le Roi, la Sainte Vierge la Reine, et tous les deux vivront éternellement sur les genoux du bon Dieu, c'est la place qu'ils ont choisie. »
Une autre fois, faisant allusion encore à l'image des deux enfants et, de plus, à une maîtresse de maison à laquelle il ne manque rien dans toutes ses armoires, elle dit :
« Demoiselle trop riche : plusieurs boutons de roses, plusieurs oiseaux à chanter à son oreille (1), un jupon, une batterie de cuisine, de petits paquets... »
Je couchais près d'elle, dans une petite pièce communiquant avec son infirmerie. Un soir qu'elle me voyait me déshabiller, elle fut prise de compassion devant la misère de nos vêtements et, se servant d'une expression comique qu'elle avait entendue, elle s'exclama :
« Pauvre, Pauvre, comme vous êtes torée (1) ! mais vous ne serez pas toujours comme cela, c'est moi qui vous le dis ! »


1. Tableau de Plockhorst.
2. Allusion à une expression employée dans une histoire de chevalerie, lue dans son enfance : « Franchise », par Mme C. Colomb. Journal de la Jeunesse, 1879. Hachette. Paris.
3. Petite Servante, nom familier qu'elle donnait à sa sœur, parce qu'elle la servait, pendant sa maladie, comme seconde infirmière. Cette appellation lui était plus facile à prononcer dans son état de fatigue extrême. Elle en avait humblement demandé la permission et n'aurait pas voulu employer le nom de « Céline » qui — soit dit en passant — lui était cher jusqu'à trouver sans charmes un calendrier qui ne donnât pas sainte Céline, v. au 21 octobre !
1. Allusion à un passage qu'elle avait lu sur le bienheureux Théophane Vénard. L'auteur louait ainsi son héros : « Il avait un bouton de rose sur les lèvres et un oiseau à chanter à son oreille. »
1. (Mal tournée) Tore, en latin torus : corde.




A suivre...
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Message  Monique Mer 06 Juin 2012, 12:47 pm

GAIETÉ HÉROIQUE




La mort apprend à laisser tomber bien des choses


Notre chère petite Sainte, loin de s'effrayer à la pensée de la mort, cherchait à y puiser d'utiles leçons, dont elle nous faisait profiter. Elle nous dit un jour :
« Quand je serai morte — un cadavre — je garderai le silence, je ne donnerai aucun conseil ; si on me met à droite ou à gauche, je n'aiderai pas. On dira : elle est mieux de ce côté-ci, on pourra même mettre le feu près de moi, je ne dirai rien. Comme cette pensée aide à se détacher des petites choses qui nous bouleversent, de tout ce que nous devrions laisser tomber ! »
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Message  Monique Mer 06 Juin 2012, 12:48 pm

GAIETÉ HÉROIQUE




Sérénité joyeuse devant la mort


Elle se réjouissait de la mort et regardait avec plaisir les préparatifs qu'on aurait voulu lui cacher.
Ainsi, elle désira voir la caisse de lys artificiels qui venaient d'arriver pour orner le lit mortuaire etdit avec joie ! :

« C'est pour moi ! »
Elle ne pouvait y croire tant était grand son contentement.

Un soir des derniers jours, comme on craignait qu'elle ne passât pas la nuit, on avait apprêté dans l'appartement contigu à l'infirmerie un cierge bénit, le bénitier et le goupillon. Elle le soupçonna et demanda qu'on mît ces objets de façon à ce qu'elle les vît. Elle les regardait de temps en temps d'un air de complaisance et nous dit aimablement :
« Voyez-vous ce cierge-là, quand le « Voleur » (1) m'emportera, on me le mettra dans la main, mais il ne faudra pas me donner le chandelier, il est trop laid ! »

Puis elle nous découvrit tout ce qui arriverait après sa mort, elle passait en revue avec bonheur chaque détail de sa sépulture et en faisait part dans des termes qui nous faisaient sourire quand nous aurions voulu pleurer. Ce n'était pas nous qui l'encouragions, mais elle qui nous remontait.



1. Allusion au passage évangélique où Notre-Seigneur se compare à un voleur (Mt., XXIV, 43 ; Lc. XII, 39).
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Message  Monique Mer 06 Juin 2012, 12:54 pm

GAIETÉ HÉROIQUE




Sa tombe lui importe peu


Elle était indifférente à toute préoccupation humaine. Peu avant sa mort, on avait discuté devant elle de l'achat du nouvel enclos pour nos Sœurs défuntes, dans le cimetière de Lisieux ; elle me dit plaisamment :
où, qu'est-ce que cela fait ? Il y a bien des missionnaires qui sont dans l'estomac des anthropophages et les martyrs avaient bien comme cimetière les corps des animaux féroces. »


A suivre...
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Message  Monique Mar 12 Juin 2012, 8:46 pm

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ULTIMES ENTRETIENS
DE SAINTE THÉRÈSE DE L'ENFANT-JÉSUS AVEC SŒUR GENEVIÈVE DE LA SAINTE FACE



J'ai consigné les paroles que sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus m'adressa personnellement, pendant les derniers mois de sa vie. S'il s'y trouvait quelques légères variantes avec celles recueillies par Mère Agnès de Jésus, il ne faudrait pas s'en étonner plus que des variantes des Evangélistes rapportant le même fait.

MAI

Un des derniers jours où Sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus pouvait encore réciter son Office, mais en dehors du chœur, je me trouvais auprès d'elle au jardin, à l'endroit même où s'élève la châsse. Je la vue tout à coup prendre une expression attendrie et, posant le doigt sur une des leçons de Matines, elle me dit, les yeux humides de larmes :
« Regardez ce qu'écrit saint Jean : « Mes petits enfants, je vous ai dit ceci afin que vous ne péchiez point, mais si quelqu'un a péché, nous avons un avocat qui est Jésus (1). »


1. I Jn.,II, I. Ce passage se lisait à la 3e leçon du Ier Nocturne de Matines à la fête de saint Jean devant la Porte Latine (6 mai) et au dimanche dans l'octave de l'Ascension qui, en 1897, tombait le 30 mai.

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Message  Monique Mar 12 Juin 2012, 8:47 pm

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JUILLET

3 juillet

Comme le lait lui faisait mal et qu'elle ne pouvait prendre autre chose à ce moment-là, le docteur de Cornière avait indiqué une sorte de lait condensé qu'on trouvait chez le pharmacien, sous le nom de « lait maternisé ». Pour diverses raisons, cette ordonnance lui fit de la peine et quand les bouteilles arrivèrent, elle pleura à chaudes larmes.
Dans l'après-midi, elle sentit le besoin de sortir d'elle-même et me dit d'un air triste et doux :

« J'ai besoin d'une nourriture pour mon âme ; lisez-moi une Vie de saint. »
— Voulez-vous la vie de saint François d'Assise? Cela vous distraira quand il parle des petits oiseaux. Elle reprit gravement :
« Non, pas pour me distraire, mais pour voir des exemples d'humilité. »
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Message  Monique Mar 12 Juin 2012, 8:47 pm

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12 juillet

Notre Mère Prieure ne pouvait se résigner à lui donner la permission de mourir. Thérèse nous fit cette réflexion sous la forme plaisante qu'elle adoptait quand elle voulait nous empêcher de penser à notre peine :
» Le bon Dieu a si grande envie d'une petite grappe (1) que le propriétaire ne veut pas Lui donner, qu'il va la voler... »
Une Sœur lui disait qu'elle pourrait avoir une heure de crainte avant de mourir pour expier ses péchés.
« La crainte de la mort pour expier mes péchés ?...cela n'aurait pas plus de force que de l'eau bourbeuse ! Mais, si je les ai, ces craintes, je les offrirai au bon Dieu pour les pécheurs et, comme ce sera un acte de charité, cette souffrance deviendra pour les autres beaucoup plus forte que de l'eau. Pour moi, la seule chose qui me purifie, c'est le feu de l'Amour divin. »
Me regardant avec compassion et tendresse, ma petite Thérèse s'interrompit au milieu d'une conversation et dit :
« Ah ! c'est ma petite Sœur Geneviève qui sentira le plus mon départ. Certainement, c'est elle que je trouve le plus à plaindre, parce qu'aussitôt qu'elle a de la peine elle vient me trouver et je ne serai plus là... Oui, mais le bon Dieu lui donnera la force et je reviendrai !
Et s'adressant à moi :
« Je reviendrai vous chercher le plus tôt possible (1) et je mettrai Papa de la partie, vous savez bien qu'il était toujours pressé (2)...
Tandis que je remplissais auprès d'elle mon office d'infirmière, en parlant de la séparation prochaine, je l'entendis fredonner ce couplet qu'elle composa sur-le-champ, en me substituant à elle-même : (air du cantique : Il est à moi) :

Elle est à moi celle que le ciel même,
Le Ciel entier est venu me ravir,
Elle est à moi, je l'aime, oh ! oui, je l'aime,
Rien ne pourra jamais nous désunir...



Un peu plus tard, elle me dit en me regardant :
« Mon petit Valérien. »
(Ma chère petite Thérèse comparait quelquefois notre union à celle de sainte Cécile et de saint Valérien.)
Je lui disais : « Le bon Dieu ne pourra me prendre aussitôt après votre mort, car je n'aurai pas eu le temps d'être parfaite. » Elle reprit :
«Cela ne fait rien ; rappelez-vous saint Joseph de Cupertino, son intelligence était médiocre, il était ignorant et ne connaissait à fond que cet Evangile : « Beatus venter qui te portavit (1). « Interrogé juste sur ce sujet, il répondit si bien que tous restaient dans l'admiration et il fut reçu avec grands honneurs pour la prêtrise avec ses trois compagnons qui ne subirent aucun examen. Car on jugea, d'après ses sublimes réponses, que ceux qui l'accompagnaient devaient en savoir aussi long que lui (2).

« Ainsi, je répondrai pour vous, et le bon Dieu vous donnera gratis tout ce qu'il m'aura donné. »



1. Grappe de raisin.
1. Si on en juge par la belle longévité de Sœur Geneviève qui a fêté ses Noces de Diamant de Profession religieuse et vu s'accomplir ses quatre-vingt-neuf ans, la Sainte, dans cette formule « le plus tôt possible », parlait déjà le langage de l'éternité où « un jour est comme mille ans et mille ans comme un jour ».
2. Elle ne voulait pas dire par là qu'il agissait avec précipitation, mais elle faisait allusion à son caractère décidé qui l'empêchait de remettre au lendemain ce que l'on pouvait faire le jour même.
1. « Bienheureux le sein qui vous a porté. » (Lc, XI, 27.)
2. Réminiscence rapide d'une lecture entendue par la Sainte dans Vies de saints d'après les Bollandistes, le P. Giry, etc., par M. l'abbé Paul Guérin, Tome IX, p. 386, 6e édition de 1868.




A suivre...
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Message  Monique Mer 13 Juin 2012, 9:17 am

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18 juillet

Je lisais à ma petite malade un passage sur la béatitude du Ciel. Elle m'interrompit pour me dire :
« Ce n'est pas cela qui m'attire...
— Quoi donc? repris-je.
— Oh ! c'est l'Amour ! Aimer, être aimée et revenir sur la terre pour faire aimer l'Amour (1). »


1. Thérèse, les derniers mois de sa vie, était comme hantée par le désir de revenir sur la terre quand elle serait au Ciel. Elle y pensait sans cesse tout en se demandant, avec une certaine inquiétude, si c'était possible.
Déjà, au mois de mars, Sœur Marie du Sacré-Cœur l'ayant vue en prière, à l'Ermitage Saint-Joseph, lui dit : « Que demandez-vous avec tant de ferveur ? — C'est, reprit Thérèse, que saint Joseph veuille bien appuyer près de Dieu mon grand désir de revenir sur la terre... »

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Message  Monique Mer 13 Juin 2012, 9:17 am

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21 juillet

Alors que je mettais, comme infirmière, de l'ordre dans la pièce, elle me suivait des yeux et rompit tout à coup le silence par une parole que rien n'avait provoquée :
« Au Ciel, vous prendrez séance à côté de moi (2) ! »
Et plus tard, me citant un passage d'une belle poésie sur Louis XVII (3) :
Vous viendrez bientôt avec moi ...bercer l'enfant qui pleure ;
Et dans leur brûlante demeure
D'un souffle lumineux rajeunir les soleils...

puis je vous mettrai :

« les ailes d'azur d'un chérubin vermeil... »

« Je les attacherai moi-même, insista-t-elle, car vous ne sauriez pas, vous les mettriez ou trop bas ou trop haut ! »


1. Thérèse, les derniers mois de sa vie, était comme hantée par le désir de revenir sur la terre quand elle serait au Ciel. Elle y pensait sans cesse tout en se demandant, avec une certaine inquiétude, si c'était possible.
Déjà, au mois de mars, Sœur Marie du Sacré-Cœur l'ayant vue en prière, à l'Ermitage Saint-Joseph, lui dit : « Que demandez-vous avec tant de ferveur ? — C'est, reprit Thérèse, que saint Joseph veuille bien appuyer près de Dieu mon grand désir de revenir sur la terre... » «

2. Thérèse employait à dessein une expression recherchée pour faire sourire sa sœur.
3. L'auteur en est Victor Hugo. Extrait de l'ouvrage sur Louis XVII, sa vie, son agonie, sa mort, par A. Beauchesne, 2 tomes, Paris, Henri Pion, 1886. La poésie est citée pp. 516 et ss. du Tome II.





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Message  Monique Mer 13 Juin 2012, 9:21 am

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24 juillet

Je lui disais : « Vous êtes mon idéal, et cet idéal je ne puis pas l'atteindre. Oh ! que c'est douloureux ! Je suis comme un petit enfant qui n'a pas conscience des distances : dans les bras de sa mère, il tend sa petite main pour saisir le rideau, un objet... il ne se rend pas compte qu'il en est très loin!
— Oui, mais, au dernier jour, le bon Dieu approchera sa petite Céline de tout ce qu'elle aura désiré et elle saisira tout. »


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Message  Monique Lun 25 Juin 2012, 12:12 pm

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JUILLET-AOUT


« Si on vous dit une chose injuste ou qu'une Sœur qui ne s'y connaisse pas veuille vous donner des avis, il faut penser qu'elle a bonne intention, lui répondre avec une grande douceur et, sans blesser la vérité, paraître approuver autant que possible ce qu'elle dit. »

« Vous avez tort de désirer que tout le monde plie à votre manière de voir. Puisque nous voulons être de petits enfants... les petits enfants ne savent pas ce qui est le mieux, ils trouvent tout bien ; imitons-les.

« Il n'y a pas de mérite à faire ce qui est raisonnable, c'est la voie commune, tout le monde veut bien y marcher. »

« La charité, dit saint Alphonse de Liguori, consiste à supporter ceux qui sont insupportables. »

« Plus vous avancerez, moins vous aurez de combats, ou plutôt vous les vaincrez avec plus de facilité, parce que vous verrez le bon côté des choses. Alors votre âme s'élèvera au-dessus des créatures. C'est incroyable comme, à la fin, tout ce que l'on pouvait me dire n'effleurait même pas mon âme, parce que j'avais compris le peu de solidité des jugements humains. »

« A la mort, quand je verrai le bon Dieu si bon, qui voudra me combler de sa tendresse pendant toute l'éternité, et que moi, je ne pourrai plus jamais lui prouver la mienne par des sacrifices, cela me sera impossible à supporter si je n'ai pas fait, sur la terre, tout ce que j'aurai pu pour lui faire plaisir. »


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Message  Monique Lun 25 Juin 2012, 12:42 pm

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AOUT


2 août

« Tout passe en ce monde mortel, même la petite Thérèse... mais elle reviendra!... »

3 août

« Vous êtes toute petite, rappelez-vous cela et quand on est tout petit, on n'a pas de belles pensées... »

4 août

Interrompant une conversation, je m'exclamai tristement en songeant à sa mort :

« Je ne saurai pas vivre sans elle !»
Alors faisant un calembour pour me distraire, elle répondit :

« Aussi je vous apporterai deux ailes ! »


5 août

Sur ce passage de l'Evangile : « Deux femmes moudront ensemble, on prendra l'une et on laissera l'autre »
« Nous faisons notre petit commerce ensemble, je verrai bien que vous ne pouvez pas moudre le blé toute seule, alors je viendrai vous chercher... Veillez donc car vous ne savez pas à quelle heure doit venir votre Seigneur (2). »

Elle me rappelait souvent que nous étions comme deux associés. Qu'importe que l'un ait moins de ressources que l'autre. Du moment qu'ils ne se séparent pas, ils auront part, un jour, aux mêmes bénéfices.
Elle s'efforçait de m'inculquer la pauvreté d'esprit et de cœur par d'aimables réflexions, comme celles-ci :

« « Bo-bonne, il faut qu'elle se tienne dans sa position, qu'elle n'essaie pas d'être grande dame, jamais ! »
Un jour où il me restait à réciter une petite Heure du saint Office, elle me dit d'un ton enfantin :
« « Allez dire None, et rappelez-vous que vous êtes une toute petite nonne, la dernière des nonnes! »
« Vous allez donc me quitter, lui disais-je tristement.
« —Oh ! pas d'une semelle ! »
Et, reprenant mon thème favori :
« Croyez-vous que je puisse espérer être près de vous au Ciel ? Cela me semble impossible, c'est comme si Von faisait concourir un petit manchot pour attraper ce qui se trouve en haut d'un mât de cocagne.»
—Oui mais ! reprit-elle, s'il se trouve là un géant qui prend le petit manchot sur son bras, l'élève bien haut et lui donne l'objet désiré ? ... C'est comme cela que le bon Dieu fera avec vous, mais il ne faut pas vous en occuper, il faut dire au bon Dieu : « Je sais que je ne serai jamais digne de ce que j'espère, mais je vous tends la main comme une petite mendiante et je suis sûre que vous m'exaucerez pleinement, car vous êtes si bon ! »



1. Mt., XXIV Lc, XVII, 35.
2. Mc, XIII, 35 ; Lc, XII 40 ; Mt., XXIV, 44.




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Message  Monique Lun 02 Juil 2012, 6:03 pm

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AOUT


8 août

La pensée de lui survivre m'attristait tellement que je ne cessais de lui demander si je mourrais bientôt ; elle me le faisait espérer, mais une fois au Ciel elle jugea du temps à la lumière sans fin ! — Je lui disais :
« Si, quand vous serez partie, on écrit votre petite vie, moi je voudrais bien m'en aller avant... le croyez-vous ?

— Oui, je le crois, mais il ne faudra pas perdre patience... regardez, moi, comme je suis mignonne, il faudra que vous fassiez comme cela. »



16 août

M'étant levée de grand matin, je trouvai ma chère petite Sœur pâle et défigurée par la souffrance et l'angoisse. Elle me dit :
« Le démon est autour de moi, je ne le vois pas. mais je le sens... il me tourmente, il me tient comme avec une main de fer pour m'empêcher de prendre le plus petit soulagement, il augmente mes maux afin que je me désespère.
« ...Et je ne puis pas prier ! Je puis seulement regarder la Sainte Vierge et dire : Jésus !... Combien elle est nécessaire la prière des Complies : « Procul recedant somnia et noctium phantasmata. Délivrez-nous des fantômes de la nuit. »
« J'éprouve quelque chose de mystérieux... »
Vivement impressionnée, j'allumai un cierge bénit et peu après le calme lui était rendu.



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