CONSEILS ET SOUVENIRS

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Message  Monique Mer 14 Mar 2012, 7:54 pm

OBÉISSANCE



L'obéissance de Sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus s'étendait à tout. Elle me disait :
« Nous ne devons pas nous donner de facilité de vie. Puisque nous voudrions être des martyres, il faut se servir des instruments que l'on a et faire de notre vie religieuse un martyre. »


Ce conseil, elle le pratiquait rigoureusement, à la lettre. Les Supérieures devaient faire une grande attention à ce qu'elles disaient en sa présence, car un avis lui devenait un ordre, et elle ne le suivait pas seulement un jour, ni quinze jours, mais sans discontinuer.

C'est ainsi que je l'ai vue observer de petites choses comme fermer telle porte, ne pas passer en tel endroit, ne pas traverser le chœur et mille autres recommandations de ce genre auxquelles notre Mère Prieure — la Révérende Mère Marie de Gonzague — ne pensait plus au bout de quelques jours. Elle ne se doutait pas que pour cette âme fidèle toutes ses paroles devenaient des oracles et qu'elle les accomplissait comme étant la volonté expresse de Dieu.

Pendant son noviciat, sa Maîtresse, Sœur Marie des Anges, lui avait fait une obligation de lui dire chaque fois qu'elle aurait mal à l'estomac. Comme c'était tous les jours, elle se croyait forcée de faire cet aveu tous les jours.
Alors, sa Maîtresse ne se souvenant plus de l'ordre qu'elle avait donné, s'exclamait : « Cette enfant ne fait que se plaindre. » Ce que Thérèse supporta sans s'excuser.

Elle obéissait, de même, à chacune des Sœurs, sans que jamais parût l'ombre d'une recherche de sa volonté propre, sacrifiée en toutes rencontres.

Un jour, où la Communauté était réunie dans un ermitage pour chanter des cantiques et, qu'épuisée par la maladie, elle s'était assise, une Sœur lui ayant fait signe de se lever, elle le fit aussitôt avec un visage , aimable.
Après la réunion, je lui demandai pourquoi cette obéissance que je jugeais trop aveugle. Elle me répondit simplement :
« que, dans les choses de peu d'importance, elle avait pris l'habitude d'obéir à toutes et à chacune par esprit de foi, comme si c'était Dieu même qui lui manifestait sa volonté ».

J'avais répondu vivement à une Sœur qui m'avait fait un reproche que je ne croyais pas mérité : « Elle n'est pas dans son droit, cela ne la regardait pas ! disais-je.
— C'est vrai, reprit notre Maîtresse, mais Jésus n'a pas dit : obéissez seulement à vos Supérieurs, mais : « Donnez à quiconque vous demande (1) » et « faites mille pas avec celui qui vous oblige d'en faire cent (2) ».


Quelque temps avant de mourir, Sœur Thérèse dit, devant moi, à Mère Agnès de Jésus :
« J'ai un petit conseil à vous donner : il faudrait que les Prieures recommandent aux infirmières d'obliger leurs malades à demander tout ce dont elles ont besoin. C'est bien nécessaire, ma Mère (3)... »


Elle me le dit aussi, à moi, qui étais affectée à cet emploi. De ce fait, nous jugeâmes qu'elle parlait d'expérience, mais il était trop tard pour y remédier efficacement. De combien de choses ne s'est-elle pas privée ? Ces sacrifices sont le secret de Dieu, car, même en pensant la soulager, nous la faisions souffrir.
Ainsi l'infirmière, une bonne ancienne un peu sourde, croyant qu'elle avait froid, alors qu'elle était brûlante de fièvre, la couvrit par-dessus la tête, et, voyant que sa malade prenait tout ce qu'elle lui donnait, lui apporta encore de nouvelles couvertures. Sœur Thérèse se laissa faire. Quand je revins, je la trouvai ruisselante de sueur.
Toute souriante, elle me raconta ce trait, sans qu'un mot de mécontentement sortît de ses lèvres. Elle me dit, au contraire,

« avoir tout accepté en esprit d'obéissance à sa première infirmière ».



1. Lc., VI, 30.
2. Mt., V, 41.
3. Evidemment, Sœur Thérèse, si mortifiée, n'avait en vue, ici, que les grandes malades, car plus que toute autre elle faisait sienne cette recommandation de notre Mère sainte Thérèse : « Qu'on ne doit pas importuner les infirmières quand le mal n'est pas grand. »



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Message  Monique Lun 19 Mar 2012, 1:53 pm

OBÉISSANCE

Ne rien faire sans permission


Sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus nous recommandait souvent d'être bien fidèles à demander nos permissions.
« Pour moi, me dit-elle, quand j'avais oublié de le faire le samedi et que je n'y pensais pas au moment où j'aurais pu les solliciter, je me privais d'une chose indispensable, plutôt que d'agir de moi-même (1) ».
« J'ai été très scrupuleuse pour cela et j'étais fort tourmentée quand je devais faire quelque chose sans l'autorisation de notre Mère. Ainsi, le bon Dieu n'a pas permis qu'elle me dît d'écrire mes poésies à mesure que je les composais et je n'aurais pas voulu le lui demander, de peur de faire une faute contre la pauvreté. J'attendais donc l'heure de temps libre et ce n'était pas sans une peine extrême que je me rappelais, à huit heures du soir, ce que j'avais composé le matin. »
« Ces petits riens sont un martyre, il est vrai ; mais il faut bien se garder de les diminuer en se permettant, ou se faisant permettre mille choses qui rendraient la vie religieuse agréable et commode. Il ne faut se donner à soi-même aucune latitude (2.) »

Lorsqu'elle entra au Carmel à quinze ans, son écriture mal formée déplut à Mère Agnès de Jésus.
Thérèse lui proposa alors d'écrire en retourné ce qui lui était beaucoup plus commode, mais on ne voulut pas le lui permettre et elle se soumit, s'appliquant de son mieux. Ce ne fut qu'en 1894 que la permission lui en fut donnée..




1. Trois ans après la Profession, les novices quittaient le noviciat, prenaient le rang des autres Sœurs et n'étaient plus tenues aux mêmes assujettissements. C'est ainsi que les novices demandent leurs permissions chaque semaine et les autres Sœurs chaque mois. Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, ayant dépassé les trois ans qui suivent la Profession et remplissant une charge auprès des novices, aurait pu se dégager de ces liens, mais elle se garda bien de le faire.
2. Ce serait méconnaître l'esprit de sainte liberté d'enfant de Dieu qui anima Sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus que d'ériger en axiome valable pour tous et en toutes conditions « qu'il ne faut se donner à soi-même aucune latitude », alors qu'il s'agit, dans le cas particulier, d'une remarque sur la fidélité aimante avec laquelle les carmélites doivent observer les moindres prescriptions de la vie religieuse.






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Message  Monique Lun 19 Mar 2012, 2:02 pm

OBÉISSANCE

Se conformer aux usages


Bien qu'elle nous recommandât de faire tout le plus parfaitement possible, elle estimait qu'il ne fallait pas essayer d'agir mieux que les autres, mais se conformer en tout aux usages, parce qu'un zèle indiscret peut nuire à soi-même et aux autres.
« Par exemple, me disait-elle, si vous êtes en grande retraite, déchargée par là des ouvrages de Communauté, et qu'il se trouve du linge à étendre au grenier, ne vous mêlez pas aux Sœurs qui font ce travail. Bien que ce soit un acte de charité, il vaut mieux vous en abstenir comme c'est l'usage, parce que, une fois votre ferveur passée, l'obligation que vous vous seriez imposée pourrait devenir pour votre âme une fatigue et fatiguer les autres qui se croiraient obligées d'imiter votre exemple, et craindraient de refuser quelque chose au bon Dieu en ne le faisant pas.

« Ou bien, si on demande accidentellement à une Sœur un service pour un emploi qui n'est pas le sien, elle doit se conformer en tout à ce qui lui est indiqué, même si elle concevait le travail d'une manière plus parfaite, car on s'expose à gêner les officières habituelles qui peuvent avoir des raisons d'agir comme elles font et que les autres ignorent.

« Puisque, dans la vie, il arrive que la continuité d'une chose fatigue, il vaut mieux n'embrasser, en fait de pratiques, que ce qu'on croit pouvoir porter avec persévérance. »




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Message  Monique Mar 20 Mar 2012, 7:06 pm

PAUVRETÉ



Une Sœur me demandant de lui prêter des poésies que j'avais copiées sur des feuilles volantes, je ne parus pas de bonne humeur. Je pensais : « J'aurais mieux fait d'avoir copié celles-ci sur un cahier comme le font les autres, au moins je ne serais pas exposée à les perdre ! »Sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus me fixa du regard et me dit :

« Vous devriez être heureuse de vous dépouiller, vous devriez non seulement les prêter avec joie, mais faire en sorte qu'on vous les redemande. Puisque vous désiriez tant faire du bien aux âmes en les composant, il faudrait mettre votre bonheur non seulement à les prêter, mais à les donner dans un but d'apostolat. On rapporte de saint Louis de Gonzague qu'il ne redemandait jamais un objet prêté, par esprit de pauvreté.


Elle me dit une autre fois :
« Tantôt, vous vous plaigniez qu'on avait mis votre panier en désordre, qu'il vous manquait ceci ou cela. Vous devriez en être contente et vous dire : je suis pauvre, il est donc naturel que je manque de quelque chose, on a bien fait de s'en emparer puisque ce n'est pas à moi. »

On m'avait demandé une épingle qui m'était très commode et je la regrettais. Sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus me dit :
« Oh ! que vous êtes riche ! Vous ne pouvez pas être heureuse... »

« J'ai remarqué qu'en toute occasion on donne encore assez largement, mais qu'il y a peu d'âmes qui se laissent prendre ce qui leur appartient. Voilà ce qui est difficile. Et pourtant la parole de l'Evangile est là : « Si on vous enlève ce qui vous appartient, ne le redemandez pas (1)! »
« Je voudrais, lui dis-je pendant sa maladie, que vous me laissiez cette image en souvenir de vous. »

»— Ah ! vous avez encore des désirs !... Quand je serai avec le bon Dieu, ne demandez rien de ce qui a été à mon usage, prenez simplement ce qu'on voudra bien vous donner ; agir autrement serait ne pas être dépouillée de tout, au lieu de vous donner de la joie cela vous rendrait malheureuse. Au Ciel seulement, nous aurons le droit de posséder. »





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Message  Gérard Mer 21 Mar 2012, 3:15 am

Monique a cité :

"— Ah ! vous avez encore des désirs !... Quand je serai avec le bon Dieu, ne demandez rien de ce qui a été à mon usage, prenez simplement ce qu'on voudra bien vous donner ; agir autrement serait ne pas être dépouillée de tout, au lieu de vous donner de la joie cela vous rendrait malheureuse. Au Ciel seulement, nous aurons le droit de posséder. »

En fait prendre ce qu'on nous donne, ce n'est pas prendre mais recevoir.

Quel est le malheur des gens du monde :

Il veulent prendre le bonheur à Dieu et ne pensent même pas qu'ils ne peuvent le recevoir que de Lui et en fait. Ce bonheur ainsi recherché n'est que des promesses de bonheur que le démon leur suggère et qui leur échappe...mais à mesure que ce bonheur qu'ils croient atteindre leur échappent, ils croient encore qu'ils vont l'avoir un peu plus tard... ou d'une autre manière...ils sont sans cesse "joué" par le démon.

Même leurs enfants, ils ne veulent pas les recevoir de Dieu, ils les "prennent" et même ils en choisissent le moment et le nombre...voir même le mode opératoire 'in vitro".

Si vous ne faites que de recevoir, vous serez TOUJOURS en action de grâce !
Si vous "prenez", vous passerez de l'angoisse, de la peur à l'impatience, à la rébellion et à la révolte...même contre Dieu...manifestement ou imperceptiblement !

Que ce ne soit pas là notre manière d'agir avec Dieu ! "Recevons" tout de lui et ne "prenons" RIEN qu'Il ne nous l'ait donné...c'est à dire...ne faisons que de "recevoir" et si nous ne recevons rien, alors sachons que c'est pour notre plus grand bien parce que Dieu alors exerce notre patience et notre confiance à Lui...confiance qui doit se fonder sur le fait que LUI SEUL peut tout donner et que LUI SEUL veut TOUT nous donner...en son temps... et non pour que nous devenions impatients mais pour notre plus grand profit !

D'ailleurs le fait qu'Il se donne tout entier à nous par la Sainte Communion dès ici-bas n'est-ce pas un gage de son pressant désir de se donner à nous pour l'Eternité ?

"Quand l'heure fut venue, il se mit à table et les apôtres avec lui; et il leur dit :
" J'ai ardemment désiré manger cette pâque avec vous avant de souffrir. Car, je vous le dis, je ne la mangerai plus jusqu'à ce qu'elle soit accomplie
dans le royaume de Dieu. "
(Vulgate, Fillon, Luc 22 14-16)
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Message  Monique Mar 27 Mar 2012, 11:15 am

PAUVRETÉ



Peu de temps après sa mort, une de nos Sœurs m'ayant proposé de faire des démarches pour m'obtenir quelque objet ayant appartenu à ma sœur chérie, je consultai celle-ci lui demandant : « Comment faut-il que je fasse ? » et j'ouvris le Saint Evangile pour y trouver sa réponse. Je lus : « Comme un homme qui partant en voyage abandonne sa maison et donne pouvoir à ses serviteurs (1). »

Sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus aimait, par amour du bon Dieu, ne posséder pour elle-même que les objets les plus laids et les plus usés. Je dis : par amour du bon Dieu, car naturellement, avec son tempérament d'artiste, elle eût préféré les choses de bon goût et non détériorées. Je m'en aperçus un jour où j'avais fait une tache irréparable sur son sablier (2). Je remarquai l'effort qu'elle fit pour accepter de le garder tel et ne rien me laisser paraître du sacrifice que je lui avais imposé sans le vouloir.

Elle ne faisait aucune attention à ce que ses robes lui aillent bien ou soient assez longues. C'était apparemment une indifférence complète de son extérieur sans aucune négligence de sa part. Mais plus, en toutes choses, elle se rapprochait de la vraie pauvreté, plus elle était contente, aussi raccommodait-elle ses alpargates et ses vêtements jusqu'à la limite extrême du possible.

Toujours dans le même esprit, si elle avait un livre ou une image à tranches dorées, elle les grattait soigneusement.
Sa corbeille à ouvrage commençant à se disjoindre, une Sœur la lui borda avec une bande de vieux velours parce que ce tissu est inusable. Bien que très pressée, Thérèse défit le travail et remit le velours à l'envers, c'est-à-dire la trame à l'extérieur pour que ce soit plus pauvre et plus laid.

Une novice lui ayant passé de l'huile de lin sur son écritoire de cellule, lequel est d'ordinaire pauvrement teint au brou de noix, elle le lui fit laver immédiatement à la brosse et ne supporta les meubles de sa propre cellule, ainsi enduits, que parce qu'elle les avait trouvés tels à son arrivée ; mais ils lui déplaisaient beaucoup et s'il n'eût tenu qu'à elle, ils auraient été impitoyablement lavés.

Notre modèle en toutes choses, Sœur Thérèse n'avait rien de plus qu'il ne lui fallait rigoureusement et rejetait avec soin ce qui lui rappelait la commodité.

Elle n'eut au Carmel qu'une paire de ciseaux d'enfant qu'elle avait apportée du monde et qui était très insuffisante pour ses travaux.

Plusieurs années de sa vie religieuse, elle se servit d'une lampe dont le mécanisme ne fonctionnait plus, si bien qu'il fallait, pour remonter la mèche, se servir d'une épingle. Mais elle le faisait avec tant de bonne grâce que cela semblait naturel de la voir se donner ce mal et qu'on y était trompé, persuadé qu'elle préférait cette lampe à une autre.

Lorsqu'elle avait besoin d'un canif, si le temps lui manquait pour le reporter à l'emploi de peinture, avant de se coucher, elle le posait par terre dehors, près de la porte de sa cellule, de façon à bien indiquer qu'il ne faisait pas partie des objets à son usage.

Il lui fallait un vaporisateur pour soigner sa gorge en feu. Toutes les bouteilles étant bonnes à cet usage, elle en avait choisi une dont les semblables étaient destinées aux pots cassés. Un jour, l'ayant brisée, par mégarde, elle voulut en dire sa coulpe au Chapitre, malgré mes remontrances.




1. Mt., XXV, 14.
2. Horloge de sable des Carmélites.



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Message  Monique Mer 28 Mar 2012, 8:00 pm

PAUVRETÉ



Pour écrire son manuscrit, elle se procura, par notre Sœur Léonie, un cahier de deux sous en mauvais papier. Elle croyait, en commençant, n'en employer qu'un seul, aussi sa surprise fut-elle grande en se voyant obligée d'en demander un autre.

Quant à la partie adressée à Mère Marie de Gonzague qu'elle rédigea lorsqu'elle était si malade, il fallut l'obliger à écrire moins serré, en mettant une distance convenable entre les lignes et sur un papier quadrillé.

Lorsqu'elle composait ses poésies, elle les notait sur de petits morceaux de papier de toutes teintes et de toutes dimensions que personne n'aurait voulus, aussi ses brouillons sont presque illisibles.

Elle se servait de ses plumes à écrire jusqu'à la dernière limite. A la fin de sa vie, astreinte au régime lacté, elle les trempait dans un peu de lait mis à sa disposition. C'était, disait-elle, « pour leur donner de la douceur ».

A la Profession de sa petite Sœur, Mère Agnès de Jésus, craignant que le crucifix de Thérèse ne fût trop lourd et ne risquât de la blesser, lui donna le sien qui était plus petit. Sœur Thérèse ne me cacha pas, par la suite, le sacrifice que cela lui avait imposé, car elle avait rêvé d'avoir un grand crucifix, mais elle ne réclama pas et garda le petit toute sa vie. C'est celui qu'elle eut entre les mains en mourant.





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Message  Monique Mer 28 Mar 2012, 8:16 pm

ESPRIT DE MORTIFICATION



Esprit de mortification dans les repas les récréations et les parloirs

Elle saisissait les petites occasions de mortification qui ne peuvent nuire à la santé et se les imposait toujours et en tous temps. Ce sont des pratiques bien minimes sans doute, mais le bon Dieu montre autant sa puissance dans la création des infiniment petits que dans celle des infiniment grands et il semble que Thérèse a justement dévoilé sa force dans la multiplicité d'actes microscopiques, si l'on peut s'exprimer ainsi.

Ma chère petite Sœur me confia avoir éprouvé, dès sa plus tendre enfance, une répugnance instinctive pour les repas. Elle ne comprenait point qu'on s'invitât pour cela, que ce soit le but des réunions.

« Aussitôt qu'on veut jouir de la présence de quelqu'un, disait-elle, on l'invite à dîner. Que c'est étrange ! On devrait avoir honte de faire cette action-là et se cacher. Ah ! si Notre-Seigneur et la Sainte Vierge n'avaient pas mangé, jamais je n'aurais pu me consoler de le faire (1) ! »

A la fin de sa vie, quand elle était si malade, elle eut de menus désirs par rapport à la nourriture. Aussi, elle me dit avec un petit air triste :
« Cela m'humilie beaucoup ! mais je le veux bien, puisque c'est la volonté du bon Dieu que je passe par cette faiblesse. »



1. A ceux que déconcerterait une répugnance qu'ils n'éprouveraient pas, la Sainte répondrait, sans doute, comme à Sœur Marie du Sacré-Cœur, effrayée par ses grands désirs de martyre : « Ce n'est pas du tout cela qui plaît au bon Dieu dans ma petite âme, ce qui lui plaît, c'est de me voir aimer ma petitesse, ma pauvreté, c'est l'espérance aveugle que j'ai en sa miséricorde. »Répugnance pour les repas, désirs de martyre furent des dispositions propres à la Sainte, mais qui n'appartiennent en rien à la Petite Voie qu'elle a mission d'enseigner.




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Message  Monique Lun 09 Avr 2012, 11:34 am

ESPRIT DE MORTIFICATION



Pureté d'intention au réfectoire

Interrogée sur sa manière de sanctifier les repas, elle me répondit :
« Très souvent, c'est au réfectoire qu'il me vient les plus douces aspirations d'amour. Quelquefois, je suis contrainte de m'arrêter... Oh ! cela me ravit quand je pense que, si Notre-Seigneur avait été à ma place, devant ma portion, Il l'aurait mangée certainement. Il prendrait ce qu'on lui offrirait... Puis, il est bien probable que, pendant sa vie mortelle, Il a goûté aux mêmes mets que moi. La Sainte Vierge lui faisait de la soupe. Il se nourrissait de pain, de fruits, de légumes, de poisson... »

Ainsi, elle s'entretenait de ces pensées et son âme s'exhalait en parfum d'amour.
Voici les pénitences qu'elle se permettait au réfectoire, puisque les autres lui étaient interdites :
Quand le manche de son couteau ou de sa cuillère n'était pas suffisamment essuyé et que, légèrement gluant, il adhérait à sa main, elle se gardait bien de faire cesser cette mortification qui lui coûtait beaucoup et la continuait jusqu'à la fin du repas.
Une année que, pendant les dernières semaines de Carême, on lisait un livre sur la Passion de Notre-Seigneur, elle me dit que « cela lui répugnait tant de prendre sa nourriture en écoutant cette lecture, qu'elle était forcée d'accomplir, comme furtivement, cet acte qui lui semblait si bas et se privait de boire jusqu'à ce que la lectrice s'arrêtât un instant, ou que le récit fût moins émouvant ». Alors, elle buvait vite et comme à la dérobée « parce que, disait-elle, il faut bien manger quand même, mais boire, on peut s'en priver, c'est un soulagement. »
Elle me raconta ce fait, non pour m'engager à suivre son exemple, mais pour me montrer combien elle était émue par le récit des souffrances de Notre-Seigneur.
Au réfectoire, Sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus avait de petites rubriques enfantines qu'elle nous livrait simplement :

« Je me figure être à Nazareth dans la maison de la Sainte Famille. Si l'on me sert, par exemple, de la salade, du poisson froid, du vin ou quelque autre chose qui a le goût fort, je l'offre au bon saint Joseph. A la Sainte Vierge, je donne les portions chaudes, les fruits bien mûrs, etc. Et les mets des jours de fête, particulièrement la bouillie, le riz, les confitures, je les offre à l'Enfant-Jésus. Enfin, lorsqu'on m'apporte un mauvais dîner, je me dis gaiement : Aujourd'hui, ma petite fille, tout cela, c'est pour toi ! »
Elle nous cachait sa mortification sous des dehors gracieux. Cependant, un jour de jeûne, où notre Révérende Mère lui avait imposé un soulagement, une novice la surprit assaisonnant d'absinthe cette douceur trop à son goût.
Une autre fois, je la vis boire lentement un exécrable remède.
« Mais, dépêchez-vous donc, lui dis-je, buvez cela tout d'un trait !

« — Oh ! non ; ne faut-il pas que je profite des petites occasions qui se rencontrent de me mortifier un peu, puisqu'il m'est interdit d'en chercher de grandes ? »


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Message  Monique Lun 09 Avr 2012, 11:52 am

ESPRIT DE MORTIFICATION



Comment sanctifier les récréations

« A la récréation plus qu'ailleurs, disait Sœur Thérèse, vous trouverez l'occasion d'exercer votre vertu. Si vous voulez en tirer un grand profit, n'y allez pas avec la pensée de vous récréer, mais avec celle de récréer les autres ; pratiquez-y un complet détachement de vous-même.
« Par exemple, si vous racontez à l'une de vos Sœurs une histoire qui vous semble intéressante, et que celle-ci vous interrompe pour vous raconter autre chose, écoutez-la avec intérêt, quand même elle ne vous intéresserait pas du tout, et ne cherchez pas à reprendre votre conversation première. En agissant ainsi, vous sortirez de la récréation avec une grande paix intérieure et revêtue d'une force nouvelle pour pratiquer la vertu, parce que vous n'aurez pas cherché à vous satisfaire, mais à faire plaisir aux autres. Si l'on savait ce que l'on gagne à se renoncer en toutes choses !...»
— Vous le savez bien, vous ; c'est ainsi que vous avez toujours fait ?
— » Oui, je me suis oubliée, j'ai tâché de ne me rechercher en rien. »

Combien est vrai ce témoignage ! Elle pratiquait, en effet, la parfaite abnégation, avec tant d'aisance qu'on aurait pu la croire naturelle chez elle. Et cependant cette vertu était due à sa généreuse correspondance à la grâce du bon Dieu. Témoin cette confidence :
Comme je lui faisais remarquer, qu'en récréation, c'est parfois une vraie démangeaison que l'on ressent, de dire une excellente vérité, elle m'avoua avoir éprouvé cette tentation. Rien d'étonnant, qu'avec son esprit vif, des réparties fines et piquantes lui aient brûlé les lèvres ! Mais elle fut toujours victorieuse dans l'art de se priver de briller.




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Message  Monique Mar 10 Avr 2012, 5:45 pm

ESPRIT DE MORTIFICATION



Abnégation aux parloirs


Au parloir, elle écoutait en silence, ne prenant la parole que lorsqu'on l'interrogeait. Sa réserve était telle que, dans notre famille même, on la jugeait insignifiante et on disait « qu'étant entrée trop jeune au couvent, son instruction avait été tronquée et qu'elle s'en ressentirait toute sa vie ».
« Quand je ne serai plus de ce monde, nous dit-elle, à nous, ses trois sœurs, faites bien attention à ne pas mener la vie de famille, à ne rien vous raconter des parloirs sans permission, et encore à ne le demander que si ce sont des choses utiles et non pas seulement amusantes. »
En fait de parloir, elle cherchait toujours le moyen de s'esquiver lorsqu'elle prévoyait avoir du plaisir, tandis qu'au contraire, elle ne se faisait pas prier pour rester quand il s'agissait de se dévouer.




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Message  Monique Mar 10 Avr 2012, 5:53 pm

DÉTACHEMENT



Quand Sœur Thérèse était malade, elle le disait par obéissance à notre Mère, sans s'occuper d'être soignée ou non, et, si quelque chose lui manquait, elle pensait que le bon Dieu était sûr de sa patience, ce dont elle était toute fière et heureuse.
« Lorsque vous entreprenez un travail, me disait-elle, il faut toujours le faire avec dégagement, laisser vos Sœurs vous donner des conseils, le retoucher même, en votre absence, et vous faire perdre par là plusieurs heures d'effort, si elles n'ont pas le même goût que vous. Bien plus, si votre ouvrage, ainsi remanié, perd de sa valeur, il faudrait vous en réjouir, parce qu'on ne doit pas travailler, tant dans le but d'accomplir une œuvre parfaite, que de faire la volonté du bon Dieu (1). »



1. Ces conseils sont donnés à une novice qui n'avait pas à se soucier d'un rendement extérieur et qu'il importait de former à la vie spirituelle. Toutes les âmes n'ont donc pas à les prendre à la lettre. A une autre novice, bien moins portée à rechercher le fini, la perfection, elle recommandait de s'appliquer à faire tout avec le plus grand soin pour l'amour du bon Dieu.


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Message  Monique Mar 10 Avr 2012, 6:00 pm

DÉTACHEMENT


Amour-propre

Pendant sa maladie, j'imaginai pour la soulager une organisation que j'arrangeai si vite et qui lui semblait si ingénieuse qu'elle me considérait tout étonnée. Elle me fit alors compliment de ma charitable promptitude, de mon adresse et ajouta :
« Si on vous avait commandé cette chose-là, si c'était votre première d'emploi qui en avait eu la pensée, l'auriez-vous exécutée avec autant d'entrain ? »
Et, développant sa pensée, elle me montra « combien la nature est portée à trouver facile ce qui vient de notre inspiration personnelle, tandis qu'au contraire il y a toujours des si et des mais quand ce sont les idées des autres qu'il faut adopter. Ainsi nous voyons d'un bon œil les soulagements que l'on donne aux autres quand nous les leur avons obtenus par nous-mêmes. Si nous n'y sommes pour rien, mille tentations s'élèvent en notre cœur, et nous trouvons à redire à tout ce que nous n'avons pas touché ! »




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Message  Monique Mer 11 Avr 2012, 7:18 pm

DÉTACHEMENT


Sacrifice des affections familiales

Un nouvel exemple de son détachement ressort de sa conduite lorsqu'on tirait une photographie de la Communauté.
Etant chargée de préparer l'appareil et de disposer les groupes, il arrivait, lorsque le temps était venu de prendre ma place (1) que je n'en trouvais plus de disponible même parmi les novices : celles-ci s'étant rassemblées autour de notre Maîtresse, de manière à être le plus près d'elle. Ma chère petite Sœur les laissait faire, non sans regretter que, de temps en temps, elles ne nous aient pas délicatement réservé la joie d'être l'une près de l'autre. Elle m'avoua en avoir souffert...

Une fois, cependant, elle dérogea à cette façon d'agir : ce fut au groupe du « lavage » où elle demanda à Sœur Marthe de Jésus de s'éloigner un peu pour me laisser une place.

A la vérité, on n'aurait pu trouver un cœur plus affectueux que le sien, mais ce n'est que dans l'intimité qu'à nous, ses sœurs, elle témoignait toute sa tendresse.

Ayant lu que certains Saints s'éloignaient de leurs parents par souci de perfection, ou changeaient leurs rapports avec eux, elle nous disait « être bien heureuse qu'il y ait plusieurs demeures (2) dans la maison du bon Dieu » ajoutant que « la sienne ne serait pas celle de ces grands saints mais des petits saints qui aiment beaucoup leur famille. »Cependant, au sujet de son départ probable pour Hanoï, comme je lui demandais quel était le mobile qui la faisait agir, elle me répondit :

» Ce n'est point pour être utile là-bas, mais pour y souffrir l'exil du cœur. »



1. Une sœur ancienne, ne voulant plus poser, s'était offerte pour ouvrir et fermer l'objectif une fois tout mis au point.
2. Jn., XIV, 2.



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Message  Monique Mer 11 Avr 2012, 7:37 pm

RENONCEMENT


« Ne pas pactiser avec le siècle »

Au moment où, exilée dans le monde, j'étais obligée de suivre le courant du milieu où je vivais, ma chère petite Thérèse en éprouvait une peine profonde, surtout un certain jour où je devais assister à une soirée dansante.
Elle pleura, me dit-elle, comme jamais elle n'avait pleuré et me demanda au parloir pour me faire ses recommandations. Comme je trouvais qu'elle excédait un peu et qu'elle était trop sévère, car il ne faut pas se ridiculiser, elle parut indignée et me dit avec force :

« Oh ! Céline, considère la conduite des trois jeunes Hébreux qui ont préféré être jetés dans une fournaise ardente plutôt que de fléchir le genou devant la statue d'or; et toi, l'épouse de Jésus, tu veux bien pactiser avec le siècle, adorer l'idole du monde en te livrant à des plaisirs dangereux ? Souviens-toi de ce que je te dis de la part de Dieu, vois comme il a récompensé la fidélité de ses serviteurs et essaie de les imiter. »
Après avoir pris la ferme résolution de ne pas danser et ne sachant comment m'y prendre pour réaliser mon dessein, je mis dans ma poche un grand crucifix et je fis une prière ardente.

La soirée était presque achevée et j'avais résisté tout le temps aux sollicitations pressantes qui m'avaient été faites, au point de fâcher certaines personnes lorsque, je ne sais comment, je fus entraînée par un jeune homme. Mais il me fut impossible d'exécuter un seul pas de danse. C'était vraiment étrange. Chaque fois que la musique reprenait, le pauvre Monsieur essayait de s'élancer et moi je faisais vraiment de mon mieux, peine inutile ! Enfin, après s'être promené avec moi d'un pas très religieux, il s'esquiva, rouge de confusion.

Quant à moi, je n'étais pas du tout embarrassée et je m'en retournai très contente, près des dames qui faisaient tapisserie et que je soulageai fort en riant de mon aventure.





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Message  Monique Mer 18 Avr 2012, 2:50 pm

RENONCEMENT


« Faire sa volonté en ne la faisant pas »

Quelques mois après mon entrée au Carmel, trouvant la vie religieuse un peu dure à la nature, je fus encouragée par Sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus :
« Vous vous plaignez de ne pas faire votre volonté, me dit-elle, ce n'est pas juste. J'admets que vous ne la faites pas dans le détail de chaque journée, mais la vie en elle-même n'est-ce pas vous qui l'avez choisie ? Donc vous faites votre volonté en ne la faisant pas, puisque vous saviez bien ce que vous embrassiez en venant au Carmel.
« Je vous avoue que, moi, je ne resterais pas ici une minute par contrainte. Si on me forçait à vivre de cette vie, je ne le pourrais pas, mais c'est moi qui le veux... Je veux tout ce qui me contrarie. Oui c'est moi qui veux tout ce qui est contre ma volonté, puisque j'ai dit tout haut, le jour de ma Profession : « que c'était de mon plein gré et franche volonté que je voulais être carmélite (1) ».
Au mois de mars 1895, étant au jardin avec les novices, j'aperçus dans un parterre un petit perce-neige. Je me précipitai pour le cueillir, mais Sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus me retint en disant :
« Ce n'est pas permis. »
La pensée que je ne pourrais même plus cueillir une fleur me parut si dure que des larmes brillèrent dans mes yeux. C'était un dimanche. Rentrée dans notre cellule, je voulus, pour me consoler, composer un cantique qui dirait tout ce que j'avais aimé et que je retrouvais en Jésus, mais je ne pus écrire que cette seule finale :

« La fleur que je cueille, ô mon Roi,
C'est Toi ! »


Thérèse à qui j'allai confier mon chagrin ne dit rien, mais quelques jours après, elle m'apporta une poésie intitulée : « Le cantique de Céline » et qui fut publié plus tard sous le titre de « Ce que j'aimais ». A chaque ligne y brille, avec son espérance, son dégagement des choses de ce monde.


1. Formule alors en usage avant l'émission des Vœux.



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Message  Monique Mer 18 Avr 2012, 3:05 pm

RENONCEMENT


Exemples de renoncement

Je les donne comme en ayant été témoin ou parce qu'elle m'en fit la confidence pour m'exhorter au sacrifice.
Notre Mère avait lu, en récréation, une lettre où il était question de Sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus, un jour que celle-ci était absente. Elle me pria de la lui communiquer. Je la lui passai avec permission.

Quelques jours après j'en eus besoin. Elle me la rendit et, comme je lui demandais si cela l'avait intéressée, elle fut bien obligée de m'avouer ne l'avoir pas lue. Je la lui remis à nouveau pour qu'elle en prenne connaissance, mais ce fut inutile, elle ne l'ouvrit pas. C'est ainsi qu'en toutes choses elle mortifiait ses plus innocents désirs et, en cette circonstance, elle voulut particulièrement se punir de me l'avoir demandée.

Elle ne s'informait jamais des nouvelles. Si elle voyait un groupe de Sœurs auxquelles la Mère Prieure semblait en donner, elle se gardait bien d'aller de ce côté.

A mon entrée au Carmel, le 14 septembre 1894, Sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus était heureuse en voyant son plus cher désir réalisé, puisqu'elle allait pouvoir m'instruire elle-même et me guider dans sa « Petite Voie » ; néanmoins, lorsque je franchis la porte de clôture son premier acte fut un renoncement.

Après m'avoir embrassée comme les autres religieuses, elle s'enfuyait déjà quand notre Mère Agnès de Jésus lui fit signe d'aller m'attendre dans la cellule qui m'était destinée. Elle y avait droit comme « ange » et aide à la Maîtresse des novices, mais elle n'y serait pas venue sans cet appel.

De même, à l'entrée de Sœur Marie de l'Eucharistie (1) au moment où la Communauté venait chercher celle-ci à la porte conventuelle, Sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus faisant partie des plus jeunes se trouvait à l'écart. Une Sœur lui dit : « Avancez donc, vous verrez votre famille pendant que la porte est ouverte ( 2) », mais elle n'en fit rien.

Il est à noter que les parloirs étant en construction, il y avait un an que nous n'avions vu nos parents. Comme je lui faisais plus tard le reproche d'avoir été la seule à manquer au rendez-vous, elle me dit qu'elle s'en était privée pour se mortifier, ajoutant que ce sacrifice lui avait beaucoup coûté.

Elle supporta avec une patience d'ange et par esprit de mortification, des soins excessifs que lui donna sa première d'emploi au Tour. C'était une bonne ancienne très lente et très maniaque, qui lui soignait ses mains couvertes d'engelures et crevassées, en hiver. Cette Sœur lui enveloppait les doigts un par un dans une multitude de menues bandes. Un jour, il ne restait plus que la dernière phalange du petit doigt dégagée, mais elle ne tarda pas à être ensevelie comme les autres ! Et, devant ma stupéfaction, Sœur Thérèse riait !

Pendant sa maladie, on nous apporta une boîte de dragées de baptême dont le sujet était charmant. On le loua devant elle, on posa la boîte sur la table non loin de son lit, oubliant de la lui montrer : elle se garda bien de la réclamer.



1. Sa cousine, Marie Guérin.
2. A travers les grands voiles portés par les religieuses.




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Message  Monique Mar 24 Avr 2012, 10:21 am

RENONCEMENT


Sacrifices

Ma chère petite Sœur me confia qu'afin d'exciter à la vertu sa compagne de noviciat, Sœur converse qu'elle essayait d'éclairer, elle feignit d'avoir besoin, pour elle-même, de toute une direction quotidienne des actions, pour avancer dans la perfection.

Chaque jour, un don spécial était offert à l'Enfant-Jésus, tantôt des fleurs, ou des fruits, tantôt des vêtements, ou bien on lui faisait entendre de mélodieux concerts avec des instruments de musique qui variaient sans cesse. Méthode qui allait à l'encontre de ses attraits de grande simplicité, mais elle s'y appliquait avec tant de bonne grâce, que sa compagne pouvait être persuadée que ces stimulants lui étaient nécessaires à elle-même.

Tout au début de ma vie religieuse, passant dans le jardin, auprès d'une vigne, je lui offris des petits « frisants » que nous aimions tant à sucer quand nous étions petites. Mais elle les refusa, en disant qu'au Carmel elle s'était interdit cette satisfaction qui lui rappelait tant de souvenirs enfantins. J'insistai cette fois-là, puis un jour de fête, espérant qu'elle accepterait, à cette occasion, ce qui lui était offert. Tout fut inutile : « J'ai promis au petit Jésus, me dit-elle, de ne goûter aux « frisants » de la vigne que dans son Royaume. »





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Message  Monique Mar 24 Avr 2012, 10:25 am

RENONCEMENT


Largeur de vues dans la mortification

Par contre, j'avais eu l'occasion d'expérimenter sa largeur de vues pour ne pas retirer, à une postulante, une distraction qui pouvait lui faire du bien. A mon entrée, elle me fit remarquer que, de la fenêtre de notre cellule, on apercevait dans le lointain entre deux maisons la voie du chemin de fer et elle me dit : « Vous serez contente de voir passer le train... »
Elle ne fit aucune allusion à la mortification qui aurait consisté à me priver de cet innocent plaisir, mais Dieu permit que la construction d'un nouvel immeuble me cachât presque aussitôt la voie ferrée !

Sœur Thérèse ne cherchait pas, pour se mortifier, des choses extraordinaires, et même n'était pas d'un igorisme absolu au sujet des satisfactions permises. En cela, comme en tout le reste, elle procédait avec simplicité et ne refusait pas de bénir le bon Dieu dans ses œuvres. Ainsi, elle aimait toucher les fruits, la pêche en particulier, admirant sa peau veloutée, de même à distinguer entre eux les parfums des fleurs.

Mais si elle eût senti un plaisir naturel, même en ces choses innocentes, elle se fût arrêtée aussitôt. Ce qu'elle faisait fidèlement, puisqu'au moment de la mort elle n'avait à se reprocher, dans toute sa vie, que d'avoir pris plaisir, une fois et un instant, à respirer un flacon d'eau de Cologne qu'on lui avait donné en voyage.




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Message  Monique Mar 24 Avr 2012, 9:59 pm

RENONCEMENT


INSTRUMENTS DE PÉNITENCE

Avant son entrée au Carmel, Thérèse se détourna délibérément de la mortification sous cette forme. Religieuse, elle fut parfaitement fidèle aux disciplines de Règle et, tant qu'on le lui permit, au port d'instruments de pénitence surérogatoires d'usage dans le monastère. Quant à moi, ayant expérimenté que, lorsqu'on porte ces sortes d'objets, on évite instinctivement bien des mouvements douloureux, et que, pour la discipline, on se raidit de façon à moins souffrir, j'en fis la réflexion à ma vertueuse petite Sœur qui s'exclama :
« Ah ! pas moi ! Je trouve que ce n'est pas la peine de faire les choses à moitié. Je prends la discipline pour me faire du mal et je veux qu'elle me fasse le plus de mal possible. »
Elle m'avoua que, parfois, les larmes lui en venaient aux yeux, mais qu'elle s'efforçait de sourire, afin d'avoir sur son visage l'empreinte des sentiments de son cœur, joyeux de souffrir en union avec son Bien-Aimé, pour lui sauver des âmes.

Cependant, elle avait remarqué que les religieuses les plus portées aux austérités sanglantes n'étaient pas les plus parfaites, et que l'amour-propre même semblait trouver un aliment dans les pénitences corporelles excessives. Ceci ne contribua pas peu à lui en montrer le danger (1).

Elle nous disait que toutes les pénitences corporelles n'étaient rien, mises en balance avec la charité.

Pendant son noviciat — je l'ai su dans les derniers mois de sa vie — une de nos Sœurs, ayant voulu lui rendre le service de rattacher son scapulaire sur l'épaule, lui traversa, par mégarde, l'épiderme avec sa grande épingle, souffrance qu'elle endura plusieurs heures avec joie.




1. La Sainte fut tout à fait éclairée là-dessus lorsqu'ayant porté une petite croix de fer trop longtemps, elle en fut malade. La Révérende Mère Agnès de Jésus a témoigné au Procès canonique (cf. Sum. § 630) « que pendant le repos qu'elle dut prendre ensuite, le bon Dieu lui fit comprendre que si elle avait été malade pour si peu de chose c'était signe que là n'était pas sa voie ni celle des petites âmes » qui devaient marcher à sa suite dans la même voie d'enfance, où rien ne sort de l'ordinaire ».

Voir aussi, dans les Derniers Entretiens, le 3 août 1897, comment elle mit en garde sa « Petite Mère » contre les pénitences corporelles excessives (Novissima Verba, p. 110).




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Message  Monique Jeu 26 Avr 2012, 11:30 am

FORCE DANS LA SOUFFRANCE


Sa conformité parfaite à la volonté du bon Dieu se lisait même sur son visage : on la voyait toujours gracieuse et d'une aimable gaieté, et, lorsqu'on ne pénétrait pas dans son intimité, on pouvait croire qu'elle suivait une voie bien douce, toute de consolation.


Tentations contre la foi

Elle ne parlait à personne de sa grande épreuve de tentations contre la foi, qui a rendu bien sombre le ciel de son âme, pendant les dix-huit derniers mois de sa vie.
Elle me dit seulement qu'elle s'en était ouverte au Révérend Père Godefroy-Madelaine, qui lui avait conseillé de copier le Credo et de le porter sur son cœur, ce qu'elle fit aussitôt. Elle l'écrivit même avec son sang.
Je sais qu'elle aurait bien voulu me confier toutes ses peines, il lui semblait que cet épanchement l'aurait soulagée, mais elle craignait de me faire partager ses doutes et préféra les supporter entièrement seule.
Lorsque je lui faisais des questions sur son épreuve intérieure, elle se contentait de me regarder avec ses yeux profonds, en me disant :

« Si vous saviez !... Oh ! si vous passiez seulement cinq minutes par les tentations que je subis ! »
— Oh ! lui répondis-je, le renoncement dans les petites choses est trop difficile, je n'y arriverai jamais ! Je prends de bonnes résolutions, je vois clairement ce qu'il faut que je fasse, puis, à la première rencontre, je me laisse vaincre, c'est plus fort que moi.
— Vous vous démontez si facilement, parce que vous n'adoucissez pas votre cœur d'avance. Quand vous êtes exaspérée contre quelqu'un, le moyen de retrouver la paix c'est de prier pour cette personne et demander à Dieu de la récompenser de vous faire souffrir. Il arrive, pourtant que, malgré tous leurs efforts, le bon Dieu laisse des faiblesses à certaines âmes, parce que cela leur serait très préjudiciable d'avoir de la vertu sentie, c'est-à-dire qu'elles croient en posséder et que les autres leur en reconnaissent. »
Au sujet de notre vie cloîtrée sans aucun apostolat actif, elle estimait que le plus dur, pour la nature, est de travailler sans voir jamais le fruit de ses labeurs, sans encouragement, sans distraction d'aucune sorte, que le travail pénible entre tous est celui qu'on entreprend sur soi-même pour arriver à se vaincre.



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Message  Monique Jeu 26 Avr 2012, 11:37 am

FORCE DANS LA SOUFFRANCE


...Tes œuvres ne se voient pas »

Voici un exemple des « croix » que l'on rencontre dans la vie religieuse :
Pendant mon postulat, je fus mise à la roberie (1), avec la charge de rendre quelques services à l'infirmerie. Mais, dès mon entrée, on me demanda des travaux tout autres pour lesquels « on m'attendait ».Il me fallut peindre un médaillon sur une chasuble, puis une multitude de petits objets que les Sœurs m'apportaient pour les embellir en vue de la Sainte Agnès, fête de notre Mère.
Comme c'était ma première d'emploi qui me commandait tout cela, je le faisais docilement et pourtant j'aurais préféré coudre.
Mais ensuite, s'apercevant que le travail de la roberie en souffrait, elle se plaignit, ce qui me fut cause de grosses peines dont ma Thérèse avait la confidence.
La nuit de Noël, je trouvai dans mon soulier, au nom de la Sainte Vierge, une poésie qu'elle m'adressait (je me nommais alors Marie de la Sainte Face), et dont voilà un fragment :

« Ne t'inquiète pas, Marie,
De l'ouvrage de chaque jour,
Ton seul travail en cette vie
Doit être uniquement l'amour.
Et si quelqu'un vient à redire
« Que tes œuvres ne se voient pas »
J'aime beaucoup, pourras-tu dire,
Voilà mon travail ici-bas. »
Ma chère petite Sœur fit cela d'elle-même, sans aucune demande de ma part. Elle voulait m'encourager, me consoler, ce à quoi elle réussit parfaitement.


1. Emploi concernant les vêtements de bure, les draps et couvertures de laine.


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Message  Monique Lun 30 Avr 2012, 1:28 pm

FORCE DANS LA SOUFFRANCE



A propos de la souffrance

« J'avais, me dit-elle, une très grande capacité pour souffrir et une très petite pour jouir, je ne pouvais supporter la joie. Ainsi, la joie m'enlevait tout appétit, tandis que les jours où j'avais beaucoup de peine, je mangeais comme quatre, à l'inverse de tout le monde ! »

Bien que désirant le martyre, Sœur Thérèse ne cherchait pas la souffrance pour la souffrance; elle l'aimait parce qu'elle lui était un moyen de prouver à Jésus son amour, comme Notre-Seigneur désirait son baptême de sang pour nous donner un témoignage du sien, le redoutant tout à la fois, selon sa nature humaine.

De plus, lorsqu'elle exprime à Dieu son désir de souffrir beaucoup pour Lui, elle subordonne toujours cette prière aux desseins de la Providence sur elle. Et même à la fin de sa vie, cette disposition d'abandon total au bon plaisir divin avait pris dans son âme une influence prédominante qui lui faisait dire :

« Je ne désire plus ni la souffrance ni la mort et cependant je les chéris toutes deux. Aujourd'hui, c'est l'abandon seul qui me guide, je ne sais plus rien demander avec ardeur, excepté l'accomplissement parfait de la volonté de Dieu sur mon âme (1). »




1. Ms. A, fol. 83 r°.


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Message  Monique Lun 30 Avr 2012, 1:56 pm

FORCE DANS LA SOUFFRANCE



Ne pas demander de consolations

Sa mortification intérieure était si grande que jamais elle ne demanda au bon Dieu la plus petite consolation. Voici un trait faisant ressortir la leçon qu'elle me donna, à ce propos:

Dans les commencements de ma vie religieuse, je luttais, j'éprouvais beaucoup de défaites, peu de victoires et le découragement était là, tout près. Les conseils si sages de ma chère petite Sœur entraient profondément dans mon âme, mais plus je les goûtais, plus aussi je souffrais de ne pouvoir les mettre en pratique. Je me disais : « Non, jamais je n'aurai la force d'aller jusqu'au bout, j'aime mieux avoir moins en Paradis, je ne puis plus avancer. »
Dans cette perplexité, je m'adressai à la Sainte Vierge, la suppliant de me donner une petite consolation ou bien un rêve. Je fus exaucée.

Pendant mon sommeil, je me vis dans le préau, pleurant beaucoup. Le cœur pressuré par l'angoisse, je levai les yeux : une immensité de ciel m'environnait, il y avait beaucoup de petits nuages et, entre eux, des couronnes entrelacées, c'étaient comme des nimbes surmontés d'une étoile, il y en avait des milliers, des multitudes innombrables, et, à mesure que les nuages s'écartaient, j'en découvrais d'autres. Je restais haletante, mes larmes se séchaient et je voyais que l'horizon était tout rouge, rouge de sang et ce rouge montait toujours.

Alors, je pensai que ce n'était pas pour moi qu'il fallait que je travaille, mais pour faire plaisir au bon Dieu et lui sauver des âmes... gagner le Paradis, oui, mais pour les pécheurs, et puisqu'une mère enfante dans la douleur, il fallait que je souffre beaucoup afin d'enfanter beaucoup d'âmes.

Comme mon cœur s'ouvrait et se dilatait devant la beauté de ma mission, je m'éveillai et, toute heureuse, je racontai ce rêve encourageant à notre chère petite Maîtresse. Elle me dit vivement :

« Ah ! voilà une chose que je n'aurais jamais faite !... demander des consolations ! Puisque vous voulez me ressembler, vous savez bien que moi, je dis :

« Oh ! ne crains pas, Seigneur, que je t'éveille,
« J'attends en paix le Royaume des cieux (1) . »
« Il est si doux de servir le bon Dieu dans la nuit de l'épreuve, nous n'avons que cette vie pour vivre de foi !... »


1. Poésie : Vivre d'amour.


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Message  Monique Mar 01 Mai 2012, 7:54 pm

FORCE DANS LA SOUFFRANCE



« Sans doute qu'il dormait »

Pendant sa dernière maladie, elle était loin d'être conduite elle-même par la voie des consolations. Après une de ses communions, elle nous dit :
« C'est comme si on avait mis deux petits enfants ensemble, et les petits enfants ne se disent rien; pourtant, moi, j'ai dit quelque petite chose à Jésus, mais il ne m'a pas répondu : sans doute qu'il dormait ! »



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