Instruction du Pape Pie VI.
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Instruction du Pape Pie VI.
Bonjour,
Ce travail est tiré du pdf suivant :NOTE de Louis a écrit: Ce texte fut publié en 1796 (ancien français). Ne soyons pas surpris de voir beaucoup de mots dont il manque le « t » final; l’accent grave manque sur certains mots; l’imparfait s’écrit étoit au lieu était; connaître s’écrivait en ce temps là connoître; &tc, &tc. Bien à vous.
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Comme à l'habitude, dès la publication de cette instruction du Pape, nous éditerons ce fil pour y déposer des liens en vue de faciliter la consultation et pour ne pas surcharger le texte.* A notre cher fils
* J'étois prêt à terminer ma réponse aux évêques de France, qui satisfaisoit en même-temps à vos demandes, lorsque
* Je ne trouve point de termes pour vous exprimer la douleur dont j'ai été pénétré,
* Alléguer, pour couvrir votre faute, que votre
* Vous avez pu vous-même refuser impunément l'institution à un nouvel évêque
* Qui ne voit que la constitution établie par l'assemblée nationale, en laissant à l'homme la liberté de
* Je me flatte que, docile à mes avis, vous reconnoîtrez vos erreurs, que non content de vous éloigner
* En finissant je vous renouvelle les plus vive exhortations; je vous prie, je vous conjure de ne pas
Bien à vous.
Info supplémentaire a écrit: * Consistoire secret du 26 septemnbre 1791
Dernière édition par Louis le Mar 17 Sep 2024, 11:48 am, édité 3 fois
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
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Re: Instruction du Pape Pie VI.
J'étois prêt à terminer ma réponse aux évê¬ques de France, qui satisfaisoit en même-temps à vos demandes, lorsqueA notre cher fils Etienne-Charles de Lomenie
de Brienne, cardinal-prêtre de la sainte
église romaine, archevêque de SensPIE VI, Souverain Pontife,
VÉNÉRABLE FRERE, salut (*).
Lorsque j'ai reçu, mon cher fils, votre première lettre du 23 novembre, j'étois occupé à examiner l'exposition des sentimens de plusieurs évêques de France sur le décret de l'assemblée nationale, relatif à la constitution du clergé. Réunis au nombre de trente, ils avoient eu recours à ce saint-siege, ce que vous. avez fait aussi, pour y puiser des instructions sur la maniere dont ils devoient s'opposer aux entreprises de la puissance civile ; car personne ne pouvoit ignorer que par ce décret la Religion catholique , toujours dominante en France, y étoit dégradée et asservie, et que, par le même acte l'église se voyoit à-la-fois dépouillée de ses biens , de ses ministres, et de ses droits les plus sacrés et les plus invio¬lables.
A la premiere lecture de votre lettre, j'ai parfaitement compris à quel point votre ma¬niere de penser s'écarte des sentimens purs et droits de vos collegues, sentimens qui sont aussi les miens. Mes soupçons étoient fortifiés par le bruit qui s'étoit répandu que vous étiez attaché aux opinions des novateurs , et que vous favorisiez leurs desseins. J'ai donc tardé à vous répondre par deux motifs : d'abord, parce que ma réponse aux évêques de France à laquelle je travaillois avec un soin assidu, pouvoit aussi s'appliquer à vous; ensuite parce que je ne voulois vous donner aucune marque d'improbation, ni vous faire aucun reproche, avant d'avoir acquis des preuves certaines des écarts que la renommée vous imputoit.
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(*) Et bénédiction apostolique. ( Addition portée sur les exemplaires imprimés par la chambre apostolique.)
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Re: Instruction du Pape Pie VI.
Lettre du 23 février 1791SUITE
J'étois prêt à terminer ma réponse aux évêques de France, qui satisfaisoit en même-temps à vos demandes, lorsque dans le moment même où l'on m'annonçoit vos nouvelles démarches, j'ai reçu de vous, contre mon attente, une seconde lettre, en date du 30 janvier ; vous y affectez beaucoup d'indifférence pour l'opinion de la majorité des évêques de France , absolument contraire à la vôtre : alléguant la prétendue tyrannie des circonstances et une nécessité imaginaire ; vous me marquez que vous avez résolu d'établir un nouveau presbytere dans votre église cathédrale; que vous avez aussi pourvu, ainsi que le besoin l'exigeoit, au gouvernement de cette partie d'un diocese étranger que l'on a réunie au vôtre, que vous avez prêté le serment prescrit par l'assemblée nationale ; que ce serment, dont vous m'avez envoyé la formule, ne doit pas être regardé comme un assentiment de votre part à toutes les opérations de l'assemblée , qu'il ne s'applique point à tous les décrets , et qu'il est restreint à la conduite de votre diocese ; qu'en exécutant les décrets de la nation, votre autorité les rectifie et les dégage de tout ce qui pourroit §'y être glissé d'irrégulier.
Vous ajoutez qu'à la vérité vous ayez jusqu'ici refusé de donner l'institution canonique au curé de Gomecourt, dont on a fait un nouvel évêque de Versailles ; mais que vous appréhendez que ce curé ne réitère ses sollicitations, que d'autres ne vous fassent les mêmes instances, et que vous ne soyez réduit à l'alternative ou de leur accorder ce qu'ils demandent, ou d'abandonner votre siège; et en vous exprimant ainsi, vous laissez assez voir que vous préférerez le premier parti, si l'on en juge par ce qui suit : Je redoute, dites-vous, cette dernière extrémité......parce que
je m'imagine qu'il en rejailliroit quelque tache sur la pourpre sacrée, et parce que je prévois les maux qui en résulteraient pour mon diocese.
Je ne trouve point de termes pour vous exprimer la douleur dont j'ai été pénétré,
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Re: Instruction du Pape Pie VI.
Alléguer, pour couvrir votre faute, que votreLettre du 23 février 1791SUITE
Je ne trouve point de termes pour vous exprimer la douleur dont j'ai été pénétré, en vous voyant publier et écrire des sentimens si indignes d'un archevêque et d'un cardinal. Mais ce n'est ici ni le temps, ni le lieu de vous convaincre des erreurs où voua êtes tombé. Je me contente de vous dire, en passant, que vous ne pouviez pas imprimer un plus grand déshonneur à la pourpre romaine, qu'en prêtant le serment civique, et en l'exécutant, soit par la destruction de l'ancien et vénérable chapitre de votre église, soit par l'usurpation d'un diocese étranger, irréguliérement remis entre vos mains par la puissance civile; car de telles actions sont des attentats odieux.
Lisez le quatrième canon du concile de Lyon; (1) vous y verrez qu'il est expressément défendu, à qui que ce soit, de s'emparer du diocèse d'un évêque absent par nécessité, d'y officier pontificalement, d'y conférer les ordres ; et si quelqu'un se porte à cet excès d'audace et de témérité, il est jugé digne non-seulement d'être blâmé dans le concile, mais encore privé de la communion de l'église. Rien n'est sur-tout plus opposé à la saine doctrine; que la prétention que vous avez de pouvoir,' par des actes aussi irréguliers, légitimer le décret de l'assemblée nationale. Enfin, en prononçant un serment contraire à d'autres sermens plus saints et plus solennels, par lesquels vous devez vous souvenir que vous êtes lié; vous avez promis d'accomplir tout ce que renferme la nouvelle constitution du clergé de France, et vous ne devez pas ignorer que c'est un amas et comme un extrait de plusieurs hérésies.
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(1) Collect. d'Hardouin, tom. II, pag. 1054.
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Re: Instruction du Pape Pie VI.
Vous avez pu vous-même refuser impunément l'institution à un nouvel évêqueLettre du 23 février 1791SUITE
Alléguer, pour couvrir votre faute, que votre serment a été purement extérieur, que c'est la bouche et non le cœur qui l'a prononcé, c'est avoir recours à une excuse aussi fausse qu'indécente; c'est s'autoriser de la pernicieuse morale d'un soi-disant philosophe qui a imaginé ce subterfuge tout-à-fait indigne, je ne dis pas de la sainteté du serment, mais de la probité naturelle d'un honnête homme ; et toutes les fois que cette doctrine a été publiée, l'église n'a jamais manqué de la condamner, et de la proscrire. La réponse que je vais adresser incessamment aux évêques de France fera connoître tout le venin de vos erreurs ; et en même-temps elle annoncera les peines que les canons leur infligent, et je me verrai, quoiqu'avec regret, forcé d'employer à votre égard cette sévérité, et même de vous dépouiller de la dignité dé cardinal, si, par une rétractation faite à propos et d'une manière convenable, vous n'expiez le scandale que vous avez donné.
Je me livre, en attendant, aux mouvemens de ma tendresse paternelle, et pour vous épargner de nouvelles fautes, de peur que mon silence ne soit interprété par vous comme une marque d'approbation, je me hâte de vous écrire; je vous exhorte, je vous conjure au nom du Seigneur, de ne pas persister dans de pareils sentimens; je vous recommande sur-tout de ne pas avoir la témérité de conférer l'institution aux nouveaux évêques sous quelque prétexte que ce soit, et de ne pas affliger l'église en lui donnant des ministres ' rebelles ; c'est au siege apostolique que ce droit appartient uniquement, suivant les décisions du concile de Trente ; si quelqu'évêque, quelque métropolitain se l'attribue, alors je suis forcé , en vertu des fonctions apostoliques qui me sont confiées , de déclarer schismatiques et ceux qui instituent et ceux qui sont institués, et de frapper de nullité tout acte exercé par les uns et les autres , ainsi que je l'ai déjà, annoncé par ma lettre à notre très-cher fils en Jésus-Christ Louis XVI, roi de France, et aux archevêques de Bordeaux et de Vienne, en date des 8 et 9 de juillet dernier, et comme je l'expliquerai plus en détail dans ma réponse aux évêques, qui ne tardera pas à paroître.
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Re: Instruction du Pape Pie VI.
Qui ne voit que la constitution établie par l'assemblée nationale, en laissant à l'homme la liberté deLettre du 23 février 1791SUITE
Vous avez pu vous-même refuser impunément l'institution à un nouvel évêque ; plusieurs autres de vos collègues ont fait le même refus ; l'évêque de Rennes, en particulier, non-seulement n'a pas voulu instituer le nouvel évêque de Quimper, mais encore a prouvé dans un grave et savant discours , combien cette nouveauté étoit contraire à l'ancienne discipline en usage avant le concordat : presque tous les évêques de France se sont abstenus avec un grand courage de prêter le serment à la nouvelle constitution en ce qui touche à l'autorité spirituelle ; il est donc clair que cette nécessité qui vous paroît si pressante, n'existe pas pour vous.
Mais, quand même on voudrait employer la contrainte, est-ce une raison qui puisse vous affranchir des devoirs que Dieu et l'église vous prescrivent ? La violence doit augmenter le courage et la fidélité des vrais chrétiens ; c'est alors qu'ils doivent se montrer inébranlables, prêts à subir l'exil et les autres disgraces du siecle.
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Re: Instruction du Pape Pie VI.
Lettre du 23 février 1791SUITE
Qui ne voit que la constitution établie par l'assemblée nationale, en laissant à l'homme la liberté de penser et d'écrire ce qui lui plaît sur les matieres de religion, heurte de front la religion elle-même; que tant d'autres nouveautés qu'elle introduit, renversent absolument l'autorité de l'église, et anéantissent tous ses droits ? Votre devoir étoit de combattre ces erreurs, et de suivre l'exemple de vos collegues. C'est étouffer la vérité que de ne pas la défendre; c'est favoriser et approuver le vice, que de ne pas employer tous les moyens propres à le corriger (1). St.-Félix III nous enseigne lui-même que ne pas résister aux méchans, c'est les encourager; qu'on se rend suspect d'une secrette connivence avec les coupables, lorsqu'on néglige de s'opposer au crime (2).
Ainsi la circonstance actuelle n'a aucun rapport au passage de St.-Augustin que vous alléguez; elle doit au contraire s'appliquer au siecle où l'église a vu tant de pontifes et d'évêques déterminés à tout souffrir et à braver les plus grands maux, plutôt que de rien relâcher de leurs droits, plutôt que de trahir la cause de Dieu et de l'église. Voilà les dispositions que la plupart de vos collègues ont fait éclater non-seulement par d'éloquens discours, mais par d'excellents écrits; monumens de leur zele pour la gloire de la religion, dignes de passer à la postérité la plus reculée.
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(1) Epître de S. Thomas de Cantorbery aux évêques de sa province, dans la collection d’Hardouin, t. VI, pag. 1388.
(2) Epître de S. Félix III à Acace de Contantinople, dans la même collection d’Hardouin, t. II, pag. 812 et suiv.
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Re: Instruction du Pape Pie VI.
Lettre du 23 février 1791SUITE
Je me flatte que, docile à mes avis, vous reconnoîtrez vos erreurs, que non content de vous éloigner de toute autre nouveauté, vous rentrerez absolument dans votre devoir, que vous avez oublié jusqu'ici, et que réuni à la doctrine unanime des autres évêques, vous vous attacherez au siege apostolique, où réside l'enseignement de la vérité, et le centre de l'unité. C'est le moyen d'éviter toute occasion d'erreur et de schisme.
Si le roi très-chrétien, si les curés, si l'illustre nation française ne repoussent pas la voix de la vérité que je vais leur faire entendre, en qualité de leur pere commun, et que les évêques unis et attachés à leur chef appuyeront de tout leur pouvoir; je suis porté à espérer qu'avec le secours céleste, que je ne cesse d'implorer par mes prieres, tous les Français se garantiront des erreurs dont on assiège leur foiblesse et leur ignorance, et que tous les complots de leurs ennemis seront dévoilés et confondus : car sous prétexte de réformer la religion, il est évident qu'ils ne cherchent qu'à sapper les fondemens de la foi catholique et de la religion de nos peres.
En finissant je vous renouvelle les plus vive exhortations; je vous prie, je vous conjure de ne pas
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Re: Instruction du Pape Pie VI.
Lettre du 23 février 1791SUITE
En finissant je vous renouvelle les plus vive exhortations; je vous prie, je vous conjure de ne pas vous écarter du droit chemin., de rester attaché aux regles sacrées de l'église catholique , de faire paroître dans cette occasion, comme vous le devez, l'ame et le caractere d'un évêque, et de fermer autant qu'il est en votre pouvoir tout accès aux nouveautés, à l'erreur et au schisme. Dans ces momens périlleux, dans ces temps de crise, abandonnez-vous absolument à la conduite de l'esprit divin, de l'esprit de sagesse, de courage, de foi et de patience. Pour vous y exciter encore davantage, je vous donne, mon cher fils, ma bénédiction apostolique, ainsi qu'au troupeau confié à vos soins et à votre vigilance.
A Rome, ce vingt-trois février mil sept cent quatre-vingt-onze, de notre pontificat le dix-septième.
FIN.
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