Sur les pas d'un saint.

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Message  Louis Jeu 03 Fév 2022, 10:55 am



Quand on s'éloigne de Lyon par le faubourg de Vaise, à quelque distance de l'active et religieuse cité, on rencontre, en deux groupes charmants qui couronnent deux collines opposées, entre les routes de Paris et du Bourbonnais, un joli village dont la population ne compte pas moins de treize cents âmes : c'est Dardilly. Tout autour les aspects sont doux ; il y a de beaux ombrages, de frais vallons, de clairs ruisseaux, une gracieuse  succession de vignes, de prairies, de vergers et de futaies. Presque à l'entrée du village, on voit à main gauche une maison d'un air simple et modeste, précédée d'un petit enclos. C'est là que, vers la fin du siècle dernier, vivait au sein d'une heureuse médiocrité une de ces honnêtes familles de cultivateurs, dans lesquelles se sont perpétuées les traditions du travail et de la prière, race forte et saine, d'où sortent depuis plus de cinquante ans la plupart de nos prêtres, de nos religieuses et de nos soldats.

De temps immémorial, cette demeure des Vianney était désignée dans le pays comme la maison des pauvres, le refuge connu, où la tribu nomade des mendiants d'alentour avait coutume de trouver pour la nuit une hospitalité patriarcale. Au nombre des malheureux qui vinrent un soir y demander asile, il s'en trouva un qui n'était pas un pauvre ordinaire, bien que rien au dehors ne le distinguât de la cohorte indigente qui en pressait journellement le seuil. Il avait les jambes à demi nues, les reins ceints d'une méchante corde, la chevelure fort négligée, un vieux manteau troué sur les épaules, enfin tout l'extérieur sordide et repoussant des gens de son espèce. Cet inconnu pouvait avoir vingt ans; il allait en Italie :c'était au mois de juillet 1770.

Or, moins de treize ans après, dans un des quartiers les plus pauvres de Rome…
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LE CURÉ D’ARS,Vie de M. Jean-Baptiste-Marie Vianney, par l’Abbé Alfred Monnin, Missionnaire,  tome I, p. 1-2.

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Message  Louis Ven 04 Fév 2022, 6:09 am



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Or, moins de treize ans après, dans un des quartiers les plus pauvres de Rome, entre le Capitole, le Viminal et l'Esquilin, à égale distance du Colisée et de l'ancien Forum de Trajan, il se passait quelque chose d'étrange qui étonnait cette ville habituée à ne plus s'étonner de rien, tant elle a vu de spectacles.

Le mercredi saint de l'année 1783, à une heure de l'après-midi, un pauvre mendiant, après avoir prié longtemps devant la Madone populaire des Monts, était tombé de faiblesse sur les marches de l'église: on l'avait relevé mourant. Quand on l'eut étendu tout babillé sur un lit, pour rendre un peu de force à son corps exténué, il demanda un verre d'eau qu'il offrit à Dieu avant de le prendre, et quand il l'eut bu il leva ses regards au ciel avec une si reconnaissante tendresse, qu'il tira des larmes des yeux de tous ceux qui étaient présents. Quelques heures après il expira. Au même instant, les enfants du quartier se répandirent dans les rues en criant : « È morto il Santo (le Saint est mort) !... » Le lendemain, on n'entendit plus que ce cri dans Rome. Une foule immense s'assembla devant la demeure du Saint qui venait de mourir et en força rentrée. Il fallut placer des gardes pour contenir la multitude.

Le quartier des Monts voulut garder sa dépouille et demanda qu'elle fût inhumée dans l'église que le pauvre avait le plus aimée, sous cette dalle où il avait coutume de rester en prière chaque matin, depuis l'heure de  l' Ave, Maria jusqu'au milieu du jour. Son corps fut comme porté en triomphe, entre une double haie de soldats. Rome entière, les princes mêlés aux bourgeois et au peuple, l'accompagna en pleurant. Les rois n'ont pas d'aussi magnifiques funérailles... O gloire des amis de Dieu! toutes les grandeurs de la terre disparaissent devant leur grandeur. A quelque rang qu'ils appartiennent, si humbles et si abaissés qu'ils soient, quand Dieu les a choisis, il sait bien les placer au-dessus de toutes les puissances du monde qu'ils ont méprisées pour son amour.

A peine eut-il été déposé dans ce tombeau, que l'instinct merveilleux du peuple lui faisait pressentir devoir être bientôt glorieux, on apprit que sur cette même dalle de Sainte-Marie des Monts, où se lit encore le nom du mendiant français, la vue était rendue aux aveugles, l'ouïe aux sourds, la parole aux muets; que les malades les plus désespérés étaient tout à coup guéris. La vertu des reliques inconnues renfermées sous la pierre se montrait si grande, qu'on aurait pu se croire revenu aux temps où Notre-Seigneur étonnait la terre des prodiges de sa puissance. Il fallut fermer l'église à la multitude des pèlerins qui en assiégeaient les portes, et, pendant quelques jours, on vit une foule innombrable, pleine d'amour et de vénération, prosternée dans la rue, sur la place voisine, pleurant de joie et de reconnaissance, frappant le pavé de son front, et baisant les murailles qui lui cachaient les glorieuses dépouilles du pauvre de Jésus-Christ.

Or, ce pauvre qui du fond de sa fosse remuait la ville et le monde, qui …
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LE CURÉ D’ARS,Vie de M. Jean-Baptiste-Marie Vianney, par l’Abbé Alfred Monnin, Missionnaire,  tome I, p. 2-4.

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Message  Louis Sam 05 Fév 2022, 7:16 am


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Or, ce pauvre qui du fond de sa fosse remuait la ville et le monde, qui, à la veille d'une révolution où rien de grand et de saint n'allait être épargné, le lendemain du triomphe et du couronnement de Voltaire, vengeait la religion de la France des blasphèmes et des outrages de ses ennemis par des miracles si nombreux, si avérés, accomplis en tant de lieux divers, qu'on n'osait les nier et qu'on essayait à peine d'en rire; ce pauvre, cet étranger, ce mendiant, était le même qui avait reçu l'hospitalité de Dardilly, qui avait dormi sous le toit de Pierre Vianney, qui avait recueilli, dans son écuelle fêlée, sa part des distributions quotidiennes du charitable cultivateur; celui enfin qu'un décret de Pie IX vient d'arracher au sol de Sainte-Marie des Monts pour le placer sur les autels; c'était Benoît-Joseph Labre, sur la tombe duquel nous nous sommes agenouillé nous-mêmes, en lui demandant de nous rendre l'aumône qu'il a reçue, il y a quatre-vingt-dix ans, et de nous aider à écrire cette vie... cette vie qui a peut-être été son ouvrage, qui est née peut-être d'un vœu, d'une prière, d'une bénédiction tombée de son cœur reconnaissant: que sait-on?... c'est le Curé d'Ars qui l'a dit : « PARTOUT OÙ PASSENT LES SAINTS, DIEU PASSE AVEC EUX. » Pourquoi ne serait-il pas permis de penser que la naissance et la prédestination de Jean-Marie Vianney ont été le fruit de ce passage de Dieu sur le seuil hospitalier de ses pères ?

Dans les choses de l'âme et du salut, il y a de mystérieux rapports dont la foi ne craint pas de sonder les secrets; des probabilités saisissantes qui sont souvent la révélation de toute une destinée : un simple peut-être a son prix... et si une raison aussi faible qu'orgueilleuse refuse de le reconnaître, l'âme chrétienne préfère, même au doute qu'aucune manifestation d'en haut n'éclaire, la croyance intime et sereine à une préparation souvent invisible mais toujours certaine des œuvres et des desseins de Dieu. Ce qu'il y a de positif, c'est que cet enfant de bénédiction, qui devait un jour conduire au ciel un si grand nombre d'âmes, vint au monde l'année même où la puissance de Benoît Labre se manifestait sur son tombeau avec le plus d'éclat.

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LE CURÉ D’ARS,Vie de M. Jean-Baptiste-Marie Vianney, par l’Abbé Alfred Monnin, Missionnaire,  tome I, p. 4-6.
FIN.

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Message  Roger Boivin Sam 05 Fév 2022, 8:12 am

Merci beaucoup Louis.

Voici le portrait que l'artiste André Bley avait fait en 1777 de saint Benoit-Joseph Labre lui servant de modèle (je place seulement le lien, car c'est un blogue non-protégé) :

Alors qu'on le croyait perdu, le tableau peint par André Bley en 1777, en présence de Benoît Labre, existe toujours. La détermination de Didier Noël nous vaut sa redécouverte :

http://www.amis-benoit-labre.net/images/benoitlabre404b.jpg

Si j'étais certain qu'il n'y a pas de danger, je la placerais su mon bureau pour pouvoir de là l'éclaircir.

Voici d'où c'est tiré :

http://www.amis-benoit-labre.net/labre_bley.php
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Message  Louis Sam 05 Fév 2022, 10:25 am



Dieu aime à avoir les prémices de tout ce qu'il a fait, et le soin d'une mère chrétienne doit être de consacrer à lui rendre hommage les premiers battements du cœur de son enfant, les premiers éclairs qui jaillissent de sa raison, les premiers sons que ses lèvres savent articuler. C'est à quoi madame Vianney n'eut garde de manquer. A dix-huit mois, Jean-Marie savait déjà mettre ses petites mains jointes dans les mains de sa mère et dire après elle : « Jésus ! Marie! » et toutes les syllabes dont sa langue s'enrichissait chaque jour étaient autant d'emprunts faits aux formules de la prière chrétienne.

On comprend qu'il doit en être ainsi. Dès que l'homme apparaît sur la terre, il est tenu de remplir sa fin, et cette fin se résume dans la prière. C'est à la mère d'y veiller. La mère de notre cher enfant y veillait avec la plus active sollicitude. C'était elle, comme l'a raconté souvent M. Vianney, qui venait réveiller, le matin, toute la jeune famille, afin d'être bien sûre que l'on donnait son cœur au bon Dieu, et que la première pensée comme la première action étaient pour lui.

Un jour que le vénérable Curé d'Ars revenait avec attendrissement sur les souvenirs de son enfance : « Vous êtes bien heureux, lui disions-nous, d'avoir senti de si bonne heure le goût de la prière. — Après Dieu, répondit-il, c'est l'ouvrage de ma mère : elle était si sage!.... Mon petit Jean-Marie, me disait-elle souvent, si je te voyais offenser le bon Dieu, cela me ferait plus de peine que si c'était un autre de mes enfants. »

« La vertu, ajoutait-il, passe du cœur des mères dans le cœur des enfants, qui font volontiers ce qu'ils voient faire. »

Il nous souvient de lui avoir entendu dire, en d'autres rencontres, qu'un enfant ne doit pas pouvoir regarder sa mère SANS PLEURER.

On se trompe trop souvent sur l'instant où la notion de Dieu et du culte qui lui est dû devient accessible à une âme régénérée par le baptême et conservée dans l'heureux privilège de son innocence. L'homme se forme à cinq ans sur les genoux de sa mère. A cinq ans, sainte Rose de Lima faisait vœu de virginité. A cinq ans, saint François de Sales attaquait les calvinistes et leur prouvait, par les paroles de son catéchisme, qu'ils étaient dans l'erreur. A cinq ans, sainte Madeleine de Pazzi instruisait les enfants de son âge, et, les jours où sa mère avait communié, elle s'asseyait sur ses genoux et s'appuyait sur sa poitrine, afin, disait-elle, d'être plus près de Notre-Seigneur, qu'elle adorait ainsi en silence dans le sanctuaire du cœur maternel.

A trois ans, Jean-Marie recherchait déjà la solitude par amour de la prière. On voyait dans son petit cœur la présence intime de l'Esprit-Saint. II savait à peine parler, qu'il voulait se mêler à tous les exercices de piété qui avaient lieu en sa présence. Dès qu'il entendait sonner l'Angelus, soit au milieu du jour, soit au coucher du soleil, il donnait l'exemple à toute la maison, et s'agenouillait le premier pour réciter 'Ave, Maria avec une gravité enfantine. Il avait dans la demeure paternelle différentes petites cachettes où il disparaissait souvent, et quand on s'enquérait de lui, on le trouvait là, s'essayant à redire tout ce qu'il savait de prières.
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LE CURÉ D’ARS,Vie de M. Jean-Baptiste-Marie Vianney, par l’Abbé Alfred Monnin, Missionnaire,  tome I, p. 12-14.

FIN.

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Message  Louis Ven 18 Fév 2022, 9:02 am



La philosophie est l'art d'arriver au vrai. Or, la première condition pour arriver au vrai est l'honnêteté du cœur, parce qu'en nous rapprochant de Dieu, elle nous rapproche de la vérité 1. Il est même un degré d'intelligence qu'on ne doit qu'à la pureté de l'âme. S'il y a quelque chose d'admirable, c'est de voir cette vérité, qui est infinie, se communiquer à l'entendement le moins vaste, pourvu qu'il soit humble, et y produire les mêmes effets de lumière que dans les plus grands génies. Le Maître l'a dit, lorsque, élevant ses yeux divins vers le ciel, il s'est écrié, en présence de la foule : « Je vous rends gloire, ô Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que vous avez caché ces choses aux sages et aux prudents, pour les révéler aux petits 2. »

Au surplus, ce qui faisait défaut au jeune Vianney était bien moins l'esprit que la science. Ses études, commencées très-tard, avaient été mutilées, interrompues et reprises, ainsi que nous l'avons vu ; et la suite de cette admirable histoire nous autorise à croire que la Providence l'avait voulu ainsi, afin que dans cet homme étonnant tout fût de sa main. Le même Dieu qui, dans nos saints livres, s'appelle « le Dieu des sciences, » dédaigne quelquefois le concours de la science et fait son œuvre sans elle, « pour abattre toute hauteur qui s'élève contre lui 1. » Notre société si dédaigneuse de tout secours divin, de toute intervention surnaturelle, cette société si sûre d'elle-même et de son avenir, si fière de ses progrès matériels, avait surtout besoin de pareilles leçons.

Il y a du reste deux sortes d'ignorance : il y a l'ignorance orgueilleuse dont le premier trait est de s'ignorer elle-même, qui va la tête haute avec une aveugle présomption, qui a le privilège de dire et de faire beaucoup de sottises sans s'en douter, avec une imperturbable assurance ; puis il y a l'ignorance modeste et timide qui se connaît, et qui prend de là occasion de s'abaisser, de n'avancer qu'avec précaution, de ne rien dire et de ne rien faire sans prendre conseil, et sans recourir avec humilité à Celui qui est le Père des lumières. Cette ignorance non-seulement ne déplaît pas à Dieu, mais elle lui est chère ; il la bénit, et lui accorde quelquefois d'aller plus loin que la science.

Telle était l'ignorance de notre saint jeune homme, et l'on peut dire qu'elle fut le point de départ des grâces si extraordinaires qu'il reçut pour lui et pour les autres. Elle lui attira, dès son entrée à Verrières, bien des affronts qu'il sut endurer avec une magnanime indifférence; elle continua, toute sa vie, d'être le touchant prétexte de son humilité.
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(1)  Sap, , VI, 10 [ou 20 ?]. (2) S. Matth.,XI, 25. (1) II Cor. X, 5.

(In LE CURÉ D’ARS,Vie de M. Jean-Baptiste-Marie Vianney, par l’Abbé Alfred Monnin, Missionnaire,  tome I, p. 101-104.)

FIN de l'extrait.

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Message  Louis Sam 19 Fév 2022, 6:40 am


On a peut-être exagéré l'infériorité d'esprit de M. Vianney. Il est certain que la nature avait peu fait pour lui, et que la grâce avait dû refaire l'œuvre de la nature, en lui donnant ces vertus intellectuelles et ces qualités infuses qu'aucun de ceux qui l'ont vu au milieu des travaux difficiles de son apostolat ne peut méconnaître; mais il nous semble aussi qu'on a trop répété que M. le Curé d'Ars était ignorant et incapable. Ce qui surtout a donné lieu à ce préjugé, c'est la manière dont il parlait de lui-même, en toute rencontre. Un jour que nous voulions vérifier le nombre d'années qu'il avait passées à Écully, sous le préceptorat de M. Balley, il protesta contre le mot d'études dont nous nous étions servi : « Je n'ai point fait d'études, dit-il. M. Balley a bien essayé, pendant cinq ou six ans, de m'apprendre quelque chose; il y a perdu son  latin, et n'a jamais rien pu loger dans ma mauvaise tête. »

Nous sommes heureux de pouvoir opposer à ce témoignage, que l'excessive modestie de son auteur doit nous rendre suspect, celui d'un de ses contemporains du grand séminaire :
« Chaque fois que M. Vianney était interrogé, soit sur le dogme, soit sur la morale, c'était en français, parce qu'il ne pouvait parler latin ; ses réponses, quoique laconiques, étaient toujours justes et précises. »

Voici une autre déclaration plus explicite encore, et procédant d'une autorité non moins grave :
« Je n'ai pas de souvenir que M. Vianney ait fait impression, ni par des moyens extraordinaires, ni par son incapacité. Dans l'année scolaire 1812-1813, il était à Verrières, en philosophie; j'y étais aussi : nous étions deux cents philosophes. M. Vianney ne se trouvant pas dans ma conférence, je n'ai pas pu le juger; je crois cependant qu'il était faible; mais nombre d'autres n'étaient pas plus forts que lui. Il ne savait pas beaucoup de latin, ayant commencé ses études fort tard, et les ayant faites bien rapidement; mais je pense qu'il en savait assez pour comprendre les auteurs classiques de philosophie et de théologie.

« Si M. Vianney ne s'est pas distingué dans les sciences humaines, il s'est toujours fait remarquer par sa piété; ce qui vaut mieux. On peut bien dire qu'il a choisi la meilleure part, qui ne lui sera point ôtée. Prétendre que M. Vianney ne fut jamais qu'un ignorant, c'est une erreur insigne; ma persuasion est que M. Vianney est de ces sujets qui, s'ils ne jettent point d'éclat au dehors, ont dans le fond un jugement sain, ferme et droit, qui l'emporte de beaucoup sur les esprits superficiels, lesquels brillent par une grande facilité de parole, une grande mémoire, et n'ont rien de solide. Ceux-ci donnent beaucoup de fleurs ; les autres, sans tant de fleurs, donnent beaucoup de fruits.

« Il nous est d'autant plus agréable de rendre ici un hommage sincère à la vérité, qu'elle a été plus solennellement méconnue 1... »

Au reste…
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(1)  Lettre de M. l'abbé Tournier, curé du Grand-Corent.
(In LE CURÉ D’ARS,Vie de M. Jean-Baptiste-Marie Vianney, par l’Abbé Alfred Monnin, Missionnaire,  tome I, p. 116-118.)

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Message  Louis Dim 20 Fév 2022, 5:37 am


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Au reste, l'extrême défiance que M. Vianney avait de lui-même fut l'occasion de bien des actes intérieurs d'humilité. Que de fois, durant les longues heures qu'il passait à la chapelle, devant le Saint-Sacrement, sa seule consolation fut de s'unir aux opprobres de son Maître et de répéter avec David , dans les mêmes sentiments de pénitence : « Je vous remercie, mon Dieu, de ce que vous m'avez rendu la fable et la dérision de ceux qui m'entourent !... Ces épreuves ont fondu sur moi; et cependant, je ne vous ai point oublié; mon cœur n'a point défailli; je n'ai pas été tenté de regarder en arrière, ni d'abandonner la voie où vous avez daigné m'appeler dans votre grande miséricorde 2 !... »

C'est à de telles prières qu'il est donné de « percer les nues et d’arriver jusqu’au ciel; 1 » et si elles n'obtinrent pas leur effet immédiat, que dire en face des événements auxquels il nous sera donné bientôt d'assister, événements dont la plupart des hommes appelés à le juger alors étaient destinés à voir le prodigieux développement, et qui devaient assurer à cet ignorant la première place dans la vénération de ses contemporains? L'Esprit divin aime à se cacher dans ce qu'il y a de plus infirme, pour montrer que la sagesse humaine n'a point de part à ses œuvres, puisqu'il les opère par des instruments si méprisés. Il se plaît à manifester quelque temps leur impuissance, pour faire voir que les effets qui viennent ensuite procèdent d'une autre cause, qui est lui seul.

Cependant l'époque de l'ordination était proche…
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(2) Ps, XLIII, 14, 18, 19. (1) Ecclésiastique, XXXV, 21.

(In LE CURÉ D’ARS,Vie de M. Jean-Baptiste-Marie Vianney, par l’Abbé Alfred Monnin, Missionnaire,  tome I, p. 118-119.)

FIN de l’extrait.

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Message  Louis Lun 21 Fév 2022, 7:28 am


Cependant l'époque de l'ordination était proche. Avant de faire le redoutable appel, les directeurs du grand séminaire de Saint-Irénée se recueillaient devant Dieu ; ils examinaient avec la plus scrupuleuse attention, et pesaient au poids du sanctuaire la valeur des sujets sur lesquels ils allaient avoir à se prononcer.

Quand on en vint au jeune Vianney, l'indécision fut à son comble: sa tendre piété, sa régularité exemplaire, la pureté de ses mœurs, étaient des titres respectables: mais il était si peu instruit ! Fallait-il, en dépit des examens et de leur accablant témoignage, passer outre et l'appeler aux ordres sacrés ? fallait-il l'ajourner encore? On alla jusqu'à mettre en question s'il ne serait pas plus sage de le rendre à ses parents et aux travaux de la campagne... Toutefois, avant d'en venir à cette extrémité, on voulut avoir l'avis préalable des représentants de l'autorité diocésaine.

En l'absence du cardinal-archevêque, que les nécessités de la politique retenaient loin de son troupeau, il y avait alors à la tête de l'administration métropolitaine un homme qui est resté, dans le souvenir de tous ceux qui l'ont connu, comme le type de la pénétration s'alliant au bon sens, sous le riche manteau d'une simplicité et d'une franchise qui pouvaient passer presque pour de la bonhomie. M. l'abbé Courbon possédait, au degré le plus remarquable, l'art de connaître et d'employer les hommes. Il lui suffisait d'un coup d'œil pour deviner le mérite, d'un mot pour le caractériser, et d'un trait de plume pour le mettre à sa place. On eut recours à lui. Le grand vicaire réfléchit un instant, puis, avant de rien décider, il fit à ceux qui étaient venus le consulter les questions que voici:

« Le jeune  Vianney est-il pieux ? sait-il bien dire son chapelet? a-t-il de la dévotion à la sainte Vierge ?

— C'est un modèle de piété, répondirent unanimement les directeurs.

—  Eh bien! reprit le grand vicaire, je le reçois ; la grâce divine fera le reste. »

Il faut dire que l'abbé Courbon, que l'on prenait rarement au dépourvu, était fixé d'avance sur le mérite du candidat dont on discutait les titres devant lui. À l'annonce des nouvelles difficultés qui remettaient en question l'avenir de son élève, le curé d'Écully était accouru; avec l'autorité que lui donnaient à l'archevêché son expérience et ses vertus, il avait plaidé la cause de son enfant bien-aimé, et il avait fini par dissiper les craintes et fixer les incertitudes.

(In LE CURÉ D’ARS,Vie de M. Jean-Baptiste-Marie Vianney, par l’Abbé Alfred Monnin, Missionnaire,  tome I, p. 119-121.)

FIN de l’extrait.

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Message  Louis Mer 23 Fév 2022, 11:03 am

Avertissement
Quand il est fait mention, ci-dessous, dans le livre de  l’Abbé Monnin, Missionnaire, publié en 1863,  du terme église, ou de toute autre appellation qui La désigne, ainsi que de tout l’Enseignement et des Sacrements qui se rapportent à cette Église fondée par Notre-Seigneur Jésus-Christ, il y a plus de 2,000 ans, nous parlons de ce qui prévalu jusqu’à la mort du Pape Pie XII, survenu en 1958 : tout ce qui vient après ce n’est plus l’Église catholique, c’est une Secte infecte, c’est une Infâme Trahison !...


Mademoiselle d’Ars n’était par tout à fait la seule personne qui tirât Notre-Seigneur de la solitude de son temple. Il y avait à Ars, dans ce temps-là, un bon père de famille, un simple cultivateur, un pauvre paysan sans lettre, qui faisait la joie de son Curé, et dont nous avons souvent entendu dans son catéchisme, M. Vianney nous redire en pleurant la très-simple et très-touchante histoire. Soit qu'il allât aux champs, soit qu'il en revînt, ce brave homme ne passait jamais devant l'église sans y entrer. Il laissait à la porte ses instruments de travail, son hoyau, sa pelle et sa pioche, et on le voyait de longues heures, assis ou à genoux, en présence du Dieu de l'eucharistie. M. le Curé en était très-consolé. Une chose l'étonnait pourtant : c'est qu'il n'avait jamais surpris, dans cet homme en prière, le plus imperceptible mouvement des lèvres. « Bon père, s'avisa-t-il de lui demander  un jour, qu'est-ce que vous dites à Notre-Seigneur, pendant les longues visites que vous lui faites, tous les jours et plusieurs fois par jour?  — Je ne lui dis rien; JE L'AVISE ET IL M'AVISE... »

Belle et sublime réponse ! Ce brave homme ne disait rien; il n'ouvrait aucun livre; il ne savait pas lire; mais il avait des yeux, les yeux du corps et les yeux de l'âme, il les ouvrait, ceux de l'âme surtout; il regardait Notre-Seigneur:.« JE L'AVISE! » Il y attachait tout son esprit, tout son cœur, tous ses sens, toutes ses facultés; il se plongeait dans cette ardente et silencieuse contemplation; il s'y perdait délicieusement. Il y avait dans ce colloque intime, dans cette parole muette qui allait et venait du cœur du serviteur au cœur du Maître, un échange d'ineffables sentiments dans d'ineffables regards. C'est là le secret, le grand secret pour arriver à la sainteté. Être saint, c'est se faire soi-même à l'image de Jésus-Christ; et, pour former en soi Jésus-Christ, que faut-il ? Le regarder souvent, le regarder longtemps; car, plus on le regarde, plus on l'aime, et plus on l'aime, plus on est porté à l'imiter.

(In LE CURÉ D’ARS,Vie de M. Jean-Baptiste-Marie Vianney, par l’Abbé Alfred Monnin, Missionnaire,  tome I, p. 167-169.)


FIN de l’extrait.

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Message  Louis Jeu 24 Fév 2022, 6:34 am



Que de fois il s'est écrié, en parlant du grand sacrement de l'amour :

« Ah ! « mes Frères, si nous avions les yeux des anges, en voyant Notre-Seigneur Jésus-Christ qui est ici présent, sur cet autel, et qui nous regarde, comme nous l'aimerions ! Nous ne voudrions plus nous en séparer; nous voudrions toujours rester à ses pieds : ce serait un avant-goût du ciel ; tout le reste nous deviendrait insipide. Mais, voilà!... c'est la foi qui manque. Nous sommes de pauvres aveugles ; nous avons un brouillard sur les yeux. La foi seule pourrait dissiper ce brouillard... Tout à l'heure, mes Frères, quand je tiendrai Notre-Seigneur dans mes mains; quand le bon Dieu vous bénira, demandez-lui donc qu'il vous ouvre les yeux du cœur ; dites-lui comme l'aveugle de Jéricho : « Seigneur, faites que je voie! » Si vous lui disiez sincèrement : « Faites que je voie ! » vous obtiendriez certainement ce que vous désirez, parce qu'IL ne veut que votre bonheur : IL a ses mains pleines de grâces, cherchant à qui les distribuer; hélas! et personne n'en veut... O indifférence ! ô ingratitude!... Mes Frères, nous sommes trop malheureux de ne pas comprendre ces choses! Nous  les comprendrons bien une fois; mais ce ne sera plus temps!... »

Et les larmes étouffaient sa voix; l'auditoire aussi était ému.

(In LE CURÉ D’ARS,Vie de M. Jean-Baptiste-Marie Vianney, par l’Abbé Alfred Monnin, Missionnaire,  tome I, p. 171-172.)

FIN de l’extrait.

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Message  Louis Mar 22 Mar 2022, 6:24 am



M. Vianney entretenait sans cesse ses auditeurs de la miséricorde et de la justice de Dieu; il cherchait, par tous les moyens possibles, à leur inspirer la terreur de ses jugements. Il ouvrait tour à tour à leurs regards les sombres profondeurs de l'enfer et les radieuses perspectives du ciel ; il parlait des joies du juste et des malheurs du pécheur avec une véritable éloquence.

« Le péché, disait-il, est le bourreau du bon Dieu et l'assassin de l'âme. C'est lui qui nous arrache du ciel pour nous précipiter en enfer. Et nous l'aimons !... quelle folie! Si on y pensait bien, on aurait une si vive horreur du péché qu'on ne pourrait pas le commettre.

« Ô mes frères, que nous sommes ingrats ! Le bon Dieu veut nous rendre heureux; il ne nous a donné sa loi que pour cela. La loi de Dieu est grande ; elle est large. Le roi David disait qu'il y trouvait ses délices, et que c'était un trésor plus précieux pour lui que les plus grandes richesses. Il disait encore qu'il marchait dans un chemin spacieux, parce qu'il avait recherché les commandements du Seigneur 1. Le bon Dieu veut donc nous rendre heureux, et nous ne le voulons pas ! nous nous détournons de lui et nous nous donnons au démon ! nous fuyons notre ami et nous cherchons notre bourreau!... nous commettons le péché ; nous nous enfonçons dans la boue : une fois engagés dans ce bourbier, nous ne savons plus en sortir. S'il y allait de notre fortune, nous saurions bien nous tirer de ce mauvais pas; mais parce qu'il n'y va que de notre âme, nous y restons...»
___________________________________________________________

(1) Ps. CXVIII 14-15.

(In LE CURÉ D’ARS,Vie de M. Jean-Baptiste-Marie Vianney, par l’Abbé Alfred Monnin, Missionnaire,  tome I, p. 241-243.)

FIN de l’extrait.

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Message  Louis Mer 23 Mar 2022, 7:05 am



« …Il faudrait que tous les pécheurs, quand ils vont à leurs plaisirs coupables, rencontrassent sur le chemin, comme saint Pierre, Notre-Seigneur qui leur dît : « Je vais à cet endroit où tu vas toi- même, pour y être crucifié de nouveau. » Peut-être que cela les ferait réfléchir.»

« Les saints comprenaient la grandeur de l'outrage que le péché fait à Dieu. Il y en a qui ont passé leur vie à pleurer leurs péchés. Saint Pierre a pleuré toute sa vie ; il pleurait encore à sa mort. Saint Bernard disait:« Seigneur! Seigneur! c'est moi qui vous ai attaché à la croix! »

« Celui qui…
_________________________________

(In LE CURÉ D’ARS,Vie de M. Jean-Baptiste-Marie Vianney, par l’Abbé Alfred Monnin, Missionnaire,  tome I, p. 243-244.)

FIN de l’extrait.

Note de Louis : A propos de saint Pierre rencontrant Notre-Seigneur, voici un fait intéressant rapporté par le pape S. Lin :

Saint Pierre sort de Rome et Jésus-Christ l’y fait revenir

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Message  Louis Jeu 24 Mar 2022, 6:47 am



« Celui qui vit dans le péché prend les habitudes et la forme des bêtes. La bête, qui n'a pas la raison, ne connaît que ses appétits. De même, l'homme qui se rend semblable aux bêtes perd la raison, et se laisse conduire par les mouvements de son cadavre. Il met son plaisir à bien boire, à bien manger et à jouir des vanités du monde, qui passent comme le vent. Je plains les pauvres malheureux qui courent après ce vent. Ils gagnent bien peu: ils donnent beaucoup pour un bien petit profit. Ils donnent leur éternité pour la misérable fumée du monde.»

« Notre corps est un vase de corruption ; il est pour la mort et pour les vers, pas plus!... Et pourtant, nous nous appliquons à le satisfaire plutôt qu'à enrichir notre âme, qui est si grande qu'on ne peut rien concevoir de plus grand, non, rien, rien ! Car, nous voyons que Dieu, pressé par l'ardeur de sa charité, n'a pas voulu nous créer semblables aux animaux; il nous a créés à son image et ressemblance, voyez-vous!....  Oh! que l'homme est grand! »

« L'homme créé par amour ne peut vivre sans amour: ou il aime Dieu, ou il s'aime et il aime le monde. Voyez, mes frères: c'est la foi qui manque... Quand on n'a pas la foi, on est aveugle. Celui qui ne voit pas ne connaît pas; celui qui ne connaît pas, n'aime pas; celui qui n'aime pas Dieu s'aime lui-même, et en même temps il aime ses plaisirs. Il attache son cœur à des choses qui passent comme la fumée. Il ne peut connaître ni la vérité, ni aucun bien ; il ne peut connaître que le mensonge, parce qu'il n'a pas la lumière; il est dans le brouillard. S'il avait la lumière, il verrait bien que tout ce qu'il aime ne peut lui donner que la mort éternelle: c'est un avant-goût de l'enfer. »
_______________________________________________

(In LE CURÉ D’ARS,Vie de M. Jean-Baptiste-Marie Vianney, par l’Abbé Alfred Monnin, Missionnaire,  tome I, p. 244-246.)

FIN de l’extrait.

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Message  Louis Ven 25 Mar 2022, 7:24 am


« Mes frères, disait-il un autre jour, les trois actes de foi, d'espérance et de charité renferment  tout le bonheur de l'homme sur la terre. Par la foi, nous croyons ce que Dieu nous a promis: nous croyons que nous le verrons un jour, que nous le posséderons, que nous serons éternellement avec lui dans le ciel. Par l'espérance, nous attendons l'effet de ces promesses : nous espérons que nous serons récompensés de toutes nos bonnes actions, de toutes nos bonnes pensées, de tous nos bons désirs ; car Dieu tient compte même des bons désirs. Que faut-il de plus pour être heureux ?

« Au ciel, la foi et l'espérance n'existeront plus; car les brouillards qui obscurcissent notre raison seront dissipés. Notre esprit aura l'intelligence des choses qui lui sont cachées ici-bas. Nous n'espérerons plus rien, puisque nous aurons tout. On n'espère pas acquérir un trésor qu'on possède.... Mais l'amour! oh ! nous en serons enivrés ! nous serons noyés, perdus dans cet océan de l'amour divin, anéantis dans cette immense charité du cœur de Jésus!.. Aussi la charité est un avant-goût du ciel. Si nous savions la comprendre, la sentir, la goûter, oh ! que nous serions heureux ! Ce qui fait qu'on est malheureux, c'est qu'on n'aime pas Dieu.

« Quand nous disons:
«. Mon Dieu, je crois! je crois fermement, c'est-à-dire sans le moindre doute, sans la moindre hésitation… »


oh ! si nous nous pénétrions de ces paroles :

« Je crois fermement que vous êtes présent partout, que vous me voyez, que je suis sous vos yeux, qu'un jour je vous verrai clairement moi-même, que je jouirai de tous les biens que vous m'avez promis !... mon Dieu, j'espère que vous me récompenserez de tout ce que j'aurai fait pour vous plaire... mon Dieu, je vous aime ; j'ai un cœur pour vous aimer!... oh! comme cet acte de foi, qui est aussi un acte d'amour, suffirait à tout!... Si nous comprenions le bonheur que nous avons de pouvoir aimer Dieu, nous demeurerions immobiles dans l'extase…

« Si un prince, un empereur, faisait comparaître devant lui un de ses sujets et qu'il lui dît :

« Je veux faire votre bonheur; demeurez avec moi; jouissez de tous mes biens ; mais veillez à ne pas me déplaire en tout ce qui est juste, »

quel soin, quelle ardeur ce sujet ne mettrait-il pas à satisfaire son prince? Eh bien! Dieu nous fait les mêmes avances... et on ne se soucie pas de son amitié: on ne fait aucun cas de ses promesses. »
________________________________________

(In LE CURÉ D’ARS,Vie de M. Jean-Baptiste-Marie Vianney, par l’Abbé Alfred Monnin, Missionnaire,  tome I, p. 246-248.)

FIN de l’extrait.

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Message  Louis Mar 12 Avr 2022, 9:51 am


Dans une autre circonstance, une malheureuse donnant aussi des marques de possession dit à M. Vianney : « Que tu me fais souffrir !... S'il y en avait trois comme toi sur la terre, mon royaume serait détruit... Tu m'as enlevé plus de quatre-vingt mille âmes. »
______________________________________________________________

(In LE CURÉ D’ARS,Vie de M. Jean-Baptiste-Marie Vianney, par l’Abbé Alfred Monnin, Missionnaire,  tome I, p. 414.)

FIN de l’extrait.

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Message  Louis Mer 20 Avr 2022, 6:26 am


« Par le péché, disait-il, nous méprisons le bon Dieu, nous crucifions le bon Dieu! Que c'est dommage de perdre des âmes qui ont coûté tant de souffrances à Noire-Seigneur!... Dites-moi, mon ami, quel mal vous fait Notre-Seigneur pour le traiter de la sorte?... Si les pauvres damnés pouvaient revenir sur la terre !... s'ils étaient à notre place !...

« Oh ! que nous sommes ingrats ! Le bon Dieu  nous appelle à lui et nous le fuyons. Il veut nous rendre heureux et nous ne voulons point de son bonheur; il nous commande de l'aimer et nous donnons notre cœur au démon. Nous employons à nous perdre un temps qu'il nous a ménagé pour nous sauver. Nous lui faisons la guerre avec des moyens qu'il nous a donnés pour le servir...

« Quand nous offensons le bon Dieu, si nous regardions notre crucifix,  nous  entendrions Notre-Seigneur nous dire au fond de l'âme : Tu veux donc te mettre aussi du côté de mes ennemis? tu veux donc me crucifier de nouveau? Jetez les yeux sur Notre-Seigneur attaché à la croix, et dites-vous : Voilà ce qu'il en a coûté à mon Sauveur pour réparer l'injure que mes péchés ont fait au bon Dieu!... Un Dieu qui descend sur la terre pour être victime de nos péchés, un Dieu qui souffre, un Dieu qui meurt, un Dieu qui endure tous les tourments parce qu'il a voulu porter le poids de nos crimes... À la vue de cette croix, comprenez la malice du péché et la haine que vous devez en avoir. Rentrez en vous-même; voyez ce que vous avez à faire pour réparer votre pauvre vie...

« Que c'est dommage ! Le bon Dieu vous dira à la mort : Pourquoi m'as-tu offensé, moi qui t'aimais tant?... O mon enfant! offenser le bon Dieu qui ne nous a jamais fait que du bien! contenter le démon, qui ne peut nous faire que du mal... quelle folie ! »
_________________________________________________________________________

(In LE CURÉ D’ARS, Vie de M. Jean-Baptiste-Marie Vianney, par l’Abbé Alfred Monnin, Missionnaire,  tome II, p. 341-342.)

FIN de l’extrait.


Dernière édition par Louis le Jeu 23 Juin 2022, 10:08 am, édité 1 fois (Raison : Correction de balises.)

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Message  Louis Dim 24 Avr 2022, 7:23 am


« Il y a des gens qui n'aiment pas le bon Dieu, qui ne le prient pas et qui prospèrent: c'est mauvais signe ! Ils ont fait un peu de bien à travers beaucoup de mal. Le bon Dieu les récompense en cette vie. »
________________________________________________________

(In LE CURÉ D’ARS, Vie de M. Jean-Baptiste-Marie Vianney, par l’Abbé Alfred Monnin, Missionnaire,  tome II, p. 376.)
FIN de l’extrait.

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Message  Louis Lun 25 Avr 2022, 7:12 am


« C'est beau de pouvoir plaire à Dieu, si petits que nous sommes ! »

« Notre langue ne devrait être employée qu'à prier, notre cœur à aimer, nos yeux à pleurer. »

« Nous sommes beaucoup, et nous ne sommes rien... Il n'y a rien de plus grand que l'homme, et rien de plus petit. Il n'y a rien de plus grand, quand on regarde son âme; rien de plus petit, quand on regarde son corps... On s'occupe de son corps, comme si on n'avait que cela à soigner : on n'a au contraire que cela à mépriser... »
____________________

( ibid.,  tome II, p. 377.)
FIN de l’extrait.

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Message  Louis Mar 26 Avr 2022, 6:55 am


« Notre-Seigneur a souffert plus qu'il ne fallait pour nous racheter. Mais ce qui aurait satisfait la justice de son Père n'aurait pas satisfait son amour.

« Sans la mort de Notre-Seigneur, tous les hommes ensemble ne pourraient expier un petit mensonge. »
__________________________

( ibid.,  tome II, p. 378.)

FIN de l’extrait.

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Message  Louis Mer 27 Avr 2022, 7:29 am


« Dans le monde, on cache le Ciel et l'Enfer : le Ciel, parce que si on en connaissait la beauté, on voudrait y aller à tout prix; on laisserait bien le monde tranquille! l'Enfer, parce que si on connaissait les tourments qu'on y endure, on ferait tout pour ne pas y aller. »
_______________________

(ibid.,tome II, p. 378.)
FIN de l’extrait.

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Message  Louis Jeu 28 Avr 2022, 6:44 am


« Le signe de la croix est redoutable au démon, puisque c'est par la croix que nous lui échappons... Il faut faire le signe de la croix avec un grand respect. On commence par la tête : c'est le chef, la création, le Père; ensuite le cœur : l'amour, la vie, la rédemption, le Fils; les épaules: la force, le Saint-Esprit... Tout nous rappelle la croix. Nous-mêmes nous sommes faits en forme de croix. »
_______________________________

(ibid.,tome II, p. 378.)

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Message  Louis Sam 30 Avr 2022, 7:28 am


« Il y en a qui perdent la foi et ne voient l'enfer qu'en y entrant.

« Les damnés seront enveloppés de la colère de Dieu, comme le poisson dans l’eau.

« Ce n'est pas Dieu qui nous damne, c'est nous par nos péchés. Les damnés n'accusent pas Dieu; ils s'accusent eux-mêmes; ils disent : « J'ai perdu Dieu, mon âme et le ciel par ma faute... » Jamais personne n'a été damné pour avoir fait trop de mal ; mais beaucoup sont en enfer pour un seul péché mortel dont ils n'ont pas voulu se repentir.

« Si un damné pouvait dire une seule fois: « Mon Dieu, je vous aime ! » il n'y aurait plus d'enfer pour lui... Mais, hélas! cette pauvre âme ! ELLE A PERDU LE POUVOIR D'AIMER QU'ELLE AVAIT REÇU, ET DONT ELLE N'A PAS SU SE SERVIR. SON COEUR EST DESSÉCHÉ COMME LA GRAPPE QUAND ELLE A PASSÉ SOUS LE PRESSOIR. Plus de bonheur dans cette âme, plus de paix, parce qu'il n'y a plus d'amour... »

« LES MALHEUREUX! disait sainte Térèse, ILS N'AIMENT PAS! »
___________________

(ibid.,tome II, p. 379.)

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Message  Louis Dim 01 Mai 2022, 6:15 am


« Nous ne sommes sur la terre, disait-il, que par entrepôt, pour un tout petit moment... Il semble que nous ne bougeons pas, et nous marchons à grands pas vers l'éternité, comme la vapeur. »

« On disait à un mourant : « Que faudra-t-il mettre sur « votre tombe? — Vous mettrez : CI-GIT UN INSENSÉ, QUI EST SORTI DE CE MONDE SANS SAVOIR COMMENT IL Y EST ENTRÉ. »
Il y en a beaucoup qui sortent de ce monde sans savoir ce qu'ils y sont venus faire, et sans s'en inquiéter davantage. Ne faisons pas de même. »

« Si les pauvres damnés avaient le temps que nous perdons, quel bon usage ils en feraient! S'ils avaient seulement une demi-heure, cette demi-heure dépeuplerait l'enfer. »
________________________

(ibid.,tome II, p. 380.)

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Message  Louis Lun 02 Mai 2022, 7:26 am


« Les commandements de Dieu sont les enseignements que Dieu nous donne pour suivre la route du ciel, comme les écriteaux qu'on pose à l'entrée des rues et au commencement des chemins pour en indiquer les noms.

« La grâce de Dieu nous aide à marcher et nous soutient. Elle nous est nécessaire comme les béquilles à ceux qui ont mal aux jambes. »
_________________________

(ibid.,tome II, p. 381.)

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