Saint Pierre, Prince des Apôtres.
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Re: Saint Pierre, Prince des Apôtres.
Résolution d’Agrippa
Alors Agrippa se félicita de voir que l'occasion qu'il désirait d'accuser Pierre s'était présentée dans le Sénat. Mais ni Pierre ni les fidèles n'ignorèrent ce qui venait de se passer. Ils en avaient aussitôt reçu la nouvelle par ceux des sénateurs que le Seigneur avait éclairés par l'intermédiaire de Pierre. C'est pourquoi Marcellus et les frères 2 suppliaient Pierre de s'éloigner. L'Apôtre leur dit :
— Il ne faut pas, mes frères et mes Enfants, fuir les souffrances qui se présentent à endurer pour le Seigneur Jésus-Christ, lorsque lui-même, de son plein gré, dans la vue de notre salut, s'est offert à la mort.
A ces mots…
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2 Origène, in Joan., c. 21, et S. Ambroise, Serm. 68, parlent des instances réitérées qui furent faites à S. Pierre dans cette circonstance.
(Voyez Baron., ibid.)
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
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Re: Saint Pierre, Prince des Apôtres.
Instances très-touchantes que les fidèles font à S. Pierre de sortir de Rome pour un temps et pour éviter la mort
A ces mots, Marcellus et les frères fondent en larmes, et lui disent :
— Ayez pitié de nous, Père plein de bonté, ayez compassion des jeunes personnes et de ceux qui sont encore novices dans la foi ; ne nous délaissez pas, ne les abandonnez pas au milieu des dangers de l'idolâtrie.
Pierre répondit à leurs instances en ces termes :
— Vous me conseillez de fuir, et d'inspirer ainsi par mon exemple à la jeunesse et aux fidèles la crainte de la souffrance, tandis que je dois annoncer avec constance la parole de Dieu et conserver les règles fondamentales de la sainte pureté, que j'ai posées. Vous pensez que je dois fuir, afin d'éviter une mort que tout le jour j'appelle par mes soupirs et par mes gémissements, parce que je la considère comme l'entrée de la vie, et que, de plus, je dois par elle glorifier le Seigneur, selon qu'il me l'a révélé 1.
En entendant ces paroles, les frères s'écrièrent :
— O Père, qui nous enseignez la vérité, que sont devenues les paroles que vous nous avez adressées, lorsque vous nous assuriez que vous étiez prêt à mourir pour notre salut ? Et maintenant nous ne pouvons obtenir que, pour notre salut, et jusqu'à ce que nous soyons affermis, vous consentiez à vivre encore un peu de temps.
Les jeunes adolescents qu'il conservait avec sollicitude, et qu'il avait élevés avec soin dans la foi et dans la chasteté, levaient les mains au ciel, puis considérant attentivement sa face, tombaient à ses pieds en poussant des cris de douleur :
— O bon père ! bon pasteur ! vous qui êtes, après le Seigneur, la douceur même, pourquoi, après nous avoir environnés de tant d'affection, nous avoir naguère enfantés au Seigneur, dans la fontaine sacrée, pourquoi, par une résolution qui n'était jamais entrée dans votre cœur, nous abandonnez-vous si prématurément, et nous exposez-vous aux morsures de loups cruels ?
Les dames, la tête couverte de cendre, jetaient aussi des cris :
— Est-ce là, disaient-elles, cette bonté que vous nous prêchiez en parlant du Sauveur ? Dans sa miséricorde il accorda à vos larmes un éternel pardon pour votre renoncement momentané ; et maintenant, malgré nos pleurs, et ces flots de larmes, vous ne nous accordez même pas un court délai, lors surtout qu'en demeurant en cette vie vous pourriez encore servir le Seigneur, et mériter cette couronne éternelle qui vous est toute préparée.
Les gardiens de la prison, Processus et Martinianus…
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1 S. Augustin dit les mêmes choses de S. Pierre. (In Ps. 30, In Joan., Hom. 122.)
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Louis- Admin
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Re: Saint Pierre, Prince des Apôtres.
Instances très-touchantes que les fidèles font à S. Pierre de sortir de Rome pour un temps et pour éviter la mort(suite)
Les gardiens de la prison, Processus et Martinianus, avec d'autres magistrats et employés, le conjuraient pareillement.
— Seigneur, lui disaient-ils, éloignez-vous où vous voulez ; car nous croyons que déjà l'Empereur ne se souvient plus de vous ; mais cet injuste Agrippa, qu'excitent et l'amour de ses concubines et l'ardeur de ses passions, se hâte de vous perdre. Si, en effet, il obtenait un ordre impérial, Plautinus, cet homme à qui nous avons des obligations, qui nous a confié votre garde et vous a recommandé à nos soins, nous enverrait un arrêt de mort contre vous. Vous le savez : lorsque, par l'efficace de vos prières, à la vue du prodige admirable qui fit, dans la prison voisine, couler une fontaine du rocher, vous nous eûtes amenés à la foi, et baptisés au nom de la sainte Trinité, vous fûtes libre d'aller où vous vouliez : personne ne vous inquiéta ; il n'en serait plus de même maintenant, si le feu démoniaque qui excite la ville s'emparait de plus en plus d'Agrippa. C'est pourquoi nous vous prions, vous qui êtes le ministre de notre salut, de daigner nous accorder ce retour ; vous nous avez délivré des liens de nos péchés et de ceux des démons, maintenant, pour le salut d'un peuple nombreux, non pas tant en vertu de notre permission que par égard pour nos prières, sortez de ces fers et de cette affreuse prison dont la garde nous est confiée, et éloignez-vous !
Les veuves aussi, et les orphelins, et des personnes accablées de vieillesse, venaient, les cheveux épars, le visage défait, la poitrine nue, et lui disaient :
— Vous avez guéri de diverses maladies, vous avez même ressuscité des personnes qui venaient à notre secours et qui prenaient soin de nous soulager, et aujourd'hui, Père plein de bonté, vous vous soustrayez à nos besoins. Laissez-nous plutôt, laissez-nous tous aller devant vous, de peur que, privés de l'enseignement de votre doctrine, nos âmes ne périssent, et que, dépourvus des soulagements que vous leur procuriez, nos corps ne soient consumés par les langueurs ; hâtez-vous de nous envoyer là où vous désirez que nous allions, afin que nous n'ayons pas le malheur, étant dépourvus de notre maître, de voir périr la vie qu'il nous a communiquée, et que, en demeurant dans cette vie, nous ne mourions point d'une mort malheureuse.
Pierre, entendant venir ces plaintes de toutes parts…
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Louis- Admin
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Re: Saint Pierre, Prince des Apôtres.
Il sort de Rome
Pierre, entendant venir ces plaintes de toutes parts, comme il était compatissant au-delà de toute expression, et qu'il ne pouvait jamais sans pleurer voir les larmes des affligés, fut vaincu par tant de pleurs ; il leur dit :
— Que personne de vous ne m'accompagne, je sortirai seul après avoir changé de costume.
En effet, la nuit suivante, après avoir célébré l'office, il fit ses adieux aux fidèles, leur donna sa bénédiction en les recommandant à Dieu, puis il partit seul. (Dans sa route, les courroies qui servaient à le lier tombèrent d'elles-mêmes.) Or dès qu’il voulut sortir…
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Louis- Admin
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Re: Saint Pierre, Prince des Apôtres.
Jésus-Christ l’y fait revenir
Or, dès qu'il voulut sortir par la porte de la ville, il vit le Christ se présenter à sa rencontre 1; il l'adora, et lui dit :
— Seigneur, où allez-vous ?
Le Christ lui répondit :
— Je vais me rendre à Rome, pour y être crucifié de nouveau.
— Vous allez être crucifié de nouveau? lui demanda saint Pierre.
— Oui, lui repartit le Seigneur, je vais être encore attaché à la croix.
Pierre lui dit :
— Seigneur, je vais retourner et je vous suivrai.
Après qu'il eut achevé ces paroles, le Seigneur remonta au ciel.
Pierre le suivit longtemps des yeux, versant des larmes de joie.
Rentrant ensuite en lui-même, il comprit que le Seigneur lui avait, par ces paroles, annoncé la mort qu'il devait souffrir ; que ce Sauveur plein de bonté, qui souffre dans la personne de ses Élus par un sentiment de compassion et qui manifeste sa protection par la gloire dont il honore leur martyre, devait encore souffrir dans la personne de son apôtre. Il retourna donc sur ses pas, revint à la ville plein de joie, et glorifiant Dieu, il raconta à ses frères qu'il avait rencontré le Seigneur, et il leur dit comment le Sauveur lui avait déclaré qu'il allait être crucifié de nouveau en la personne de son Apôtre.
Lorsqu'il eut annoncé…
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1 Eusèbe, Hist., 1. 3, c. 2, raconte pareillement que Jésus-Christ vint à la rencontre de S. Pierre, lorsque cet Apôtre fuyait de Rome. S. Ambroise (*), In Auxent., rapporte le même fait presque dans les mêmes termes, (Baron., an. 69, n. 6.) De même que S. Hégésippe, de excid. Jeros., 1. 3, c. 2, et l'Auteur des Actes des SS. Processus et , (Baron.,ibid., n. 7.) Origène, t. 20, c. 12, édit. de La Rue ; t. 21, in Joan.p. 298, édit. de Huet ; ailleurs in Joan., t. 27 ; Orderic. Vitalis, Hist. Eccl., l. 2, c. 7, p. 295; S. Grégoire le Grand, expositio in Psalmum pœnitentim iv; Baronius, loc. cit.; Florentinius, dans ses Notes, sur le Martyrologe, dit : « Locus exstat adhuc via Appia a Cardinale Polo restauratus sub titulo: Domine, quo vadis? et lapis ubi Domini vestigia rutilant, in D. Sebastiani Ecclesia translatus veneratur. » Une vue de cette chapelle se trouve dans les Acta Sanctorum, t. 5 de Juin, p. 433 ; Grabe, Spicilég., t. 1, p. 80.
(*) « Nocte muros, dit S. Ambroise, egredi cœpit et videns sibi in Porta Christum occurrere urbemque ingredi, ait: Domine, quo vadis ? — Respondit Christus : Venio Romam iterum crucifigi. (Tom. 2, p. 867, édit. des Bénédictins.)
Dernière édition par Louis le Mer 23 Mar 2022, 7:13 am, édité 2 fois (Raison : Orthographe.)
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Louis- Admin
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Re: Saint Pierre, Prince des Apôtres.
Pleurs des fidèles
Lorsqu'il eut annoncé qu'il allait souffrir la mort, tous versèrent des larmes et jetèrent des cris ; ils faisaient éclater leur douleur par des pleurs et des sanglots :
— Bon pasteur, disaient-ils, considérez vos brebis : considérez combien il est utile que vous fortifiiez par votre parole ceux dont la foi est encore si faible. Voyez combien ces cœurs chancelants ont besoin d'être raffermis par vous.
— Il est facile au Seigneur, répondit Pierre, de confirmer sans mes faibles paroles les cœurs de ses serviteurs. Car ceux qu'il a plantés, il les fera croître à un tel point de perfection, qu'ils pourront eux-mêmes planter. Pour moi, en ma qualité de serviteur, il est nécessaire que j'accomplisse la volonté du Maître. C'est pourquoi, s'il veut que je demeure encore dans ce corps pour vous, je ne m'y refuse pas. Et si son dessein est que je souffre pour son nom et que par mes souffrances il daigne me recevoir, je suis heureux, je suis ravi de joie à la vue de son bienfait.
« Lors donc que par ces paroles et par d'autres semblables il consolait les âmes de ses frères, …
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Louis- Admin
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Re: Saint Pierre, Prince des Apôtres.
Entrevue avec Agrippa
« Lors donc que par ces paroles et par d'autres semblables il consolait les âmes de ses frères, et que ceux-ci ne pouvaient contenir leurs larmes, survint Héros avec quatre appariteurs et dix autres hommes qui l'appréhendèrent. Après l'avoir arraché du milieu des fidèles, ils le garrottèrent et l'allèrent présenter devant Agrippa, préfet de la ville.
Agrippa le voyant, lui dit :
— Vous êtes bien hardi de circonvenir le peuple et de persuader aux femmes de se séparer de leurs maris. Vous avez osé, à la honte des Juifs, introduire le culte de je ne sais quel Christ, et enseigner je ne sais quelle vaine doctrine, entièrement opposée à la religion et aux cérémonies sacrées de la Ville Éternelle !
Dans ce moment, la face de l'Apôtre devint brillante comme le soleil, et Pierre lui parla en ces termes :
— Je vois où vous en voulez venir, ô vous, le flambeau du libertinage, l'ami des voluptés illicites, l'inventeur des plus atroces cruautés, le persécuteur des innocents, le fauteur des hommes immoraux et pervers, l'artisan du mensonge, la demeure de Satan ! Vous ignorez la gloire que j'ambitionne, et c'est pour cela que vous dites que je cherche à m'emparer de la confiance des hommes et des femmes.
— Puisque vous savez, reprit Agrippa, que j'ignore ce en quoi vous vous glorifiez, faites-le-moi connaître.
Pierre lui répondit :
— Que je n'aie point d'autre gloire que la croix de mon maître et Seigneur Jésus-Christ, dont je suis le serviteur.
— Voulez-vous donc, dit Agrippa, être crucifié comme votre Seigneur et votre Dieu a été crucifié?
— Je ne suis pas digne, répondit Pierre, de rendre du haut de la croix le monde témoin de mes souffrances ; mais je souhaite, quelque soit le genre de supplice qu'il vous plaise de me faire endurer, je désire ardemment imiter la passion du Christ.
Alors…
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Louis- Admin
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Re: Saint Pierre, Prince des Apôtres.
Condamnation portée contre le Saint Apôtre par le plus libertin des hommes
Alors Agrippa, cachant la passion de son incontinence derrière une accusation de superstition, condamna l'Apôtre à être crucifié.
Dès que cette nouvelle fut répandue…
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Louis- Admin
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Re: Saint Pierre, Prince des Apôtres.
Murmures
Dès que cette nouvelle fut répandue, il se fit aussitôt un grand concours de peuple ; les rues et les places ne pouvaient contenir les hommes de tout âge et de toute condition qui accouraient : riches, pauvres, veuves, orphelins, petits et grands, tous élevaient la voix et disaient hautement :
— « Pourquoi livre-t-on Pierre à la mort ? — Quel crime a-t-il commis ? — En quoi a-t-il nui à la Ville? — Il n'est pas permis de condamner un innocent ! — On doit craindre que le Christ ne venge la mort d'un si grand homme, et que nous ne périssions tous. »
En même temps des foules de peuple se déchaînèrent contre Agrippa ; elles entreprenaient de délivrer Pierre et de lui conserver la vie : les voix tumultueuses du peuple se répondaient l'une à l'autre, et Rome était dans le trouble et la confusion.
« Alors S. Pierre s'arrêta un peu…
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Louis- Admin
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Re: Saint Pierre, Prince des Apôtres.
Sédition apaisée par S. Pierre
« Alors S. Pierre s'arrêta un peu, puis monta sur une éminence ; de là, ayant par signe invité le peuple au silence, il lui parla ainsi :
— « Romains, qui croyez en Jésus-Christ et espérez en lui seul, rappelez-vous sa patience, et que les prodiges qu'il a opérés à vos yeux par mes mains vous consolent. Attendez-le à son avènement, lorsqu'il viendra rendre à chacun selon ses œuvres. Ce que maintenant vous voyez se passer à mon égard, m'a été annoncé depuis longtemps par le Seigneur : Le disciple, disait-il, n'est pas au-dessus du Maître, ni le Serviteur au-dessus de son Seigneur. Sachez donc que j'ai hâte d'arriver à ce dernier terme, où, délivré de ce corps, je me présenterai au Seigneur. (Hist. Apost.) Si votre charité pour moi est sincère, si vous voulez me donner une véritable preuve de votre piété filiale, ne me retenez pas lorsque je vais à Dieu, ne m'empêchez point d'aller promptement auprès de Jésus-Christ. Demeurez donc paisibles, réjouissez-vous de mon immolation, afin que, joyeux, j'offre mon sacrifice au Seigneur. Car Dieu aime celui qui donne de bon cœur.»
Ces paroles eurent peine à calmer la sédition…
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Louis- Admin
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Re: Saint Pierre, Prince des Apôtres.
Avec quel courage l’Apôtre s’avance vers le lieu de son Martyre
Ces paroles eurent peine à calmer la sédition, et à empêcher qu'Agrippa ne fût déchiré. Car ces foules de peuples pouvaient et désiraient vivement renverser ce préfet ; elles ne craignaient que de contrister l'Apôtre qui imitait l'exemple de son Maître, lorsque celui-ci disait : Je puis prier mon Père, et il m'enverra à l'heure même (si je le veux), plus de douze légions d'anges. Une multitude infinie suivit l'Apôtre et les Appariteurs vers un lieu appelé Naumachie, près de l'Obélisque de Néron, sur la montagne. Là était posée une croix. Alors l'Apôtre considérant le peuple qui pleurait et voulait exciter une nouvelle sédition, lui parla ainsi :
— Je vous en conjure, mes frères, n'empêchez point mon sacrifice. Ne cherchez point à sévir contre Agrippa, n'ayez pas contre lui d'amer ressentiment, car il est l'artisan d'une œuvre étrangère. L'auteur de ma mort corporelle, c'est le démon, qui en cela abuse de la permission que le Seigneur lui a laissée. Il est irrité de voir que mon ministère évangélique lui a enlevé des vases d'ignominie, qui sont devenus des vaisseaux de continence, des temples de Jésus-Christ, des tabernacles d'honneur et de grâce. C'est pourquoi, mes frères et mes enfants, montrez-vous obéissants à mes recommandations... C'est maintenant le temps d'offrir mon sacrifice. Souvenez-vous des signes, des prodiges et des guérisons miraculeuses, que le Christ, par mon ministère, a opérés à vos yeux et en votre faveur. Mementote signorum et prodigiorum atque sanitatum, quæ Christo operante et me ministrante, vidistis et sensistis. Les maladies corporelles de plusieurs n'ont été guéries, qu'afin que les âmes de tous fussent sauvées. Des corps morts ont été ressuscités, afin que les âmes mortes fussent rendues à la vie. Mais pourquoi tarder et ne pas m'avancer vers la croix? Adieu, mes frères, soyez patients, et observez ce que je vous ai dit, je vous recommande au Seigneur Jésus-Christ.
Il avança alors, puis se tenant debout devant la croix, il dit : …
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Louis- Admin
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Re: Saint Pierre, Prince des Apôtres.
Admirables sentiments de S. Pierre à la vue de la Croix
« Il avança alors, puis se tenant debout devant la croix, il dit :
— O croix, dont le nom est un mystère caché ! ô faveur ineffable ; car dans le nom de la croix est la paix ! ô croix, toi qui unis l'homme à Dieu, et le tiras magnifiquement de l'empire et du joug de Satan!
O croix, toi qui, toujours par le moyen de la vraie foi, représentes vivement au genre humain la passion du Sauveur du monde, et le rachat de tous les hommes jusqu’'alors captifs !
O croix, toi qui chaque jour offres aux peuples fidèles la chair de l'Agneau immaculé, qui les préserves efficacement du mortel venin de l'antique serpent, et qui éteins sans cesse en faveur du croyant l'épée flamboyante qui empêche l'entrée du paradis !
O croix, toi qui chaque jour établis la paix entre le ciel et la terre, et remets sous les yeux du Père éternel la mort du Médiateur qui ressuscita d'entre les morts pour ne plus mourir; toi qui fus si heureusement chargée de renouveler incessamment ce grand mystère ; c'est pour toi que je souffre violence ; maintenant que je touche au dernier terme de cette existence corporelle, je ne cesserai de faire connaître le secret mystère que Dieu a caché en toi, et que mon âme et ma vie n'ont jusqu'ici cessé de publier.
O vous qui croyez en Jésus-Christ, ne regardez point comme une croix ce qui apparaît ici à vos regards. Et maintenant surtout, ô vous qui pouvez m'entendre à cette dernière heure de ma vie temporelle, faites taire le langage des sens, élevez vos esprits : de ces apparences visibles portez-les vers ce qui est invisible, et vous comprendrez qu'en Jésus-Christ, par la croix, a été opéré le mystère du salut. Rendre à la terre le corps que tu en as reçu, Pierre, c'est une dette que tu dois acquitter par le ministère de ceux à qui il appartient de tuer le corps.
En même temps, il dit, à ceux qui commandaient les bourreaux : Pourquoi perdez-vous le temps? Appariteurs, vous à qui je suis confié, que tardez-vous? Accomplissez l'ordre qui vous a été donné, dépouillez-moi de ce vêtement mortel, afin que, revêtu de celui de l'immortalité, je jouisse de la présence du Seigneur.
Ensuite il fit une autre demande…
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Louis- Admin
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Re: Saint Pierre, Prince des Apôtres.
Il demande à être crucifié la tête en bas
Ensuite il fit une autre demande ; il pria en ces termes ceux qui servaient les bourreaux :
— Je vous prie, vous les ministres de mon véritable salut, de me placer dans mon crucifiement la tête en bas et les pieds en haut. Car il ne convient pas que le serviteur soit crucifié 1 comme le Maître de l'Univers a été crucifié pour le salut de tout le monde : je veux lui rendre gloire par ma mort. Je demande que vous m'accordiez cette faveur, afin encore que mes yeux puissent directement contempler le mystère de la croix, et que les paroles que j'adresserai de là à ceux qui m'environnent puissent être entendues plus facilement. ( Dans S. Lin). — Parce que Jésus-Christ mon Seigneur est descendu du ciel sur la terre, il a été élevé directement sur la croix ; pour moi, que la croix daigne appeler de la terre au ciel, je dois avoir la tête appuyée vers la terre et les pieds dirigés vers le ciel. Ergo…girate 1 crucem meam, et capiyte dimerso crucifigite me. ( Dans Marcellus.)
Les bourreaux tournèrent donc la croix, en fixèrent le pied en haut, et les bras en bas.
Dès que les exécuteurs eurent achevé le crucifiement…
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Re: Saint Pierre, Prince des Apôtres.
Paroles que S. Pierre adresse au peuple pendant qu’il est sur la Croix
Dès que les exécuteurs eurent achevé le crucifiement, Pierre, voyant le peuple pleurer, commença à le consoler en lui parlant du mystère de la croix ; il disait :
— O grand et profond mystère de la croix ! ô ineffable et invincible lien de la charité ! Car c'est par la croix que Dieu a tout attiré à lui. C'est là l'arbre de vie qui a détruit l'empire de la mort. C'est par le fruit de cet arbre que vous m'avez ouvert les yeux, Seigneur; ouvrez pareillement les yeux à tous ceux-ci, afin qu'ils contemplent aussi la consolation de la vie éternelle.
A ces paroles, Dieu ouvrit, en effet, les yeux de ceux qui pleuraient et qui versaient des larmes sur les souffrances de Pierre, et ils virent des anges présents avec des couronnes de fleurs de roses et de lis, et Pierre 1 qui se tenait au sommet d'une croix droite, recevant de Jésus-Christ un livre, où il lisait les paroles qu'il proférait. A cette vue, ils commencèrent à se réjouir et à manifester tellement leur joie en présence du Seigneur, que les incrédules et les bourreaux, voyant ainsi dans la joie et dans l'allégresse ceux qu'ils voyaient auparavant dans la tristesse et dans les pleurs, furent tout à coup comme frappés de stupeur et comme saisis de crainte.
« Le bienheureux Pierre, voyant alors que sa gloire était manifestée à ceux qui, il y a un instant, versaient des larmes, rendit grâces à Notre-Seigneur Jésus-Christ, en disant : …
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1 On voit S. Pierre représenté de la sorte sur plusieurs tableaux anciens et quelques modernes — Ces faits sont racontés pareillement dans la Légende dorée de Jacques de Voragine, archevêque de Gênes ; dans l'Historia Christi, par le P. Xavier, 1659; etc.
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Re: Saint Pierre, Prince des Apôtres.
Paroles que S. Pierre adresse au peuple pendant qu’il est sur la Croix(suite)
Le B. Pierre, voyant alors que sa gloire était manifestée à ceux qui, il y a un instant, versaient des larmes, rendit grâces à Notre-Seigneur Jésus-Christ, en disant :
(Note de Louis : Ce qui suit est, dans le livre de l’abbé Maistre, qu’un seul paragraphe; je me permets de le scinder en plusieurs parties, espérant ainsi une meilleure compréhension. Bien à vous.)
— Vous seul, Seigneur, étiez digne d'être crucifié directement au haut de la croix, parce que vous avez racheté du péché le monde entier : j'ai souhaité vous imiter, même dans votre mort; mais j'eusse regardé comme une usurpation d'être crucifié comme vous : Sed rectus crucifigi, non usurpavi.
Car nous sommes simplement des hommes et des pécheurs, nés d'Adam ; pour vous, vous êtes Dieu engendré de Dieu, et la vraie lumière sortie de la vraie lumière avant tous les siècles ; vers la fin des temps, vous avez daigné, en faveur de tous, vous faire homme, sans contracter la souillure de l'homme, afin d'être le rédempteur glorieux de l'homme. La rectitude, l'élévation, la hauteur, n'appartiennent qu'à vous seul. Pour nous, nous sommes, selon la chair, les enfants du premier homme, qui abaissa vers la terre la partie principale (de son être). Sa chute marque le mode de la génération humaine.
Car nous naissons de telle manière, que nous sommes renversés et que nous paraissons penchés vers la terre, et que ce qui est à droite, se trouve à la gauche, et que ce qui est à gauche, se trouve à la droite ; c'est qu'en effet dans les auteurs de cette vie notre condition a été intervertie, ( ou bien : ), dans nos premiers parents, la condition de cette vie a été changée. Ce monde regarde comme la partie droite ce qui est la partie gauche : c'est par ce dernier moyen, Seigneur, c'est par votre sainte prédication que vous avez délivré ceux qui devaient périr, comme autrefois les Ninivites.
Pour vous, mes frères, qui aimez à écouter la parole de Dieu, comprenez ce que je vais vous annoncer, c'est-à-dire le mystère de toute la création, le principe de toute existence créée.
Car le premier homme avait perdu toute sa race. Nam primus homo, eujus genus in specie ego habeo, misso deorsum capite, ostendit olim perditam generationem, mortua enim erat generatio ejus , et nec vitalem habebat motum.
Mais entraîné par sa miséricorde, Celui qui est le Principe, vint dans le monde, revêtu de la substance corporelle, suspendu ensuite à la croix pour honorer cette sainte vocation, c'est-à-dire la croix ; il a rétabli et il nous a prescrit les choses qui, par suite de l'iniquité et de l'erreur des hommes, ont été interverties, renversées ; ainsi, les choses présentes ont été considérées comme les choses éternelles, et les choses éternelles étaient regardées comme des choses présentes et temporelles ; on prenait ce qui appartient à la droite pour ce qui appartient à la gauche. Restituit et constituit nobis ea, quæ antea hominum iniquo errore immutata fuerunt, præsentia videlicet ut æterna, et æterna ducebantur ut præsentia, et dextera sinistra.
En effet, il a glorifié la droite, il a ramené tous les signes à leur nature propre, estimé comme biens les choses que l'on ne considérait pas comme des biens, et déclaré réellement avantageuses les choses que l'on croyait nuisibles (ou funestes). C'est pourquoi le Seigneur avait dit mystérieusement : « Si vous ne traitez la droite comme étant la gauche, et la gauche comme étant la droite, et les choses de dessus comme étant les choses de dessous, et ce qui est devant comme étant ce qui est en arrière, vous ne connaîtrez point le Royaume de Dieu. »
Cette science donc, je la fais paraître en moi, mes frères, et ce que je viens de dire est l'image sous laquelle les yeux charnels m'envisagent suspendu à cette croix. C'est là, en effet, le caractère du premier homme. Pour vous, mes bien-aimés, qui entendez ces choses, si vous les comprenez parfaitement et si vous en faites l'application à votre ancienne erreur, à votre première manière de vivre, vous allez vers le port le plus assuré de la foi ; continuez de marcher de la sorte, dirigez votre course vers le repos de votre céleste vocation ; que votre manière d'agir soit sainte : la voie que vous devez suivre pour arriver à ce but, c'est Jésus-Christ.
Il faut donc monter sur la croix avec Jésus-Christ, le Dieu véritable, qui est pour nous la parole immuable et vivante. C'est pour cela que l'Esprit-Saint dit aussi : Jésus-Christ est la parole et la voix de Dieu.
Au reste, la parole marque cette croix droite à laquelle je suis attaché. Et parce que la voix appartient proprement au corps, lequel porte des traits particuliers qui ne sont point attribuables à la Divinité, on reconnaît que les traits propres de la croix figurent la nature humaine, laquelle devint par le premier homme assujettie à l'erreur de l'intervertissement des choses, mais qui en recouvra la vraie intelligence par celui qui est Dieu et homme.
En effet, la clef même de la science fut attachée au milieu (de la croix), et ne s'obtient que par la conversion et par une vie sainte, par la foi accompagnée du repentir.(Attaché à la Croix, Jésus-Christ a régénéré l’homme par ses souffrances, et il nous a rendu ce qui avait été donné à l’homme avant sa chute.)
Le bienheureux Apôtre parlait ainsi au peuple avec un visage joyeux et un air serein…
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Re: Saint Pierre, Prince des Apôtres.
Prière qu’adresse à Jésus-Christ le Bienheureux Pierre, avant de rendre son âme à Dieu
Le B. Apôtre parlait ainsi au peuple avec un visage joyeux et un air serein. Il s'écria alors, et fit une prière en ces termes :
Ces paroles de vie, Seigneur Jésus-Christ, c'est vous-même qui me les avez fait connaître ; vous m'avez révélé ce que j'ai annoncé touchant ce bois, cet arbre mystérieux ; je vous en rends grâces, non avec un cœur qui souvent admet quelque affection peu conforme à la sainteté, non avec des lèvres charnelles ni avec une langue qui profère le vrai ou le faux, ni avec des paroles qu'articulent les organes matériels; mais je vous rends grâces, Roi clément, avec cette voix qui se comprend au milieu du silence, qui s'entend non en public, non par le moyen des sons d'une bouche mortelle ; cette parole ne vient point de la terre, ni n'a rien de terrestre, elle ne s'écrit point dans des livres, elle n'a rien de matériel, elle ne touche personne d'une manière sensible.
Seigneur Jésus-Christ, vous qui êtes mon roi et mon Maître, je vous rends grâces avec cet esprit qui vous croit, qui vous comprend, qui vous aime, qui vous embrasse, et avec cette voix intérieure qui vous parle, qui vous interpelle, et dont les accents, formés par un esprit humble, sont entendus de vous seul.
Mon Seigneur, mon Père, vous êtes plein d'une bonté amicale, vous êtes l'auteur et le consommateur de notre salut. Vous êtes l'objet de mes désirs, vous êtes mon rafraîchissement et mes délices. Vous êtes tout pour moi, et à mes yeux tous les biens sont en vous ; vous êtes tout pour moi et vous me tenez lieu de tout ce qui existe. A mes yeux vous êtes tout. C'est en vous que nous avons la vie, le mouvement et l'être. C'est pourquoi nous devons vous considérer comme tenant lieu vous-même de tous les biens, afin que vous nous accordiez ceux que vous avez promis, que l'œil n'a point vus, que l'oreille n'a point entendus, que le cœur de l'homme n'a point conçus, et que vous avez préparés à ceux qui vous aiment.
Conservez ces biens pour vos serviteurs, faites-les entrer en participation, en possession de ces précieux avantages, parce que vous êtes le Pasteur éternel et souverainement bon, vous êtes le véritable Fils de Dieu. Je vous remets, je vous recommande les brebis que vous m'avez confiées. Faites-les vous-même entrer dans votre bercail ; conservez-les, car vous êtes vous-même la porte, le bercail et le portier. Vous êtes vous-même leur pâturage et leur éternel aliment. A vous l'honneur et la gloire, avec le Père et l'Esprit-Saint, maintenant et dans tous les siècles des siècles !
Dès que tout le peuple eut, à l'heure même, répondu : Amen, Pierre rendit l'Esprit 1.
Ainsi mourut cet Apôtre, qui avait alors près de quatre-vingts ans, après avoir gouverné l'Église de Rome pendant vingt-cinq ans, et porté la charge de Chef de la Chrétienté durant trente-huit ans, depuis la mort du Christ.
Aussitôt Marcellus...
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1 Eusèbe, dans sa chronique ; S. Jérôme, dans son Catalogue ; Cassiodore et d'autres rapportent que S. Pierre et S. Paul moururent trente sept ans après la mort du Sauveur, dans la quatorzième et dernière année du règne de Néron. S. Jérôme, précisant davantage encore cette date, dit qu'ils souffrirent le martyre deux ans après la mort de Sénèque. Or, celui-ci mourut sous le consulat de P. Silius Nerva et de Jul. Atticus Sestinus, la douzième année de Néron.
Le docteur Sepp (t. 2, p.581 ) ajoute, selon l'histoire, que Pierre, avant de mourir, adressa encore quelques paroles à Nicétas, son disciple, à Xandippe, illustre matrone Romaine, dont nous avons parlé plus haut, et aux frères qui étaient présents.
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Re: Saint Pierre, Prince des Apôtres.
Sépulture de corps de S. Pierre. — Apparitions et prédiction.
Aussitôt Marcellus 2, fils de Marc, préfet de Rome, converti par saint Pierre, et devenu l'un de ses plus fervents disciples, sans attendre l'avis de personne, déposa de la croix le corps du Bienheureux Apôtre, le lava avec du lait et avec du vin excellent. Ayant ensuite broyé des gommes aromatiques, pris quinze cents mines d'aloës, de myrrhe, de feuilles balsamiques et de stacté, avec différents autres aromates, il l'embauma avec soin. Il remplit aussi de miel d'Attique le tombeau neuf qu'il prépara, et, après avoir oint le corps de parfums très-précieux, il le déposa dans ce sépulcre.
La relation de Marcellus ajoute que, dans cette œuvre, ce Disciple fut aidé par trois hommes Saints qui apparurent aussitôt après que le B. Apôtre eut expiré. Ils se disaient venus de Jérusalem en faveur des fidèles de Rome. Personne ne les avait vus avant, et personne ne put les voir dans la suite. Ils s'étaient joints à Marcellus, cet homme illustre qui, après avoir quitté le parti de Simon le Magicien, s'était attaché à la suite de saint Pierre ; ils transportèrent avec lui le corps de l'Apôtre et le placèrent au pied d'un térébinthe, près d'un lieu appelé Naumachia, et qu'on nomme encore Vatican 1. Or, ces hommes qui se dirent venus de Jérusalem, parlèrent au peuple : « Réjouissez-vous, dirent-ils , et félicitez-vous ! car vous avez mérité d'avoir de grands patrons ! Ce sont les amis de Notre-Seigneur Jésus-Christ! Mais sachez, ajoutèrent-ils, qu'après la mort des Apôtres, l'infâme Néron ne peut plus tenir les rênes de l'empire 2.
« Dans la nuit même, comme Marcellus veillait au tombeau de l’Apôtre…
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2 Baronius cite cet écrit de S. Lin, au sujet de la sépulture de S. Pierre (Ad annum 69, n. 20.) Les Traditions romaines le citent également. On le trouve dans un lectionnaire de la Bibliothèque vaticane : « Petrus reddidit Spiritum, etc. Marcellus non expectata alicujus sententia,propriis manibus deposuit corpus ejus, et lavit de vino optimo; myrrha etiam et mastice, et aloe, et stacte, et folio cum aromatibus, eum ex omni parte linivit. Mette quoque optimo replevit sarcophagum ; atque ita conditum sepelivit. » C'est au-dessus de ce Sarcophage, qui renferme aujourd'hui les reliques des Saints Pierre et Paul, que s'est élevé le Temple le plus auguste et le plus considérable du monde, par l'ampleur, par la majesté, par la richesse, par les prodiges de l'art. (Mém.cath.,8 octob. 1866. — 1 Eadem apud Prudent., adv. Sym., l. 1. C. V. Nicephor., l. 2, c. 56, Hist. eccl., et c. 37. — 2 Apud Marcellum.
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Louis- Admin
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Re: Saint Pierre, Prince des Apôtres.
Apparitions de S. Pierre
« Dans la nuit même, comme Marcellus veillait au tombeau de l'Apôtre, et que le vif regret de son maître lui faisait verser des larmes, le bienheureux Pierre se présenta à lui.
A sa vue, Marcellus fut saisi de crainte : il se leva aussitôt, pour aller à lui.
— Frère Marcellus, lui dit le bienheureux Pierre, vous n'avez pas entendu la voix du Seigneur qui a dit : Laissez les morts ensevelir leurs morts.
— Maître chéri, je l'ai entendue.
Alors Pierre lui dit :
— Ne pleurez donc point, comme si, mort vous-même, vous aviez enseveli un mort. Mais réjouissez-vous comme vivant et comme ayant rendu les honneurs à Celui qui est au sein de la vie et de la joie. Laissez les morts ensevelir leurs morts ! Pour vous, comme vous l'avez entendu de ma bouche, allez, annoncez le royaume de Dieu !
Ce fut une nouvelle bien agréable pour tous les frères, lorsque Marcellus leur apprit ces choses ; et dès lors, de toutes parts, la foi des fidèles, par la vertu des souffrances de saint Pierre, fut confirmée par Dieu le Père, au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ, et par l'efficace de la grâce sanctifiante du Saint-Esprit.
Or, Néron apprenant…
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Re: Saint Pierre, Prince des Apôtres.
Regret de Néron
Or, Néron apprenant la mort du B. Pierre, qu'il avait ordonné d'emprisonner, et non de mettre à mort, envoya des gens avec ordre d'arrêter le préfet Agrippa, pour avoir, sans son aveu, fait mourir Pierre, auquel il se disposait à faire subir divers supplices. Il se plaignait, en effet, de ce qu'il était, par suite des prestiges de cet homme, privé de Simon le Magicien, le conservateur de sa vie, et il s'affligeait de la perte d'un tel ami, qui, suivant sa manière d'envisager les choses, rendait d'innombrables services 1 au prince et à la République.
Mais Agrippa, par l'entremise de ses amis, obtint de rester privé de sa charge, et de pouvoir vivre chez lui en simple particulier, et il évita par ce moyen la colère de l'empereur. Mais il n'échappa pas à la peine du jugement divin : la vengeance céleste l'atteignit peu de temps après, et il périt tristement.
Enfin, le cruel Néron s'appliqua à persécuter ceux qu'il sut être attachés d'une manière plus intime au bienheureux Pierre ; il voulut, par les tourments qu'il leur fit endurer, satisfaire sa haine contre Pierre. Le bienheureux Apôtre, par révélation, donna connaissance de cela aux fidèles, et leur indiqua la manière d'éviter la fureur de cette bête féroce.
Néron lui-même, dans une vision, vit saint Pierre se présenter devant lui, et commander à quelqu'un de flageller le Prince avec force et rigueur, et il entendit cet Apôtre lui dire : — « Abstiens-toi, impie, de porter les mains sur les serviteurs de Notre-Seigneur Jésus-Christ, il ne t'est pas donné de les arrêter maintenant.»
Un peu effrayé par cette apparition, le tyran se tint en repos.
Quant aux fidèles de Rome, ils se réjouissaient en présence du Seigneur, de ce que le Bienheureux Apôtre saint Pierre 1 leur apparaissait souvent, et les fortifiait par ses paroles. Ils glorifiaient donc ensemble Dieu le Père Tout-Puissant, et le Seigneur Jésus-Christ, avec le Saint-Esprit. A lui soient la gloire, la puissance et l'adoration dans les siècles des siècles ! Amen.
Ici finit le récit de S. Lin, disciple de Pierre, et ordonné par cet Apôtre pour occuper la chaire pontificale de Rome.
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1 Les Histoires apostoliques, c. 18, disent quelque chose de semblable : « Quod ubi Neroni compertum est, deceptum se ac destitutum dolens, sublatum que sibi virum utilem ac necessarium Reipublicæ indignatus, quærere coepit causas, quibus Petrum occideret. Vide et Nicephor., c. 36, l. 2, hist, eccl.
1 Nous voyons, dans la seconde Épître canonique de S. Pierre, c. 1, v. 15, que cet apôtre avait, en effet, annoncé aux fidèles de Rome et des autres provinces, qu'il leur apparaîtrait fréquemment après sa mort, pour leur renouveler le souvenir de ses instructions et de ses exhortations. Je sais, leur disait-il, que, dans peu de temps je dois quitter cette terre, comme Notre-Seigneur Jésus-Christ me l'a fait connaître. Mais j'aurai soin, même après mon départ de cette vie, de vous voir fréquemment et de vous remettre ces choses en mémoire. DABO AUTEM OPERAM ET FREQUENTER HABERE VOS POST OBITUM MEUM, UT HORUM MEMORIAM FACIATIS. Qu'il est consolant de voir les prédictions des écrits canoniques confirmées par les monuments de l'histoire primitive de l'Église !
BIBLIOGRAPHIE
Nous avons complété cette vie avec l'Histoire de saint Pierre, par l'abbé Maistre ; Godescard ; l'Histoire générale de l'Eglise, par l'abbé Darras ; Les trois Rome, par Mgr Gaume ; la Bible sans la Bible, par M. l'abbé Gainet, 2 vol. in-8 raisin, papier vergé, cbez M. Guérin, à Bar-le-Duc. — Cf. Rome, ses Eglises, ses monuments, ses institutions, par l'abbé Rolland; l'Hagiologie niveraise, par Mgr Crosnier; les Apôtres, par l'abbé Bourassé; l'Histoire des souverains Pontifes romains, par Artaud de Montor.
FIN.
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Re: Saint Pierre, Prince des Apôtres.
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Merci bien, Louis.
Merci bien, Louis.
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