Silence on tourne, prise 55!
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Re: Silence on tourne, prise 55!
II. Le film idéal.3. - Le film considéré en rapport avec la communauté.
a) à la famille.
Dans la division du sujet, Nous donnons le pas à la famille, par cela même qu'elle est fréquemment appelée à prendre part aux représentations des films, d'où sa haute et sainte dignité ne sort pas toujours indemne de certaines humiliations.
La famille fut, est et restera la source et le nid du genre humain et de l'homme. Chef-d’œuvre de la souveraine sagesse et bonté du Créateur, elle a reçu de lui sa constitution, les prérogatives, les devoirs qui lui aplanissent la voie pour parvenir à sa fin propre. Fondée sur l'amour et pour l'amour, la famille peut et doit être pour ses membres, époux, parents, enfants, leur petit monde, le refuge, l'oasis, le paradis terrestre, dans la mesure possible ici-bas. Il en sera ainsi réellement, si on la laisse être telle que le Créateur l'a voulue et que le Sauveur l'a confirmée et sanctifiée.
Aussi, beaucoup plus que dans le passé, la désorientation actuelle des esprits, et aussi de nombreux scandales ont amené des foules de gens à mépriser les immenses trésors de bien que la famille peut dispenser, au point que les éloges qu'on en fait sont facilement accueillis avec un sourire mêlé de scepticisme et d'ironie.
Il serait utile de rechercher en quelle mesure certains films ont concouru à répandre cette mentalité, ou si simplement ils s'y rangent servilement pour en satisfaire les désirs, au moins par des fictions. Il est bien déplorable que certains films s'accordent pour traiter avec ironie et scepticisme l'institution traditionnelle de la famille, pour glorifier ses trahisons, et surtout pour lancer de légères et frivoles insultes à la dignité des époux et des parents.
Mais quel autre bonheur humain restera-t-il à l'homme sur la terre si la famille telle qu'elle a été ordonnée par le Créateur venait à disparaître ? Il y a donc un grand et délicat devoir à rendre aux hommes l'estime et la confiance en elle.
Le film, qui montre chaque jour un si grand et si puissant intérêt à l'égard de ce sujet, devrait s'adjuger son devoir propre de montrer, de répandre le concept, naturellement droit et humainement noble de la famille, de décrire le bonheur des époux, des parents et des enfants, les mérites d'être unis par le lien des affections dans le repos et dans la lutte, dans la joie et le sacrifice.
On peut obtenir tout cela sans beaucoup de paroles, mais avec des images appropriées, et en déroulant des exemples qui plaisent, tantôt le spectacle d'un homme, doué d'un caractère ferme, qui fait son devoir, ose lutter, qui sait aussi supporter et attendre, agir avec virilité et fermeté, et en même temps témoigner une fidélité inébranlable, un sincère amour conjugal, un constant souci paternel ; — ou encore celui d'une femme, dans le plus noble et le plus digne sens du mot, épouse et mère d'une conduite irréprochable, d'un esprit ouvert, adroite dans sa famille et au dehors, et cependant, en même temps, consacrée à son foyer et à son intimité, parce qu'elle sait qu'elle y trouve tout son bonheur ; — ou encore d'enfants, respectueux envers leurs parents, ardents pour leur idéal, sérieux dans la poursuite du meilleur, toujours prêts et joyeux, mais en même temps serviables, généreux, intrépides.
Un film d'action, qui traduirait tout ceci dans des trames intéressantes et vivantes, dans des formes artistiques parfaites, que les experts n'auraient pas de difficultés à réaliser, serait à l'égard du bien de la communauté un film idéal dans le sens plein et réel du mot.
Qu'on examine maintenant le film idéal dans ses rapports avec l'État…
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
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Re: Silence on tourne, prise 55!
II. Le film idéal.3. - Le film considéré en rapport avec la communauté.
b) à l'État.
Qu’on examine maintenant le film idéal dans ses rapports avec l'État. Il est bon de s'entendre sur le sens de cette expression et de déterminer qu'il s'agit ici d'établir de quelle façon un film qui s'occupe plus ou moins de matières concernant la communauté politique peut contribuer à procurer le bien de l'État.
Nous faisons donc abstraction, dans Nos considérations des films appelés politiques, de parti, de classe ou d'autres noms semblables qui, avec un but de propagande ou même de lutte servent une politique déterminée ou un parti, ou une classe, ou un système. Au fond de toutes ces choses, il existe l'institution naturelle de l'État, dont le concept se distingue des diverses formes qui l'expriment dans son développement concret, formes qui vont et qui viennent, qui se transforment, qui, souvent, sont aux abois dans le cours de l'histoire, se répètent avec des modifications et des adaptations introduites par les nouvelles circonstances. L'Etat, au contraire, est quelque chose de stable et nécessaire dans son noyau essentiel et naturel qui persiste, malgré les vicissitudes de ses formes concrètes et changeantes. A ce noyau central, qui est un bien en soi et en même temps source de biens pour toute la communauté, Nous apportons maintenant Notre attention.
L'État est d'origine naturelle, non moins que la famille : cela veut dire que dans son noyau, il est une institution voulue et donnée par le Créateur. La même chose s'applique à ses éléments essentiels, comme le pouvoir et l'autorité qui proviennent de la nature et de Dieu. Par la nature, en effet, et ensuite par son Créateur, l'homme est poussé à s'unir en société, à collaborer, à se compléter mutuellement par l'échange réciproque de services et de biens, à se disposer organiquement en un corps, d'après la diversité des dispositions et de l'activité des individus, à tendre à un but commun qui consiste dans la création et la conservation du vrai bien général avec le concours des activités particulières.
Les hommes doivent donc reconnaître, accepter, respecter l'État…
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Louis- Admin
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Re: Silence on tourne, prise 55!
II. Le film idéal.3. - Le film considéré en rapport avec la communauté.
b) à l'État.[suite]
Les hommes doivent donc reconnaître, accepter, respecter l'État, l'autorité de l'État, le droit de l'État à présider au bien temporel commun, comme sa fin spécifique. Or, puisque même dans ce domaine le trouble des esprits engendre souvent des alliances et des répugnances affectives, il sera toujours utile de ramener les esprits à raffermir les vraies bases de la vie commune.
Le cinématographe peut rendre encore ici un grand service, bien que ce ne soit pas sa première et plus importante fonction. Cependant, avec l'influence qui lui est propre, il peut intervenir opportunément pour arrêter par son action les courants destructeurs, appeler l'attention sur les bonnes traditions tombées en désuétude et redresser les jugements erronés. Ce résultat pourra être obtenu lorsque dans un film d'action on doit toucher des institutions ou des activités de l'État, telles que des dispositions législatives, ou administratives, ou judiciaires, en les représentant positivement, comme la nature les a tracées et selon leurs raisons d'être.
En employant les ressources artistiques qui ne font pas défaut aux auteurs et producteurs qualifiés, et en évitant de se perdre dans des considérations théoriques, ils pourront facilement montrer et rappeler à la connaissance des spectateurs ce qui dans la communauté de l'État est un soutien pour tous et une aide efficace et expliquer pourquoi les autorités agissent ou n'agissent pas. N'indiquons-Nous pas suffisamment combien le cinéma bien dirigé pénètre profondément et tourne les esprits à ce qu'il veut ? Eh bien ! une action, comme Nous venons de la décrire, apaiserait et éclairerait les esprits, réduirait les sentiments égoïstes et nuisibles à la communauté, répandrait une conviction plus fondée de collaboration et des idées plus larges pour dominer, dans l'intérêt du bien public, d'inévitables erreurs jusqu'ici malheureusement irréductibles.
Ainsi, le cinéma, sans abdiquer son caractère propre et sans subir de désavantage, peut jouer son rôle au profit de la communauté, raffermir le sens de la fidélité à l'État et favoriser le progrès. Un film de ce genre serait bien différent des films de parti et de classe, ou même d'un pays déterminé ; il serait simplement le film de tous puisqu'il servirait l'esprit essentiel de tout État.
Notre instruction sur le film idéal par rapport avec la communauté ne serait pas complète si Nous n'ajoutions un mot sur ses relations avec…
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Re: Silence on tourne, prise 55!
II. Le film idéal.3. - Le film considéré en rapport avec la communauté.
c) à l’Église .
Notre instruction sur le film idéal par rapport avec la communauté ne serait pas complète si Nous n'ajoutions un mot sur ses relations avec l'Église.
L'Église du Christ, à la différence de la famille et de l'État, ne vient pas de la nature ; mais elle se base sur la fondation positive du Rédempteur, qui a déposé en elle sa vérité et sa grâce, afin qu'elle soit, pour les hommes, lumière et force dans le chemin qui va de la terre à la Patrie céleste.
Une si haute réalité, qui inclut tout un monde spirituel et surnaturel, échappe totalement à la représentation artistique, puisqu'elle dépasse les possibilités mêmes des moyens d'expression de l'homme. Il sera toutefois suffisant de la connaître substantiellement pour lui assurer le respect et la vénération dont elle est digne. Que si le film doit — et cela arrive souvent — s'occuper d'événements dans lesquels le sujet de l'Eglise entre en ligne de compte de manière plus ou moins importante et étendue, il devra le faire avec vérité et en connaissance de cause, avec tact religieux, simplicité et dignité. Du reste, Nous avons déjà exposé Notre pensée lorsque Nous avons traité en général du choix des sujets religieux. Nous ajoutons maintenant une seule suggestion : si un film, spécialement un film d'action, veut être fidèle à l'idéal en ce qui regarde l'Église du Christ, il doit, en plus de la forme artistique parfaite, être conçu et exécuté de manière à inspirer au spectateur compréhension, respect et dévotion envers l'Eglise, et à ses fils joie, amour et comme un saint orgueil de lui appartenir.
Il n'est pas exclu que des raisons historiques, des exigences de composition ou simplement un sobre réalisme rendent nécessaire de présenter des déficiences et des défauts de personnes ecclésiastiques, dans leur caractère et peut-être même dans l'exercice de leur office ; en ce cas toutefois, qu'il soit bien clair pour le spectateur qu'il y a une distinction entre institution et personne, entre personne et office. En particulier, pour le catholique, le film qui réalisera l'idéal du film religieux sera celui dans lequel l'Église apparaîtra rayonnante de l'auréole de « Sancta Mater Ecclesia » : Sainte et Mère, dans laquelle il a confiance, à laquelle il adhère, dans laquelle il vit, de laquelle son âme et son être intime tirent l'humaine perfection et les richesses éternelles.
Voici, Messieurs, ce que Nous voulions dire au sujet du cinéma….
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Re: Silence on tourne, prise 55!
II. Le film idéal.Exhortations et souhaits.
Voici, Messieurs, ce que Nous voulions dire au sujet du cinéma, auquel vous consacrez votre activité, vos talents, votre travail quotidien. Nous voudrions maintenant conclure les réflexions que Nous venons de faire sur l'importance du cinéma et sur son idéal en vous confiant Notre sentiment intime. Tandis que Nous vous parlions, au regard de Notre esprit étaient présentes les immenses foules d'hommes, de femmes, de jeunes gens, d'enfants, auxquels le film s'adresse chaque jour avec son langage puissant, et Nous recueillions avec tendresse et anxiété paternelle leurs désirs et leurs attentes. La majorité d'entre eux, qui sont au fond de leur esprit sains et bons, ne demandent pas d'autre chose au film qu'un reflet du vrai, du bien, du beau ; en un mot un rayon de Dieu. Écoutez leur voix vous aussi, et répondez à leur attente profonde, afin que l'image de Dieu, imprimée dans leurs âmes, brille toujours nette dans les pensées, les sentiments et les œuvres inspirés par votre art.
C'est par ce souhait, qui veut être aussi une nouvelle assurance de l'estime et de l'intérêt que Nous portons à votre œuvre, que Nous invoquons sur vous les faveurs célestes, en gage desquelles Nous vous accordons de grand cœur Notre paternelle Bénédiction apostolique.
FIN.
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