ÉGLISE et PONTIFICAT - Prof. Carlos Alberto Disandro (1969 ! !!!!!) espagnol/français)
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ÉGLISE et PONTIFICAT - Prof. Carlos Alberto Disandro (1969 ! !!!!!) espagnol/français)
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ÉGLISE et PONTIFICAT - Prof. Carlos Alberto Disandro (1969 ! !!!!!)
Avertissement
La nécessité de résumer une doctrine sûre et éclairante, de répondre à des accusations voilées ou explicites contre mes œuvres de nature spéculative religieuse, m'a obligé à souligner, dans une brève revue, une question épineuse et difficile. Pour le lecteur étonné, je recommande la lecture du grand livre du Cardinal Ch. Journer L’Église du Verbe Incarné, non seulement à cause de cette question, mais aussi à cause de nombreux autres problèmes qui y sont liés.
Il y a des années, j'entendais parler d'environnements ecclésiastiques, ou de civils qui en dépendaient, d'adjectifs tels que païen-hellénisant, pélagien, hérétique, schismatique, etc. Personne ne prend le travail d’étudier et d’analyser en profondeur mes travaux pour formuler explicitement de tels lieux - ou censure - doctrinale. Très peu de gens comprennent aussi la signification exacte des termes qui sont parfois associés à une malignité manifeste. Mais lorsqu'il s'agit d'affronter les vrais ennemis de l'Église, ils se taisent, cèdent et se cachent dans le clair-obscur du cloître, ou dans l'enveloppe du sarcasme. Puis ils retrouvent la vigueur d'une autorité doctrinale - qu'ils n'ont jamais eue à cause de leur ignorance colossale - et lancent les inepties les plus éhontées.
Ce que le lecteur sincère - illustré ou non - doit rechercher dans ces pages modestes, c'est une certaine objectivité claire dans le sujet doctrinal. Si, par hasard, il me manque des points ou du style, il doit être remplacé et complété. Je vous recommande donc de vous adresser à tous les médecins, censeurs, directeurs spirituels, professeurs et recteurs pour vous assurer de la question contester. Enfin, en possession d'une telle objectivité, il doit répondre par une objectivité similaire, afin de clarifier le problème. Les personnes, aussi éminentes que soient les dignitaires, ou aussi dégradées que soient les circonstances, ne sont pas d'intérêt ici.
Je sais que cet avertissement clair ne satisfera pas les pharisiens et les sadducéens, qui tolèrent tout sauf une défense lucide de la foi. Il suffit de se rappeler les tendres paroles de Platon, lorsqu'il anticipe le destin de ceux qui ont l'intention d'éclairer les autres avec une connaissance certaine, pour comprendre que tout cela est inévitable. Mais il convient aussi de prévenir Fichte que l'idée divine exige une consécration absolue dans le temps concret où chacun est breveté. Et je cite ces deux noms avec un souvenir fervent, afin que les pharisiens et les sadducéens puissent grincer des dents. Le signe le plus évident de leur pouvoir inutile.
La Plata (Argentine), 2 mai 1969 Fête de Saint Athanase
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Monique- Nombre de messages : 13758
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: ÉGLISE et PONTIFICAT - Prof. Carlos Alberto Disandro (1969 ! !!!!!) espagnol/français)
I
Il convient de résumer, sous forme de principes directeurs, la question du lien entre Église, Pontificat et Pontife, puis d’examiner le différend sur la question d’un éventuel pape hérétique ou schismatique.
1. Toute l'Église (qui, en tant que Sacramentum Trinitatis, englobe visibilia et invisibilia Patris) comprend le Pontificat, le connote et est indépendante du Pontificat historique. C'est pourquoi dans la transfiguration eschatologique, où se manifestera le lien intime entre le Christ Pontife et son Église. Dans sa parfaite manifestation théâtrale, le lien tête et corps ne requiert pas un pasteur. Le pontificat est donc en Ecclesia.
2. L'Église visible, historique, dans le monde mais pas dans le monde, incarnée dans une historicité bien qu'elle ne dépende pas de l'histoire le cours d'une telle historicité, L'Église visible (ou militante) a besoin du Pontificat comme fonction vicariante du Chef : le Pontife est le vicaire du Christ et en tant que tel est le vicaire de ses pouvoirs sacerdotal, royal et prophétique. A ce niveau, on pourrait dire : In Ecclesia pontifex, in Pontifice Ecclesia ; ou, cum Ecclesia Pontifex, cum Pontifice Ecclesia ; ou, selon Ecclesiam Pontifex, per Pontificam Ecclesia. C'est donc un cas particulier de l'union théorique (divine-humaine) qui traverse, connote et détermine toute la structure immuable de l'Église. Mais dans ce cas, le côté de la nature divine est représenté par représenté par l'Ecclesia (transhistorique, parfait, un, saint, etc.); pour l'historicité du pontife.
3. Dans la réalité historique, cependant, une distinction peut être faite entre le Pontificat, en tant qu'instance essentielle dans la nature de l'Église, et le Pontife, en tant que personne qui exerce, par acte vicariant, la totalité de ces pouvoirs. Et il ne s'agit pas d'une simple distinction juridique, comme cela pourrait se produire dans le contexte d'un État, si l'on distingue la monarchie du monarque, ou la présidence du président (c'est-à-dire la magistrature du magistrat qui l'assume).
Car dans le cas des États, l'instance même de la magistrature -monarchie ou présidence- pourrait périr sans que les États périssent ; ils cherchent simplement une nouvelle manifestation entière. Tel est le cas dans l'affaire la grande histoire de Rome. D'autre part, dans l'Église, le Pontificat intègre sa nature même, et donc, si nous devions l'éliminer (par exemple avec la doctrine de la collégialité) ou la supprimer (avec la doctrine charismatique de certains orthodoxes orientaux) ou si nous assumions sa disparition historique (comme dans certaines tendances d'aggiornamento), nous modifierions la nature de l'Église dans sa manifestation visible et historique concrète et donc dans son volet homme-divin de sa construction transtemporel. La magistrature sacrée du Pontificat est donc essentielle à la nature de l'Église ; cette magistrature inclut aussi une continuité claire dans la succession de personne à personne. Sinon, la magistrature serait détruite, ce qui est contraire au principe général déjà énoncé.
Mais il ne peut y avoir de Pontife pour un interrègne long - ou minuscule ; ce n'est pas pour cela que la nature de l'Église change ou se modifie ; il peut y avoir des conflits douloureux - comme il y en a eu, il y en a maintenant et il y en aura toujours - qui mettent en question la résidence du pouvoir du vicaire, et cette nature ne se modifie pas ; Un pontife perverti peut perdre les prérogatives de son caractère vicariant et rester divisé du Pontificat, mais la nature théâtrale de l'Église, dans laquelle Pontificat signifie lien parfait avec le Christ au niveau de l'historicité la plus écrasante, reste intacte. De telles possibilités dépendent de la personne humaine et n'annulent pas le lien préexistant entre l'Église et le Pontificat : lorsque le Pontife assume sa juridiction sur lui, dans un acte légitime d'exaltation à la magistrature sacrée, le lien parfait entre Église et Pontificat devient évident en cette personne. Ce lien parfait est caché ou retiré dans la nature céleste de l'Église, si le Pontife devait subir une aliénation, par exemple : cela le séparerait automatiquement de la fonction de vicaire. Mais le lien parfait et inviolable entre l'Église et le Pontificat demeurerait intact.
J'insiste sur ces aspects de la question théologique, car entourés d'ignorants et de pusillanimes (nourris par une vaste tresse de pharisiens) nous avons tendance à croire que la vie de la foi résulte d'un statut méthodisé par la peur. D'autre part, la Foi consiste, entre autres, à affirmer les principes fonciers, à affronter les contradictions temporelles, à croire et à agir malgré elles, selon une marge d'intelligibilité cohérente.
En un mot, dans la nature de l'Église, manifestée ad extra, il faut affirmer l'union essentielle entre l'Église et le Pontificat, et l'union fonctionnelle-temporelle (et, bien sûr, intime) opérationnelle entre Pontificat et Pontife, en parfaite cohérence, il est vrai, dans une solidarité intime, qui si on la distingue par analyse, est de l'unir correctement en re.
Ainsi, il est expliqué qu'un pontife peut renoncer à sa fonction sacerdotale, royale et prophétique de vicariat. les théologiens ont tenu une doctrine explicite sur la déposition d'un pape. Et il est entendu d'après les déclarations les précédents.
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Monique- Nombre de messages : 13758
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: ÉGLISE et PONTIFICAT - Prof. Carlos Alberto Disandro (1969 ! !!!!!) espagnol/français)
4. Nous ne nous référons pas dans cette systématisation au fait hypothétique qu'un pontife assume la juridiction sacrée pour un acte illégitime d'exaltation du Pontificat, soit par vice commun de l'élection ou de la désignation, soit par vice du lien entre l'acte choisi et la personne choisie, soit par substitution illicite du lien qui devait exister à l'origine, etc. Car le cas hypothétique d'une telle conjoncture nous ramènerait simplement à l'instance précédente d'interrègne ou de vacance dans laquelle l'union essentielle entre l'Église et le Pontificat subsiste, sans que cela soit assumé en la personne d'un pontife par ce que l'hypothèse suppose. L'exclusion d'un tel pseudo-pontife du Pontificat ne serait pas vraiment une déposition, mais une simple déclaration de sa fausseté.
5. D'autre part, le problème de la déposition éventuelle d'un Pontife, de la forme de son exécution, etc. est important, parce que dans ce cas, le lien précédemment discerné entre Église, Pontificat et Pontife est également noté avec plus de certitude. Car déposer un Pontife (si cela est possible, comme le pensent certains théologiens) signifie affirmer : 1°) la légitimité inviolable de l'hypothèse ; 2°) l'abolition d'un lien (entre Pontife et Pontificat) ; 3°) la permanence inviolable et parfaite du Pontife dans l'Église.
Cependant, ce problème de déposition - également considéré par d'éminents théologiens du passé chrétien, un Jean de Saint Thomas par exemple - doit être inclus à la fin de la question , parce que dans l'acte de déposition (si possible, comme certains le pensent) toutes les circonstances déjà ponctuées se manifestent ; et si une telle déposition ne pouvait être faite (comme certains le pensent) un interrègne ou une forme de vide indirect serait établi, qui concerne les privilèges de la fonction, et d'abord celui de l'infaillibilité.
6. L'Église, en tant qu'instance parfaite, y compris le Pontificat, manifeste ou possède les quatre notes classiques énumérées par le Credo de Nicée. L’Église, l’Église entière, invisibilia y visibibilia Patris communique ces notes au pontificat historique: par contre, au niveau céleste originel, c'est l'Église comme Sacramentum Trinitatis qui reçoit - pour ainsi dire - ces notes des Trois Ineffable Personnes. Il est ainsi entendu que le Pontife qui insère ou assume le Pontificat est parfaitement cohérent avec eux ; mais il est aussi entendu que la personne d'un Pontife peut en être séparée, perdant ainsi les prérogatives de sa fonction, sans pour autant altérer le lien entre Église et Pontificat, ni les quatre notes essentielles de sa nature divine.
Telle est la doctrine classique, élaborée au cours de siècles de réflexion : par conséquent, personne, s'il vit la vie de la Foi, ne devrait être surpris si les circonstances historiques déplacent l'une ou l'autre alternative de l'organisme vivant de l'Église. Et le fait de méditer, de réfléchir ou de clarifier le sens de telles circonstances, à la lumière de la Foi, n'implique en aucun cas un jugement ou une accusation, mais simplement l'acte de voir dans la cohérence de la Foi, dans des temps sombres et contradictoires.
7. Par conséquent, selon les points précédents, on peut se demander si un pontife simoniste cesse d'être pontife ; on peut en dire autant d'un pontife amoureux, etc. car, en bref, ces situations contradictoires, telles que ou de fautes, n'érodez pas le lien entre le Pontife, le Pontificat, l'Église. Il me semble donc au moins, et je ne vois aucun inconvénient à accepter un certain consensus théologique, qu'un tel pape hypothétique reste pape avec toutes les prérogatives de sa fonction. Et en tout cas, si la question était discutable, elle serait en faveur de la thèse qui distingue entre Pontife, Pontificat et Église.
Mais ce n'est pas la même chose quand ce pourrait être un pontife qui érode la Foi (c'est-à-dire un pontife hérétique), ou un pontife qui détruit ou ne garde pas le lien de la Charité (c'est-à-dire un pontife schismatique). La possibilité de ces deux cas (pontife hérétique et pontife schismatique), et la nécessité de les expliquer dans l'ordre inébranlable, inviolable et parfait de l'Église, cette possibilité et cette nécessité sont précisément illustrées par les principes directeurs que nous avons énumérés jusqu'ici. Je ne prétends pas avoir été exhaustif, loin s'en faut, parce qu'il reste des domaines importants du problème, en ce qui concerne le contexte même de l'Église. Mais tout autre principe doit nécessairement s'y référer (par exemple, ceux qui concernent l'assistance du Saint-Esprit).
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Monique- Nombre de messages : 13758
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