Saint Augustin. ― Cité de Dieu. ― Livre XVII. ― De David à Jésus-Christ.
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Re: Saint Augustin. ― Cité de Dieu. ― Livre XVII. ― De David à Jésus-Christ.
Saint Augustin, in La Cité de Dieu, Livre XVII, cap. XIX a écrit:
LIVRE DIX-SEPTIÈME: DE DAVID À JÉSUS-CHRIST.
CHAPITRE XIX.
LE PSAUME SOIXANTE-HUIT MONTRE L’OBSTINATION
DES JUIFS DANS LEUR INFIDÉLITÉ.
Certes, [les Juifs ne résisteraient pas à des témoignages si clairs confirmés par l’événement, si la prophétie du psaume soixante-huit ne s’accomplissait en eux. Après que David a introduit Jésus-Christ, qui dit, en parlant de sa passion, ce que nous voyons accompli dans l’Evangile: "Ils m’ont donné du fiel à manger, et du vinaigre à boire quand j’ai eu soif 2"; il ajoute: "Qu’en récompense leur table devienne un piège et une pierre d’achoppement; que leurs yeux soient obscurcis, afin qu’ils ne voient point, et chargez-les de fardeaux qui les fassent marcher tout courbés", et autres malheurs qu’il ne leur souhaite pas, mais qu’il leur prédit comme s’il les leur souhaitait. Quelle merveille donc qu’ils ne voient pas des choses si évidentes, puisque leurs yeux ne sont obscurcis qu’afin qu’ils ne les voient pas ? Quelle merveille qu’ils ne comprennent pas les choses du ciel, eux qui sont toujours accablés de pesants fardeaux qui les courbent contre terre? Ces métaphores prises du corps marquent réellement les vices de l’esprit. Mais c’est assez parler des psaumes, c’est-à-dire de la prophétie de David, et il faut mettre quelques bornes à ce discours. Que ceux qui savent toutes ces choses m’excusent et ne se plaignent pas de moi, si j’ai peut-être omis d’autres témoignages qu’ils estiment encore plus forts.
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2. Matthieu XXVII, 34.
Traduction par M. SAISSET, 1869.
à suivre…
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Re: Saint Augustin. ― Cité de Dieu. ― Livre XVII. ― De David à Jésus-Christ.
Saint Augustin, in La Cité de Dieu, Livre XVII, cap. XX a écrit:
LIVRE DIX-SEPTIÈME: DE DAVID À JÉSUS-CHRIST.
CHAPITRE XX.
DU RÈGNE ET DES VERTUS DE DAVID, ET DES PROPHÉTIES SUR
JÉSUS-CHRIST QUI SE TROUVENT DANS LES LIVRES DE SALOMON.
David régna donc dans la Jérusalem terrestre, lui qui était enfant de la céleste, et à qui l’Ecriture rend un témoignage de gloire, parce qu’il effaça tellement ses crimes par les humiliations d’une sainte patience qu’il est sans doute du nombre de ces pécheurs dont il dit lui même: "Heureux ceux dont les iniquités sont pardonnées et les péchés couverts ! 1" A David succéda son fils Salomon, qui, comme nous l’avons dit ci-dessus, fut couronné du vivant de son père. La fin de son règne ne répondit pas aux espérances que les commencements avaient fait concevoir; car la prospérité, qui corrompt d’ordinaire les plus sages, l’emporta sur cette haute sagesse dont le bruit s’est répandu dans tous les siècles. On reconnaît que ce prince a aussi prophétisé dans ses trois livres, que l’Eglise reçoit au nombre des canoniques et qui sont les Proverbes, l’Ecclésiaste et le Cantique des cantiques.
Pour les deux autres, intitulés la Sagesse et l’Ecclésiastique, on a coutume de les lui attribuer, à cause de quelque ressemblance de style; mais les doctes tombent d’accord qu’ils ne sont pas de lui. Toutefois il y a longtemps qu’ils ont autorité dans l’Eglise, surtout dans celle d’Occident. La passion du Sauveur est clairement prédite dans celui qu’on appelle la Sagesse. Les infâmes meurtriers de Jésus-Christ y parlent de la sorte: "Opprimons le juste, il nous est incommode et il s’oppose sans cesse à nos desseins; il nous reproche nos péchés et publie partout nos crimes; il se vante de connaître Dieu et il se nomme insolemment son fils; il contrôle jusqu’à nos pensées, et sa vue même nous est à charge; car il mène une vie toute différente de celle des autres, et sa conduite est tout extraordinaire. Il nous regarde comme des bagatelles et fuit notre manière d’agir comme la peste; il estime heureuse la mort des gens de bien et se glorifie d’avoir Dieu pour père. Voyons donc si ce qu’il dit est vrai, et éprouvons quelle sera sa fin. S’il est vraiment fils de Dieu, Dieu le protégera et le tirera des mains de ses ennemis. Faisons-lui souffrir toutes sortes d’affronts et de tourments pour voir jusqu’où vont sa modération et sa patience. Condamnons-le à une mort ignominieuse, car nous jugerons de ses paroles par ses actions. Voilà quelles ont été leurs pensées; mais ils se sont trompés, parce que leur malice les a aveuglés". Quant à l’Ecclésiastique, la foi des Gentils y est prédite ainsi: "Seigneur, qui êtes le maître de tous les hommes, ayez pitié de nous, et que tous les peuples vous craignent. Étendez votre main sur les nations étrangères, afin qu’elles reconnaissent votre personne et que vous soyez glorieux en elles comme vous l’êtes en nous, et qu’elles apprennent avec nous qu’il n’y a point d’autre Dieu que vous, Seigneur". Cette prophétie conçue en forme de souhait, nous la voyons accomplie par Jésus-Christ; mais comme ces Écritures ne sont pas canoniques parmi les Juifs, elles ont moins de force contre les opiniâtres.
Pour les autres trois livres, qui, certainement, sont de Salomon, et que les Juifs reconnaissent pour canoniques, il serait trop long et très pénible de montrer comment tout ce qui s’y trouve se rapporte à Jésus-Christ et à son Eglise. Toutefois ce discours des impies dans les Proverbes: "Mettons le juste au tombeau et dévorons-le tout vivant; abolissons-en la mémoire sur la face de la terre, emparons-nous de ce qu’il possède de plus précieux 1"; ce discours , dis-je, n’est pas si obscur qu’on ne le puisse aisément entendre de Jésus-Christ et de l’Eglise, qui est son plus précieux héritage. Notre-Seigneur lui-même, dans la parabole des mauvais vignerons, leur fait tenir un discours semblable, quand, apercevant le fils du père de famille: "Voici, disent-ils, l’héritier; allons, tuons-le, et nous serons maîtres de son héritage 2 "Tous ceux qui savent que Jésus-Christ est la Sagesse de Dieu n’entendent aussi que de lui et de son Eglise cet autre endroit des Proverbes que nous avons touché plus haut, lorsque nous parlions de la femme stérile qui a engendré sept enfants: "La Sagesse, dit Salomon, s’est bâti une maison, et l’a appuyée sur sept colonnes. Elle a immolé ses victimes, mêlé son vin dans une coupe et dressé sa table; elle a envoyé ses serviteurs pour convier hautement à boire du vin de sa coupe, disant: Que celui qui n’est pas sage vienne à moi; et à ceux qui manquent de sens, elle a parlé ainsi: Venez, mangez de mes pains, et buvez le vin que je vous ai préparé 1".
Ces paroles nous font connaître clairement que la sagesse de Dieu, c’est-à-dire le Verbe coéternel au Père, s’est bâti une maison dans le sein d’une vierge en y prenant un corps, qu’il s’est uni l’Église comme les membres à la tête, qu’il a immolé les martyrs comme des victimes, qu’il a couvert une table de pain et de vin, où se voit même le sacerdoce selon l’ordre de Melchisédech, enfin, qu’il y a invité les fous et les insensés, parce que, comme dit l’Apôtre: "Dieu a choisi les faibles selon le monde pour confondre les puissants 2". Néanmoins, c’est à ces faibles que la Sagesse a dit ensuite: "Quittez votre folie afin de vivre, et cherchez la sagesse, afin d’acquérir la vie 3". Or, avoir place à sa table, c’est commencer d’avoir la vie. Que peuvent signifier de mieux ces autres paroles de l’Ecclésiaste: "L’homme n’a d’autre bien que ce qu’il boit et mange 4 ?" qu’est-ce, dis-je, que ces paroles peuvent signifier, sinon la participation à cette table, où le souverain prêtre et médiateur du Nouveau Testament nous donne son corps et son sang selon l’ordre de Melchisédech, et ce sacrifice a succédé à tous les autres de l’Ancien Testament, qui n’étaient que des ombres et des figures de celui-ci ? Aussi reconnaissons-nous la voix de ce même médiateur dans la prophétie du psaume trente-neuf: "Vous n’avez point voulu de victime ni d’offrande, mais vous m’avez disposé un corps 5", parce que, pour tout sacrifice et oblation, son corps est offert et servi à ceux qui y participent. Que l’Ecclésiaste n’entende pas parler de viandes charnelles dans son invitation perpétuelle à boire et à manger, cette parole le prouve clairement: "Il vaut mieux aller dans une maison de deuil que dans celle où l’on fait bonne chère 6"; et un peu après: " Les sages aiment à aller dans une maison de deuil, et et les fous dans une maison de festins et de débauches 1".
Mais l vaut mieux rapporter ici de ce livre ce qui regarde les deux cités, celle du diable et celle de Jésus-Christ, et les rois de l’une et de l’autre: "Malheur à vous, terre, dont le roi est jeune et dont les princes mangent dès le matin ! Mais bénie soyez-vous, terre, dont le roi est fils des libres, et dont les princes mangent dans le temps convenable, sans impatience et sans confusion 2". Ce jeune roi est le diable, que Salomon appelle ainsi à cause de sa folie, de son orgueil, de sa témérité, de son insolence, et des autres vices auxquels les jeunes gens sont sujets. Jésus-Christ, au contraire, est fils des libres, c’est-à-dire des saints patriarches appartenant à la cité libre dont il est issu selon la chair. Les princes de cette cité qui mangent dès le matin, c’est-à-dire avant le temps, désignent ceux qui se hâtent de goûter la fausse félicité de ce monde, sans vouloir attendre celle de l’autre, qui est la seule véritable, au lieu que les princes de la cité de Jésus-Christ attendent avec patience le temps d’une félicité qui ne trompe point. C’est ce qu’il veut dire par ces paroles, "sans impatience et sans confusion", parce qu’ils ne se repaissent point d’une vaine espérance, suivant cette parole de l’Apôtre: "L’espérance ne confond point 3", et cette autre du psaume: "Tous ceux qui vous attendent avec patience ne seront point confondus 4". Quant au Cantique des cantiques, c’est une réjouissance spirituelle des saintes âmes aux noces du roi et de la reine de la Cité céleste, c’est-à-dire de Jésus-Christ et de l’Eglise mais cette joie est cachée sous le voile de l’allégorie, afin qu’on ait plus d’envie de la connaître et plus de plaisir à la découvrir, et d’y voir cet époux à qui on dit au même cantique: "Ceux qui sont justes nous aiment 5", et cette épouse à qui l’on dit aussi: "La charité fait vos délices 6". Nous passons sous silence plusieurs autres choses pour ne pas excéder les bornes de ces ouvrage.
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1. Psaume XXXI, 1.― 1. Proverbes I, 11. — 2. Matthieu XXI, 38.― 1. Proverbes IX, 1-5. ―2. I Corinthiens I, 27. ― 3. Proverbes IX, 6. ―4. Ecclésiaste V, 15. ― 5. Psaume XXXIX, 9. ― 6. Ecclésiaste VII, 3. ― 1. Ecclésiaste VII, 5. — 2. Ecclésiaste X, 16. — 3. Romains V, 5. — 4. Psaume XXIV, 3. — 5. Cantique I, 3. — 6. Cantique VII, 6.
Traduction par M. SAISSET, 1869.
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et gras ajoutés.
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ROBERT.- Nombre de messages : 34713
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Re: Saint Augustin. ― Cité de Dieu. ― Livre XVII. ― De David à Jésus-Christ.
Saint Augustin, in La Cité de Dieu, Livre XVII, cap. XXI a écrit:
LIVRE DIX-SEPTIÈME: DE DAVID À JÉSUS-CHRIST.
CHAPITRE XXI.
DES ROIS DE JUDA ET D’ISRAËL APRÈS SALOMON.
Peu de paroles ou d’actions des autres rois qui viennent après Salomon, soit dans Juda, soit dans Israël, peuvent se rapporter à Jésus-Christ et à son Eglise. Je dis dans Juda ou dans Israël, parce que ce furent les noms que portèrent ces deux parties du peuple, depuis que Dieu l’eut divisé pour le crime de Salomon sous son fils Roboam qui lui succéda. Les dix tribus 1 dont Jéroboam, esclave de Salomon, fut établi roi, et dont Samarie était la capitale, retinrent le nom d’Israël, qui était celui de tout le peuple. Les deux autres tribus, Juda et Benjamin, qui étaient demeurées à Roboam en considération de David dont Dieu ne voulait pas entièrement détruire le royaume, et qui avaient Jérusalem pour capitale, s’appelèrent le royaume de Juda, parce que Juda était la tribu d’où David était issu. La tribu de Benjamin, dont était sorti Saül, prédécesseur de David, faisait aussi partie du royaume de Juda, qui s’appelait ainsi pour se distinguer du royaume d’Israël qui comprenait dix tribus.
Celle de Lévi, comme sacerdotale et consacrée au service de Dieu, ne faisait partie ni de l’un ni de l’autre royaume, et était comptée pour la treizième. Or, ce nombre impair des tribus venait de ce que, des douze enfants de Jacob qui en avaient établi chacun une, Joseph en avait fondé deux, Ephraïm et Manassé. Toutefois, on peut dire que la tribu de Lévi appartenait plutôt au royaume de Juda, à cause du temple de Jérusalem où elle exerçait son ministère. Après ce partage du peuple, Roboam, fils de Salomon, fut le premier roi de Juda, et établit le siège de son empire à Jérusalem; et Jéroboam, son serviteur, fut le premier roi d’Israël, et fixa sa résidence à Samarie. Comme Roboam voulait faire la guerre à Israël sous prétexte de rejoindre à son empire cette partie que la violence d’un usurpateur avait démembrée, Dieu l’en empêcha et lui fit dire par son prophète que lui-même avait conduit tout cela; ce qui montra que ni Israël ni Jéroboam n’étaient coupables de cette division, mais qu’elle était arrivée par la seule volonté de Dieu, qui avait ainsi vengé le crime de Salomon. Lors donc que les deux partis eurent reconnu que c’était un coup du ciel, ils demeurèrent en paix; d’autant plus que ce n’était qu’une division de royaume, et non pas de religion.
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1. III Rois XII, 24.
Traduction par M. SAISSET, 1869.
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Re: Saint Augustin. ― Cité de Dieu. ― Livre XVII. ― De David à Jésus-Christ.
Saint Augustin, in La Cité de Dieu, Livre XVII, cap. XXII a écrit:
LIVRE DIX-SEPTIÈME: DE DAVID À JÉSUS-CHRIST.
CHAPITRE XXII.
IDOLÂTRIE DE JÉROBOAM.
Mais Jéroboam, roi d’Israël, assez malheureux pour se défier de la bonté de Dieu, bien qu’il l’eût éprouvé fidèle et reçu de sa main la couronne qu’il lui avait promise, appréhenda que Roboam ne séduisît ses sujets, lorsqu’ils iraient au temple de Jérusalem; où tout le peuple juif était obligé par la loi de se rendre tous les ans pour sacrifier, et que les siens ne se remissent sous l’obéissance de la lignée royale de David. Pour empêcher cela, il introduisit l’idolâtrie dans son royaume et fut cause que son peuple sacrifia aux idoles avec lui. Toutefois, Dieu ne laissa pas de reprendre par ses Prophètes, non seulement ce prince, mais ses successeurs héritiers de son impiété, et tout le peuple. Parmi ces prophètes s’élevèrent Élie et Élisée, qui firent beaucoup de miracles; et comme Élie disait à Dieu: "Seigneur, ils ont égorgé vos Prophètes, ils ont renversé vos autels, je suis resté seul, et ils me cherchent pour me faire mourir 1"; il lui fut répondu qu’il y avait encore sept mille hommes qui n’avaient point plié le genou devant Baal.
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1. III Rois XIX, 10
Traduction par M. SAISSET, 1869.
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Re: Saint Augustin. ― Cité de Dieu. ― Livre XVII. ― De David à Jésus-Christ.
Saint Augustin, in La Cité de Dieu, Livre XVII, cap. XXIII a écrit:
LIVRE DIX-SEPTIÈME: DE DAVID À JÉSUS-CHRIST.
CHAPITRE XXIII.
DE LA CAPTIVITÉ DE BABYLONE
ET DU RETOUR DES JUIFS.
Le royaume de Juda, dont Jérusalem était la capitale, ne manqua pas non plus de prophètes, qui parurent de temps en temps, selon qu’il plaisait à Dieu de les envoyer, ou pour annoncer ce qui était nécessaire, ou pour reprendre les crimes et recommander la justice. Là se trouvèrent aussi des rois, quoiqu’en moins grand nombre que dans Israël, qui commirent contre Dieu d’énormes péchés qui attirèrent le courroux du ciel sur eux et sur leur peuple qui les imitait; mais en récompense il y en eut d’autres d’une vertu signalée: au lieu que tous les rois d’Israël ont été méchants, les uns plus, les autres moins. L’un et l’autre parti éprouvait donc diversement la bonne ou la mauvaise fortune, ainsi que la divine Providence l’ordonnait ou le permettait; et ils étaient affligés non-seulement de guerres étrangères, mais de discordes civiles, où l’on voyait éclater tantôt la justice et tantôt la miséricorde de Dieu, jusqu’à ce que sa colère, s’allumant de plus en plus, toute cette nation fût entièrement vaincue par les Chaldéens, et emmenée captive en Assyrie, d’abord le peuple d’Israël, et ensuite celui de Juda, après la ruine de Jérusalem et de son temple fameux.
Ils demeurèrent dans cette captivité l’espace de soixante-dix années; après, ils furent renvoyés dans leur pays, où ils rebâtirent le temple; et bien que plusieurs d’entre eux demeurassent en des régions étrangères et reculées, ils ne furent plus depuis divisés en deux partis, mais ils n’eurent qu’un roi qui résidait à Jérusalem; et tous les Juifs, quelque éloignés qu’ils fussent, se rendaient au temple à un certain temps de l’année. Mais ils ne manquèrent pas non plus alors d’ennemis qui leur firent la guerre; et quand le Messie vint au monde, il les trouva déjà tributaires des Romains.
Traduction par M. SAISSET, 1869.
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Re: Saint Augustin. ― Cité de Dieu. ― Livre XVII. ― De David à Jésus-Christ.
Saint Augustin, in La Cité de Dieu, Livre XVII, cap. XXIV a écrit:
LIVRE DIX-SEPTIÈME: DE DAVID À JÉSUS-CHRIST.
CHAPITRE XXIV.
DES DERNIERS PROPHÈTES DES JUIFS.
Tout le temps qui s’écoula depuis leur retour jusqu’à l’avènement du Sauveur, c’est-à-dire depuis Malachie, Aggée, Zacharie et Esdras, ils n’eurent point de prophètes parmi eux. Zacharie, père de saint Jean-Baptiste, et Elisabeth, sa femme, prophétisèrent au temps de la naissance du Messie avec Siméon et Anne. On peut y joindre saint Jean-Baptiste, qui fut le dernier des Prophètes, et qui montra Jésus-Christ, s’il ne le prédit; ce qui a fait dire à Notre-Seigneur que "la loi et les Prophètes ont duré jusqu’à Jean 1".
L’Évangile nous apprend aussi que la Vierge même prophétisa avec saint Jean; mais les Juifs infidèles ne reçoivent point ces prophéties, quoique reçues par tous ceux d’entre eux qui ont embrassé notre religion. C’est véritablement à cette époque qu’Israël a été divisé en deux, de cette division immuable prédite par Samuel et Saül. Pour Malachie, Aggée, Zacharie et Esdras, tous les Juifs les mettent au nombre des livres canoniques; et il ne sera pas hors de propos d’en rapporter quelques témoignages qui concernent Jésus-Christ et son Eglise. Mais cela se fera plus commodément au livre suivant, et il est temps de mettre un terme à celui-ci.
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1. Matthieu XI, 13.
Traduction par M. SAISSET, 1869.
italiques, soulignés
et gras ajoutés.
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FIN DU LIVRE DIX-SEPTIÈME: DE DAVID À JÉSUS-CHRIST.
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À SUIVRE: LIVRE DIX-HUITIÈME (complet):
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
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