LA GRANDE ARTISTE, ou, LE ZÈLE ARTISTIQUE DE L'ÉGLISE - par le frère Paul-Victor Charland, des Frères-Prêcheurs - 1923.

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Message  Roger Boivin Ven 15 Juil 2016, 8:18 am



LA GRANDE ARTISTE, ou, LE ZÈLE ARTISTIQUE DE L'ÉGLISE ( Pages d'histoire) ;
par le frère Paul-Victor Charland, des Frères-Prêcheurs - 1923 - Québec :

http://www.archive.org/stream/lagrandeartisteo00charuoft#page/n9/mode/2up


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Message  Roger Boivin Ven 15 Juil 2016, 8:40 am


Il y manque les pages 60 et 61 ; les voici :


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Message  Roger Boivin Mer 10 Aoû 2016, 6:58 pm


Extrait, dans la même veine, tiré d'un autre ouvrage :


§ II. L'Eglise et les Beaux-Arts.

Nous ne pouvons dire qu'un mot de l'influence de l'Eglise sur le progrès des beaux-arts, mais il est significatif. « Supprimez par la pensée les monuments de l'art chrétien, depuis les catacombes jusqu'à nos jours ; supprimez ce qui reste dans les collections publiques et privées, des merveilles de peinture et de sculpture dues au génie chrétien, et vous aurez la meilleure démonstration de cette vérité que la religion fut la seule inspiratrice du grand art, la fondatrice de toutes les écoles rivales, la mère nourricière des artistes. C'est à elle, à elle seule qu'il appartient de compléter la beauté des formes païennes, par la beauté plus grande encore du sentiment chrétien : l'art antique avait divinisé la matière, l'art moderne y a soufflé une âme ». (M. Armengaud, Les chefs-d'œuvre de l'art chrétien). Et pour ne citer que l'Italie, quels noms que ceux de ces peintres chrétiens qui ont illustré le siècle qui s'étend de Léon X à Urbain VIII : Fra Bartolomeo, Léonard de Vinci, Raphaël, Le Pérugin, André Del Sarto, Le Gorrège, Jules Romain, Daniel de Volterra, Michel-Ange, Palma l'Ancien, Le Titien, Paul Véronèse, le Tintoret, les Garrache, le Guide et le Dominiquin !

N'est-ce pas Canova, le grand statuaire moderne, qui écrivait à Napoléon : « Toutes les religions nourrissent l'art, mais aucune ne le fait dans la même mesure que la nôtre ? » Après une période de lamentable dédain, notre siècle en est revenu à célébrer avec enthousiasme et à imiter les merveilles d'architecture, de sculpture et de peinture du moyen-âge. On admire avec raison les graves et touchantes mélodies du chant grégorien, et les savantes compositions des Roland de Lattre, des Palestrina et des Allegri, dont un maître disait, après les avoir entendues dans la chapelle Sixtine : « Je n'ai fait qu'écouter les anges, et répéter ce qu'ils chantaient ».

Pendant que l'Eglise donnait ainsi aux âmes, avec la possession du vrai, le sentiment du beau et le besoin de l'exprimer par les arts, les réformateurs du XVIe siècle, traitant de superstition la pompe des autels, d'idolâtrie les chefs-d'œuvre sans nombre qui décoraient nos églises, s'acharnaient à détruire ces merveilles de l'art catholique. « La réformation, dit Chateaubriand, pénétrée de l'esprit de son fondateur, moine envieux et barbare, se déclara ennemie des arts. En retranchant l'imagination des facultés de l'homme, elle coupa les ailes au génie et le mit à pied... Si la réformation, à son origine, eût obtenu un plein succès, elle aurait établi, du moins pendant quelque temps, une autre espèce de barbarie ... ! L'Europe, que dis-je ? le monde est couvert de monuments de la religion catholique. On lui doit cette architecture gothique qui égale par les détails, et qui efface par la grandeur les monuments de la Grèce ». — V. Hettinger : Apologie du Christianisme, t. V, ch. XIX.



COURS D'APOLOGÉTIQUE CHRÉTIENNE OU EXPOSITION RAISONNÉE DES FONDEMENTS DE LA FOI - Par le P. W. Devivier, S. J. - 17e Édition - 1904 :

http://www.archive.org/stream/coursdapologti00devi#page/580/mode/2up


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Message  Roger Boivin Sam 20 Aoû 2016, 4:56 pm

Roger Boivin a écrit:

LA GRANDE ARTISTE, ou, LE ZÈLE ARTISTIQUE DE L'ÉGLISE ( Pages d'histoire) ;
par le frère Paul-Victor Charland, des Frères-Prêcheurs - 1923 - Québec :

http://www.archive.org/stream/lagrandeartisteo00charuoft#page/n9/mode/2up



p. 355 en bas, et 356 en haut :



Non, quoi qu'en pense M. de la Sizeranne et qu'en dise M. Huysmans, l'art religieux n'est pas mort ! Il ne l'est pas, parce que la religion elle-même ne l'est pas, ne pouvant d'ailleurs pas mourir, on le sait bien. Il peut certes grandir — toute chose, comme tout homme, le peut toujours, le doit ; et par exemple, lorsqu'il s'agit de saints ou de saintes, au lieu de se borner à de banales extérioiités : agenouillement, mains jointes, prunelles relevées, auréoles, on pourrait étudier le personnage, lui donner son âme, son caractère, sa physionomie, marquer les effets chez lui du divin qui le pénètre. On le pourrait quel que fût le procédé pour y arriver, procédé ancien ou procédé nouveau : académisme, impressionnisme, pointillisme, cubisme, néo-impressionisme, futurisme, dadaïsme, etc., car le procédé n'y fait rien. C'est l'Art, non le procédé, qui fait tout.


!?
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Message  ROBERT. Sam 20 Aoû 2016, 5:46 pm

Roger Boivin a écrit:

...académisme, impressionnisme, pointillisme, cubisme, néo-impressionisme, futurisme, dadaïsme, etc.,
!?

Pourriez-vous écrire ce que ces expressions signifient ?
ROBERT.
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Message  Roger Boivin Sam 20 Aoû 2016, 7:06 pm

ROBERT. a écrit:
Roger Boivin a écrit:

...académisme, impressionnisme, pointillisme, cubisme, néo-impressionisme, futurisme, dadaïsme, etc.,
!?

Pourriez-vous écrire ce que ces expressions signifient ?

Pour faire vite, si je me sers de wikipédia, parce que jen sais guère plus que tout le monde, voici .. surtout pour ces trois-ci :

- cubisme : https://fr.wikipedia.org/wiki/Cubisme

- futurisme : https://fr.wikipedia.org/wiki/Futurisme

- dadaïsme : https://fr.wikipedia.org/wiki/Dada

Immagine prier devant une Sainte Vierge dans ces styles là ; il me semble que ce serait plutôt distrayant, même repoussant, au lieu d'élevant.
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Message  Roger Boivin Sam 20 Aoû 2016, 7:15 pm


Alors, en fait :

Qu'est-ce que l'Art ?

Qu'est-ce que le procédé ?
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Message  ROBERT. Sam 20 Aoû 2016, 7:43 pm

Roger Boivin a écrit:
Immagine prier devant une Sainte Vierge dans ces styles là ; il me semble que ce serait plutôt distrayant, même repoussant, au lieu d'élevant.

Merci cher Roger pour ces informations.

Repoussant (répugnant ?) est l'adjectif qui convient parfaitement.

Ces styles me feraient plutôt "élever" vers l'enfer.
ROBERT.
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Message  Louis Sam 20 Aoû 2016, 8:10 pm

Roger Boivin a écrit:
Alors, en fait :

Qu'est-ce que l'Art ?

Qu'est-ce que le procédé ?

Voici ce que disait Pie XI à propos de l'art cinématographique:

Pie XI, Vigilanti cura, sur le cinéma a écrit:
Or, l'art a comme tâche essentielle, et comme raison d'être même, d'être un élément de perfectibilité morale de tout l'être, et c'est pourquoi il doit lui-même être moral. Et Nous concluions avec l'approbation de ces personnes d'élite — il Nous est encore doux de le rappeler — en recommandant la nécessité de rendre l'art cinématographique « moral, moralisateur, éducateur ».

_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
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Message  Roger Boivin Sam 20 Aoû 2016, 8:54 pm


Peut-on confondre ici style et procédé ?

---

J'imagine qu'un fervent catholique qui s'aventure à prendre le défit de faire une oeuvre d'art dans l'un de ces styles bizarres,
devrait, pour en venir à faire quelque chose de vraiment élevant vers Dieu,
améliorer cette façon de faire pour le rendre propre à créer du beau qui puisse ravir l'âme ;
ce qui donnerait un tout autre effet visuel, mais dans le même style.

Le contraire, sans doute, pourrait tout aussi bien donner une oeuvre diabolique ;
c'est à dire, que quelqu'un d'animé de l'esprit du monde, qui en fait est celui du diable,
s'aventure à prendre les mêmes procédés traditionnels de l'art chrétien,
que pondrait-il, avec cet esprit mauvais qui l'animerait ?
Où en serait le surnaturel ?

Sans doute, si je ne me trompe, pour l'artiste tout à Dieu et en possession de ses moyens, tout est dans l'esprit qui l'anime.
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Message  Roger Boivin Sam 20 Aoû 2016, 11:21 pm


J'ai dit, j'imagine.

Si quelqu'un y voit plus claire, il pourra rectifier s'il y a lieu.
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Message  Roger Boivin Dim 21 Aoû 2016, 6:57 am


A bien y penser, celui qui voudra faire oeuvre d'art et de piété,
devra mettre de côté toutes ces choses, jeux de lignes, de formes, de couleurs,
dans la mesures où ces choses ne serviraient qu'à détourner l'attention, qu'à distraire,
pour n' en faire qu'un objet de curiosité, plutôt que de piété.

En fait, ces exentricités, ne devraient être tout au plus que des expériences de recherche,
que des exercices dans le but d'améliorer le fini de son travail,
pour se dépasser, pour faire oeuvre plus belle, plus efficace
qui puisse ravir d'avantage vers Dieu,

..
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Message  Benjamin Dim 21 Aoû 2016, 7:38 am

Roger Boivin a écrit:
Roger Boivin a écrit:

LA GRANDE ARTISTE, ou, LE ZÈLE ARTISTIQUE DE L'ÉGLISE ( Pages d'histoire) ;
par le frère Paul-Victor Charland, des Frères-Prêcheurs - 1923 - Québec :

http://www.archive.org/stream/lagrandeartisteo00charuoft#page/n9/mode/2up



p. 355 en bas, et 356 en haut :



Non, quoi qu'en pense M. de la Sizeranne et qu'en dise M. Huysmans, l'art religieux n'est pas mort ! Il ne l'est pas, parce que la religion elle-même ne l'est pas, ne pouvant d'ailleurs pas mourir, on le sait bien. Il peut certes grandir — toute chose, comme tout homme, le peut toujours, le doit ; et par exemple, lorsqu'il s'agit de saints ou de saintes, au lieu de se borner à de banales extérioiités : agenouillement, mains jointes, prunelles relevées, auréoles, on pourrait étudier le personnage, lui donner son âme, son caractère, sa physionomie, marquer les effets chez lui du divin qui le pénètre. On le pourrait quel que fût le procédé pour y arriver, procédé ancien ou procédé nouveau : académisme, impressionnisme, pointillisme, cubisme, néo-impressionisme, futurisme, dadaïsme, etc., car le procédé n'y fait rien. C'est l'Art, non le procédé, qui fait tout.


!?

Roger, je ne sais pas comment ceci a pu passer sans problème l'étape du Nihil Obstat et de l'Imprimatur (par un Cardinal, en plus) mais effectivement, plusieurs genres cités ne relèvent pas simplement de "procédés techniques" comme s'ils se valaient tous en matière d'art figuratif (ce qui n'est pas le cas), mais d'un esprit révolutionnaire s'opposant à l'art figuratif traditionnel, justement en partie dans le but de s'éloigner de l'hommage laborieux rendu à la beauté des œuvres de Dieu, pour sombrer dans la célébration à moindre effort de tout ce qui s'écarte de la "normalité" du monde en ordre et en bonne santé. Les "procédés" sont subordonnés à cet esprit et à cet impératif révolutionnaires et en découlent, ils en sont le fruit et l'image. Il n'y a absolument aucun sens à vouloir admettre de tels procédés dans l'art et a fortiori dans l'art religieux, puisque de toute façon cela ne relève pas de l'art mais de la révolution et de la singerie.

Rien que dans wiki, à la page "Dada", à la première ligne :

wiki a écrit:Le mouvement dada ou dadaïsme est un mouvement intellectuel, littéraire et artistique du début du XXe siècle, qui se caractérise par une remise en cause de toutes les conventions et contraintes idéologiques, esthétiques et politiques.

Et c'est avec ça que l'on voudrait représenter des dogmes de Foi ? Rolling Eyes Soyons sérieux. La place de telles singeries est dans un autodafé, et c'est seulement dans des sociétés suffisamment relâchées et dégénérées qu'elles peuvent apparaître et se maintenir hors des flammes comme nous le voyons à notre époque.

De l'urinoir de Duchamp (un type considéré comme ayant eu une influence sur le "dada") jusqu'à la photo récente d'il y a quelques années dont on ne parlera pas mais qui impliquait de l'urine dans le but d'injurier Notre-Seigneur, j'oserai dire que le chemin n'est pas très long !
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Message  Roger Boivin Dim 21 Aoû 2016, 8:53 am


En effet, Benjamin ! vous avez absolument raison.

Cette anarchie est le fruit pourri de la Révolution, et la Révolution est tout à l'opposé de la Religion ; c'est son contraire.
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Message  ROBERT. Dim 21 Aoû 2016, 11:12 am

Roger Boivin a écrit:

...académisme, impressionnisme, pointillisme, cubisme, néo-impressionisme, futurisme, dadaïsme, etc.,
!?

Votre ponctuation !? s'avérait parfaitement justifiée.  cheers  
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Message  gabrielle Lun 22 Aoû 2016, 8:01 am

Benjamin a écrit:Roger, je ne sais pas comment ceci a pu passer sans problème l'étape du Nihil Obstat et de l'Imprimatur (par un Cardinal, en plus)

Et pas le moindre au Québec. Le Cardinal Bégin avait une réputation d'orthodoxie solide... Shocked


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Message  ROBERT. Lun 22 Aoû 2016, 9:36 am

.
Il s'est fait passer une couleuvre (une p'tite vite). Personne n'est à l'abri.
ROBERT.
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Message  Roger Boivin Lun 22 Aoû 2016, 4:28 pm

Roger Boivin a écrit:
Spoiler:


Non, quoi qu'en pense M. de la Sizeranne et qu'en dise M. Huysmans, l'art religieux n'est pas mort ! Il ne l'est pas, parce que la religion elle-même ne l'est pas, ne pouvant d'ailleurs pas mourir, on le sait bien. Il peut certes grandir — toute chose, comme tout homme, le peut toujours, le doit ; et par exemple, lorsqu'il s'agit de saints ou de saintes, au lieu de se borner à de banales extérioiités : agenouillement, mains jointes, prunelles relevées, auréoles, on pourrait étudier le personnage, lui donner son âme, son caractère, sa physionomie, marquer les effets chez lui du divin qui le pénètre. On le pourrait quel que fût le procédé pour y arriver, procédé ancien ou procédé nouveau : académisme, impressionnisme, pointillisme, cubisme, néo-impressionisme, futurisme, dadaïsme, etc., car le procédé n'y fait rien. C'est l'Art, non le procédé, qui fait tout.

!?

Puisqu'ici l'on parle bien de l'art religieux, voici ce que dit à ce propos le Pape Pie XII dans son Encyclique Mediator Dei et hominum - LA SAINTE LITURGIE Édition de L'ÉCOLE SOCIALE POPULAIRE 1947 (je place en spoiler ce qui concerne la musique) :



Spoiler:


Les autres arts dans le culte liturgique


197. Ce que Nous venons de dire de la musique convient également à plusieurs autres arts, en particulier, à l’architecture, à la sculpture et à la peinture. Les œuvres modernes, les mieux harmonisées avec les matériaux servant aujourd’hui à les composer, ne doivent pas être méprisées et rejetées en bloc, de parti pris ; mais, tout en évitant, avec un sage esprit de mesure, d’une part les excès du « réalisme », et de l’autre ceux du « symbolisme », comme on les appelle, et tout en tenant compte des exigences de la communauté chrétienne plutôt que du jugement et du goût personnel des artistes, il importe extrêmement de laisser le champ libre à l’art de notre temps, qui, soucieux du respect dû aux temples et aux rites sacrés, se met à leur service, de telle sorte que, lui aussi, puisse unir sa voix à l’admirable cantique chanté, dans les siècles passés,  par les  hommes de génie, à la gloire de la foi catholique. Nous ne pouvons,  cependant, Nous empêcher -­ c’est pour Nous un devoir de conscience -­ de déplorer et de réprouver ces images ou ces statues introduites récemment par quelques-­uns, et qui semblent bien être une dépravation et une déformation de  l’art véritable, en ce qu’elles répugnent parfois ouvertement à la beauté, à la réserve et à la piété, par le regrettable mépris qu’elles font de l’instinctif sentiment religieux, il faut absolument bannir ou expulser ces œuvres de nos églises, ainsi qu’« en général tout ce qui n’est pas en conformité avec la sainteté du lieu 178 ».

198. Dans l’esprit et la  ligne des directives pontificales, ayez grand soin, Vénérables Frères, d’éclairer et de diriger l’inspiration des artistes, auxquels sera confié à présent le soin de restaurer et de reconstruire tant d’églises atteintes ou détruites par les violences de la guerre ; puissent-­ils et veuillent-­ils, s’inspirant de la religion, trouver le style le plus capable de s’adapter aux exigences du culte ; il adviendra de la sorte, fort heureusement, que les arts humains, semblant venir du ciel, resplendiront de lumière sereine et contribueront extrêmement au progrès de l’humaine civilisation, en même temps qu’à l’honneur de Dieu et à la sanctification des âmes. Puisqu’en toute vérité, les beaux‐arts s’harmonisent avec la religion, dès lors qu’ils se comportent « en très nobles serviteurs du culte divin 179 »
----

168.  cf. Litt. Apost. Motu Proprio Tra le sollecitudini, du 22 novembre 1903.
169.  Psalm. 68, 10 ; Ioan. II, 17.
170.  Suprema S. Congr. S. Officii : Decretum d. d. 26 mai 1937.
171.  cf. Pius X, Lettre apost. Motu Proprio Tra le sollecitudini.
172.  cf. Pius X, loc. cit. ; Pie XI, Const. Divini    cultus, II,  V.
173.  Pius XI, Const. Divini cultus, IX.
174.  S. Augustin, Serm. CCCXXXVI, n. 1.
175.  Missale Rom., Praefatio.
176.  cf. S. Ambros., Hexameron, III, 5, 23.
177.  cf. Act. IV, 32.
178.  C.I.C. can. 1178.
179.  Pius XI, Const. Divini cultus.



Ce qu'en passant j'ai souligné en noir au no 197, sans doute, si je ne me trompe, le Pape Pie XII fait-il allusion à l'église d'Assy construite entre 1937 et 1946, juste avant l'Encyclique du pape Pie XII :


Église du Sacré-Cœur d'Audincourt -- L'église d'Assy :

https://messe.forumactif.org/t6019-eglise-du-sacre-coeur-d-audincourt-l-eglise-d-assy


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Message  Roger Boivin Lun 22 Aoû 2016, 11:25 pm


A ce propos, de l'église d'Assy, voici tiré de l'ouvrage « DÉFENSE ET ILLUSTRATION DE L'ART SACRÉ » par Guy-Jean Auvert, 1956, pp. 30-31 :


La confusion qui s'est produite dans de nombreux esprits à propos de la décoration d'Assy, de vence et d'Audincourt, donne à penser que tout n'est pas si simple qu'on se le figure. On a écrit ici et là qu'entre la survivance de l'académisme sucré et la production sirupeuse de l'art Saint-Sulpicien d'une part, et les oeuvres abstractives et surréalistes de certains modernes d'autre part, rien de solide n'existe. Or le mouvement d'art sacré, qui s,emplifie d'année en année un peu partout en Europe, en Italie, en Suisse, en Allemagne, en Espagne comme chez nous, prouve abondamment le contraire. Que jusqu'à présent nous ayons été suffoqués par une vague d'assaut d'origine commerciale ou idiologique, cela est indubitable, mais il n'en est pas moins vrai que des énergies puissantes sont encore cachées dans les tréfonds de nos ressources artistiques nationales, suffisemment spirituelles et ferventes pour promouvoir un art sacré moderne [dans le sens d'aujourd'hui - note de Roger] digne de ses plus illustres devanciers. Il nous appartient de valoriser ces énergies et de les canaliser dans le courant du sacré traditionnel de l'Église.

Il suffit de chercher et de savoir distinguer car la question est en vérité à transposer sur un autre terrain : il faut d'abord remarquer que parmi les maîtres venus récemment à l'art ecclésial, bon nombre ne se sont pas présentés en qualité de coyants, beaucoup même affichaient des tendances et des opinions franchement matérialistes... A qui la faute ssi a décoration de certains sanctuaires leur a été confiée ?... A des prêtres et à des religieux trop vite anthousiasmés par n'importe quelle sorte de nouveau, trop heureux de réaliser dans l'enceinte sacrée une révolution sensationnelle à bon compte. Qu'il me soit permis de rapporter ici, à titre d'exemple, la visite que l'abbé Devémy fit à Picasso pour lui demander de peindre un Saint Dominique pour cette église d'Assy devenue célèbre depuis quelques années.

L'Abbé aborde Picasso.

- Monsieur, le peintre savoyard Bonnard a peint pour mon église un Saint François de Sales. A vous, qui êtes espagnol, je voudrais demander un Saint Dominique.

Picasso de répondre :

- Connaissez-vous bien ma peinture ?
- Je sais seulement, lui répond son interlocuteur, que vous êtes le plus illustre peintre de ce temps... (sic).
- Je vais vous montrer quelque chose, propose Picasso.

Et, s'en allant fouiller dans le dédale de son atelier, il remue toutes sortes de toiles. Il revient avec un tableau en mains.

- Est-ce que ceci vous conviendrait-il ?...
- Je crains que non, répond l'Abbé.
- J'avais pensé que oui... dit le peintre qui s'en va, puis revient tenant une autre oeuvre absolument du même genre.
- Et ceci, demanda-t-il, pensez-vous que ce pourrait-être la Vierge ?...
- Assurément non... réplique le prêtre.
- Et moi e crois que si, assure Picasso.

C'est, je crois, dans ce court et décisif dialogue, que peut être prouvé l'incapacité de certains ecclésiastiques à établir le contraste qui se dresse entre les conceptions individuelles et psychologiques du sacré personnel et les conceptions sacerdotales et ecclésiales du sacré traditionnel et universel...

Il est essentiel, non seulement de ne pas faire appel à des gens inaptes à interpréter des sujets surnaturels, mais encore d'écarter à priori ces gens afin d'épargner à nos temples l'humiliation vraiment grotesque des barbouillages ou des graffitis d'incroyants. Permettre à des matérialistes d'illustrer les dogmes, la morale et la liturgie, pour les enrichir sous prétexte de charité chrétienne, serait plus absurde que de les forcer à écrire du chinois ou à lire du russe sans y rien comprendre..
. L'on s'étonne que des prêtres et des personnes zélées et pieuses n'aient pas compris celà... Et que l'on ne croit pas qu'il soit ici question de faire preuve d'un ostracisme d'autant plus arbitraire de nos jours où les positions religieuses sont si mêlées... Il est tout simplement question de dénier à un artiste incroyant le sens du sacré non seulement traditionnel mais aussi psychologique, puisque l'on ne peut parler le langage des anges sans avoir la foi. Il ne faut pas oublier que les programmes d'église doivent demeurer traditionnels et qu'un incroyant ne peut qu'être indifférent à une matière qui répugne souvent à sa morale et à sa mentalité, qu,il l'ait ou non longuement étudiée.

Là encore je me réfère au texte de l'Instruction du Saint Office : « Que l'on ne confie les travaux de peinture, sculpture et architecture qu'à des hommes remarquables par leurs compétences et qui soient capables d'exprimer une foi et une piété sincère ». Il faut donc exiger et l'aptitude spirituelle et le talent. Pour le reste il suffira de faire confiance à la loyauté et à la valeur artisanale de l'artiste.

Et à la page 155 il ajoute ;


En cet âge atomique, en ce siècle d'éclatement, d'explosion et de désordre des disciplines philosophiques et artistiques, l'expérience individuelle se traduit par un éparpillement de l'art religieux, un émiettement du concret. dans ce chaos où le beau et le laid s,enchevêtrent à l'excès, il faut garder la tête bien froide et un goût bien sûr pour arriver à distinguer les brebis des boucs. La foi et l'existentialisme, la piété et le matérialisme, la doctrine et le progrès : autant d'éléments divers que l'art à mélangés en une sorte de « salade russe » des plus indigeste. Ne nous y tompons pas. Ce jeux est voulu, orchestré pour troubler les esprits à la faveur d'une confusion synchronisée, minutieuse et tactique : je me limite ici à dénoncer une perfidie que je démasquerai dans un prochain ouvrage.

Je n'ai pu trouver cet autre ouvrage ; à se demander s'il a pu le faire, ou s'il est enseveli quelque part.
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LA GRANDE ARTISTE, ou, LE ZÈLE ARTISTIQUE DE L'ÉGLISE - par le frère Paul-Victor Charland, des Frères-Prêcheurs - 1923. Empty Re: LA GRANDE ARTISTE, ou, LE ZÈLE ARTISTIQUE DE L'ÉGLISE - par le frère Paul-Victor Charland, des Frères-Prêcheurs - 1923.

Message  Roger Boivin Mar 23 Aoû 2016, 2:27 pm


Page 156, dans le paragraphe du bas ( https://books.google.ca/books?id=sve5036GIQEC&pg=PA155&lpg=PA155&dq=confusion+synchronis%C3%A9e,+minutieuse+et+tactique&source=bl&ots=p5yUvplQxi&sig=E18t2UyprxcNXCi6majwO8RazzM&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwi4nv7FkNjOAhXLkh4KHSyFCXQQ6AEIGzAA#v=onepage&q=confusion%20synchronis%C3%A9e%2C%20minutieuse%20et%20tactique&f=false ) :


Si l'on prétend que des athées ont produit des oeuvres d'art sacré c'est qu'on se trompe sur la notion philosophique et théologique des termes « art » et « sacré » : car ces termes représentent deux réalités bien différentes et parfois bien opposées lorsqu'elles ne sont pas conçues dans l'Église. La vérité est que l'artiste, s'il veut réaliser une plastique authentiquement chrétienne, devra être un catholique aussi convaincant que convaincu : il se fixera tout au moins pour principe d'évoluer dans une atmosphère propice au christianisme.
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