Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente

Page 2 sur 4 Précédent  1, 2, 3, 4  Suivant

Aller en bas

Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente  - Page 2 Empty Re: Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente

Message  Louis Mer 12 Aoû 2015, 8:56 am

§ III. — CONDITIONS NÉCESSAIRES
POUR QUE LE SERMENT SOIT PERMIS.

(suite)

Et cette doctrine n’est nullement contraire à ces paroles de notre Sauveur en Saint Matthieu: (2) « Vous avez appris qu’il a été dit aux Anciens: Vous ne vous parjurerez point, vous vous acquitterez des serments que vous aurez faits au Seigneur. Et mot je vous dis que vous ne devrez jurez aucunement; ni par le ciel qui est le trône de Dieu ; ni par la terre qui est son marchepied ; ni par Jérusalem, parce que c’est la ville du grand roi: ni même par votre tête, parce qu’il ne dépend pas de vous d’en rendre un seul cheveu blanc ou noir. Bornez-vous à dire: cela est, cela n’est pas. S’il y a quelque chose de plus, il vient du mal. » En effet on ne saurait soutenir que ces paroles condamnent le jurement en général et d’une manière absolue, puisque, comme nous l’avons vu plus haut, notre Seigneur Jésus-Christ Lui-même et les Apôtres ont juré, et même fréquemment. Notre-Seigneur n’avait donc pour but en parlant de la sorte que de réfuter la coupable erreur des Juifs qui se figuraient que dans le serment il n’y avait qu’une seule chose à éviter, le mensonge, et qui dès lors juraient et faisaient jurer les autres à tout propos pour les choses les plus vaines et les moins importantes. C’est cette coutume que le Sauveur blâme et réprouve ; et voilà pourquoi Il enseigne qu’il faut s’abstenir entièrement de jurer, à moins que la nécessité ne le demande.

D’ailleurs le serment est un effet de la faiblesse humaine, et, à ce point de vue, il procède réellement du mal. C’est une marque de l’inconstance de celui qui jure, ou de l’obstination de celui qui fait jurer, puisqu’il ne veut pas se laisser persuader autrement. Toutefois, nous le répétons, le serment trouve son excuse dans la nécessité. Et lorsque notre Sauveur nous dit: « bornez-vous à ces mots, cela est, cela n’est pas,» Il nous montre assez, par cette manière de parler, que ce qu’Il veut défendre c’est l’habitude de jurer dans les entretiens familiers, et pour des choses de peu d’importance. En somme Il nous avertit de ne pas être trop faciles et trop enclins à faire serment. Et c’est aussi ce qu’il faut enseigner avec le plus grand soin, et répéter souvent aux Fidèles, car selon l’Ecriture et le témoignage des Pères, la trop grande facilité à jurer engendre une infinité de maux. Il est écrit dans l’Ecclésiaste: (1) « N’habituez point votre bouche au serment, car il en résulterait de grands maux. » Et encore « l’homme qui jure souvent sera rempli d’iniquités, l’affliction ne s’éloignera point de sa maison. » On peut lire dans Saint Basile et dans Saint Augustin tout ce qu’ils ont écrit à ce sujet dans leurs livres contre le mensonge.

Mais c’est assez sur ce que ce précepte ordonne, voyons maintenant ce qu’il défend.

________________________________________________________________

(2) Matth., 5, 33 et seq. — (1) Eccl., 23, 9, et 12.


_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis
Louis
Admin

Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009

Revenir en haut Aller en bas

Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente  - Page 2 Empty Re: Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente

Message  Louis Mer 12 Aoû 2015, 8:56 am

§ IV. — CE QUI EST DÉFENDU PAR LE
SECOND COMMANDEMENT.

Il nous est défendu par ce Commandement de prendre en vain le nom du Seigneur. Celui qui se laisse aller à jurer sans réflexion et avec témérité, se rend évidemment coupable d’un péché grave, et la grièveté de ce péché est facile à établir d’après ces paroles: Vous ne prendrez point en vain le nom du Seigneur. Il semble en effet que Dieu Lui-même vient nous dire en d’autres termes que ce qui rend cette faute si odieuse et si impie, c’est qu’elle diminue en quelque sorte sa Majesté, la Majesté de Celui que nous reconnaissons pour notre Seigneur et pour notre Dieu.

Ce précepte nous défend encore de jurer à faux, c’est-à-dire contre la vérité. Celui qui ne recule pas épouvanté devant un pareil crime, et qui ose prendre Dieu à témoin d’un mensonge, Lui fait une injure infinie. Il l’accuse, ni plus ni moins, d’ignorance en pensant qu’il est des vérités qui peuvent Lui échapper, ou bien de malice et d’iniquité, comme si Dieu était capable de confirmer un mensonge par son propre témoignage. Or on jure à faux non pas seulement quand on jure qu’une chose est vraie, sachant bien qu’elle est fausse, mais aussi quand on affirme avec serment la vérité d’une chose que l’on croit fausse, encore qu’elle soit vraie au fond. Mentir c’est parler contre sa pensée et contre ses sentiments intimes ; par conséquent dans le cas présent il y a évidemment mensonge et parjure.

Par la même raison il y a aussi parjure quand on affirme par serment une chose que l’on croit vraie, et qui cependant est fausse, à moins que l’on ait mis tous ses soins et tout son zèle à s’en assurer et à la vérifier. Bien que les paroles soient ici d’accord avec la pensée, néanmoins il y a violation du précepte.

Il y a encore parjure dans celui qui a fait une promesse avec serment, sans avoir l’intention de l’accomplir, ou qui, s’il a eu cette intention, n’accomplit pas ce qu’il a promis. C’est le péché de ceux qui se sont liés envers Dieu par des vœux qu’ils n’exécutent point.

Une autre manière de pécher contre ce précepte, c’est d’émettre un serment qui ne serait point accompagné de la justice, laquelle est une des conditions nécessaires du serment légitime. Ainsi celui qui promet avec serment de commettre un péché mortel, un meurtre par exemple, viole incontestablement le précepte,  lors même qu’il parlerait sérieusement et du fond du cœur, et que son serment aurait pour lui la vérité, celle des trois conditions exigées, à laquelle nous avons donné le premier rang.

A ces serments défendus il faut encore ajouter…

_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis
Louis
Admin

Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009

Revenir en haut Aller en bas

Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente  - Page 2 Empty Re: Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente

Message  Louis Mer 12 Aoû 2015, 8:57 am

§ IV. — CE QUI EST DÉFENDU PAR LE
SECOND COMMANDEMENT.

(suite)

A ces serments défendus il faut encore ajouter ceux qui naissent d’une sorte de mépris, comme les serments de ne point obéir aux conseils de l’Evangile, par exemple ceux qui exhortent au célibat et à la pauvreté. Sans doute personne n’est rigoureusement tenu de suivre ces conseils, mais jurer de ne pas vouloir s’y soumettre, c’est mépriser et violer les conseils de Dieu par cet indigne serment.

C’est violer également le deuxième précepte, et pécher contre le jugement, que de jurer pour une chose qui est vraie et que l’on croit telle, mais en ne s’appuyant que sur de simples conjectures et sur des raisons prises de trop loin. Quoique la vérité accompagne un serment de cette nature, il s’y mêle néanmoins une sorte de fausseté, puisque celui qui fait serment avec témérité, s’expose grandement à faire un parjure.

Celui-là jure encore contre la vérité, qui jure par les faux dieux. Qu’y a-t-il en effet de plus opposé à la vérité que de prendre à témoin des divinités mensongères et imaginaires, comme si elles étaient le vrai Dieu Lui-même ?

Mais si l’Ecriture nous dit, en nous défendant le parjure: (1) « Vous ne déshonorerez point le Nom de votre Dieu, » elle condamne par là même toute espèce de négligence dans tous les devoirs que ce précepte nous impose, et spécialement en ce qui concerne la Parole de Dieu, dont la Majesté est infiniment respectable non seulement auprès des personnes de piété, mais quelquefois même auprès des impies, ainsi que nous l’apprend l’exemple d’Eglon, roi des Moabites, au Livre des Juges. Or, c’est traiter la Parole de Dieu d’une manière absolument injurieuse que de détourner la sainte Ecriture de son sens droit et naturel, pour lui donner un sens conforme à la doctrine des impies et des hérétiques. Le Prince des Apôtres nous met en garde contre ce crime dans ce texte qu’il faut citer: (2) « Il y a quelques endroits difficiles à entendre, que des hommes ignorants et légers détournent à de mauvais sens aussi bien que les autres Ecritures, pour leur propre ruine. »

C’est encore déshonorer honteusement l’Ecriture que d’en employer les maximes et les paroles, qui sont dignes de toute notre vénération, à des choses purement profanes, comme aussi de s’en servir dans des contes, dans des fables ridicules et vaines, pour des flatteries, des médisances, des sorts, des libelles diffamatoires et autres choses de cette nature. Le Concile de Trente condamne ces pratiques détestables et veut qu’on les punisse.

Enfin, de même que ceux qui réclament et implorent le secours de Dieu dans leurs infortunes, L’honorent et Lui rendent hommage ; de même ceux qui n’invoquent point son appui, Le privent d’un honneur auquel Il a droit. C’est de ces malheureux que David veut parler, quand il dit : (2) « Ils n’ont pas invoqué le Seigneur, c’est pourquoi ils ont tremblé d’épouvante, là où il n’y avait rien à craindre. »

Mais il en est qui sont enchaînés dans les liens d’un crime beaucoup plus détestable encore ; ce sont ceux qui d’une bouche impure et souillée osent blasphémer et maudire le Nom adorable de Dieu, ce Nom digne de toutes les bénédictions et de toutes les louanges des créatures, ainsi que le nom des Saints qui règnent avec Lui dans le ciel. Ce crime est si horrible et si monstrueux, que parfois nos Saints Livres pour le nommer se servent du mot (contraire) bénédiction

________________________________________________

(1) Lev., 19, 2. — (2) 2 Pet., 3, 16. —(1) Ps. 13. 5 et 52. 6.

_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis
Louis
Admin

Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009

Revenir en haut Aller en bas

Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente  - Page 2 Empty Re: Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente

Message  Louis Mer 12 Aoû 2015, 8:58 am

§ V. — CHATIMENTS DE CEUX QUI VIOLENT LE SECOND COMMANDEMENT.

La crainte des peines et du châtiment est d’ordinaire un excellent moyen de réprimer le penchant que nous avons à désobéir à Dieu. C’est pourquoi le Pasteur pour toucher davantage les cœurs et disposer plus facilement les Fidèles à l’observation de ce précepte, devra leur expliquer avec soin ces paroles qui en sont comme une dépendance nécessaire: (2) « Le Seigneur ne tiendra point pour innocent celui qui aura pris en vain le Nom du Seigneur son Dieu. » Et d’abord il leur montrera combien Dieu a eu raison de joindre des menaces à ce Commandement. Ces menaces en effet nous font connaître et la gravité du péché et la bonté de Dieu, qui bien loin de se réjouir de notre perte, cherche par des menaces salutaires à nous détourner du mal, afin que nous ne devenions point l’objet de sa colère, mais plutôt de sa clémence et de sa miséricorde. II convient que le Pasteur insiste fortement sur ce point, afin que les Fidèles, connaissant l’énormité de ce crime, en conçoivent une horreur plus vive et mettent tous leurs soins à l’éviter.

Il fera remarquer ensuite que le penchant des hommes à commettre ce péché est si grand, qu’il n’eût pas suffi de le défendre simplement, mais que la Loi avait besoin d’être accompagnée de menaces. On ne saurait croire combien cette pensée peut être utile aux Fidèles. Car de même que rien ne nous est plus nuisible qu’une téméraire confiance en nos propres forces, de même le sentiment de notre faiblesse nous est extrêmement avantageux.

Le Pasteur ajoutera enfin que si Dieu n’a point décerné de châtiment particulier contre ce crime, Il a affirmé d’une manière générale que ceux qui s’en rendraient coupables ne resteraient pas impunis.

Nous avons donc lieu de croire que les maux dont nous souffrons chaque jour sont pour nous avertir de nos désobéissances en cette matière. Il est permis de penser en effet que les hommes ne sont sujets à de si grandes calamités, que parce qu’ils manquent à ce Commandement. Et l’on peut s’attendre qu’en mettant sous leurs yeux le tableau de ces malheurs, on les rendra plus sages, et mieux avisés pour l’avenir. Que les Fidèles, frappés d’une sainte frayeur, évitent donc ce péché avec tout le soin possible ! Car s’il est vrai qu’au jugement dernier il faudra rendre compte de toute parole oiseuse, que sera-ce de ces crimes affreux qui font un tel mépris du Nom adorable de Dieu ?

__________________________________________

(2) Exod. 20. 7.

_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis
Louis
Admin

Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009

Revenir en haut Aller en bas

Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente  - Page 2 Empty Re: Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente

Message  Louis Mer 12 Aoû 2015, 8:58 am

Chapitre trente-unième — Du troisième Commandement.

« Souvenez-vous de sanctifier le jour du Sabbat, vous travaillerez et vous ferez tous vos ouvrages pendant six jours: mais le septième jour est le Sabbat du Seigneur votre Dieu. Vous ne ferez aucune œuvre servile en ce jour, ni vous, ni votre fils, ni votre fille, ni votre serviteur, ni votre servante, ni vos bêtes de somme, ni l’étranger qui est parmi vous ; car le Seigneur a fait en six jours le ciel, et la terre, la mer et tout ce qu’ils renferment, et Il s’est reposé le septième jour. C’est pourquoi le Seigneur a béni le jour du sabbat. »

Le troisième Commandement a pour objet le culte extérieur que nous devons à Dieu. Ce culte est une conséquence naturelle des obligations imposées par le premier. Il vient donc ici parfaitement à sa place. Car si nous honorons Dieu pieusement au fond de nos cœur », comment pourrions-nous, avec la Foi et l’Espérance que nous avons en Lui, ne pas L’environner d’un culte extérieur et Lui témoigner ouvertement notre reconnaissance ? Mais comme ces devoirs sont difficiles à remplir pour ceux qui sont occupés des affaires de ce monde, il s’agissait de leur rendre cette obligation plus facile en la fixant à des époques déterminées.

Ce Commandement, s’il est bien pratiqué, est de nature à produire des fruits et des avantages admirables. Il importe donc grandement que le Pasteur déploie, pour l’expliquer, tout le zèle dont il est capable. Et un premier et puissant motif pour lui d’enflammer ce zèle sera dans ces paroles: souvenez-vous ; car si les Fidèles sont obligés de se souvenir de ce précepte, c’est au Pasteur à le leur remettre en mémoire par des avertissements et des instructions souvent répétés.

Et ce qui fait voir combien il est important pour les Fidèles d’observer ce Commandement, c’est que, en l’accomplissant avec soin, ils se rendront facile et aisée la pratique de tous les autres. Ainsi une des obligations qu’ils ont à remplir aux jours de Fêtes, c’est de se réunir à l’Eglise pour y entendre la Parole de Dieu. Or il est bien certain que plus ils feront de progrès dans la connaissance de la Loi divine, plus ils seront disposés à la garder de tout leur cœur. C’est pourquoi la solennité et le culte du Sabbat sont très souvent recommandés dans nos Saints Livres. L’Exode, le Lévitique, le Deutéronome, les Prophètes Isaïe, Jérémie, Ezéchiel, rapportent tous expressément le précepte de la sanctification du Sabbat.

Il faut aussi avertir et exhorter les princes et les magistrats d’avoir à seconder de toute leur autorité les Pasteurs de l’Eglise dans tout ce qui intéresse le maintien et le développement de ce culte, et même de faire des lois pour assurer l’observation du précepte ecclésiastique.

_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis
Louis
Admin

Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009

Revenir en haut Aller en bas

Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente  - Page 2 Empty Re: Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente

Message  Louis Mer 12 Aoû 2015, 8:59 am

§ I. — COMPARAISON DU TROISIÈME
COMMANDEMENT AVEC LES AUTRES.

En expliquant ce précepte, il ne faut pas négliger d’enseigner aux Fidèles en quoi il ressemble aux autres, et en quoi il diffère. Ce sera un moyen de leur faire connaître clairement les motifs pour lesquels nous ne sanctifions plus le jour du Sabbat, mais le jour du Dimanche.

Il y a cette différence capitale entre ce Commandement et les autres, que ceux-ci étant fondés sur la nature elle-même, sont de tous les temps, et ne peuvent jamais changer. Aussi, quoique la Loi de Moïse soit abrogée, le peuple chrétien continue d’observer tous les préceptes des deux tables de la Loi. Et cela, non pas parce que Moise l’a ordonné, et pour lui obéir, mais parce qu’ils tiennent à la nature, et que les hommes sont obligés de se conformer à ce qu’elle demande. Mais le précepte de la sanctification du Sabbat, si on le considère uniquement par rapport à ce jour, n’est ni fixe ni constant. Au contraire il peut changer, et c’est plutôt une loi cérémonielle qu’une loi morale. II n’a pas non plus sa raison d’être dans la nature ; car ce n’est pas elle qui nous enseigne et qui nous dispose à choisir un jour plutôt qu’un autre pour rendre à Dieu un culte extérieur. Aussi bien les Israélites ne sanctifièrent le jour du Sabbat qu’après avoir été délivrés de la servitude de Pharaon. Mais ce précepte devait être aboli su moment où le culte et les cérémonies mosaïques allaient tomber en désuétude, c’est-à-dire à la mort de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Ces cérémonies n’étaient en effet que des images et des ombres de la lumière et de la vérité ; il fallait nécessairement qu’elles disparussent devant cette Lumière, cette Vérité même qui est Jésus-Christ. C’est pourquoi Saint Paul reprenait les Galates de ce qu’ils étaient encore attachés aux cérémonies de la Loi: (1) « Vous observez les jours et les mois, leur disait-il, les semaines et les années ; mais je crains pour vous que je n’aie travaillé en vain parmi vous. » II parle de la même manière au Colossiens. (1)

Voilà en quoi ce précepte diffère des autres, c’est qu’il regarde directement le culte et les cérémonies. Mais il a cela de commun avec tous, qu’à un autre point de vue il se rapporte à la morale et au droit naturel. Car le culte divin et la vertu de religion, prescrits par ce Commandement, sont de droit naturel, puisque la nature veut que nous employons certaines heures de notre temps aux choses qui regardent le culte du Seigneur. Et la preuve, c’est que chez toutes les nations nous trouvons des Fêtes, et des Fêtes publiques, établies en l’honneur de la Divinité. Et de même qu’il est naturel à l’homme de réserver un certain temps pour les fonctions nécessaires à la vie du corps, comme le repos, le sommeil, et autres choses semblables, de même la nature demande qu’il y ait certains moments déterminés, pendant lesquels l’âme puisse se retremper dans la contemplation de Dieu. Si donc une certaine partie de notre temps doit être employée au culte que nous devons à Dieu, le précepte qui l’ordonne appartient évidemment à la loi morale.

C’est pour cette raison que les Apôtres résolurent de consacrer au culte de Dieu le premier des sept jours de la semaine, et l’appelèrent le jour du Seigneur. Saint Jean dans son Apocalypse (2) fait mention de ce jour ; et l’Apôtre veut (3) qu’on recueille les aumônes des Fidèles le premier jour après le Sabbat, c’est-à-dire, comme l’explique Saint Jean Chrysostome, le jour du Dimanche. Ce qui nous montre que déjà, dans ce temps-là, le jour du Seigneur était un jour saint dans l’Eglise. — Mais afin que les Fidèles sachent parfaitement ce qu’ils ont à faire, et ce qu’ils ont à éviter, en ce jour, il ne sera pas hors de propos, que le Pasteur explique soigneusement chacune des paroles du précepte tout entier — lequel se divise très bien en quatre parties.

____________________________________________

(1) Gal., 4, 10. — (1) Coloss., 2, 16. — (2) Apoc., 1, 10. — (3) 1 Cor., 16, 2.

_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis
Louis
Admin

Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009

Revenir en haut Aller en bas

Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente  - Page 2 Empty Re: Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente

Message  Louis Mer 12 Aoû 2015, 8:59 am

§ II. — SOUVENEZ-VOUS DE SANCTIFIER LE JOUR DU SABBAT.

La première chose à expliquer ici, c’est le sens précis de ces paroles: souvenez-vous de sanctifier le jour du Sabbat. Le mot souvenez-vous, placé, non sans motif. En tête du précepte, nous indique que la sanctification de ce jour appartient aux lois cérémonielles. C’est un point qu’il semblait utile de rappeler au peuple ; car encore que la loi naturelle nous enseigne que nous sommes obligés de consacrer un certain temps à rendre à Dieu un culte extérieur, elle ne prescrit point le jour où il convient le mieux de le faire.

En second lieu il faut montrer aux Fidèles que ces mêmes paroles nous avertissent de quelle manière nous devons travailler pendant la semaine ; en d’autres termes, elles nous rappellent l’obligation où nous sommes de ne jamais perdre de vue le jour de Fête pendant notre travail. Le Dimanche étant un jour où nous avons, en quelque sorte, à rendre compte à Dieu de nos actions et de notre travail, il importe extrêmement que ces actions et ce travail soient tels que Dieu ne les répudie pas, et qu’ils ne deviennent jamais pour nous, comme dit l’Ecriture (1) , un sujet de sanglots et de remords.

Enfin, ces mots, souvenez-vous, etc. nous remettent en mémoire une vérité bien frappante, c’est que nous ne manquerons pas d’occasions d’oublier ce précepte. nous y seront sollicités, tantôt par l’exemple de ceux qui n’en tiennent aucun compte, tantôt par l’amour des spectacles et des jeux qui nous détournent si souvent du culte de religion et de piété que nous devons à Dieu en ce saint jour. — Venons maintenant à ce qu’il faut entendre par Sabbat.

Sabbat est un mot hébreu qui signifie en latin cessatio, c’est-à-dire, repos. Ainsi sabbatiser, dans la langue latine, s’appelle cessare et requiescere, c’est-à-dire cesser d’agir, se reposer. Le septième jour a reçu le nom de Sabbat, parce que Dieu, après avoir achevé entièrement l’œuvre de la création du monde, se reposa en ce jour de tous ses travaux. D’ailleurs le Seigneur Lui-même lui donne ce nom dans l’Exode. Plus tard le nom de Sabbat a été attribué non seulement au septième jour, mais encore, à cause de sa dignité, à la semaine elle-même. C’est en ce sens qu’il faut entendre les paroles du Pharisien(1) : « Je jeûne deux fois pendant le Sabbat. » Voilà pour la signification du mot.

Quant à la sanctification du Sabbat, d’après la sainte Ecriture, c’est la cessation des travaux du corps et des affaires temporelles. Cette vérité est clairement exprimée dans les paroles suivantes du précepte: Vous ne travaillerez pas. Mais il y a autre chose ; sans quoi il eût suffit de dire dans le Deutéronome (2): « Observez le jour du Sabbat. » Et puisqu’on ajoute dans le même endroit « pour le sanctifier », cela nous fait bien voir que le Sabbat est un jour saint, consacré à des actes religieux et au service du Seigneur. Nous célébrons donc le Sabbat d’une manière pleine et parfaite, lorsque nous rendons à Dieu des devoirs de piété et de religion. C’est vraiment là le Sabbat qu’Isaïe appelle(1) : « Le jour des délices », parce qu’en effet les jours de Fêtes sont des jours de délices pour le Seigneur et pour les hommes pieux. Et si à ce culte religieux et sacré du Sabbat nous joignons des œuvres de miséricorde, ce même Prophète nous promet au même endroit les récompenses les plus belles et les plus précieuses.

Ainsi le sens propre et précis de ce Commandement est que l’homme, en un temps déterminé, interrompe ses affaires ordinaires et les travaux manuels, pour s’appliquer d’esprit et de corps à honorer Dieu et à Lui rendre tous les hommages qu’Il réclame.

_________________________________________________________

(1) I Reg. 25, 31— (1) Luc, 18, 12 — (2) Deut, 5, 12. — (1) Is. 58, 13.

_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis
Louis
Admin

Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009

Revenir en haut Aller en bas

Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente  - Page 2 Empty Re: Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente

Message  Louis Mer 12 Aoû 2015, 9:00 am

§ III. — VOUS TRAVAILLEREZ PENDANT SIX JOURS, ETC.

La seconde partie du précepte nous dit positivement que Dieu a consacré le septième jour à son culte. Il est écrit en effet: « Vous travaillerez pendant six jours, vous ferez tous vos ouvrages pendant ce temps, mais le septième jour est le Sabbat du Seigneur votre Dieu. » Ces paroles nous ordonnent en d’autres termes de considérer le Sabbat comme consacré au Seigneur, de nous acquitter en ce jour des devoirs religieux qui lui sont dus et enfin de voir dans ce septième jour un mémorial du repos du Seigneur.

Ce jour fut donc dédié au culte divin, parce qu’il ne convenait pas de laisser à un peuple grossier la faculté de fixer ce temps à son gré. On pouvait craindre que, pour honorer le vrai Dieu, il n’imitât les fêtes sacrées des Egyptiens. Ainsi Dieu voulut que le septième jour, qui est le dernier de la semaine, fût réservé pour son culte. Et il y avait là plus d’un mystère. Voilà pourquoi dans l’Exode et dans Ezéchiel Il appelle ce jour un signe (1) . « Ayez soin, dit-il, d’observer mon Sabbat, parce qu’il est le signe de l’alliance qui existe entre Moi, vous et toute votre postérité ; afin que vous sachiez que c’est Moi qui vous sanctifie. »

C’était un signe, parce qu’en voyant ce jour consacré au service divin, les hommes devaient apprendre par là à se consacrer eux-mêmes à Dieu et à se sanctifier devant Lui. Car ce qui fait qu’un jour est vraiment saint, c’est qu’on l’emploie spécialement à la pratique de la Sainteté et de la Religion.
C’était aussi un signe et comme un monument de la création de cet admirable univers.

Un signe encore, destiné à rappeler aux Israélites qu’ils n’avaient été déliés et délivrés du joug si dur de la servitude d’Egypte que par le secours de Dieu. C’est ce que le Seigneur Lui-même atteste par ces paroles (2) : « Souvenez-vous que vous avez été esclaves en Égypte, et que vous avez été tirés de la servitude par la main puissante de votre Dieu, et par la force de son bras. C’est pourquoi Il vous a commandé de garder le jour du Sabbat. »

Enfin ce jour était le signe du Sabbat spirituel et céleste. Or le Sabbat spirituel consiste dans un saint et mystérieux repos, dans lequel les Fidèles se trouvent quand, dépouillés du vieil homme enseveli avec Jésus-Christ, ils reviennent à une vie nouvelle, et s’appliquent avec soin à faire des actions conformes à la piété chrétienne: « Car ceux qui autrefois n’étaient que ténèbres (1), devenus lumière en Notre-Seigneur, doivent marcher comme des enfants de lumière dans la voie de tout bien et de toute justice et n’avoir rien de commun avec les ouvres infructueuses des ténèbres. »

Mais le Sabbat céleste, comme le remarque Saint Cyrille (2), en expliquant ces paroles de l’Apôtre (3), il est encore un Sabbat pour le peuple de Dieu, consiste dans cette autre vie, où, réunis à Jésus-Christ, nous serons comblés de toutes sortes de biens et délivrés entièrement du péché. C’est ce que le Prophète nous apprend par ces paroles (4) : « Il n’y aura en ce lieu ni lion ni autre bête dangereuse, mais tout y sera pur et saint. » Lorsqu’en effet les élus jouiront de la vue de Dieu, ils seront remplis de toutes sortes de biens. C’est ce qui doit engager les Pasteurs à presser les Fidèles par ces paroles (5) : « Hâtons-nous d’entrer dans ce repos. »

Outre le septième jour, le peuple Juif avait encore d’autres jours de Fête qui appartenaient à Dieu et qu’Il avait établis pour ne pas laisser perdre la mémoire de ses immenses bienfaits.

_______________________________________________________________

(1) Exod., 31, 13. — Ezech., 20, 12. — (2) Deut., 5, 15. — (1) Eph., 5, 8. — (2) Lib., 4, in Joan. — (3) Hebr., 4, 19. — (4) Is., 35, 9. — (5) Hebr., 4, 11.

_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis
Louis
Admin

Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009

Revenir en haut Aller en bas

Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente  - Page 2 Empty Re: Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente

Message  Louis Mer 12 Aoû 2015, 9:00 am

§ IV. — LE DIMANCHE SUBSTITUÉ AU SABBAT.
FÊTES DE L’ÉGLISE.

L’Eglise a jugé à propos de transporter le culte et la solennité du Sabbat au jour du Seigneur, c’est-à-dire, au Dimanche. De même que ce fut en ce jour que la lumière commença à éclairer le monde, de même aussi ce fut en ce jour que notre Rédempteur, en nous ouvrant l’entrée de la Vie Eternelle par sa Résurrection, nous fit passer des ténèbres à la vie véritable. C’est pour cela que les Apôtres l’appelèrent le jour du Seigneur.

De plus, nous voyons dans nos Saints Livres que ce jour est grand et solennel, parce qu’il marque le commencement de la création du monde, et nous rappelle la descente du Saint-Esprit sur les Apôtres.

Aux premiers temps de l’Eglise et dans les âges suivants, les Apôtres et nos Pères établirent d’autres jours de Fêtes, pour célébrer pieusement et saintement la mémoire des bienfaits de Dieu. Parmi ces Fêtes, les plus solennelles sont celles qui ont été instituées en l’honneur des mystères de notre Rédemption. Ensuite viennent celles qui ont été établies pour honorer la très sainte Vierge, les Apôtres, les martyrs, et tous les autres saints qui règnent avec Jésus-Christ. Nous y louons la puissance et la bonté de Dieu qui a donné la victoire à ses élus. Nous leur rendons les honneurs qu’ils méritent, et leurs exemples nous excitent à les imiter.

Et comme l’un des plus puissants motifs d’observer ce précepte est contenu dans ces paroles: « Vous travaillerez six jours, mais le septième jour est le Sabbat du Seigneur votre Dieu, » le Pasteur aura soin de les expliquer avec toute la précision possible. En les méditant, il verra sans peine qu’il doit exhorter les Fidèles à ne point mener une vie oisive et paresseuse, mais au contraire à se souvenir du Commandement de l’Apôtre qui veut que (1) « chacun travaille de ses propres mains, selon son état ».

Enfin si le Seigneur nous ordonne par ce précepte de faire notre ouvrage pendant six jours, c’est pour que nous ne soyons pas tentés de renvoyer au jour de Fête ce qui doit se faire pendant les six jours de la semaine, et aussi pour que notre esprit ne soit pas détourné, le Dimanche, du soin et de l’attention qu’il doit aux choses divines.

________________________________________________

(1) Thess., 4, 11.

_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis
Louis
Admin

Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009

Revenir en haut Aller en bas

Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente  - Page 2 Empty Re: Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente

Message  Louis Mer 12 Aoû 2015, 9:01 am

§ V. — DES OEUVRES SERVILES.

Nous voici à la troisième partie du précepte, qui décrit en quelque sorte la manière dont nous devons sanctifier le jour du Sabbat, mais qui s’applique surtout à exposer ce qu’il nous est défendu de faire en ce jour. Ainsi dit le Seigneur: « vous ne ferez aucune œuvre servile en ce jour, ni vous, ni votre fils, ni votre fille, ni votre serviteur, ni votre servante, ni vos bêtes de somme, ni l’étranger qui est parmi vous ». Ces paroles nous montrent d’abord que nous devons éviter tout ce qui peut entraver le culte divin. D’où il est aisé de conclure que les œuvres serviles de toute espèce sont défendues (en ce jour), non parce qu’elles sont indignes ou mauvaises de leur nature, mais parce qu’elles seraient capables de détourner notre esprit du service de Dieu, qui est la fin du précepte. A plus forte raison devons-nous éviter le péché qui non seulement éloigne notre esprit du goût des choses saintes, mais nous détache entièrement de son amour.

Les actions et les œuvres, quoique serviles, qui intéressent le culte, comme par exemple la décoration d’un autel ou d’une église pour un jour de Fête, et autres travaux du même genre ne sont point défendues par ce Commandement. Voilà pourquoi Notre-Seigneur a dit (1) : « Les Prêtres dans le temple violent le Sabbat, et pourtant ils ne sont point coupables. »

Il ne faut pas non plus considérer comme prohibés par cette Loi, les travaux accomplis pour sauver des choses qui autrement seraient en danger de se perdre. Les saints Canons les ont permis expressément. Et il est encore beaucoup d’autres œuvres que dans l’Evangile Notre-Seigneur a déclarées licites pour les jours de Fêtes. C’est ce que le Pasteur pourra facilement remarquer dans Saint Matthieu et Saint Jean.

Pour ne rien omettre de ce qui pourrait empêcher la célébration du Sabbat, Dieu, dans son précepte, a fait mention même des bêtes de somme. Leurs travaux, en effet, détourneraient l’homme de la sanctification de ce saint jour. Car si pendant le Sabbat on emploie les bêtes pour n’importe quel ouvrage, il est nécessaire que l’homme soit là pour les conduire. Elles ne peuvent rien par elles-mêmes, elles ne font qu’aider l’homme. Or ce dernier n’a pas le droit de travailler ce jour-là, par conséquent les animaux à son service ne l’auront pas non, plus. — et puis, si Dieu veut par cette défense nous faire épargner les animaux dans le travail, il veut bien plus encore que nous évitions d’être inhumains envers ceux qui sont à notre service.

___________________________________________________

(1) Matth., 12, 5.


_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis
Louis
Admin

Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009

Revenir en haut Aller en bas

Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente  - Page 2 Empty Re: Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente

Message  Louis Mer 12 Aoû 2015, 9:01 am

§ VI. — QUELLES SONT LES OEUVRES
COMMANDÉES LE DIMANCHE.

Le Pasteur n’aura garde d’oublier qu’il doit très soigneusement faire connaître aux Fidèles les œuvres et les actions qu’ils sont tenus d’accomplir les jours de Fête. C’est à savoir: d’aller à l’Eglise, d’assister au très saint sacrifice de la Messe avec une piété sincère et une attention soutenue, et de recevoir fréquemment les divins Sacrements institués pour guérir les blessures de notre âme, et pour nous aider à opérer notre Salut.

Mais comme il n’y a rien de meilleur ni de plus utile aux Chrétiens que de confesser souvent leurs péchés aux Prêtres, le Pasteur ne manquera pas de les exhorter à remplir ce devoir. Il pourra d’ailleurs puiser ses preuves et ses raisons dans ce que nous avons enseigné et prescrit à cet égard, en parlant du sacrement de Pénitence. Mais il ne se bornera pas à les exciter à la Confession fréquente, il multipliera ses instances les plus pressantes pour leur faire recevoir le plus souvent possible le très saint sacrement de l’Eucharistie.

Ils doivent aussi écouter avec attention et exactitude les instructions religieuses. Il n’est rien de plus insupportable et de plus indigne que de mépriser la Parole de Jésus-Christ, ou de l’entendre avec négligence. — enfin ils voudront s’exercer et s’appliquer fréquemment à prier et à louer Dieu, mettre tous leurs soins à s’instruire des règles de la vie chrétienne, et pratiquer de leur mieux toutes les œuvres de vraie piété, comme l’aumône aux pauvres et aux nécessiteux, la visite des malades, les consolations portées aux affligés et à ceux qui gémissent sous les coups de la douleur. Car il est écrit dans Saint Jacques: (1) « La Religion pure et sans tache aux yeux de Dieu notre Père, consiste à venir au secours des orphelins et des veuves qui sont dans l’affliction. » — Il sera aisé de conclure de ce que nous venons de dire quelles sont les actions contraires à ce Commandement.

_________________________________________

(1) Jacob., 1, 27.

_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis
Louis
Admin

Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009

Revenir en haut Aller en bas

Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente  - Page 2 Empty Re: Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente

Message  Louis Mer 12 Aoû 2015, 9:02 am

§ VII. — PRINCIPAUX AVANTAGES DE
LA SANCTIFICATION DU DIMANCHE.

Il est encore du devoir du Pasteur de garder sous la main un certain nombre d’Auteurs où il pourra puiser les arguments et les motifs les plus propres à persuader aux Fidèles qu’ils doivent observer ce troisième Commandement avec tout le zèle, et toute l’exactitude possible. Or, le meilleur argument est celui-ci: leur faire sentir et comprendre pleinement combien il est juste et raisonnable qu’il y ait certains jours entièrement consacrés au culte divin, et pendant lesquels nous nous appliquerons spécialement à connaître, à aimer et adorer un Dieu qui nous a comblés de grands et innombrables bienfaits. S’Il tous avait ordonné de Lui rendre chaque jour un culte religieux, ne devrions-nous pas faire tous nos efforts pour remplir un pareil ordre avec joie et empressement, surtout en considérant les bienfaits immenses et inappréciables que nous avons reçus de Lui ? Mais puisqu’Il n’a réservé à son culte qu’un petit nombre de jours, pourrions-nous nous montrer négligents, ou trouver des difficultés dans l’observation d’un devoir, que d’ailleurs nous ne pouvons omettre sans nous rendre coupables d’un péché très grave ?

Le Pasteur fera ensuite connaître combien est grande l’excellence de ce Commandement, puisque ceux qui l’accomplissent avec fidélité, semblent jouir de la Présence de Dieu et converser avec Lui. Quand nous prions, en effet, nous contemplons la Majesté divine et nous nous entretenons réellement avec Dieu. En écoutant les prédicateurs qui nous parlent pieusement et saintement des vérités religieuses, c’est encore la Voix de Dieu que nous entendons par leur organe. Enfin dans le Sacrifice de la Messe nous adorons Notre-Seigneur Jésus-Christ véritablement présent sur l’Autel. — tels sont les avantages dont jouissent principalement ceux qui observent ce précepte avec fidélité.

Mais ceux qui le négligent complètement, par le fait qu’ils désobéissent à Dieu et à l’Eglise, en méprisant ce Commandement, deviennent les ennemis de Dieu et de ses saintes Lois ; d’autant que ce précepte est de ceux dont l’accomplissement n’impose aucune peine. En effet, Dieu ne nous commande rien de pénible, Lui pour qui nous devrions supporter même ce qu’il y aurait de plus dur, s’Il nous le commandait. Au contraire Il veut que nous passions les jours de Fête dans le repos, et sans aucune préoccupation des choses de la terre. Dés lors, refuser de nous soumettre à une Loi si douce, ne serait-ce pas faire preuve d’une insolente témérité ? Pensons donc à ces terribles châtiments dont Dieu a frappé ceux qui l’ont foulée aux pieds, comme nous pouvons le voir dans le Livre des Nombres (1). Cet exemple nous sera utile.

Et pour ne point tomber dans un si grand péché, il sera très avantageux que nous ayons souvent à l’esprit les premiers mots de ce troisième Commandement: « souvenez-vous ». Puis nous nous remettrons devant les yeux le tableau des avantages et des privilèges que nous assure l’observation du Dimanche, ainsi que nous l’avons dit plus haut, et nous ne manquerons pas de nous arrêter à une foule d’autres considérations de ce genre, qu’un Pasteur sage et appliqué saura développer dans l’occasion avec toute l’ampleur nécessaire.

_______________________________________________

(1) Num., 15, 32 et seq.


_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis
Louis
Admin

Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009

Revenir en haut Aller en bas

Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente  - Page 2 Empty Re: Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente

Message  Louis Mer 12 Aoû 2015, 9:02 am

Chapitre trente-deuxième — Du quatrième Commandement.

Honorez votre Père et votre mère, afin que vous viviez longtemps sur la terre que le Seigneur Dieu vous donnera.

Les trois Commandements que nous venons d’expliquer sont les premiers à cause de la dignité. Et de l’excellence de leur objet. Ceux que nous abordons maintenant ne tiennent que le second rang, mais on peut dire qu’ils ne sont pas moins nécessaires. Les premiers se rapportent directement à notre fin qui est Dieu ; les seconds ont pour objet immédiat la Charité envers le prochain, mais logiquement, c’est-à-dire, s’ils atteignent leur but, ils nous mènent aussi à Dieu, ce but suprême pour lequel nous aimons le prochain lui-même. Ce qui a fait dire à Notre-Seigneur Jésus-Christ (1) que le précepte d’aimer Dieu et le précepte d’aimer le prochain sont deux Commandements semblables. Quant à celui que nous expliquons ici, à peine peut-on dire et énumérer les avantages immenses qu’il renferme. Ses fruits sont abondants et exquis. Il est comme le signe qui fait briller notre soumission et notre attachement au premier Commandement. « Celui qui n’aime point son frère qu’il voit, dit l’Apôtre Saint Jean, (2) comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas ? » On peut dire de même: si nous n’avons ni respect ni amour pour nos parents, que nous devons aimer selon Dieu, eux que nous avons presque continuellement sous les yeux, quel honneur et quel culte aurons-nous pour Dieu qui est aussi notre Père — Père tout puissant et infiniment bon, mais qui ne tombe jamais sous nos regards ? On voit par là combien ces deux Commandements ont de rapports l’un avec l’autre.

Ce quatrième précepte est d’une application très étendue. Outre ceux qui nous ont donné la vie, il est un grand nombre de personnes qu’il nous fait un devoir d’honorer comme nos pères et nos mères, à cause de leur autorité, de leur dignité, du besoin que nous avons d’elles, ou de l’excellence de leurs fonctions. II rend aussi moins lourde la charge des parents et des supérieurs, dont le soin principal est d’amener ceux qui sont placés sous leur autorité à vivre dignement et d’une manière conforme à la Loi divine. Or il est évident que cette tâche leur deviendra très facile si leurs inférieurs sont convaincus que c’est Dieu Lui-même qui leur impose l’obligation d’honorer leurs pères et leurs mères.

Pour atteindre ce but, il est nécessaire de connaître la différence qui existe entre les préceptes de la première table et ceux de la seconde.

_____________________________________________________________________

(1) Matth., 22, 39. — Marc., 12, 31. — (2) Joan., 4, 20.

_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis
Louis
Admin

Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009

Revenir en haut Aller en bas

Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente  - Page 2 Empty Re: Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente

Message  Louis Mer 12 Aoû 2015, 9:03 am

§ I. — DIFFÉRENCE DES TROIS PREMIERS COMMANDEMENTS ET DES SUIVANTS.

Voici ce que le Pasteur expliquera tout d’abord. Il enseignera que les divins préceptes du Décalogue furent gravés sur deux tables différentes. La première, comme nous l’apprennent les Saints Pères, contenait les trois Commandements que nous venons de commenter, et la seconde les sept autres. Cet ordre est absolument logique, et nous fait comprendre par avance l’importance relative des préceptes, par la place même qu’ils occupent. Tout ce que la Loi divine, en effet, ordonne ou défend dans nos Saints Livres se rapporte toujours à deux catégories. L’amour de Dieu ou l’amour du prochain, voilà le fond de toutes ses prescriptions. Or, les trois Commandements précédents nous apprennent quel amour nous devons à Dieu, et les sept qui suivent renferment les devoirs de Charité que les hommes sont obligés de pratiquer les uns envers les autres. Ce n’est donc pas sans raison qu’on les a divisés en préceptes de la première Table, et en préceptes de la seconde.

Les trois premiers Commandements dont nous avons parlé ont Dieu pour objet, c’est-à-dire le souverain bien. L’objet des autres est le bien du prochain. Les premiers proposent l’amour souverain, les seconds, l’amour le plus grand après l’amour souverain. Les uns regardent la fin suprême elle-même, les autres seulement ce qui se rapporte à cette fin.

Au reste l’amour de Dieu ne dépend que de Lui-même, puisque c’est pour Lui-même et non à cause d’un autre que Dieu doit être souverainement aimé. L’amour du prochain, au contraire, a sa source dans l’amour de Dieu qui doit être en effet sa règle invariable. Car si nous aimons nos parents, si nous obéissons à nos supérieurs, si nous respectons ceux qui sont au dessus de nous, ce doit être principalement parce que Dieu est le Créateur, parce qu’Il a voulu les élever au dessus de nous, et que par leur entremise Il veille sur les autres hommes, les gouverne et les conserve. Et comme c’est Dieu lui-même qui nous commande de les honorer, nous devons le faire précisément par le motif qui les a rendus dignes de cet honneur. D’où il suit que l’honneur que nous rendons à nos pères et mères semble plutôt se rapporter à Dieu qu’à eux personnellement. C’est ce qu’on peut voir dans Saint Matthieu, quand il est question du respect envers les supérieurs. (1) « Celui qui vous reçoit me reçoit. » L’Apôtre Saint Paul, dans son Epître aux Ephésiens, ne craint pas de dire: (2) « Serviteurs, obéissez à ceux qui sont vos maîtres selon la chair, avec crainte, avec respect, et dans la simplicité de votre cœur, comme à Jésus-Christ Lui-même. ne les servez pas seulement lorsqu’ils ont l’œil sur vous, comme si vous ne vouliez que plaire aux hommes, mais comme vrais serviteurs de Jésus-Christ. »

Mais remarquons-le bien, ni nos hommages, ni notre piété, ni le culte que nous rendons à Dieu ne seront jamais parfaits, car l’amour que nous Lui devons n’a pas de limites et peut s’accroître indéfiniment. Il est même nécessaire que cet amour devienne de jour en jour plus ardent et plus fort, puisque Lui-même veut que nous L’aimions (3) de tout notre cœur, de toute notre âme et de toutes nos forces. Au contraire l’amour que nous avons pour le prochain a ses limites ; vu que le Seigneur nous ordonne de l’aimer comme nous-mêmes. Celui donc qui dépasserait ces bornes, et qui en viendrait à aimer Dieu et le prochain d’un amour égal, commettrait un grand crime. « Si quelqu’un vient à Moi, dit le Seigneur, (4) et ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses sueurs et même sa propre vie, celui-là ne saurait être mon disciple. »

Et c’est dans ce même esprit qu’Il dit à un jeune homme qui voulait d’abord inhumer son père, et Le suivre, après (5)  « Laissez les morts ensevelir les morts. » Mais cette vérité devient plus claire encore par ces paroles que Saint Matthieu met dans la bouche de Notre-Seigneur: (1) « Celui qui aime son père ou sa mère plus que Moi, n’est pas digne de Moi. »

Nous ne pouvons douter cependant que nous ne soyons obligés d’avoir pour nos parents un amour très grand et un respect très profond. Mais avant tout la piété exige que nos premiers hommages et notre principal culte appartiennent à Dieu, qui est le Principe et le Créateur de toutes choses. Elle exige également que nous aimions nos parents mortels d’ici-bas, de manière que tout, dans cet amour, ait pour fin dernière notre Père céleste et éternel. — Que si, d’aucunes fois, ils nous commandent des choses contraires aux préceptes divins, il est hors de doute que nous devons absolument préférer la volonté de Dieu à leurs caprices. C’est le moment de nous rappeler cet oracle de l’Esprit Saint: (2)  « Il vaut mieux obéir à Dieu qu’aux hommes. »

__________________________________________________________________________

(1) Matth., 10, 40. — (2) Eph., 6, 5. — (3) Deut., 4, 5. Luc., 10, 27.— Matth., 22, 37, 38, 39. — (4)Luc., 14, 26. — (5) Luc., 9, 60. — (1)Matth., 10, 37. — (2) Act., 5, 29.

_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis
Louis
Admin

Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009

Revenir en haut Aller en bas

Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente  - Page 2 Empty Re: Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente

Message  Louis Mer 12 Aoû 2015, 9:04 am

§ II. — HONOREZ VOTRE PÈRE ET VOTRE MÈRE.

Après ces préliminaires, le Pasteur expliquera les mots de ce Commandement, et d’abord ce que signifie le premier: honorez. Honorer quelqu’un c’est avoir pour lui des sentiments d’estime, et faire très grand cas de tout ce qui se rapporte à lui. Cet honneur suppose nécessairement l’amour, le respect, l’obéissance, le service. Ce n’est pas sans motif que Dieu en nous donnant cette Loi a employé ce mot honorez, au lieu de aimez ou craignez, bien que cependant nous soyons obligés d’aimer fortement et de craindre nos parents. Car celui qui aime n’honore pas toujours, et celui qui craint n’honore pas non plus nécessairement. Mais celui qui honore du fond du cœur, possède par là-même l’amour et la crainte.

Après avoir donné ces explications le Pasteur devra dire quels sont ceux qui sont désignés par le nom de pères dans ce Commandement.

Or, quoique la Loi entende principalement ici ceux qui nous ont donné la vie, néanmoins ce nom de pères s’applique encore à d’autres que la Loi semble aussi avoir en vue, comme il est facile de le conclure de plusieurs endroits de la Sainte Ecriture. En effet, outre nos pères naturels, nos Livres sacrés, ainsi que nous l’avons vu plus haut, nous donnent encore d’autres pères que nous devons respecter et honorer d’une manière spéciale. Tels sont les chefs de l’Eglise, les Pasteurs et les Prêtres, comme l’attestent ces paroles de l’Apôtre aux Corinthiens (1) : « ]Je ne vous écris point ces choses, pour vous causer de la honte ; mais je vous avertis comme mes plus chers enfants. Quand même vous auriez dix mille maîtres en Jésus-Christ, vous n’auriez pas plusieurs pères, puisque c’est moi qui, par l’Evangile, vous ai engendrés en Jésus-Christ. » On dit encore dans l’Ecclésiastique: (2) « Honorons la mémoire des hommes illustres et de nos pères dans leur postérité. »

Ceux qui exercent un commandement, une magistrature, une autorité, ceux qui gouvernent la chose publique, reçoivent aussi le nom de pères. C’est ainsi que Naaman était appelé père de ses serviteurs.

Nous nommons encore pères les personnes au soin, à la fidélité, à la probité et à la sagesse desquelles d’autres sont confiés, comme par exemple les tuteurs, les curateurs, les précepteurs, les maîtres. C’est ainsi que les enfants des prophètes appelaient Elie et Elisée leurs pères.

Enfin nous donnons également ce nom aux vieillards, à ceux qui sont très avancés en âge et que nous devons particulièrement respecter.

Le Pasteur, dans ses instructions, insistera donc sur ce point que nous devons honorer tous ceux à qui on donne le nom de pères, mais surtout ceux qui sont pères selon la chair, puisque c’est d’eux avant tout que parle la Loi. Ils sont en effet pour nous comme une personnification du Dieu immortel; nous contemplons en eux l’image de notre origine. Ce sont eux qui nous ont transmis la vie. C’est d’eux que Dieu s’est servi pour nous donner une âme et une intelligence. Ce sont eux qui nous ont ouvert la porte des Sacrements, qui nous ont instruits de la Religion, qui ont formé en nous l’homme et le citoyen, qui nous ont élevés dans la pureté des mœurs et la vraie Vie chrétienne. — Le Pasteur n’oubliera pas de faire remarquer ici que le mot de mère a été inséré très justement dans ce Commandement. Dieu voulait nous rappeler par là tous les services et tous les bienfaits dont nous sommes redevables à nos mères, les soins et la sollicitude avec lesquels elles nous ont portés, les peines et les douleurs au milieu desquelles elles nous ont mis au monde et élevés.

____________________________________________________________

(1) 2 Cor., 4, 14. — (2) Eccl., 44, 1.

_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis
Louis
Admin

Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009

Revenir en haut Aller en bas

Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente  - Page 2 Empty Re: Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente

Message  Louis Mer 12 Aoû 2015, 9:05 am

§ III. — EN QUOI CONSISTE L’HONNEUR DÛ AUX PARENTS.

[Si nous voulons pratiquer ce Commandement comme Dieu nous le demande], il faut que l’honneur et les égards que nous témoignons à nos pères et mères procèdent de l’amour que nous avons pour eux, c’est-à-dire d’un sentiment sincère et profond de l’âme. Et certes, nous le leur devons bien, à cause de la tendresse qu’ils ont pour nous ; tendresse telle qu’ils ne reculent devant aucune fatigue, aucun effort, aucun danger pour nous la prouver, et que rien ne peut leur être plus agréable que de se sentir aimés par des enfants que de leur côté ils aiment si vivement. Joseph qui, après le Pharaon, était le plus puissant et le plus honoré de toute l’Egypte, reçut son père à son arrivée dans ce pays avec les plus grandes marques d’honneur. Salomon, voyant un jour sa Mère venir à lui, se leva, la salua avec un profond respect, et la fit asseoir à sa droite sur le trône royal.

Il est encore d’autres devoirs que nous devons accomplir envers nos parents, si nous voulons leur rendre tout l’honneur auquel ils ont droit. Ainsi nous les honorons lorsque nous demandons humblement à Dieu que tout leur réussisse très heureusement, qu’ils soient environnés de la faveur et de la considération publiques, et surtout aimés de Dieu, et agréables aux Saints qui sont dans le ciel.

Nous les honorons aussi, lorsque nous réglons nos dispositions sur leur jugement et sur leur volonté. C’est le conseil de Salomon: (1) « Ecoutez, ô mon fils, les instructions de votre père, et n’abandonnez point la loi de votre mère. Ces instructions et cette obéissance seront un ornement pour votre tête et comme un collier à votre cou. » Saint Paul a des recommandations du même genre (2) : « Enfants, dit-il, obéissez à vos parents dans le Seigneur ; car cela est juste. » Et encore (3) : « Enfants, obéissez en tout à vos parents, car cela est agréable à Dieu. » D’ailleurs ces maximes trouvent leur confirmation dans l’exemple des plus saints personnages. Quand Isaac (4) fut lié par son père pour être sacrifié, il obéit humblement et sans résistance. Et les Réchabites, (1) pour ne jamais désobéir à leur père, s’abstinrent pour toujours de l’usage du vin.

Nous honorons encore nos parents, lorsque nous imitons leurs bonnes actions, et leur conduite vertueuse. En effet, la plus grande marque d’estime que l’on puisse donner à quelqu’un, c’est de vouloir lui ressembler.

C’est encore les honorer que de demander leur avis, et surtout de le suivre.

Nous les honorons enfin, si nous avons soin de subvenir à leurs besoins, en leur procurant ce que réclament la nourriture et l’entretien. C’est ce que Notre-Seigneur Jésus-Christ Lui-même nous enseigne, quand II reproche aux Pharisiens leur impiété. (2) « Pourquoi vous-mêmes, leur dit-Il, violez-vous le Commandement de Dieu, pour suivre votre tradition ? Car Dieu a dit: honorez votre père et votre mère: celui qui maudira son père et sa mère sera puni de mort. Mais vous, vous dites: quiconque dira à son père ou à sa mère: toute offrande que je présenterai, vous servira ; celui-là n’honorera pas son père et sa mère ; et vous avez rendu vain le Commandement de Dieu à cause de votre tradition. »

Accomplir nos devoirs envers nos pères et mères est pour nous une obligation de tous les instants, mais surtout dans leurs maladies graves et dangereuses. C’est alors que nous devons faire le nécessaire pour qu’ils ne soient point privés de la Confession et des autres Sacrements que les Chrétiens sont tenus de recevoir aux approches de la mort. Il faut aussi veiller de très près à ce qu’ils reçoivent fréquemment la visite d’hommes pieux et craignant Dieu, capables de les fortifier s’ils sont faibles et de les aider de leurs conseils, et s’ils sont déjà bien disposés, d’élever de plus en plus leur âme par l’espérance de l’immortalité, afin que, entièrement détachés des choses humaines, ils se confient uniquement à Dieu. Ainsi fortifiés et comme environnés de ce magnifique cortège des vertus de Foi, de Charité et de Religion, non seulement ils ne craindront pas la mort puisqu’elle est inévitable, mais même ils la désireront puisqu’elle ouvre directement l’éternité.

En dernier lieu, nous honorons encore nos parents après leur mort, en leur faisant des funérailles dignes d’eux, en leur donnant une sépulture convenable, en faisant célébrer pour eux des Sacrifices anniversaires, et en exécutant avec fidélité leurs dernières volontés.

____________________________________________________________________

(1) Prov., 1, 8. — (2) Eph., 6, 1.— (3) Col., 3, 20. — (4) Gen., 22, 9. — (1) Jer., 35, 6. — (2) Matth., 15, 3, 4.

_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis
Louis
Admin

Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009

Revenir en haut Aller en bas

Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente  - Page 2 Empty Re: Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente

Message  Louis Mer 12 Aoû 2015, 9:05 am

§ IV. — QUI SONT CEUX QUE L’ON DOIT
ENCORE HONORER AVEC LES PARENTS, ET COMMENT ?

Ce n’est pas seulement envers ceux qui nous ont transmis la vie naturelle que nous sommes redevables des devoirs dont nous venons de parler, c’est aussi envers ceux qui portent le nom de pères, c’est-à-dire les Evêques, les Prêtres, les rois, les princes, les magistrats, les tuteurs, les curateurs, les maîtres, les précepteurs, les vieillards et autres semblables. Tous méritent de ressentir les effets, de notre charité, de notre obéissance et de nos efforts, mais pas au même degré.

Voici ce qui est écrit des Evêques et des Prêtres: (1) « Que les Prêtres qui gouvernent bien soient doublement honorés, principalement ceux qui travaillent à prêcher et à instruire. » Et quelles marques d’affection profonde les Galates ne donnèrent-ils pas à l’Apôtre Saint Paul, pour qu’il pût rendre à leur bienveillance ce témoignage incroyable : (1) « Oui, je l’atteste, vous étiez prêts alors, si la chose eût été possible, à vous arracher les yeux pour me les donner ? »

Il faut aussi fournir aux Prêtres les choses qui leur sont nécessaires pour vivre. « Quel est le soldat, demande l’Apôtre, (2), qui fait la guerre à ses dépens ? » et n’est-il pas écrit dans l’Ecclésiastique ? (3) « Honorez les Prêtres purifiez-vous par les oblations présentées de vos mains, donnez-leur la part des prémices et des hosties d’expiation, comme il a été ordonné. » L’Apôtre enseigne qu’il faut aussi leur obéir. (4) « Obéissez, dit-il, à vos conducteurs et soyez-leur soumis, car ils veillent sur vos âmes comme devant en rendre compte. » Bien plus, Notre-Seigneur Jésus-Christ commande d’obéir même aux mauvais Prêtres, lorsqu’il dit, en parlant des Scribes et des Pharisiens : (5) « Ils sont assis sur la chaire de Moise ; en conséquence, faites tout ce qu’ils vous ordonnent, mais ne faites point ce qu’ils font ; car ils disent ce qu’il faut faire et ne le font point. »

Il en faut dire autant des rois, des princes, des magistrats et de tous ceux à qui nous devons être soumis. L’Apôtre Saint Paul, dans son Epître aux Romains, (6) s’étend longuement sur l’honneur, les égards et le respect qui leur sont dus. Ailleurs, (7) il nous avertit que nous devons prier pour eux. Saint Pierre nous dit à son tour: ( 8 ) « Soyez soumis, pour l’amour de Dieu, à toute créature revêtue du pouvoir, soit au roi comme au souverain, soit au gouverneur, comme étant envoyé par lui. » — Car si nous leur rendons honneur, c’est à Dieu que cet honneur s’adresse. Les dignités humaines, si hautes qu’elles soient, n’obtiennent nos respects et nos hommages, qu’autant que nous voyons en elles l’image de la puissance même de Dieu. Et en agissant ainsi, nous vénérons en même temps la divine Providence qui confie à quelques hommes la charge des fonctions publiques, et qui se sert d’eux comme d’autant de ministres qui tiennent d’Elle leur pouvoir.

S’il se rencontre parfois des magistrats indignes, ce n’est ni leur perversité, ni leur malice que nous honorons, mais l’autorité divine qui est en eux. Et même, ce qui paraîtra peut-être incroyable, les inimitiés, les colères, les haines implacables qu’ils peuvent nourrir dans leur cœur contre nous, ne sont point des raisons suffisantes pour nous dispenser de nos devoirs envers eux. David ne rendit-il point les plus grands services à Saül, quoique celui-ci fût son plus cruel ennemi ? C’est ce qu’il nous rappelle lui-même par ces paroles: (1) « J’étais pacifique avec ceux qui haïssent la paix. »

Cependant, s’ils avaient le malheur d’ordonner quelque chose de mauvais ou d’injuste, comme alors ils n’agiraient plus de par cette autorité légitime qu’ils ont reçue de Dieu, mais en suivant leurs sentiments injustes et pervers, nous ne serions obligés en aucune façon de leur obéir.

_____________________________________________________________________

(1) 1 Tim., 5, 17. — (1) Gal., 4, 15. — (2)  Cor., 9, 7. — (3) Eccl., 7, 33. — (4) Hebr., 13, 17. — (5) Matth., 23, 2, 3. — (6) Rom., 13, 1. — (7) 1 Tim., 2, 2. — ( 8 ) 1 Pet., 2, 13. — (1) Psal., 119, 7.

_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis
Louis
Admin

Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009

Revenir en haut Aller en bas

Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente  - Page 2 Empty Re: Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente

Message  Louis Mer 12 Aoû 2015, 9:07 am

§ V. — RÉCOMPENSE ATTACHÉE AU
QUATRIÈME COMMENDEMENT.

Quand le Pasteur aura exposé successivement les différents points que nous venons de traiter, il ne manquera pas de faire remarquer combien est belle et convenable la récompense réservée à ceux qui observent ce quatrième Commandement de Dieu. Or le premier fruit de leur obéissance, c’est une longue vie. On mérite en effet de jouir très longtemps d’un bienfait dont on garde fidèlement la mémoire. Ceux donc qui honorent leurs parents et qui leur témoignent une vive reconnaissance pour le bienfait de la vie et de la lumière, ont droit à jouir de la vie jusqu’à la plus grande vieillesse. Mais cette promesse divine veut être expliquée plus au long. Il faut savoir qu’elle n’a pas seulement pour objet la Vie Eternelle et bienheureuse, mais encore cette vie que nous avons à passer sur la terre. Saint Paul exprime très bien cette vérité quand il dit: (1) « La piété est utile à tout: elle a les promesses de la vie présente et celles de la vie future. »

Et qu’on veuille bien le croire, cette récompense n’est ni vile, ni méprisable, encore que de très saints personnages comme Job (2), David (3), et Saint Paul (4) aient désiré la mort, et qu’il soit peu agréable de voir sa vie se prolonger, quand on est accablé de chagrin et de misère. Car ces paroles qui accompagnent la promesse divine : Que le Seigneur votre Dieu vous donnera, n’assurent pas seulement la longueur de la vie mais encore le repos, la tranquillité, la santé nécessaires pour vivre heureusement. Aussi bien le Deutéronome ne dit pas seulement: (1) « afin que vous viviez longtemps, » il ajoute: « afin que vous soyez heureux sur la terre. » Et l’Apôtre, plus tard, (2) redit la même chose.

Dieu accorde ces biens à ceux dont Il veut récompenser la piété, autrement Il ne serait ni fidèle ni constant dans ses promesses ; puisqu’il arrive quelquefois que les enfants qui se distinguent le plus par leur piété filiale, ne jouissent pas pour cela d’une longue existence. Si Dieu le permet ainsi, c’est à coup sûr pour leur plus grand bien. Ils sortent de la vie, avant d’avoir abandonné le chemin de la vertu et du devoir (3). « Ils sont enlevés, disent nos Saints Livres, de peur que la malice ne corrompe leur esprit, et que l’illusion ne séduise leur âme. » Ou bien encore parce que, au moment où la ruine et le bouleversement de toutes choses menacent le monde, ils sont dégagés des liens du corps pour échapper aux calamités publiques. Le juste, dit le Prophète (4) , « a été soustrait à la malice des hommes, » de peur que son innocence et son salut même ne fussent en danger, lorsque Dieu par ses châtiments punirait les crimes des hommes ; ou enfin, pour leur épargner dans les temps de grande désolation, les douleurs, les deuils et les amertumes que nous cause la mort de nos amis et de nos proches. C’est la raison pour laquelle nous devons être saisis de crainte lorsque Dieu rappelle à Lui les gens de bien par une mort prématurée.

______________________________________________________________

(1) Tim., 4, 8. — (2) Job., 3. — (3) Psal., 119, 5. — (4) Philipp., 1, 23, et 2, 17. — (1) Deut., 5, 16. — (2) Eph., 6, 3. — (3) Sap., 4, 10, 11. — (4) Is., 57, 1.

_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis
Louis
Admin

Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009

Revenir en haut Aller en bas

Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente  - Page 2 Empty Re: Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente

Message  Louis Mer 12 Aoû 2015, 9:07 am

§ VI. — CHATIMENT RÉSERVÉ A CEUX QUI
VIOLENT LE QUATRIÈME PRÉCEPTE.

Mais si Dieu promet une récompense et des avantages aux enfants qui sont reconnaissants envers leurs parents, il réserve des peines terribles aux fils ingrats et dénaturés. Il est écrit: (1) « Celui qui aura maudit son père ou sa mère sera puni de mort ; et (2) celui qui afflige son père et chasse sa mère est un misérable et un infâme ; puis encore: (3) « Celui qui maudit son père ou sa mère, verra sa lampe s’éteindre au milieu des ténèbres. » Et enfin (4) que l’œil qui insulte à son père, et qui tourne en dérision l’enfantement de sa mère, soit arraché par les corbeaux des torrents et dévoré par les fils de l’aigle. » Nous voyons dans l’Ecriture que souvent la colère de Dieu s’est appesantie sur les enfants qui avaient outragé leurs parents. David ne reste point sans vengeance. Son fils révolté Absalon meurt percé de trois coups de lance: juste punition de son crime.

De même il est écrit de ceux qui n’obéissent point aux Prêtres (5) : « Celui qui s’enorgueillira, ne voulant point obéir au commandement du Prêtre qui en ce temps-là sera ministre du Seigneur notre Dieu, ni à la sentence du juge ; celui-là mourra. »

___________________________________________________________________

(1) Exod., 21, 16, 17. — (2) Prov., 19, 26. — (3) Prov., 20, 20. — (4) Prov., 30, 17. — (5) Deut., 17, 12.

_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis
Louis
Admin

Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009

Revenir en haut Aller en bas

Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente  - Page 2 Empty Re: Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente

Message  Louis Mer 12 Aoû 2015, 9:08 am

§ VII. — DEVOIRS DES PARENTS ET DES
SUPÉRIEURS ENVERS LEURS ENFANTS ET
LEURS INFÉRIEURS.

Si la Loi divine ordonne aux enfants d’honorer leurs parents, de leur obéir, de les respecter, elle fait aussi aux parents une obligation et une charge spéciale d’élever leurs enfants dans des principes parfaits et des mœurs pures, de leur donner d’excellentes règles de conduite, de les habituer à la pratique des devoirs de la Religion, et de leur inspirer pour Dieu un profond et inviolable respect. Ainsi, nous dit l’Ecriture, firent les parents de la chaste Suzanne.

Que le Pasteur ait donc soin de rappeler aux pères et mères qu’ils sont obligés de donner à leurs enfants des leçons de vertu, de justice, de continence, de modestie et de sainteté. Ils doivent surtout éviter trois défauts, qui ne sont que trop communs

Le premier, de les traiter trop durement, soit en paroles, soit en actions. Saint Paul, dans son Epître aux Colossiens ne dit-il pas (1): « Vous, pères, ne provoquez point vos enfants à la colère, de peur qu’ils ne tombent dans l’abattement. » Car s’ils craignent tout, ils sont en grand danger de perdre tout courage. Le Pasteur leur recommandera donc d’éviter une trop grande sévérité, et de corriger leurs enfants plutôt que de s’en venger.

Le second défaut, d’user d’une molle indulgence, quand les enfants ont commis quelque faute, et qu’il faudrait les réprimander et sévir contre eux. Il arrive souvent que la trop grande douceur, et la trop grande facilité des parents dépravent les enfants. Pour les détourner de cette indulgence mauvaise, le Pasteur n’hésitera pas à leur citer l’exemple du grand prêtre Héli qui, pour avoir été trop bon envers ses fils, fut frappé par Dieu du dernier châtiment (2) .

Le troisième enfin, et c’est le plus honteux, de se proposer dans l’éducation et l’instruction de leurs enfants des desseins condamnables, comme le font, hélas ! un trop grand nombre de parents, qui n’ont d’autre pensée et d’autre soin que celui de laisser à leurs enfants des richesses, de l’argent, un vaste et magnifique patrimoine. Ils ne les forment point à la religion, à la piété, pas même à l’exercice d’un emploi honorable, mais au contraire à l’avarice et à l’augmentation de leur fortune, peu jaloux de la considération et du salut de leurs enfants, pourvu qu’ils soient riches et opulents. Peut-on dire, peut-on imaginer rien de plus déplorable ? C’est ainsi qu’ils en font plutôt les héritiers de leurs crimes et de leurs désordres que de leur opulence ; et au lieu de les guider vers le ciel, ils les entraînent aux supplices éternels de l’enfer.

Que le Prêtre donc fasse entendre aux parents les meilleures instructions ! qu’il les excite à imiter le saint homme Tobie et ses vertus, afin qu’ayant formé leurs enfants comme il convient au service de Dieu et à la sainteté, ils en recueillent à leur tour les fruits les plus abondants d’amour, de respect et d’obéissance.

_____________________________________________

(1) Col., 3, 21. — (2) 1 Reg., 4, 18.


_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis
Louis
Admin

Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009

Revenir en haut Aller en bas

Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente  - Page 2 Empty Re: Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente

Message  Louis Mer 12 Aoû 2015, 9:08 am

Chapitre trente-troisième — Du cinquième Commandement.

Vous ne tuerez point.


Le grand bonheur promis aux pacifiques, puisqu’ils seront appelés enfants de Dieu (1), est pour les pasteurs un motif bien puissant de faire connaître ce Commandement aux Fidèles avec tout le soin et toute la clarté possibles. Car pour établir la concorde entre les hommes, il n’est pas de moyen plus efficace que de les amener tous, par une explication parfaite, à l’observer religieusement comme ils le doivent. Alors il sera permis d’espérer que vivant dans une conformité parfaite de sentiments, ils s’appliqueront à entretenir au milieu d’eux l’union et la paix.

Ce qui montre encore combien il est nécessaire d’insister sur ce précepte, c’est qu’aussitôt après le déluge, la première et l’unique défense que Dieu fit aux hommes fut la transgression de ce Commandement (1) : « Je demanderai compte de votre sang à quiconque l’aura versé, soit l’homme, soit la bête. » Et dans l’Evangile, lorsque Notre-Seigneur rappelle les Commandements de la Loi de Moise, le premier qu’Il explique, nous dit Saint Matthieu, est précisément celui-ci (2): « Il a été dit aux anciens: vous ne tuerez point », et le reste qui est rapporté au même endroit.

De leur côté les Fidèles doivent écouter avec attention et empressement ce qu’on leur dit de ce précepte, puisqu’il est fait pour protéger la vie de chacun de nous en particulier et que ces paroles: Vous ne tuerez point, défendent absolument l’homicide. Ainsi donc chaque homme doit recevoir ce Commandement avec autant de joie que si Dieu lui défendait, sous les peines et les menaces les plus terribles, d’attenter à sa propre vie. Mais si nous devons aimer à entendre parler de ce précepte nous devons aimer également à éviter le mal qu’il défend.

En expliquant Lui-même cette Loi, Notre-Seigneur Jésus-Christ a montré qu’elle renferme deux choses: l’une qui nous est défendue, c’est de tuer ; l’autre qui nous est commandée, c’est d’avoir une charité et un amour sincères pour nos ennemis, de vivre en paix avec tout le monde, et de supporter patiemment toutes les souffrances de la vie.

________________________________________

(1) Matth., 5, 9. — (1) Gen., 9, 5. — (2) Matth., 5, 21.

_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis
Louis
Admin

Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009

Revenir en haut Aller en bas

Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente  - Page 2 Empty Re: Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente

Message  Louis Mer 12 Aoû 2015, 9:09 am

§ I. — QUELS SONT LES MEURTRES QUI NE SONT POINT ICI DÉFENDUS.

Dans la partie du précepte qui défend le meurtre, il faut d’abord faire remarquer aux Fidèles qu’il y a des meurtres qui ne sont point compris dans cette défense. Ainsi il n’est pas défendu de tuer les bêtes ; puisque Dieu nous a permis de nous en nourrir, Il nous a permis par là-même de les tuer. Ce qui a fait dire à Saint Augustin (1) : « Lorsque nous lisons ces paroles: Vous ne tuerez point, cela ne peut s’entendre des arbres qui n’ont aucune sensibilité, ni des animaux sans raison, parce qu’ils ne nous sont unis par aucun lien social. »

Il est une autre espèce de meurtre qui est également permise, ce sont les homicides ordonnés par les magistrats qui ont droit de vie et de mort pour sévir contre les criminels que les tribunaux condamnent, et pour protéger les innocents. Quand donc ils remplissent leurs fonctions avec équité, non seulement ils ne sont point coupables de meurtre, mais au contraire ils observent très fidèlement la Loi de Dieu qui le défend. Le but de cette Loi est en effet de veiller à la conservation de la vie des hommes, par conséquent les châtiments infligés par les magistrats, qui sont les vengeurs légitimes du crime, ne tendent qu’à mettre notre vie en sûreté, en réprimant l’audace et l’injustice par les supplices. C’est ce qui faisait dire à David (2) : « Dès le matin je songeais à exterminer tous les coupables, pour retrancher de la cité de Dieu les artisans d’iniquité. »

Par la même raison, ceux qui, dans une guerre juste, ôtent la vie à leurs ennemis, ne sont point coupables d’homicide, pourvu qu’ils n’obéissent point à la cupidité et à la cruauté, mais qu’ils ne cherchent que le bien public. Les meurtres qui se font par la volonté formelle de Dieu ne sont point non plus des péchés. Les enfants de Lévi qui firent périr en un seul jour tant de milliers d’hommes ne commirent aucune faute. Après le massacre, Moïse leur dit: (1) « Vous avez aujourd’hui consacré vos mains au Seigneur. » Celui qui involontairement et sans préméditation donne la mort à quelqu’un, n’est pas coupable non plus. Voici ce que le Deutéronome dit à ce sujet: (2) « Celui qui, sans y penser, aura frappé un autre avec lequel il n’aura point eu de dispute les deux jours précédents, et qui étant allé avec lui dans une forêt simplement pour y couper du bois, lui aura donné un coup et l’aura tué avec sa cognée qui lui aura échappé des mains, ou qui a quitté son manche, ne sera point coupable de la mort de cet homme. » Ces sortes de meurtres ne sont ni volontaires ni commis à dessein, ils ne sauraient donc être mis au nombre des péchés. C’est ce que nous confirme Saint Augustin: (3) « Si contre notre volonté, dit-il, il arrive du mal des actions que nous faisons licitement et pour le bien, ce mal ne doit pas nous être imputé. »

Toutefois il est deux cas où nous pouvons être coupables d’homicide, sans qu’il y ait eu préméditation de notre part :

En premier lieu, si quelqu’un vient à tuer son semblable, en faisant une action injuste ; par exemple, en frappant une femme enceinte à coups de pied, ou à coups de poing, de manière à causer la mort de son enfant ; sans doute il n’est pas volontairement cause de cette mort, mais il en est coupable, par la raison qu’il lui est absolument défendu de frapper une femme enceinte. En second lieu, si on donne la mort à quelqu’un par imprudence, et faute d’avoir pris les précautions et les soins nécessaires, pour éviter un tel malheur.

De même encore, celui qui en défendant sa propre vie tue son agresseur, malgré les précautions qu’il prend pour ne le point frapper mortellement, n’est nullement coupable d’homicide. Tous ces meurtres dont nous venons de parler ne tombent point sous les prescriptions de la Loi. Mais les autres sont absolument défendus, soit qu’on les considère du côté de celui qui donne la mort, ou du côté de celui qui la reçoit, ou enfin selon les différentes manières dont l’homicide peut être commis.

____________________________________________

(1) S. Aug. de Civ. Dei, lib., 1, cap., 20. — (2) Psal., 100, 8. — (1) Exod., 32, 29. — (2) Deut., 19, 4 et seq. — (3) S. Aug. Ep., 15(4).

_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis
Louis
Admin

Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009

Revenir en haut Aller en bas

Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente  - Page 2 Empty Re: Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente

Message  Louis Mer 12 Aoû 2015, 9:09 am

§ II. — MEURTRES DÉFENDUS.

Et d’abord la loi défend le meurtre à tout le monde. Elle n’excepte personne ; ni riches, ni pauvres, ni puissants, ni maîtres, ni parents. Elle ne fait aucune distinction. Défense à tous de tuer.

Défense de tuer qui que ce soit ! La Loi s’étend à tous. Il n’est personne, quelle que soit la bassesse de sa condition, qui ne soit protégé par elle.

Bien plus, défense de se tuer soi-même. Nul n’a assez de pouvoir sur sa propre vie, pour se donner la mort quand il lui plait. C’est pour cela que la Loi ne dit pas: vous ne tuerez point les autres, mais simplement: vous ne tuerez point.

Si maintenant nous examinons les différentes manières de commettre un meurtre, il n’en est point qui ne soit interdite par ce précepte. Non seulement il n’est permis à personne d’ôter la vie à son semblable de ses propres mains, ou avec le fer, la pierre, le bâton, le lacet ou le poison, mais il est encore défendu d’y contribuer de ses conseils, de ses moyens, de son secours ou de quelque manière que ce soit. C’est pourquoi les Juifs firent preuve d’un aveuglement bien étrange, en s’imaginant qu’ils observaient ce précepte, pourvu seulement qu’ils n’eussent pas commis le meurtre de leurs mains.

_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis
Louis
Admin

Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009

Revenir en haut Aller en bas

Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente  - Page 2 Empty Re: Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente

Message  Louis Mer 12 Aoû 2015, 9:09 am

§ III. — AUTRES CHOSES DÉFENDUES
PAR CE PRÉCEPTE.

Un Chrétien qui sait, par l’interprétation de notre Seigneur Jésus-Christ Lui-même, que la Loi dont nous parlons est spirituelle, c’est-à-dire qu’elle nous ordonne d’avoir non seulement les mains pures, mais encore le cœur droit et irréprochable, ce Chrétien, disons-nous, ne peut se contenter de ce que les Juifs regardaient comme surabondant. Ainsi, d’après l’enseignement de l’Evangile, nous n’avons même pas le droit de nous mettre en colère contre notre frère. Notre-Seigneur ne dit-il pas ? (1) « Mais Moi Je vous le dis, quiconque se met en colère contre son frère, sera condamné par le jugement ; celui qui dira à son frère: Raca, sera condamné par le conseil ; et celui qui l’appellera fou, méritera d’être condamné au feu éternel de l’enfer. »

Ces paroles nous montrent clairement que celui qui se met en colère contre son frère, même s’il tient sa colère renfermée dans son cœur, ne laisse pas d’être coupable ; que celui qui la fait éclater au dehors d’une manière quelconque, commet un péché grave, et son péché est bien plus grave encore s’il ne craint pas de traiter son frère avec dureté, et de le charger d’injures.

Ceci est vrai, lorsque nous nous mettons en colère sans raison. Mais il y a une colère légitime et selon Dieu c’est celle qui nous fait réprimander, quand elles sont en faute, les personnes placées sous nos ordres et qui nous doivent obéissance. La colère du Chrétien ne procède point des sens, ni des émotions de la passion, elle vient du Saint-Esprit, dont nous sommes les Temples, et il faut que Jésus-Christ habite dans ces Temples.

Il est encore beaucoup d’autres choses que notre Seigneur nous a recommandées, et qui tiennent à l’observation parfaite de ce Commandement. Par exemple: (1) « Ne résistez pas à ceux qui vous maltraitent. Si quelqu’un vous a frappé sur la joue droite, présentez-lui encore l’autre. Si quelqu’un veut plaider contre vous pour vous prendre votre tunique, abandonnez-lui encore votre manteau. Et si quelqu’un vous force de faire mille pas avec lui, faites-en deux mille. »

De tout ce que nous venons de dire il est aisé de conclure combien les hommes sont enclins aux péchés défendus par ce Commandement, et par conséquent combien il s’en trouve, hélas ! qui sont homicides, non de la main, mais du cœur.

__________________________________________________

(1) Matth., 5, 22. — (1) Matth., 5, 39.


_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis
Louis
Admin

Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009

Revenir en haut Aller en bas

Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente  - Page 2 Empty Re: Commandements de Dieu : explication du Saint Concile de Trente

Message  Louis Mer 12 Aoû 2015, 9:10 am

§ IV. — MOYENS D'ÉVITER LES FAUTES CONTRAIRES
AU CINQUIÈME COMMANDEMENT.

L’écriture ne manque pas de remèdes à opposer à un mal si funeste. Le devoir du Pasteur sera donc de les indiquer soigneusement aux Fidèles. Or, le remède le plus efficace est de leur faire comprendre combien l’homicide est un crime énorme ; et cette vérité peut se prouver par plusieurs passages très importants de nos Saints Livres, où nous voyons Dieu détester tellement l’homicide qu’il nous assure qu’Il vengera la mort de l’homme sur les bêtes, et qu’Il ordonne de tuer l’animal qui aura seulement blessé un homme. Et si Dieu a voulu inspirer à l’homme tant d’horreur du sang, c’est uniquement pour le détourner par tous les moyens du crime affreux de l’homicide, et en préserver autant son cœur que ses mains.

Les homicides sont les ennemis les plus acharnés du genre humain et même de la nature ; car ils détruisent, autant qu’il est en eux, l’œuvre de Dieu, en détruisant l’homme pour lequel Il nous atteste qu’Il a fait toutes choses. Il y a plus: comme il est défendu dans la Genèse de tuer l’homme, parce que Dieu l’a créé à son image et à sa ressemblance, celui-là Lui fait une injure insigne, qui porte pour ainsi dire sur Lui une main criminelle, en faisant disparaître son image du milieu du monde. C’est en méditant devant Dieu cette triste vérité que David se plaint si amèrement des hommes sanguinaires. (1) « Leurs pieds, dit-il, sont agiles pour répandre le sang. » Il ne dit pas simplement: ils tuent, mais: ils répandent le sang. Or il emploie ces mots pour faire ressortir davantage l’énormité de cet abominable crime et la cruauté insensée de ceux qui le commettent. De même encore pour montrer avec quelle précipitation ils sont poussés au mal par une sorte de violence diabolique, il dit: leurs pieds sont agiles.

______________________________________

(1) Ps., 13, 5.


_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis
Louis
Admin

Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009

Revenir en haut Aller en bas

Page 2 sur 4 Précédent  1, 2, 3, 4  Suivant

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum